HISTOIRE Psychologie et psychanalyse dans la

Psychiatrie ouest-ailemande : premieres

notions ä partir de ruptures historiques

histoires et les suites de nos jours.

Le miroir d'un moment.
II dissipe le jour,
II montre aux hommes les Images deliees
de l'apparence,
II enleve aux hommes la possibilite de se

NI LACANCAN distraire.
II est dur comme la pierre,

NI DERRIDADA La pierre informe,

La pierre du mouvement et de la vue,
Et son etat est tel que toutes les armures,
36 tous les masques en sont fausses.
Ce que l a main a pris dedaigne meme de
prendre la forme de la main,
Ce qui a ete compris n 'existe plus,
L'oiseau s'est confondu avec le vent,
Le ciel avec sä verite,
L'homme avec sä realite.

PAUL ELUARD (1)

POINT DE DEPART
Le titre qui est un emprunt modifie de
Laermann (2) vise l'etroitesse theori-
que de la psychiatrie, notamment de la
Psychiatrie asilaire en RFA. La recep-
tion de la psychanalyse, de la littera-
ture francophone ainsi que l'occupa-
tion avec les sujets culturels lies au
champ psychanalytique restent tout
comme auparavant un processus extra-
vagant, quasi elitaire. Les idees laca-
niennes sont mächees et digerees tout
au plus dans des cercles insulaires, le
plus souvent dans le ghetto d'une uni-
versite comme par exemple dans le
Centre Scientifique II de l'Universite
de Kassel. C'est dans cette « tour
d'ivoire scientifique » que des Alle-
mands s'occupent de la reception et de
la comprehension des theories psycha-
nalytiques frangaises, publient une
revue psychanalytique (Fragmente) et
osent rompre un pont sur des terrains
culturels, notamment la litterature.
Mais tout cela reste plutöt marginal
contrairement ä la pratique psychiatri-
que et therapeutique dans les institu-
tions et les höpitaux psychiatriques oü
les idees psychanalytiques sont plutöt
tolerees qu'avancees. Ainsi, les con-
naisseurs ou representants d'idees de
Deleuze, Derrida, Devereux, Foucault,
Guattari, Lacan, Lyotard et autres se
trouvent peut-etre progressistes ou
eclaires mais neanmoins dans une
niche exotique. La difference franco-
allemande de l'elaboration theorique
etait bien remarquable ä l'occasion
d'un (rare) Symposium franco-alle-
mand de psychiatrie sur « Phänomene,
Structure, Psychose » en mai 1989 ä
Sarrebruck, oü presque tous les inter-
venants allemands decevaient les par-
ticipants francais et non-francais avec
leurs phenomenologies peu avancees ;
ce qui souligne d'ailleurs que nous
avons besoin de telles rencontres inter-
nationales ou franco-allemandes.
Comment expliquer ce manque de la
psychanalyse dans le public psychia-
trique et psychologique ? La reponse
attire l'attention sur l'histoire des pro-
fessions psy et de la psychiatrie gene-
rale en Allemagne. Une reflexion rare-
ment faite par les Allemands eux-
memes si bien qu'ils ignorent force-
ment leur propre passe scientifique qui
determine les (im)possibilites actuel-
les. II s'agit des evenements entre 1933
et 1945...
EN CE QUI CONCERNE
LES PSYCHOLOGUES,...
L'analyse et la discussion de la psycho-
logie apres 1945 sur l'unification
(« Gleichschaltung ») des organisa-
tions psychologiques et sur l'arrange-
ment de la Psychologie officielle avec
l'ideologie fasciste des nazis n'ont ete
menees presque nulle part dans le
public scientifique : seule la petite
revue « Psychologie & Gesellschafts-
kritik » — qui est orientee ä gauche —
a temoigne de ces faits dans les nume-
ros 12 (decembre 1979) et 13/14 (mars
1980). En particulier le 13e congres de
la Societe Allemande de Psychologie
(DGfPs) du 15 au 20 octobre 1933
scelle la renonciation volontaire et sui-
cidale de la Psychologie allemande qui
s'acquittait de plein gre des membres
juifs de sä liste d'intervenants en chan-
geant lieu et date du congres, ainsi que
du President, representant de la
Psychologie de la totalite (« Ganz-
heitspsychologie »). Entre-temps un
bon nombre de membres (Bühler,
Kafka, Katz, Stern) sortait de la DGfPs.
Cette autocensure s'executait avant
qu'un seul professeur de Psychologie
n'ait ete releve de ses fonctions, ä par-
tir du 30.01.1933 — les premiers
etaient les psychologues Bondy et Wer-
theimer. Le congres decisif se realisait
comme rencontre uniquement
aryenne : on cherche en vain des noms
celebres avant 1933 comme Goldstein,
Herzberg, Hornbostel, Lewin, Lip-
mann, Lierner, Peters ou Wertheimer !
Notons que d'autres auteurs evitaient
les congres de la DGfPs dans les
annees suivantes : on trouve — sans
qu'ils y soient presents — la publica-
tion de leurs interventions proposees
dans les documents avec des annota-
tions explicatives indiquant qu'ils
etaient « empeches » d'y participer
pour des raisons de maladie, de tra-
vail, de voyage, etc. (ainsi Von Brac-

