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© Édite, 2007
ISBN 978-2-84608223-5
Alain de Benoist
DEMAIN
LA DÉCROISSANCE!
Penser l'écologie jusqu'au bout
Éditions Édite
À François Bousquet
SOMMAIRE
DEMAIN, LA DécROISSANCE 9
SUR L'écOLOGIE 1 89
31. Edward Goldsmith, Le Défi du XX/" siècle. Une v isioll écologique du monde,
Rocher, Paris, 1994.
32. L'association La ligne d 'horizon, présidée par Serge Latouche, tire son
nom du titre d e l'un d es li vres de Fra nçois Parta nt (1926-1987), aute ur de La
fill du développemellt. Naissance d'utlt! a/tema/ive?, Découverte, Paris. 1983; LA
ligne d 'lloriZOll , Essai sur l'nprès--déwloppemcl/f, Décou verte, Paris, ]988; Que la
crise s'aggrave!, Parangon, Lyon, 2002. Elle s'inspire des travaux de François
Parlant, Robe rt Ja utin, Nicolas Georgescu· Roegen, Jacques Ellut Ivan Illich,
Christophe r Lasch, Gilbert Rist, e tc. Elle fait partie du Résea u d es objecteurs
de croissance pour un après-développement (ROCAD), qui regroupe aussi
les revues Silet/ce, La Décroissal/cc e t L'Écologiste, ainsi que l' Institut pour la
d écroissa nce e t l'associatio n Casseurs de pub. Sites Internet d e La ligne d' ho-
ri zon et du ROCAD: www.apn..--s-d eveloppement.org; de l'Institut d'études
économiques e t sociales pour la croissc.... nce soutenable: www.decroissance.org ;
de l' Encyclopédie pratique des techniqu es alte rna ti ves de v ie:
www.ekopedia.o rg .Cf. a ussi les sites de l'associa ti on Cassse urs de pub :
www.a nti pub.net e t du Résea u québécois pour la s imp licité volo ntaire:
w w w.simplicitevolo ntaire.org. Sig na lons enfin l' Inte rnatio nal Network for
Cultural Alternati ves to Developme nt (INCAD), qui publie à Montréal la
revue ll/tercl//ture, cl le Réseau Sud / Nord cultures e t développement, basé à
Bru xelles, qui éd ite en trois langues le bulletin Quid pro quo.
33. L'Écologis/e (sile www.ecologiste.o rg) l'sI la ve rsion françai se d e la
revue Tite Ecolo~is t, dirigée par Edwa rd Goldsmith . La rev ue Si/l'11ft, (9 rue
Dume nge, 69004 Lyon, www. revuesilence.net)aété fondée e n 1982.
34. Les Ac les o nt é té p ubliés : Défaire le développemell ll rtfaire le /IIol/de,
Parangon, Lyon, 2002. Cf. au ssi le nO spécial de L' Écologiste publié sous le
mê me titre, Il, 4-6, hiver 2001-2002 . Des thèses ana logues o nt é té soute nues
par Wo lfgang Sachs (cd .), The Devdoplllent Dictiollary, Zed Book."; London,
1992; Wolfgang Sachs el Esteva Gustavo (éd.), u'::: Ruines du dévdoppemell',
Ecosocié té, Montréal. 1996; Wo lfgang Sachs, Plrll/et Diall?ctics, Zed Books,
London, 1999.
35. Cf. Nichol as Geo rgcscu-Roegen, Delitai" ln décroissnllce. EI/t ropie -
écologie - écollomie, Pie rre-Marcel Favre, La usanne, 1979. (2<" éd.: Ln décrois-
saI/CC, Sang de la Te rre, Pa ri:;, 1995; 3<" éd.: Sa ng de la Te rre, Fontenay-le-Fleury,
2006). Cf. au:;si Mauro Bonaiuti, Ln leoria bioccollomicn. Ln IIJ/ova ecollomia Iii
Niellolas Georgescu-Roegell, Carocd, Roma, 2001; Niellolas Georgeseu-Roegel/.
Bi(J(.'collo/llia. Verso ulI 'nltra ecollolllia ewlogicmllellte l' socin/mellte sostt'Ilible, Bollati
Boringhie ri, Torino, 2003.
36. Selon Georgescu -Roegen, p ["écise Sté pha ne Bonneva ult, « l'éne rgie
utilisable (libre) implique une certaine structure ordonnée dite de basse entropie
sur laquelle l'homme peut exercer une maîtri se prest]ue complète, alors que
l'é ne rg ie inutilisable (liée) est de l'énergie dis persée en désordre dite d e haute
entropie, que l' homme ne peut absolu ment pas utilise r. O r, l'entropie (la quan-
DEMA1N, LA Of:CROtSSANCE 85
tité d 'énergie liée) d 'un système dos croît consta mment. Dit a ut rement, l'ord re
d' un tel système se trans forme continuelle me nt et irrévocablement en dé~ rd re
1... ] Les imp lications en économ ie sont im portnn tcs. Ca r du point de vue de
la the rmod yna mique, la matiè re-éne rgie absorbée pa r le processus écono-
mique l'est da ns un éta t de ba~sc e ntropie, mais elle e n ressort d ans un éta t
de hau te e ntropie» (op. cit., p. 222) .... Alors q ue Georgescu-R<X'gen se réfère
aux possibilités de substitutio n ent re ressources naturelles et technologie pOlir
produire le même biell (pa r exemple une voiture), ajoute Mauro Bona iuti, les
aute urs néoclassiques se réfèrent aux p ~i b ilité; de substitution llui sc p résen-
tent pour produire un ni vea u d'aban ce d éte nninée. 11 est év ident q ue l'on
peut obtenir le même service (utilité) que l'on se déplace à cheva l o u e n au to-
mobile, m ais le dé ploiem ent de ressources naturelles et de teçhnologie ne sera
pas le même» (<< À la conqu ê te d es bi e ns relationnels », in Si/el/ce, Lyon,
février 2002).
37. O té par Ed Regis, (( The Environment IsGoing to Hell », in Wired, 1997,
5, p. 198. Simon n'explique pas comment cela pourrait seulement être possible.
Dans le même esprit, Bjôm Lomberg assure qu'en 2050, époque à laqueIJe l'hu-
manité devrait compter p lus d e 9 millia rds d 'individus, .. le citoyen moyen du
monde sera devenu deux fois plus riche qu 'il ne l'est m ainte na nt» (L 'écologisft'
scl'Ptique, Cherche-Mlcti, Paris, 2004, p. 536). Toutes ces affirmations, qui ne s'ap-
puient sur a ucune donnée précise, relèvent du wisliflll t1linlcing.
38 . .. Sur l'idéa l du développement durable», in Dé-pel/sa l'éco ll omiqut'.
Contre le fatalisme, Décou verte, Pa ris, 2005, p . 239. Su r les im perfections du
P18, d . Pa trick Viveret, ReCOllsidérer la richt'SSf, L'Aube, 2003 (texte d ' un rapport
remis en janvier 2002 au secrétaire d 'I::tat à l'Économie solidaire cl sociale);
ct ~< Développement e t progrès social : quels indicateurs choisir », in Alteruatillt.'S
économiques, février 2003. Plusieu rs instrume n ts d e mesure alte rnati fs ont été
pro po~s pour ten ter d e corriger ces imperfections. Un Ind ica teur d e déve-
loppeme nt humain (IDH) a été mis a u point en 1990, pour mesu rer l'évolu-
tion d' une société a u-d elà du PIB pa r habitant. Cet ind ica teur permet de
constater que les pays ayant la p lu s fo rte croissance économique ne sont pas
forcéme nt les mie ux no tés. On a a ussi proposé un cc l'lB vert » tenant com p te
des po llutio ns et d es a utres a tteintes à l'en viro nne me nt. Le Net Natio nal
Wclfare, créé pa r Jam es Tobin, vise lui a ussi à recalculer le Pla en retrancha nt
le coût d es d égâts environnement a ux. De puis 1994, l'Ins titut Red efinin g
Progress p ropose un indica te ur d e progrès a uthe nt ique (Celluim' Progress
htdicator) mis au poi nt pa r Herm an Daly et C. Cobb. Les indications fournies
montrent que le "progrès a uthe ntiq ue » n'a cessé de stagner a ux États-Unis
depuis les a nnées 1970, alo rs même que le PIB n'a cessé d 'a ug me nte r. Cf.
