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CREATION D’ENTREPRISE EN CÔTE D’IVOIRE

I- DIFFERENTS TYPES D’ENTREPRISES

CREER UNE ENTREPRISE INDIVIDUELLE OU UNE SOCIETE ?

• Quelle structure choisir ?


• Quelle sera votre protection sociale ?
• Quel sera votre régime fiscal ?
• Quels coûts allez-vous devoir supporter ?
• Quelles formalités accomplir ?

Pour avoir des réponses à ces différentes questions, suivez le guide…..


Une première étape fondamentale consiste à déterminer la structure juridique la plus
appropriée pour vous lancer : exercer sous la forme d'une entreprise individuelle ou créer
une société ?

A - L'entreprise individuelle
Dans une entreprise individuelle, l'entrepreneur exerce son activité professionnelle en son
nom propre.

S'il est marié, l'entrepreneur individuel doit donc porter une attention toute particulière à
son régime matrimonial : conclure un contrat de mariage pour choisir un régime de
séparation de biens ou de participation aux acquêts permet en effet de protéger les biens
du conjoint. A l'inverse, dans un régime communautaire, les créanciers de l'entreprise
peuvent saisir non seulement les biens de l'entrepreneur, mais également les biens du
conjoint.

Conclusion

Les deux tiers des entreprises qui se créent chaque année sont des entreprises
individuelles. Le succès de cette formule tient au fait que c’est la structure la plus simple
et la plus économique à créer et qu’elle offre une totale indépendance au créateur. De plus,
les entreprises individuelles bénéficient de dispositions particulières : déclarations
fiscales simplifiées, et obligations comptables limitées à la tenue d’un simple cahier pour
enregistrer les recettes au jour le jour. C’est ce qu’on appelle l’entreprise individuelle
simplifiée ou micro entreprise. Pourtant, c’est aussi la structure la plus dangereuse pour un
entrepreneur : elle n’offre aucune protection de son patrimoine personnel et ce dernier
risque alors de tout perdre dans l’affaire. De plus, cette structure n’est pas adaptée aux
activités vouées à un développement rapide car elle ne permet pas la participation d’autres
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partenaires : le patrimoine de l’entreprise est limité à celui de l’entrepreneur, ce qui peut
constituer une véritable entrave à sa croissance. Enfin, il faut savoir que ce statut a peu de
poids auprès des clients et des fournisseurs, et encore moins auprès des banquiers.

En théorie, ce statut ne concerne que trois activités : les commerçants, les artisans et les
professions libérales. C’est pourquoi l’entrepreneur individuel sera obligatoirement classé
dans l’une de ces catégories par l’organisme qui va enregistrer sa demande
d’immatriculation. Si l’entreprise exerce plusieurs activités appartenant à des catégories
différentes, elle sera classée en fonction de l’activité déclarée comme principale.

Formalités de création d’une entreprise individuelle :

• Immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier

- Administration destinataire :

Greffe du Tribunal d’Abidjan ou Greffe du Tribunal du siège de la société.

- Pièces à fournir :

- Une demande d’immatriculation au Registre de commerce

- Cinq (5) formulaires d’inscription au registre, disponibles au Greffe du Tribunal du siège


de la société

- Deux (2) extraits du casier judiciaire des personnes visées

- Si le requérant est étranger, il doit également fournir un extrait de son casier judiciaire
émanant des autorités de son pays de naissance et à défaut tout autre document en tenant
lieu ;

- Le cas échéant, une autorisation préalable d’exercer le commerce.

- Coût :

25 000 francs CFA l’inscription au registre du Commerce et du Crédit Mobilier.

• Déclaration fiscale d'existence

- Administration destinataire :

DGI, le Centre des Impôts compétent

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- Pièces à fournir :

- Formulaire de déclaration fiscale d'existence à retirer au centre des impôts du lieu du


siège de l'entreprise

- Registre de commerce

- Une (1) copie de la CNI du déclarant

- Un (1) plan de situation géographique

- Coût :

1 000 Francs CFA

B - La Société
Toute personne, quelle que soit sa nationalité, désirant exercer en société une activité
commerciale sur le territoire ivoirien, peut choisir l’une des formes de société qui convient
à l’activité envisagée, parmi celles prévues par l’Acte uniforme (SNC, Sté en commandite
simple, SARL SA, Sté en Participation, Sté de fait) et le Groupement d’Intérêt
Economique.

Créer une société c’est donner naissance à une nouvelle personne, distincte du ou des
associés.
Par conséquent :

- L’entreprise dispose de son propre patrimoine. En cas de difficultés de l’entreprise, en


l’absence de fautes de gestions graves qui pourraient être reprochées aux dirigeants, les
biens personnels de ces derniers - et naturellement des associés - seront à l’abri de
l’action des créanciers de l’entreprise, à l'exception de la société en nom collectif dans
laquelle chaque associé est solidairement et indéfiniment responsable avec la société.

- L'utilisation des biens de la société à des fins personnelles peut entraîner des poursuites
au titre de l'« abus de biens sociaux ».

- S’agissant d’une « nouvelle personne », la société a un nom (dénomination sociale), un


domicile (siège social) et dispose d'un minimum d’apports constituant son patrimoine
initial pour faire face à ses premiers investissements et premières dépenses (capital
social).

- Le dirigeant désigné pour représenter la société vis à vis des tiers n’agit pas pour son
propre compte, mais au nom et pour le compte d’une personne morale distincte. Il doit donc
respecter un certain formalisme lorsqu’il est amené à prendre des décisions importantes.
De même, il doit périodiquement rendre des comptes aux associés sur sa gestion.

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C - Entreprise individuelle ou société ?
Pour résumer, voici quelques indices pour identifier la structure la plus appropriée à votre
situation.

Anticipez-vous une activité très réduite ou un chiffre d'affaires important ?

Si vous anticipez une activité très réduite, les coûts de création et de fonctionnement
d'une société ne sont peut être pas justifiés et la simplicité de l'entreprise individuelle
peut dans ce cas constituer un choix approprié.

Aurez-vous besoin d'associer d'autres personnes au développement de votre activité ?


Si vous souhaitez, immédiatement ou dans un avenir proche, vous associer avec d'autres
personnes pour développer votre activité, vous devez opter pour la création d'une société.
L'entreprise individuelle n'est en effet pas une structure adaptée pour s'associer avec
d'autres personnes ; elle doit être réservée à l'hypothèse d'un entrepreneur individuel qui
souhaite exercer seul son activité (ce qui ne l'empêche toutefois pas d'employer des
salariés). A l'inverse, avec une société, vous pouvez facilement (si vous le désirez) partager
une partie du capital de la société avec d'autres personnes

Est-ce que votre activité est susceptible de générer des pertes ?

