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Episode 44 : L’enseignement -première partie-

Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Louange à Dieu, Seigneur de l'univers, que la
paix et la bénédiction de Dieu soient sur son Messager.

Bienvenue à vous. Nous voici avec un nouvel épisode de notre programme Sunna‘ al-Hayat, de notre projet
devrais-je dire. Avant tout, je voudrais d'abord commencer avec les résultats du sondage. Vous vous
rappelez sûrement que nous avons insisté semaine après semaine sur le sujet du chômage et que nous
avions dit que nous voulons résorber le chômage en faisant des petits projets et des petites entreprises un
projet national. Pour ce faire, nous avions commencé par un questionnaire, pour permettre à toute la
jeunesse dans le monde arabe de s'exprimer et de faire entendre son avis. Que veut la jeunesse de cette
région, voulez-vous vraiment travailler ou voulez-vous attendre un emploi ? Êtes-vous prêts à entreprendre
et faire des petits projets et bouger dans ce sens ?

Donc nous avons choisi de faire ce sondage pour rassembler des millions de voix pour ensuite porter ce cri
haut et fort et frapper à toutes les portes et parler en vos noms à toutes les parties concernées, qu'elles
soient locales ou internationales pour leur dire que les jeunes du monde arabe sont sérieux et veulent
travailler.

Louange à Allah, je suis très content des résultats que les Bâtisseurs de la vie ont réalisés. N'oubliez pas que
nous avons ouvert un concours entre les clubs des Bâtisseurs de la vie et même entre tous les jeunes pour
celui qui réunira le plus grand nombre de gens interrogés et celui qui amènera le plus de gens à participer
au sondage.

En vérité, ce que nous disons là, c'est une interpellation au monde entier pour qu'il entende la voix de cette
jeunesse. Et avant d'entamer l'épisode d'aujourd'hui, je vous rappelle que nous avons organisé un concours
pour celui qui concevra un film ou une animation pour représenter en images les onze créneaux ou les onze
projets que nous voulons bâtir ensemble à travers le projet de Sunna‘ al-Hayat. En effet, beaucoup de
jeunes gens talentueux ont participé à ce concours, et nous avons reçu le travail d'un jeune résident au
Canada qui s'appelle Aymen Abdel Rahman et qui a accompli un joli travail que je vous invite à voir.

Projection de film

Nous sommes très touchés par ce travail et nous prions Allah qu'Il le récompense de Ses bienfaits. En vérité
toutes ces initiatives consolident l'espoir qui est en nous, et nous confirme qu'il y a bien une jeunesse qui
veut donner et qui veut s'investir dans cette entreprise. Aymen a fait ce travail tout en sachant qu'il n'attend
rien en contrepartie, mais en le faisant, il répond à un besoin et un sentiment qui le poussent à vouloir
participer avec nous.

Nous poursuivons notre programme Sunna‘al-Hayat, et nous continuons à explorer les domaines de la
renaissance. Nous avons abordé jusqu'à maintenant les sujets tels que le chômage, l'industrie, les métiers
artisanaux, la santé et aujourd'hui nous parlerons de l'enseignement. Nous parlerons du sujet qui préoccupe
tout un chacun, parce que nous sommes tous ou bien des étudiants, ou bien des parents d'étudiants ou bien
nous avons parmi nos proches des étudiants. En bref un sujet qui concerne chaque foyer.

Nous allons traiter le sujet de l’enseignement en quatre parties. Nous commencerons en parlant de
l’importance de l’éducation et de sa relation avec la renaissance, et nous nous demanderons si
l'enseignement tel qu’il est produit des individus productifs ou pas. Au cours du prochain épisode, nous
verrons quelles sont les entraves que nous pourront contribuer à dissiper pour aider nos gouvernements
dans cette tâche. Dans le troisième épisode, nous parlerons des moyens et des méthodes qui permettront
aux enseignants, étudiants et parents de coopérer afin d’améliorer le système éducatif. Et nous réserverons
un épisode à l'enseignement artistique et artisanal.

L'épisode d'aujourd'hui, sera consacré à l’importance de l’éducation. L’éducation est l'élément qui élève des
nations et entraîne leur chute, qui crée les civilisations et qui précipite leur déclin. L'enseignement est l'outil
qui permet de gérer et de développer la Terre tout comme la plume est un outil pour l'écriture.

Je suppose que ces propos vous paraissent vagues. Vous avez vu ce qu'a fait Aymen avec sa plume et son
imagination, ayons recours nous aussi à notre imagination et venez avec moi pour faire un rêve. Rêvons de
ce que sera le monde arabe dans vingt ans. Nous sommes en 2025, comment seront nos pays en 2025 ?

