SOOIAL
PAR
C. HUMANN
AUTEUR
DB LA NOUVBLLB-JÉRUSALBM:
PARIS
LIBRAIRIE SWEDENBORGlENNE
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.L'ÉVANGILE
SOCIAL
PAR
C, HUMANN
AUTEUR
DE LA NOUVELLE-JÉRUSALEM
PARIS
LIBRAIRIE SWEDENBORGIENNE
- I~~
.,.
TA.BLE DES MÂTInES
Avant-Propos.
1ntroduction.
CHAPI'l'RE 1. Le Règne de Dieu comme danale'
Ciel aussi sur la Terre •. de 1 à 12
Il. La Pratique des enseignements
reiigieU'r...."."." .•.•.•.••..•• 13- 20
11l. La loi du progrès . 2i- 30
IV. La "Parole-ré'l"élée . 31- 40
v. L'âme vivante et îmmortellê ..••
41- 50
VI. La Trinité ... , .. , ..... , ••..•..
51- 56
Vil. La Liberté......•...••••••....
58- 66
VIII. L'Autorité " ~
67- 72
IX. Les demeures dan. 1eR Cieux. '"
73- 82
x. Le selltiment du beau . 83- 91
XI. L·Homme..•... , . 92- 98
XII. Le grand monde . 99-107
A:III. Le lans..age des nombres ......• 108-118-_
XIV. Le langage des couleurs. , ..... 119-126
xv. La loi du mariage....•........
i27-133
XVI. Le Décalogue .. ~ . 131-140
XVII. Les fJces de Jéhovah et la T<ible
de Dieu . 141-144
XVJll. L'Amour du prochain et la Table
de l'Homme.•........••.•..• 145-150
XIX. La Prière•..••.•." , ....• 151-157
xx. L'Oraison Dominicale .•••••...• 158-167
XXI. La statue de Nabuchodnetzar ..• 168-176
xxu. De la Mort, du Jugement dernier
et de la Résurrection .•....•• 177-185
XXlll. De l'Esprit-Saint •............ , 186-191
XXIV. Les Préadamites ••....•••.•..• 192-203
xxv. Le Jardin de la Sagesse..•••.• , 204-24J
TABLE DES MATlÈal':S
Sommaire
II
lU
IV
VI
U'
lNTRODUCTlON xxv
uniquement à voir et à comprendre les choses
qu'on pense.
Ainsi, bien qu'il y ait des vérités au-dessus
de la raison humaine, qui, par conséquent, ne
peuvent être connues des hommes que par une
révélation divine, ces vérités ne sont nulle-
ment contraires à la raison, car on peut en dé-
dui!'e to"ut un enchaînement de conséquences,
et même tout le corps du droit divin, c'est·à·dire
une religion démontrée.
Ainsi, par exemple, comment saurions-nous
que Dieu est l'Amour même et la sagesse
même, si cela ne nous avait pas été révélé?
L'homme sait bien, en effet, comme l'observe
encore Swpdenborg, que l'amour existe,
mais il ignore ce que c'est que l'amour, car 11
iguore que c'est la vie même.
«. Si tu éloignes l'affection qui appartient à
l'amour, peux-tu penser quelque chose, et
peux-tu faire quelque chose? La pensée, la
parole et l'action ne se refroidissent-elles pas
selon que se refroidit l'aff'ection qui appartient
à l'amour, et ne s'échauff'ent-elles pas selon
que cette affection s'échauffe? Mais le sage le
perçoit, non d'après la connjlÏssance que l'a-
mour est la vie de l'homme, mais d'après l'es-
pérance que cela arrive ainsi.» (La Sagesse
angélique SUI' le Divin Amour, n' 1).
Ce qui précède nous montre qu'il n'y a plus
d'autorité humaine qui puisse nous imposer
une loi commune en matière de foi religieuse;
et par suite qui puisse nous imposer cette foi.
C'est seulement la lumière de la vérité que
chacun de nous peut acquénr dans la Bible,
.Ii
j
XXVI iNTRODUCTION
1
XXVIII lN1RODUonON
xxx INTRODUCTION
VII
l
être entraînés les hommes qui recherchent la
justice dans une égalité superficielle; en
d'autres termes, -elle dépeint ceux qui recher
ohent l'unité dans une uniformité purement ,
INTRODUCTioN XXXIll
extérieure, au lieu de la rechercher dans la
variété des différentes parties d'un ensemble
harmonieux et bien proportionné.