Si votre entreprise peut générer des pertes, créer une société vous permettra de mieux
protéger votre patrimoine personnel et celui de votre conjoint (dans une société, le
patrimoine de la société et le patrimoine des associés sont distincts et les créanciers de
l'entreprise n'ont de recours que contre le patrimoine de la société ; dans une entreprise
individuelle, le patrimoine de l'entreprise et le patrimoine de l'entrepreneur sont
confondus et les créanciers de l'entreprise ont également un recours contre le patrimoine
personnel de l'entrepreneur).

- Est-ce que votre activité est susceptible de générer un bénéfice très important ?

Si vous anticipez la réalisation d'importants bénéfices, vous serez taxé de manière plus
importante avec une entreprise individuelle qu'avec une société soumise à l'impôt sur les
sociétés.

II- APPROCHE COMMERCIALE


L’activité choisie doit être conforme aux goûts, aux aptitudes, au savoir-faire du futur
chef d’entreprise, mais encore faut-il que cette activité corresponde à un marché : c’est

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ce que va déterminer l’étude de marché. Ensuite il faudra définir une politique commerciale
cohérente.

L’étude de marché doit en effet permettre :


- de bien connaître et comprendre son marché,
- de définir sa stratégie commerciale,
- de choisir ses premières actions commerciales.

BIEN CONNAITRE ET COMPRENDRE SON MARCHE

En fait, une étude de marché reste avant tout une affaire de bon sens. Elle doit permettre
d’apporter des réponses précises aux questions suivantes :

Que va-t-on vendre et pourquoi ?

Quels sont les caractéristiques de ses produits ou de ses services : spécialisation, niveau
de qualité, avantages, gamme, présentation, finition, conditions d’emploi, prestations
complémentaires.
L’origine de son idée : pourquoi vendre tel produit ou proposer tel service et pas autre
chose ?

A qui vendre ?

Il est important de définir le plus précisément possible sa clientèle :


- Sa répartition : entreprises, associations, institutions, collectivités, individus, couples,
familles...
- S’agit-il d’une clientèle homogène ou hétérogène ?
- Quelles sont ses caractéristiques ? Taille, activité, chiffre d’affaires pour les
entreprises ; âge, catégorie socioprofessionnelle pour les particuliers, etc.
- Quel est son niveau de consommation ou taux d’équipement ?
- Est-elle concentrée, dispersée, de passage, de proximité... ?

A quel besoin correspond le produit ou service ?

Quelles sont les attentes des futurs clients ? Gain de temps, de place, d’argent, besoin de
sécurité, de confort, de nouveauté.
Quels avantages l'entreprise va-t-elle leur apporter ? Garantie de qualité, de technicité,
de ponctualité, de souplesse, de délais d’exécution, horaires, étendue du choix.

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Comment vendre ?

Quels modes de fonctionnement et de vente sont-ils envisagés ? Il est important de


réfléchir longuement à ce point pour adapter le mode de distribution aux habitudes de la
clientèle : achats sur catalogue, après essai, sur références, après démonstration, à
domicile, après devis, par appel d’offres.

Quels sont les concurrents?

Il est impératif d’analyser les atouts des concurrents directs, c'est à dire proposant un
produit ou service identique, et des concurrents indirects, c'est à dire offrant un produit
ou service différent mais satisfaisant le même besoin : notoriété, ancienneté, accessibilité,
publicité, surface de vente, étendue de la gamme, tarifs proposés, facilités de paiement.

Quels sont les moments propices à l’achat du produit ou du service ?

-L'activité de la clientèle visée est-elle assujettie à un calendrier, un planning, ou des


horaires particuliers ?
- La demande est-elle ponctuelle, accidentelle, périodique, saisonnière, régulière, etc.… ?
- Les achats sont-ils programmés, aléatoires, d’urgence, etc.… ?

Où implanter l'entreprise ?

Y a-t-il intérêt à s’installer près des sources d'approvisionnements ou près de la


clientèle ?
Si le projet consiste à ouvrir un commerce de détail, l’emplacement sera capital pour sa
réussite. Lorsqu’un local est repéré, il ne faut pas hésiter à passer plusieurs jours dans le
quartier, à questionner les commerçants, à surveiller attentivement le flux des passants, à
observer les commerces concurrents.

Comment estimer son chiffre d’affaires prévisionnel ?

En recoupant les différents éléments d'informations recueillis, on doit être en mesure


d’évaluer le nombre de clients potentiels sur sa zone d’intervention et de mesurer leur
volume de consommation possible afin de bâtir, en le justifiant, son chiffre d'affaires
prévisionnel.
Cette information peut être recoupée avec les informations détenues sur les concurrents
ou par des statistiques professionnelles.

DEFINIR UNE STRATEGIE COMMERCIALE


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Grâce aux connaissances acquises précédemment, cette nouvelle étape doit permettre de
construire l’offre de son entreprise en validant certains points-clé de son projet. Pour cela,
il lui faudra analyser les caractéristiques :
- de la demande, pour répondre au plus près aux exigences du marché,
- de l’offre de la concurrence, pour se distinguer et mettre en avant ses atouts.

La composition de la clientèle présumée et sa localisation

La gamme de produits ou services doit être adaptée aux profils-type de la clientèle


repérée.

La localisation : si la clientèle est géographiquement concentrée, la décision portera sur le


choix de l’infrastructure (fixe ou mobile) qui permettra d’être présent sur les zones
considérées.
Dans le cas contraire, il faudra choisir les moyens à mettre en place pour atteindre les
clients potentiels sur une zone élargie

Les caractéristiques de la concurrence en place

La stratégie commerciale doit également tenir compte des solutions déjà proposées par la
concurrence en place. L’étude de marché peut en effet avoir révélé une concurrence peu
développée, ou bien la présence d’un leader ou encore une concurrence diversifiée. Pour
chaque cas, des actions spécifiques devront être prévues

Choisir ses actions ses actions commerciales

Une fois l’offre construite, il est temps d'envisager l’organisation de la force de


proposition de l'entreprise, c’est à dire prévoir les relations avec ses futurs clients et
décider des actions à mener pour favoriser ces relations. Cette réflexion permettra
notamment de prévoir les coûts inhérents à ces actions de manière à les prendre en compte
dans l'étude financière.

