Cours Integrales Valeurs Vectorielles

4 avril 2002
Integrale des fonctions continues par morceaux

à valeurs dans un Espace vectoriel norme de
dimension finie
4 avril 2002
Table des mati`

eres
I Lint
egrale des applications continues par morceaux
sur un segment `
a valeurs dans un espace vectoriel
norm
e de dimension finie
2
1 Int
egrale d
efinie dune application
1.1 Proprietes operatoires . . . . . . .
1.2 Positivite, croissance . . . . . . .
1.3 Inegalite de Cauchy-Schwarz . . .
continue par morceaux

. . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . .
3
5
7
9
2 Sommes de Riemann
10
3 Primitives et int
egrales dune fonction continue
10
4 In
egalit
e des accroissements finis et applications
12
5 Int
egration par parties et applications
18
II
21
Applications et compl
ements
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6 Etude
locale en un point critique dune application dun ou21
vert de Rn dans R
7 Morphismes continus de R dans GLn (K)
23
Ce papier doit
etre lu apr`
es celui sur la d
erivation des fonctions
`
a valeurs dans un espace vectoriel norm
e de dimension finie
Dans ce qui suit, K = R ou C, precise si necessaire. E est un K espace
vectoriel de dimension finie.
Les lettres I, J designent des intervalles non reduits à un point.
La theorie de lintegrale vue en première annee est supposee connue.
La definition des applications continues o`
u de classe C n par morceaux
sur un intervalle I à valeurs dans E est analogue à celle des fonctions à
valeurs scalaires (dans K), cest-à-dire quon definit dabord les applications continues o`
u de classe C n par morceaux sur un segment via les
subdivisions dicelui, le cas general sobtenant par lintermediaire des
restrictions aux segments de I. Les lecteurs prouveront alors, à titre
dexercice, les proprietes suivantes qui seront rappelees dans la suite :
Toute combinaison lineaire de fonctions C n par morceaux sur I lest
encore.
) est un système de vecteurs de E et si (f , f , . . . , f )
u2 , . . . ,
u
Si (
u1 ,
n
1 2
n
n
est un système
daplications
C
par
morceaux
de
I
dans
K,
il
en
est
P
de meme de nj=1 fj
uj .
Si u est continue resp de classe C n de I dans F (K-espace vectoriel
de dimension finie) et si f est continue par morceaux resp de classe
C n par morceaux de I dans E, il en est de meme de u f : I F .
Une application f : I E f est continue par morceaux resp de
classe C n par morceaux sur I si et seulement si il en est de meme de
toutes ses composantes dans une base de E.
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Premi`
ere partie
Lint
egrale des applications
continues par morceaux sur un
segment `
a valeurs dans un
espace vectoriel norm
e de
dimension finie
1
Int
egrale d
efinie dune application continue
par morceaux
D
efinition 1. Soit f une application continue par morceaux de I dans E.
e2 , . . . ,
en ) une base de E, dont la base duale, base des formes
Soit (e) = (
e1 ,
coordonnees dans (e), est notee (1 , 2 , . . . , n ). Posons :
f j = j f
ie t I,
n
X
f (t) =
fj (t)
ej
j=1
Les fj sont donc des applications continues par morceaux de I dans K. Alors,
si a et b sont deux elements de I, le vecteur :
n Z
X
b
a
j=1
fj (t) dt
ej
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On remarquera alors que, si une forme lineaire sur E. Alors f : I K
est continue par morceaux sur I et :
Z b
Z b
f (t) dt =
( f ) (t) dt
(2)
a

P R b
Demonstration. Pour etablir que le vecteur nj=1 a fj (t) dt

ej ne depend
pas de la base (e) choisie, il suffit de faire un calcul de changement de base.
Comme toute forme lineaire sur E est combinaison lineaire des (j ), le
resultat general (2) resulte de (1).
Proposition 1. Si f C 1 (I, E), a, b I alors :
Z b
0

f (x) dx = f (b) f (a) note aussi [f ]ba
a
Demonstration. Immediat par passage aux composantes.

Remarque 1. Ce resultat est faux dans un contexte plus general que lon a
etudie pour les fonctions à valeurs scalaires. Il reste vrai si f est continue
et C 1 par morceaux. Lors de lapplication de cette formule les hypothèses
doivent etre clairement explicitees. .
D
efinition 2 (Int
egrale dune forme diff
erentielle entre deux bornes).
Soient g C 0 (I, E), f C 1 (I, K) , en notant df la differentielle de f , on
peut definir la forme differentielle :
= g df
Cest à dire que la valeur de (t) au point t I est la forme lineaire sur R :
g(t) f 0 (t) dt ie h 7 g(t) f 0 (t) h