VST 14
ken, Brugger, Brunswick, Metzger,
geaient de la meme fagon avec l'ideo-
logie totalitaire et la bassesse sans pitie
en s'organisant par exemple ä partir de
1925 (!) avec medecins et psychiatres
dans la Societe Viennoise Pour Soin
Racial/Hygiene Raciale (« Wiener
Gesellschaft für Rassenpflege/Rassen-
hygiene ») '. la preparation de l'unifi-
cation (« Anschluss »).
LES PSYCHIATRES...
En ce qui concerne les medecins et
psychiatres d'höpitaux, ils etaient ins-
trumentalises de facon identique par
les Services de l'etat nazi, apres que
l'organisation national-socialiste des
medecins allemands ait decide le
24 mars 1933, la main dans la main
avec les associations de tete des mede-
cins, la « mise au pas » des organisa-
tions et le renvoi des juifs et des
marxistes de leurs commissions. Envi-
ron 4 500 ä 5 000 medecins emigraient
en 1933/34, 1936, 1938 et 1939 d'abord
en Palestine, en France, en Angle-
terre, plus tard davantage aux Etats-
Unis et autres pays d'Outre-Mer. Ceux
qui restaient suivaient le chemin de la
degradation de leurs patients car il
etait trop tard pour une resistance col-
lective et systematique du Systeme
psychiatrique (4). C'est ainsi que les
asiles psychiatriques sont toujours
temoins d'une selection mortelle de
leurs patients et que ä peu pres
350 medecins sur environ 90 000 me-
decins en Allemagne commettaient des
crimes medicaux (euthanasie, Sterilisa-
tion forcee, essais humains) qui ont ete
documentes par Mitscherlich et
Miehlke. Ce sont les documentations
des faits — la discussion de ces evene-
ments a ete inexistante pendant plu-
sieurs annees apres la guerre. Un fait
qui est, d'apres Dörner, aussi le resul-
tat de l'orientation professionnelle du
psychanalyste Mitscherlich et qui
aurait ainsi contribue ä l'affront contre
la psychanalyse que l'on rencontre
apres 1945 dans la psychiatrie alle-
mande. Les medecins etaient offenses
avec la/leur verite et reagissaient avec
une campagne diffamatoire contre
Mitscherlich comme auteur de cette
chronique. L'hero'isme des rares mede-
cins qui resistaient aux crimes nazis
(comme par exemple Jaspersen ä
Bethel, Müller a Lemgo, Ewald ä Göt-
tingen) n'etait plus estime en RFA, la
carriere scientifique ne devant pas etre
derangee par un engagement demo-
cratique inopportun apres une rehabi-
litation des complices actifs ou passifs
par une denazification absente d'esprit
critique.
Le nombre des psychiatres et neurolo-
gues emigres etait de 10,7 % des emi-
grants medicaux (avec une quote-part
de seulement 2 % du corps medical
total) et presque tous restaient dans
leur pays d'immigration.
Excepte Mitscherlich, il n'y avait que
Von Weizsäcker, Erhard et Schmidt
n'a ete rediscute que dans les annees
80 par Klee, Dörner et Finzen, suivis
par d'autres auteurs et enfin en
1988/1989 par 16 articles dans la revue
Deutsches Ärzteblatt, Journal Officiel
de l'Ordre des Medecins allemands.
ET LES PSYCHANALYSTES
Les psychanalystes eux-memes etaient
d'abord pour une grande part Juifs et
de plus, contamines d'idees socialis-
tes ; leurs theories etaient emancipa-
toires, traitaient de sexualite, de pul-
sions et de l'inconscient. Ce champ
complexe etait a l'opposition de la doc-
trine disciplinante des fascistes. Cela
menait ces derniers sans detour, de
l'aversion de la psychanalyse ä l'antise-
mitisme. L'Allemagne et l'Autriche ont
ete depeuplees de psychanalystes et