L’ensemble des moyens qui permettent d’agir sur un marché peut être classé en trois
catégories :

Attirer le consommateur vers le produit

* L’action publicitaire

En fonction du budget, de l’étendue du rayon d’action et du type de support le plus


efficace, les actions suivantes seront choisies : insertion dans les « pages jaunes », la
publicité sur le lieu de vente, la distribution de prospectus et de cartes de visite, la

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publication d'encarts publicitaires dans la presse locale ou spécialisée ainsi que dans les
annuaires professionnels, la diffusion d'annonces sur les radios locales...

Pousser le produit vers le consommateur.

* L’action promotionnelle

L’objectif est d’inciter ponctuellement à l’achat en accordant un avantage exceptionnel :


journées portes ouvertes, petits évènements, dégustations, démonstrations, participation à
des foires, cartes de fidélité...

Établir un contact direct avec le consommateur. (L’action de prospection) Porte à


porte, prospection téléphonique, par courrier, fax avec coupon-réponse...

III - APPROCHE FINANCIERE, JURIDIQUE, FISCALE ET


SOCIALE

A - L’APPROCHE FINANCIERE
L’élaboration du dossier financier inclus dans le plan d’affaires ou « business plan » répond
à plusieurs objectifs notamment :

 la traduction, en termes financiers, des informations collectées durant l’étude


commerciale ; Il s’agit donc de faire des prévisions financières de l’activité à créer
en tenant compte des résultats de l’étude de marché et d’ajuster éventuellement les
options commerciales.
 l’évaluation des emplois et ressources de fonds dégagés par le projet sur une
période suffisante pour apprécier la viabilité du projet. Généralement, les prévisions
financières sont établies sur une période de trois ans. Cependant pour les projets
importants, nécessitant des financements colossaux ou intervenant dans des
secteurs réglementés (cas du secteur bancaire), il est nécessaire de faire les
prévisions sur une période plus longue, 5 ans voire 10 ans.
 la mise à disposition des actionnaires et partenaires du promoteur, les informations
pertinentes et suffisantes pour apprécier la viabilité et la rentabilité du projet afin
de prendre leur décision d’investissement dans l’activité.

Le dossier financier intègre donc les comptes prévisionnels du projet d’entreprise. Le


dossier financier est donc la partie la plus délicate du plan d’affaires (ou business plan). Il
se doit d’être très précis et basé sur des éléments réels. L’aide de l’expert-comptable pour
la réalisation de ce document sera très précieuse.

Il doit au minimum comprendre les tableaux ou informations financières suivantes :

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 Plan de financement initial permettant d’évaluer les capitaux nécessaire au
démarrage de l’activité et de déterminer la façon dont ils seront réunis

 Compte de résultat prévisionnel concernant l’évaluation des produits qui seront


dégagés par l’activité rapportés aux charges (moyens humains, matériels, financiers)
qu’il est nécessaire de mettre en œuvre pour obtenir les produits souhaités. Le
compte de résultat prévisionnel permet ainsi de mettre en évidence l’équilibre
nécessaire à assurer durablement la profitabilité de l’activité.

 Plan de trésorerie regroupe les encaissements et décaissements liés à la réalisation


de l’activité prévue dans le projet d’entreprise et permet de cette façon de donner
des indices précis sur les capacités de l’entreprise à faire face à ses engagements
de paiements. Le niveau d’équilibre entre les encaissements et les décaissements
réguliers donne une idée claire sur la viabilité du projet et les ajustements
éventuellement nécessaires pour éviter l’état de cessation des payements.

 Plan de financement pluriannuel permet d’analyser la structure financière de


l’activité dans le temps et ainsi d’évaluer la solidité financière et la profitabilité de
celle ci sur une période suffisante.

1-Plan de financement initial

Le plan de financement initial, présenté sous forme en tableau ou en liste, comprend deux
parties suivantes qui devront être égales comme le recommande les règles de bonne
gestion :

Besoins durables comprennent :

• Frais d’établissement: Honoraires (avocat, experts comptables, notaires, autres


conseils, etc.) ;
• Frais (immatriculation, publicité, etc.) engagés pour la constitution de l’entreprise.
• Investissements :
- Acquisition de brevet, licence, marque, droit au bail, droit de franchise, fonds de
commerce, etc.
- Achat de terrains, matériels, machines, mobilier, véhicules, ordinateurs,
aménagement et installations, etc.
- Dépôts de cautions (abonnement eau, électricité, téléphone, etc.)

Besoin en fonds de roulement (BFR) : traduit le besoins permanent de fonds (d’argent) pour
financer le cycle des opérations suivantes :
- Stocks minimum pour faire face à la demande dans des délais raisonnables ;
- Crédit accordé aux clients pour le règlement des ventes (montant des créances clients
TTC en attente de règlement fonction du chiffre d’affaires mais également du délai entre
la livraison et le règlement du client) ;
- Crédit reçu des fournisseurs pour le règlement des achats (montant des dettes
fournisseurs TTC en fonction du volume des achats et des délais de paiement accordés par
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ceux ci).

LE BFR est donc calculé comme suit :

BFR = Stocks moyen + Encours moyens des créances clients - Encours moyens des dettes
fournisseurs

Ressources

- Apports personnels du promoteur (et de ses associés) : apport en numéraires ou en


nature (investissements valorisés) constitutifs du capital social. Le capital social est
reparti en actions ou parts sociales.

- Ressources externes notamment subventions d’états ou d’organismes privés, emprunts


bancaires. Les règles généralement appliqués au niveau des établissements financiers
tendent à faire en sorte que les ressources externes ne dépassent pas certaines limites
pour éviter d’alourdir la structure financière de l’entreprise. Il s’agit notamment des
critères suivants qu’il convient d’intégrer dans la construction du plan de financement
initial :
- Les frais engagés par le créateur doivent représentés au moins le tiers des ressources
durables ;
- Les actifs incorporelles ne peuvent être pris en compte dans l’assiette de
financement ;
- L’endettement à terme ne doit pas être supérieur au cumul de la capacité
d’autofinancement des 3 premières années.

Il est important d’observer que les besoins durables doivent être couverts par les
ressources durables (principe de bonnes orthodoxie de gestion).Si cet équilibre n’est pas
obtenu, il est nécessaire de prévoir des financements complémentaires (apports du
promoteur ou des prêteurs, etc.) ou l’ajustement des hypothèses d’activités.