Les symboles :
ne depend pas de la base (e) choisie, on le note

Z
b
a
Z
a
Z
=
b
a
Z
gdf =
b
a
g(t)d f (t)
Designent la valeur de lintegrale :

Z b
g(t) f 0 (t) dt
f (t) dt
de sorte que, pour 1 j n :

Z b
Z b
j
(j f ) (t) dt
f (t) dt =
(1)
Remarque 2. Ces notations sont particulièrement commodes lors des changements de variables.
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1.1
Propri
et
es op
eratoires
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Demonstration. On choisit une base (e) de E :
Proposition 2. Soient f , g continues par morceaux de I dans E. Si a, b, c

I et , K, il vient :
Z
b
a
f (x) dx =
a
b
f (x) dx +
a
a
Z
a
(f + g)(x) dx =
b
a
f (x) dx
b
a
Z
f (x) dx
f (x) dx = 0
Z
i=1
n Z
X
a
i=1
fi (t) dt
ui
Proposition 4. Soit f continue par morceaux de I dans E, u L(E, F ).

Alors u f est encore continue par morceaux de I dans F et, si a et b sont
deux elements de I :
Z
a
f (t) dt
Z
=
b
a

=

fj (t) dt
j=1
n Z
X
b
a
j=1
(Linearite de lintegrale)
Demonstration. On munit E dune base (

ei )1in de base duale (i )1in . Il
suffit dappliquer j aux deux membres de la relation à prouver et dutiliser
la relation (1).
f (t) dt
g(x) dx
f (t) dt =
n Z b
X

fj (t) dt
qui vaut encore, daprès la proposition 3 :
Proposition 3. Soit f une application continue par morceaux de I dans E

et (u1 , u2 , . . . , un ) un système de vecteurs de E et si (f1 , f2 , . . . , fn ) est un
syst`
eme daplications continues par morceaux de I dans K, il en est de meme
P
de ni=1 fi
ui et :
fi (t)
ui dt =
b
a
f (x) dx +
(Chasles)
Demonstration. Immediates par passage aux coordonnees dans une base.
Z bX
n
j=1
f (x) dx =
fj (t)
ej
f (t) =
(u f ) (t) dt
b
a
n
X
fj (t) u (
ej )
ej
u (
ej )
!
dt
j=1
Do`
u le resultat puisque :
n
X
u f (t) =
fj (t) u (
ej )
j=1
Exemple 1. Soit t 7 M (t) une application continue par morceaux de [a, b]

dans Mn (K). ce qui signifie que les coefficients ai,j (t) qui representent les
composantes de M (t) dans la base canonique de Mn (K) sont des fonctions
continues par morceaux sur [a, b].
Si P Mn (K), lapplication definie par :
X 7 P X
est un endomorphisme de Mn (K). Il sensuit :
Z
P
b
a

M (t) dt
Z
=
P M (t) dt
Si P GLn (K), lapplication definie par :

X 7 P 1 XP
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est un endomorphisme de Mn (K). Il sensuit :
Z
P 1
b
a

Z
M (t) dt P =
b
a
P 1 M (t)P dt
Proposition 8 (Corollaire). Si f est continue sur [a, b] (a < b) à valeurs

reelles :
Z b
Z b

f
(x)
dx
|f (t)| dt

a
Z
Tr
b
a

M (t) dt
Z
=
b
a
REMARQUE IMPORTANTE 2. ATTENTION A LORDRE DES

BORNES DINTEGRATION.
Tr(M (t)) dt
Proposition 5. Les integrales de deux fonctions continues par morceaux de

[a, b] dans E qui concident sauf au plus sur une partie finie sont egales. On
R b
u f est definie sur [a, b] {t0 , t1 , . . . , tp } et se
peut donc definir a f (t) dt o`
prolonge en une fonction continue par morceaux sur [a, b].
Demonstration. Deja vue.
Demonstration. On applique la croissance de lintegrale à linegalite |f |

f |f |. Supposons maintenant legalite. Quitte à changer f en son opposee,
Rb
on peut supposer a f (x) dx 0. La fonction |f | f est continue sur [a, b],
positive, dintegrale nulle, elle y est donc nulle daprès 7.
Proposition 9 (Cas des fonctions `
a valeurs vectorielles). Si f est
continue par morceaux sur [a, b] (a < b) à valeurs dans E et si || || est une
norme quelconque sur E :
Z b
Z b

f (x) dx
|| f (t)|| dt

Positivit
e, croissance
Proposition 6. Soient f, g C 0 ([a, b], R) avec a < b. Si f 0 sur [a, b]

(resp f g) alors :
Z
b
a
Z
f (x) dx 0
resp
Z
f (x) dx
b
a
g(x) dx
Z
a
REMARQUE IMPORTANTE 1. ATTENTION A LORDRE DES