Dans le passage d'Esaïe que nous avons cité,
le lit est trop court et la couverture trop étroite,
pour nous enseigner que toute doctrine reli
gieuse est nécessairement en concordance
exacte avec l'état et la condition de celui qui
la professe. Si l'esprit est étroit, la doctrine
qui s'adapte à cet .esprit, sera ègalement
étroite.
Il est donc à désirer que l'esprit s'élargisse
par l'amour mutuel; en effet, la doctrine qui
est destinée à se présenter comme le dévelop
pement rationnel de l'amour de Dieu et de
l'amour du prochain, trouve ses déductions
logiques et ses applications dans tous nos
rapports sociaux, et non pas seulement dans
les rapports nécessairement restreints et
limités des membres d'une Eglise particulière.
Les hommes, en général, autant ceux des
temps de l'Eglise Israélite que ceux de nos
jours, sont captivés par leurs doctrines parti
culières, lors mêma que celles-ci n'ont pas été
ép-rouvées dans leurs dérivations autant que
leurs applications sociales, comme étant réel
lement les expressions pratiques du sentiment
de fraternité ou d'amour mutuel, qui doit faire
le fondement essentiel de la vraie religion,
Chacun s'efforce donc de faire accepter sa
propre doctrine, pa,rce que celie-ci est un lit
qui est à sa mesure ou à sa taille; mais on ne
s'inquiète guère de la question de savoir si
elle est réellement adaptable à l'état et' à la
condition d'esprit de la généralité des hommes.
XXXIV INTRODUCTION
42
L'ÉVANGILE SOCIAL
CHAPITRE PREMIER
\
DES EX5EIGN'EMENTS RELIGI EUX 21
La loi du progrès.
SOMMAIRE
La Parole révélée.
31. - La vraie Kglise du Christ recrute ses membres par
tout; elle est l'Eglise universelle, Les richesses spirituelles
sont aux. richesses matérielles, dans les rapports de CaU
se à effet. - 32. La Vél ité de fait n'est que l'ombre visible
à nos sens, et un signe seulemelll de l'existence d'une subs
tance spirituelle constituée par le bien et le vrai. Celle
substance divine est la noulTiture de nos âmes: elle eSI
représentée dans le culte chrétien par le sacre~lent d~
la Sainte Cène. - 33. La conjonction de l'homme avec
Dieu par le bi~n et le vrai, qui émanent de Lui seul,
réalise la loi du progrès ou la régénération de l'âme
humaine. - 34. Le bien et Je vrai ne wnt pas de pures
abstractions, mais des émanations directes de Jehovah
Dieu. Ce sont des substances non ·créablcs, car ils font
corps avec la divinité, et nous révèlent l'existeuce d'un
~oleil spirituel, dont notre soleil naturel n'est qu'une
correspondance matérielle. - 35, Du soleil spll'ituel et
des nuées du ciel dont il est question dans la Bible.
36. La matière bien que taito originairement de la subs
tance spirituelle émanée de Dieu, cesse une fois devenue
matière,d'avoir quoi que cc soit de divin en elte.- 3'j.La
matière n'apparslt douée de vie que par l'iutlux divin
du bien et du vrai, qui la fait croître dans des formes
infiniment val'iées, suivant la différence des réceptacles
de ce bien ct de cc vrai. Pourquoi le sang dane la
Parole est appelé «âme '. - 38. L'âme humaino ou le
corps spirituel, croît en bonté et en beauté par son ap
propriation du bien et du vrai divins. L'homme se nour
ri 1 d'une manière correspondante à ses affections, et il
impl·ime au bien et au vrai qui influent en lui, un caraco
tèl'e distinctif, suivant l'ufage qu'il (ait de fon libre ar
bitre, - 39. La matière peut sortir du chao@ pour être
aHujetlie allX lois de l'ordre, mais elle n'est pas faite de
rien, et n'est pas sortie scule du chaos. Du panthéisme.
de l'i déali, me de BHktley. - 40. La symboliqUe
sacrée est fondée sur des faih positi(s; elle nOU8 con_
firme dans j'enseignemellt évangélique, que la Parole
révélée est Dieu, et que par Elle toutea choses ont été
(aites.