La renaissance a eu lieu. Notre âge à tous a avancé de vingt ans. Alors fermons les yeux et allons voir ce
qu'il adviendra en 2025. Ce que je vais vous raconter arrivera sûrement grâce à cette jeunesse, grâce aux
Bâtisseurs de la vie, aux écoliers d'aujourd'hui. Grâce à ces sept cent mille personnes qui ont répondu à
l'enquête, alors rêvez avec moi. Mais quel rapport avec l’éducation me direz vous, vous verrez que dans le
rêve que l'on va faire, nous trouverons partout le rôle de l’éducation, et vous réaliserez combien il est
important.

Nous montons à bord d’un avion, et nous atterrissons à l'aéroport du Caire ou à l'aéroport de Djedda, de
Rabat, de Sanaa au Yémen. L’avion est arrivé à l’heure exacte, sans retard à l'instar de tous les moyens de
transport chez nous qui fonctionnent à la minute près et qui sont très ponctuels. Vous pouvez donc régler
vos montres à l'heure de l'arrivée de l'avion, car on a appris à nos enfants à l'école à être ponctuels et à
respecter la ponctualité aux rendez-vous. L'instituteur entre en classe à huit heures pile, et dès qu'il franchit
le seuil de la classe toutes les montres sonnent huit heures. La cloche de l'école et la radio aussi sonnent
huit heures, tout est réglé et fonctionne à la minute près. C'est que tout le peuple a été éduqué de cette
façon à l'école et qu'ils sont tous devenus ponctuels et disciplinés.

En descendant de l'avion, nous pouvons contempler la ville et voir les édifices qui s'y trouvent. Alors en
regardant du hublot, qu'est-ce que vous voyez ? Vous voyez tous ces espaces verts qui remplissent notre
ville ? N'est-ce pas là le quartier Chobra du Caire qui était tout le temps encombré ? N'est-ce pas là le
quartier le plus encombré de Sanaa ? Vous voyez les jardins au milieu, vous voyez les aires de jeux qui s'y
trouvent et tous ces jeunes qui y font du sport ensemble ? Vous remarquez que chaque quartier est pourvu
d'un jardin et d'un espace vert.
Voyez-vous les terrasses des maisons ? Souvenez-vous qu'il y a vingt ans les terrasses étaient toutes
remplies de détritus et de vieux objets abandonnés. Vous remarquez maintenant que toutes ces terrasses
sont cultivées et verdoyantes. Tout le monde consomme les légumes qu'il cultive lui-même. Et tous les
ménages et toutes les familles ont fraternisé grâce à ces rencontres et ce travail qui les réunissait sur les
terrasses. Vous voyez que tous les immeubles sont verdoyants, vous remarquez que même les fêtes sont
célébrées sur les terrasses. Mais qu'est-il donc arrivé ? C'est qu'en 2008, les écoles et les universités ont
décidé d'établir un coefficient pour les notes des élèves qui cultivaient leurs terrasses et participaient à la
culture des terrasses de l'école et de l'université. Et un autre coefficient pour les étudiants qui participaient
aux activités bénévoles servant la société. En fait, l'année précédente, en 2007, on avait pris la décision
d'encourager les étudiants de l'université à participer pendant les vacances d'été aux campagnes
d'alphabétisation dans les villages et les campagnes en établissant aussi un coefficient de réussite pour ça et
les journaux et tous les moyens d'information ont sensibilisé les analphabètes à la nécessité de l'instruction
et on avait institué une récompense pour tout individu qui s'instruisait. Le taux d'analphabétisme dans le
monde arabe est tombé de 60 % à 15% en l'espace d'une année, car les étudiants des universités ont su
qu'ils devaient servir aussi leur société.

Nous sommes descendus de l'avion. Nous allons maintenant nous promener dans la ville. Remarquez l'air
jovial et l’allure fière des passants, comme ils ont changé depuis ces vingt dernières années ! Vous voyez les
sourires sur les visages des gens ! Vous voyez ces regards qui dégagent une grande confiance en soi ! C'est
qu'ils ont reçu à l'école un cours sur la liberté, et on a appris aux enfants à exposer leurs opinions et ne pas
en avoir honte.