BORNES DINTEGRATION.
Proposition 7. Sous les memes hypothèses (f 0) et sil existe c [a, b]
R b
tel que f (c) > 0 alors a f (x) dx > 0. Ce qui peut aussi secrire :
f C 0 ([a, b], R), f 0 et
Demonstration. On suppose dabord f continue sur [a, b]. On verra plus loin
que, pour une fonction continue sur un segment à valeurs vectorielles, les
sommes de Riemann convergent vers lintegrale [theorème 1] donc :
Demonstration. Deja vue.
b
a
f (t) dt = lim Rn
n
avec :

n
baX
ba
f a+k
Rn =
n k=1
n
Do`
u:

n
b a X
b a
|| Rn ||

f a + k

n k=1
n
f (x) dx = 0 f = 0
En passant cette inegalite à la limite, on a linegalite voulue.

Si f est maintenant continue par morceaux sur [a, b], on considère une subdivision (x0 , . . . , xn ) de [a, b], adaptee à f . Si fi C([xi1 , xi ]) telle que, pour
Demonstration. Deja vu.
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Cette inegalite devient une egalite si et seulement si f a un signe constant.
De meme, on aurait :
1.2
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x ]xi1 , xi [, fi (x) = f (x) alors :

X
Z b
n Z xi
n Z xi

X

f (x) dx =
fi (x) dx
fi (x) dx

a
xi1
xi1
i=1
xi1
xi1
Or x 7 || fi (x)|| est continue sur [xi1 , xi ] et concide avec || f (x)|| sur

]xi1 , xi [, donc :
i=1
xi
xi1
|| fi (x)|| dx =
b
xa
|| f (x)|| dx
Proposition 10 (In
egalit
e de la moyenne). Soient f et g deux fonctions
continues par morceaux sur [a, b] à valeurs dans E :
Z b
Z b

|| f (t)|| dt (b a) sup ||f ||
f
(x)
dx

a
Remarque 3. Ces "formules de la moyenne", considerees par certains comme

lalpha et lomega des cours de calcul differentiel et integral, ont dautant
moins dinteret que la fonction varie beaucoup sur le segment dintegration.
Les majorations quelles induisent sont souvent trop pessimistes.
In
egalit
e de Cauchy-Schwarz
Pour memoire. Revoir cours sur les espaces prehilbertiens.
b
a

n
baX
ba
f (x) dx = lim
f a+k
n
n k=1
n
Demonstration. On se ramène au cas des fonctions à valeurs scalaires par

passage aux coordonnees dans une base.
Exercice 1. Soit f une application continue dun intervalle [a, b] dans un R
espace vectoriel norme E ; on suppose que f ([a, b]) C convexe ferme de E.
Montrer que la valeur moyenne de f sur [a, b] appartient à C.
Primitives et int
egrales dune fonction continue
Proposition 11. Soit f une application continue dun intervalle I dans E

et a I. Alors lapplication Fa : I E :
Z x
x 7
f (t)dt
a
[a,b]
Demonstration. ||f || est bornee sur [a, b] car elle y est continue par morceaux.
Le resultat decoule du precedent et de la croissance de lintegrale.
1.3
Sommes de Riemann
Th
eor`
eme 1. Soit f C([a, b], E). alors :
et linegalite voulue.
i=1
On peut appliquer linegalite precedente à fi qui est continue sur [xi1 , xi ] :

Z xi
Z xi

f
(x)
dx
|| fi (x)|| dx
i

n Z
X
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est lunique primitive de f sur I telle que Fa (a) = 0. Si h est une autre
primitive de f sur I, alors, pour x I :

h(x) h(a) = Fa (x)
Demonstration. Il suffit de prendre une base de E et de se ramener au cas
des fonctions numeriques.
REMARQUE IMPORTANTE 3. ATTENTION A BIEN PRECISER LA CONTINUITE DE f .
Proposition 12. Soient u et v deux applications de classe C 1 dun intervalle
J dans R et f une application continue dun intervalle I dans E. On suppose
que u(J) I et v(J) I. La fonction G : J K definie par :
Z v(x)
x 7
f (x) dx
u(x)
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est de classe C 1 et
x J, G0 (x) = v 0 (x) f (v(x)) u0 (x) f (u(x))

R x

Demonstration. Si a I et F (x) = a g(t) dt ; G(x) = F (v(x)) F (u(x))
et on applique le theorème de derivation des fonctions composees. La classe
C 1 sen deduit.
R b
Remarque 4. La variable t du symbole a f (x) dx est muette. Elle a le
meme statut quune variable informatique locale à une procedure cest à dire
inconnue en dehors delle. De meme, il peut y avoir des effets de bords si lon
R v(x)
utilise une notation du type u(x) f (x) dx surtout avec plusieurs variables.
Remarque 5 (Extension aux fonctions continues par morceaux).
Soit f une application continue par morceaux dun intervalle I dans E et
a I. Alors lapplication Fa : I E :
Z x
f (t)dt
x 7
a
est continue sur I. En tout point x0 I qui nen est pas un plus petit element
resp un plus grand element, Fa admet une derivee à gauche resp à droite qui
vaut
f (x0 0) = lim f (x)

xx0
resp
f (x0 0) = lim f (x)

xx0
La preuve se fait par passage aux coordonnees dans une base.