BESOINS DURABLES Début RESSOURCES DURABLES Début


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année N année N

CAPITAL SOCIAL (ou APPORT


PERSONNEL)

FRAIS D'ETABLISSEMENT SUBVENTIONS OU PRIMES


D’EQUIPEMENT
INVESTISSEMENTS
EMPRUNTS A MOYEN OU LONG
BESOIN EN FONDS DE TERMES
ROULEMENT
COMPTES COURANTS
D’ASSOCIES (Avances de fonds
remboursables aux associés)
TOTAL

2-Compte de résultat prévisionnel

Etabli sous forme de liste ou de tableau, le compte de résultat prévisionnel, retrace pour
une période minimum de trois ans, l’ensemble des dépenses (charges) et recettes
(produits) qui pourront être générés par le projet. L’évaluation des produits doit être en
adéquation avec les résultats de l’étude commerciales et fonder sur au moins trois
hypothèses d’activité (haute, moyenne, basse). Au niveau des charges d’exploitation, il est
important de faire un inventaire le plus exhaustif des charges générées par l’activité. Pour
cela, il faut se servir d’un check list.

Ne pas oublier de calculer les dotations aux amortissement et les charges financières liées
à la structure de financement adoptée.

3-Plan de trésorerie

Le plan de trésorerie répond à deux impératifs :

- S’assurer d’un équilibre mensuel entre encaissements et décaissement en vue de prévoir


les moyens de financement nécessaires à court terme ;
- Connaître le solde de fin de période budgétaire des comptes de tiers et disponible tels
qu’ils figureront dans le bilan prévisionnel. Le plan de trésorerie recense donc tous les
décaissements et tous les décaissements prévus au cours de la première année d’activité,
en les ventilant mois par mois. Chaque entrée ou sortie de trésorerie est donc enregistré
dans le mois où il se produits.

Ainsi, un solde net mensuel de trésorerie est dégagé afin de s’assurer que les engagements
de chaque mois pourront être assurés par les dégagements de trésorerie. En d’autres

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termes, si les paiements mensuels à effectuer peuvent être couverts par les disponibilités
immédiates sur chaque mois.

De cette façon, on met en évidence les déséquilibres structurels (insuffisance de marge,


activités non rentables) qui nécessitent un ajustement des prévisions ou des situations
conjoncturelles liées à la saisonnalité de l’activité.

En tout état de cause, l’activité ne doit être commencée si, à l’avance, on observe un
déséquilibre de trésorerie régulier sur les 12 premiers mois. Il faut dans ce cas, soit revoir
les prévisions, soit envisager de recourir aux crédits de trésorerie (découverts bancaires)
dont les charges devront être pris en compte au niveau du compte d’exploitation
prévisionnel.

4-Plan de financement pluriannuel

La viabilité d’une entreprise est fortement subordonnée à la qualité de sa structure


financière. Une société pourra mieux faire face aux aléas de son fonctionnement si elle
dispose d’importantes réserves de ressources financières stables.

Le plan de financement pluriannuel (généralement sur 3 ou 5 ans) présente l’évolution


prévisible de la structure financière de l’entreprise à créer. Conçu selon les mêmes
principes que le plan de financement initial, le plan de financement pluriannuel est un
tableau présentant, à la fin de chaque année, l’évolution des besoins financiers durables
et des ressources financières durables.

Pour la première année, le plan de financement pluriannuel correspond au plan de


financement initial après incorporation des éléments nouveaux survenus au cours de
l’exercice notamment les ressources propres générées par l’activité à savoir la capacité
d’autofinancement ou CAF.

LA CAF

Correspond à la différence entre les produits encaissables et les charges décaissables. La


CAF détermine donc les possibilités d’autofinancement de l’entreprise. Elle permet d’une
part, le financement des investissements et/ou le remboursement des emprunts et d’autre
part, elle accroît le potentiel d’endettement de l’entreprise.

Il est donc nécessaire que, pour la première année, les ressources excèdent les besoins
d’un montant suffisamment important (généralement au moins 15%) pour permettre
l’équilibre de la structure financière.

5-Seuil de rentabilité ou « point mort »


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Le seuil de rentabilité é ou « point mort » représente le niveau d’activité permettant,
grâce à la marge réalisée de couvrir les charges fixes de l’entreprise. Pour calculer le seuil
de rentabilité, il faut :

a. Repartir les charges de l’entreprise entre charges fixes et charges variables :

- Charges fixes : dépenses auxquelles l’entreprise doit obligatoirement faire face même
en l’absence d’activité. Ces charges concernent généralement les loyers, les salaires,
l’assurance, etc. ;
- Charges variables : dépenses dont le montant découle automatiquement du niveau des
ventes. Ces charges concernent généralement les commissions sur vente, les frais de
transports sur achats, etc.

b. Calculer la marge sur charges (ou coûts) variables correspondant au montant


prévisionnel des ventes diminué des charges variables générées automatiquement par ses
ventes.

c. Calculer le taux de marge sur coût variable qui est égale à la marge sur coût variable
rapportée sur le chiffre d’affaire. Il s’agit donc du pourcentage de la marge sur coûts
variable par rapport au chiffre d’affaires.

d. Diviser le montant des charges fixes par le taux de marge sur coûts variable pour
obtenir le seuil de rentabilité c’est à dire le montant du chiffre d’affaires qui permettra
de couvrir toute les charges fixes. Le seuil de rentabilité est un bon indicateur de
performance pour donner une idée précise sur le caractère réaliste du projet à
entreprendre. Ainsi calculer, il peut être traduit en nombre d’heure à facturer ou nombre
d’articles à vendre.

B - APPROCHE JURIDIQUE

Etat - partie à l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique


(OHADA), la Côte d’Ivoire a adopté, tout comme les Etats membres de cette Organisation,
une série de textes tendant à fixer les bases d’un droit économique modernisé et commun
ayant pour objectif de favoriser, au plan économique, le développement et l’intégration
régionale ainsi que la sécurité juridique.

A cet effet plusieurs Actes Uniformes ont été signés ; Il s’agit notamment des Actes
Uniformes relatifs au :

1. Droit commercial Général


2. Droit des Sociétés Commerciales et du Groupement d’Intérêt économique ;
3. Droit des sûretés

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4. Procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution
5. Procédure collective d’apurement du passif
6. Droit de l’arbitrage
7. L’organisation et l’harmonisation de la comptabilité des entreprises
8. Contrats de transport de marchandises par route.