Allons à présent visiter une ville en Algérie, en Tunisie et dans tous les pays arabes, une ville superbe qu'on
appelle la ville de la jeunesse et des petits projets. Cette ville compte des centaines de milliers d'ateliers et
de petits projets. Vous remarquerez qu'elle est pleine de jeunes et d’étudiants encore à l'université, c'est que
l'état a subventionné chaque petit groupe voulant se lancer dans un petit projet. Mais que font-ils et en quoi
consistent tous ces petits projets ? Ces jeunes exportent à l'étranger des millions de dollars de produits. Ils
ont envahi le marché chinois, et la Chine ne sait pas quoi faire pour parer à ces produits qui envahissent ses
marchés, et ils ont même envisagé d'instituer une loi interdisant l'entrée de ces produits sur leurs marchés.
Tous les produits portent la marque de tel ou tel pays arabe.

Mais comment ont-ils pu monter tous ces petits projets ? D'où ont-ils eu tout l'argent nécessaire ? C'est que
tout le monde a mis la main à la poche lorsqu'on a vu que le projet était sérieux et solvable et que les
jeunes voulaient réellement travailler. On avait organisé en 2005 un sondage sur les dispositions de la
jeunesse à ce propos et trois millions de personnes y avait participé en répondant aux questions et en
affirmant leur volonté d'entreprendre et de travailler. Ce qui bouleversa les gouvernements et tous les
peuples et les amena à construire ces villes à partir de 2007 et de 2008 et déjà en 2009 ces petites
entreprises avaient commencé à exporter vers l'étranger. Les économies des pays arabes sont devenues
florissantes et le chômage est résorbé, le taux du chômage est passé de 30% en 2005 à 5% en 2025. Tout
ceci grâce aux villes des jeunes et des petits projets.

Où voulez-vous aller à présent ? Vous voulez voir la gare, les trains pleins de passagers et de marchandises
venant d'Egypte et passant par la Syrie, allant vers la Palestine et le Liban, puis à travers tout le Golfe
jusqu’au Yémen. Ils transportent des milliers de passagers sans visa, car il n'y a plus de frontières entre les
pays arabes. Il y a même une monnaie unique. C'est qu'ils ont unifié les monnaies car ils ont appris à l'école
l’importance de l'unité des peuples. Les universités avaient organisé des voyages entre tous les pays, les
jeunes qui s'y rencontraient se sont aimés et ont tissé des liens de fraternité très solides et se sont même
épousés.

Avez-vous remarqué comme les gens sont affables et polis ? Et c'est pour ça d'ailleurs que le nombre des
touristes chez nous s’est multiplié et que le tourisme est en pleine expansion. C’est que nos enfants et nos
jeunes ont appris à l'école dans un cours destiné à parfaire leurs goûts, comment se bien tenir, se bien
habiller et bien parler. Et le tourisme s'en est trouvé encouragé grâce à ce cours qui a éduqué les gens et
leur a appris à avoir un goût raffiné.

Avez-vous remarqué que les mosquées sont pleines à la prière de l'aube en 2025 ? Et à propos, l'espace
réservé aux femmes dans les mosquées a été agrandi, et on a dû réaménager les mosquées pour qu'elles
puissent contenir le nombre très important de femmes qui viennent assister à la prière de l'aube au même
titre que les hommes. C'est que tout le monde commence le travail juste après l'aube. Vous avez sans doute
remarqué aussi que les Musulmans et les Chrétiens cohabitent merveilleusement, que les Sunnites et les
Chiites entretiennent les meilleurs rapports. Que s'est-il donc passé ? C'est que la religion n'est plus une
matière secondaire sans importance mais elle est devenue une matière obligatoire à tous les stades de
l'enseignement, une matière qui apprend aux jeunes comment ils doivent aimer leurs pays et vivre pour lui.
Cette matière a même permis la réussite des autres projets, car on avait dispensé un cours qui s'intitulait
« Le développement grâce à la foi ». C’est grâce à ces cours de religion que le développement et la
renaissance ont été réalisés.

Que pensez-vous de ce rêve ? C'est un rêve qu'on réalisera avec nos bras et nos mains, si Allah le veut. Par
Allah cela n'est pas impossible.

Vous avez vu combien le rêve était beau, mais nous ne sommes pas les seuls à faire un rêve qui repose sur
l’éducation. D'autres ont vu un rêve et leur rêve s'est réalisé aujourd'hui; cela s'est passé en Malaisie. L’état
de la Malaisie il y a trente ans était encore plus désastreux que le nôtre aujourd'hui, et ils ont rêvé tout
comme nous aujourd'hui, un rêve identique en tout, et le rêve s'est réalisé. Mahater Mohamed, l'ancien
premier ministre malaisien, architecte de cette renaissance a été un jour l'invité d'une chaîne arabe. On lui
avait posé une question, et vous avez sans doute regardé cette émission car elle était diffusée par une
chaîne de large audience. On lui avait donc posé une question bien précise; qu'avez-vous fait pour réaliser
votre rêve ? Et l'animateur tenait à ce que son invité lui réponde d'une façon concise. Alors Mahater
Mohamed lui a dit : nous avons fait une seule chose; nous avons accordé à l'enseignement 20 % du budget
de l’état ! Nous avons économisé sur le reste pour le dépenser dans l'enseignement ! Et c'est tout ! Et le
rêve se réalisa. La question est aussi simple.