Proposition 13 (Changement de variable). Etant donnee f C(I, E)
et C 1 ([, ], R) avec a = () I et b = () I, alors :
Z
b
a
f (x) dx =
0
f ((t)) (t) dt
In
egalit
e des accroissements finis et applications
Proposition 14 (In
egalit
e des accroissements finis). On suppose a < b.
Si f C([a, b], E), de classe C 1 sur ]a, b[ et g C([a, b], R), de classe C 1 sur
]a, b[ verifient lhypothèse :
t ]a, b[, || f 0 (t)|| g 0 (t) (3)

Alors :

|| f (b) f (a)|| g(b) g(a)
Demonstration. f et g sont de classe C 1 sur ]a, b[, on peut donc ecrire, pour
a<x<y<b:
Z y
Z y
Z y

|| f 0 (t)|| dt
g 0 (t) dt = g(y) g(x)
|| f (y) f (x)|| =
f 0 (t) dt
x
puisque les bornes sont dans le bon sens. Le resultat voulu se deduit de la
continuite de f et g sur [a, b] en passant linegalite à la limite lorsque x a
puis y b.
Proposition 15 (Extension). Linegalite des accroissements finis subsiste
lorsque f et g sont continues et de classe C 1 par morceaux sur [a, b] à condition de remplacer Lhypothèse (3) par la suivante : il existe une subdivision
a f et g telle que :
(a = t0 < t1 < < tn = b), simultanement adaptee `
t [a, b] {t0 , t1 , . . . , tn }, || D f (t)|| D g(t) (4)

Demonstration. Soit (t0 , . . . , tn ) une subdivision de [a, b] adaptee à f et g
satisfaisant lhypothèse (4) ci dessus. Il existe des applications (f1 , . . . , fn ) et
(g1 , . . . , gn ), avec fi C 1 ([ti1 , ti ], E) et gi C 1 ([ti1 , ti ], R) telles que :

t ]ti1 , ti [, fi (t) = f (t) et gi (t) = g(t)
Demonstration. On se ramène aux fonctions numeriques par choix dune

base.
Remarque 6 (Extension aux fonctions continues par morceaux).
dans le cas o`
u f est simplement continue par morceaux sur I, il est conseille
de se ramener au cas precedent en considerant une subdivision de ([, ])
u, dapres linegalite des

Il en resulte que || fi0 (t)|| gi0 (t) sur ]ti1 , ti [ do`
accroissements finis ci-dessus [proposition 14] dont fi et gi verifient les hypothèses :

|| fi (ti ) fi (ti1 )|| gi (ti ) gi (ti1 )
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Comme f et g sont continues sur [a, b], il vient fi (ti ) = f (ti ) et fi (ti1 ) =
f (ti1 ), de meme pour g donc :
donc f 0 (a) = 0 . La continuite de f 0 sur [a, b] est alors immediate. Si

0
lim+ f (x) = m , on applique ce quon vient de prouver à la fonction auxi-
xa
liaire :

|| f (ti ) f (ti1 )|| g(ti ) g(ti1 )
x 7 f (x) x
m
En sommant, il vient :
n
n
X
X

|| f (b) f (a)||
|| f (ti ) f (ti1 )||
g(ti ) g(ti1 ) = g(b) g(a)
i=1
i=1
Demonstration. On raisonne par recurrence sur r, en appliquant le theorème

precedent à Dr f .
Remarque 7 (Interpr
etation cin
ematique). Si un mobile va moins vite
quun autre, la distance quil parcours dans le meme laps de temps est moins
grande.
Th
eor`
eme 2. Si f est une application continue de [a, b] dans E, de classe
C 1 sur ]a, b] et si f 0 admet une limite en a, alors f est de classe C 1 sur [a, b].
Demonstration. Ce resultat a deja ete vu comme consequence du theorème
des accroissements finis pour les fonctions à valeurs reelles (th de la limite de
la derivee). Le cas vectoriel peut sen deduire par passage aux coordonnees.
Donnons en une preuve directe. Supposons lim+ f 0 (x) = 0 . Soit > 0, il

xa
existe > 0 tel que a + < b et :
Proposition 16 (Extension aux d

eriv
ees successives). Si f est une
application continue de [a, b] dans E, de classe C n sur ]a, b] et si, pour 1
r n, Dr f admet une limite en a, alors f est de classe C n sur [a, b].
Proposition 17 (Exemple dapplication :M

ethode de Newton). Soit I
un segment, f C 2 (I, R) et a I . On suppose que x I, f 0 (x) 6= 0, et que

f (a) = 0. Les fonctions f 0 et f sont bornees sur le compact I puisquelles y
sont continues. Notons :
m1 = inf |f 0 (x)|
xI
xI
m1 > 0 puisquelle est atteinte. Soit lapplication de I dans R definie, pour

x I par :
f (x)
(x) = x 0
f (x)
Alors C 1 (I, R) et, pour tout x I :
x ]a, a + [ , || f 0 (x)|| <