38 LA PAROLE RÉVÉLEE
La Liberté.
cause première.
Ce sont les trois éléments consti tutif::; et es
sentiels à toute création.
La fin de l'homme est le bien; mais le bien
ne se réalise qu'à mesure qu'il progresse dans
la liberté.
Considérant donc la fin de l'homme au point
de vue de ses progrès dans le bien, nous appe
lons cette fin, la liberté.
Le moyen de la réalisation de la liberte de
'homme est dans le vrai: nous l'appelons l'au
torité.
Enfin, la réalisation effective ét3.nt le bon ou
l'utile, nous l'appelons l'utilité.
Or, ces trois grands principes, la liberté, l'au
torité et l'utilité, reproduisent sous une nouvelle
furme les trois éléments constitutifs de to'll acte
humain. Bien loin d'être entre eux incompati
bles et antagoniques, ainsi qu'ils apparaissent
10rsqu'ils se présentent dans nos controver·
ses, ils se réalisent et s'équilibrent parfaite
ment dans tout acte juste et aussi dans une va
riété de formes infinies.
Ce que l'homme veut par sa volonté, il le réa·
lise par le moyen de son entendem,ent dans ses
actes; c'est cette faculté de réalisation effective
dans les actes qui constitue l'opération ou l'ac
tion, troisième faculté de l'âme humaine. La
volonté représente la fin cherchée, l'entende
ment, la cause, et l'action représente l'etlet.
03. - On peut voir par là que le domaine de
la liberté de l'homme est embrassé d'une seule
vue d'ensemble, lorsqu'on l'envisage dans trois
plans.
En effet, ces trois plans de vie existent chez
chacun de nous, parce que, suivant l'usage que
nous faisons de notre libre arbitre, nous vivons
de préférence, soit dans le monde des fins, soit
dans le monde de~ Càn'!~8, ~oit dans l~ mond
LA LlBERl'j.: 81
des effets.
En d'autres termes, tous les actes de notre
vie peuvent êtee réalisés plns particulièrement
au point de vue du bien 'en lui·même, ou plus
padiculièeement au point de vue du vrai en lui-
même, ou plus paeticulièrement an point de vue
du tait enlui·même,
Pour nous convaincre de l'existence simulta-
née et parallèle de ces trois plans de vie, et de
no tee libeeté d'en adoptee un de prèférence aux
autees, il suffit de faiee l'observation suivante:
Si le principe dominant de notee vie est l'a-
mour du bien recheeché en lui-même, notre
plan de vie peut êtee qualifié de celeste, car le
bien est la chaleur spirituelle d'où dérive l'a-
mour de Dieu et du prochain, et de plus le bien
est l'essence du vrai, ce qui le l'end supérieur au
vrai; celui-ci, en effet, ne sert qn'à le formuler
ou à l'exprimer, de mànière à le présenter dans
la lumière de la pensée.
Mais si notre principe dominant est l'amour
du veai recheeché en lui-même, notre plan de
vie peut êtee qualifié de spieituel, car l'esprlt
est plus directement ou plu~ activement solli-
cité que le cœur, et nous vivons alors de préfé-
rence dans le monde des causes; celles-ci ne
sont plus que les instruments de réalisation des
fins; en effet, le veai est la cause et l'expression
(lu 11ien, car on ne peut réaliser ni concevoir un
bien, sans l'expt'imer en une véeité.
Notre principe dominant, au lieu d'être l'a-
mour du bien ou l'amoue dn vrai, peut descendre
encore d'un degré plus bas, et n'être plus que
l'amour des effets du bien et du vrai. Notre plan
de vie est ici encore plus externe que le précé-
dent; il est dit rationel ou natueel, cal' nous vi-
vons alors dans le plan du monde des effets, qui
est aussi celui de la nature.
64. - Ces trois plans de vie subsistent paral-
8i.. LA LIBER.TÉ
supposée volontaire.
Mais cet amour de la force brutale s'use lui
même à la longue, à la suite des enseigne
ments de l'école de l'expérience, et à mesure
qu'il évolue des effets derniers aux effets
premiers; or ici, il doit s'arrêter pour descen
dre d'où il est venu, s'il ne meurt pas en
lui-même, pour renaître ensuite à nouveau
dans le plan de vie plus élevé, de l'amour
des effets du bien et du vrai, qu'on peut qualifier
de bien naturel-rationnel.