Certains Actes Uniformes demeurent à ce jour à l’état de projet et sont en voie de


signature ; il s’agit notamment des Actes Uniformes relatifs au :

1. Droit du Travail
2. Droit de la vente aux consommateurs

Les personnes, quelle que soit leur nationalité, qui veulent exercer une activité
commerciale, individuellement ou en société, dans l’un des Etats parties, doivent
obligatoirement se conformer aux Actes Uniformes et choisir l’une des formes de sociétés
prévues par L’acte Uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement
d’intérêt économique (pour ce qui concerne les sociétés).

La réglementation ivoirienne relative aux sociétés commerciales est essentiellement issue


de cet Acte Uniforme portant droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économique entré en vigueur depuis le 1er janvier 2000, tandis que celle relative à
l’entreprise individuelle (commerçant) relève de l’Acte Uniforme relatif au droit
commercial général.

L’Acte uniforme relatif au droit commercial général définit le statut du commerçant,


entrepreneur individuel, ainsi que les règles auxquelles il doit se soumettre pour exercer
son activité commerciale.

Quant à celui relatif aux sociétés commerciales, son domaine d’application se résume aux
sociétés commerciales par la forme, sociétés commerciales par l’objet et au Groupement
d’intérêt économique

Cet Acte Uniforme prévoit deux groupes de sociétés commerciales qui regroupent
plusieurs formes:

1. les sociétés de personnes


2. et les sociétés de capitaux.

Mais quelle que soit la forme de société choisie, la loi impose le respect de conditions
légales de constitution ainsi que des formalités à remplir pour que la société constituée
puisse avoir une existence légale.

LES CONDITIONS LEGALES DE CREATION

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Ces conditions seront présentées sous forme de tableau descriptif présentant, par forme
de société les conditions légales prévues par les textes.

Ces conditions sont relatives à la capacité, au nombre d’associés minimum imposé par la loi,
au capital minimum, au mode de direction de l’entreprise à créer.

DESCRIPTIF DES CONDITIONS LEGALES DE CONSTITUTION

Entreprise Individuelle
Capacité des associés: Majorité exigée 21 ans révolus. Mineur émancipé (marié ou qui a
fait l’objet d’une émancipation de la part de ses parents);
Nombre minimum d’Associés : 1 commerçant : l’entrepreneur individuel
Forme de l'acte de constitution : Pas de forme particulière prévue
Capital social minimum : Pas de capital minimum imposé
Mode de Direction : Décisions personnelles prises par l’entrepreneur

Société en Nom Collectif


Capacité des associés: 21 ans révolus
Nombre minimum d’Associés :2 associés minimum
NB : deux époux ne peuvent pas être associés d’une SNC
Forme de l’acte de constitution : Contrat de société
Capital social minimum : Pas de capital minimum imposé
Mode de Direction : Un ou plusieurs gérants

Société en Commandite Simple


Capacité des associés:Majorité exigée pour les associés commandités.Un mineur émancipé
peut être associé commanditaire
Nombre minimum d’Associés : 2 associés minimum
Forme de l’acte de constitution : Contrat de société
Capital social minimum : Pas de minimum légal imposé
Mode de Direction : Un ou plusieurs gérants choisis parmi les associés commandités. Si les
statuts ne nomment pas le ou les gérants tous les associés commandités sont gérants

Société à Responsabilité Limitée


Capacité des associés: Majorité exigée
Nombre minimum d’Associés : 2 associés minimum
Forme de l’acte de constitution : Contrat de société
Capital social minimum : Pas de minimum légal imposé
Mode de Direction : Un gérant
NB : Chaque associé contracte en son nom personnel et est seul engagé à l’égard des tiers
Capacité des associés: Majorité des associés. Toutefois, le mineur émancipé être associé
dans une telle société
Nombre minimum d’Associés : 2 associés minimum
Forme de l’acte de constitution : Contrat de société
Capital social minimum : 1.000.000 F CFA divisé en part sociale dont la valeur nominale ne

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peut être inférieure à 5.000 F CFA
Mode de Direction : Un ou plusieurs gérants placés sous le contrôle des associés

Société à Responsabilité Limitée Unipersonnelle


Capacité des associés: Majorité de l’associé unique
Nombre minimum d’Associés : 1 associé unique
Forme de l’acte de constitution : Acte Unilatéral de constitution
Capital social minimum : 1.000.000 F CFA
Mode de Direction : Un gérant

Société Anonyme
Capacité des associés: Majorité des actionnaires. Toutefois, le mineur émancipé être
actionnaire dans une telle société
Nombre minimum d’Associés : Contrat de société
Forme de l’acte de constitution : Acte Unilatéral de constitution
Capital social minimum : 10.000.000 F CFA divisé en action dont la valeur nominale ne peut
être inférieure à 10.000 F CFA
Mode de Direction : - un conseil d’administration
- un administrateur général

Société Anonyme Unipersonnelle


Capacité des associés: Majorité de l’actionnaire unique
Nombre minimum d’Associés : 1 actionnaire unique
Forme de l’acte de constitution : Acte unilatéral de constitution
Capital social minimum : 10.000.000 F CFA
Mode de Direction : Un administrateur généra

Groupement d’intérêt Economique


Capacité des associés: Capacité n’est pas à être recherchée puisqu’il s’agit d’un groupe de
sociétés préexistantes
Nombre minimum d’Associés : 2 personnes physiques ou morales exerçant déjà, soit une
activité commerciale, soit une activité libérale
Forme de l’acte de constitution : Contrat de société
Capital social minimum : Pas de capital minimum imposé. Le GIE peut être constitué sans
capital
Mode de Direction : Une ou plusieurs personnes physiques ou morales désignées comme
administrateurs

Société créée de fait


La société créée de fait ne répond à aucun formalisme particulier. Lorsque que l’existence
de cette société est reconnue par le juge, les règles de la Société en Nom Collectif
s’appliquent aux associés de la société crée de fait.

LE CHOIX DE LA STRUCTURE JURIDIQUE

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Il faut adapter à son projet de création d’entreprise, un cadre juridique qui lui permettra
de voir le jour en toute légalité. Quelle que soit l’activité qui sera exercée, industrielle,
commerciale, artisanale, ou libérale, le choix d'une forme juridique se fera entre :

- Une entreprise individuelle,


- Une société.