Fixons x ]a, a+[ et u ]a, x[. Linegalite des accroissements finis appliquee
à la fonction vectorielle f et à la fonction reelle g :
t 7 t
|(x) a|
M2
(x a)2
2m1
(5)
En particulier, il existe > 0 tel que J =]a , a + [ soit inclus dans I et

stable par . La suite recurrente (xn ) definie par :
x0 J et, pour n 0, xn+1 = (xn )
qui sont continues sur [a, x] et C 1 sur ]a, x[, assure que :
dont tous les termes sont dans J, converge vers a, de plus, il existe deux
constantes A > 0 et k ]0, 1[ telles que :

|| f (x) f (a)|| (x a)
n, |xn a| Ak (2
x etant libre dans ]a, a + [ et arbitraire, on a prouve :

> 0 , > 0 , x ]a, a + [I || f (x) f (a)|| (x a)
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M2 = sup |f (x)|
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n)
Donc, si x0 est choisi suffisamment près de a, la suite (xn ) converge "très

vite" (ce qui na aucune signification scientifique) vers a.
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Demonstration. Soit x I, posons g(x) = (x a)f 0 (x) f (x). Il vient :
g(x)
(x) a = 0
f (x)
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.
Th
eor`
eme 3 (Int
egration dun d
eveloppement limit
e). Soit C 1 (I, E),
0 admettant au V(a), a I un developpement limite dordre n de la forme :
n
0 X
(x) =
ak (x a)k + o ((x a)n )
g est de classe C 1 sur I et g 0 (x) = (x a)f (x) donc :

|g 0 (x)| M2 |x a|
k=0
En fixant x > a et en appliquant linegalite des accroissements finis entre a

2
et x à g et t 7 M2 (ta)
, qui sont C 1 sur [a, x], il vient linegalite
2
Les
ak sont des vecteurs de E. Alors admet au V(a) le developpement
dordre n + 1 :
M2 (x a)2
2
Do`
u lon deduit linegalite (5). Raisonnement analogue, si x < a, on consi2
. Comme a est
dère alors lintervalle [x, a] et les fonctions g et t 7 M2 (ta)
2
1
interieur à I, il existe > 0 tel que ]a , a + [ I. = min( 2m
, ) (Si
M2
f nest pas affine) convient (verification laissee aux lecteurs). Letude de la
vitesse de convergence ainsi que des cas courants sera faite en exercice.

X
ak
(x) = (a) +
(x a)k + o (x a)n+1
k
+
1
k=0
|g(x)|
Remarque 8. Geometriquement, xn+1 est labscisse du point dintersection

de laxe des x et de la tangente au graphe de f en son point dabscisse xn
(faire un dessin).
Proposition 18. Soient f C 1 (I, E), g C 1 (I, R) et a I. On suppose
g 0 0 et f 0 = o(g 0 ) au V(a) cest à dire :
> 0, > 0 / x I, |x a| < || f 0 (x)|| g 0 (x)

Alors :

|| f (x) f (a)|| = o (|g(x) g(a)|) au V(a)
Demonstration. On applique ce qui precède à droite resp `

a gauche de a aux
fonctions C 1 sur I :
n
X
ak
(x a)k
f : x 7 (x) (a)
k
+1
k=0
et
0
g : x 7 (x a)n+1
resp
(a x)n+1
f = o(g ) do`
u f = o(g) au V(a)
.
Th
eor`
eme 4 (Formule de Taylor-Young). Soit f C n (I, E), a I. f
admet le developpement limite suivant appele developpement de Taylor-Young
de f au V(a) :
(x a)k
X
f (k) (a)
+ o ((x a)n )
f (x) =
k!
k=0
n
Demonstration. Supposons que a nest pas plus grand element de I et regardons la situation à droite de a. Soit > 0 auquel on associe > 0 tel que
[a, a + [ I et :
x I, |x a| < || f 0 (x)|| g 0 (x)
Soit x fixe dans ]a, a + [, on a t [a, x], t [a, a + [ do`

u || f 0 (t)|| g 0 (t).
1
Les applications f et g sont C sur [a, x], elles y sont donc justiciables de

