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1. Introduction Si on écrit f(t)=eit = cos t + i sin t , on va dire que f est une fonction complexe
de la variable réelle t ; pour dériver f on est amené à dériver les fonctions cos et sin pour
écrire : f’(t)= -sin t + i cos t .
2.Définitions
Soit D une partie de ℝ. Se donner une fonction complexe f d’ensemble de définition D revient
à se donner 2 fonctions numériques ( ou réelles), α et β , d’ensemble de définition D pour
écrire que : f(t)= α(t)+iβ(t) pour tout t de D.
Par exemple, dériver f revient à dériver les 2 fonctions numériques α et β pour écrire que :
f’(t)=α’(t)+iβ’(t).
3. Règles de calcul concernant la dérivation des fonctions complexes d’une variable réelle :
Pour les opérations usuelles +,–,×,/, puissances entières…elles sont analogues à celle déjà
vues concernant les fonctions numériques d’une variable réelle.
- Dans le cas où y= 0 : ez=ex est un réel strictement positif, c’est le complexe de module ex et
d’argument 0= y.
- Dans le cas où x= 0 : ez=eiy est le complexe de module 1= ex et d’argument y.
② Définition et propriétés
Avec z=x+iy, où x et y sont réels, l’exponentielle du complexe z, notée ez, est le complexe non
nul de module ex et d’argument y : ez=ex( cos y + i.sin y)=exei y.
On peut alors vérifier une à une les propriétés suivantes, écrites pour z1 et z2 complexes
quelconques : ez₁.ez₂ = ez₁+z₂ ; ez₁/ez₂ = ez₁–z₂ ; 1/ez₁= e-z₁… ; (ez₁) = e z₁ .
③ Règle fondamentale de dérivation
A partir de la définition précédente, on montre que :
Si f est une fonction complexe d’une variable réelle, définie et dérivable sur un intervalle I,
alors la fonction complexe tef(t) est elle-même dérivable sur I, de fonction dérivée f’(t)ef(t).
④ Application
Avec r complexe constant, la fonction ter.t a pour fonction dérivée la fonction tr.er.t
puisque (r.t)’= r.
II.Résolution des équations différentielles linéaires du 2ème ordre à coefficients constants.
1.Définition.
Notations : Lorsque l’on considère que y est une fonction de la variable réelle t, on
écrit souvent :
dy d2y dy (t ) d 2 y (t )
pour y’ , pour y’’ ; ainsi : =y’(t) et =y’’(t).
dt dt 2 dt dt 2
∗ Exercice.
L’équation, d’inconnue r, ar2+br+c=0, admet, dans , 2 racines r1 et r2.
Les propositions suivantes {…} sont alors équivalentes : { f est solution de (E) sur I},
{ af’’(t)+bf’(t)+cf’(t)= 0 pour tout t de I}, {(ar2 +br+ c) ert=0 pour tout t dans I},
{ ar2+br+c=0}, {r=r1 ou r=r2}.
Finalement la fonction f : t ert est solution de (E) sur I que si : r=r1 ou r=r2 .
2° a) On a pour t dans I, g(t)=t.eα.t ; g’(t)= 1. eα.t + t [α eα.t ] soit g’(t)= (1+ α t) eα.t ;
g’’(t)=α eα.t + (1+α t) [α eα.t ] = [α + (1+α t) α] eα.t soit g’’(t) = (2α + α2t) eα.t.
On garde encore les notations du paragraphe 1. L’énoncé suivant, admis, complète les
résultats précédents.
∗ (E) s’écrivant ay”+by’+cy=0, on fait intervenir l’équation du 2ème degré, d’inconnue r,
ar² + br + c =0.
C’est l’équation caractéristique de (E) ; on la résout dans ℂ.
∗∗ On a affaire à l’un des 2 cas suivants :
L’équation caractéristique de (E) admet, dans L’équation caractéristique de (E) admet, dans
ℂ, 2 racines distinctes r₁ et r₂. ℂ, une racine double r₀.