C. Cobb, T. H alstead et J. Rowe, Tlle Gelllli"e Progress II/dien/or. SII II/mary of
Data a"d Method%gy, Redefill illg Prog rcs5, Sa n Fra ncisco, 1995. Une é tude
publiée da ns la revue Natme (mai 1997) par Robert Costa nza e t ses colla bo-
rateurs a par aille urs te nté d'évaluer la valeur des biens et des services fournÎ s
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par les écosystèmes d e la p lanète. Sa concl usion est que ces biens e t services
reprl.>sentenl plus de deux fois le tota l du PIB mondi al. Ces chiffres pe uvent
être contes tés, car la valeur des res..";Qurces naturelles ne peut être intégrale·
ment ex primée en termes monétaires, mais ils on t le mérite de donner un
ord re de g rande ur.
39. C f. Ignacio Ramonet, "Nou vea u s iècle », in Le MOI/de diplomatique,
Paris, janvier 1999.
40. Serge La touche, "À bas le développement durable! Vive la décrois·
sance conviviale! », in Silellce, octobre 2002. Cf. a ussi Suroivre au développe-
men t, op. cit. p. 29.
41 . "L'écologie est subversi ve, écrit Cornelius Casto riadis. car elle met en
question l'imaginaire capitalis te qui domine la planè te. Elle e n récuse le motif
central, selon lequel notre destin est d 'augmente r sans cesse la production e t
la consommation. Elle montre l'impact catastrophiq ue de la logique capita-
lis te s ur l'environnement naturel e t sur la vie des êtres humains» (fI L'écologie
contre les marchands 'l, in Une sodé!! il ln dérive, Seuil, Pa ri s, 2005, p. 237).
42. L'tcologiste, hiver 2001; Silel/cc, février 2002. Cf. aussi Serge Latouche,
«Développement durable: un concept alibi. Ma in invisible et m ainmise sur
la nature », in R~'V ue Tiers-monde, janvier-mars 1994, p. 77-94.
43 . Serge Latouche «À bas le développement durable! Vive la décrois-
sance conviviale!», op. cit.
44. William E. Rees et Mathis Wackenagel, Cf Ecological Footprints and
Appropriated Carrying Capacity. Meruiuring the Natural Capital Requirements
of the Human Economy», in AnnMari Jansson (ed.), Imlt.'Sting ;11 Natural Capital.
The Ecological Economics of the HIUIlt1/l ECO/JOllly, Island Press, Washington, 1994,
p.362-39O.
45. Fra nçois Schneide r, ({ Point d 'efficacit é sans sobriété », in Sile"ce,
févrie r 2002.
46. Cf. Mathias Biswanger, " Technological Progress and Su s tainable
Developme nt. What About the Rebound Effect ? », in Ec%gical Economies,
2001, p. 119-132.
47. Contre ceux qui agitent le spectre d'une marchandisation totale du
monde, d 'autres insistent sur le fait que l'économie monétaire n'est pas toujours
synonyme d'extension des rapports marchands, car elle peut aussi se traduire
par la mutualisation d es servia..:os ou la mise en œ u vre d e mécanismes de soli-
darité non marchands. Cet argume nt n'est pas fa ux, mais il est assez faible,
car il est clair que les échanges marchands représentent la vas te majorité de
l'activi té économique actuelle.
48. Mauro Bonaiuti, ... À la conquête des biens rela tionnels», op. cit.
49. Serge Latouche, Cf Pour une société de décroissance », in Le Monde diplo-
matique, Paris, novembre 2003, p . 18-19.
50. Op. cit. pp. 15 et 71.
51. Contre cette gauche archaïq ue qui ne critiq ue la logique du capital
DEMAIN,' LA D~CROI SSANCE 87
que parce qu'elle est la cause prindpale d es « inéga lités », Bernard Guibert va
jusqu' à écrire que, cc s'il était possible de réformer e t d 'amender le capitalisme
au point de réduire les inégalités, voire de les su pprimer, cela ne rendrait pas
pour autant l'exploitation et l'aliénation capitalis tes humainement a ccep~
tables» (cc Décoloniser notre imaginaire d e croissance? Ça urge! », in Mouvements,
Paris, mai~ août 2004, p . 243).
52.« L'idée que l'écologie serait réactionnai re, écrit Cornelius Castori adis,
repose soit sur une ignorance crasse des données de la question, soit sur des
résidus de J'idéologie "progressiste": élever le nivea u de vic et... advienne
que pourra! » ( <L'écologie contre les marchands », in UIIC société II/a dérive, op.
cit., p. 237).
53. Cf. les articles de Geneviève Azam e l J ean~Marie Ha rribey, publiés
dans le n° 32 de la revue MOllvcmellfs, s ur le thè me: .. Croissance e t décroi s~
sance .en d é bat ». Cf. aussi. en Italie, les critiques portées nota mme nt
contre Serge Latou che par Andrea Ricci dans Liberazionc du 26 juille t 2005.
Ricci reproch e à Latouch e de s'e n prendre, non seulement a u ca pitalisme,
mais à la m e ntalité économique et m a rcha nd e (attitudc qui, se lo n lui,
renvoie à d es pense urs comme H eidegger, Sp e ng le r, Jünge r o u Ortega y
Gasset, ains i qu'à << l'écologis me a n tiprogressis te et conservateur » d 'A rne
Naess e t d e Christopher Lasch), et d 'être e n o utre con va incu que la di st in c~
tion droite~ga u c he ne correspond p lus à rien. Pierlui su ll o a répondu à
Ricci dès le lendemain, d e la façon qui convena it (Libc raziollc, 27 juille t
2005 ). « Au fond, no te Serge Lato uche, beau coup d'antimo ndia listes, e t
en particulier tou s ceux qui prô nent " une aut re mondiali sa tio n ", pensent
que le remède à tous ces maux n 'est autre qu' un retour a u d éveJoppt.>-
me nt, soit un " redéve loppement" » (SlIruiun' a il déue!oppell/C'I/t, 01'. cit.
p.24).
54. Marshall Shalins, Th!! Origil/al Afj7l1ellt Society. Stolle Ag~' Ecol/omies,
Aldine, New York, 1972 (trad . fr. : Âge lie pierre, lige d'abondaI/CI? L'('(,(J/lomie des
soâëtrs primitives, Gallimard, Pa ris, 1976).
55... Si le " local" est ambigu en raison de ~ n ex tension géographh.J.ue à
géométrie va riable (... ), observe Serge Latouche, il re nvoie dt:" façon no n éllui ~
voque au territoire, voire au te rro ir et pl us encore a ux patrimoines installés
(ma tériels, culturels, rela tionnels), donc a ux limites, a ux fronti ères el à l 'en ~
racineme nl » (Surviure nu développelllent, op . cit. p . 45). Et' plus loin : «En ce qui
concerne les pays du Sud (... 1 il s'agit m o in s d e d écroître (ou d e croître,
d'ailleurs) que de reno ue r le fil de leur his toire romp u par la coloni sation,
l'impérialis me e t le néo~impéria li s me militaire, po litique, économiqu e et
culturel, pour se réappro prie r leu r ide ntité » (ibid. p. 101 ).