Vous devez savoir que dans les pays occidentaux, le budget le plus important après celui de la défense est le
budget de l’éducation. Car l’éducation n'est pas un service social, mais bien un investissement, car sans un
enseignement performant vous êtes obligés de tout importer ce qui est très lourd financièrement.

Réalisez-vous l’importance de l’éducation et pourquoi on dépense autant d'argent pour ce secteur ?

L’état actuel des choses dans le secteur de l'enseignement dans le monde arabe, permet-il de réaliser une
renaissance ? Je ne répondrai pas par l'affirmative et je ne dirai pas non, non plus. Mais je vous dirai autre
chose; il est sans doute acquis que les efforts déployés dans nos pays par les parties concernées; à savoir
les ministères de l'éducation et autres sont des efforts immenses. Car, il se trouve qu'on dépense dans tout
le monde arabe des sommes énormes pour l’éducation. Et pour soutenir ce que je dis je vous cite l'exemple
de l'Égypte : en Égypte, le budget alloué à l'enseignement a augmenté de 8 milliards de livres pour atteindre
16 milliards de livres entre 1996 et 2002. Le nombre des écoles qui ont été construites dans tout le monde
arabe durant les années 1990 est égal au nombre des écoles construites durant le siècle précédent et ce
malgré la croissance démographique qui elle, a augmenté de 27 %. Ceci pour rendre justice et dire ce qui a
été fait.

Mais le problème est si important que nous devons fournir des efforts dix fois plus grands. Pourquoi donc ?
Parce que le produit de l'enseignement n’est pas satisfaisant ? Je connais le propriétaire d'une terre agricole
qui a refusé d'embaucher chez lui un ingénieur agronome diplômé de la faculté d'agronomie pour gérer sa
ferme et a préféré prendre avec lui quelqu'un qui ne sait ni lire ni écrire. C’est lui qui s'occupe de tout parce
qu'il a appris à le faire à la ferme. Alors que celui qui sort diplômé de la faculté d'agronomie ne sait pas
travailler parce qu'il a reçu une formation théorique. Vous voyez comment sont les produits de nos écoles !

Les gouvernements dans nos pays mesurent le taux de production de l'enseignement à travers le taux de
réussite dans les lycées et le nombre des diplômés des universités. Et il arrive que ce taux atteigne les 100
%, car il y a de nouveaux étudiants et il n'y a pas de places disponibles, alors on fait passer tout le monde
peu importe ce qu'ils font aux examens. La qualité de l’éducation est donc mesurée chez nous par rapport
au nombre des diplômés, mais est-ce bien le bon critère ? Le critère devrait être le nombre de ceux qui ont
déposé des brevets d'inventions, le nombre de ceux qui ont trouvé un emploi et aussi la diminution du taux
de chômage.

Allons voir le rapport du développement humain établi par l'ONU pour l'année 2003 et qui recense le nombre
des brevets d'inventions dans chaque pays et comparons ensuite. Ce rapport indique le nombre de brevets
pour 1 million d'habitants.

Pays Nombre Pays Nombre

Egypte 1 France 195

Algérie 2 Autriche 159

Malaisie 25 USA 989

Israël 71 Japon 1057

Source : le rapport de l'ONU sur le développement humain 2003

Le nombre des prix Nobel


Pays Nombre Pays Nombre

USA 137 Russie 11

Allemagne 49 Japon 8

Royaume Uni 47 Suède 8

France 18 Canada 6

Pays Bas 11 Égypte 2

Source : le rapport de l'ONU sur le développement humain 2003

Nombre d'ouvrages publiés

Pays Nombre Pays Nombre

USA 2 747 000 Inde 155 000

Japon 161 000 Israël 81 000

Royaume Uni 58 000 Egypte 20 000

Allemagne 480 000 Arabie saoudite 14 000

Source : le rapport de l'ONU sur le développement humain 2003

Les taux de chômage

Pays Taux

Le monde arabe 30 %

USA 5%

Japon 5.4 %
Royaume Uni 5.2 %

Source : le rapport de l'ONU sur le développement humain 2003

Le but que j'ai visé à travers l'étude de ce rapport, est de vous montrer que les produits de l'enseignement
n'atteignent pas les objectifs qui leur sont assignés. Et c'est pour cela que nous devons fournir des efforts
dix fois plus importants… parce que l'enseignement chez nous est un enseignement basé sur le par coeur;
écoute et apprends. Le cerveau de l'élève devient une unité de stockage provisoire jusqu'au jour de
l'examen. Ce jour-là, l'élève sort de l'examen en disant : Dieu soit loué, je m'en suis acquitté ! (Telle une
corvée !).

