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Code du travail

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SOMMAIRE

TITRE I
Dispositions générales LOI No92020 DU 23 SEPTEMBRE 1992
page 1
TITRE II L’Assemblée nationale a délibéré et adopté
Des relations de travail en sa séance du 18 août 1992;
page 3
Le président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
TITRE III
Des conditions générales de travail
page 19 Titre I
TITRE IV
Hygiène et sécurité
page 30 Dispositions générales
TITRE V
Des différends du travail ART. L.1 La présente loi régit les relations de travail entre les
page 33 travailleurs et les employeurs exerçant leur activité profes-
TITRE VI sionnelle sur l’étendue de la République du Mali.
Des institutions professionnelles Est considérée comme travailleur, quels que soient son sexe
page 39 et sa nationalité, toute personne qui s’est engagée à met-
TITRE VII tre son activité professionnelle, moyennant rémunération,
Des organismes publics et des moyens d’exécution sous la direction et l’autorité d’une autre personne, physi-
page 46 que ou morale, publique ou privée, laïque ou religieuse,
appelée employeur.
TITRE VIII
Dispositions finales Pour la détermination de la qualité de travailleur, il ne sera
page 54 pas tenu compte du statut juridique de l’employeur ou du
travailleur.
Décret no96-178/P-RM du 16 juin 1996
portant application de la loi no92-020 du 23 septembre 1992 Les fonctionnaires, les magistrats, les membres des forces
page 55 armées sont formellement exclus de l’application des pré- CODE DU
sentes dispositions. TRAVAIL

ART. L.2 Les dispositions de la présente loi sont de plein droit


applicables aux contrats individuels en cours. Elles ne
peuvent être une cause de rupture du contrat ni entraîner Toutefois, le terme « travail » ou « obligatoire » ne comprend Page 2
la réduction des avantages de toute nature, individuels ou pas :
collectifs, acquis par les travailleurs en service à la date de 1. Tout travail ou service exigé en vertu des lois sur le
leur publication. service militaire obligatoire et effectué dans un cadre
ART. L.3 Au sens du présent Code on entend par entreprise une exclusivement militaire;
organisation de forme juridique déterminée, propriété 2. Tout travail d’intérêt public exigé en vertu des dispo-
individuelle ou collective, employant des travailleurs sous sitions législatives portant organisation de la défense,
l’autorité d’un organe investi du pouvoir de direction et création d’un service national, ou participation au
ayant pour objet une activité commune d’ordre générale- développement;
ment économique, destinée à la production ou la vente de 3. Tout travail, service ou secours exigé dans les cas de
biens ou à la prestation de services déterminés. force majeure, c’est-à-dire en cas de guerres, sinistres
• L’entreprise peut comprendre un ou plusieurs établisse- ou menaces de sinistres tels qu’incendies, inondations,
ments. tremblement de terre, cyclones, épidémies, épizooties,
• Chaque établissement constitue une unité technique famines, invasions d’animaux, d’insectes ou de parasites
composée d’un groupe de personnes travaillant en nuisibles et en général, toute circonstance mettant en
commun en un lieu déterminé sous une même autorité danger ou risquant de mettre en danger, la vie ou les
directrice. conditions normales d’existence de l’ensemble ou d’une
• Un établissement unique et indépendant constitue à la partie de la population;
fois une entreprise et un établissement. 4. Tous travaux décidés par une collectivité locale dans son
• L’établissement peut ne comporter qu’un seul tra- ensemble visant à des tâches d’intérêt direct pour cette
vailleur. collectivité et pouvant être considérés comme des obli-
ART. L.4 Le droit au travail et à la formation est reconnu à chaque gations civiques normales incombant aux membres de
citoyen. la collectivité à condition que la population elle-même
ou ses représentants directs se soient prononcés sur le
ART. L.5 Dans les entreprises les travailleurs bénéficient d’un droit
bien-fondé de ces travaux;
à l’expression sur le contenu, les conditions d’exercice et
5. Tout travail ou service exigé d’un individu comme
l’organisation du travail à travers les institutions représen-
conséquence d’une condamnation prononcée par
tatives des travailleurs.
une décision judiciaire, à condition que ce travail ou
ART. L.6 Le travail forcé ou obligatoire est interdit de façon absolue. service soit exécuté sous la surveillance des autorités
Le terme « travail forcé ou obligatoire » désigne tout travail publiques, qu’il soit destiné à des réalisations d’intérêt
ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine public et que ledit individu ne soit pas mis à la dispo- CODE DU
quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert sition de particuliers ou compagnies ou personnes TRAVAIL
de plein gré. morales privées.
Titre II ART. L.8 L’employeur délivre, à la fin de l’apprentissage, un certificat Page 3
constatant l’exécution du contrat.
L’apprenti, dont le temps d’apprentissage est terminé
Des relations de travail passe un examen devant l’organisme désigné après arrêté
conjoint du ministre chargé du Travail et de celui chargé de
la Formation professionnelle.
CHAPITRE I
Il est délivré à l’apprenti, qui a subi l’examen avec succès,
De l’apprentissage et de la formation un certificat d’aptitude professionnelle.

SECTION I SECTION II

Du contrat d’apprentissage De la formation et des stages

ART. L.7 Le contrat d’apprentissage est un contrat de travail de ART. L.9 Le contrat de travail, ou ultérieurement un avenant à ce
type particulier par lequel un employeur s’engage, outre contrat, peut prévoir une formation professionnelle en
le versement d’une allocation d’apprentissage, à assurer alternance ou en formation continue ou un stage. Les
une formation professionnelle méthodique et complète, objectifs et la durée de la formation ou du stage ainsi que
dispensée dans l’entreprise et éventuellement dans un la rémunération doivent être expressément indiqués.
centre de formation d’apprentis, à un jeune travailleur qui A l’échéance du terme de la formation le contrat de travail
s’oblige, en retour, à travailler pour cet employeur pendant se poursuit, sauf si cette formation n’a pas été concluante.
la durée du contrat.
Dans le cadre des stages les jeunes diplômés sans emploi
Le contrat d’apprentissage doit être constaté par écrit et peuvent se voir proposer un contrat de travail de type
un des exemplaires déposé à l’inspection du travail dans le particulier appelé « contrat qualification ».
ressort de laquelle se trouve le lieu de l’apprentissage.
Tous les contrats ou avenants susvisés doivent être consta-
A défaut du respect de ces deux règles de forme le contrat tés par écrit.
est considéré comme un contrat de travail à durée indéter-
Un décret fixera les modalités d’application du présent
minée.
article.
Les autres conditions de forme et de fond, les effets du
ART. L.10 Des congés non rémunérés d’éducation ou de formation
contrat d’apprentissage, les cas et les conséquences de
syndicale peuvent être accordés aux travailleurs sur leur
sa résiliation, les mesures de contrôle de son exécution,
demande. Ces périodes de congé sont assimilées à des
les allégements de charges sociales pour les employeurs CODE DU
périodes de travail effectif pour le calcul des congés payés, TRAVAIL
ainsi que les catégories d’entreprises dans lesquelles sera
le droit aux prestations familiales et le calcul de l’ancien-
imposé un pourcentage d’apprentis par rapport au nombre
neté du travailleur dans l’entreprise.
total de travailleurs, sont fixés par décret.
ART. L.11 Des congés de formation sont accordés aux travailleurs CHAPITRE II Page 4
désignés pour suivre des stages de formation ou de
perfectionnement compris dans le plan de formation Du contrat de travail
de l’entreprise dans laquelle ils exercent leur activité. La
durée de ces congés ne peut être imputée sur la durée SECTION I
du congé annuel et est assimilée à une période de travail Généralités
pour la détermination des droits des intéressés en matière
de congé annuel. Elle est également prise en considé- ART. L.13 Le contrat individuel de travail est la convention en vertu
ration pour le calcul de l’ancienneté du travailleur dans de laquelle une personne s’engage à mettre son activité
l’entreprise. professionnelle moyennant rémunération sous la direction
et l’autorité d’une autre personne appelée employeur.
Sous réserve de dispositions contractuelles ou convention-
nelles plus favorables et des dispositions réglementaires ART. L.14 Les contrats sont passés librement. Toutefois :
fixant les conditions de rémunération des stages à l’étran- 1. Un contrat de travail conclu avec un mineur n’est valable
ger, les salariés bénéficient, pendant la durée du stage du que si son engagement a été autorisé par écrit par son
maintien, à la charge de l’employeur, de leur rémunération père, ou, à défaut, la personne détenant la puissance
antérieure et des avantages qui y sont attachés. paternelle et s’il n’est pas soumis à l’obligation scolaire;
ART. L.12 Lorsque le travailleur bénéficie d’une formation ou d’un 2. Un décret pourra en fonction des nécessités économi-
perfectionnement professionnels entraînant des charges ques, démographiques, sociales ou sanitaires, interdire
supportées par l’employeur, il peut être stipulé que le ou limiter les possibilités d’embauche des entreprises
travailleur sera tenu de rester au service de l’employeur ou organiser des compensations en main d’oeuvre
pendant un temps minimum en rapport avec le coût de entre les régions.
la formation ou du perfectionnement professionnels, ART. L.15 Quels que soient le lieu de la conclusion du contrat et la
mais qui ne peut, en aucun cas, excéder quatre ans. Cette résidence de l’une ou l’autre partie, tout contrat de travail
convention sera constatée par écrit et sera immédiatement conclu pour être exécuté en République du Mali, est soumis
déposée à l’inspection du travail. Le travailleur qui n’aura aux dispositions de la présente loi.
pas respecté cette obligation sera tenu au remboursement
des frais engagés par l’employeur pour sa formation et Son existence est constatée, sous réserve des stipulations
son perfectionnement, en proportion de la période non de l’article L.26, dans les formes qu’il convient aux parties
travaillée par rapport à la totalité du temps minimum de contractantes d’adopter. La preuve peut être rapportée par
service souscrit dans la convention. tous moyens.
Le contrat écrit est exempt de tous droits de timbre et
CODE DU
d’enregistrement. TRAVAIL

ART. L.16 Le travailleur doit toute son activité professionnelle à l’entre-


prise, sauf dérogation stipulée au contrat.
Toutefois, il lui est loisible, sauf convention contraire, sage, du contrat qualification ou du contrat d’engagement Page 5
d’exercer en dehors de son temps de travail, toute activité à l’essai doit être considéré comme un contrat à durée
à caractère professionnel, non susceptible de concurrencer indéterminée.
l’entreprise ou de nuire à la bonne exécution des services
convenus. Sous-section II — Du contrat à durée déterminée
ART. L.17 Est nulle toute clause d’un contrat portant interdiction pour ART. L.20 Le travailleur ne peut renouveler plus de deux fois un
le travailleur d’exercer une activité quelconque à l’expira- contrat à durée déterminée avec la même entreprise.
tion du contrat. La continuation des services en dehors du cas prévu à
Toutefois il peut être stipulé d’accord parties qu’en cas de l’alinéa précédent constitue de plein droit l’exécution d’un
rupture du contrat de son fait, ou de licenciement pour contrat de travail à durée indéterminée.
faute lourde, le travailleur ne pourra, pendant une durée Les dispositions ci-dessus ne s’appliquent pas :
de six mois maximum et dans un rayon de 15 kilomètres
1. au travailleur engagé à l’heure ou à la journée pour
autour du lieu d’emploi, exercer une activité de nature à
une occupation de courte durée n’excédant pas une
concurrencer l’employeur en s’inspirant de méthodes ou en
journée;
utilisant toute information acquise dans l’établissement.
2. au travailleur saisonnier engagé pour la durée d’une
campagne agricole, commerciale, industrielle ou arti-
SECTION II
sanale;
De la nature, de la conclusion et de l’exécution du 3. au travailleur engagé en complément d’effectif pour
contrat exécuter des travaux nés d’un surcroît d’activité de
l’entreprise;
Sous-section I — De la nature du contrat 4. au travailleur engagé pour assurer le remplacement
ART. L.18 Le contrat de travail à durée déterminée est un contrat provisoire d’un travailleur de l’entreprise en suspension
dont la durée est précisée à l’avance suivant la volonté des légale de contrat de travail;
parties. 5. au travailleur des entreprises relevant d’un secteur
Un contrat de travail passé pour l’exécution d’un ouvrage d’activité dans lequel il est d’usage de ne pas recourir
déterminé ou la réalisation d’une entreprise dont la durée au contrat à durée indéterminée en raison de la nature
ne peut être préalablement évaluée avec précision, est de l’activité exercée par le travailleur et du caractère par
assimilé à un contrat à durée déterminée. nature temporaire de cet emploi. La liste de ces secteurs
d’activité ou de ces emplois est fixée par arrêté.
Un contrat dont le terme est subordonné à un événement
futur et certain, dont la date n’est pas exactement connue, Les conditions d’emploi des travailleurs susmentionnés et CODE DU
les modalités d’application du présent article sont fixées TRAVAIL
est également assimilé à un contrat à durée déterminée.
par décret.
ART. L.19 Tout contrat de travail qui ne répond pas aux définitions
du contrat à durée déterminée, du contrat d’apprentis-
ART. L.21 Le contrat de travail à durée déterminée doit être constaté Cette indemnité n’est pas due : Page 6
par écrit. A défaut d’écrit il est présumé conclu pour une a) dans les cas visés aux alinéas numérotés 1, 2, 4 et 5 de
durée indéterminée. l’article L.20;
Le contrat à durée déterminée ne peut être conclu pour une b) en cas de refus par le travailleur d’accepter la conclu-
durée supérieure à deux ans. Le contrat à durée déterminée sion d’un contrat de travail à durée indéterminée pour
conclu pour la réalisation d’un ouvrage déterminé n’est pas occuper le même emploi similaire assorti d’un salaire au
soumis à la limite maximale précitée mais, dans ce cas, il ne moins égal;
peut être renouvelé. c) en cas de rupture anticipée du contrat due à l’initiative
du travailleur ou à sa faute lourde.
Le contrat à durée déterminée ne peut être conclu pour une
durée supérieure à deux ans. Le contrat à durée déterminée ART. L.25 Il ne peut être mis fin avant terme à un contrat à durée
conclu pour la réalisation d’un ouvrage déterminé n’est pas déterminée qu’en cas de faute lourde, d’accord des parties
soumis à la limite maximale précitée mais, dans ce cas, il ne constaté par écrit ou de force majeure.
peut être renouvelé. La méconnaissance par l’employeur des dispositions de
Le contrat à durée déterminée de plus de trois mois doit être l’alinéa précédent ouvre droit, pour le travailleur, à des
déposé par l’employeur à l’inspection du travail du ressort dommages-intérêts d’un montant égal aux rémunérations
avant tout commencement d’exécution du contrat. qu’il aurait perçues jusqu’au terme du contrat.

ART. L.22 Le contrat de travail à durée déterminée ne peut avoir pour Sous-section III — Du visa du contrat de travail
objet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité
ART. L.26 Tout contrat de travail nécessitant, du fait de l’employeur,
normale et permanente de l’entreprise.
l’installation des travailleurs hors de la localité où ils rési-
ART. L.23 Il est interdit de recourir à un contrat à durée déterminée dent au moment de la conclusion du contrat doit être,
dans les six mois qui suivent un licenciement pour motif après visite médicale de ceux-ci, constaté par écrit devant
économique en ce qui concerne les postes supprimés à la l’inspection régionale du travail du ressort. Les contrats des
suite de ce licenciement, sauf si la durée du contrat, non travailleurs étrangers seront, dans tous les cas, constatés
susceptible de renouvellement n’excède pas trois mois. par écrit et soumis au visa de la Direction nationale du
ART. L.24 Lorsque les relations contractuelles de travail ne se travail.
poursuivent pas à l’issue d’un contrat de travail à durée ART. L.27 Les contrats mentionnés à l’article L.26 doivent être rédigés
déterminée le travailleur a droit, à titre de complément de en langue française, établis en quatre exemplaires et com-
salaire, à une indemnité destinée à compenser la précarité porter les mentions suivantes :
de sa situation. Le taux de cette indemnité, calculée sur la
• les nom, prénom, sexe, date et lieu de naissance, filiation,
base du montant de la rémunération totale brute due au CODE DU
résidence, profession et nationalité du travailleur; TRAVAIL
travailleur pendant la durée du contrat, est fixé par voie de
• les nom, prénom, ou raison sociale et adresse de l’em-
convention ou accord collectif de travail, à défaut le taux
ployeur.
minimum est fixé par décret.
Lorsque le lieu d’emploi est distinct du lieu de la résidence • obtenu les signatures des deux parties contractantes Page 7
du travailleur : ou, à défaut leur accord en présence et certifié par deux
a) le lieu de provenance d’où le travailleur se rend, aux frais témoins.
de l’employeur, au lieu d’emploi; ART. L.29 La demande de visa incombe à l’employeur. Le visa devra
b) le lieu où le travailleur a le droit de se rendre en congé être obtenu avant tout commencement d’exécution du
réglementaire et d’être rapatrié en fin de contrat aux contrat.
frais de l’employeur :
Si le visa est refusé, le contrat est nul de plein droit. Si
• la nature et la durée du contrat;
l’employeur omet, soit d’établir le contrat par écrit, soit de
• le ou les emplois que le travailleur sera appelé à tenir,
le soumettre au visa de l’autorité, le travailleur aura le droit
ainsi que le ou les lieux où il sera appelé à servir;
de faire constater la nullité dudit contrat et réclamer s’il y a
• le classement du travailleur dans la hiérarchie profes-
lieu, des dommages-intérêts.
sionnelle, son salaire et ses accessoires de salaire;
• la référence à la convention collective applicable Le rapatriement, dans les cas précisés ci-dessus, est sup-
aux parties ou, à défaut de convention collec- porté par l’employeur.
tive, la référence au texte réglementaire régissant la Si l’autorité compétente pour accorder le visa n’a pas fait
profession; connaître sa décision dans les quinze jours qui suivent
• les modalités d’application des dispositions légales la réception de la demande, le visa sera réputé avoir été
concernant les voyages et les transports lorsque accordé.
la convention collective applicable aux parties ne
Le refus de visa doit être motivé.
contient aucune disposition à ce sujet;
Lorsque le travailleur est logé par l’employeur : Sous-section IV — De l’engagement à l’essai
• les dispositions relatives au logement, lequel devra
ART. L.30 L’engagement à l’essai doit être expressément stipulé par
répondre aux normes et conditions fixées par voie
écrit. Cet engagement comporte :
réglementaire;
• l’emploi et la catégorie professionnelle du travailleur;
• la durée des congés payés et le mode de détermina-
• la durée de l’essai qui, en principe, est égale à la durée
tion de l’allocation afférente;
du préavis, mais peut cependant être plus longue dans
• les clauses particulières éventuelles convenues entre
la limite, renouvellement compris, d’un maximum de six
les deux parties.
mois :
ART. L.28 L’autorité compétente vise le contrat après avoir notam- a) pour tenir compte de la technique et des usages de
ment : la profession;
• constaté la conformité du contrat aux dispositions léga- b) pour les travailleurs débutants dans l’exercice de leur CODE DU
les, réglementaires et conventionnelles; métier, l’engagement à l’essai est à terme fixe, calculé TRAVAIL

• donné aux parties, éventuellement, lecture ou traduction de quantième à quantième. Les délais de route ne
du contrat; sont pas compris, le cas échéant, dans la durée maxi-
male de l’essai.
En cas de résiliation du contrat pendant la période d’essai 6. pendant la durée du chômage technique dans les con- Page 8
ou à l’expiration de celle-ci, le voyage retour du travailleur ditions fixées à l’article L.35;
déplacé par l’employeur est supporté par celui-ci. 7. pendant la grève et le look out si ceux-ci sont déclen-
chés dans le respect de la procédure de règlement des
ART. L.31 Le travail exécuté pendant la période d’essai doit être payé
différends collectifs;
au taux de la catégorie professionnelle correspondant à
8. pendant la période de mise à pied;
l’emploi pour lequel le travailleur a été engagé.
9. pendant la durée des congés payés et d’éducation
ART. L.32 En cas d’engagement définitif, la période d’essai, renouvel- ouvrière;
lement compris, entre en compte pour la détermination des 10. pendant la durée du mandant électif au niveau local ou
droits attachés à la durée des services dans l’entreprise. national ou de l’exercice d’une fonction politique par le
ART. L.33 Les dispositions des articles L.39 à L.59 inclus ne s’appli- travailleur;
quent pas, sauf convention contraire, aux contrats d’enga- 11. pendant la durée du congé de maternité;
gement à l’essai, qui peuvent être résiliés sans préavis et 12. pendant la période dite de veuvage pour la femme
sans que l’une ou l’autre des parties puisse prétendre à salariée dont le mari vient de décéder.
indemnité. Cette suspension doit être demandée par écrit et être
accompagnée d’une copie du certificat de décès du
Section III défunt et d’une copie du certificat de mariage.