56. Serge Latouche, « Pour une société d e décro issa nce ,), op. cil.
57. Ibid.
58. Ibid.
59. Cf. a ussi son débat av(."C Hubert Védrine, in u: MOl/d..., 26 ma i 2005,
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1." Les hommes de gauche qui dé testent l'idée que les forts ont le droit
d'écraser les faibles, rema rquait Bertrand de Jouvenel, croient dans le même
temps que tous les changements qui ont e u He u jusqu'à nos jours ont été bons,
et que le bon l'emportera dans l'avenir. Or, ce sont doctrines - droit de la
force e t progrès - qui ont racine commune .. (note inédite du 23 août 1%3, in
Commentaire, é té 1993, p. 421).
2. Luc Fe rry, «Gare à J'in tégrisme vert », in L'Express, 24 septembre 1992,
p.108.
124 ALAIN DE BENOIST
16. Cf. Géra rd Bramoullé. Ln Pt's /e 11(',lc, Belles lettres, 1991; Ayn Rand,
Tlle New Le/l. Till.' AIIIÎ-///Ifllstrini Revolu/ioll _ Signe t Books, New York. 1975;
Martin W. Lewis, GreclI Ddusiolls. Ail EIIl'irolllll!!/Ifal Critiquc of Radicnl
El/virol/lI/t'II/nlislI/, Duke University Press, Durham, 1993. Dans une opti que
plus modé r6e: P. Alphandéry, P. BHaun ct Y. Dupont, L'ÉfjIlÎtI(l(/I//! écologiqlll',
Découverte, 1991 ; Roger Ca ns, TOlls Vat:; ! Lt1 SlI rl'IIc1Ji: rc l-cologiqmt, Ca lmann-
Lévy, 1992.
17. C f. Luc Ferry, L: NOl/vel Dnfrl'écologiql/e, Gms~t. 1992 ; Philippe Pe lletier.
L'I/Ilposlurt·(.1:ologisk, Reclu s, Mont pellier, 1993; Robt~ rt A. Poi s, Ln Rdi.,?ioll de
/n IllItlm' t't le Ilntio ,,(/I -wci(/lis l1l~', Cerf, 1993. La plupa rt des arguml'Iüs ava ncés
dans ccs ouvrages s'inspirent (!'ans le~ citer) dc~ tra vaux de Da niel Ga~man,
Tllc Scicll tific Origills of Natiolltll SflcialislII , Macmillan. London, ct AmeriC<ln
Elsevier, New York 1971, et Ann .. Bmm well, Wood a /llf Soil. Wnlllll'r Daml III/II
Hitle r;; Cret'II Part y, K cn~a l PrL'S:O:, Boume End , 1985. C f. a ll$sÎ HélI1S Magnus
Enzenbcrgcr, ,. C ri tique of Po li ti c.. 1 Ecology», in New L..t! l~cl'kl( ', ma r:-;-a vril
1974 (rl'pri s in Dn.'tl/llt'rs of IIIt' A/IS(lIIlIe. Essays il/ Poli/il::;, Crilllt' IlIId Cultllre,
Radius, Londlln,1988), t;'t Anna Br.1Ill\w ll, EfO/Oglj il/ Ille 20tl! Ct'lI lury. A History,
Yale Uni vt;' rsi ty Press, Nl'w H.\\'cn, 1989. Sur un ve rsant plus polémique :
Bl'rnard Thom.ls, Ldfn- llIwcrlt'/lfIx écolos qll i II0//S JN/II/ II.'lIf l'nir !, Albin Michel ,
IW2. Pour une d éfen se dL' g .. uche de J'L;ClI!og i:o:mt', o n S(' rL'portc ra :o:urtout
aux travnu x d'And ré Corz (C/lI,i /l//isIIU', :«lt'in/islII(', h (llogic, Gnlil('(', 11)9 1), Fêli x
C Uil tta ri (L6 Trois t co{OSit·s, Ga lih:'L', l lJ91), Edga r Morin ct J,l Cl!U l'S Ellul. Cf.
,' llSS ; Bernard Charbonnea u, U' /1II'dil/ dl' BII/ly//11IC, Ga llim.ud, 1 %~; Corn~lill s
Cas torim:lis ct Daniel Coh n-8e ndit, Dl' /'l\'ologit' il l'alliol/Iw/Îl', Se uil, 1981. Pour
u n pa nor.lma plu s géné r.l l dL'S ra p ptlrl ~ t'ntrL' ":'co l(Jgi ~ me ct sod il lisme, d .
Ma rtin Ryle, Em /(Igy lllllf Stlcillli:>//1, Rild iu s, Lo ndo n, 1988.
18. À propl1s du " romantisme» que nomb re de com nH.'nta lc urs placent
il l'o ri ~ inL' d e l'éco log isme (cn mŒme temps d '" il1eurs llu ' un s tru cturrdi sme
<lyan t naguè re proclamé b " mort dl' l'homme » Comme sujet souverain de la
na turc), il ~ I;:'rait fa:-ôtidiclix de rL'lL'VL'r ici l'accumulat ion dt;' contrl'SL'ns prod uite
dans la litté ra turc la p lus rêcente. On note rn ccp:ndant llUL' IL' ronlclntisffie
allema nd , po ur ne citc r l]lie lu i, n'a pas to ujours ê té hust ik' a ux Lumiè res,
m .. is llu ' il a au con!ril irL' SOUVL'n! cherché à e n réconcilier la philoSL'phie .wec
1<1 critique de la mudernité, tout L'n affirmant l'incl,mpatibilité de J' État et dt;'
ln liberté . C'est d'a illeurs surtout cdtt' dimens ion « lilk'rt<lire .. qLlL' les Ve rt s
allem .. nds ont rcfenue. [n ve rsemt' nt, o n n(' SUlIr<lÎt pa sse r so us s ilence la
com posan te agraire ct rura liste de la Révolution frança iS(', telle "lu'on la trou ve
cxp ri mé(· chez Henri Gr~gu i re, Gaspard de Be.lUrieli o u Gr.lCchu s BabL'uf.
Cl.'!'t d 'a illeurs de Babeuf llue S'L':-;! inspiré le comrn uni sh.:' diss ident de l't' x-
RDA Wolfgang Ha rich (KclIlIlIIlI lIi:>l!/us tl/llll' Wnd/ st lllll? Bn/I('l lf IIl ld da KIl/il
t lOIi ROIII, Rowohlt, Rt'in bek b. Hambmg. 1975) pou r p la ider l'n fave ur d'un
communis m(.' no n product ivish.' . Enfin, on ne peut oublil'r J'influcnce cxercL't!