A titre d'exemple, les cours de soutien que l'on dispense en privé consistent à apprendre les techniques et
les astuces des examens ! L'élève qui en prend répond bien aux examens parce que l'enseignant l'a orienté
vers les questions probables qui seront posées durant l'examen. Je connais un chimiste parmi les plus
éminents spécialistes en la matière en Egypte qui avait dit à son fils : Pour ce qui est de la chimie, je m'en
charge c'est moi qui te l'enseignerai. Il lui inculqua les notions de chimie de la meilleure façon qui soit, mais
comble de la surprise, l'enfant échoua à l'examen de chimie ! C'est que le père ne savait pas qu'il n'était pas
question de bien connaître le cours, mais d'apprendre par cœur et d’avoir la note maximum à l'examen. En
fin de compte l'objectif n’est pas la compréhension.

Nous voulons donc remplacer cet enseignement passif et reposant sur le par cœur, par un enseignement qui
reposerait sur trois fondements :

 L'exploration des aptitudes et des dons des élèves, comment découvrir les dons et les
talents des élèves pour diminuer le chômage et ne pas en faire tous des fonctionnaires.
 Comment développer la faculté de réflexion chez l'enfant et non pas seulement la capacité
de stocker les informations.
 Comment apprendre à l'élève à faire des recherches par lui-même, pour que la recherche
devienne ensuite dans sa vie un outil indispensable.

1. L'exploration des aptitudes et le développement des dons :

Dans les pays développés, on apprend aux enseignants comment découvrir précocement les aptitudes de
leurs élèves. Il peut s'avérer par exemple que l'élève trop bavard en classe peut devenir un bon orateur,
alors on le dirige vers la radio de l'école. L'élève qui n'arrête pas de tambouriner sur la table peut être traité
chez nous d'élève mal élevé, alors qu'ailleurs on devinera chez lui un penchant pour la musique. Un élève
qui n'arrête pas de barioler ses feuilles avec son stylo va être dirigé vers le journal du dessin de l'école car il
se pourrait bien qu'il ait un don pour la peinture. Par contre un élève qui s'amuse à fabriquer des avions en
papier en classe, celui-là sera carrément renvoyé de l'école durant une semaine, alors qu'ailleurs on le
dirigera vers l'atelier des petites inventions de l'école. Et l'élève qui s'esquive de la maison pour aller jouer au
football dans le coin du quartier, celui-là on lui désigne une partie du temps pour qu'il aille s'entraîner avec
l'équipe de football de la ville. Les enseignants sont chargés donc de dénicher les aptitudes de leurs élèves,
et je me demande bien combien de talents avons-nous enterrés dans nos pays ?
En Malaisie, où on a réservé 20 % du budget à l'enseignement comme nous l'avions dit, on a institué un
cours pour les inventions. Ce cours est dispensé quatre fois par mois et il est facultatif. L'élève qui décide
d'intégrer ce cours bénéficiera aussitôt de 1300 dollars, un tiers de cette somme sera donné à l'école pour
qu'elle puisse encourager cette aptitude chez les élèves, un tiers sera donné à l'élève en récompense et
l'autre tiers sera dépensé dans le développement de son invention. Savez-vous maintenant pourquoi la
Malaisie a pu fabriquer une voiture alors que nous ne le pouvons pas ? Avez-vous constaté comment ils
encouragent les talents !

Il n'existe pas de règle prédéfinie pour la découverte des talents. En Amérique, on avait organisé dans une
université un test pour savoir quels sont les étudiants qui pouvaient déterminer avec précision leurs dons. 3
% seulement connaissaient bien leurs dons. Vingt ans après, on découvrit que le revenu des 3 % qui
connaissaient leurs talents étaient égal à celui des 97 % restants ! Parce qu'ils ont su quelles étaient leurs
aptitudes. Ce qui amena les écoles et les universités en Amérique à créer un cours hebdomadaire pour la
découverte des talents. Des experts questionnent les élèves sur ce qu'ils aiment faire, et on leur dit quel est
leur but. A l'élève qui répond par : je veux être un inventeur, on lui amène la matériel nécessaire et on le
laisse travailler, et on envoie un rapport à ses parents expliquant le domaine de prédilection de leur enfant.
Après les vacances d'été, les parents viennent raconter ce qu'a fait leur enfant durant l'été, et si on trouve
qu'il ne s'améliore pas dans son domaine, on l'oriente vers un autre qui lui conviendrait mieux.