De la suspension du contrat Elle ne peut excéder 4 mois et 10 jours;


13. pendant la période de pèlerinage aux lieux saints;
ART. L.34 Le contrat de travail est notamment suspendu : 14. pendant la durée des autorisations d’absence du tra-
1. en cas d’obligations militaires ou de services civiques vailleur requis pour les manifestations culturelles et
de l’employeur entraînant la fermeture de son établis- sportives organisées par l’Etat.
sement;
ART. L.35 Lorsque pour des raisons d’ordre économique, com-
2. pendant la durée légale des obligations militaires ou
mandées par des nécessités de l’entreprise ou résultant
civiques du travailleur;
d’évènements imprévisibles présentant le caractère de
3. pendant la durée de l’absence du travailleur pour cause
force majeure, l’employeur décide de mettre en chômage
de maladie ou d’accident non professionnel constaté
temporaire tout ou partie de son personnel, l’inspecteur du
par certificat médical. Cette durée est limitée à six mois,
travail doit, au préalable, en être informé.
mais est prorogée jusqu’à la date de remplacement du
travailleur; La durée de la suspension ne peut excéder trois mois. Au-
4. pendant la période d’indisponibilité résultant d’un delà de trois mois ou en cas de non acceptation par le tra-
accident de travail ou d’une maladie professionnelle; vailleur des conditions de suspension proposées, la rupture CODE DU
éventuelle du contrat est imputable à l’employeur. TRAVAIL
5. pendant la durée de la garde à vue ou de la détention
du travailleur à condition que celle-ci n’excède pas 6 ART. L.36 Dans les cas visés à l’article L.34 (100 et 200) l’employeur
mois; est tenu de verser au travailleur, une indemnité assurant à
celui-ci le montant de la rémunération qu’il aurait perçue les indications relatives au travailleur et à l’employeur et le Page 9
s’il avait travaillé et ce, dans la limite du préavis. motif du licenciement.
ART. L.37 Dans le cas visé à l’article L.34–3, l’employeur doit indem- L’inspecteur du travail dispose d’un délai de quinze jours
niser le travailleur selon les modalités suivantes : pour émettre un avis.
a) pendant la première année de présence : En cas de contestation du ou des motifs du licenciement le
• indemnité égale au montant de sa rémunération travailleur peut se pourvoir devant le Tribunal du travail.
pendant une période égale à celle du préavis;
Le recours devant le Tribunal du travail est suspensif de la
b) au-delà de la première année de présence :
décision de l’employeur.
• indemnité égale à la moitié du montant de sa rému-
nération pendant la période d’un mois suivant celle
Sous-section II — Du préavis
d’indemnisation à plein salaire.
ART. L.41 En l’absence de conventions collectives ou de décrets en
ART. L.38 Dans les cas visés à l’article L.34, alinéas 5, 6, 7, 8, 10, 12, 13
tenant lieu, la durée du préavis est :
et 14, la suspension du contrat de travail est accordée sans
• de 8 jours pour le personnel payé à la journée ou à la
paiement de salaire.
semaine;
• de 1 mois pour le travailleur dont le salaire est payé au
SECTION IV
mois;
De la résiliation du contrat • de 2 mois pour les agents de maîtrise et assimilés;
• de 3 mois pour les cadres et le personnel de direction.
Sous-section I — Généralités
Le contrat peut être rompu sans préavis en cas de faute
ART. L.39 Le contrat de travail à durée déterminée ne peut cesser lourde et sous réserve de l’appréciation de la juridiction
avant terme par la volonté d’une seule des parties que dans compétente.
les cas prévus au contrat, ou dans celui de faute lourde
ART. L.42 Pendant la durée du préavis, l’employeur et le travailleur
laissée à l’appréciation de la juridiction compétente.
sont tenus au respect de toutes les obligations réciproques
La rupture injustifiée du contrat par l’une des parties ouvre qui leur incombent.
droit aux dommages-intérêts pour l’autre partie.
L’inobservation du délai de préavis crée l’obligation pour la
ART. L.40 Le contrat de travail à durée indéterminée peut toujours partie responsable de verser à l’autre partie, une indemnité
cesser par la volonté de l’une des parties. Cette résiliation égale à la rémunération et aux avantages de toute nature
est subordonnée à un préavis donné par la partie qui prend dont aurait bénéficié le travailleur durant le délai de préavis
l’initiative de la rupture. qui n’aura pas été effectivement respecté.
CODE DU
Tout employeur qui désire licencier un travailleur engagé ART. L.43 La partie qui prend l’initiative de rompre le contrat doit être TRAVAIL
depuis plus de trois mois est tenu d’informer l’inspecteur en mesure de prouver que le préavis a été notifié par écrit.
du travail du ressort par lettre recommandée comprenant Le préavis commence à courir à compter de la date de cette
notification. S’il s’agit d’un licenciement, la lettre de préavis ART. L.47 Pour tenter d’éviter un licenciement pour motif économi- Page 10
doit en mentionner le motif. que l’employeur, qui envisage un tel licenciement, doit réu-
nir les délégués du personnel et rechercher avec eux toutes
Les travailleurs chargés de responsabilités ne peuvent
les autres possibilités telles que la réduction des heures de
quitter leur emploi avant d’avoir rendu leurs comptes.
travail, le travail par roulement, le chômage partiel.
ART. L.44 Pendant la période de préavis, qu’il s’agisse d’un licen-
Le procès-verbal de cette réunion, dûment signé par les
ciement ou d’une démission, le travailleur est autorisé,
deux parties, doit être immédiatement communiqué par
après en avoir avisé son employeur, à s’absenter un jour
l’employeur à l’inspecteur du travail lequel dispose d’un
par semaine, pris globalement ou heure par heure, pour
délai de quinze jours, à dater de cette communication,
rechercher un nouvel emploi.
pour exercer, éventuellement, ses bons offices.
Ces jours d’absence, qui sont pris au gré du travailleur et
ART. L.48 Si, après l’échéance de ce délai de quinze jours, certains
qui, sur sa demande, pourront être bloqués à la fin de la
licenciements pour motif économique étaient nécessaires,
période de préavis, n’entraîneront aucune réduction de sa
ceux-ci sont soumis aux règles suivantes :
rémunération.
1. L’employeur établit l’ordre des licenciements. Cet
En cas de licenciement, et, lorsque la moitié du préavis
ordre tient compte, en premier lieu, des travailleurs
aura été exécutée, le travailleur qui aura trouvé un nouvel
présentant des aptitudes professionnelles moindres
emploi pourra, après en avoir avisé son employeur, quitter
pour les emplois maintenus. En cas d’égalité d’aptitude
l’établissement avant l’expiration du préavis sans avoir à
professionnelle les travailleurs les plus anciens seront
payer l’indemnité pour inobservation de ce délai.
conservés. L’ancienneté dans l’entreprise est majorée,
ART. L.45 La partie à l’égard de laquelle l’une des obligations men- pour établir cet ordre des licenciements, d’un an pour le
tionnées aux articles L.42 et 44 ne serait pas respectée travailleur marié et d’un an pour chaque enfant à charge
ne pourra se voir imposer aucun délai de préavis, sans au sens de la législation sur les prestations familiales;
préjudice des dommages-intérêts qu’elle jugerait bon de 2. L’employeur doit communiquer, par écrit, aux délégués
demander. du personnel, s’il en existe, la liste des travailleurs qu’il
se propose de licencier en précisant les critères qu’il a
Sous-section III — Du licenciement pour motif retenus.
économique Il convoque, dans les huit jours de la communication
ART. L.46 Tout licenciement individuel ou collectif effectué par un de cette liste, les délégués du personnel pour recueillir
employeur, pour un ou plusieurs motifs non inhérents à leurs suggestions, lesquelles sont consignées dans le
la personne du travailleur et résultant d’une suppression procès-verbal de la réunion;
ou transformation d’emploi ou d’une modification subs- 3. Si l’employeur envisage de licencier pour motif écono- CODE DU
tantielle du contrat de travail consécutive à des difficultés mique un délégué du personnel, il devra respecter la TRAVAIL
économiques ou à des mutations technologiques, consti- procédure spécifique à ces travailleurs;
tue un licenciement pour motif économique. 4. Pour les autres travailleurs l’employeur peut, après la
réunion des délégués du personnel visée à l’alinéa 2,
procéder au licenciement. Dans tous les cas la liste des par une enquête sur les causes et les circonstances de la Page 11
travailleurs licenciés et le procès-verbal de la réunion rupture.
susvisée sont immédiatement communiqués à l’inspec-
En cas de contestation l’employeur doit apporter la preuve
teur du travail pour information;
de l’existence d’un motif légitime de licenciement.
5. Le travailleur licencié bénéficie, en dehors du préavis
et de l’éventuelle indemnité de licenciement, d’une La rupture du contrat est notamment abusive dans les cas
indemnité spéciale, non imposable, payée par l’em- suivants :
ployeur et égal à un mois de son salaire brut. Il bénéficie • lorsque le licenciement est effectué sans motif légitime
également, dans son ancienne entreprise et pendant ou lorsque la motivation est inexacte;
deux ans, d’une priorité d’embauche dans la même • lorsque le licenciement est motivé par les opinions du
catégorie; travailleur, son activité syndicale, son appartenance ou
6. En cas de litige la charge de la preuve du motif écono- non à un syndicat déterminé.
mique et du respect de l’ordre des licenciements
Le montant des dommages-intérêts est fixé compte tenu
incombe à l’employeur.
de tous les éléments qui peuvent justifier l’existence et
Les différends individuels du travail concernant la rupture déterminer l’étendue du préjudice causé et notamment :
du contrat de travail pour motif économique doivent être a) lorsque la responsabilité incombe au travailleur, du pré-
examinés prioritairement par les juridictions du travail. judice subi par l’employeur en raison de l’inexécution
Un arrêté du ministre chargé du Travail fixe les modalités du contrat;
d’application du présent article. b) lorsque la responsabilité incombe à l’employeur, des
usages, de la nature des services engagés, de l’ancien-
ART. L.49 Si un plan de redressement est envisagé lors d’une procé-
neté des services, de l’âge du travailleur et des droits
dure collective de liquidation, le syndic ou l’administrateur
acquis à quelque titre que ce soit.
pourra procéder à un licenciement pour motif économique
en respectant, à l’exception du premier alinéa de l’article Ces dommages-intérêts ne se confondent ni avec l’indem-
précédent, les paragraphes numérotés 1 à 5 de cet article. nité pour inobservation de préavis, ni avec l’indemnité de
licenciement auxquelles le travailleur peut éventuellement
ART. L.50 Les procédures des articles L.48 et 49 sont écartées en
prétendre.
cas de protocole amiable de départ librement et loyale-
ment négocié entre l’employeur et le ou les travailleurs. ART. L.52 Si le licenciement d’un travailleur est légitime quant au
L’employeur informe l’inspecteur du travail du protocole fond mais survient sans observation de la formalité de la
intervenu. notification écrite de la rupture ou de l’indication de son
motif, le tribunal doit accorder au travailleur, pour sanc-
Sous-section IV — De la rupture abusive et du non tionner l’inobservation des règles de forme, une indemnité CODE DU
respect des formes du licenciement qui ne peut être supérieure à un mois du salaire brut du TRAVAIL

travailleur.
ART. L.51 La rupture abusive du contrat peut donner lieu à dom-
mages-intérêts. La juridiction compétente constate l’abus
Sous-section V — De l’indemnité de licenciement et de Le travailleur perçoit, en ce cas, une indemnité de départ à Page 12
services rendus la retraite calculée sur les mêmes bases et dans les mêmes
conditions que l’indemnité visée à l’article L.53.
ART. L.53 En cas de licenciement et de rupture de contrat pour cas
de force majeure, le travailleur ayant accompli dans l’entre- Sous-section VI — Du débauchage abusif
prise une durée de service continue au moins égale à un an,
a droit à une indemnité distincte du préavis. ART. L.56 Lorsqu’un travailleur ayant rompu abusivement un contrat
de travail, engage à nouveau ses services, le nouvel em-
Cette indemnité est calculée en prenant la moyenne ployeur est solidairement responsable du dommage causé
mensuelle de la rémunération perçue au cours des douze à l’employeur précédent dans les trois cas suivants :
derniers mois qui ont précédé le licenciement et, en appli-
1. quand il est démontré qu’il est intervenu dans le débau-
quant à cette rémunération moyenne les pourcentages
chage;
suivants :
2. quand il a embauché un travailleur qu’il savait déjà lié
• 20 % pour chacune des cinq premières années de travail; par un contrat de travail;
• 25 % pour chaque année de la 6e à la 10e incluse; 3. quand il a continué à occuper un travailleur après avoir
• 30 % pour chaque année au-delà de la 10e. appris que ce travailleur était encore lié à un autre em-
La rémunération à prendre en compte pour le calcul de ployeur par un contrat de travail.
cette indemnité englobe toutes les prestations constituant Dans ce troisième cas, la responsabilité du nouvel em-
une contrepartie du travail, à l’exclusion de celles présen- ployeur cesse d’exister si, au moment où il a été averti,
tant un caractère de remboursement de frais. le contrat de travail abusivement rompu par le travailleur
Dans le décompte effectué sur les bases indiquées ci- était venu à expiration soit, s’il s’agit de contrat à durée
dessus, il doit être tenu compte des fractions d’année. indéterminée, par l’expiration du préavis, ou si un délai de
quinze jours s’était écoulé depuis la rupture dudit contrat.
Cette indemnité n’est pas due si le licenciement est motivé
par une faute lourde du travailleur. Sous-section VII — De la modification de la situation
ART. L.54 En cas de démission, le travailleur qui compte au moins juridique de l’employeur
dix années de services continus dans l’entreprise, aura ART. L.57 S’il survient une modification dans la situation juridique
droit à une indemnité de « services rendus », calculée sur de l’employeur, notamment par succession, vente, fusion,
les mêmes bases et dans les mêmes conditions que l’in- transformation de fonds, mise en société, tous les contrats
demnité visée à l’article L.53. de travail en cours au jour de la modification subsistent
ART. L.55 Les indemnités visées aux articles L.53 et 54 ne sont pas entre le nouvel entrepreneur et le personnel de l’entreprise.
dues lorsque le travailleur cesse définitivement son activité Leur résiliation ne peut intervenir que dans les formes et CODE DU
pour entrer en jouissance de sa pension de retraite, ou de aux conditions prévues par la présente section. TRAVAIL
l’allocation de solidarité. La cessation de l’entreprise, notamment en cas de faillite
ou de liquidation judiciaire, ne dispense pas l’employeur
d’observer les règles établies en matière de licenciement à l’ancienneté, à la retraite et, d’une façon générale, des Page 13
aux articles L.40, 41, 42 et 53 ci-dessus. dispositions du présent Code.
Les parties ne peuvent renoncer à l’avance au droit éven- La mise en disponibilité revêt un caractère exceptionnel
tuel de demander des dommages-intérêts en vertu des laissé à la seule appréciation de l’employeur.
dispositions ci-dessus.
Sous-section X — De la retraite
Sous-section VIII — De la modification du contrat ART. L.60 L’âge de la retraite est fixé à cinquante-cinq ans. Les rela-
ART. L.58 L’employeur et le travailleur peuvent, au cours de l’exécu- tions de travail pourront néanmoins se poursuivre, d’accord
tion du contrat de travail, en proposer la modification. parties, pendant une période qui ne pourra excéder l’âge
de soixante ans du travailleur.
Si la proposition de modification du contrat présentée
par le travailleur est substantielle et qu’elle est refusée par Le départ à la retraite à partir de cinquante-cinq ans, à
l’employeur le travailleur peut rompre le contrat de travail, l’initiative de l’une ou l’autre des parties, ne constitue ni
mais cette rupture lui est imputable. une démission ni un licenciement.
Si la proposition de modification du contrat présentée par
Sous-section XI — Du certificat de travail
l’employeur est substantielle et qu’elle est refusée par le tra-
vailleur, l’employeur peut rompre le contrat de travail mais ART. L.61 A l’expiration du contrat, l’employeur doit, sous peine de
cette rupture lui est imputable et doit être opérée dans le dommages-intérêts, remettre au travailleur, au moment
respect des règles de procédure du licenciement. Le licen- de son départ définitif de l’entreprise ou de l’établisse-
ciement, à la suite du refus de l’offre de modification, n’est ment, un certificat indiquant exclusivement la date de son
abusif que si cette offre procède de l’intention de nuire ou entrée, celle de sa sortie, la nature et les dates des emplois
d’une légèreté blâmable. successivement occupés, la catégorie professionnelle de
classement de la convention collective dont le travailleur
Si le travailleur accepte la modification celle-ci ne peut
relève.
devenir effective qu’à l’issue d’une période équivalente à
la durée du préavis, dans la limite maximale d’un mois. Si la remise du certificat de travail au travailleur n’est pas
possible du fait du travailleur, le certificat de travail est tenu
Sous-section IX — De la disponibilité à sa disposition par l’employeur.
ART. L.59 Le travailleur peut, sur sa demande, bénéficier d’une mise Ce certificat est exempt de tous droits de timbre et d’en-
en disponibilité. registrement, même s’il contient la formule « libre de tout
engagement » ou toute autre formule ne constituant ni
La mise en disponibilité est la position du travailleur qui,
obligation ni quittance.
pour convenances personnelles, et après y avoir été auto- CODE DU
risé, cesse momentanément son service chez l’employeur. A peine de dommages-intérêts : l’employeur ne peut fournir TRAVAIL

des renseignements tendancieux ou erronés sur le compte


Pendant cette période le travailleur ne bénéficie pas de son
du travailleur.
salaire et de ses accessoires, de ses droits à l’avancement,
CHAPITRE III • l’original, dûment signé par les délégués du personnel, Page 14
des observations qu’ils ont présentées et une copie des
Du règlement intérieur dites observations, certifiée conforme par l’employeur;
• un exposé, en double exemplaire, des considérations qui
ART. L.62 Un règlement intérieur est obligatoire dans toute entre-
ont pu motiver le rejet par l’employeur de tout ou partie
prise industrielle, commerciale et agricole employant au
de ces observations.
moins dix (10) salariés.
Dans le délai d’un mois, l’inspecteur du travail vise ou com-
ART. L.63 Dans les entreprises comportant plusieurs établissements,
munique son avis au chef d’entreprise en requérant, s’il y a
il pourra être établi, pour chaque établissement ou partie
lieu, le retrait ou la modification des dispositions contraires
d’établissement un règlement annexe comportant les dis-
aux lois, aux règlements et aux conventions collectives en
positions particulières.
vigueur.
ART. L.64 Le règlement intérieur est établi par le chef d’entreprise.
ART. L.67 Le règlement intérieur, après visa, est communiqué aux
Son contenu est limité exclusivement aux règles relatives
délégués du personnel qui en portent la teneur à la con-
à l’organisation technique du travail, à la discipline, aux
naissance des travailleurs de l’entreprise. Il est affiché dans
prescriptions concernant l’hygiène et la sécurité et aux
les locaux d’embauche et sur les lieux de travail, à une place
modalités de paiement de salaires.
convenable, aisément accessible, il doit être tenu constam-
ART. L.65 Le chef d’entreprise doit communiquer le projet de règle- ment en bon état de lisibilité.
ment intérieur aux délégués du personnel, s’il en existe.
ART. L.68 Le règlement intérieur entre en vigueur vingt jours après
Cette communication s’effectue sous forme de remise aux
le visa de l’inspecteur du travail, la date et le cachet de
délégués du personnel d’une copie du projet de règlement
l’inspection apposé sur l’original du règlement faisant foi.
intérieur par tout procédé permettant de certifier la com-
munication et de lui donner date certaine. ART. L.69 Il est interdit à l’employeur d’infliger des amendes.

Dans les quinze jours qui suivent la date de la réception de


la copie du projet de règlement intérieur, les délégués du CHAPITRE IV
personnel adressent, par écrit, leurs observations au chef
d’entreprise. De la convention collective et des accords
L’absence de réponse dans le délai prescrit vaut acquiesce-
collectifs de travail
ment.
Section I
ART. L.66 A l’expiration du délai prévu à l’article L.65, le chef d’entre-
prise doit adresser à l’inspecteur du travail, du ressort :
De la nature et de la validité
CODE DU
• le projet de règlement intérieur établi en double exem- ART. L.70 La convocation collective de travail est un accord relatif TRAVAIL
plaire, avec mention qu’une copie en a été remise aux aux conditions de travail conclu entre d’une part, les repré-
délégués du personnel et l’indication de la date de sentants d’un ou plusieurs syndicats des travailleurs et,
réception de cette copie par les délégués du personnel; d’autre part, d’une ou plusieurs organisations syndicales
d’employeurs, ou tout autre groupement d’employeurs ou révisée. La convention collective doit prévoir notamment la Page 15
un ou plusieurs employeurs pris individuellement. durée du préavis qui doit précéder la dénonciation.
La convention peut mentionner des dispositions plus favo- ART. L.73 La convention collective doit être écrite en langue française
rables aux travailleurs que celles des lois et règlements à peine de nullité. Elle est établie sur papier libre et signée
en vigueur. Elle ne peut déroger aux dispositions d’ordre par chacune des parties contractantes.
public définies par ces lois et règlements. Elle est soumise au visa du ministre chargé du Travail qui
Les conventions collectives déterminent leur champ d’ap- exigera le retrait des dispositions contraires à la législation
plication. et à la réglementation en vigueur.