par un ro m.\lll hmlL' dêsireu x dl,.'" rœnch antL'r ln n<l luft.' » s ur dl' grn nd s intel-
126 ALAIN DE BENOIST
lectuel s juifs comme Gustav Landauer, Martin Buber, Ernst Bloch, Wnlter
Benjamin ou Erich Fromm. Sur cette problématique, une synthèse récente :
Michaël Lowy, Révolte et méla1lcolie. Le rolllallfislIIC il contre-COl/m llt de In moder-
nité, Payût, 1992. Aux États-Unis, l'inspiration «romantique» du mouvement
écologiste s'es t surtout manifestée à travers les œuvres de Ralph Watdo
Emerson (1803-1882), le fondateur du « transcendantalisme », qui, dans son
célèbre ess.:.i sur la nature (Nature, 1837), décrit le plaisir que procure à l'homme
le contact sensible avec une nature perçue comme énergie surabondante et
voluptueuse. Cf. The Selected Writillgs of Ralph Walda EIIII.'rSOIl, Modern Library,
New York, 1950. À la génération suivante, le (, transcendantalisme » d 'Emerson
aboutit chez Henry David Thoreau à la célébration d'une véritable .. divinité
de la nature », fondée sur un sen timent de «s ublime » produit par la contem-
plation des immensités sauvages. Cf. H .D. Thoreau, Waldt'II, in J. Lindon
Shanley (cd.), T!w Writillgs of He1lry David Thon'nIl, Princeton University Press,
Princeton, 1971 (trad. fr.: WaldL'1l 011 ln vie dall s les bois, Aubier-Montaigne,
1967), et Hucklrberries, éd. par Leo Stoller, Winhover Press-University of Iowa
Press e t New York Public Library, New York, 1970. Sur la place du «tran s-
cendantalisme » dan." l'histoire américaine, cf. Charles E. Headington, AI1It'1"icnIlS
ill tire WildeYl!ess. A 5tl/dy of tITâr EIlCO!/IlfL'r:; Witll OtJrenœss from flle /lli/ial COl/tacf
tllrol/gl! Hellry David Thoreau, thèse, University of Chicago, 1985; et Ca therim:,
L. Albanese, Nature Religioll il/ America. From tllC' Algollkiml lmiialls to tltc Ne,t l
Age, University of Ch icago Press, Ch icago, 1990.
19. Rudulf 8ahro, Wa11llSi1/1I mit Methode, Olle u. Wolter, Berlin, 1Y82, p. 55.
20. Carl Amery, « Progressismus und Konserva tismus », in Vorgiil/se, 1974,
4, p. 30.
21. Thomas Keller, Les Verts allemallds.Ullcollscl.l.ntislllcaltc/.IIlltif.
L'Harmattan, 1993, p. 10. Signa lons aussi que la revue néoconservatricc alle-
mande 5clteidewcgc, fondée par Friedrich Georg Jünger et l'industrit'l Max
Himmelhebe r, a été l'une des premières à publit'r des articles ant inucléaires
d'Erwin Charga ff, Heinrich Sc hipperg~s, Jürgen Dahl et Ha ns Jonas. Dans les
années 1970, la «question niltionale » a fait l'ob jet dl' débats particulièrement
intéressants dans les milieux de gauche et d'extrême gau che, notamment à
l'initiative de Rudi Dutschke, Thomas Sch mid, Peter Brandt, Herbl'rt Ammon
et Henning Eichberg. À la même epoq ul', l'un des plus célèbws autl'urs écolo-
gistes, lui~ même dissident des CrlÏ llell, He rbe rt Gruhl (1921-1993), n'hésitait
pas à renvoyer aux travaux des conse rvateurs Ernst Forsthofî t!I Hans Freyer
pour illustrer sa critique du libéra lisme (Eil/ Pltllld wird Sf.'pliilldd, S. Fischer,
Frankfurt, 1975). Cf. Alain de Benoi st. « Herbert Gruhl et les "Verts" alle-
mands .), in EUments, janvier 1Y94, p. 12-13. En mai 1993, les Verts allemands
ont fu sionné avec Bündnis 90, organisation issu e des com ités de citoyens qui
avaient animé dans l'a ncienne RDA un mouvement populaire hustile au
régime communiste. « Après la fusion des Verts de l'Ou~sl et de la formation
allemande Die Grünen-Bundnis 90, écrit Thomas Keller, les Vl:'rts so nt encore
S UR L'ËCOLO<';1E 1 127
moins ~ocial i :-: I l'~, I ('~ éco logis tes I..'st*allema nds introdu isant unL' pensée qui
rappclk' le con!'CrvatÎsmc des valeurs. Celle forœ pol itiq ue a d e' bonnt.."$ chanCt.-'S
dt: s' in crust er dura blemL'nt dans !il no uvelle' AlIemélglll! » (VI'. à /., p. 229).
22.jaclI1ll'S Julliard, "L1 civ ili s<l lion du chômage», in U' NOllvd Ob:>t'rlmtl'!/r,
Il mars 1993, p. 57.
23. Co rnél iu s Castoriadis, Le NOIl7,1d Obst'rvtltcur, 7 mai 1992, p. 102.
24. And r ~ GOIL, .. L'éco logie POlitilluC enlre e xpc rlucralie ct autolim ita-
tion » , i n AC/lIt'l Mnrx. 2'- sernl..'strc 1992, p. 26.
25. Co rmHius C<lslo ritldi s, "1'_d t.
26. Dom iniqu C' Bourg, « Dro it s de l'homme e t éco logil' ". in Esprit,
octobrl:! 1992, p. 80. L'auteur p réc i ~':.( Le nélz isrne, c n effe t, re vendiqu ait ha ut
l' t fo rt l' hé ritage techni(]u e e t scientifique de la modern ité. Il se proposait
sculement, s i je puis dire, de le déba rrasser de son corrélat humani ste c t ratio-
na liste hé rité des Lumièn.~e t de la Révolution (r ança i ~ ( ... J Q uel le llu 'ait é té
la rcvcnd iciltion de radi ca lité d e la critiqu C' marxiste d e la société bourg('Oi:-:e,
ce ll e~ci n' introd ui sa it au cun e sol ution de continuité a u ~i n de lil tradition de
pen ~e occi dentale " (i/Jid.l.
27. Do minique Bourg, (( Que ll e écologie politi que? », in TraJlSll('rsn!t·s
sâl'llœ/culture, juill e t~ ao ût 1993, p. 14.
28. Re né l'a sse l, « Écono mi e c l e n viron nement » , in Ellj{' ux~L('s Échos,
mai 1992, p. 95.
29. Miche l Serres, Le Tit'rs ~ illsfrlli/, François Bourin, 1991, p. 166.
30. Da ns œ tte optique, cf. Re'né Pas.-;et, L'écollomiquc et le vivall t, Payot,
1979; N icho las Georgescu·Rocgen, The EI/trol)}! Lnw awl the Eeol/oll/ie Proœss,
Harvard University Press, Cambridge, 1971, et Demain la déeroisslII/Ct'. Entropie-
écologie-écol/olllie, Pierre-Marcel Favre, Lausanne, 1979. Cf. aussi l'ou vrage du
Commissariat au Plan préfacé par Christian Stoffaës, L'Écol/omie ff/CC li l 'écologie,
Découverte, 1993.
31. Cf. Ernst Friedrich Schumacher, Sma/l is Bef/uliju/, Abacus, London.
1968 (trad . fr. sous le même titre: Seuil, 1973, rééd . 1979).
32. « ... III/d wt'hrd ('ucll tiiglicl! .. . Bo"" - dll griil/es Tag eblle/I, Mohn,
G utcrsloh, 1984, p . 72. Cf. aussi Pe te r Sioterdijk, VcrSIITl'ehl'II au! deutscll. Rel fe
über dns âge,,!.' umd, Suhrkamp, Frankfurt l M., 1990.
33. Andr6 Gorz, op. cil . p . 18.
34. Cf. Dominique Allan Michaud , L'Ave ll;r de la société alternative,
L' Harmattan, 1989 ; Jonatha n Po rritt, Seeillg Gree". TIIe Po/itjcs of Ecolo.'~y
ExplailJ!.'d, Basil Blackwell, Ox fo rd, 1984; Frithjo f Ca pra e t C. Spretnak. GTI?el/
Polities, E.P. DuUon, New Yo rk, 1984; R. Robe rtson ,( Th e Globalization
Paradigm : Thinking Globall y ", in D.C. Bromley (ed .), Re/iglOU f/ ud 1111.' Social
Order. New Ot'Velopmellts ill Theory and Research, JAl Press, G reenwich. 1991.