Je m'adresse aux jeunes; trouvez celui qui vous aidera à découvrir votre talent, sinon faites-le vous-même.
C'est à partir de là que nous allons transformer notre enseignement, je demande à tous de découvrir les
talents de vos enfants, et je commencerai par découvrir le don de mon enfant âgé de trois ans et qui
fréquente encore la crèche. Je prie tous les jeunes d’en faire autant; quels sont vos dons, ne me dites pas
que vous êtes étudiants ingénieurs mais dites-moi quels sont vos dons.

Regardez comment le Prophète (que la paix et le salut soient sur lui) découvrait les dons de ses
Compagnons. Il a dit à Hassan Ben Thâbet de se consacrer à la poésie, à Abou Bakr à la généalogie des
tribus arabes et à Zayed Ben Thâbet à la jurisprudence et Ali Ben Abi Tâleb à la magistrature. N'est-ce pas
que le Prophète avait distribué les tâches selon les aptitudes ? Et le Prophète savait comment déceler les
dons de ses Compagnons. Un jour les Quraychites avaient dit une diatribe en vers à son encontre, alors le
Prophète désigna Hassan Ben Thâbet pour leur répondre et écrire à son tour des vers pour leur rendre la
critique et lui dit : « Vas-y Hassan et l'ange Gabriel te soutiendra ». Remarquez aussi comment il leur
insufflait le courage et la force. Alors Hassan lui dit : « Je le ferai, ô messager d'Allah ». Mais Hassan ne
connaissait pas la généalogie des tribus arabe et risquait bien de critiquer le Prophète sans le savoir, car le
Prophète est le descendant de l'une des tribus quraychites. Alors le Prophète lui dis : « Prends Abou Bakr
avec toi, car il connaît bien la généalogie des arabes.» Hassan écrivit le poème avec le soutien de Abou Bakr,
et quand les Quraychites l'entendirent, ils devinrent furieux, et Abou Soufiane soupçonna le concours de
Abou Bakr à ce poème et dit : « Abou Bakr est derrière ce poème ».

2. Le développement de la faculté de réflexion :

Les méthodes d'enseignement chez nous n’incitent guère à la réflexion. Par exemple si l'enseignant veut que
l'élève résolve le calcul 5*6, il lui ordonne d'apprendre la table de multiplication par cœur. Alors l'élève écrit
cent fois de suite la table et l'apprend machinalement. Mais s'il prenait 30 tablettes de chocolat et divisait la
classe en 5 rangées et demandait aux élèves de partager les tablettes entre les rangées, puis demandait
pourquoi ont-ils divisé de la sorte et si l’on pourrait diviser plus vite, alors l'élève apprendrait à connaître 6*5
en réfléchissant.

Même dans l'apprentissage des lettres de l'alphabet arabe ou anglais à la maternelle. On exige de l'élève
d'écrire cent fois "A" puis cent fois "B" et ainsi de suite. Par contre en Occident on leur apprend l'alphabet en
jouant. On leur dessine par terre des carrés représentant le jeu de l'échelle et du serpent, et on dessine
dans chaque carré une lettre, à chaque fois que l'enfant gagne il passe au carré supérieur, ainsi il saura que
la lettre "B" succède à la lettre "A" et apprendra l'alphabet en réfléchissant.

Nous avons besoin d'idées innovatrices. Le physicien allemand qui a été lauréat du prix Nobel il y a deux ans
de cela a répondu à celui qui lui demandait comment a t-il fait pour mériter cette consécration en lui disant :
depuis ma prime enfance, à mon retour de l'école, ma mère me demandait à chaque fois combien de
questions utiles j'avais posées à l'instituteur. Alors j'ai appris à poser des questions en classe, et comme ma
mère tenait toujours à savoir si mes questions étaient vraiment utiles, j'ai commencé à chercher les bonnes
questions et ma capacité à réfléchir s’améliorait.