66. - Les créations sur chacun de ces plans
de vie sont correspondantes, à cause de leur
commune unité d'origine: c'est toujours le bien
et le vrai qui influent en elles de la sphère
qui entoure le Seigneur, comme rayons de cha
leur et de lumière spirituelles; ils passent tour
à tour (lans les différents vases réceptacles de
la volonté et de l'entendement des êtres vivant
sur chacun des plans de vie; ils forment tour à
tour les degrés discrets j enfin ils se reposent et
se condensent en dernière analyse dans le der
nier degré, qui est celui du monde de la matière.
En résumé, on voit que le bien et le vrai (lui
iLflu<ent de Dieu seul, sont acceptés différem
ment, suivant le génie différent de caux qui vi
vent dans chacun de ces mondes, ou de ces
plans de vie, et que tous les êtres de la création
sont balancés entre deux forces opposées.
Ces deux forces, contiennent toutes choses
dans leur connexion et dans leurs formes; l'une
active et agissante, mais l'autre passive et réa
gissante. De plus, ces deux fùrces maintiennent
toutes choses en équilibre. Cet équilibre, qui est
la liberté physique sur le plan de la vie physi
que, la liberté naturelle et morale sur le plan
de la vie naturelle et morale, deviendra la liber
té spirituelle sur le plan de la vie spirituelle et
la liberté céleste sur le plan de la vie céleste.
~4 LA LIIlERTÉ
L'Autorité.
"Dans la maison de
mon Père, il y a
beaucoup de de
meures" (Jean XIV.
1.)
L'homme.
H2. Il Y a dil'l:ërentes idées SUI' ce qui constitu e l'homm,,.
En réalilè. le Seigneu r seul es t homll1e, mais on peut
appOh!l' hommes ceux qui s'approp rient le bien et Je
vrai, de manièl'e à devenir les images et Jes ressem blan
cs de Dieu, - 93, Les maladies du corps humain cor
l'espoud ent aux: maux et aux faux, ils congesti onnent
les vaisseaux les plus petits du COl'pS physique, qui sont
contigus aux intél'ieurs du corps spirituel de l'homme,
el font obstacle à l'intlux du bien et du vl'ai. - 94. Les
choses qui sont dans le monde spirituel , sont les causes
de celles qui sont dans le monde naturel, de là, leur.
correspo ndances , ct de lù aussi, les liens étroits qui existent
entl'e les habitant s du monde spirituel et ceux du mOllde
terrestre . - 95. Les hommes qui croient que c'est d'eul<
mêmes que pl'ovient le bien, s'appl'op rient le mal, pal'ce
qu'ils placent en eux-mêm es le mérite au lieu de l'at
tribuer au Seigneu r. Ceux qui se plai,ent dans 10 malet
le faux au point de se persuad er que c'est le bien et le
vl'ai, attirent à eux: le. esp rits infernRult, tombent d'~ns
l'aliénation mentale et devienn ent ce que l'IJ:van.gile ap
pelle des possédés, La folie düive de la l'upture des
liens de conscience. - 96. L'homme vOYHge spil'ituel le
ment, à mesure que par l'usage de son libre ul'bitr.'o,
ses affections se modifient et produise nt des modillca
tions dans ses consociations avec les sociétés du monde
spirituel . Ces conEociations s'opèren t par un ill.f1ux: par
I.iculier, qui est distinct de l'in(Jux qu'on appelle com
mUlr, parce qu'il est commun aux hommes et aux ani
mauX, Origine de la croyance des anciens à la mé
tempsycose. - 97, La religion a pOUl' but de nous élever
<lll·dessus du naturalis me. L'âme humaine , une fois
confirmée dans la vie du mal et du faux, nc peut plus
revenir à la "ie du bien et du vrai, parce que son or
ganisati on repose sur une alimenta t ion spirituelle im
puee, qui n'accepte plus d'autre nourritu re que le lllal et
le faux, - 9~, La mémoire interne de l'homme est dis
tincte de sa mémoire exteme. La premièr e constitu e son
livre de vie dont il est fait mention dans la Bible; la se
conde ne retient que les faits naturels ; ceux-ci s'etlàcen t
avec le temps, taudis que la mémoire interne retient les
enseigne ments spirituel s du bien et du vrai; ces derniers
ne .peuvent plus être effacés de la vie de l'homme .
li
12~ L'f10MIt.Ill
Le Grand Monde
Michée, V. G.