35. À ce suje t, cf. notamment Hors t Zillesscn, "Die Mode rnisierung der
Demokratie im Zeichen der Umwe ltprob lematik ", in H. Zi lle~ sc n , Pe ter
C. Dienel ct Wendelin Strube lt (Hrsg.), Die MOIit'fllisienlllS lfer Dt'lIIokratie.
128 A L A IN D E B ENOIST
*
SUR L'ÉCOLOCIE Il 161
1. Le livre devaü être publié par la suite chez Faber & Faber, à Londres,
avant d 'être réédité par le d isciple et biographe de Stapleton, Robert Waller,
chez The Soil Association .
2. Cf. G unther Schwab. Da 7i/llz /lii / lit'm Tellfd, Adolf Sponholz, Hanover
,1958 (trad. fT., Ln IfnI/se IIl'CC Il' difliJIl!. Courrier du li vre, 1988); Barry Commoner,
L 'Cllcc rclr:/IICIIf. Problèmes de suroiL' cl/llli/ieu terrestre, Seuil, 1972 ; Barbara Ward,
NOlis /l 'allOns ql/ ' lim' Tl.!rre. Dcnoël, 1964; rééd. 1971; Evclyn G. Hutchinson,
Till: Ecologicnl nmkr and III!! Evolutiollary Play, Yale Un i ver~ ity Press. 1965;
Rachel Carson, Si/cn t Sprillg, Houghton Mifflin, Bos ton, et Riverside Press,
Ca mbridge, 1962. Cf. a ussi Jea n Dors t, Amui qlU' IIalllrl' mt'lIre, Oelachaux e t
N il.~ l lé, 1965, lc't Ln Natu re dé-lIarllréc, Seuil, 1970; Berna rd Cha rbonneau, Le
II/rdilf 11e Baby/ollc, Gallimard, 1969 (rééd. Encyclopéd ie des nuisances, 2002).
3. Le terme d ' (, en vironm'ment .. e;t à l'origin...· un a ng licisme pour dési-
g ne r le ,. milieu naturel ...
4. En Allemagne, celle périudtc' l'st all~~ i celle d u " renversement de
hmd ancc» (7i.'llIlcl/!Wt'IIIIl') in<luguré par un célèbre coll CkluC organi$é à Munich
cn 1974, llui s'es t traduit piH un " . 'rlain rClloun~a u du conservatisme autour
d'auteurs comm\:' Helmut Schdsky, Roix.·rt Spilcmann.. Herm,mn Lübbe, Günter
Rohrmoscr, Odo M.ullu.uJ, Gl' rd-Klau s Kalil'nbru nncr, ch:. ct. Clemens von
Podl.'wils, Tt'J/dt'J/ZW('/IIh'?, KlcU-Cotta, Stuttgart, 1975.
5. William F. Baxtc r, P(,0l'/c or P~IlS "i,, ~. TIll' Ci/SC for O"I ;II/al Pollu /ùlII,
Colu mbia Univers ity rrL~S, N('w York, 1974 ; John A. Livingston, " Ethics and
Pros tht!tic~ >l, in Philip P. Hanson (cd .), EI/vinmlllt'Ilta/ Etl/ie:::. PllilosopliiC/l/ mul
Policy Pa:::pcdù/l'S, Ins titut!.! for th!.: Humanities, Burnaby, 1986.
6. ASile Niless, " The Sha!low an d th ..., Dccp, Long-Range Eco logy
Movemcnt. A Summary)', in II/I/lliry, 1973, 1, p. 95-100.
7. Haroun T,lzieff, « Plaidoyer pou r une écologie res pOllS<\bl~ ." in Hori:OIIS
/WJfllt.'al/X, nüvembr~ 1992, p. 4-5.
8. Cf. John Pas."illwrc, M llII's Rl'::po" sabililyjor M III/re, Duckworth, London,
1974.
9. Cf. Alain Madelin, «Quelques sa ins principes d '~'Co l og i e Iibérille )" in
Ligl/l':: Ile JOli/l, 3, 1992, p. 17-30.
10. Murray Ro thbard, " L' État contr!.! l'cnvironncm~nb,, in Libaa/ia,
août 1992, p. 14.
'11 . Alai n Laurent, «Oc l'écolâtric.l u néoanimisrne ,), ii/ill. p. 40.
12. Aiouton~ que, par Ildture, tous les biens nc sont pas appropriables. La
pri va tisil tion des océilns, notamment, appanlÎt comme une h ypothè~ plutôt
funambu lcSl)U e dès l)U C l'o n prend conscil.'ncc de l'ex istence des courants
marins. )~cmarq u ons 'lus."i l)Ue les libéra ux, l)ui défini $...-;ent traditionnellement
l'<lctivil"é éconllmillue comme une luite contre la rm-eté, ont appa remment le
166 ALAIN DE BENOIST
plus grand mal à intégrer dans leurs raisonnements la notion d'une limita-
tion des ressources naturelles. Et que leur cri tique des « équilibres naturels"
ne les empêche pas d'adhérer à une théorie de la « main invisible" qui postule
qu'une société atteint son état optimal lorsque rien ne vient faire obstacle à
son fonctionnement «spontané ,),
13. Aldo Leopold, « The Land Ethic '>, in A Sailli COUllty Almanach, Oxford
Univers ity Press, New York, 1966, p. 217-241.
14. On peut en ce cas parler d e conservation de J' «humanisme,> à l' inté-
rie ur même de la visée anti-anthropocen trique. Cette distinction a été souli-
gnée notamment par Guillaume Bourgeois qui, dans sa cri tique des erreurs
d'interpré tations commises par Lu c Ferry à propos de la pensée de Hans
Jonas, écrit : (, On peut définir par humanisme une doctrine ou un système
philosophique qui affirme la valeur d e la personne humaine et qui vise l'épa-
nouissement d e celle-ci [... J. L'anthropocentrisme peut être défini comme une
doctrine qui fait de l'homme le centre et la fin de tout. Contrairement à l'hu-
manisme qui va lorise J'homme en tant qu'homme, l'anthropocentrisme valo-
rise l'homme par rapport à la to talité à l'intérieur de laquelle il vît, c'est-à-dire
en l'opposant à cette totalité». L'anthropocentrisme situe donc l'homme ,( d ans
un monde qui n'a plus aucune valeur en soi, si ce n'est celles qui sont s uscep-
tibles d e servir les illtérêts 1111l11aills » ( •• L'écologie, une responsabilité huma-
niste? », in Esprit, décembre 1993, p. 179 ). L'erreur de Luc Ferry est de ne pas
comprendre que Jonas affirme '( tou t s implement qu 'une humanité digne de
ce nom doit étendre sa ft."'Sponsabilité au-delà de l'homme lui-même, c'cst-à-
dire respecter son envi ronnement en tant qu' il fa it partie de son humanité»
(ibid. p. 178).
15. C f. sur ce po int Pau l W. Taylor, Respect for Nature . A Theory of
Envirollmelltal EO,ies, Prince ton University Press, 1986; Chri stopher Stone,
Earth fIT/d Other Ethies. Tlle Cas/.? for Moral Pluralism, Harper & Row, New York,
1987.
16. Det>p Eeology. Livillg as ijNature Mattered, Peregrine Smith Books, Salt
Lake Ci ty, 1985, préface, p. lX. Sur l'Écologie p rofonde, cf. aussi Bill Devall,
«Th e Deep Ecology Movemen t », in Naturnl Resourœs JOl/mlll, av ril 1980, p.
299-322; L.P. Hinchm an et S.K. Hinchman,'i " Deep Ecology" and the Revival
of Natural Right », in Western Politieal Quarterly, 1989, 3, p. 201-228; Michael
Tobias (ed. ), Deep Eeology, Avant Books, San Diego, 1985; Alan R. Drengson,
«A Critique of Deep Ecology ?,), in Brenda Almond et Donald Hilt (cd. ), Applicd
Philosophy. Morais Metaphys ics ill COlltemporary Deba t"., Routledge, London,
1991. Sur le mouvement écologique aux t:tats-Unis : Philip Shabeco ff, A Fieree
Green Fire. The AmerieaJl Environmelltal Movcmellt, Hill & Wan g, New York,
1993.