nous rencontrons les noms celebres de
la psychanalyse en Suisse, en Scandi-
navie, en France, en Angleterre et aux
Etats-Unis, ä savoir Bettelheim,
Caruso, Federn, Fenichel, Anna et
Sigmund Freud, Fromm, Horney,
Klein, Kohut, Rank, Reich et autres.
Quelques psychanalystes ont d'abord
ete internes dans des camps de con-
centration comme Bettelheim (de 1938
ä 1939) et Federn (jusqu'en 1945) et
c'est specialement Bettelheim qui a
etudie ä fond les mecanismes destruc-
tifs de structures totalitaires respective-
ment d'institutions totales.
Avant la guerre Freud soulignait
vaguement le vote pour les austro-
marxistes de la SPO comme moindre
mal, Reich s'engageait pour le parti
communiste et Adler pour des idees
socialistes. Mitscherlich fit exception
en mettant au point en 1946 les fonde-
ments du developpement d'un socia-
lisme libre, un essai publie dans
l'ouvrage commun avec l'economiste
Alfred Weber, intitule Freier Sozialis-
mus. Un fait que l'esprit de corps con-
servatif des medecins allemands
n'oubliait pas.
LES SUITES
C'est ainsi que la Situation apres-
guerre de la psychiatrie allemande
etait et est toujours caracterisee du
manque de toute une generation inno-
vatrice de psychologues et de psycha-
nalystes. La plupart des psychiatres et
psychologues etaient « denazifies » et
reprenaient leur travail en continuant
une psychiatrie asilaire d'enferme-
ment, en suivant leurs idees d'anthro-
pologie criminelle et leurs convictions
d'une psychiatrie judiciaire repres-
sive, en faisant carriere dans les uni-
versites sur la base de leur travail avant
1945 ! Le developpement a ete diffe-
rent en RFA et RDA en ce qui con-
cerne les orientations ideologiques des
psychologues, mais d'une certaine
maniere similaire pour ce qui est de
VST 14
l'influence quasi ininterrompue sur la
allemande ne se confronta pas long-
temps du tout avec sä pratique et ses
representants pendant le fascisme. Elle
avait execute un changement de para-
digme en comparaison de l'avant-
guerre et s'etait orientee sans hesita-
tion vers des developpements behavio-
ristes, positivistes et empiro-
statistiques qui dominaient la psycho-
logie aux Etats-Unis et en Grande-
Bretagne. Plus tard, on decouvrait en
outre le courant d'une Psychologie
humaniste de Rogers, Perls et autres.
C'est ainsi qu'on rencontre — dans les
facultes de Psychologie ainsi que dans
la conscience professionnelle des
psychologues — une determination 37
anglo-americaine, c'est-ä-dire une
concentration et une limitation sur la
lecture d'articles anglophones, accom-
pagnee d'une negligence de toute litte-
rature francophone. Ceci mene entre
autres ä une mesesüme ou ignorance
de toutes les theories phenomenologi-
ques ou structuralistes qui sont mepri-
sees car considerees comme concep-
tions sans caractere scientifique et sans
importance pour la pratique scientifi-
que ou therapeutique ! C'est pourquoi
des noms comme Husserl, Merleau-
Ponty ou Politzer sont pratiquement
inconnus ou oublies en RFA.
Les psychanalystes sont restes conser-
vateurs, ne s'engageant guere vers des
theories neo-analytiques, restant fide-
les et fixes aux traditions psychanalyti-
ques de deux associations DPV (Deuts-
che Psychoanalytische Vereinigung) et
DPG (Deutsche Psychoanalytische
Gesellschaft). Ce qui implique une
medicalisation de la psychanalyse, une
concentration sur la psychopathologie
et le traitement des malades. Cette