linegalite des accroissements finis. Donc || f (x) f (a)|| (g(x) g(a)).
Etude analogue à gauche de tout a I qui nen est pas plus petit element.
(On remplace [a, x] par [x, a])
C n (I, E) et (k) (a) = 0 pour 0 k n. On a (n) = o(1) au V(a) do`

u,

(nk)
k
(x) = o (x a) au voisinage de a
par application recurrente de 3,
et la formule pour k = n.
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Jean-Pierre Barani
Demonstration. On introduit la fonction :

n
(x a)k
X
: x 7 f (x)
f (k) (a)
k!
k=0
Jean-Pierre Barani
4 avril 2002
Proposition 19 (Application aux courbes param
etr
ees). On se place
dans un espace affine reel E dont la direction E est un espace vectoriel norme
de dimension finie sur R. Soit () : t 7 m(t) : I E un arc parametre de
classe C n avec n 1. Soit t0 I, on suppose que,
4 avril 2002
Int
egration par parties et applications
Proposition 20 (Int
egration par parties). Soit u C 1 (I, K) et v
C 1 (I, E) a, b I. La formule dintegration par parties secrit :
Z
k {1, . . . , n 1}, m(k) (t0 ) = 0 et m(n) (t0 ) 6= 0

alors larc () admet au point de paramètre t0 une tangente dirigee par
(n)
m (t0 ).
Demonstration. On prouve lexistence dune demi-tangente à gauche et à
droite en m(t0 ). Par exemple à droite, en supposant que ]t0 , +[I 6= . On
applique la formule de Taylor-Young à lordre n, au point t0 , à la fonction
vectorielle f : I E definie par : t 7 m(t0 )m(t) :
f (n) (t0 )
(t t0 )n + (t t0 )n (t)
f (t) =
n!
o`
u : I E tend vers 0 quand t t0 . On en deduit :
lim
tt0
tI]t0 ,+[
lim

f (t) f (n) (t )

0

=
6= 0
(t t0 )n n!
Do`
u, en vertu du theorème sur la limite du quotient dune fonction vectorielle
par une fonction scalaire de limite non nulle, || f (t)|| ne sannule pas dans un
voisinage de t0 et :
b
a
u0 (t) v(t) dt
O`
u encore, avec les notations differentielles :
Z
b
a
u dv = [uv]ba
b
a
v du
Cest encore vrai lorque u et v sont continues sur I et de classe C 1 par

morceaux sur I.
Demonstration. uv etant de classe C 1 , daprès la proposition 1 on peut integrer la relation (uv)0 = u0 v + v 0 u sous la forme voulue. Meme chose lorque u
et v sont continues et C 1 par morceaux (cf cours du debut de lannee).
Les applications arctan et t 7 (t + 1)1 sont de classe C 1 sur [0, 1]. On

peut donc integrer par parties sous la forme :
Z 1
I=
arctan(t) d((t + 1)1 ) = [arctan(t)(t + 1)1 ]10 + J
0
J=
1
0
(t + 1)1 d(arctan(t)) =
1
0
dt
(t + 1)(1 + t2 )
(Achever le calcul).
f (n) (t0 )
f (t)
=
tt0
|| f (n) (t0 )||
tI]t0 ,+[ || f (t)||
Th
eor`
eme 5 (Formule de Taylor avec reste int
egral). Soit f C n (I, E),
de classe C n+1 par morceaux sur I. Soit a I alors, pour tout point x I :
lim

f (x) = Tn (x) + Rn (x)
[on remarquera que pour la demi-tangente à gauche on aurait un signe ].

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u(t) v 0 (t) dt = [uv]ba
REMARQUE IMPORTANTE 4. Lors dune integration par parties, on

precisera toujours la classe des fonctions qui interviennent sur lintervalle de
travail contenant les bornes dintegration.
Exemple 2. Calculer
Z 1
arctan(t)
dt
I=
(t + 1)2
0
f (n) (t0 )
f (t)
=
n
(t t0 )
n!
Do`
u, en vertu de la continuite de la norme :
tt0
tI]t0 ,+[
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Jean-Pierre Barani
4 avril 2002
4 avril 2002
avec :
Par croissance de lintegrale (a < b), cette dernière est majoree par :
(x a)k
X
Tn (x) =
f (k) (a)
k!
k=0
n
Rn (x) =
x
a
Z
a
(x t)n
f (n+1) (t)
dt
n!
Les applications f (n) et t 7 (xt)

sont continues sur I et de classe C 1 par
k!
morceaux sur I. On peut donc, pour k 1, integrer par parties :
x