17. Giovanni Filoranno, « Métamo rphoses d' Hermès. Le sacré ésotérique
d't:cologie profond e », in Danièle Hervieu -Léger (éd .), Religion et écologie, Cerf,
1993, p. 140.
SUR L'ÉCOLOGIE 11 167
18. Dom ini llu l! Bou rg, "D roits d \..· " homme e t éco log ie», in E:iprit,
octo b n..', J 992, p. 81.
19. Am\:.' NaL's~, SeU:Rl'lIlizIIIÎtlll, Ali Efolf)gi~'nl Al'pnltldllO Bâllg;1I Ille! World,
Keith Memori al Lectu re, Murdoch University Press, 1986. Du même auteur :
"The Shnllow a nd thl! Decp, Long-Ra nge Ecology Movl!ment », op. cit.; «A
De fe ne\,.' l) [ Ihl' DI,.~p Eco!ogy Muvl,.' mcnt » , in EIIl'i rol/lIIl'lItal Ethics, a uto mne
11)84, p. 265-270; .. The Deep Ecology Movemen t. Sorne Philosophieal Aspects »,
in PlliloXlplliml lllqlliry, 1986. p. 1-1 ;« The Dt.'t!p Ecolog)' Moyemcnt », in S. Lupov-
Foy (cd .). Problcm s tljJ/ltcmufiOlIllI j usfiœ. Wcstv iew, Bo ulder, 1988. pp. 144-148;
Ec%gy, COI/mil/IIi/y nl/d L~frsty/c, Ca mbridge Uni versity Press, Cambridge, 1989;
" Huit Ihi:.'scs sur l'Écologie profo nde », in Krisis, Sè ptembre 1993, p. 24·29.
20. " Q uand o n est dans un pa rfa it é ta t de réalisatio n d e soi, écrit AJa n
R. Drc ngson, o n fa it s po nta né ment cc llui est écologique me nt harmo nie ux c t
socia[t;>ml.'nt béné filJUI.'» (01" Ô I . p. 45). Certa ins a uteurs tro uvent d 'a illeurs
q ue J' .Ëcologic profond e ne va pas enco re assez loin d ans cette direction, tel
Henry Skolimowsk.i, qu i voudrait la voir sc d o te r d ' une véritable cosmologie
e t même d' u ne escha to logie d ' inspira tio n te ilha rd o·bergson ienne. C f.
H. Skolimowski, Eco...pllifosoplly. Dt'sigl/ÎlIg Nc:w racties for Livilrg, Marion Boyers,
Lond o n, 1984; Ecv·rfœology. Torunrd Rc/igio l1 fàr Qur TiI",:s, Eco·PhHosophy
Centre, Ann A rbor, 1985; " EccrPhilosophy and Deep Ecology .., in TIlt' Eco/agist,
1988, 4·5, pp. "124· 125, avec une répo nse d' A rne Naess, « Deep Ecology a nd
Ultima tc PremÎses», ibid. p. 128· 131-
21. Pa rmi les sig na ta ires fig u rai en t He nri A tla n, Marc Augé, Raymond
Bar re, Pie rre Bourdie u, Henri Ca illavet, Fra nçois Dagogne t, Gérard Debre u,
Umbt!rto Eco, Fra nçois Gros, Eugène Io nesco, He nri Laborit, He rvé Le Bras,
Wassil y Lcontie ff, André Lichnerowitz, Linus Pa uling. Jean·C1aude Becke r,
Jacques Ruffié, Jo nas Schalk, Evry Scha tzma n, Lio ne l Stoléru, Haroun Taz ie ff,
Elie Wiesel, Etienne Wolff, etc.
22. C f. La Rccherô/(', d écembre 1992, p . 1434·1435. Po ur André Langancy,
l'A ppel de Heide lberg a sim p lement pris prétexte de certa ins excès de l'éccr
logisme « po ur a pporte r un soutie n inconditio nne l a u libé ra lisme sauvage e t
à la m ai nmise du système ind ustriel sur la science c t l'éducatio n » (.. La cécité
absolue d ' une bande d ' autru ch ~s", in Libération, 12 juin 1992, p . 5). «Je pense,
ajo ute Vincent Labey rie, p ro fes.... eur d 'écologie, q ue la polémique a uto ur de
l'A ppe l de Heide lberg résulte de l'imprégna tio n de la pensée moderne par
le positi visme a vt..'C l'adoptio n d u postula t p roductiviste de Jules Ferry, no n
seule me n.t par les sociétés du capitalis me privé triomphant, m ais aussi par
les pays à capitalis me d' Êta t .. (II Scie nce e t prog rès», in M, d écembre 1992,
p.61).
23. Les expe rts a tte nde nt pour 2025 de 7.5 à 9,5 millia rds d ' habita nts sur
Te rre. con tre e nviro n 6 millia rds aujo urd' hui. Les prévisio ns restent to ute fois
difficiles dan s la m esure où l'on ne connait to ujOUn:i pas exactement les condi·
lio ns d<l ns lesquelles survient la " tran sitio n d ém ographique .. qui. de puis
168 AL AIN DE BENOIST
1965-1969, a déjà produit d es d écélé rations bien réclles. y compris dans des
pays comme l'Ind e, le Brés il , ]' Algérie, lïndo nésie, le Mexique ou l' Iran .
D'autre pa rt, s i la relation entre croissa nce démographique et dégradation du
milieu naturel est certaine. ellc est a ussi relative : ces sont les pays riches, où
le taux d e na talité est le plus faible, qui sont actuelle me nt les p lus gros pollueu rs
(et aussi les p lus pollués).
24. «L'écologie, nouvel âge de l'impérialisme ou véritable chance de déve·
Jappement ?». in L'l vél/cmell t europée/l. septembre 1992, p. 197· 199.
25. l b;d. p. 205.
26. Alain Laurent, "De l'écolâtrie au néoa nimismc.), op.cil., p. 24.
27. Marc Fornacciari. c. L'écologie o u la pensée 90 », in Com mclltaire, prin-
temps 1993, p. 172.
28. Haroun Tazieff, «Pla idoyer pou.r une écologie responsable .., in Horizol/s
I/ouveaux, novembre 1992, p . 4·5.
29. Mircea Eliade, Ln fl ostalgie dt'S origillt'S. Méthodologie et histoire des reli·
giolls, Gallimard, 1971, p . 112.
30. Mircea Eliade, u Sacré el Je Profallt', Gallimard, 1%5, p. 101 .
31. «Tu ne laissera pas en vie la magicienne)) (Exode 22, 17).
32. L'homme devie nt ((ét ranger sur la Terre )) (Psaume 119, 19).
33. Cf. Jeremy Cohen, (( Be Fertile al/d I/lcrease, Fill the Ear/h and Ma ster ft !t.
The Allcient and Medieval Career of (1 Biblieal Text, Cornell Un iversity Press,
Ith aca, 1989, qui retrace de façon ex trêmement é rudite tou te la
WirkuII8sgeschichte d e ce célèbre verse t.
34. Éric Smilévitch (éd.), uço"s des Pères du mOlJ/ie. Pirqé Avot et Avot de
Rabbi Nathall, Verdie r, Lagrasse 1983, p. 41.
35. Ca therine C h alie r, <, L' alliance avec la na ture selon la traditio n
hébraïque», in Danièle He rvie u·Léger (éd.), Religion ct écologie, Cerf, 1993,
p. 17. Du même auteur, d . L'Alliance avec la natu re, Cerf, 1990.