Nous tuons les capacités de nos enfants et leur faisons injustice, connaissez-vous le verset--qui peut être
traduit comme : "et qu’on demandera à la fillette enterrée vivante, pour quel péché elle a été
tuée" (TSC1, At-Takwir ‘L’obscurcissement’ : 8-9) nous sommes en train d'enterrer vivantes les facultés de
nos enfants dans les écoles et les universités et ceci est injuste. Nous devons aussi développer le sens de
l'imagination chez nos enfants car l'imagination est à l'origine de la réflexion. Einstein disait que l'imagination
est plus forte que la réflexion. Comment peut-on développer la réflexion par l'imagination ? Que diriez-vous
si on prenait en cours d’histoire deux élèves et qu'on dise à l'un d'eux de jouer le rôle de Salah Eddinne et à
l'autre de jouer le rôle de Richard cœur de lion, et qu’on leur demande de construire un dialogue dans lequel
ils discuteraient de la morale des deux personnages. Pourquoi ne procède t-on pas de cette manière ? Cela
ne coûte rien au budget de l'état.

Et dans la leçon d'expression, on demande à l'élève de décrire un beau jardin, alors qu'on pourrait lui
demander de rédiger un dialogue entre un soldat de l'armée de Salah Eddine et un soldat de l'armée de
Richard coeur de lion et on verrait comment les élèves s'expriment et développent leur imagination et leur
faculté de réflexion.

Vous rendez-vous compte que l'enseignant chez nous passe 50 minutes à parler et que les élèves ne font
qu'écouter au meilleur des cas ! N'est-ce pas que c'est injuste ? L'enseignant ne devrait parler que 20
minutes seulement et le reste de la séance devrait être consacré au dialogue et à la discussion, car c'est par
le débat que l'on développe la faculté de réflexion et la force de l'imagination.

Cet état de fait se reflète même dans la façon dont les élèves sont assis, vous remarquerez que les élèves
dans nos écoles s'assoient les uns derrière les autres en face de l'enseignant, cet ordre impose un dialogue à
sens unique et fait que l'élève est simplement réceptif. Alors qu'ailleurs, les élèves s'assoient par groupes de
quatre ou de cinq autour d'une table, ainsi la classe se trouve divisée en petits groupes et l'enseignant se
contente de diriger le dialogue et ne parle que pendant le tiers de la séance. Cette méthode permet
d'inculquer à l'enfant la culture du dialogue, de lui apprendre à écouter les autres et exprimer sa propre
opinion, et d'aimer le travail collectif.
Et parce que nous n’avons pas appris à être organisés, nous nous bousculons à la prière du vendredi, et
nous ne pouvons même pas nous mettre en ordre et en rangées dans la mosquée. Les multinationales
fusionnent et créent de grandes firmes, parce qu’elles ont appris à l'école les notions du travail collectif et de
l'union. Chez nous, lorsqu’un père meurt et laisse derrière lui un héritage à partager, on voit ses enfants
après lui se disputer et chacun s'en va avec sa part, car nous ne pouvons pas travailler ensemble et sommes
toujours divisés.

La critique n'est pas admise dans nos sociétés et c'est l'uniformité qui prévaut même dans les opinions,
parce que nos écoles sont basées sur la récitation par coeur et que seul l'instituteur parle, elles ont supprimé
toute notion de dialogue dans les esprits. Un instituteur en Grande Bretagne a pris une pièce en bois en
forme du nombre 9, et a demandé à deux élèves de se mettre debout chacun à l’un des bouts de la pièce en
bois, alors les élèves voient différemment le nombre, l'un a devant lui un 9 et l'autre un 6. Cet exercice
permet à l'enfant de découvrir qu'il y a des manières de voir différentes en tout. Puis l'instituteur demande
aux deux élèves de dialoguer et d'essayer de convaincre l’autre de son point de vue et celui qui réussira aura
une récompense. De cette façon celui qui aura l'intelligence de dire à son camarade de venir se mettre à sa
place aura la récompense. Par contre, nos enfants sont habitués à penser tous de la même façon et ne
savent pas accomplir un travail collectif.

Je vous interpelle vous, les détenteurs de la décision, les parents, les enseignants, qu'en pensez-vous ?

En Occident ils ont fait encore plus; ils ont fait que toutes les leçons de la semaine concourent à la
compréhension d'une idée qui développe la faculté de réflexion. Ils ont développé ce qu'on appelle
l'enseignement complémentaire. Toutes les leçons traitent du même sujet, comment cela ? Regardons par
exemple comment la leçon de géographie commande toutes les autres matières. On commence par la leçon
de géographie qui traite des caractéristiques de l'hiver, puis vient la leçon d'histoire où l'enseignant racontera
comment Napoléon a été vaincu à la bataille de Waterloo à cause du froid et de l'hiver, puis vient le leçon de
littérature qui sera consacrée aux récits décrivant l'hiver, puis vient la leçon de sciences naturelles qui sera
consacrée au phénomène de l'hibernation de certaine espèces animales. Ainsi l'esprit des élèves se
concentrera sur la même donnée. Et c'est ici qu'intervient le rôle des gouvernements dans la reforme des
méthodes d'enseignement.