Z x
(x t)k
(x t)k
+ Ik1
d f (k) (t) = f (k) (t)
Ik =
k!
k!
a
a

f (k) (a)
Ik1 Ik =
(x a)k
k!
I0 = f (x) f (a), puisque f est de classe C 1 sur I. En sommant ces relations

pour 1 k n, on obtient la formule.
Th
eor`
eme 6 (In
egalit
e de Taylor Lagrange). Soit f C n (I, E), de
classe C n+1 par morceaux sur I. Soient a, b des elements de I, ||f (n+1) || etant
continue par morceaux sur le segment [a, b], elle y admet une borne superieure
M . Il vient alors :

n
X
(b a)k
(b a)n+1

(k)

f (a)
M
f (b)

k!
(n + 1)!
k=0
Demonstration. Si a = b cest clair, si a < b :

Z b
n
(b t)n Z b

f (n+1) (t) (b t) dt

dt
f (n+1) (t)

n!
n!
a
a
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(b t)n
(b a)n+1
dt = M
n!
(n + 1)!
Calcul analogue pour b < a en intervertissant les bornes des integrales majorantes.
Demonstration. Posons pour 0 k n :

Z x
(x t)k
dt
Ik =
f (k+1) (t)
k!
a
Ce qui secrit :
Jean-Pierre Barani
Remarque 9 (Contextes dutilisation de ces formules). La formule

de Taylor avec reste integral, linegalite des accroissements finis, linegalite
de Taylor-Lagrange, sont des formules globales, permettant des majorations
explicites et quantitatives (par exemple majorations derreurs). Au contraire
la formule de Taylor-Young est locale et qualitative.
Exemple 3. Linegalite de Taylor-Lagrange, appliquee `
a lordre 2n + 2 `
a la
fonction sinus entre 0 et x 6= 0 secrit :

n

X
|x|2n+2
x2k+1

(1)k
sin x

(2k + 1)! (2n + 2)!
k=0
Car toutes les derivees du sinus sont, en valeurs absolues, majorees par 1
sur R. Comme
|x|2n+2
lim
=0
n (2n + 2)!
2k+1
x
et sa
On en deduit la convergence de la serie de terme general (1)k (2k+1)!
somme :
X
x2k+1
(1)k
= sin x
(2k + 1)!
k=0
et ce, pour tout x reel puisque cest clair si x = 0. En revanche, lutilisation

de la formule de Taylor-Young pour prouver le meme resultat donnerait lieu
à un raisonnement faux, laissant penser quil en est de meme pour toute
fonction de classe C . Considerons la fonction :
1
e x si x > 0
f (x) =
0
si x 0
On a vu que f C (R, R) et n, f (n) (0) = 0. La serie de terme general
f (n) (0)xn
est donc convergente, de somme egale à 0 et non `
a f (x) comme on
n!
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4 avril 2002
4 avril 2002
e
ut pu le penser à tort. La formule de Young affirme simplement que, pour
n fix
e, lapplication

si x 6= 0
n (x) = fx(x)
n
n : R R :
n (0) = 0
Soit Ua = {h Rn / a + h U }. Pour h Ua , on a le developpement limite

dordre 2 suivant :
est continue en 0, elle ne permet pas de majorer n (x) en fonction de n

pour un x donne, pas plus quelle ne permet de prevoir le comportement
asymptotique de la suite (n (x))nN . Si on fait un calcul direct, on sapercoit
que, dans cet exemple :
avec lim a (h) = 0 .

h0
Demonstration. Pour M Sn (R), posons :

|||S||| = sup |t hSh| = sup |(h|Sh)| = sup
||h||=1
x ]0, 1[, lim n (x) = +

n
Les lecteurs traceront le graphe de n et etudiera la suite de terme general :

un = sup |n (x)|
xR
Deuxi`
eme partie
Applications et compl
ements
Dans cette partie on ne met pas de fl
eche sur les vecteurs de Rn
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Jean-Pierre Barani
|(h|Sh)|
(h|h)
Fixons un tel h et appliquons la formule de taylor integral à lordre 2 à la

fonction : [0, 1] R definie par (t) = f (a + th) entre 0 et 1.
0 (t) = df (a + th).h =
Les fonctions
1i,jn
||h||6=0
||h|| < h Ua et |||H(a + h) H(a)||| <
Th
eor`
eme 7. Le produit scalaire canonique sur R est note ( | ), la norme
euclidienne associee est notee || ||. On identifie une matrice M Mn (R)
et son endomorphisme canoniquement associe.
Soit f une application de classe C 2 dun ouvert U Rn dans R. Soit a U
un point critique de f . Notons H(a) lendomorphisme canoniquement
h 2
i associe
f
a la matrice hessienne de f en a, egalement notee H(a) = xi x
`
(a)
.
j
||h||=1
dont lexistence est assuree par la compacite de la boule unite de Rn et par