incorporation de la psychanalyse dans
la medecine a conditionne l'exclusion
de toute profession non-medicale de la
formation psychanalytique (qui est
reservee aux medecins et psycholo-
gues) et a elimine toute analyse non-
medicale ; eile a de la meme fa?on
conditionne la perte des dimensions
socio-critiques, -psychologiques,
psychohistoriques, philosophiques et
culturelles (beaux-arts, litterature...)
dans la psychanalyse. II y a quand
meme de rares exceptions de cette
reduction regrettable et sterile :
— les Sections de Litterature Romane
du Departement Francais ä l'Universite
de Mannheim publient de maniere
irreguliere dans la revue bilingue
Mannheim -Analytiques (MANA) des
articles qui traitent par exemple du
fantastique, de Pier Paolo Pasolini, de
l'amour des lettres ou du contrat
dechire, d'enchantement et de
mediums techniques dans les chansons
de Charles Trenet, etc. ;
— depuis 1988 existe une revue
Luzifer-Amor qui s'occupe exclusive-
ment de la (psycho) histoire psycha-
nalytique ;
 — l'Universite de Kassel qui garde
une tradition lacanienne, edite la
revue Fragmente et organise des
Symposiums (1985, Preservation de
traces - Affaires entre langue et
inconscient, 1986, Mysteres nevroti-
ques et textes limpides entre les
deux Guerres Mondiales, 1987,
Guerre et Mediums - Simulations de
Miorreur, 1989, Signes de temps).
Mais tout cela reste neanmoins des
exceptions et n'est pas caracteristique
du monde psy en RFA. On peut y cons-
tater une explosion du discours
psychanalytique, mais cette Inflation
d'idees psychodynamiques n'est restee
que superficielle et n'a guere influence
la psychiatrie generale/asilaire ; on
QQ rencontre plutot un effet trompeur sans
profondeur. Le medico-centrisme ecla-
tant empeche toute tendance creative
et/ou subversive — bien que et parce
que les psychanalystes mettent en
garde contre la degradation apprehen-
dee de leur science comme methode
auxiliaire ou « servante » (Freud) de la
psychiatrie. Une crainte qui est ä
l'envers du fait que les psychanalystes
se sentent en meme temps seduits par
la täche du travail avec les patients
delinquants et par la tentation elitaire
et narcissique dans la societe ouest-
allemande.
LTXCEPTION CONFIRME
LA REGLE
Certes, il y a des Services et cliniques
« experimentales » oü on essaie d'inte-
grer la methode psychanalytique dans
l'höpital psychiatrique et/ou d'instru-
mentaliser la psychanalyse produisant
de temps ä autre progressivement des
articles qui s'occupent du sujet de la
psychanalyse dans la psychiatrie. Mais
la realite crue des asiles psychiatri-
ques, qui sont representatifs du soin
psychiatrique et du bien-etre general
sur ce secteur en RFA, cette realite
change de propos : la reduction des
grands höpitaux, la sectorisation des
Services psychiatriques, l'elaboration
de milieux therapeutiques dans les ins-
titutions sont les themes de la psychia-
trie de base en RFA. (Finzen decrit par
exemple en 1985, la fin de l'ancien
asile dans son höpital psychiatrique en
sous-titrant son livre de maniere carac-
teristique : Du penible travail quoti-
dien de la psychiatrie en reforme —
c'est la vie quotidienne dans la reforme
des anciennes structures asilaires qui
Interesse et occupe psychiatres et
psychologues).
Le reste parait exotique, elitaire, loin
d'etre realisable et raisonnable en
plus. On constate un manque de
visions utopiques, une crainte d'expri-