36. Ibid., Cf. a u ssi Steven Schwarzschi ld, (, The Unnatural Je w », in
ElIvirollmClltal Ethics, hiver 1984, p . 349-362, qui caractérise le judaïsme comme
«refus de la nature )). Pour un point de vue ca tholique assez voisin, d . Antonio
Cianciullo, Alti cOlltro tlatllra. La salvezza ,Iell'ambiellte e i suo; fals i profe';,
Feltrinelli, Milano, 1992.
37. « Les racines his toriques de notre crise écolog ique », in Krisis,
septembre 1993, p . 66·67. Première publication : « The Historica l Roots of Our
Ecologieal CrisiS >l, in SÔ(!IJce, 1967, p. 1203--1207, texte repris in Lan G. Barbour
(ed.), Western Man (/Iid Enviro1lmental Et/lie. Attitudes TOUlard Nature and
TecJmology, Addison·Wesl ey, 1973, p. 28--30. Une autre tradu ction française a
été publiée dans le livre de· Frankie A. Schaeffe r, La pollution et ln mort de
l'homme. Un point de vue chréliclI sur l'écologie, 2~ éd ., Ligue p our la lecture d e
la Bible, 1978.
38. Ibid. p. 67. Cf. aussi Daniel Worste r, Les piolilliers de l'écologie. Une histoire
d,'S idées écologiqlles, Sang de la Te rre, 1992.
SUR L'ÉCOLOCIE Il 169
39. René Dubos, Les Dieux de l 'écologie, Fayard, 1973, pp. 116-120. Cf. aussi
Robert Gordis, «Judaism and the Spoliation o f Na ture », in COl1gress Bj~Weekly,
2 avril 1971, pp. 9-12 ; et surtout D.L. Eckberg et T.J . 8tocker, .. Varieties of
Rdigious Involvement and Environmental Concerns. Testing the Lynn White
Thesis», in JOl/rnal for O/{: Scicllfific StUl1y of Religion, 1989, 4, pp. 509-517.
40. Dominique Bourg (éd .), Les selltimellts de la mHure, Découverte, 1993.
Cf. a ussi Danièle He rvieu-Légcr (éd .). op. cil .; Pierre Chambat, «Nature, reli-
giosité et écologie », in Esprit, octobre 1993, p. 188-193; et L'écologit?, nOspécial
de Commullio, mai-juin 1993.
41 . Mircea Eliade, Frag lll cilts d ' lll1 jOllrl/al l , 1945-1969, Ga llimard, 1973, p.
302, 328 et 402.
42. Michel Serres, Le Tiers-il/stmil, Fnmçois Bourin, 1991, p. 180.
43. Jean-Marie Ro ua rt, (( Menace », in Le Figaro littéraire, 3 décembre 1993,
p . 1. (, Selon Drewermann, ajoute Claude Ja nnoud, le christianisme n'a jamais
voulu revenir ~ur ses pré tentio ns a nth ropocentristes. Cela explique le mépris
pou r les a utres t:.!Spèœs v i va ntt.~ cons id é r~ comme d es objets corvéables à
merci parce que d épourvue: d 'immortalité » (ibid., p. 3). Cf. Eugen Drewermann,
Le progrès II/cll rlr;cr, Stock, 1993; et De l ' immortalitll des (mimaI/x, Cerf, 1992.
44. Lynn While Jr., \1/1. àl., p. 71.
45. Cf. no tamment S i ~ rid Hunke, EI/ropas all/tere Rd;giol/. Die Überwill-
dlm g der rc/igi{jsell Krisl', Ecun, Düsseldorf, 1969 (trad. fr.: La vraie rdigioll dl'
l'Europe. Ln foi Itt'S «1I(lraù/If(,:'>-, La byrinthe, 1985); H.J . Werner, Ein s mif der
Nalur. Mt'lIsd, IIIIIt Natur bd Fra ll z pou Assisi, Jakoll 801l1l/t', A lberl Schweitzer,
Ti.:iII/Ord de Clwrdill , C H. HI..'ck. Mün che n, 1986 ; Raou l Vaneigem, Le Mou l.Iemelll
du Libre- Es~'rÎl, R a m ~"y, 1986; e t Ln risislill/cc 111/ dlfis tinll isJ//c. Les I1énlsies, des
origil/cs au XVIIfo" si2dt', Fnya rd , 1993 . En Allemagne, l' influence de Maître
Ecka rt ~ ur un écologi~te comme Rudolf Hahro es t p<1rticuli~remcnt nette .
46. Giovanni Filoralllo, " Mé tamo rphoses d ' He rmès. Le sacré ésoté rique
d' tcologie profundl..' », in Danièle Hervieu- Léger (éd .), op. cil., p. 138.
47. Cc n'est sans doull' pas un hasa rd ~i le condle {lui, au V" siècle, proclama
la Vierge Ma rie « merl:' dl.' Die u », se tint à Ephè!>e, ancien centre du culte de
la déesse Artémis.
48. Jean V i a~c, Li' Tiers Es/mec. Essai slI r ln IIIIIl/re, Méridicns-Klincksieck.
1990. Du même a ute ur, cf. a u s~i "Protestante, la na ture? ", in A. Cadoret (éd.),
Prolectioll rit' la I/alllre: histoire el idéologie. De la lIalu n' fi l'ellvirOIl/WI/Il'III,
L'Harmattan, 1986.
49. Cf. Françoi s-Georges Dreyfus, " Écologie et reli gion », in Ln Revue poli-
tique illrlépclld(l/lte, st!ple mbre 1993, p. 23-27.
50. L'opposition entre le No rd et le Sud de l'Europe quant à l'attitude
envers la nature (ou e nvers les a nimaux ) a souvent é té rapportée à des diffé-
re nces de m!;;'ntalité ou dt.' sensibili té. Certains Méridionaux moquent volon-
ti e r~ la .. sens ible rie » ct la "zoophilie» des éco logistes du Nord , e n le ur
opposnnt des traditions d" cha.s~ p rod uctriœs de conviv ialité rurale el néa n-
170 ALAIN DE BENOJSf
57. J acq uc~ G rÎncvil ld, "Une éco logit:' très subjective», in TnllIsvcrsalrs
sâc/l cdmltlln:, n° 18, p. 13.
58. Daniele Herv ie u-Léger, op. fit., p. Il.
59. René Dubos, Les Diellx ,fi.' /'écofogù', op. cil., p. 20. Le titre original du
livre est A God Witfli" ( .. Un Dieu inl ~ rü.' ur .. ).
60. Rupert She ldrake. L ' ÂIllt' dl'ln lili/Urt', Roche r, 1992. p. 225.
61. LI! Cou /nit l/tItl/ rd, vp. cil ., p. 81.
62. Michel Serres. u' Tias-il/sl ruil, op. cil. p. 181.
63. Michel Serres, ;/lÎlf. p. 229-230.
64. LI;' mot" pollution », à l'origine, appart"ient lui-même à la langue sacrée,
et plus précis~ ment au latin ecdésiasUque.
65. «Spirituelle Gemeinschaft aIs soziale Intervention », in Jockel et B. Maier
(Hr.->g.), Radiknlitnt im Heiligellschcill, Herzschlng, Berlin, 1984. Cf. aussi Erich
Fromm, ZI?II~Bllddh is l/lll S IIm( PSyclWtllllllyS/!, Suhrkamp, Frankfurt, 1970.
66. Peter Sio terdijk, C,it iqll~ de ln misoll cyll iqll~, C hristia n Bo urgois, 1988;
et EurotnoislIIlIs. Zur Kritik der pofitisclJell Killctik, Suhrkamp, Frankfurt, 1989 ;
Han:-: Blumenbcrg, Arbdt mil Mytho:-, Suhrkamp, Frankfurt, 1979.