1-En choisissant l’Entreprise Individuelle

L'entreprise et l'entrepreneur ne forment qu’une seule et même personne. Il en résulte :

- Une grande liberté d'action : l'entrepreneur est le seul maître à bord et n’a de comptes à
rendre à personne. La notion d’ « abus de bien social » n’existe pas dans l’entreprise
individuelle.
- En contrepartie, les patrimoines professionnel et personnel sont juridiquement
confondus. L'entrepreneur est responsable des dettes de l’entreprise sur l’ensemble de
ses biens y compris ceux qu’il a acquis avec son conjoint, s’il est marié sous le régime légal
de la communauté de biens réduite aux acquêts.
- L'entreprise porte officiellement le patronyme de son dirigeant, auquel il est possible
d'adjoindre un nom commercial,
- Les bénéfices de l'entreprise seront portés dans la déclaration des revenus de
l'entrepreneur, dans la catégorie correspondant à son activité : Bénéfices industriels et
commerciaux (BIC) ou Bénéfices non commerciaux (BNC).
- Les formalités de création de l'entreprise sont réduites au minimum. Il suffit de
demander son immatriculation, en tant que personne physique, au Registre du commerce et
du Crédit mobilier situé au greffe du tribunal de première instance d’Abidjan ou du lieu où
l’on désire effectuer le commerce.

2-En choisissant la société

Créer une société revient à donner naissance à une nouvelle personne, juridiquement
distincte du ou des associés fondateurs.
Par conséquent :
- La société dispose de son propre patrimoine. En cas de difficultés de la société, en
l’absence de fautes de gestions graves qui pourraient être reprochées aux dirigeants, les
biens personnels de ces derniers - et naturellement des associés - seront à l’abri de
l’action des créanciers de l’entreprise, à l'exception de la société en nom collectif dans
laquelle chaque associé est solidairement et indéfiniment responsable avec la société.
- L'utilisation des biens de la société à des fins personnelles peut entraîner des poursuites
au titre de l'« abus de biens sociaux ».
- S’agissant d’une « nouvelle personne », la société a un nom (dénomination sociale), un
domicile (siège social) et dispose d'un minimum d’apports constituant son patrimoine
initial pour faire face à ses premiers investissements et premières dépenses (capital

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social).
- Le dirigeant désigné pour représenter la société vis à vis des tiers n’agit pas pour son
propre compte, mais au nom et pour le compte d’une personne morale distincte. Il doit donc
respecter un certain formalisme lorsqu’il est amené à prendre des décisions importantes.
De même, il doit périodiquement rendre des comptes aux associés sur sa gestion.
- Au niveau fiscal, la société peut être imposée personnellement au titre de l’impôt sur les
sociétés (IS) soit de plein droit, soit sur option.

LES CRITERES DE CHOIX

Le choix d’une structure repose sur les critères suivants :

1- La nature de l’activité

Certaines activités - elles sont rares - imposent le choix de la structure juridique. C'est
par exemple le cas des débits de tabac qui doivent obligatoirement être exploités en
entreprise individuelle ou en Société en nom collectif. Il est donc prudent de se renseigner
au préalable auprès des organismes professionnels concernés, des chambres consulaires ou
en se procurant des fiches ou ouvrages sur l'activité choisie.

2- La volonté de s’associer

On peut être tenté de créer une société à plusieurs pour des raisons diverses :
patrimoniales, économiques, fiscales ou encore sociales.
Mais si l'on n'a pas, au départ, la volonté réelle de s'associer, de mettre en commun ses
compétences, connaissances, carnet d'adresses... "Pour le meilleurs et pour le pire", les
chances de réussite seront considérablement amoindries.
Certains professionnels souhaitent être "seul maître à bord" et ne supportent pas d'avoir
des comptes à rendre.
Mieux vaut alors rester indépendant, en entreprise individuelle ou SARL Unipersonnelle par
exemple, quitte à s'associer avec d'autres pour ne partager que certaines charges et ainsi
réaliser des économies : c'est le cas du Groupement d'intérêt économique (GIE) par
exemple, dans lequel chaque associé reste indépendant au niveau de l'exercice de son
activité professionnelle.

3-L’organisation patrimoniale

Lorsque l'on a un patrimoine personnel à protéger et/ou à transmettre, le choix de la


structure juridique prend tout son importance. Et on optera pour une société de capitaux
plus qu’une société de personne.

Constituer une société permet de différencier son patrimoine personnel de celui


de l'entreprise et donc de protéger ses biens personnels de l'action des créanciers de
l'entreprise.
Il convient cependant de préciser trois points :
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- Le rempart juridique, que constitue une société, sera différent d'une structure à une
autre. En effet, dans une Société en nom collectif (SNC), société de personnes par
excellence, par exemple, chaque associé est solidairement et indéfiniment responsable
avec la société. En cas de difficultés financières, si les biens de la société ne suffisent pas
à désintéresser les créanciers, ceux-ci pourront faire saisir les biens d'un ou de plusieurs
associés, à charge pour ces derniers de se faire rembourser en partie par ses co-associés.

- Quel que soit le type de société choisi, le ou les dirigeants (de droit ou de fait) sont
garants de la bonne gestion de l'entreprise à l'égard de leurs associés et des tiers. Si ces
derniers sont en mesure de prouver qu'ils ont commis des fautes de gestion se révélant
être à l'origine des difficultés financières de l'entreprise, ils pourront rechercher leur
responsabilité et intenter à leur encontre une action en comblement de passif.

- Enfin, dès l'instant où la société demandera un concours bancaire, il sera probable que la
caution de certains dirigeants ou associés sera exigée.

4 - Les besoins financiers

Les besoins financiers ont été déterminés lors de l'établissement des comptes
prévisionnels.
Lorsqu'ils sont importants, la création d'une société de type Société Anonyme ou Société
Anonyme Unipersonnelle peut s'imposer pour pouvoir accueillir des investisseurs dans le
capital.
Attention cependant à ne pas confondre "capital minimum" et "besoins financiers de
l'entreprise". En effet, certaines sociétés imposent un capital social minimum, qui n'a
naturellement aucun rapport avec les besoins financiers réels de l'entreprise.

5 - Le fonctionnement de l’entreprise

Selon la structure choisie, les règles de fonctionnement seront plus ou moins


contraignantes.
Dans l'entreprise individuelle, le dirigeant est seul. De ce fait, les règles de
fonctionnement sont réduites au minimum. Il prend toutes les décisions et engage en
contrepartie sa responsabilité.
Dans les sociétés, le dirigeant n'agit pas pour son propre compte, mais au nom et pour le
compte de la société. Il doit donc observer un certain formalisme et requérir l'autorisation
de ses associés pour tous les actes importants qui touchent la vie de l'entreprise.