ART. L.71 Les représentants des organisations syndicales ou de tout ART. L.74 La convention collective est, après visa, déposée contre
autre groupement professionnel visés à l’article précédent récépissé au greffe du Tribunal du travail territorialement
peuvent contracter au nom de l’organisation qu’ils repré- compétent. Elle est applicable à partir du jour qui suit son
sentent en vertu : dépôt, sauf stipulation contraire.
• soit des stipulations statutaires de cette organisation; Le dépôt est effectué en triple exemplaire et sans frais,
• soit d’une délibération spéciale de cette organisation; aux soins de la partie la plus diligente. Deux exemplaires
• soit de mandats spéciaux et écrits qui leur sont donnés de la convention collective sont adressés immédiatement
individuellement par tous les adhérents de cette organi- par le greffier du Tribunal du travail au ministre chargé du
sation. Travail.
A défaut, pour être valable, la convention collective doit Les modifications apportées à la convention initiale doivent
être ratifiée par une délibération spéciale de ce groupe- être établies, déposées et notifiées dans les mêmes condi-
ment. Les groupements déterminent eux-mêmes leur tions.
mode de délibération.
ART. L.75 Les parties qui adhèrent à une convention collective en
ART. L.72 La convention collective est applicable pendant une durée vigueur doivent notifier par écrit cette adhésion au greffe
déterminée ou pour une durée indéterminée. Quand la du tribunal ou le dépôt de la convention collective a été
convention est conclue pour une durée déterminée, sa effectué.
durée ne peut être supérieure à cinq ans. La démission de tout groupement, membre ou adhérent,
A défaut de stipulations contraires, la convention à durée ainsi que la dénonciation de la convention s’effectuent
déterminée qui arrive à expiration continue à produire des dans les mêmes conditions.
effets comme une convention à durée indéterminée. La faculté de dénoncer la convention est toutefois réservée
La convention collective à durée indéterminée peut cesser aux seules parties signataires.
CODE DU
par la volonté de l’une des parties. ART. L.76 Toute adhésion et toute modification à une convention, TRAVAIL

La convention collective doit prévoir dans quelles formes et toute démission et toute dénonciation d’une convention
à quelle époque elle pourra être dénoncée, renouvelée ou sont portées à la connaissance du ministre chargé du
Travail par les soins du greffier du Tribunal du travail com- représentatives d’employeurs, ou, à défaut de celles-ci, des Page 16
pétent. employeurs.
ART. L.77 Sont soumises aux obligations de la convention collective Des conventions annexes pourront être conclues, soit,
toutes les personnes qui l’ont signée ou qui sont membres pour chacune des principales catégories professionnelles,
des organisations signataires. La convention lie également soit en cas de convention commune à plusieurs branches
les organisations qui lui donnent leur adhésion, ainsi que d’activité pour chacune de ces branches. Elles contiendront
tous ceux qui, à un moment quelconque, deviennent les conditions de travail particulières à ces catégories ou
membres de ces organisations. ces branches d’activité et seront discutées par les organi-
sations syndicales les plus représentatives des catégories
Lorsque l’employeur est lié par une convention collective,
ou branches intéressées.
les clauses de cette convention s’appliquent aux contrats
de travail conclus par lui. Le caractère représentatif d’un syndicat est déterminé par
le ministre chargé du Travail. Les éléments d’appréciation
Dans tout établissement compris dans le champ d’appli-
comprendront notamment :
cation d’une convention collective, les dispositions de
cette convention s’imposent sauf disposition moins favo- 1. le nombre de voix et sièges remportés par ses adhérents
rable pour les travailleurs, aux rapports nés des contrats aux élections des délégués du personnel;
individuels. 2. l’expérience du syndicat, l’étendue et la nature de son
activité.
Section II ART. L.79 Les conventions collectives visées par la présente section

Des conventions collectives susceptibles d’être comprennent obligatoirement des dispositions concer-
nant :
étendues et de la procédure d’extension
1. le libre exercice du droit syndical et la liberté d’opinion;
ART. L. 78 A la demande de l’une des organisations syndicales, les plus 2. la détermination des classifications des catégories
représentatives d’employeurs ou de travailleurs intéressés professionnelles;
ou, de sa propre initiative, le ministre chargé du Travail pro- 3. les salaires applicables par catégorie professionnelle et
voque la réunion d’une commission mixte en vue de la con- éventuellement par région;
clusion d’une convention collective de travail ayant pour 4. les modalités d’exécution et les taux des heures supplé-
objet de régler les rapports des employeurs et travailleurs mentaires;
d’une ou plusieurs branches d’activité déterminée. 5. les modalités d’application du principe : « à travail égal
Un arrêté du ministre chargé du Travail détermine la com- salaire égal », pour les femmes et les enfants;
position de cette commission mixte, qui comprendra, sous 6. les primes d’ancienneté et les indemnités de déplace-
ment; CODE DU
la présidence de l’inspecteur du travail, un nombre égal, TRAVAIL
d’une part, des représentants des organisations syndica- 7. les conditions d’embauchage et de licenciement et
les les plus représentatives des travailleurs, d’autre part, notamment la durée de la période d’essai et celle du
des représentants des organisations syndicales les plus préavis;
8. les délégués du personnel; Peuvent être exclues de la convention, les clauses qui ne Page 17
9. les conditions particulières du travail des femmes et des répondraient pas à la situation de la branche d’activité ou
enfants; du groupe de branches d’activité dans le champ d’applica-
10. les modalités d’organisation et de fonctionnement de la tion considéré.
formation dans l’entreprise, dans le cadre de la branche
ART. L.83 A la demande de l’une des organisations syndicales les plus
d’activité considérée;
représentatives, ou sur proposition du ministre chargé du
11. l’organisation et le fonctionnement des commissions
Travail tout décret d’extension peut être rapporté en
paritaires de classement;
totalité ou en partie lorsqu’il apparaît que la convention,
12. la procédure de révision, modification et dénonciation
ou certaines de ces dispositions ne répondent plus à la si-
de tout ou partie de la convention collective.
tuation de la branche d’activité ou du groupe de branches
Elles peuvent également contenir toute autre disposition d’activité dans le champ d’application considéré.
non contraire à la législation en vigueur.
ART. L.84 Tout projet d’extension d’une convention collective fait
ART. L.80 Des dispositions nouvelles pourront, par décret, être ren- l’objet d’un avis qui est communiqué aux organisations
dues obligatoires au même titre que celles énumérées à professionnelles intéressées et publié, ainsi que le texte in
l’article précédent. extenso de la convention au Journal officiel.
ART. L.81 Dans le cas où une convention collective a été conclue sur Les organisations professionnelles et toutes les personnes
le plan national ou régional, les conventions collectives intéressées, adressent éventuellement leurs remarques et
conclues sur le plan inférieur, régional ou local, adaptent suggestions au ministre chargé du Travail dans un délai
cette convention aux conditions de travail existant sur le maximum de trente jours à compter de la date de récep-
plan inférieur. tion, au Tribunal du travail du ressort du Journal officiel
contenant cet avis.
Elles peuvent prévoir des dispositions nouvelles et des
clauses plus favorables aux travailleurs. Le retrait d’extension est soumis aux mêmes formalités que
celles ayant précédé l’extension.
ART. L.82 A la demande de l’une des organisations syndicales les
plus représentatives, ou sur proposition du ministre ART. L.85 Les décisions des commissions paritaires, instituées par
chargé du Travail, un décret peut rendre obligatoire, pour les conventions collectives, sont applicables à l’ensemble
tous les employeurs et travailleurs situés dans son champ des employeurs et des travailleurs compris dans le champ
d’application, les dispositions d’une convention collective d’application desdites conventions, pour compter de la
répondant aux conditions déterminées par la présente date de prise d’effet des décisions. Elles ne sont toutefois
section. applicables au secteur public qu’en vertu d’un arrêté du
ministre chargé du Travail.
Cette extension des effets et sanctions de la convention CODE DU
collective se fera pour la durée et aux conditions prévues ART. L.86 Un décret peut, à défaut, ou en attendant l’établissement TRAVAIL

par ladite convention. d’une convention collective, réglementer les conditions


de travail pour une profession ou pour une ou plusieurs
branches d’activité.
Section III majorations accordées par les conventions précitées pour Page 18
les travailleurs concernés.
Des conventions collectives dans les services et
entreprises publics Ces accords peuvent prévoir des dispositions nouvelles et
des clauses plus favorables aux travailleurs, notamment
ART. L.87 Lorsqu’une convention collective fait l’objet d’un décret une participation aux fruits de l’entreprise ou de l’établis-
d’extension, elle est, en l’absence de dispositions contraires, sement.
applicable aux services techniques, entreprises et établisse-
ments publics compris dans son champ d’application. A défaut de conventions collectives ou des arrêtés prévus
à l’article L.86 des accords d’entreprise ou d’établissement
peuvent être conclus selon les modalités précitées.
Section IV
Les dispositions des articles L.72, 73 et 77 s’appliquent aux
Des accords collectifs d’entreprise ou d’établissement
accords prévus au présent article.
ART. L.88 Des accords, concernant une entreprise, un ou plusieurs
établissements déterminés, peuvent être conclus entre, Section V
d’une part, un employeur ou plusieurs employeurs, et,
De l’exécution de la convention
d’autre part, les délégués du personnel et les représen-
tants des syndicats les plus représentatifs du personnel de ART. L.89 Les personnes liées par une convention collective ou un
l’entreprise, du ou des établissements intéressés et y étant accord d’établissement peuvent intenter une action en
effectivement employés. dommages-intérêts aux autres personnes ou aux groupe-
Ces accords ont pour objet d’adapter, aux conditions ments liés par la convention qui violeraient à leur égard les
particulières de l’entreprise, de l’établissement ou des éta- engagements contractés.
blissements considérés, les dispositions des conventions ART. L.90 Lorsqu’une action née de la convention collective ou de
collectives interprofessionnelles, des conventions collecti- l’accord d’établissements est intentée soit par une per-
ves nationales, régionales ou locales et des arrêtés prévus sonne, soit par un groupement capable d’ester en justice,
à l’article L.86 et, notamment, les conditions d’attribution dont les membres sont liés par la convention ou l’accord,
et le mode de calcul de la rémunération au rendement, peut toujours intervenir à l’instance engagée à raison de
des primes à la production individuelle et collective et des l’intérêt collectif que la solution du litige peut présenter
primes à la productivité. pour ses membres.
Les clauses salariales de ces accords collectifs peuvent
prévoir des modalités particulières d’application des
majorations de salaires décidées par les conventions de CODE DU
branches d’activité ou interprofessionnelles applicables TRAVAIL
dans l’entreprise ou l’établissement à condition que
l’augmentation de la masse salariale totale soit au moins
égale à l’augmentation qui résulterait de l’application des
CHAPITRE V Titre III Page 19

Du tâcheronnat
ART. L.91 Le tâcheron est un sous-entrepreneur recrutant lui-même la
Des conditions générales
main-d’œuvre nécessaire, qui passe avec un entrepreneur
un contrat pour l’exécution d’un certain travail ou la four-
de travail
niture de certains services moyennant un prix forfaitaire.
Ce contrat est obligatoirement constaté par écrit. CHAPITRE I

L’entrepreneur est tenu d’en expédier sans délai deux exem- Du salaire
plaires à l’inspection du travail régionalement compétente,
en indiquant l’emplacement des lieux de travail utilisés.
Section I
ART. L.92 Quand les travaux sont exécutés dans les ateliers, maga-
De la détermination du salaire
sins ou chantiers de l’entrepreneur, ce dernier est, en cas
d’insolvabilité du tâcheron, substitué à celui-ci en ce qui ART. L.95 A conditions égales de travail, de qualification profession-
concerne ses obligations à l’égard des travailleurs. Quand nelle et de rendement, le salaire est égal pour tous les
les travaux sont exécutés dans un lieu autre que les ateliers, travailleurs, quels que soient leur origine, leur sexe, leur
magasins ou chantiers de l’entrepreneur, ce dernier est, en âge et leur statut dans les conditions prévues au présent
cas d’insolvabilité du tâcheron, responsable du paiement chapitre.
des salaires dus aux travailleurs.
ART. L.96 Des décrets fixent :
Le travailleur lésé aura, dans ce cas, une action directe 1. Les zones de salaires et les salaires minima interprofes-
contre l’entrepreneur. sionnels garantis;
ART. L.93 Le tâcheron est tenu d’indiquer sa qualité de tâcheron, le 2. Les cas dans lesquels, l’employeur est tenu d’assurer le
nom, l’adresse et la profession de l’entrepreneur, par voie logement et une ration journalière de vivres, les condi-
d’affiche à apposer de façon permanente dans chacun des tions d’attribution de ces prestations, leur composition
ateliers, magasins ou chantiers utilisés. et leur valeur maxima de remboursement;
3. Les cas dans lesquels d’autres prestations en nature
ART. L.94 Le tâcheron qui n’appliquerait pas les dispositions légis-
doivent être fournies et les modalités de leur attribu-
latives réglementaires ou conventionnelles, pourra, à la
tion;
demande du ministre chargé du Travail, se voir retirer son
4. A défaut de convention collective ou d’accord collectif
certificat d’agrément à titre temporaire ou définitif. CODE DU
d’entreprise ou d’établissement, les salaires minima par
TRAVAIL
catégorie professionnelle.
ART. L.97 Tout travailleur bénéficie d’une prime d’ancienneté lorsqu’il Il est interdit de pratiquer ce mode de rémunération lors- Page 20
compte au moins trois ans de présence continue dans la que la convention collective n’en prévoit pas la faculté pour
même entreprise. l’employeur.
Toutefois, les périodes de services accomplies à différen- ART. L.99 Les taux minima de salaire, ainsi que les conditions de
tes reprises seront prises en considération pour l’octroi de rémunération de travail à la tâche ou aux pièces sont affi-
cette prime sous réserve qu’elles n’aient pas donné lieu au chés au bureau des employeurs et sur les lieux de paye du
paiement d’une indemnité de licenciement ou de services personnel.
rendus.
ART. L.100 Lorsque la rémunération des services est constituée en tota-
Ne peuvent être déduites du temps de présence prise en lité ou en partie des commissions ou des primes et pres-
considération pour l’attribution de la prime, les absences tations diverses ou des indemnités représentatives de ces
visées dans les cas suivants : prestations dans la mesure où celles-ci ne constituent pas
• absences pour raisons personnelles dans la limite d’un un remboursement de frais, il en est tenu compte pour le
mois; calcul des indemnités de préavis, des dommages-intérêts.
• congés payés et, dans la limite de dix jours par an, permis- Le montant à prendre en considération à ce titre est la
sions exceptionnelles visées aux articles L.146 et 147; moyenne mensuelle des éléments visés ci-dessus, établis
• congés de maternité; sur la base des douze derniers mois de travail.
• maladies dans la limite de six mois;
ART. L.101 Aucun salaire n’est dû en cas d’absence en dehors des cas
• période d’indisponibilité résultant d’un accident du
prévus par la réglementation ou par convention.
travail ou d’une maladie professionnelle;
• congé d’éducation ouvrière et stages de formation.
Section II
La prime d’ancienneté est calculée en pourcentage sur
le salaire minimum de la catégorie de classement du tra- Du mode de paiement du salaire
vailleur. ART. L.102 Le salaire doit être payé en monnaie ayant cours légal
Ce pourcentage est fixé ainsi : nonobstant toute disposition contraire.
• 3 % après trois ans d’ancienneté; Le paiement de tout ou partie du salaire en nature est inter-
• 5 % après cinq ans d’ancienneté; dit, sous réserve des dispositions de la section première du
• plus 1 % par année d’ancienneté en sus, dans la limite présent chapitre.
maximale de 15 %.
La paye est faite, sauf cas de force majeure, sur le lieu de
ART. L.98 La rémunération d’un travail à la tâche ou aux pièces, doit travail ou au bureau de l’employeur lorsqu’il est voisin du
être calculée de telle sorte qu’elle procure au travailleur de lieu de travail. Elle ne peut être faite, ni dans un débit de CODE DU
capacité moyenne, et travaillant normalement, un salaire TRAVAIL
boissons ou dans un magasin de vente, sauf pour les tra-
au moins égal à celui du travailleur rémunéré au temps, vailleurs qui y sont normalement occupés, ni le jour où le
effectuant un travail analogue. travailleur a droit au repos.
ART. L.103 Le salaire doit être payé à intervalle régulier ne pouvant Les travailleurs absents le jour de la paye peuvent retirer Page 21
excéder : leur salaire aux heures normales d’ouverture de la caisse et
• quinze jours pour les travailleurs engagés à la journée conformément au règlement intérieur de l’entreprise.
ou à la semaine, cette périodicité peut être portée ex-
ceptionnellement à un mois après autorisation écrite Section III
de l’inspecteur du travail, en raison notamment des Des pièces justificatives du paiement
conditions particulières d’exploitation de certains éta-
blissements; ART. L.104 L’employeur est tenu de délivrer au travailleur, au moment
• un mois pour les travailleurs engagés à la quinzaine ou du paiement, un bulletin individuel de paye dont les men-
au mois. Les services administratifs et établissements tions doivent être reproduites sur un registre dit « registre
publics sont autorisés, dans tous les cas, à procéder au des paiements ».
paiement mensuel des salaires des travailleurs. ART. L.105 Le bulletin de paye porte :
Les paiements mensuels doivent être effectués au plus tard • le nom et l’adresse de l’employeur, ou le timbre de l’entre-
huit jours après la fin du mois de travail qui donne droit au prise;
salaire. • le nom, l’adresse et le numéro d’ordre du travailleur au
Pour tout travail aux pièces ou au rendement dont l’exécu- registre d’employeur;
tion doit durer plus d’une quinzaine, les dates de paiement • la date de paiement et la période correspondante;
peuvent être fixées de gré à gré, mais le travailleur doit • l’emploi et la catégorie professionnelle;
recevoir chaque quinzaine des acomptes correspondant • la rémunération brute avec tous les éléments qui la com-
au moins à 90 % du salaire et être intégralement payé dans posent, notamment salaire de base, primes, indemnités,
la quinzaine qui suit la livraison de l’ouvrage. heures supplémentaires, avantages en nature;
• les retenues individualisées, telles que les saisies-arrêts,
Les commissions acquises au cours des trimestres doivent les cessions souscrites dans les formes légales, les
être payées dans les quarante-cinq jours suivant la fin du remboursements d’acomptes, les impôts et taxes, les
trimestre. cotisations de retraite;
Les participations aux bénéfices réalisés durant un exercice, • la rémunération nette.
doivent être payées dans l’année suivante au plus tard Quand le salaire est payé à l’heure, il convient de mention-
avant six mois. ner le nombre d’heures de travail effectuées.
En cas de cessation ou de rupture de contrat, le salaire ART. L.106 Le bulletin de paye est rédigé à l’encre ou à l’aide d’un
et les indemnités doivent être payés dès que prend fin la procédé permettant d’obtenir une écriture indélébile.
prestation de service. Toutefois, en cas de litige, l’employeur CODE DU
peut obtenir du président du Tribunal du travail, le dépôt Aucune formalité de signature ou d’émargement n’est TRAVAIL
au secrétariat du tribunal de tout ou partie de la fraction obligatoire.
saisissable des sommes dues.
ART. L.107 Les mentions portées sur le bulletin de paye délivré à Section IV Page 22
chaque travailleur sont reproduites à l’occasion de chaque
Des privilèges et garanties de la créance du salaire
paiement sur le registre de paiement.
ART. L.112 Les sommes dues aux entrepreneurs de tous les travaux
Ce registre contient également une comptabilité des
absences ventilées selon leur cause (maladies ou accidents ayant le caractère de travaux publics, ne peuvent être
de travail, absences autorisées ou non). frappées de saisie-arrêt, ni d’opposition au préjudice des
ouvriers auxquels les salaires sont dus.
ART. L.108 Le registre de paiement est constitué d’un ensemble de
feuilles fixes portant une numérotation continue sous Les sommes dues aux ouvriers pour salaires sont payées de
reliure cartonnée. préférence à celles dues aux fournisseurs.
ART. L.113 La créance de salaire est privilégiée sur les meubles et les
Il est tenu par ordre de dates, sans blancs, lacunes, ni
surcharges; les ratures doivent être approuvées par le immeubles du débiteur pour les salaires des douze derniers
travailleur. mois.
ART. L.114 En ce qui concerne les allocations de congés payés, le privi-
Il est conservé pendant un délai de cinq ans suivant la
dernière mention et tenu à la disposition des inspecteurs lège porte sur les deux années suivant la date où le droit à
du travail. ces congés a été acquis.
ART. L.115 Les créances des salaires, primes, commissions, prestations
ART. L.109 Un arrêté du ministre chargé du Travail fixe la contexture
de ces documents et les dérogations à leur tenue. diverses, indemnités de toute nature et, éventuellement
dommages-intérêts priment toutes autres créances privi-
ART. L.110 L’acceptation, sans protestation ni réserve par le travailleur légiées y compris celle du Trésor public.
d’un bulletin de paye, l’apposition de sa signature ainsi
ART. L.116 Outre les privilèges ci-dessus :
que la mention pour solde de tout compte sur le registre
des paiements ou les documents habilités à la recevoir, ne • les maçons, charpentiers et autres ouvriers qui ont
peut valoir renonciation de sa part au paiement de tout ou été employés pour édifier, reconstruire ou réparer les
partie de rémunération. bâtiments, canaux ou autres ouvrages quelconques ont
une action contre celui pour lequel les ouvrages ont été
ART. L.111 La mention « pour solde de tout compte » ou tout autre
faits jusqu’à concurrence des sommes dont il se trouve
mention équivalente souscrite par un travailleur après
débiteur envers l’entrepreneur au moment où leur action
l’arrivée à terme ou à la résiliation de son contrat de travail,
est intentée;
par laquelle il renonce à tout ou partie des droits qu’il tient
• les ouvriers qui ont travaillé soit à la récolte, soit à la fabri-
de son contrat de travail, ne peut lui être opposable.
cation ou à la réparation des ustensiles agricoles, soit à
la conservation de la chose, ont un privilège qui prime CODE DU
tous autres privilèges spéciaux mobiliers, soit sur les TRAVAIL
fruits de la récolte, soit sur la chose qu’ils ont contribué à
conserver.
ART. L.117 L’ouvrier détenteur de l’objet par lui ouvré, peut exercer un On entend : Page 23
droit de rétention dans les conditions prévues par le Code • par prélèvement d’origine fiscale, les impôts sur les traite-
civil. ments et salaires retenus à la source;
Les objets mobiliers confiés à un ouvrier pour être travaillés, • par prélèvement d’origine sociale, les cotisations au
façonnés, réparés ou nettoyés et qui n’auront pas été retirés régime légal de retraite et autres avantages sociaux.
dans le délai d’un an pourront être vendus dans les condi- ART. L.123 Sont possibles dans certaines limites, les retenues nées
tions et formes qui seront fixées par décret. de saisie-arrêt ou de cession volontaire souscrite dans les
formes définies par la réglementation.
Section V
ART. L.124 Le remboursement des avances s’effectue par les moyens
De la prescription de l’action en paiement du salaire de droit de la cession volontaire ou de la saisie-arrêt.