Alors toutes les fonctions complexes, Alors toutes les fonctions complexes,
solutions de (E) sont toutes les fonctions : solutions de (E) sont toutes les fonctions :
t↦λer₁t +µe r₂t où λ et µ sont 2 complexes t↦λte r₀ t +µe r₀t = (λt+µ).er₀t où λ et µ sont 2
constants. complexes constants.
Exercice : On se place dans le cas où l’équation caractéristique de (E) admet dans ℂ 2 racines
complexes non réelles : r₁= α+iβ et r₂= α–iβ où α est un réel et β est un réel non nul.
1 1
Soit f(t)= (er₁t+er₂t) et g(t)= (er₁t–er₂t), pour tout t de I.
2 2i
1°) Prouver que f et g sont 2 solutions de (E) sur I.
2°) Avec t dans I, calculer f(t) et g(t) en fonction de eαt, cos βt et sin βt.
Interpréter le résultat.
4. Les fonctions numériques ou réelles solutions de (E) sur I.
On applique l’énoncé admis suivant (qui complète le paragraphe précédent) :
1er cas : L’équation caractéristique de (E) admet 2 solutions distinctes dans ℝ, r1 et r2.
Toutes les fonctions tλ. e r1t +µ . e r2t , où λ et µ sont 2 réels constants, sont toutes les
fonctions numériques, solutions de (E) sur I.
2ème cas : L’équation caractéristique de (E) admet une racine double r0 dans ℝ.
Toutes les fonctions tλ.t e r0t +µ . e r0t = (λ.t+µ ). e r0t , où λ et µ sont 2 réels constants,
sont toutes les fonctions numériques, solutions de (E) sur I.
Dans chacun de ces cas, à des couples (λ, µ ) de réels différents correspondent des
fonctions différentes sur l’intervalle I.
2° f étant une solution de (E) sur ℝ, on écrit : f(t)= e-t( λ.cos (3t) + µ.sin(3t)) ; on obtient
f’(t)=- e-t( λ.cos (3t) + µ.sin(3t))+e-t( -3λ.sin (3t)+3µ.cos(3t)).
Comme e0=1=cos0 et sin 0 = 0, on obtient : f(0)= λ et f’(0)= -λ+3µ . Les systèmes d’égalités
suivants sont équivalents à {f(0)=1 et f’(0)=0} : {λ=1 et -λ+3µ= 0}, {λ=1 et -1+3µ=0},
{λ=1 et µ=1/3}.
1
Finalement la fonction cherchée est définie par f(t)=e-t(cos(3t)+ sin(3t)).
3
② 1° L’équation caractéristique, d’inconnue r, associée à (E) s’écrit :2r2–r–1=0.
∆=(-1)²–4×(-1)×2= 9= 32 : Avec δ= 3 : δ² = ∆. Les racines de l’équation caractéristique de (E)
− ( −1) + 3 − ( −1) − 3
sont donc r1 et r2 avec r1= = 1 et r2= = -1/2.
2×2 2× 2
Les solutions de (E) sont toutes les fonctions t↦λ et + µe-t/2 où λ et µ sont 2 réels constants.
2 t 2 -t/2
Finalement f(t)= e– e .
3 3
2° f étant une solution de (E), on écrit f(t)= (λt + µ)et/2 où λ et µ sont 2 réels constants,
f’(t)= (1/2)×(λt + µ)et/2 +λet/2 , comme e0=1 on obtient : f(0)=µ et f’0)=(1/2)µ+λ.
Les systèmes d’égalités suivants sont tous équivalents à f(0)=1 et f’(0)=1 :
{µ=1 et µ/2+λ=1}, {µ=1 et 1/2+λ=1}, {µ=1 et λ=1/2}.
Finalement f(t)=(t/2+1)et/2.
④ 1° L’équation caractéristique, d’inconnue r, associée à (E) s’écrit : r²–6r+10 =0.