mer des idees conventionnelles ou fan-
tastiques, un desinteret pour toute
theorie qui ne parait pas a premiere
vue essentielle pour la pratique quoti-
dienne. Et s'il y a des exceptions
comme par exemple le susmentionne
Finzen qui analyse l'evolution de
l'enquete sur la psychiatrie ä la (1) ELUARD Paul. Le miroir d'un
psychiatrie postmoderne et cite outre moment (1926). in : Pfau, Una
(Ed.) : Textes Surrealistes - Surrea-
les auteurs socio-psychiatriques aussi listisches Lesebuch. Deutscher
Umberto Eco, Habermas, Lyotard et Taschenbuch Verlag, München
Glucksmann : une teile infraction ä la (1981), 56-59.
loi de la mediocrite est accueillie par (2) LAERMANN Klaus : Lacancan
une furieuse lettre de lecteur et etouf- und Derridada. Über die Frankola-
fee pour le reste. trie in den Geitsteswissenschai-
ten, in : MICHEL K.M. ; T. SPEN-
C'est ainsi que francophilomythie (3) et GLER (Ed.) ; Sprachlose Intelli-
genz ? Kursbuch 84, Kursbuch/
francolatrie (4) existent en meme temps Rotbuch Verlag, Berlin (1986),
— mais seulement chez une intelligent- 34-43.
sia marginale, chez ceux qui savent (3) FERNER Achim : Frankophi-
lire et parier le francais sans trop de lomythie. Über das Mythologische
difficultes : ce sont des collegues d'un am deutschen Geschichtsbild, in :
Fragmente 5 (1982), 69-90.
peuple insulaire comme par exemple ä
l'Universite de Kassel oü des collegues (4) LAERMANN Klaus : Lacancan
und Derridada (1986).
aussi isoles que disperses, ayant sou-
vent un interet pour la culture fran-
caise, quelquefois attires par le surrea-
lisme, notamment par Salvador Dali, Pour des raisons de place,
nous sommes dans
peut-etre encore par Andre Breton.
Mais meme les textes concernant Dali, l'impossibilite de publier
l'integralite de la
specialement ceux de Gorsen, restent
assez psychopathographiques avec un bibliographie de cet
article.
trait de voyeurisme ou de diagnostic
interesse — c'est plutot l'absurdite sur- Si des lecteurs sont
Interesses, nous pourrons,
realiste qui frappe, la bizarrerie d'une
methode paranoiaque-critique qui fas- sur demande, leur
communiquer.
cine... l'artiste concret, ses themes et
interpretations se perdent dans un au- N.D.L.R.
delä insolite. Ni fertilisation ni accom-
pagnement critique du « train-train »
psychiatrique ne peuvent etre inities
par cette branche culturelle qui est
meme ignoree par la revue Kunst &
Therapie (beaux-arts & therapie) : eile
reste un monde aussi meconnu que Responsables de rubrique :
M.-H. LAMBERT, M. MALLET,
refoule. C. WACJMAN
Ce n'est pas par hasard que Schwend-
ter reclame que la psychanalyse alle-
mande soit conviee ä entrer en rapport
avec les deviations des cultures limi-
trophes psychanalytiques autrement
que par exclusion pour ne pas se figer
ä une science imperieuse.
Pour proteger son facteur essentiel, ä
savoir son potentiel contradictoire, la
psychanalyse (allemande) est invitee ä
defendre un etat de suspens qui doit
etre tenu en balance entre les autres
disciplines scientifiques qui essaient
pour de bonnes raisons de l'enclaver.
Une multiplicite qui est aussi retiree
qu'exigee par Sonnemann, entre
autres aussi en attirant l'attention sur
des « circonstances francaises » qui
sont toujours ä decouvrir par les Alle-
mands, meme par les « experts »
psychanalytiques francophiles et plus
que jamais par les psychiatres et
psychologues impassibles.
ULRICH KOBBE,
Salzkotten (RFA)
VST 14