ART. L.118 L’action en paiement du salaire se prescrit par trois ans. ART. L.125 Les acomptes pour un travail en cours sont considérés
comme un paiement partiel de la rémunération, ils
ART. L.119 La prescription ci-dessus, extinctive et libératoire, com-
n’entrent pas dans le champ d’application de la présente
mence à courir à la date à laquelle les salaires sont dus.
section.
Le dernier jour du délai est celui qui porte le même quan-
tième que le jour du point de départ de la prescription. CHAPITRE II
ART. L.120 La prescription a lieu quoi qu’il y ait eu continuation de
services ou travaux. Elle est seulement interrompue par : Du cautionnement
• une attestation de l’inspecteur du travail mentionnant ART. L.126 Dans le cas où un employeur exige un cautionnement d’un
la date à laquelle il a été saisi d’un différend individuel, travailleur, le montant du cautionnement sans limitation,
ainsi que l’objet de ce différend; est mis en dépôt à la caisse d’épargne qui délivre à cet effet
• la citation en justice non périmée. un livret spécial, distinct de celui que le travailleur pourrait
Section VI posséder déjà ou acquérir ultérieurement.
Les sommes ainsi déposées portent intérêt au taux normal
Des retenues sur salaire
de la caisse d’épargne.
ART. L.121 Aucune retenue ne peut être faite sur la rémunération
ART. L.127 Ce livret spécial porte l’empreinte d’un timbre particulier :
du travailleur en dehors de celles prévues à la présente
« Livret de cautionnement (Code du travail art. L.127) ».
section.
L’ouverture du livret s’effectue à la demande conjointe de
ART. L.122 Sont de droit, les retenues ayant pour objet des prélève- CODE DU
l’employeur et du travailleur.
ments obligatoires d’origine fiscale et sociale, des rem- TRAVAIL
boursements en vertu de l’article L.96 paragraphes 2 et 3, Le dépôt des fonds est effectué directement par le travail-
des versements prévus par les contrats en application des leur qui, après avoir retiré le livret, le dépose obligatoire-
conventions collectives. ment entre les mains de l’employeur. Celui-ci délivre
au travailleur un certificat de dépôt et fait mention du condition que chaque fiche soit paraphée par le travailleur Page 24
cautionnement avec référence au numéro du livret, sur le intéressé ou, lorsque celui-ci est illettré, par son représen-
registre d’employeur. tant lettré.
ART. L.128 Le retrait de tout ou partie du dépôt ne peut être effectué Le registre d’employeur doit être tenu à la disposition de
que sous le double consentement de l’employeur et du l’inspecteur du travail.
travailleur, ou sous celui de l’un d’eux habilité à cet effet
Il doit être conservé pendant un délai de cinq ans suivant la
par une décision de la juridiction civile compétente.
dernière mention qui y a été portée. Il en va de même en ce qui
ART. L.129 L’affectation du livret au cautionnement de l’intéressé concerne les fiches individuelles tenant lieu de fascicule no2.
entraîne privilège sur les sommes déposées au profit
de l’employeur et à l’égard des tiers qui formeraient des CHAPITRE IV
saisies-arrêts aux mains de ce dernier.
Toute saisie-arrêt formée entre les mains de l’administra- De la durée du travail
tion de la caisse publique est nulle de plein droit.
Section I

CHAPITRE III Généralités


ART. L.131 Dans tous les établissements visés à l’article L.3 la durée
Du registre d’employeur
légale du travail ne peut, en principe, excéder 40 heures
ART. L.130 L’employeur doit tenir constamment à jour, dans les mêmes par semaine.
conditions que celles fixées à propos du registre des paie- Toutefois dans les exploitations agricoles, les heures de
ments, un registre dit « registre d’employeur », dont le travail sont fixées à 2352 heures par an. Dans cette limite
modèle est fixé par arrêté du ministre chargé du Travail. un arrêté du ministre chargé du Travail fixera la durée légale
Ce registre comprend trois fascicules : hebdomadaire selon les saisons.
• le premier comprend les renseignements concernant les Des arrêtés du ministre chargé du Travail déterminent
personnes et les contrats de tous les travailleurs occupés les modalités d’application des alinéas précédents pour
dans l’entreprise; l’ensemble des branches d’activité ou des professions
• le deuxième, toutes les indications concernant le travail ou pour une branche ou une profession particulière. Les
effectué, la rémunération et les congés; arrêtés fixent notamment l’aménagement et la répartition
• le troisième est réservé aux visas, mises en demeure et des horaires de travail dans un cycle donné, les dérogations
observations apposées par l’inspecteur du travail ou son permanentes ou temporaires applicables dans certains cas
CODE DU
délégué. et pour certains emplois, les modalités de récupération des TRAVAIL
Les entreprises qui utilisent des fiches individuelles com- heures de travail perdues et les mesures de contrôle.
portant toutes les indications devant être mentionnées sur
le fascicule no2 sont dispensées de tenir ledit fascicule, à
Des accords relatifs à l’aménagement et à la répartition des Section II Page 25
horaires de travail à l’intérieur de la semaine peuvent être
De la récupération
conclus au sein de l’entreprise ou de l’établissement.
ART. L.134 En cas d’interruption collective du travail résultant de
ART. L.132 Dans les établissements visés à l’article L.3, et pour répon-
dre aux demandes de certains travailleurs, les employeurs causes accidentelles ou de force majeure (accidents surve-
sont autorisés à déroger à la règle de l’horaire collectif nus au matériel, interruption de force motrice, pénurie de
de travail et à pratiquer des horaires individualisés sous matières premières, des moyens de transport, sinistres,
réserve de l’information préalable de l’inspecteur du travail intempéries) à l’exception toutefois des heures perdues
compétent. par suite de grève ou de lock-out, une prolongation de la
journée du travail pourra être pratiquée à titre de récupé-
Les horaires individualisés peuvent entraîner, dans la limite ration des heures ainsi perdues.
d’un nombre d’heures fixé par arrêté, des reports d’heures
d’une semaine à une autre sans que ces heures n’entraînent Les modalités de récupération seront déterminées pour
le paiement d’heures supplémentaires. chaque branche d’activité par arrêté du ministre chargé
du Travail.
ART. L.133 Dans les établissements visés à l’article L.3 des horaires de
travail à temps partiel peuvent être pratiqués. Sont consi- Les heures de récupération effectuées seront rémunérées
dérés comme horaires à temps partiel les horaires inférieurs au tarif normal.
d’au moins un cinquième à la durée légale du travail ou
à la durée fixée conventionnellement pour la branche ou Section III
l’établissement. Des prolongations
Les horaires de travail à temps partiel peuvent être prati-
ART. L.135 La durée du travail effectif journalier pourra être prolongée
qués après avis des délégués du personnel et information
au-delà des limites assignées au travail normal de l’établis-
de l’inspecteur du travail. Compte tenu de la durée de leur
sement pour les travaux qui le nécessitent, travaux prépa-
travail et de leur ancienneté dans l’établissement, le salaire
ratoires ou complémentaires, ainsi que les opérations qui,
des travailleurs à temps partiel est proportionnel à celui du
techniquement ne peuvent être terminées dans les délais
travailleur qui, à qualification égale, occupe à temps com-
réglementaires par suite de leur nature ou de circonstances
plet un emploi équivalent dans l’établissement. Le contrat
exceptionnelles.
de travail des travailleurs à temps partiel doit être constaté
par écrit. Ces travaux, leur détail par branche d’activité, et leur durée
maximale journalière seront fixés par arrêté du ministre
Un arrêté du ministre chargé du Travail détermine les moda-
chargé du Travail.
lités d’application du travail à temps partiel. CODE DU
Les heures accomplies au titre de ces dérogations sont TRAVAIL
rémunérées au tarif normal.
Section IV d’accord d’entreprise ou d’établissement aux majorations Page 26
minima suivantes :
Des équivalences
• 10 % pendant les heures supplémentaires de travail de
ART. L.136 Une durée de présence supérieure à la durée légale du jour effectuées au-delà de 48 heures;
travail équivalente à celle-ci est admise pour les préposés • 50 % pendant les heures supplémentaires de nuit.
à certains travaux, en raison soit de la nature de ceux-ci, soit
Les heures supplémentaires effectuées les jours de repos
de leur caractère intermittent.
hebdomadaire ou les jours fériés donneront lieu à une
Les cas d’équivalence sont fixés par arrêté du ministre majoration de 50 % pour les heures de jour et de 100 %
chargé du Travail. pour les heures de nuit.
Le salaire hebdomadaire dû pour les heures de présence ART. L.139 Le règlement forfaitaire des heures supplémentaires ne
ainsi admise est celui qui correspond à quarante heures de peut avoir d’effet que s’il assure aux travailleurs une rému-
travail effectif. nération au moins égale à celle légalement due.
ART. L.140 Un arrêté du ministre chargé du Travail fixera les conditions
Section V
dans lesquelles les heures supplémentaires pour travaux
Des heures supplémentaires urgents, exceptionnels ou pour accroître la production
pourront être autorisées et effectuées ainsi que, par
ART. L.137 Toute heure effectuée au-delà de la durée légale du travail
branche d’activité et par catégorie professionnelle s’il y a
donnera lieu, à défaut de convention collective ou d’accord
lieu, les modalités d’application de la durée du travail et
d’entreprise ou d’établissement, à une majoration de salaire
des dérogations.
dans les conditions et selon les taux minimum suivants :
a) jours ouvrables :
CHAPITRE V
• 10 % du salaire réel global rapportant à l’exécution
du travail, lorsqu’elle se situe de jour de la 41e heure
Du travail de nuit
à la 48e heure incluse;
• 25 % lorsqu’elle est effectuée de jour au-delà de la 48e ART. L.141 Est considéré comme travail de nuit, le travail effectué entre
heure; vingt et une heures et cinq heures.
• 50 % lorsqu’elle se situe de nuit;
b) jours non ouvrables : CHAPITRE VI
• 50 % lorsqu’elle est effectuée de jour;
• 100 % lorsqu’elle se situe de nuit. Du repos hebdomadaire et des jours fériés
CODE DU
ART. L.138 Dans toutes les entreprises agricoles, la durée légale de ART. L.142 Le repos hebdomadaire est obligatoire. Il est de vingt- TRAVAIL
travail ne peut excéder quarante-huit heures par semaine. quatre heures consécutives. Il a lieu, en principe, le
Les heures accomplies au-delà de cette durée hebdoma- dimanche.
daire donneront lieu à défaut de convention collective ou
Il ne peut, en aucun cas, être remplacé par une indemnité Section II Page 27
compensatrice.
Du congé annuel
ART. L.143 Sont admis à donner le repos hebdomadaire par roule-
ART. L.148 Le travailleur acquiert droit à congé après une période de
ment, un autre jour que le dimanche, les établissements
dont l’activité ne peut cesser sans inconvénients graves travail de douze mois de service.
pour la vie collective. L’appréciation des droits à congé du travailleur se fait sur
ART. L.144 Un arrêté du ministre chargé du Travail fixera la liste de ces une période de référence qui s’étend de la date de son
établissements ou d’une partie de ces établissements ainsi embauche ou de son retour du précédent congé, au der-
que les dispositions de contrôle dans les cas de dérogation nier jour qui précède celui de son départ pour le nouveau
au repos dominical. congé.