∆=(-6)²–4×10×1=-4= (2i)². Les racines de l’équation caractéristique sont r1 et r2 avec
r1=(6+2i)/2=3+i et r2=(6–2i)/2=3–i.
Les solutions de (E) sont toutes les fonctions t↦e3t(λ cos t + µ sin t) où λ et µ sont 2 réels
constants.
2° x étant une solution de (E), on écrit x(t)= e3t(λ cos t + µ sin t) où λ et µ sont 2 réels
constants. Alors x’(t)=3 e3t(λ cos t + µ sin t)+ e3t(λ sin t + µ cos t).
e0=1= cos 0 et 0=sin 0 donnent : x(0)=λ et x’(0)= 3λ+µ.
Les systèmes d’égalités suivants sont équivalents à x(0)=-1 et x’(0)=1 :
{λ=-1 et 3λ+µ=1}, {λ=-1 et -3+µ=1}, {λ=-1 et µ=4}.
⑤ Exercice complémentaire
I est un intervalle réel et ω un réel non nul. On considère les deux équations différentielles
(E) : y’’–ω²y=0 et (G) : y’’+ ω²y=0 où y est une fonction numérique de la variable réelle t, 2
fois dérivables sur I.
Résolution :
Finalement sur I, les solutions de (E) sont toutes les fonctions t↦λeωt+µe-ωt où λ et µ sont 2
réels constants.
1.Définitions et notations.
a,b et c sont 3 réels tels que : a≠0. α est une fonction numérique ou complexe de la variable
réelle t, définie sur un intervalle I.
– Les solutions ou intégrales de (H) sur l’intervalle I sont toutes les fonctions, complexes ou
réelles, f, définies et 2 fois dérivables sur I telles que :
af’’(t)+bf’(t)+cf(t)=α(t), pour tout réel t de I
– Résoudre, ou intégrer (H) sur I, c’est trouver toutes les solutions de (H) sur I.
∗∗ Notations : Lorsque l’on considère que y est une fonction de la variable réelle t, on
écrit souvent :
dy d2y dy(t ) d 2 y (t )
= y’ et = y’’ ainsi : = y’(t) et = y’’(t).
dt dt 2 dt dt 2
On garde les notations du paragraphe précédent et comme pour les équations différentielles
linéaire du 1er ordre on obtient le théorème suivant :
s étant une solution particulière de (H) sur I, toutes les solutions de (H) sur I sont toutes les
fonctions t↦ s(t)+u(t) où u est une solution de (E).
3. Etude d’exemples
1 2x
Finalement on écrit g(x)= e et g est une solution particulière de (H) sur .
6
3°)a. À la solution particulière g de (H) on ajoute toutes les solutions de (E), l’équation
homogène associée à (H), pour obtenir toutes les solutions de (H). Il s’agit de toutes les
2
1 2x -x x
fonctions x e + λ e + µ e où λ et µ sont 2 réels constants.
5
6
2
1 2x x
3°) b. f étant solution de (H), on écrit f(x)= e + λ e-x + µ e 5 où λ et µ sont 2 réels
6
constants.
∗ La courbe représentative de f passe par le point S de coordonnées 0 et 1/6 et admet au point
d’abscisse 0 une tangente horizontale que dans le cas où f(0)=1/6 et f’(0)=0.
2
1 2x 2 x 1
∗ On a f’(x)= e − λ e + µ e 5 et comme e0=1 on obtient : f(0)= + λ + µ et
−x
3 5 6
1 2
f’(0)= –λ + µ . Les systèmes d’égalités suivants sont équivalents à f(0)=1/6 et f’(0)=0 :
3 5
2 −1 1 2 7
{ λ+ µ = 0 et –λ + µ = }, par addition {0=λ+ µ et − = (1 + ) µ = µ },
5 3 3 5 5
1 5 5
{ λ+ µ = 0 et µ= − × = − }, { λ=5/21 et µ= -5/21}.