L'enseignement complémentaire est appliqué dans un seul pays arabe, il est appliqué en Palestine malgré
leur situation difficile.

Je vais vous lire un email qu'un jeune de 19 ans a envoyé sur un site. Ce jeune raconte : "Je suis un jeune
de 19 ans, mon problème a commencé après mon entrée au lycée. J'étais très créatif, je lisais beaucoup et
j'aimais lire toutes sortes de lectures. J'étais sportif et très actif et j'innovais en beaucoup de domaines,
j'apprenais tout ce que je voyais par curiosité, et je ne lâchais pas mon sujet jusqu'à ce que je l'apprenne
dans tous ses détails. J’ai appris à fabriquer tout ce qui se fait avec la bourre de palmier à l'age de 9 ans, en
plus de la couture, de la broderie, du tissage et tout ce qui se fait avec le papier. J'étais le premier à l'école
sans concurrent jusqu'à ce que j'entre au lycée, et la concurrence était très intense et j'étais obligé de me
concentrer sur les programmes que l'on nous enseignait, alors j'ai abandonné mes loisirs, et j'ai perdu mon
engouement pour la lecture, et je me suis concentré sur les manuels pour avoir la moyenne nécessaire au
passage. L'ennui, c'est que durant ces années difficiles du lycée, nos enseignants nous ordonnaient
d'apprendre par cœur nos leçons. J'ai perdu mes facultés créatives, et après mon diplôme, j’ai souffert
d'hypertension artérielle à l'age de 18 ans à cause de la concurrence très sévère. Le problème c'est que je
ne peux plus penser comme avant, et je ne peux plus étudier à l'université, car je suis habitué au dirigisme
du lycée, aidez-moi s'il vous plait…"

Ce jeune s'est exprimé et a raconté son histoire, combien de millions comme lui qui se sont tus et qui sont
assis maintenant en train de m'écouter ? Aidez-nous vous les parents d'élèves à développer la faculté de
réflexion. Je vous ai cité des exemples au cours de cet épisode, à vous de penser maintenant.

3. Apprendre à l'élève comment chercher l'information :

Nous enseignons à partir des livres scolaires et des manuels que nous donnent les enseignants, et aux
examens les élèves sont censés recopier ce qu'ils ont appris dans ces livres. Avez-vous jamais entendu un
enseignant demander à ses élèves de chercher telle ou telle information ? De voir dans tel ou tel livre ? Bien
sûr certains programmes le préconisent mais les enseignants ne l'appliquent pas, parce qu'ils ne sont pas
formés pour le faire. Et les parents d'élèves n’incitent pas leurs enfants à le faire, parce que même s'ils le
faisaient, leurs enfants échoueraient aux examens, parce que le but est d'avoir la moyenne requise et d'avoir
le diplôme.

Beaucoup de gens m'ont dit "tu es en train de graver sur une pierre" et que je suis comme l'eau qui frappe
une roche, et je suis d'accord avec ce qu'ils disent, et je veux bien être comme cette eau qui frappe une
roche, parce qu'en fin de compte, qui est-ce qui gagne ? La roche ou l'eau ? bien sûr c'est l'eau qui vaincra.
L'eau n'est pas forte comme la roche, mais la roche se croit forte et l'eau avec son incessant travail finit par
modeler la roche comme elle veut…

Je vous rappelle le sondage, nous n'avons pas encore franchi le million. Nous voulons le dépasser et je suis
content des enfants et nos jeunes qui rassemblent les résultats de ce sondage et même les dames de plus
de 50 ans y ont participé. Des gens de Norvège, de Suède et d'Allemagne m'ont envoyé leur participation.
Alors je demande aux étudiants, profitez-en encore avant les vacances d'été, et rassemblez autant de
questionnaires que vous pouvez. Vous les jeunes, vous les adultes, vous les Musulmans, vous les Chrétiens
participez à ce sondage et je porterai votre voix de par le monde. Nous réussirons si Dieu le veut, et l'eau
finira par graver la roche, et ce qui est impossible aujourd'hui sera possible demain avec la volonté d'Allah.

A notre prochaine rencontre, je vous laisse en paix.

1. TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la
TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du saint Coran.

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