ART. L.145 Les jours fériés sont ceux fixés par la loi, un décret précisera Pour la détermination de la durée du congé, sont assimi-
les modalités pratiques de rémunération des travailleurs au lées à un mois de service effectif, les périodes équivalent à
regard de la législation sur les jours fériés. quatre semaines ou 24 jours de travail.
ART. L.149 Pour la détermination de la durée du congé acquis sont
CHAPITRE VII considérées comme période de travail :
• les périodes d’indisponibilité pour accident du travail ou
Des congés maladie professionnelle;
• dans la limite de six mois, les absences pour maladies
Section I médicalement constatées;
Des congés spéciaux • les périodes de repos des femmes en couches;
• les absences pour les congés spéciaux prévus à la section
ART. L.146 Dans une limite de dix jours, ne peuvent être déduites de première du présent chapitre.
la durée du congé acquis, les permissions exceptionnel-
ART. L.150 Dans la mesure où la bonne marche de l’entreprise, la
les qui auraient été accordées au travailleur à l’occasion
jouissance du congé peut être retardée ou anticipée d’une
d’évènements familiaux touchant directement son propre
période qui, sauf accord du travailleur intéressé, ne peut
foyer. Par contre, les congés spéciaux accordés en sus des
excéder trois mois.
jours fériés pourront être déduits s’ils n’ont pas fait l’objet
d’une compensation ou récupération des journées ainsi A la demande du travailleur, le droit à congé prévu à l’article
accordées. L.148 peut être reporté sur une période plus longue, qui ne
pourra toutefois excéder deux années de service. Dans ce
ART. L.147 Les congés accordés à l’occasion des naissances donnent
cas, un congé minimum de huit jours, y compris les jours CODE DU
lieu au versement d’une allocation dans les conditions TRAVAIL
non ouvrables devra être obligatoirement pris par le tra-
fixées par le Code de prévoyance sociale.
vailleur la première année.
ART. L.151 La durée du congé est déterminée à raison de deux jours Le congé d’une durée supérieure à quinze jours y compris Page 28
et demi par mois de travail accompli au cours de la période les jours non ouvrables, peut être fractionné d’accord
de référence, soit trente jours par an, jours non ouvrables parties.
compris.
En ce cas, une fraction doit être au moins de quinze jours
ART. L.152 Les jeunes travailleurs et apprentis de moins de 18 ans au continus.
premier jour du mois de leur départ en congé, quelle que
ART. L.157 L’allocation afférente au congé prévu aux articles L.151 et
soit la durée de leurs services dans l’établissement, ont
152 est égale au pourcentage de la rémunération totale
droit, sur leur demande, à un congé minimum de 24 jours, y
en espèces et en nature, perçue au cours de la période de
compris les jours non ouvrables. Le montant de l’allocation
référence, à l’exclusion des indemnités ayant le caractère
de congé acquis en fonction du temps réel de service ne
de remboursement de frais, des gratifications et primes
sera pas majoré pour autant.
annuelles, ainsi que des avantages en nature dont le salarié
ART. L.153 Les jeunes travailleurs et apprentis âgés de 18 à 21 ans continuerait à bénéficier durant le congé.
avant le premier jour du mois de leur départ en congé
Les retenues éventuellement opérées sur le salaire au titre
ont droit sur leur demande, à un minimum de 21 jours, y
des prestations en nature sont prises en considération dans
compris les jours non ouvrables même si la durée de leurs
le calcul de l’allocation de congé.
services ouvrant droit à congé est inférieure à douze mois.
Le congé supplémentaire ainsi accordé ne donnera pas lieu Le pourcentage de rémunération prévu à l’alinéa 1 du
à rémunération. présent article est de :
• 1/12 de la rémunération totale perçue par le travailleur.
ART. L.154 La durée du congé, fixée à l’article L.151 est augmentée de :
• 2 jours ouvrables après 15 ans de services continus ou L’allocation de congé pour la fraction de congé minimum
non dans l’entreprise; de 8 jours que le travailleur est tenu de prendre en vertu
• 4 jours ouvrables après 20 ans de services continus ou des dispositions de l’article L.150, est égale au salaire d’acti-
non dans l’entreprise; vité calculé sur la base de l’horaire de l’établissement au
• 6 jours ouvrables après 25 ans de services continus ou moment du départ en congé.
non dans l’entreprise. Pour le congé pris à échéance de la période réelle de
ART. L.155 Les mères de famille ont droit à un jour ouvrable de congé référence, le travailleur percevra une allocation de congé
supplémentaire par année de service ouvrant droit à congé calculée conformément aux dispositions du présent article
pour chaque enfant enregistré à l’état civil et qui n’a pas déduction faite de l’allocation de congé perçue pendant
atteint l’âge de 15 ans à l’expiration de la période de réfé- la durée minimum de congé obligatoire de 8 jours visé à
rence. l’article L.150.
CODE DU
ART. L.156 Le congé payé ne dépassant pas quinze jours doit être Les périodes assimilées à un temps de travail en applica- TRAVAIL
continu. tion de l’article L.149 doivent être considérées comme
ayant donné lieu à rémunération en fonction de l’horaire
du travail pratiqué dans l’établissement pendant lesdites localité autre que le lieu d’emploi, la durée du congé est Page 29
périodes. augmentée des délais de route.
ART. L.158 Dans les professions où, d’après les stipulations du contrat A défaut de convention contraire, les délais de route ne
de travail, la rémunération du personnel est constituée en peuvent être supérieurs au temps nécessaire au travailleur
totalité ou en partie, des sommes versées par la clientèle, pour se rendre en congé au lieu de sa résidence habituelle
au titre du service, la rémunération à prendre en considé- et en revenir, le cas échéant.
ration pour la détermination de l’allocation de congé, est
la rémunération évaluée forfaitairement par la convention CHAPITRE VIII
collective ou, à défaut, par arrêté du ministre chargé du
Travail, compte tenu de la catégorie de classement de Des voyages et des transports
chaque travailleur dans la hiérarchie professionnelle.
ART. L.164 Sous réserve des dispositions prévues à l’article L.169,
ART. L.159 Chaque jour de congé supplémentaire, accordé confor-
sont à la charge de l’employeur les frais de voyage du
mément aux dispositions des articles L.154 et 155, donne
travailleur, de son conjoint et des enfants mineurs vivant
lieu à l’attribution d’une allocation égale au quotient de
habituellement avec lui ainsi que les frais de transport de
l’allocation afférente au congé principal par le nombre de
leurs bagages, dans les circonstances suivantes :
jours ouvrables compris dans ce congé.
• du lieu de recrutement au lieu d’emploi;
ART. L.160 Les conventions collectives ou à défaut, des arrêtés du • du lieu d’emploi au lieu où il résidait lors du recrutement
ministre chargé du Travail, fixent la valeur minimale des dans les cas ci-après :
prestations en nature, dont le salarié ne continuerait pas a) expiration du contrat à durée déterminée;
à jouir pendant la durée du congé et dont il doit être tenu b) résiliation du contrat par le travailleur après deux
compte pour le calcul de l’allocation. années de travail effectif continu;
ART. L.161 Le paiement de l’allocation de congé s’effectue au plus tard c) rupture du contrat en cas de force majeure;
le dernier jour précédent la date de départ en congé. d) rupture du contrat du fait de l’employeur ou à la suite
de faute de celui-ci;
ART. L.162 Est nulle toute convention prévoyant l’octroi d’une indem-
e) rupture du contrat pendant la période d’essai ou à
nité compensatrice aux lieu et place du congé.
l’expiration de celle-ci;
Toutefois, en cas de rupture ou d’expiration du contrat f ) inaptitude définitive du travailleur aux fonctions
avant que le travailleur ait acquis droit de jouissance au pour lesquelles il était embauché;
congé, une indemnité, calculée sur la base des droits acquis • du lieu d’emploi au lieu de recrutement initial et vice-
d’après l’article L.157 doit être accordée en place du congé. versa à l’occasion des congés payés acquis après deux
Elle est payée immédiatement lors de la rupture. années de services continus, conformément à la possi- CODE DU
TRAVAIL
ART. L.163 Le travailleur est libre de prendre son congé dans la localité bilité de cumul prévue par l’article L.150.
de son choix. Lorsque le travailleur a été recruté dans une Le retour sur le lieu d’emploi n’est dû que si le travailleur, à
cette date, est en état de reprendre son service.
Toutefois, le contrat de travail ou la convention collective route plus longs que ceux prévus par la voie et les moyens Page 30
pourra prévoir une durée minima de séjour ou de déplace- normaux.
ment en deçà de laquelle le transport des familles ne sera
ART. L.169 Le travailleur qui a cessé son service peut exiger la déli-
pas à la charge de l’employeur. Cette durée n’excédera pas
vrance de ses titres de voyage et de transport, auprès de
six mois.
son ancien employeur dans un délai maximum de deux ans
ART. L.165 Lorsqu’un contrat est résilié pour des causes autres que à compter de la cessation du travail chez ledit employeur.
celles visées à l’article précédent, ou par suite d’une faute
Toutefois, les titres de voyages et des transports ne seront
lourde du travailleur, le montant des frais de transport
délivrés par l’employeur qu’en cas de déplacement effectif
aller et retour incombant à l’entreprise est proportionné
du travailleur.
au temps de service du travailleur.
Le ou les employeurs successifs qui auront utilisé les servi-
ART. L.166 La classe de passage et le poids des bagages sont détermi-
ces du travailleur seront tenus à la demande de l’employeur
nés par l’emploi tenu par le travailleur dans l’entreprise, sui-
qui a délivré le titre de transport, de participer au paiement
vant la stipulation de la convention collective ou, à défaut,
du passage dans la limite des droits en la matière acquis
suivant les règles adoptées par l’employeur, à l’égard de son
chez eux par le travailleur.
personnel ou suivant les usages locaux.
Il sera tenu compte dans tous les cas des charges de famille
pour le calcul du poids des bagages. Titre IV
ART. L.167 Les voyages et les transports sont effectués par les moyens
normaux laissés au choix de l’employeur.
Le travailleur qui use d’une voie ou de moyens de trans-
Hygiène et sécurité
ports plus coûteux que ceux choisis par l’employeur n’est
défrayé par l’entreprise qu’à concurrence des frais occasion- CHAPITRE I
nés par la voie ou les moyens régulièrement choisis, sauf
prescription médicale contraire. Généralités
S’il use d’une voie ou de moyens de transports plus écono- ART. L.170 Sont soumis aux dispositions du présent chapitre et des
miques, il ne peut prétendre qu’au remboursement des décrets et arrêtés pris pour son application, les établisse-
frais effectivement engagés. ments de toute nature où sont employés des travailleurs
Les délais de transport ne sont pas compris dans la durée au sens de l’article L.1.
maximale du contrat. ART. L.171 Des décrets déterminent notamment : CODE DU
ART. L.168 Le travailleur qui utilise une voie ou des moyens de trans- 1. les mesures générales et spécifiques de protection, de TRAVAIL
port moins rapides que ceux régulièrement choisis par prévention et de salubrité applicables à tous les établis-
l’employeur ne peut prétendre de ce fait à des délais de sements et emplois mentionnés à l’article précédent;
2. les mesures relatives à l’organisation et au fonctionne- ART. L.175 Lorsqu’il existe des conditions de travail dangereuses Page 31
ment des organismes ayant pour mission d’aider à l’ob- pour la santé ou la sécurité des travailleurs non visés par
servation des prescriptions d’hygiène et de sécurité, et les textes prévus à l’article L.171 l’employeur est mis en
de contribuer à l’amélioration des conditions de travail demeure par l’inspecteur du travail d’y remédier par les
et à la protection de la santé des travailleurs; formes et conditions prévues à l’article précédent.
3. les mesures relatives à l’exposition, à la vente ou à la ces-
L’inspecteur peut, notamment, dans les cas d’urgence,
sion, à quelque titre que ce soit, des machines, appareils
ordonner l’arrêt immédiat du travail jusqu’à ce que les
et installations diverses présentant des dangers pour les
mesures de prévention adéquates aient été prises par
travailleurs;
l’employeur.
4. les mesures relatives à la distribution et à l’emploi de
substances ou de préparations à usage industriel, pré- Les heures chômées de ce fait donneront lieu à une rému-
sentant des dangers pour les travailleurs. nération au même titre que des heures de travail effectif.
Un décret peut fixer les prescriptions particulières à L’employeur qui conteste le bien-fondé des mesures prises
certaines professions ou à certains types de matériels, par l’inspecteur du travail a la possibilité d’effectuer un
de substances d’agents, de procédés de travail ou d’instal- recours administratif auprès du ministre chargé du Travail.
lations, ou à certaines catégories de travailleurs.
ART. L.176 L’employeur est tenu d’aviser l’inspecteur du travail dans un
ART. L.172 L’employeur est responsable de l’application des mesures délai de quarante-huit heures de tout accident du travail
prescrites par les dispositions du présent chapitre et par les survenu ou de toute maladie professionnelle constatée
textes pris pour leur application. dans l’entreprise.
ART. L.173 L’inspecteur du travail contrôle le respect par l’employeur Cette déclaration se fait conformément aux prescriptions
des dispositions en matière d’hygiène et de sécurité. fixées en la matière par le Code de prévoyance sociale.
ART. L.174 Avant la constatation des infractions aux dispositions du ART. L.177 Toute entreprise ou tout établissement est tenu d’assurer
présent chapitre par procès-verbal, la procédure de la mise un service médical ou sanitaire à ses travailleurs.
en demeure est obligatoirement appliquée.
Le Code de prévoyance social détermine les modalités
Cette mise en demeure doit être faite par écrit soit sur le 3 e
d’exécution de cette obligation.
fascicule du registre d’employeur, soit par lettre recomman-
dée avec accusé de réception. Elle est datée et signée, elle CHAPITRE II
précise les infractions relevées ou les dangers constatés et
fixe les délais d’exécution à l’expiration desquels ils devront Du travail des femmes et des enfants
avoir disparu.
CODE DU
ART. L.178 Toute femme enceinte dont l’état a été constaté médica-
Les délais minimum d’exécution de la mise en demeure, TRAVAIL
lement peut rompre son contrat après avoir informé son
les possibilités de recours et l’autorité qui a qualité pour
employeur vingt-quatre heures à l’avance, sauf cas de force
statuer sont fixés pour chaque branche d’activité par un
arrêté du ministre chargé du Travail.
majeure, et sans avoir à payer une indemnité compensa- Ces arrêts de travail ne peuvent entraîner une diminution Page 32
trice de préavis. des rémunérations.
ART. L.179 Toute femme enceinte a droit à un congé de maternité La mère peut, pendant cette période, rompre son contrat
de 14 semaines. Ce congé commence six semaines avant de travail dans les mêmes conditions que celles visées à
la date présumée de l’accouchement et se termine huit l’article L.178.
semaines après l’accouchement. Lorsque l’accouchement
ART. L.185 Il est interdit d’employer les femmes, les femmes enceintes
a lieu avant la date présumée, la période de repos est pro-
et les enfants à des travaux excédant leurs forces, présen-
longée jusqu’à l’expiration des 14 semaines de congé.
tant des causes de danger ou qui, par leur nature et par les
ART. L.180 L’intéressée ne peut être employée pendant une période conditions dans lesquelles ils sont effectués, sont suscep-
consécutive de sept semaines dont trois semaines avant la tibles de blesser leur moralité.
date présumée de l’accouchement.
ART. L.186 Le repos des femmes et des enfants doit avoir une durée de
ART. L.181 En cas de maladie attestée par un certificat médical et douze heures consécutives au minimum.
résultant de la grossesse ou des couches, la femme peut
Le travail de nuit des femmes et des enfants dans l’industrie
prétendre à une prolongation de congé de 3 semaines.
est interdit.
ART. L.182 Pendant le congé de maternité visé à l’article L.179 l’inté-
ART. L.187 Les enfants ne peuvent être employés dans aucune entre-
ressée a droit aux soins gratuits et à la rémunération qu’elle
percevait au moment de la suspension du travail, dans les prise, même comme apprentis, avant l’âge de quatorze ans,
conditions fixées par le Code de prévoyance sociale. sauf dérogation écrite édictée par arrêté du ministre chargé
du Travail, compte tenu des circonstances locales et des
Elle conserve en outre le droit aux prestations en nature. tâches qui peuvent leur être demandées.
ART. L.183 Lorsque la femme ne peut, par suite de maladie, reprendre
ART. L.188 L’inspecteur du travail peut requérir l’examen des femmes
son travail à l’expiration de son congé de maternité la sus-
et des enfants par un médecin, en vue de vérifier si le travail
pension du contrat de travail prend effet pour compter du
dont ils sont chargés n’excède pas leurs forces. Cette réqui-
premier jour suivant l’expiration dudit congé.
sition est de droit à la demande des intéressés.
Dans ce cas, l’employeur est tenu dès le premier jour suivant
La femme ou l’enfant ne peut être maintenu dans un emploi
la prolongation prévue à l’article précédent de l’indemniser
ainsi reconnu au-dessus de ses forces et doit être affecté à
dans les conditions fixées à l’article L.37 du présent Code.
un emploi convenable. Si cela n’est pas possible, le contrat
Pendant toute la période de suspension, l’employeur ne est résilié du fait de l’employeur.
peut résilier le contrat de travail.
ART. L.189 Des décrets fixeront d’une part les conditions de travail des
ART. L.184 Pendant une période de quinze mois à compter de la femmes et des femmes enceintes et notamment la nature CODE DU
naissance de l’enfant, la mère a droit à ses repos pour des travaux qui leur sont interdits d’autre part la nature des TRAVAIL
allaitement sur le lieu du travail. travaux et les catégories d’entreprises interdits aux jeunes
La durée totale de ces repos ne peut dépasser une heure gens et l’âge limite auquel s’applique l’interdiction.
par journée de travail.
Titre V registre tenu spécialement à cet effet, un extrait de cette Page 33
inscription est délivré à la partie ayant introduit l’action.

Des différends du travail Section II

De la compétence
CHAPITRE I ART. L.192 Les Tribunaux du travail connaissent des différends indivi-
duels pouvant s’élever à l’occasion du travail entre les
Du différend individuel travailleurs et leurs employeurs.

Section I Ces tribunaux ont qualité pour se prononcer sur tous les
différends individuels relatifs aux conventions collectives
De la conciliation de l’inspecteur du travail et de la ou aux décrets en tenant lieu et au contrat d’apprentis-
saisie du tribunal sage.
ART. L.190 Tout travailleur ou tout employeur pourra demander à Leur compétence s’étend également :
l’inspecteur du travail, à son délégué ou à son suppléant • aux différends nés entre les travailleurs ou employeurs à
de régler le différend à l’amiable. l’occasion du travail;
Cette demande suspend, à sa date de réception par l’inspec- • aux litiges relatifs à l’application des dispositions du
teur du travail, le délai de prescription. Cette suspension Code de prévoyance sociale.
court jusqu’à la date du procès-verbal qui clôt la tentative ART. L.193 Le tribunal compétent est celui du lieu d’exécution du
de conciliation à l’inspection du travail. contrat de travail.
Les parties sont tenues de se présenter à l’inspection au Toutefois, pour les litiges nés de la résiliation du contrat, le
jour et à l’heure fixés par la convocation, sous peine d’une travailleur dont la résidence au moment de la signature du
amende. contrat est dans un lieu autre que celui du lieu d’emploi,
Un arrêté du ministre chargé du Travail fixe le montant de aura le choix entre le tribunal de cette résidence et celui du
cette amende. lieu d’emploi. Les travailleurs dont la résidence est hors du
Mali auront le choix entre le tribunal du lieu d’exécution du
ART. L.191 En cas de règlement amiable du différend, la formule exé-
contrat et celui de Bamako.
cutoire est apposée sur le procès-verbal de conciliation par
ordonnance du président du Tribunal du travail prise à la
Section III
requête de la partie la plus diligente.
En cas d’échec total ou partiel de ce règlement amiable
De la composition CODE DU
TRAVAIL
constaté par un procès-verbal de non conciliation, l’action ART. L.194 Les Tribunaux du travail sont créés par décret sur propo-
peut être introduite par déclaration orale ou écrite faite au sition du ministre de la Justice, après avis du ministre du
greffier du Tribunal du travail, inscription en est faite sur un
Travail. Ces décrets fixent pour chaque tribunal son siège Le nombre des assesseurs est triple des postes à pourvoir. Page 34
et sa compétence territoriale. Les assesseurs siègent dans l’ordre de préférence indiqué
ART. L.195 Les Tribunaux du travail dépendent administrativement du par l’arrêté de nomination.
ministre de la Justice. Les assesseurs, dont le mandat est venu à expiration, conti-
ART. L.196 Le tribunal est composé d’un magistrat, président, d’un nuent à siéger jusqu’à la date d’effet du nouvel arrêté de
assesseur employeur et d’un assesseur travailleur, d’un nomination.
greffier. Les assesseurs doivent justifier de la possession de leurs
Le Tribunal du travail est subdivisé en sections profession- droits civiques et n’avoir subi aucune des condamnations
nelles fixées par arrêté du ministre de la Justice après avis prévues par les lois électorales en vigueur.
du ministre chargé du Travail. Sont déchus de leur mandat les assesseurs qui ne remplis-
Plusieurs sections peuvent être réunies et il peut être créé sent pas ces conditions.
une seule section interprofessionnelle lorsque la situation ART. L.200 Tout assesseur contre lequel la déchéance a été prononcée
du marché du travail le nécessite. ne peut être désigné à nouveau aux mêmes fonctions, sauf
En cas de vacance d’assesseurs dans une section profes- en cas de réhabilitation ou d’amnistie.
sionnelle déterminée, le président du tribunal peut pen- ART. L.201 Pour compenser les frais de sujétion qu’entraîne l’exercice
dant une période ne pouvant excéder trente jours faire de leurs fonctions, il sera alloué aux assesseurs une indem-
appel aux assesseurs d’une autre section. nité par vacation dont le montant sera fixé par arrêté du
ART. L.197 Chaque Tribunal du travail comporte une formation de ministre chargé du Travail après avis du ministre de la
référé commune à toutes les éventuelles sections. La for- Justice.
mation de référé est composée du président du Tribunal
du travail et d’un greffier. Elle est saisie par simple requête Section IV
adressée au président du Tribunal du travail.
De la procédure
ART. L.198 Le président du Tribunal du travail est nommé par décret
sur proposition du ministre de la Justice. ART. L.202 La procédure devant les Tribunaux du travail est gratuite. En
outre, pour l’exécution des jugements rendus à leur profit,
Ces fonctions ne sont pas exclusives de toute autre pou-
les travailleurs bénéficient de l’assistance judiciaire.
vant être confiée à ce magistrat au sein de l’organisation
judiciaire. ART. L.203 Dans les deux jours à dater de la réception de la demande,
dimanches et jours fériés non compris, le président cite les
ART. L.199 Les assesseurs sont désignés par les organisations syndica-
parties à comparaître dans un délai qui ne peut excéder
les les plus représentatives et nommés par arrêté conjoint CODE DU
douze jours, majorés, s’il y a lieu, des délais de distance qui
des ministres chargés du Travail et de la Justice. TRAVAIL
seront fixés par décret.
En cas d’absence ou de carence des organisations syndi-
cales, les assesseurs sont nommés par arrêté conjoint des
ministres chargés du Travail et de la Justice.
La citation doit contenir le nom et profession ou raison so- ART. L.206 L’audience est publique, sauf au stade de la conciliation. Page 35
ciale du demandeur, l’indication de l’objet de la demande, Le président dirige les débats, interroge et confronte les
l’heure et le jour de la comparution. parties, fait comparaître les témoins cités à la diligence
La citation est faite à personne ou à domicile par un huissier des parties ou par lui-même, dans les formes indiquées à
ou un huissier ad hoc. Elle peut valablement être faite par l’article L.203.
lettre recommandée avec accusé de réception. Il procède à l’audition de toute autre personne dont il juge
En cas d’urgence, elle peut être faite par voie télégraphi- la déposition utile au règlement du différend; il peut pro-
que. céder ou faire procéder à tous constats ou expertises.
ART. L.204 Les parties sont tenues de se rendre au jour et à l’heure Les dispositions relatives à la police de l’audience devant
fixés devant le tribunal. Elles peuvent se faire assister les tribunaux civils sont applicables.
ou représenter soit par un travailleur ou un employeur ART. L.207 Les assesseurs du Tribunal du travail peuvent être récu-
appartenant à la même branche d’activité, soit par un sés :
avocat régulièrement inscrit au barreau, soit encore par
1. quand ils ont un intérêt personnel à la contestation;
un représentant des organisations syndicales auxquelles
2. quand ils sont parents ou alliés de l’une des parties
elles sont affiliées. Les employeurs peuvent, en outre, être
jusqu’au sixième degré;
représentés par un directeur ou un employé de l’entreprise
3. si, dans l’année qui a précédé la récusation, il y a eu
ou de l’établissement.
procès pénal ou civil entre eux et l’une des parties ou
Sauf en ce qui concerne les avocats, le mandataire des son conjoint ou allié en ligne directe;
parties doit être constitué par écrit. 4. s’ils ont donné un avis écrit sur la contestation;
ART. L.205 Si, au jour fixé par la convocation, le demandeur ne compa- 5. s’ils sont employeurs, ou travailleurs de l’une des parties
raît pas et ne justifie pas d’un cas de force majeure, la cause en cause.
est rayée du rôle; elle ne peut être reprise qu’une seule fois, La récusation est formée avant tout débat, le président
et selon les formes imparties pour la demande primitive, à statue immédiatement. Si la demande est rejetée, il est
peine de déchéance. passé outre débat, si elle est admise, l’affaire est renvoyée
Si le défendeur ne comparaît pas et ne justice pas d’un à la prochaine audience où doivent siéger le ou les asses-
cas de force majeure, ou s’il n’a pas présenté ses moyens seurs suppléants.
sous forme de mémoire, défaut est donné contre lui et le ART. L.208 Lorsque les parties comparaissent devant le Tribunal du
tribunal statue sur le mérite de la demande. travail, il est procédé à une tentative de conciliation.
Si le défendeur, après avoir comparu, ne comparaît plus En cas d’accord un procès-verbal rédigé séance tenante CODE DU
par la suite la décision rendue à son encontre est réputée sur le registre des délibérations du tribunal consacre le TRAVAIL
contradictoire mais doit lui être signifiée, par le greffier du règlement à l’amiable du litige.
tribunal ou par un agent administratif commis spéciale-
Un extrait du procès-verbal de conciliation signé du prési-
ment à cet effet, pour faire courir le délai d’appel.
dent et du greffier vaut titre exécutoire.
En cas de conciliation partielle, un extrait du procès-verbal ART. L.212 En cas de jugement par défaut, signification du jugement Page 36
signé du président et du greffier vaut titre exécutoire pour est faite, dans les formes fixées par l’article L.203, sans frais,
les parties sur lesquelles un accord est intervenu et procès- à la partie défaillante, par le greffier du tribunal ou par un
verbal de non conciliation pour le surplus de la demande. agent administratif commis spécialement à cet effet par le
président.
En cas de non conciliation ou pour la partie contestée de
la demande, le tribunal doit retenir l’affaire, il procède Si, dans un délai de dix jours, après signification plus les
immédiatement à son examen, aucun renvoi ne peut être délais de distance, le défaillant ne fait pas opposition dans
prononcé, sauf accord des parties, mais le tribunal peut les formes prescrites à l’article L.191, paragraphe 2, le juge-
toujours par jugement motivé, prescrire toutes enquêtes, ment est exécutoire. Sur opposition, le président convoque
descentes sur les lieux et toutes mesures d’information à nouveau les parties, comme il est dit à l’article L.203, le
quelconque. nouveau jugement, nonobstant tout défaut ou appel, est
exécutoire.
Section V ART. L.213 Les jugements du tribunal sont définitifs et sans appel, sauf
Du jugement du chef de la compétence, lorsque le chiffre de la demande
n’excède pas 12 fois le montant du salaire minimum inter-
ART. L.209 Les débats clos, le tribunal délibère immédiatement en professionnel garanti.
secret. Sauf mise en délibéré, lequel ne peut excéder la date
de la prochaine audience de la même section, le jugement Au-dessus de ce montant, les jugements sont susceptibles
qui doit être motivé est rédigé sur l’heure et l’audience d’appel devant la chambre sociale de la Cour d’appel.
reprise pour sa lecture. ART. L.214 Le Tribunal du travail connaît de toutes demandes recon-