Arnos, V. 3.
La loi du mariage.
127. Né sous la loi du mar'iage naturel, Iïlomme est
destiné à s'éleyer à la loi du mariage spirituel. - 128.
11 Y a mariage spirituel et régénération, 10l'sque le
bien et le vrai, !a volonté et l'entendement, sent d'ac
cord, et par suite en conjonction, entI'e le mari et l'é
pc>use. L'homme doit êtr'e dans la sagesse, et la femme
dans l'amour de cette sagesse cic son mari, car l'homme
naît plus particulièrement pour être intellectuel ou ra
tionnel, et la femme naît plus particulièremen't pour
être volontail'e. - 129. La t'or'me intellectuelle chez le
mari, est par elle-même froide; elle ne peut s'échauffer
que par la forme volontaire de la femme. On ne peut ex
primer la sagesse sous une forme séduisante et' aimable,
eans la présenter comme une inspiration de l'amour. Le
mari donne l'interne et ainsi l'âme à ses enfants, soit
spirituels soit naturels, et l'épouse leur donue l'en
veloppe de cette âme et le corps, c'est-à-dire l'ex
terne. - 130. La mère de famille ost représentée
dans la Bible comme le symbole le plus élevé et le
plus sacré de l'Eglise, pal'ce que, si notre mèr<l natu
relle pourvoit à notre noul'l'iture naturelle, l'Eglise
pourvoit à notre nourriture spirituelle. De là descend
la sphère de l'amour conjugal, qui est reçu immédiate
ment par le sexe féminin et médiatement par le sexe
masculin; mais cette sphère peut être changée en une
sphère opposée qui est celle de l'adultèra et de la pros
titution. - 131. La di~tinction entre les mariages natu
rels et les mariages spirituels est faite dans l'Evangile,
mais peu de perfionnes la comprennent, à cause do
l'idée basse qu'elles ont du ~ariage. Si le mariage du
bien et du vrai n'est pas accompli préalablement, il ne
peut être effectué dans les Cieux. - 132. Différence en
tre l'innocence de l'ignorance et l'innocence de la sagesse.
- 133. Les mariages monogamiques sont les seuls licités,
parce que le mariage avec plus d'une épouse, est comme
un entendement divisé entre plusieurs volontés. - 133.
Il n'y a pas d'amour conjugal, lorsque J'un des époux
domine l'autre.
15
170 LA LOt DU MAR/AGI;
Le Décalogue
134. La loi et les Prophètes embrassent toutes les choses
de la Parole; celles-ci sont résumées dans le Décalo
gue sous leur côté le plus pratique. La foi sans la cha
rité ou sans les œuvres, est la négation même de la reli
gion. -135. Lc Décalogue a été gravé sur deux tables,
dont l'une contenait le sommaire de tout!Js les choses qui
concernent l'amour de Dieu, et l'autre, le sommaire de
toutes celles qui concernent l'amour du prochain.
136. La promulgation des lois du Décalogt.e s'est faite
au milieu ou tonnerre, des éclairs et par des miracles,
pOUl' que le monde sùt que ces lois étaient non-seule
ment des lois civiles et morales, mais aussi des lois di
vines. - 137. Tous les livres de la Bible ont été écrits
dans le sens littéral, le seul compréhensible aux hom
mes auxquels ils étaient adressés; mais l'oIigine divine
de cell livres fait qu'ils contiennent un sens interne
dont la beauté est comparable au Seigneur lorsqu'Il ap
parut SUI' la montagne de la Transfiguration. Cette
Transfiguration représente aussi la Parole dans sa
gloire, c'est· à-dire dans son sens interne. Cette gloire
se reproduira dans son règne en esprit; celui-ci doit suc
céder à son règne daus le sens de la lettre. -138. Le sens
littéral sert comme d'un véhicule des pensées spirituelles:
c'est ainsi que le Dieu des Juifs n'a été accepté qu'à
cause de la cl'ainte qu'Il inspirait, tandis que le Dieu
des chrétiens doit être ac<.:epté comme un Dieu d'amour
et de miséricorde; mais le Dieu de l'Eglise de l'avenir
serl! celui sous le rèi:5ne duquel les hommes auront
une intelligence rationnelle de la Bible. - 139. 11 Y a
échange de vues entre Dieu et l'homme et conjonction
par l'appropriation de la vérité dont Dieu est la source
unique, - 140. Les préceptes du Décalogue sont nom
més "les dix paroles", parce que le nombre dix signifie
toutes choses, et que le Décalogue contieot !Jn substance,
le sommaire de toute la Parole révélée. 11 faut connaî
tre le Décalogue dans les trois sens qui sont contenus
sous l'enveloppe de son sens littéral, et qui nous montre
ront plus manifestement, que Jésus est venu non pour
abolir la loi, mais ~our l'accomplir.