3 7 21
2
1 2x 5 -x 5 5 x
Finalement la fonction f est définie par f(x)= e + e – e .
6 21 21
Corrigé de l’exemple ②
1° L’équation caractéristique de (E0), d’inconnue r, s’écrit r2–2r+5=0. ∆= (-2)2–4×5= -16
2 + 4i
soit : ∆= i2 16 = (4i)2 et les racines r1 et r2 sont données par r1 = = 1+2i et
2 ×1
2 − 4i
r2 = = 1–2i. r1 et r2 sont 2 complexes conjuguées.
2 ×1
Les solutions de (E0) sont toutes les fonctions xex(λ cos(2x) + µ sin(2x)) où λ et µ sont 2
réels constants.
2° a) Pour ϕ fonction constante on écrit pour tout réel x, ϕ(x)= c où c est un réel constant,
alors ϕ’(x)=0 et ϕ’’(x)=0 d’où ϕ’’(x)–2ϕ’(x)+5ϕ(x)= 5c pour tout réel x.
ϕ n’est solution de (E1) que si 5c= 2, soit c= 2/5.
Finalement la fonction constante x 2/5 est une solution de (E1).
3° a) Pour ϕ fonction affine sur , on écrit pour tout réel x, ϕ(x)=ax+b où a et b sont 2 réels
constants et ainsi ϕ’(x)= a et ϕ’’(x)=0 d’où ϕ’’(x)–2ϕ’(x)+5ϕ(x)= 0 –2a + 5(ax+b) soit :
ϕ’’(x)–2ϕ’(x)+5ϕ(x)= 5ax + 5b–2a pour tout réel x.
Comme (E2) s’écrit y’’–2y+5y= 4x + 1 ,ϕ est solution de (E2) lorsque a et b vérifient les
systèmes d’égalités équivalents suivants : {5a=4 et 5b–2a=1}, {a=4/5 et 5b–8/5=5/5},
{a=4/5 et 5b=8/5+5/5=13/5}, {a=4/5 et b=13/25}.
4° y1 étant solution de (E1), on a y1(x)= 2/5 + ex(λ cos(2x) + µ sin(2x)) où λ et µ sont 2 réels
constants. y1’(x)= 0 + ex( -2λ sin (2x) + 2µ cos(2x))+ex(λ cos(2x) + µ sin(2x)). Comme e0=1,
cos 0=1 et sin 0= 0, on obtient : y1(0)= 2/5 + λ et y1’(0)= 2 µ +λ .
Les systèmes d’égalités suivants sont équivalents à y1(0)= 0 et y1’(0)=1 : { 2/5 + λ =0 et
2 µ +λ = 1}, {λ =−2/5 et 2 µ –2/5 = 5/5}, {λ =−2/5 et 2 µ = 7/5}, {λ =−2/5 et µ = 7/10}
2 7 2
Finalement y1(x)= + e x ( sin(2 x) − cos(2 x) ) .
5 10 5
5° y2 étant solution de (E2), on a y2(x)= 4x/5 + 13/25 + ex(λ cos(2x) + µ sin(2x)) où λ et µ
sont 2 réels constants. y2’(x)= 4/5 + ex( -2λ sin (2x) + 2µ cos(2x))+ex(λ cos(2x) + µ sin(2x)).
Comme e0=1, cos 0=1 et sin 0= 0, on obtient : y2(0)= 13/25 + λ et y2’(0)=4/5+ 2 µ +λ .
Les systèmes d’égalités suivants sont équivalents à y2(0)=1 et y2’(0)=2 : {13/25 + λ =25/25 et
4/5+2 µ +λ = 2=10/5}, {λ =12/25 et 2 µ +12/25 = 6/5=30/25}, {λ =12/25 et 2 µ = 18/25},
{λ =12/25 et µ = 9/25}
4 13 12 9
Finalement y2(x)= x+ + e x ( cos(2 x) + sin(2 x)) .
5 25 25 25