ART. L.210 Les minutes du jugement sont signées par le président et le ventionnelles, ou en compensation qui, par leur nature,
greffier. La minute du jugement est transcrite sur le registre entrent dans sa compétence.
des délibérations. Copie en est remise aux parties sur leur ART. L.215 Lorsque chacune des demandes principales reconven-
demande. tionnelles ou en compensation sera dans les limites de
Une copie de chaque jugement est adressée par le greffier sa compétence en dernier ressort, le Tribunal du travail se
à la Direction du travail et à l’inspection du travail territo- prononcera sans qu’il y ait lieu à l’appel.
rialement compétente. Si l’une de ces demandes n’est susceptible d’être jugée qu’à
ART. L.211 Le jugement peut ordonner l’exécution immédiate jusqu’à charge d’appel, le Tribunal du travail ne se prononcera sur
concurrence d’un taux de 50 % des sommes portant sur toutes qu’à charge d’appel, il statuera en dernier ressort
les réclamations des salaires et accessoires, indemnités si seule la demande reconventionnelle en dommages-
diverses, droits et avantages à l’exclusion des dommages- intérêts, fondée exclusivement sur la demande principale, CODE DU
dépasse sa compétence en dernier ressort. TRAVAIL
intérêts nonobstant appel et par provision avec dispense
de caution. Il statue également sans appel en cas de défaut du défen-
deur si seules les demandes reconventionnelles formées
par celui-ci dépassent le taux de sa compétence en dernier CHAPITRE II Page 37
ressort, quels que soient la nature et le montant de cette
demande. Du différend collectif
Si une demande reconventionnelle est reconnue non
Section I
fondée et formée uniquement en vue de rendre le juge-
ment susceptible d’appel, l’auteur de cette demande peut De la conciliation
être condamné à des dommages-intérêts envers l’autre
ART. L.218 Est réputé différend collectif du travail, tout conflit caracté-
partie, même au cas où, en appel, le jugement en premier
risé à la fois par :
ressort n’a été confirmé que partiellement.
1. l’intervention d’un groupe de travailleurs;
Section VI 2. la nature collective de l’intérêt en jeu.
ART. L.219 Tout différend collectif doit être immédiatement notifié par
Des voies de recours
les parties :
ART. L.216 L’appel doit être interjeté dans les 15 jours délai légal du 1. à l’inspecteur régional du travail du ressort lorsque le
prononcé du jugement et dans les formes prévues à l’arti- conflit est limité au territoire d’une inspection régionale
cle L.191 paragraphe 2. du travail;
En ce qui concerne les jugements rendus par défaut ce délai 2. au directeur du travail lorsque le conflit s’étend sur le
prend effet du jour de la signification. territoire de plusieurs inspections régionales.

L’appel est transmis dans la huitaine de la déclaration L’inspecteur régional du travail et le directeur du travail,
d’appel à la Cour d’appel avec une expédition du juge- suivant le cas procèdent sans délai à la tentative de conci-
ment et des lettres, mémoires et documents déposés par liation.
les parties. ART. L.220 Les parties peuvent se faire assister ou représenter par une
L’appel est jugé sur pièces. personne dûment mandatée.

Toutefois, les parties peuvent demander à être entendues; Lorsqu’une partie ne comparaît pas ou ne se fait pas repré-
en ce cas la représentation des parties obéit aux règles senter valablement, l’inspecteur du travail convoque à
fixées par l’article L.204. nouveau dans un délai qui ne peut excéder 48 heures sans
préjudice de la condamnation à l’amende civile prévue à
ART. L.217 La Cour suprême connaît des recours en cassation contre
l’article L.190.
les jugements rendus en dernier ressort et les arrêts de la
Cour d’appel. ART. L.221 Dans les six jours francs, suivant la date à laquelle il a été
saisi, le conciliateur est tenu de dresser un procès-verbal CODE DU
Le pourvoi est introduit et jugé dans les formes et condi- TRAVAIL
constatant l’accord intervenu ou l’échec de la conciliation.
tions prévues par les lois relatives à l’organisation et à la
procédure de la Cour suprême. ART. L.222 L’accord de conciliation, signé par les parties, daté et visé
par l’inspecteur du travail, est immédiatement exécutoire.
Un exemplaire de cet accord est adressé par l’inspecteur du et de la situation sociale des travailleurs intéressés par le Page 38
travail au secrétaire du Tribunal du travail de ressort. différend.
En cas de différend interrégional, l’accord est déposé par Dans ce but, ces membres peuvent enquêter auprès des
le directeur du travail auprès des juridictions du travail entreprises et des syndicats, réclamer aux parties tous
compétentes. documents ou renseignements d’ordre comptable et finan-
cier susceptibles d’être utiles à l’examen du différend. Ces
ART. L.223 Tout accord de conciliation est susceptible d’être étendu
enquêtes peuvent être confiées par le conseil d’arbitrage
conformément aux dispositions des articles L.78 et suivants
à toutes personnes qualifiées, notamment aux experts
du présent Code.
comptables agréés.
ART. L.224 En l’absence d’accord, le conciliateur rédige un rapport sur
Le conseil d’arbitrage juge sur pièces, mais il peut entendre
l’état du différend et l’adresse accompagné des documents
les parties, s’il l’estime nécessaire.
et renseignements recueillis par ses soins au ministre
chargé du Travail. ART. L. 228 Le conseil d’arbitrage se prononce en droit sur les conflits
relatifs à l’interprétation des lois, règlements, conventions
Une copie du rapport est remise sans délai à chacune des
collectives ou accords collectifs en vigueur.
parties avec mention de la date à laquelle ce document a
été envoyé au ministre chargé du Travail. Il se prononce en équité sur les autres conflits, notamment
lorsque le différend porte sur les salaires ou sur les condi-
Section II tions de travail qui ne sont pas fixées par les dispositions
des lois, règlements, conventions collectives ou accords
De l’arbitrage collectifs en vigueur et sur les conflits relatifs à la conclu-
sion et à la révision des clauses des conventions collectives
ART. L. 225 Dès réception du rapport de non conciliation, le ministre
et accords collectifs.
chargé du Travail saisit le conseil d’arbitrage du différend.
ART. L. 229 La décision du conseil d’arbitrage est immédiatement
ART. L. 226 Le conseil d’arbitrage est composé :
notifiée et commentée aux parties par le président du
• d’un magistrat de la Cour d’appel, président;
conseil d’arbitrage. Si dans les 8 jours francs suivant cette
• de quatre assesseurs dont deux assesseurs employeurs
notification aux parties, aucune de celles-ci n’a manifesté
et deux assesseurs travailleurs choisis en son sein par le
son opposition, la décision acquiert force exécutoire.
Conseil supérieur du travail.
Pour les conflits intéressant les services essentiels dont
Un greffier désigné par le ministre de la Justice assure le l’interruption risquerait de mettre en danger la vie, la sécu-
secrétariat. Dans le cas où le différend concerne exclusive- rité ou la santé des personnes, de compromettre le dérou-
ment les services publics, les deux assesseurs employeurs lement normal de l’économie nationale, ou intéressant un CODE DU
sont remplacés par deux représentants désignés par le secteur vital des professions, le ministre chargé du Travail TRAVAIL
ministre chargé de la Fonction publique. en cas de désaccord de l’une ou des deux parties, porte
ART. L. 227 Le conseil d’arbitrage a les plus larges pouvoirs pour le conflit devant le Conseil des ministres qui peut rendre
s’informer de la situation économique des entreprises exécutoire la décision du conseil d’arbitrage.
ART. L 230 Les frais occasionnés par la procédure notamment les frais
Titre VI Page 39
de déplacement des membres du conseil d’arbitrage et
des experts, les pertes de salaires ou traitements, les frais
d’expertise, sont supportés par le budget du ministre de la
Justice qui comprend obligatoirement un chapitre consa-
Des institutions
cré au conseil d’arbitrage. professionnelles
ART. L 231 La grève ne rompt pas le contrat de travail sauf faute lourde
des travailleurs. Le lock-out et la grève sont illicites pendant
CHAPITRE I
la procédure de conciliation et dès qu’une décision arbi-
trale a acquis force exécutoire.
Des syndicats professionnels
Le lock-out ou la grève pratiquée en violation des disposi-
tions de l’alinéa précédent entraînent : Section I
a) pour les employeurs : De l’objet des syndicats professionnels
• le paiement aux travailleurs des journées de salaires
perdues de ce fait; ART. L 232 Les syndicats professionnels ont exclusivement pour objet
• l’inéligibilité pour trois ans aux fonctions de mem- l’étude et la défense des intérêts économiques, sociaux et
bres des chambres de commerce; moraux des travailleurs.
• l’interdiction de faire partie du conseil supérieur du ART. L 233 Les personnes exerçant la même profession, des métiers
travail et de participer sous une forme quelconque à similaires ou des professions connexes concourant à l’éta-
une entreprise de travaux ou un marché de fourni- blissement de produits ou services déterminés, peuvent
tures pour le compte de l’Etat ou d’une collectivité constituer librement un syndicat professionnel.
publique;
ART. L 234 Les fondateurs de tout syndicat professionnel doivent
b) pour les travailleurs : déposer les statuts et les noms de ceux qui, à un titre
• la rupture du contrat pour compter du jour de la quelconque, sont chargés de son administration ou de sa
cessation du travail, sans autres droits que le salaire direction.
et l’indemnité de congés payés acquis à cette date.
Ce dépôt a lieu au siège de la circonscription administrative
où le syndicat est établi. Copie des statuts est adressée à
l’inspecteur du travail et au procureur de la République qui
en vérifie la légalité et informe de ses conclusions le syndi-
cat intéressé, le chef de la circonscription administrative et
CODE DU
l’inspecteur du travail. TRAVAIL
Les modifications apportées aux statuts et les changements
survenus dans la composition de la direction ou de l’admi-
nistration du syndicat, doivent être portés, dans les mêmes
formes, à la connaissance des mêmes autorités et appréciés Section II Page 40
dans les conditions.
De la capacité civile des syndicats professionnels
ART. L. 235 Les membres chargés de l’administration de la direction
ART. L.240 Les syndicats professionnels jouissent de la personnalité
d’un syndicat doivent être domiciliés en République du
Mali, jouir de leurs droits civiques et n’avoir encouru aucune civile. Ils ont le droit d’ester en justice et d’acquérir sans
des condamnations qui, aux termes des lois électorales en autorisation, à titre gratuit ou à titre onéreux, des biens
vigueur, entraînent la suppression du droit de vote. meubles ou immeubles.
ART. L.241 Ils peuvent, devant toutes les juridictions, exercer tous
ART. L. 236 Les femmes mariées exerçant une profession ou un métier
peuvent, sans autorisation de leur mari, adhérer aux syndi- les droits réservés à la partie civile, relativement aux faits
cats professionnels et participer à leur administration portant un préjudice direct ou indirect à l’intérêt collectif
ou à leur direction dans les conditions fixées à l’article de la profession qu’ils représentent.
précédent. ART. L.242 Ils peuvent créer, administrer ou subventionner des œuvres

Les mineurs âgés de plus de seize ans peuvent adhérer aux professionnelles telles que : institutions de prévoyance,
syndicats, sauf opposition de leur père, mère ou tuteur. caisses de solidarité, laboratoires, champs d’expérience,
œuvre d’éducation scientifique, agricole ou sociale, cours,
ART. L. 237 Peuvent continuer à faire partie d’un syndicat professionnel publications intéressant la profession.
les personnes qui ont quitté l’exercice de leur fonction ou
de leur profession, sous réserve d’avoir exercé celle-ci au Les immeubles et objets mobiliers nécessaires à leurs
moins un an. réunions, à leurs bibliothèques et à leurs cours d’instruction
professionnelle sont insaisissables.
ART. L. 238 Tout membre d’un syndicat professionnel peut s’en retirer
à tout instant nonobstant toute clause contraire sans pré- Ils peuvent affecter une partie de leurs ressources à la créa-
judice du droit, pour le syndicat, de réclamer la cotisation tion de logements de travailleurs, à l’acquisition de terrains
afférente aux six mois qui suivent le retrait d’adhésion. de culture ou de terrains d’éducation physique à l’usage de
leurs membres.
ART. L. 239 En cas de dissolution volontaire ou prononcée judiciaire-
ART. L.243 Ils peuvent subventionner des sociétés coopératives de
ment, les biens du syndicat sont dévolus conformément
aux statuts ou, à défaut de dispositions statutaires, suivant production ou de consommation.
les règles déterminées par l’Assemblée générale. ART. L.244 Ils peuvent passer des contrats ou conventions avec tous

En aucun cas, ils ne peuvent être répartis entre les membres autres syndicats, sociétés d’entreprises ou personnes.
adhérents. Les litiges relatifs à la constitution, aux statuts ART. L.245 S’ils y sont autorisés par leurs statuts, et à condition de ne
et à la dissolution d’un syndicat relèvent des juridictions pas distribuer de bénéfices, même sous forme de ristour-
CODE DU
civiles. nes, à leurs membres, les syndicats peuvent : TRAVAIL
1. acheter pour le louer, prêter ou répartir entre leurs
membres tout ce qui est nécessaire à l’exercice de leur
profession, notamment matières premières, outils,
instruments, machines, engrais, semences, plantes, Section IV Page 41
animaux et matières alimentaires pour le bétail;
Des caisses spéciales de secours mutuels et des
2. prêter leur entremise gratuite pour la vente des produits retraites
provenant exclusivement du travail personnel ou des
exploitations des syndiqués; faciliter cette vente par ART. L.248 Les syndicats peuvent, en se conformant aux dispositions
exposition, annonces, publications, groupements de des lois en vigueur, constituer entre leurs membres, des
commandes et d’expédition, sans pouvoir l’opérer sous caisses spéciales de secours mutuels et de retraites.
leur nom et sous leur responsabilité. Les fonds de ces caisses sont insaisissables dans les limites
ART. L.246 Ils peuvent être consultés sur tous les différends et toutes déterminées par la législation concernant les sociétés de
les questions se rattachant à leur spécialité. secours mutuels.

Dans les affaires contentieuses, les avis du syndicat sont ART. L.249 Toute personne qui se retire d’un syndicat conserve le droit
tenus à la disposition des parties qui peuvent en prendre d’être membre de sociétés de secours mutuels et de retrai-
communication et copie. tes pour la vieillesse à l’actif desquelles elle a contribué par
des cotisations ou versements de fonds.
Section III
Section V
Des marques syndicales
Des unions de syndicats
ART. L.247 Les syndicats peuvent déposer dans les conditions déter-
minées par décret leurs marques, ou labels. Ils peuvent, ART. L.250 Les syndicats professionnels régulièrement constitués
dès lors, en revendiquer la propriété exclusive dans les d’après les prescriptions de la présente loi peuvent libre-
conditions dudit décret. Ces marques ou labels peuvent ment se concerter pour l’étude et la défense de leurs
être apposés sur tout produit ou objet de commerce pour intérêts économiques, sociaux et moraux.
en certifier l’origine et les conditions de fabrication. Ils Ils peuvent se constituer en union sous quelque forme que
peuvent être utilisés par tous les individus ou entreprises ce soit.
mettant en vente ces produits.
Les dispositions des articles L.234, 235, 236 sont applicables
Est nulle et de nul effet, toute clause de contrat collectif, aux unions de syndicats qui doivent, d’autre part faire con-
accord ou entente aux termes de laquelle l’usage de la naître, dans les conditions prévues à l’article L.234 le nom
marque syndicale par un employeur sera subordonné à et le siège social des syndicats qui les composent. Leurs
l’obligation pour ledit employeur de ne conserver ou de statuts doivent déterminer les règles selon lesquelles les
ne prendre à son service que les adhérents du syndicat syndicats à l’union sont représentés dans le conseil d’ad-
propriétaire de la marque. CODE DU
ministration et dans les Assemblées générales. TRAVAIL
ART. L.251 Ces unions jouissent de tous les droits conférés aux syn-
dicats professionnels par les sections II, III et IV du présent
chapitre.
ART. L.252 Des locaux seront mis sur leur demande à la disposition Section VIII Page 42
des unions de syndicats, pour l’exercice de leur activité, par
De la liberté syndicale
décret.
ART. L.256 Tout travailleur ou employeur peut adhérer librement à un
Section VI syndicat de son choix dans le cadre de sa profession.

Des associations professionnelles ART. L.257 Il est interdit à tout employeur de prendre en considéra-
tion les opinions l’appartenance à un syndicat ou l’exercice
ART. L.253 Les associations professionnelles reconnues par arrêté du d’une activité syndicale pour arrêter ses décisions en ce
ministre chargé du Travail sont assimilées aux syndicats qui concerne notamment l’embauchage, la conduite et la
professionnels et jouissent des mêmes droits. répartition du travail, la formation professionnelle, l’avance-
ment, la rémunération et l’octroi d’avantages sociaux, les
Section VII mesures de discipline et de congédiement.
Des absences pour activités syndicales Le chef d’entreprise ou ses représentants ne devront em-
ployer aucun moyen de pression en faveur ou à l’encontre
ART. L.254 Pour faciliter la présence des travailleurs ayant des respon-
d’une organisation syndicale quelconque.
sabilités syndicales aux congrès statutaires de leurs orga-
nisations syndicales, des autorisations d’absence seront Toute mesure prise par l’employeur contrairement aux dis-
accordées sur présentation d’une convocation écrite et positions des alinéas précédents, sera considérée comme
nominative de l’organisation syndicale intéressée. abusive et donnera lieu à des dommages-intérêts.
Ces absences seront payées et ne viendront pas en déduc-
tion des congés annuels. Section IX

ART. L.255 Tout travailleur, régulièrement désigné par son organisation Des comités syndicaux
syndicale pour suivre un stage de formation, est autorisé à ART. L.258 Un comité syndical peut être constitué par tout syndicat
quitter l’entreprise, sans que cette absence puisse être représentatif dans chaque entreprise ou établissement
considérée comme une cause de rupture du contrat de employant habituellement 11 salariés.
travail.
Pour la détermination de l’effectif de l’entreprise, il est
Tout travailleur régulièrement élu à des fonctions perma- tenu compte non seulement du personnel permanent,
nentes d’administration ou de direction d’un syndicat ou mais aussi des apprentis, des travailleurs engagés à l’essai
d’une union de syndicats est autorisé, sur la demande de et des travailleurs occasionnels ou saisonniers effectuant
son organisation syndicale, à cesser ses activités profes- une période moyenne de 6 mois de travail dans l’année.
sionnelles, sans que son absence puisse être, dans la limite CODE DU
d’un an, considérée comme une cause de rupture de son La constitution d’un comité syndical n’est soumise à aucune TRAVAIL

contrat. condition de forme ou de publicité. Toutefois il doit être


notifié à l’employeur le nom des membres du comité syn-
dical dès leur désignation.
ART. L.259 Le comité syndical représente les intérêts professionnels CHAPITRE II Page 43
de ses membres selon les dispositions applicables aux
syndicats professionnels. Des délégués du personnel
ART. L.260 Le nombre des délégués syndicaux, de 5 à 26 en fonction
Section I
de l’effectif de l’établissement, sera déterminé par un arrêté
du ministre chargé du Travail. Des élections des délégués du personnel
ART. L.261 Les délégués syndicaux représentent le syndicat auprès ART. L.265 Des délégués du personnel sont élus dans chaque établis-
du chef d’entreprise. Ils doivent faire partie de l’entreprise sement comprenant plus de dix travailleurs. La durée de
depuis un an. leur mandat est d’un an. Ils peuvent être réélus.
Les fonctions de délégué syndical peuvent se cumuler avec Lorsque plusieurs établissements sont situés dans une
celles de délégué du personnel. même localité ou dans un rayon de 20 kilomètres et qu’ils
Les délégués syndicaux représentent l’organisation syndi- ne comportent pas séparément le nombre minimum de
cale au sein du comité de gestion. travailleurs, les effectifs de ces établissements sont groupés
en vue de la constitution d’un collège électoral.
ART. L.262 Le comité syndical jouit des prérogatives suivantes :
ART. L.266 Le nombre des délégués du personnel est fixé comme
• liberté d’affichage et de distribution de communications
suit :
à caractère professionnel;
• réunion des délégués syndicaux une fois par mois en • de 11 à 25 travailleurs : 1 délégué titulaire et un sup-
dehors des heures de travail dans un local mis à leur pléant;
disposition par le chef d’entreprise; • de 26 à 50 travailleurs : 2 délégués titulaires et 2 sup-
• réception sur leur demande par le chef d’entreprise. pléants;
• de 51 à 100 travailleurs : 3 délégués titulaires et 3 sup-
ART. L.263 Le délégué syndical bénéficie pour l’exercice de ses fonc- pléants;
tions du même temps et de la protection accordée par • de 101 à 250 travailleurs : 5 délégués titulaires et 5 sup-
l’article L.277. pléants;
ART. L.264 Pour faciliter la présence des travailleurs aux congrès statu- • de 251 à 500 travailleurs : 7 délégués titulaires et 7 sup-
taires et conférences des organisations syndicales, des pléants;
autorisations d’absence pourront leur être accordées. • de 501 à 1 000 travailleurs : 9 délégués titulaires et 9
suppléants;
Ces absences sont payées et ne viennent pas en déduction
• plus un délégué titulaire et un suppléant par tranche
du congé annuel.
supplémentaire de 500 travailleurs.
CODE DU
ART. L.267 Les modalités de l’élection des délégués du personnel TRAVAIL

seront fixées par un arrêté du ministre chargé du Travail.