16
182 LE; DÉCALOGUE
« Tu n'auras point
d'autres dieux devant
mes faces " (Exode
XX. 3.)
De l'Esprit·Saint,
186. L'Esprit-Saint e~t l'influx du divin VI'ai chez l'homme
qui se trouve ainsi impiré de. Dieu. La Parole révélée
e,t une création de l'Esprit-Saint. 11 y a deux ~orles
d'intlux qui se rencontrent à la fois pour éclairer nos
mentais: l'influx de l'Esprit-Saint et l'influx de la na-
ture. L'entendement humain est comme un bureau de
change, dans lequel se fait la permutation. - J87. Le
Bien et le Vrai divins pas~ent par tous les plans de la vie
céleste, spirituelle et naturelle, en se manifestant conti-
lluellement, pour 8'aclapter à chacun d'eux, et ils S6
t!'::msforment en mal et en faux, en de~cendant dans les
plans opposé8 de la vie infernale; de là, procèdent les
différents sens de la Parole révélée et les corre~pon
dances des signes avec les cho~es ~ignitlées. - 188. Le
Seigneur s'adressait, durant les temps de l'Eglise lsra()-
lite, aux ProphètCi! et aux autres écrivains sacrés de
l'Ancien Te~tament, soit par des visions, soit par une dico
tée desa Parole. Nécessité de l'incal'Dation de Jéhovah
dans le Christ, pour que le Ciel continuât à communi-
quel' avec la terre. Nécessité de l'union entre le Divin et
l'Humain du Seil!neUl'. - 189. Distinction entre l'Esprit
de ~ainteté de l'Ancien Testament et l'Esprit-Saint du
Nou veau Testament. C'est toujours sous la forme hu-
maine que les hommes doivent voir Dieu dans leur pen-
sée. - 190. L'Esprit-Saint accroîtra en puissance dans
l'Eglise de l'avenir, durant le règne du Christ en esprit.
L'entendement ne devra plus être mis sous l'obéissance
de la foi. Devoilement par Swédenborg du sens interne
de la Bible qu'il tire du pens de la lettre; il ne professe
pas d'al'oir eu des visions proprement dites, telles que
les Prophètes les ont eues; il dit que le spiritisme est le
chemin de l'hôpital des fous. On peut dire que ses écrits
sont une ~ol'te de commentaire de la Bible. -191. L'Es-
prit-Saint varie chez chacun de nous, suivant l'accueil
que nous lui tallions, et suivant notre individualité
propre, Nous sommes tous apôtres: à chacun, de nous,
le Seigneur dit: « Recevez l'Esprit-Saint. "
23
266 DE L'ESPRIT-SAINT
Le Jardin de la Sagesse.
204. L'homme arl'ivé au septième jour de sa naissance nou-
velle est élevé à l'état céleste. - 205. L'homme est dit
mort lorsqu'il ne reconnaît d'autre bien et d'autre vrai
que ce qui concerne la vie corporelle; il est dit spirituel.