67. Hans Peter Ouen, T,numuit . üba die Grell'ZC zlVischell Wildllis und
Z ivilisntioll, Suhrkamp, Frankfurt, 1978 e t 1985.
68. Manon Ma ren-Crisebach, P/lilosophie des GrUI/CII , Olzog, München,
1982, p. 102.
69. Michael Ende, MOIllO, K. Thienema nn, Stuttgart 1973 (trad . fr.: MOlllo
ol/la mystérieuse histoire des voleurs de temps et de l'enftlltt qui a rel/du aux hommes
le temps volé, Hachette-jeunesse, 1988); Sten Nadol ny, Die EI/tdecku/lg der
Ltlllgsamkeit, R. Piper, München, 1985.
70. Daniele H erv i e u~Léger, op. cil. p. 10.
71. Hans Jo nas, Libératioll, 12 ~ 13 d écembre 1992, p. 32.
72. Lamarck, Système alla/y/iqul? des cOllllaissQllcCS positives de l'homme, 1820.
73. Michel Serres, Le Coutrat lIatljrel, op. cit. p. 53.
LA NATURE ET SA « VALEUR INTRINSÈQUE "
•
Il ne fait pas de doute que le défi écologique implique
une réforme de notre mode de pensée, et notamment
l'avènement d ' une pensée plus globale, plus « reliante »,
moins <<insulaire » - moins anthropocentrique si l'on y
tient. Mais on ne doit pas tomber pour autant dans l'excès
inverse, qui consiste à croire que le meilleur moyen d'em-
pécher l'homme de se poser en sujet souverain de la Terre
est de nier sa spécificité et de le « dissoudre » dans le
vivant, en ne le regardant que comme une entité natu-
relle parmi d'autres. L'Écologie profonde verse dans ce
travers quand elle prône un biocentrisme égalitaire ou
réductionniste, ou encore quand elle interprète l' unité du
monde comme simple identité, sans voir que dans une
véritable conception holiste, le tout est toujours struc-
192 ALAIN DE BENOIST
1. Holmes Roiston IV, Et/ virot/meu tal Ethic::;. Duties to ami Values ill Ille
Naturaf World, Temple, University Press, Philad elphia, 1988, p. 1-
2. Giffa rd Pinchot. Breaking New Ground, Island Press, Washington, 1947,
p.325.
3. Aldo Leopold, Cc The Land Ethic », in A Sand Cou illy Almanach, Oxford
University Press, Oxford, 1949; rééd. New York, 1966, p. 240.
4. L' un des premiers li vres publiés sur le sujet se situait dans le cad re
d'un d ébat juridique s u r leq uel la Co ur s uprême eut à se prononcer :
Christopher Stone, Should Tree s Have S tanding? Toward Legal R ights for
Natural Objects, William Kaufman, Los Altos, 1972. De nombreux aut res
essais parurent ens uite, n o tamme nt ceux d e John Passmo re, Man 's
Responsabilily for N ature. Ecological Problems atld Western Traditiolls,
Duckwo rth, Londo n, 1974; Peter Singer, Allimal Liberatioll . A New Etll icfor
Qur Treatmf llt of Allimals, New Yo rk Review ~ Rando m Press, New York,
1975 (trad. fr.: La libéra tion an imale, Grasset, 1993); David Ehrenle ld, The
Arrogmlcf of Humallism, Oxford University Press, New York, 1978; Norman
Myers, Til e Sin king Ark, Pergamon Press, Oxford, 1979, etc. Pour une di scu s ~
sion d étaillée, cf. Rod erick Frazier Nash, Tllf Rights of Na ture. A History of
Elluiromnentni Et ll ics, Unive rsity of Wisconsin Press, Madison, 1989. Cf.
aussi quelques uns d es articles les plus significa tifs parus durant celte
période d ans la revue EnvirOlllllelltal Elhics : Ch arles H arts ho rne, « The
LA NATURE ET SA «VALEUR INTR1NS~QUE» 197
qui serait moins satisfaisant sans elles. U déduit ensuite l'obligation morale
d' une recherche conséquentialiste de maximisation : une action serait mora-
lement nécessaire quand elle maximise la quantité de valeur intrinsèque d 'un
objet donné. Le problème reste toutefois entier, car on ignore ,mr rapport à quoi
on pourrait juger qu'une propriété ajoute ou non de la valeur. Elli ot précise
d'ailleurs que les propriétés additives de valeur n'ont pas besoin d'être des
propriétés intrinséques d e l'objet auquel e lles ajoutent de la valeur, mais
qu'elles peuvent a ussi bien ê tre relationnelles.
11. D. Woster, Nature's Ecotlomy, Cambridge University Press, Ca mbridge.
1985, p. XI.
12. Respect for Nature, op. cit.
13. Hulmes Rolshon, Ellvirolllllelltal Ethics, op. cit. Cf. au ssi «A re Values
in Nature Subjective or Objective? ", in Ellviromnelltal Etllies, 1982, p. 132-149
(texte repris in Philosophy COtie Wild, Prometheus Books, Buffalo, 1986).
14. J. Baird Callicott, 1" Defrll5t of the ulI/d Ethic, op. cil. Cf. aussi «Non-
Anthropocentri c Value Theo ry and Environmental Ethics », in Amcrictl/l
Philosophical Quarter/y, 1984.
15. Paul W. Taylor, I<Are Humans Superior to AnimaIs and Plants? >, in
Erwiromllelltal Ethies, 1984, p. 151.
16. Cf. J. Baird Callicott, (, [ntrin sic va lue, Quantum Theory, and
Environmental Ethics», art. d t. p. 257-275. Sur Callicott, cf. aussi Jim Cheney,
« lntrins ic Value in Environmental Ethics. Beyond Subjectivism and
Objectivisml>, in The MOli ist, avril 1992, p. 227-235.
17. J. Baird Callicott, 111 Defellse of the ulI/li Etllie, op. cit., p. 170.
18. Ibid., p. 133. Cf. aussi} . Baird Callicou , «Jus t the Facts, Ma'am .., in Till.'
E"virollmerllal Professiollal, 1987, p. 279·288; et (c Rols ton on Intrinsie Value. A
Deconstruction ••, in Euviroumen ta/ Etllics, 1992.
19. Cf. à ce sujet Eugene C. Hargrove, FOtllldatiol/s of Envirollmeuta/ ·Ellrics,
Prentice-Hall, Englewood Cliffs 1989 ; et c< Wea k Anthropocentric Intrinsic
Value», in The MOllist, avri11 992, p. 183·207.
20. Cf. John O'Neill, op. cit. pp. 119-137; Tom Regan, « Dot..'S Environmental
Ethics Rest on a Mistake?., in The MOllis f, av ril 1992, p. 161-182.
21. Cf. H.J. McCloskey, Ecological Et/lies n"d Polities, Rowman & Littlefield,
To towa, 1983; Anthony Weston, cc Between Means and Ends», in The MOllist,
.vrill992, p. 236-259.
22. G. E. Moore, Principin Ethicn, Cambridge University Press, Cambrid ge,
1903.
23. Hans Kelsen, Allgemei,.e Tllt'orÎe der Norme,., éd . par Kurt Ringho fer et
Robert Walter, Manz, Wien, 1979.
24. Michel Villey, Philosophie du droÎt, vol. 2 : Les II/oyms du liroit, Dalloz,
1984, p. 129-130.
25. Hans Jonas, Le Pri"cipe responsabilité. Ulle éOIl'que pOlir ln cillÎlisn tioll teeh·
lI%giqUt', Cerf, 1990, p. 188.
LA NATL'RE ET SA « VALEUR INTRINSt.:QUE n 199
Couverture : DR
Prix : 16€
9 ISBN 978-2-846-08223-5