ART. L.268 Le chef d’établissement ou son représentant est respon- ART. L.272 Le chef d’établissement est tenu de mettre à la disposition Page 44
sable de l’organisation et du déroulement régulier des des délégués du personnel le local et le mobilier nécessai-
élections. res pour leur permettre de remplir leur mission et notam-
Il préside le bureau de vote où il est assisté d’un représen- ment de se réunir.
tant non candidat de chacune des listes en présence. ART. L.273 Les délégués du personnel peuvent faire afficher, à l’exclu-
Ces représentants des listes assistent au vote et au dépouil- sion de tout document de quelque sorte que ce soit, les
lement du scrutin et signent le procès-verbal des électeurs renseignements qu’ils ont pour rôle de porter à la connais-
avec l’employeur. sance du personnel dans le cadre de leur mission.

Celui-ci est tenu d’établir ce procès-verbal en triple exem- L’affichage doit être effectivement assuré aux portes d’en-
plaire et d’en adresser deux exemplaires à l’inspecteur trée des lieux de travail et également sur des emplacements
du travail du ressort, dans les trois jours francs, par lettre obligatoirement prévus et destinés aux communications
recommandée avec accusé de réception. Le troisième syndicales.
exemplaire est conservé aux archives de l’établissement. Les entreprises doivent choisir ces emplacements dans un
ART. L.269 Les contestations relatives à l’électorat, à l’éligibilité ainsi endroit apparent et de préférence sur les lieux de passage
qu’à la régularité des opérations électorales sont de la du personnel.
compétence du président du Tribunal du travail qui statue ART. L.274 Les délégués sont reçus collectivement par le chef d’établis-
d’urgence et en dernier ressort. sement ou son représentant au moins une fois par mois. Ils
ART. L.270 Chaque délégué a un suppléant élu dans les mêmes sont, en outre, reçus en cas d’urgence sur leur demande.
conditions qui le remplace en cas d’absence motivée, de ART. L.275 Les modalités de la réception des délégués du personnel
décès, démission, révocation, changement de catégorie par l’employeur sont fixées par arrêté du ministre chargé
professionnelle, résiliation de contrat de travail perte des du Travail.
conditions requises pour l’éligibilité.
ART. L.276 Tout délégué du personnel peut être révoqué en cours de
mandat sur proposition de l’organisation syndicale qui l’a
Section II
présentée, approuvée au scrutin secret par la majorité du
Du statut des délégués du personnel collège électoral auquel il appartient.

ART. L.271 Le chef d’établissement est tenu de laisser aux délégués du S’il n’a pas été présenté par une organisation syndicale, il
personnel, dans les limites d’une durée qui, sauf circonstan- peut être révoqué en cours de mandat sur pétition écrite
ces exceptionnelles ne peut excéder 15 heures par mois, le signée de la majorité du collège électoral auquel il appar-
temps nécessaire à l’exercice de leurs fonctions. tient et confirmée au scrutin secret par la majorité de ce
CODE DU
collège.
Ce temps est considéré comme temps de travail et rému- TRAVAIL
néré comme tel. Il doit être utilisé exclusivement aux tâches ART. L.277 L’autorisation de l’inspecteur du travail est requise, avant
afférentes à l’activité du personnel telles qu’elles sont défi- tout licenciement d’un délégué du personnel, titulaire ou
nies à la section III ci-après. suppléant, envisagé par l’employeur ou son représentant.
L’autorisation de licenciement, ou le refus de cette auto- légales et réglementaires dont elle est chargée d’assurer Page 45
risation, doit être notifié à l’employeur et au délégué du le contrôle;
personnel concerné. • de veiller à l’application des prescriptions relatives à
l’hygiène et à la sécurité des travailleurs et à la prévo-
Le défaut de réponse de l’inspecteur du travail dans les
yance sociale et de proposer toutes mesures utiles à ce
quinze jours du dépôt de la demande vaut autorisation de
sujet;
licenciement.
• de communiquer à l’employeur toutes suggestions utiles
Tout licenciement intervenu en violation de la procé- tendant à l’amélioration de l’organisation et du rende-
dure prévue à l’alinéa précédent est nul de plein droit et ment de l’entreprise.
le délégué sera rétabli dans ses droits et réintégré dans
ART. L.279 Nonobstant les dispositions ci-dessus, les travailleurs ont
l’entreprise.
la faculté de présenter eux-mêmes leurs réclamations et
Toutefois, en cas de faute lourde, l’employeur peut pronon- suggestions à l’employeur.
cer immédiatement la mise à pied provisoire de l’intéressé
en attendant la décision définitive.
CHAPITRE III
En cas de refus d’autorisation de licenciement, la mise à
pied est privée de tout effet. Des comités d’hygiène et de sécurité
Les dispositions ci-dessus sont applicables aux travailleurs ART. L.280 Il est créé un comité d’hygiène et de sécurité dans tous
candidats aux fonctions de délégués pendant la période les établissements appartenant à l’une des catégories
comprise entre la date d’affichage des listes et celle du suivantes :
scrutin, ainsi qu’aux délégués élus jusqu’à la date des
• établissements industriels occupant d’une façon habi-
nouvelles élections et pendant une période de 6 mois
tuelle 50 salariés au moins;
consécutive à l’expiration du mandat du délégué.
• établissements autres qu’industriels et, quelle que soit
leur nature, occupant d’une façon habituelle 100 tra-
Section III
vailleurs au moins.
Des attributions des délégués du personnel Toutefois, l’inspecteur du travail peut imposer la création
ART. L.278 Les délégués du personnel ont pour mission : d’un comité d’hygiène et de sécurité dans les établisse-
ments ne comptant pas les effectifs requis, mais qui effec-
• de présenter aux employeurs toutes les réclamations
tuent des travaux présentant une insécurité particulière
individuelles ou collectives concernant les conditions
du point de vue des accidents du travail ou des maladies
de travail et la protection des travailleurs, l’application
professionnelles.
des conventions collectives, des classifications profes- CODE DU
sionnelles et des taux de salaires réglementaires ou Dans ce cas, le délai d’exécution de la mise en demeure est TRAVAIL

conventionnels; fixé à un mois.


• de saisir l’inspecteur du travail de toutes plaintes ou
réclamations concernant l’application des prescriptions
ART. L.281 Les représentants du personnel au comité bénéficient de Les représentants des travailleurs et des employeurs sont Page 46
la même protection et du même crédit d’heures que les désignés par les organisations syndicales les plus représen-
délégués du personnel. tatives de la profession. Ils doivent posséder leurs droits
civiques et n’avoir subi aucune condamnation entraînant la
ART. L.282 Les modalités d’organisation et de fonctionnement des
radiation des listes électorales.
comités d’hygiène et de sécurité sont fixées par voie régle-
mentaire. Il est désigné dans les mêmes conditions, simultané-
ment, autant de membres suppléants que de membres
titulaires.
Titre VII A défaut d’organisation pouvant être considérée comme la
plus représentative, la désignation des membres au conseil
est faite directement par le ministre chargé du Travail. Il
Des organismes publics et peut être mis fin au mandat d’un membre par le ministre

des moyens d’exécution chargé du Travail sur la demande de l’organisation qui l’a
désigné.
A la demande du président ou de la majorité du conseil,
CHAPITRE I peuvent être convoqués des experts et des techniciens, qui
participent aux débats avec voix consultative.
Du conseil supérieur du travail ART. L.284 L’avis du Conseil supérieur du travail est obligatoirement
ART. L.283 Un Conseil supérieur du travail est institué auprès du mi- requis dans tous les cas où les règlements doivent être pris
nistre chargé du Travail. en application des dispositions de la présente loi.

Il est présidé par le ministre ou son représentant. Il com- Il a pour mission permanente :
prend : • d’étudier les problèmes concernant le travail, la main-
• six représentants des travailleurs et six représentants des d’œuvre, la sécurité sociale, l’hygiène et la sécurité dans
employeurs, ayant voix délibérative; les entreprises;
• deux membres de l’Assemblée nationale; • d’émettre des avis et de formuler des propositions et
• le Directeur national du travail, les directeurs de l’Office résolutions sur la législation et la réglementation à
national de la main-d’œuvre et de l’emploi et de l’Institut intervenir en ces matières.
de prévoyance sociale, ainsi que des représentants des Il peut notamment :
ministres intéressés, avec voix consultative.
• examiner toute difficulté née à l’occasion de la négocia-
CODE DU
Un fonctionnaire, nommé par le ministre chargé du Travail, tion des conventions collectives; TRAVAIL
assure les fonctions de secrétaire du conseil. Les membres • se prononcer sur toutes les questions relatives à la con-
du Conseil supérieur du travail sont nommés pour deux ans clusion et à l’application des conventions collectives et
par décret. Leur mandat est renouvelable indéfiniment. spécialement sur leurs incidences économiques.
Il est chargé également d’étudier les éléments pouvant servir ART. L.288 Pour compenser les frais de sujétion qu’entraîne l’exercice Page 47
de base à la détermination du salaire minimum : étude du de leurs fonctions, il sera alloué aux membres du Conseil
minimum vital, étude des conditions économiques et de supérieur du travail, outre, le cas échéant, les frais de
leur incidence sur les moyens d’existence des travailleurs. Il déplacement, une indemnité par jour de session dont le
peut demander aux administrations compétentes tous les montant sera fixé par arrêté du ministre chargé du Travail.
documents utiles à l’accomplissement de sa mission.
Les frais de fonctionnement du Conseil supérieur du travail
ART. L.285 Le conseil supérieur du travail siège sous la présidence du sont supportés par le budget national.
ministre chargé du Travail ou de son représentant.
ART. L. 289 Les membres travailleurs du Conseil supérieur du travail
La convocation indique l’ordre du jour de la séance. Elle est bénéficient de la même protection, durant les mêmes
accompagnée d’une documentation préparatoire. Le con- délais, que celle accordée aux délégués du personnel à
seil peut également se réunir à la demande de la majorité l’article L.277.
de ses membres.
ART. L.286 Le conseil supérieur du travail comprend : CHAPITRE II
• une assemblée plénière;
• une commission permanente. Des organismes administratifs
La commission permanente est présidée par le ministre ART. L.290 Il est créé un service public central dénommé Direction
chargé du Travail ou son représentant. nationale de l’emploi, du travail et de la sécurité sociale en
Elle comprend deux membres employeurs et deux mem- abrégé : D.N.E.T.S.S.
bres travailleurs élus respectivement par le groupe des ART. L.291 Un décret fixe l’organisation et les modalités de fonction-
employeurs et le groupe des travailleurs du conseil. nement de la Direction nationale de l’emploi, du travail et
Relèvent de la commission permanente : de la sécurité sociale.
1. les compétences qui lui ont été dévolues par l’assem- ART. L.292 Le statut des fonctionnaires du cadre du travail et de la
blée plénière; sécurité sociale est fixé dans les mêmes conditions que les
2. les questions qui lui sont soumises par décision du autres statuts particuliers des fonctionnaires.
ministre du Travail.
Ces fonctionnaires peuvent être appelés à exercer des
Le conseil supérieur du travail et sa commission perma- fonctions d’inspecteur du travail et de la sécurité sociale
nente ne peuvent valablement émettre d’avis que lorsque par arrêté du ministre chargé du Travail.
la moitié plus un au moins de leurs membres sont présents
ART. L.293 Les inspecteurs et les contrôleurs du travail prêtent serment
et les représentants des employeurs sont en nombre égal
de bien et fidèlement remplir leur charge et de ne pas CODE DU
avec les représentants des travailleurs. TRAVAIL
révéler, même après avoir quitté leur service, les secrets de
ART. L.287 Il est tenu un registre des avis émis par le Conseil supérieur fabrication et en général, les procédés d’exploitation dont
du travail. Ce registre est déposé à la Direction nationale du ils pourront prendre connaissance dans l’exercice de leurs
travail et tenu à la disposition du public. fonctions.
Ce serment est prêté devant la Cour d’appel pour les ins- ployeur ou son représentant à moins qu’ils n’estiment Page 48
pecteurs, devant le Tribunal de première instance pour les qu’un tel avis risque de porter préjudice à l’efficacité du
contrôleurs. contrôle.
Toute violation de ce serment est punie conformément aux Le chef d’entreprise ou d’établissement ou son sup-
dispositions du Code pénal. pléant peuvent accompagner l’inspecteur au cours de
sa visite;
Ils doivent tenir pour confidentielle toute plainte leur
b) pénétrer dans les locaux où ils ont tout lieu de supposer
signalant un défaut dans l’installation ou une infraction
qu’il est effectué un travail collectif;
aux dispositions légales ou réglementaires.
c) requérir, si besoin est, les avis et les consultations de
ART. L.294 Les inspecteurs du travail ne pourront pas avoir un intérêt médecins et techniciens, notamment en ce qui con-
quelconque, direct ou indirect, dans les entreprises placées cerne les prescriptions d’hygiène et de sécurité. Les
sous leur contrôle. médecins et techniciens sont tenus au secret profes-
ART. L.295 Les inspecteurs du travail peuvent constater par procès- sionnel dans les mêmes conditions et sous les mêmes
verbal faisant foi jusqu’à inscription de faux, les infractions sanctions que les inspecteurs du travail;
aux dispositions de la législation et de la réglementation d) se faire accompagner, dans leurs visites, d’interprètes
du travail. assermentés et des délégués du personnel de l’entre-
Ils sont habilités à saisir directement les autorités judiciaires prise visitée ainsi que des médecins et techniciens visés
compétentes. au paragraphe ci-dessus;
e) procéder à tous les examens, contrôles ou enquêtes
Tout procès-verbal devra être notifié immédiatement par la
jugés nécessaires pour s’assurer que les dispositions
remise d’une copie certifiée conforme à la partie intéressée
applicables sont effectivement observées et notam-
ou à son représentant et ce à peine de nullité absolue des
ment :
poursuites à intervenir.
• interroger, avec ou sans témoins, l’employeur ou le
Un exemplaire du procès-verbal est déposé au parquet, personnel de l’entreprise, contrôler leur activité, de-
un second envoyé au Directeur national du travail, un troi- mander des renseignements à toute autre personne
sième transmis à la partie intéressée ou à son représentant, dont le témoignage peut sembler nécessaire;
un quatrième classé aux archives. • requérir la production de tout registre ou document
dont la tenue est prescrite par la présente loi et par
ART. L.296 Les inspecteurs du travail ont le pouvoir de :
les textes pris pour son application;
a) pénétrer librement à toute heure du jour et de la nuit,
• prélever et emporter aux fins d’analyse, en présence
dans les établissements assujettis au contrôle de l’ins-
du chef d’entreprise ou du chef d’établissement ou CODE DU
pection, où ils peuvent avoir un motif raisonnable de
de son suppléant et contre reçu, des échantillons des TRAVAIL
supposer que sont occupées des personnes jouissant
matières et substances utilisées ou manipulées.
de la protection légale, et de les inspecter. A l’occasion
de leur visite, ils doivent informer de leur présence l’em-
Les frais résultant de ces expertises et enquêtes seront Cette désignation est faite sur proposition de l’autorité Page 49
supportés par le budget de l’Etat. Les inspecteurs du militaire compétente, elle est soumise à l’approbation du
travail ont l’initiative de leurs tournées et visites; chef du Gouvernement.
f ) procéder en matière de simple police à la perception La nomenclature de ces parties d’établissements ou
directe des amendes. En cas d’opposition du contre- établissements est dressée par décret pris sur proposition
venant les dispositions des articles 435 à 458 du Code de l’autorité militaire.
de procédure pénale sont applicables. Un arrêté fixe les
ART. L.299 Le chef de la circonscription administrative est, dans le res-
taux forfaitaires et les modalités de perception afféren-
sort de celle-ci le suppléant légal de l’inspecteur du travail
tes aux différentes contraventions.
lorsque ce dernier est absent ou empêché.
ART. L.297 Les médecins inspecteurs du travail peuvent être nommés
ART. L.300 Les dispositions des articles L.293, 295 et 296 du présent
dans les services de l’inspection du travail.
chapitre ne dérogent pas aux règles de droit commun
Leurs attributions et les conditions de nomination et rému- quant à la constatation et à la poursuite des infractions par
nération sont déterminées par décret. les officiers de police judiciaire.
ART. L.298 Dans les mines, minières et carrières, ainsi que dans les
établissements et chantiers où les travaux sont soumis au CHAPITRE III
contrôle d’un service technique, les fonctionnaires chargés
de ce contrôle veillent à ce que les installations relevant de Du placement
leur contrôle technique soient aménagées en vue de garan-
tir la sécurité des travailleurs. Ils assurent rapplication des ART. L.301 Le placement est assuré par l’Office national de la main-
règlements spéciaux qui peuvent être pris dans ce domaine d’œuvre et de l’emploi et des bureaux de placement
et disposent, à cet effet et dans cette limite, des pouvoirs payant.
des inspecteurs du travail. Ils portent à la connaissance de
l’inspecteur du travail les mesures qu’ils ont prescrites et, le Section I
cas échéant, les mises en demeure qui sont signifiées. De l’Office national de la main-d’oeuvre et de l’emploi
L’inspecteur du travail peut, à tout moment, demander
ART. L.302 Le service public du placement est assuré par l’Office natio-
et effectuer avec les fonctionnaires visés au paragraphe
nal de la main-d’oeuvre et de l’emploi.
précédent, les visites des mines, minières, carrières, éta-
blissements et chantiers soumis à un contrôle technique. Le placement effectué par l’Office national de la main-
d’oeuvre et de l’emploi est gratuit.
Dans les parties d’établissements ou établissements mili-
taires employant de la main-d’œuvre civile dans lesquels CODE DU
l’intérêt de la défense nationale s’oppose à l’introduction TRAVAIL
d’agents étrangers au service, le contrôle des dispositions
applicables en matière de travail est assuré par les fonction-
naires ou officiers désignés à cet effet.
Section II Section III Page 50