6- Le régime fiscal de l’entrepreneur et de l’entreprise

Selon le type de structure choisi, les bénéfices de l'entreprise sera assujetti à l'impôt sur
le revenu ou à l'impôt sur les sociétés. Là encore, ce critère sera rarement déterminant en
phase de création. En effet, il est difficile d'évaluer précisément le chiffre d'affaires

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prévisionnel de la future entreprise et d'effectuer ainsi une optimisation fiscale réaliste.
Néanmoins, si l'entreprise peut bénéficier d'une mesure d'exonération d'impôts sur les
bénéfices, se placer sous le régime de l'impôt sur le revenu sera plus avantageux. En effet,
l'exonération portera alors sur l'intégralité des bénéfices, rémunération du ou des
dirigeants comprise.

7- La crédibilité vis-à-vis des partenaires (banquiers, clients, fournisseurs...)

Il est indéniable que pour approcher certains marchés, la création de l'entreprise sous
forme de société avec un capital conséquent sera recommandée, exemple les Sociétés
Anonyme.

Le créateur devra prendre en considération ces différents critères, en évitant de faire


reposer son choix sur un seul d’entre eux.

C - APPROCHE FISCALE

LES DIFFERENTS REGIMES D’IMPOSITION

Il existe 3 régimes d’imposition des bénéfices industriels et commerciaux - l’impôt


synthétique - le régime réel simplifié ou régime simplifié d’imposition (RSI)- le
régime réel normal A coté de ces trois régimes il existe la taxe forfaitaire des petits
commerçant et artisans (Applicables aux commerçants ambulants ou ayant des petits étals
dans les marchés, cordonniers ou coiffeurs travaillant seuls etc.). Cette taxe est perçue
par les communes.

Les conditions d’application des 3 régimes d’imposition ci-dessus sont fonction du Chiffre
d’affaire annuel et du secteur d’activité

SECTEUR CHIFFRES D’AFFAIRES REGIME OPTION

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D’ACTIVITÉS ANNUEL TTC D’IMPOSITION POSSIBLE
Compris entre 5 000 000 et
Impôt synthétique Réel Simplifié
50 000 000 FCFA
Compris entre 50 000 000 et
Ventes de Régime réel simplifié Réel Simplifié
150 000 000 FCFA
marchandises
Supérieur à 150 000 000 FCFA Régime réel normal Réel normal

Compris entre 5 000 000 et


Impôt synthétique Réel Simplifié
25 000 000 FCFA
Compris entre 25 000 000 et
Prestations de Régime réel simplifié Réel normal
75 000 000 FCFA
services
Supérieur à 75 000 000 FCFA Régime réel normal Réel normal

L'IMPÖT SYNTHETIQUE

L’impôt synthétique est un impôt annuel dont le paiement libère le contribuable du


paiement de la patente, de l’impôt sur les bénéfices commerciaux et de la TVA.

1-Personnes imposables

Personnes physiques dont le chiffre d’affaires est compris entre 5 et 50 millions pour les
ventes de marchandises et entre 5 et 25 millions pour les prestations de services. Les
personnes morales sont exclues de l’impôt synthétique (Annexe fiscale Loi de finance
2004).
En cas d’activité mixte (ventes de marchandises et prestations de services), l’impôt
synthétique est applicable à condition que le chiffre d’affaires de chaque activité n’excède
pas les limites de 50 et 25 millions.
Lorsque l’activité a commencé ou cessé en cours d’année, les montants de chiffre d’affaires
sont réajustés en proportion du nombre de jours d’activité.

2-Etablissement et paiement de l’impôt

Le montant de l’impôt dû pour une période est établi forfaitairement par les services
fiscaux à partir d’un barème qui défini l’impôt dû en fonction du chiffre d’affaires des
années précédentes.
Une fois le montant déterminé, le service des impôts remet au contribuable un formulaire
de versement.
Le 15 de chaque mois, le contribuable est tenu de verser 1/12 de l’impôt mis à sa charge.

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3-Obligation des assujettis à l’impôt synthétique

Affichage obligatoire du formulaire de paiement remis par les services fiscaux. Le défaut
d’affichage est passible d’une amende de 25 000 FCFA. Obligation de tenir les livres
comptables suivants :
- Livre des achats
- Livre des ventes et prestation de services -
- Livre d’inventaires des stocks

4-Le Réel simplifié (RSI)

Régime intermédiaire entre l’impôt synthétique et le régime du bénéfice réel normal.

5-Personnes imposables

Personnes physiques ou sociétés (y compris les sociétés soumises au BNC) dont le chiffre
d’affaires est compris entre 50 et 150 millions pour les ventes de marchandises et entre
25 et 75 millions pour les prestations de services :

6-Exclusions :

- Marchands de biens et lotisseurs qui relèvent toujours du réel normal quel que soit leur
chiffre d’affaires
- Personnes physiques assujetties au BNC

En cas d’activité mixte (ventes de marchandises et prestations de services), le RSI est


applicable sous les conditions suivantes :
- le chiffre d’affaires de chaque activité ne doit pas excéder les limites de 150 et 75
millions
- le chiffre d’affaires toutes activités confondues ne doit pas excéder 150 millions FCFA

En cas de variation du chiffre d’affaires


- En dessous des limites de 50 millions (activités de ventes de marchandises) ou de 25
millions (prestations de services) : application de l’impôt synthétique si le chiffre
d’affaires est resté inférieur à ces limites pendant 3 exercices consécutifs (sauf si le
contribuable opte pour le RSI)
- Au-dessus des limites de 150 millions ou 75 millions : application immédiate du régime du
réel normal Lorsque l’activité a commencé ou cessé ses activités en cours d’année, les
montants de chiffre d’affaires sont réajustés en proportion du nombre de jours d’activité.

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7-Etablissement et paiement de l’impôt

Le bénéfice taxable est établi selon des règles spécifiques. Le taux de l’impôt BIC est de
35 %
Quel que soit son résultat fiscal (perte ou bénéfice), le contribuable est tenu de
s’acquitter d’un impôt minimum forfaitaire (IMF) correspondant à 2 % de son chiffre
d’affaires toutes taxes comprises (TTC).
Lorsque le résultat est bénéficiaire, l’IMF payé est imputable sur le montant de l’impôt BIC
dû par le contribuable.

8-Obligations des assujettis au RSI

Obligation de tenir les livres comptables suivants :


- livre des achats
- livre des frais généraux
- livre des salaire et charges sociales
- livre des ventes et prestation de services
- livre de caisse
- livre d’inventaire. Déclaration du résultat de l’exercice clos le 31 décembre au plus
tard le 30 avril de l’année suivante.