lorsque son interne est régér.éré, ce qui a lieu, lorsqu'il
est dans l'amour de la sagesse; et, il est dit céleste, lors-
que son homme externe est assujetti à son 'homme in-
terne, ce qui a lieu, lorsqu'il est dans la sagesEe de l'a-
mour, - 206. Les formations de l'homme céleste sont
nommées par la Genèse les « nativités des Cieux et de la
terre. » - 201. Le caractère de notre conjonction avec le
Seigneur, c'e,st-à-dire, a\'ec son Bien et son Vrai, dépend
du plan de vie sur lequel nous nous trouvons aptes à le
mieux connaître. - 2U8. La Parole révélée chez les pre-
miers hommes n'était pas écrite, mais elle était révélée
directement de Dieu à chacun d'eux en part.iculier. De là
l'origine du culte des ancêtres, qui, plus tard, fut changé
en magie et en idolâtrie. - 209. Pour que l'homme cé-
leste soit créé, il faut que toute opposition ait cessé entre
l'homme interne et l'homme externe, - 210. Le récit d'un
Paradis terrestre se retrouve dans toutes les mythologies:
il ne doit pas être entendu il. la lettre, mais tous ces récits
se référent à un état de sagesse élevée, qu'on peut quali-
fier d'Eglise Trés-Ancienne pour distinguer cet âge d'or
de l'humanité, des âges ({ui suivirent. - 211. L'Arbl'e des
Vies situé au centre du Jardin de la sagesse est l'influx
du Seigneur dans son dou'Jle caractère de chaleur et de
lumière spirituelles. L'arbre de la science du bien et du
mal est l'influx de la nature, et aussi l'esprit du mal,
lorsqu'il exclut l'influx du Seigneur. - 212. La science
ne peut uous servir 'de nourriture spirituelle pour ~éné
trer les vérités de la foi, mais. elle peut servir à les con-
firmer. Tous les autres arbres du prdin de la sagesse
sont destinés à l'alimentation de nos âmes. - 213. Le
grand fleuve qui arrosait le Jardin d'Eden avec ses quatre
branche.s sont: l'amour, la sagesse, la raison et la science.
- 214, Le Royaume de LJieu doit se réaliser d'abord au-
dedans de nous, avant de pouvoir nous doter du Paradis
terrestre qui doit établir la Justice et la fraternité dans
les sociétés humaines.
25
290 LE JAIl.D:N DE LA SAGESSE
« Et Jéhovllh-Dieu planta un
jardin en Eden, du côté de
j'Orient... et l'Arbre de3
Vies dans le milieu dujar
din et l'arbre de la science
du bien et du mal. Et un
fleuve sortait d'E~en pour
arrosel' le jardin, et de là,
il se divisait en quatre
bras (Gen. II, 8-10).
j'II
LE JARDIN DE LA SAGESSE 291
création, le préadamite est considéré comme
mort, ou comme n'étant pas encore né, parce
qu'il ne reconnaît d'autee bien et d'autre vrai
que ce qui concerne le corps physique et le
monde terrestre: il peut donc, spirituellement
parlant, être qualifié d'homme mort.
Pour renaître à nouveau et devenir spirituel,
il doit s'élever à l'amour de la sagesse, c'est-à
dire, qu'il doit reconnaître le vrai et le bien
spirituels d'après la foi en vertu de laquelle il
pense, agit et vit, mais non de même d'après
l'amour. L'homme céleste au contraire, qui
doit s'élever à la sagesse de l'amour, ne re
connaît plus d'autre foi que celle qui dérive de
l'amour de Dieu et du prochain. Or, c'est cette
différence de qualité entre l'homme spirituel et
l'homme céleste, entre l'amour de la foi et la Coi
de l'amour,ou entre le bien du vrai et le vrai du
bien, c'est ceUe différence importante, entre
l'amour de la sagesse et la sagesse de l'amour,
q1lÏ modifie le nom du Créateul' dans la Bible:
Il est dit Dieu, pour exprimer qu'il agit comme
puissance du divin Vrai, et Il est dit Jéhovah,
lorsqu'il y a lieu d'exprimer sa qualité comme
Essence, ou comme divin Bien.
C'est pourquoi aussi le Créateur est nommé
Dieu dans tout le chapitre premiûr de la Ge
nèse, où il s'agit de la régénération de l'âme
humaine par la puissance du divin vrai, tandis
que Jéhovah-Dieu est nommé dans le second
chapitre, parce que l'homme céleste est alors
créé par le divin Bien qui trouve son instru
ment de réalisation dans le concours de Dieu
ou du divin Vrai.
206. Les formations de l'homme céleste dont
doit s'occuper le chalJilre II de la Genèse, sont
qualifiées de nativités; il est dit: « Voilà les
cc nativités des Cieux et de la terre, lorsqu'II les
292 LE JARDIN DE LA SAGESSE