Des bureaux de placement payant Des règles de placement


ART. L.303 Toute personne physique ou morale peut être autorisée ART. L.306 Toute personne recherchant un emploi peut requérir son
à effectuer des opérations de placement payant dans des inscription auprès de l’Office national de la main-d’oeuvre
bureaux ouverts à cet effet. et de l’emploi ou d’un bureau de placement payant.
Les conditions d’ouverture des bureaux de placement Toute personne qui ouvre un établissement ou un chantier
payant sont déterminées par décret. de quelque nature que ce soit, doit en faire la déclaration à
l’Office, ou à un bureau de placement payant.
ART. L.304 Les frais de placement perçus par les bureaux de placement
payant sont entièrement supportés par les employeurs sans ART. L.307 Les offres et demandes d’emploi ne peuvent pas se faire
qu’aucune rétribution puisse être perçue des travailleurs. par voie d’affiche ou par tout autre moyen de publicité que
dans les locaux des organismes de placement.
ART. L.305 Il est interdit aux gérants de bureaux de placement payant
et à leurs préposés de percevoir ou d’accepter à l’occasion Toutefois, les insertions d’offres et de demandes d’emploi
des opérations faites par eux, des dépôts de cautionne- dans la presse sont autorisées.
ment de quelque nature que ce soit.
Tout employeur qui fait insérer dans un journal, revue ou
Les bureaux de placement payant exercent leurs activités écrit périodique une offre d’emploi est tenu de faire con-
sous le contrôle de la Direction nationale du travail, de naître son nom ou raison sociale et son adresse.
l’emploi et de la sécurité sociale.
La publication de l’offre dans les journaux, revues ou écrits
Les bureaux de placement payant sont tenus de communi- périodiques doit être faite dans des conditions telles que
quer à l’Office national de la main-d’oeuvre et de l’emploi celles-ci restent valables le jour de leur parution.
les informations relatives aux placements effectués, et ainsi
ART. L.308 Les personnes à la recherche d’un emploi sont inscrites par
qu’un exemplaire de déclaration d’ouverture d’établisse-
l’organisme de placement, auquel elles s’adressent, sur une
ment ou de chantier.
liste de demandeur d’emploi.
Les autres règles auxquelles les bureaux de placement
ART. L.309 Toute embauche fait l’objet dans les quinze jours, d’une
payant sont tenus sont fixées par décret.
déclaration établie par l’employeur et adressée par lui à
Le refus de communiquer à l’office les informations conte- l’organisme qui a procédé au placement.
nues dans le présent article est puni des peines sanction-
Cette déclaration mentionne le nom et l’adresse de l’em-
nant le refus de répondre aux enquêtes statistiques.
ployeur, la nature de l’entreprise, tous les renseignements
sur l’état civil et l’identité du travailleur, son numéro d’ins- CODE DU
cription, sa profession, le cas échéant, le nom et l’adresse TRAVAIL
de son précédent employeur, éventuellement le lieu de
sa résidence d’origine et la date d’entrée au Mali, la date
d’embauche.
ART. L.310 Lorsque la déclaration visée à l’article précédent est faite CHAPITRE IV Page 51
à un bureau de placement payant, celui-ci est tenu de la
communiquer à l’office dans un délai d’un mois. Des pénalités
ART. L.311 En cas de lock-out ou de grève, en violation des dispositions
Section I
de l’article L.231, les opérations de placement sont immé-
diatement interrompues pour les entreprises concernées. Des infractions aux dispositions du titre I
ART. L.312 La constatation des infractions a lieu dans les mêmes ART. L.314 Seront punis d’une amende de 20 000 à 100 000 francs et
formes et conditions fixées par l’article L.295. d’un emprisonnement de 15 jours à 6 mois ou de l’une de
ces deux peines seulement, les auteurs d’infractions aux
Section IV dispositions de l’article L.6.
Du placement temporaire En cas de récidive, l’amende sera de 40 000 à 200 000 francs
et l’emprisonnement de 1 à 12 mois.
ART. L.313 Si une main-d’œuvre provisoire doit être employée dans
une entreprise par le truchement d’une entreprise de
Section II
travail temporaire, le contrat est passé entre l’utilisateur et
l’entreprise de travail temporaire, laquelle doit être agréée Des infractions aux dispositions du titre II
par le ministre chargé du Travail.
ART. L.315 Seront punis d’une amende de 5 000 à 15 000 francs et en
Le contrat de travail est conclu par écrit entre l’entrepreneur cas de récidive, d’une amende de 10 000 à 50 000 francs les
de travail temporaire et le travailleur mis à la disposition de auteurs d’infractions aux dispositions des articles L.7 et 9.
l’utilisateur.
ART. L.316 Seront punis d’une amende de 10 000 à 50 000 et en cas
L’entreprise de travail temporaire est réputée employeur et de récidive, d’une amende de 20 000 à 100 000 francs les
investie des droits et obligations attachés à cette qualité. auteurs d’infractions aux dispositions des articles L.20, 21,
Le travailleur n’a à verser aucune rétribution pour ce place- 22, 23, 26, 27, 29, 31, 32, 40, 42, par. 2, 53, 77 par. 2 et 3.
ment. ART. L.317 Seront punis d’une amende de 5 000 à 15 000 francs et, en
Un décret fixera le régime des entreprises de travail tempo- cas de récidive, d’une amende de 10 000 à 100.000 francs,
raire. les auteurs d’infractions aux dispositions des articles L.81
et 91.
Les bureaux de placement payant peuvent exercer cumula-
tivement avec leurs autres attributions le rôle d’entreprise ART. L. 318 Seront punis d’une amende de 50 000 à 200 000 francs les
de travail temporaire. Ils doivent alors appliquer les dispo- auteurs d’infractions aux dispositions des articles L.36, 37,
CODE DU
sitions du présent article et de ses textes d’application. 39, 42, 48, 51, 61, 62, 63, 65, 93.
TRAVAIL
En cas de récidive, l’amende sera de 100 000 à 400 000
francs.
Seront punis d’une amende de 20 000 à 100 000 francs et, Section III Page 52
en cas de récidive, d’une amende de 40 000 à 200 000 et
Des infractions aux dispositions du titre III
d’un emprisonnement de 15 jours à 3 mois ou d’une de
ces deux peines seulement, les auteurs d’infractions aux ART. L.319 Seront punis d’une amende de 20 000 à 50 000 francs et
dispositions de l’article L.69. de 15 jours à 3 mois d’emprisonnement ou de l’une de
Seront punis d’une amende de 50 000 à 300 000 francs et ces deux peines seulement les auteurs d’infractions aux
d’un emprisonnement de 1 à 6 mois ou de l’une de ces dispositions des articles L.95, 98, 99, 102, 103, 104 et 130.
deux peines seulement : Pour les infractions aux dispositions de l’article L.130,
a) les auteurs d’infractions aux dispositions des articles l’amende sera appliquée autant de fois qu’il y aura d’ins-
L.14 par. 1; criptions omises ou erronées.
b) toute personne qui par violence, menace, tromperie, ART. L.320 Seront punis d’une amende de 5 000 à 18 000 francs et en
vols ou promesses aura contraint ou tenté de con- cas de récidive, d’une amende de 20 000 à 50 000 francs les
traindre un travailleur à l’embaucher contre son gré ou auteurs d’infractions aux dispositions de l’article L.97.
qui, par les mêmes moyens aura tenté de l’empêcher
ART. L.321 Seront punis d’une amende de 10 000 à 18 000 francs et, en
ou l’aura empêché de s’embaucher ou de remplir les
obligations imposées par son contrat; cas de récidive, d’une amende de 20 000 à 50 000 francs et
c) toute personne qui, en faisant usage d’un contrat fictif d’un emprisonnement de 6 jours à 10 jours, ou de l’une de
ou d’un carnet de travailleur contenant des indications ces deux peines seulement :
inexactes, se sera fait embaucher ou se sera substitué • les auteurs d’infractions aux dispositions de l’article
volontairement à un autre travailleur; L.121;
d) tout employeur, fondé de pouvoir ou préposé qui aura • les auteurs d’infractions aux dispositions des décrets
porté sciemment sur le carnet du travailleur, ou tout prévus à l’article L.96.
autre document, des attestations mensongères relatives ART. L.322 Sera punie d’une amende de 50 000 à 500 000 francs et,
à la durée et aux conditions du travail accompli par le d’un emprisonnement de 1 à 4 mois ou de l’une de ces
travailleur, ainsi que tout travailleur qui aura sciemment deux peines seulement, toute personne qui aura exigé ou
fait usage de ces attestations; accepté du travailleur une rémunération quelconque à
e) tout employeur, fondé de pouvoir, qui aura sciemment titre d’intermédiaire dans le règlement ou le paiement des
engagé, tenté d’engager ou conservé à son service un salaires, indemnités, allocations et frais de toute nature.
travailleur encore lié par un contrat d’apprentissage ou
ART. L.323 Seront punis d’une amende de 5 000 à 15 000 francs et,
un stagiaire en cours de formation dans un centre de
formation professionnelle, indépendamment du droit à en cas de récidive, d’une amende pouvant aller jusqu’à
dommages-intérêts qui pourra être reconnu à la partie 100 000 francs, les auteurs d’infractions aux dispositions CODE DU
de l’article L.146. TRAVAIL
lésée.
ART. L.324 Seront punis d’une amende de 10 000 à 18 000 francs et, en
En cas de récidive, l’amende pourra être portée à 500 000
francs et l’emprisonnement de 15 jours à 6 mois. cas de récidive, d’une amende de 100 000 francs :
• les auteurs d’infractions aux dispositions des articles Section V Page 53
L.142, 148, 149, 150, 151, 152, 153, 154, 155, 156, 157,
Des infractions aux dispositions du titre V
158, 159, 161, 163, 164;
• les auteurs d’infractions aux dispositions des articles ART. L.327 Sera puni d’une amende de 5 000 francs tout assesseur du
L.143, 144. Tribunal du travail qui ne se sera pas rendu à son poste sur
ART. L.325 Seront punis d’une amende de 5 000 à 18 000 francs et, la citation qui lui aura été notifiée.
en cas de récidive, de 15 000 à 50 000 francs, les auteurs En cas de récidive, l’amende sera portée de 5 000 à 10 000
d’infractions aux dispositions des articles L.131, 132, 133, francs et le ministre de la Justice pourra, en outre, le décla-
134, 135, 136, 137, 138. rer incapable d’exercer à l’avenir les fonctions d’assesseurs
du Tribunal du travail.
Section IV
Le jugement sera imprimé et affiché à ses frais.
Des infractions aux dispositions du titre IV Les amendes seront prononcées par le tribunal.
ART. L.326 Seront punis d’une amende de 10 000 à 18 000 francs et, en
cas de récidive, d’une amende de 20 000 à 50 000 francs, les Section VI
auteurs d’infractions aux dispositions de l’article L.184. Des infractions aux dispositions du titre VI
Seront punis d’une amende de 20 000 à 50 000 francs et, en
ART. L.328 Les auteurs d’infractions aux dispositions des articles L.232
cas de récidive d’une amende de 50 000 à 200 000 francs,
à 235 inclus, 245 et 250 par. 3, seront poursuivis et punis
les auteurs d’infractions aux dispositions des articles L.176,
d’une amende de 5 000 à 15 000 francs.
178, 179, 180, 183, 185, 186, 187, 188, 189.
En cas de fausse déclaration relative aux statuts et aux
Seront punis d’une amende de 20 000 à 100 000 francs et,
noms et qualités des administrateurs, l’amende pourra
en cas de récidive, d’une amende de 100 000 à 200 000
être portée à 180 000 francs.
francs et d’un emprisonnement de 6 à 12 mois les auteurs
d’infractions aux dispositions des décrets d’application de ART. L.329 Seront punis d’une amende de 50 000 à 250 000 francs et
l’article L.171. d’un emprisonnement de 1 à 4 mois ou de l’une de ces deux
peines seulement, et en cas de récidive, d’une amende de
Seront punies d’une amende de 20 000 à 100 000 francs
500 000 à 1 000 000 francs et d’un emprisonnement de 8
et d’un emprisonnement de 3 à 12 mois ou de l’une de
mois, les auteurs d’infractions aux dispositions de l’article
ces deux peines seulement, les personnes qui auront fait
L.257.
sciemment une fausse déclaration d’accident du travail ou
de maladie professionnelle. ART. L.330 Seront punis d’une amende de 10 000 à 18 000 francs et en
cas de récidive, d’une amende de 100 000 francs les auteurs CODE DU
TRAVAIL
d’infractions aux dispositions de l’article L.265.
ART. L.331 Sera puni d’une amende de 100 000 à 500 000 francs et
d’un emprisonnement d’un mois à un an, ou de l’une de
ces deux peines seulement quiconque aura porté ou tenté ART. L.335 Les lois sur les circonstances atténuantes et le sursis sont Page 54
de porter atteinte, soit à la libre désignation des délégués applicables à toutes les infractions prévues et réprimées au
du personnel, soit à l’exercice régulier de leurs fonctions. présent titre.
En cas de récidive, l’emprisonnement sera toujours pronon- Lorsqu’une amende est prononcée en vertu du présent
cé. Les infractions pourront être constatées par l’inspecteur titre, elle est encourue autant de fois qu’il y a eu d’infrac-
du travail, à défaut, par les officiers de police judiciaire. tions sans que, cependant, le montant total des amendes
infligées puisse excéder cinquante fois les taux maxima
Section VII prévus ci-dessus.
Des infractions aux dispositions du titre VII Cette règle s’applique notamment au cas où plusieurs
ART. L. 332 Seront punis d’une amende de 20 000 à 50 000 francs et, travailleurs auraient été employés dans des conditions
en cas de récidive de 50 000 à 250 000 francs les auteurs contraires à la présente loi.
d’infractions aux dispositions des articles L.303 par. 1 et 2, ART. L.336 Pour l’application des articles L.315, 316, 317, 319, 320,
304, 308, 309, 312, 313. 321, 323, 324, 325, 326, 327, 328, 329, 333, il y a récidive
ART. L.333 Toute personne qui aura employé un travailleur de natio- lorsque, dans les douze mois antérieurs au fait poursuivi,
nalité étrangère démuni du carnet prévu à l’article L.305 du le contrevenant a déjà subi une condamnation pour un fait
présent Code, sera punie d’une amende de 5 000 à 18 000 identique.
francs et, en cas de récidive, d’une amende de 100 000 ART. L.337 Les chefs d’entreprises sont civilement responsables des
francs. condamnations prononcées contre leurs fondés de pouvoir
ART. L.334 Sera punie d’une amende de 20 000 à 120 000 francs et d’un ou préposés.
emprisonnement de 15 jours à 3 mois ou de l’une de ces
deux peines seulement, toute personne qui s’est opposée
ou a tenté de s’opposer à l’exécution des obligations ou Titre VIII
à l’exercice des pouvoirs qui incombent aux inspecteurs,
aux contrôleurs du travail et aux chefs de circonscriptions
administratives agissant comme suppléants de l’inspecteur Dispositions finales
du travail.
En cas de récidive, l’amende est de 120 000 à 250 000 francs
ART. L.338 La présente loi est applicable aux travailleurs étrangers.
et l’emprisonnement est obligatoirement prononcé.
Toutefois des accords internationaux pourront déterminer
Les dispositions du Code pénal qui prévoient et répriment
les conditions particulières d’introduction, d’emploi et de
les actes de résistance, les outrages et les violences contre CODE DU
rapatriement de cette catégorie de travailleurs. TRAVAIL
les officiers de police judiciaire sont, en outre, applicables à
ceux qui se rendent coupables des faits de même nature à ART. L.339 En l’attente de la signature de ces accords, la législation, la
l’égard des inspecteurs, des contrôleurs du travail ou leurs réglementation et les conventions antérieures au présent
suppléants. Code resteront en vigueur dans celles de leurs dispositions
qui visent les travailleurs venus d’autres pays pour exécuter Page 55
DECRET No96178/PRM DU 16 JUIN 1996
un contrat de travail. PORTANT APPLICATION DE LA LOI N o92020
ART. L.340 Toute clause d’un contrat en cours qui ne serait pas con- DU 23 SEPTEMBRE 1992
forme aux dispositions de la présente loi ou d’un décret ou
arrêté pris pour son application sera modifiée dans un délai Le président de la République
de six mois, à compter de la publication de la présente loi Vu la Constitution;
ou du décret ou arrêté en cause. Au cas de refus de l’une
des parties, la juridiction compétente pourra ordonner, Vu la loi no92-020 du 23 septembre 1992
sous peine d’astreinte, de procéder aux modifications qui portant Code du travail en République du Mali;
seront jugées nécessaires. Vu le décret no94-065/P-RM du 4 février 1994
ART. L.341 Les conventions collectives antérieures à la présente loi
portant nomination d’un premier ministre;
resteront en vigueur en celles de leurs dispositions qui ne Vu le décret no94-333/P-RM du 25 octobre 1994
lui sont pas contraires. Ces conventions sont susceptibles portant nomination des membres du Gouvernement
de faire l’objet d’arrêtés d’extension dans les conditions modifié par le décret no95-097/P-RM du 27 février 1995;
prévues au chapitre des conventions collectives.
Vu l’avis du Conseil supérieur du travail
ART. L.342 Les institutions et procédures existant en application de en sa séance du 27 février 1995;
règlements antérieurement en vigueur en matière de
Statuant en Conseil des ministres,
travail, continueront à être valables jusqu’au moment
où seront effectivement mises en place les institutions Décrète :
et procédures découlant de la présente loi et des actes
subséquents. ART. 1er Le présent décret fixe les modalités d’application de diver-
ses dispositions de la loi no92-020 du 23 septembre 1992
ART. L.343 Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires à portant Code du travail en République du Mali
la présente.
DE L’APPRENTISSAGE APPLICATION DE L’ARTICLE L.7
Bamako, le 23 septembre 1992 ART. D.7-1 Le contrat d’apprentissage est un contrat de travail de
Le président de la République type particulier par lequel un employeur s’engage, outre
Alpha Oumar KONARE le versement d’une allocation d’apprentissage, à assurer
une formation professionnelle méthodique et complète,
dispensée dans l’entreprise et éventuellement dans un
centre de formation d’apprentis, à un jeune travailleur qui
CODE DU
s’oblige, en retour, à travailler pour cet employeur pendant TRAVAIL
la durée du contrat.
ART. D.7-2 Le contrat d’apprentissage est régi par les lois et les textes
réglementaires et conventionnels applicables aux relations
de travail entre employeurs et travailleurs dans la branche Nul ne peut recevoir des apprentis s’il n’est majeur ou Page 56
ou l’entreprise considérée dans la mesure où ces lois et émancipé.
textes ne sont pas contraires aux dispositions du Code du
ART. D.7-6 L’employeur s’engage à enseigner à l’apprenti méthodique-
travail et des textes pris pour leur application.
ment, progressivement et complètement l’art, le métier ou
ART. D.7-3 Le pourcentage minimum et maximum d’apprentis par la profession qui fait l’objet du contrat. Il ne doit employer
rapport au nombre total des travailleurs est le suivant : l’apprenti qu’aux travaux et services se rattachant à cet
• Pour les entreprises de bâtiments et travaux publics : objet.
entre 1 % et 3 %; L’employeur est tenu d’inscrire l’apprenti dans un centre
• Pour les entreprises minières, industries de transforma- de formation d’apprentis assurant l’enseignement corres-
tion et manufactures : entre 1 % et 4 %; pondant à la formation prévue au contrat, dans la mesure
• Pour les autres entreprises : entre 1 % et 5 %. où il existe un tel centre dans la localité du lieu du travail
Ce pourcentage est établi par rapport à l’effectif moyen de l’apprenti. Il doit, dans ce cas, s’engager à faire suivre à
mensuel des travailleurs employés dans l’entreprise dans l’apprenti tous les enseignements et activités organisés par
les douze mois précédant l’année de référence. le centre où il l’aura inscrit. Le temps consacré par l’apprenti
aux enseignements du centre est compris dans l’horaire de
ART. D.7-4 Les entreprises doivent fournir à l’inspection du travail,
travail.
avant le 31 janvier de chaque année, un état donnant au
31 décembre de l’année précédente : ART. D.7-7 Le contrat d’apprentissage doit, sous peine de nullité, faire
l’objet d’un acte écrit établi en 4 exemplaires. Chacun de ces
• le nombre moyen mensuel de travailleurs servant
exemplaires doit être revêtu des signatures de l’employeur,
d’assiette au pourcentage;
de l’apprenti ou de son représentant légal s’il est mineur.
• le nombre réel des apprentis.
Un des exemplaires doit être remis à l’apprenti, un autre
En cas d’insuffisance du nombre des apprentis, au sens du doit être adressé, dès sa signature, à l’inspection du travail
présent décret, les conditions et délais dans lesquels cet dans le ressort de laquelle se trouve le lieu d’apprentissage.
effectif sera complété. Il est enregistré sur un registre spécial dénommé « registre
A cet effet, un formulaire établi par l’Office national de la des contrats d’apprentissage ».
main-d’œuvre et de l’emploi sera mis à la disposition de Il est annexé au contrat un certificat médical attestant
l’employeur. Il devra le remplir en double exemplaire qu’il que l’apprenti est physiquement apte à remplir les obliga-
fera parvenir à l’inspecteur du travail de son ressort. tions relatives à la nature et au lieu de travail stipulés au
ART. D.7-5 Nul ne peut être engagé en qualité d’apprenti s’il n’est contrat.
âgé de 14 ans au moins et de 21 ans au plus au début de Si le contrat d’apprentissage n’a pas fait l’objet d’un écrit CODE DU
l’apprentissage. Toutefois les jeunes âgés d’au moins 13 ans ou si, ayant fait l’objet d’un écrit, il n’a pas été soumis à TRAVAIL
peuvent souscrire un contrat d’apprentissage s’ils justifient l’enregistrement précité il est considéré comme un contrat
avoir effectué la scolarité du premier cycle de l’enseigne- à durée indéterminée de droit commun.
ment fondamental.
Le contrat d’apprentissage fait obligatoirement mention : ART. D.7-11 Page 57

• Des nom, prénom, âge, domicile et profession de l’em- L’employeur est tenu d’inscrire l’apprenti, à ia fin de l’ap-
ployeur; prentissage, à l’examen organisé pour délivrer, éventuelle-
• Des nom, prénom, âge et domicile de l’apprenti; ment, le certificat d’aptitude professionnelle.
• Des nom, prénom, profession et domicile des père et
ART. D.7-12
mère d