LE REEL NORMAL

1-Personnes imposables

Personnes physiques ou sociétés dont le chiffre d’affaires est supérieur à 150 millions pour
les ventes de marchandises et à 75 millions pour les prestations de services :
Les marchands de biens et lotisseurs relèvent toujours du réel normal quel que soit leur
chiffre d’affaires En cas d’activité mixte (ventes de marchandises et prestations de
services), le régime normal est applicable lorsque le chiffre d’affaires de chaque activité
dépasse le seuil de 150 et 75 millions ou que le chiffre d’affaires toutes activités
confondues excède 150 millions FCFA. En cas de variation du chiffre d’affaires en dessous
des seuils ainsi fixés, les contribuables ne sont soumis au RSI ou éventuellement à l’impôt
synthétique que si le chiffre d’affaire est resté inférieur à ces limites pendant 3
exercices consécutifs. Lorsque l’activité a commencé ou cessé ses activités en cours
d’année, les montants de chiffres d’affaires sont réajustés en proportion du nombre de
jours d’activité.

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2-Etablissement et paiement de l’impôt

Le bénéfice taxable différent du bénéfice comptable est établi selon des règles
spécifiques
Le taux de l’impôt BIC est de 35 %.
Le paiement de l’impôt au taux de 35 % par les particuliers est libératoire de l’impôt
général sur le revenu (IGR)
Quel que soit son résultat fiscal (perte ou bénéfice), le contribuable est tenu de
s’acquitter d’un impôt minimum forfaitaire (IMF) correspondant à 0,5 % de son chiffre
d’affaires toutes taxes comprises (TTC) avec un minimum d’imposition de 2 millions et un
maximum de 30 millions. Du fait de la situation de guerre, ce maximum de perception a été
ramené à 15 millions jusqu’au 31 décembre 2004.

3-Obligations des assujettis au Régime du réel normal

Déclaration du résultat de l’exercice clos le 31 décembre au plus tard le 30 avril de l’année


suivante. Cette déclaration est accompagnée des divers documents comptables et
juridiques et notamment les états financiers.

LA TVA

Principe :

La TVA est un impôt indirect applicable à la quasi-totalité des biens et services. Elle est
intégrée dans le prix d’acquisition des biens et services, et est en principe supportée par le
consommateur final.
Les entreprises collectent la TVA payée par leur client (TVA brute ou TVA collectée) et la
reversent au trésor déduction faite de la TVA payée à leur fournisseur de biens et
services (TVA déductible) au moyen d’une déclaration mensuelle (entreprise relevant du
régime réel) ou trimestrielle (entreprise relevant du RSI)
Si la TVA collectée est supérieure à la TVA déductible, la différence est reversée au
Trésor.
Si la TVA collectée est inférieure à la TVA déductible, le contribuable constate un crédit
de TVA qui peut être reporté sur les prochaines déclarations de TVA.
Les entreprises assujetties au régime de l’impôt synthétique n’ont pas d’obligation en
matière de TVA et ne sont pas habilitées à facturer la TVA à leurs clients Taux
18 % sur le chiffre d’affaires hors taxes

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LA PATENTE

1-Personnes imposables

Personnes physiques ou morales exerçant une activité à but lucratif non exonérée. Les
entreprises relevant de l’impôt synthétique sont exonérées.

2-Etablissement et paiement de l’impôt

La patente est composée d’un droit sur le Chiffre d’affaires et d’un droit sur la valeur
locative.
Droit sur le Chiffre d’affaires = 0,5 % du chiffre d’affaire hors taxe avec un minimum de
perception fixé à 300 000 FCFA et un maximum de perception déterminé comme suit :

Montant maximum du droit sur


Chiffre d’affaires (CA) hors taxe
le CA
Inférieur à 200 000 000 000 350 000
700 000
De 200 000 000 001 à 500 000 000 000

1 300 000
De 500 000 001 à 1 000 000 000

3 000 000
Supérieur à 1 000 000 000

Droit sur la valeur locative = 18,5 % de la valeur locative des locaux et terrains servant à
l’exercice de la profession avec un minimum de perception correspondant à 1/3 du droit sur
le Chiffre d’affaires. Le taux est ramené à 16 % pour les établissements situés en dehors
du périmètre d’une commune. La patente du premier exercice est calculée sur la base d’un
CA prévisionnel et proportionnellement au temps restant à courir jusqu’au 31 décembre.

3-Obligations des contribuables

Déclaration annuelle de patente à souscrire au plus tard le 30 avril.

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LES TAXES ASSISES SUR LES SALAIRES

Part patronale des taxes salariales

Nature de l’impôt Taux effectif après abattement


ITS Part patronale Personnel local Personnel expatrié
Contribution à la charge de l’employeur 0 % 9,2 %
1,2 (exonération
Part employeur de la contribution
jusqu’à 2005 sous 1,2 %
Nationale
conditions)
Taxe d’apprentissage
0,4 % 0,4 %

Formation professionnelle continue


1,2 % 1,2 %

D - APPROCHE SOCIAL
Les prestations sociales fournies par la CNPS sont financées par les cotisations des
employeurs et des salariés.

1-Immatriculation de l’employeur et des salariés

Tout employeur occupant des travailleurs salariés doit être immatriculé auprès de la caisse
Nationale de prévoyance sociale (CNPS). Le créateur d’entreprise qui emploie donc du
personnel doit procéder à l’immatriculation de son entreprise auprès de la CNPS et tenir la
CNPS informé de tout changement dans la situation de l’entreprise (changement de
dirigeant, d’adresse postale ou géographique, fermeture définitive ou provisoire etc.…) Par
la suite l’entreprise doit procéder à la déclaration des salariés dès leur embauche (fiche de
déclaration à retirer auprès de la CNPS ) et informer la CNPS de tout changement de
situation du salarié (mariage, naissance, nationalité, cessation d’emploi etc.).

2-Assiette et taux des cotisations

Les cotisations sont basées sur le montant des salaires bruts versés aux salariés avec un
plafond mensuel.

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employeur salarié total Plafond mensuel
Prestations familiales 5,75% - 5,75% 70000
Accidents du travail et
2 à 5% - 2 à 5 % (1) 70000
Maladies professionnelles
Retraite 4,8% 3,2% 8% 1647.315

(1) Les taux de cette cotisation varient en fonction du degré de risque dans la branche
d’activité.

3-Echéances des cotisations

-Versement trimestriel pour les entreprises employant moins de 20 salariés

-Versement mensuel pour les employeurs ayant au moins 20 salariés

-Dépôt chaque année d’une déclaration récapitulative (DISA).

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