la continuite de lapplications bilineaire (h, k) 7 (h|Sk) et de lapplication
lineaire h 7 (h, h) en dimension finie, qui entrainent celle de h 7 (h|Sh).
On prouve aisement que ||| ||| est une norme sur Sn (R) et que |(h|Sh)|
|||S|||.||h||2 .
Lapplication de U dans Sn (R) definie par x 7 H(x) est continue car ses
composantes dans la base naturelle de Sn (R) le sont. Soit > 0, il existe
donc > 0 tel que :
Etude
locale en un point critique dune application dun ouvert de Rn dans R
Exemple 4 (Pratique de l
etude locale). cf cours
1
(h|H(a).h) + ||h||2 a (h)
2
f (a + h) = f (a) +
f
xj
n
X
f
(a + th) hj
xj
j=1
sont C 1 sur U . La derivation de cette formule donne donc :
(t) =
2f
(a + th) hi hj = (h|H(a + th).h)
x
i xj
1i,jn
Comme a est un point critique de f , il vient 0 (0) = df (a).h = 0 do`

u:
f (a + h) = (1) = f (a) +
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1
2
1
0
(1 t) (h|H(a + th).h)) dt
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or :
X : t 7 X(t) du problème de Cauchy :

Z 1
Z 1

(1 t) (h|H(a + th).h)) dt
(1
t)
(h|H(a).h))
dt

0
0
Z 1
(1 t) |(h|(H(a + th) H(a)).h)| dt

0
1
0
(1 t)|||H(a + th) H(a)|||.||h||2 dt
1
0
(1 t) ||h|| dt =
4 avril 2002
dX
= M 0 (0)X
dt
X(0) = x
||h||2
2
donc |a (h)| < ce qui prouve le developpement limite voulu.

Proposition 21. Sous les hypothèses du theorème ci-dessus :
Si H(a) est definie positive resp negative alors a est un minimum resp
un maximum local.
Si h est un vecteur propre de H(a) associe à une valeur propre 6= 0
alors f admet un minimum ou un maximum local dans la direction
de h suivant que > 0 ou < 0.
Demonstration. Contentons nous de traiter le cas o`
u H(a) Sn++ (R), le
reste est à lavenant.
Si > 0 est la plus petite valeur propre de H(a), il vient :
Demonstration. On utilise une technique du type "integrer pour deriver".

M (0)2 = M (0) donc, puisque M (0) est inversible, M (0) = In . De plus,
daprès la proposition 11 :
lim
h0
h>0
Fixons h ]0, [ donc
1
f (a + h) f (a) = (h|H(a).h) + ||h||2 a (h) 0
2
Th
eor`
eme 8. Soit t 7 M (t) un morphisme continu du groupe (R, +) dans
le groupe (GLn (K), ) ie :
s, t R, M (s + t) = M (s)M (t)
alors M est de classe C sur R et, pour tout t R et pour tout x Rn
(identifie `
a Mn,1 (K)), M (t)x est la valeur à linstant t de lunique solution
Jean-Pierre Barani
M (t) dt = M (0) = In
M (s) ds, notee U , est inversible, soit t R :

Z
M (t + s) ds =
h
0
M (t)M (s) ds
Rh
qui vaut, daprès la proposition 4, exemple 1, M (t) 0 M (s) ds. En faisant le
changement de variable t + s = x dans lintegrale de gauche, il vient :
Z
Morphismes continus de R dans GLn (K)
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ce quon voulait.
Rh
De la continuite du determinant on deduit :

Z h

1
1
> 0 / t ]0, [, det
M (t) dt >
h 0
2
(h|H(a).h) (h|h)
Do`
u, en choisissant ||h|| assez petit pour que |a (h)|
1
h
t+h
Z
M (x) dx = M (t)
et donc :
Z
M (t) =
t+h
t
M (s) ds

M (x) dx U 1
qui, par recurrence sur n, est de classe C n pour tout n.

Fixons alors t R. Les deux fonctions s 7 M (s + t) et s 7 M (s)M (t) sont
egales et de classe C 1 sur R donc susceptibles dun developpement de TaylorYoung cf th 4 dordre 1 au voisinage de 0. Il existe donc deux applications 1
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et 2 : R Mn (R), tendant vers 0 quand s 0, telles que, pour tout

reel s :
laide des for2. Soit M (s) la matrice de Ts dans la base (f1 , . . . , fn ). A

mules de Cramer, demontrer que lapplication s 7 M (s) est continue
de R dans Mn (C). Montrer quelle verifie les hypothèses du theorème
8. En deduire que E C (R, C).
M (t) + M 0 (t)s + s1 (s) = [M (0) + M 0 (0)s + s2 (s)] M (t)

Compte tenu de M (0) = In , il reste, pour s 6= 0 :
M 0 (t) + 1 (s) = M 0 (0)M (t) + 2 (s)M (t)
En faisant tendre s vers 0, la continuite du produit matriciel assure :
3. Montrer que E est stable par limite simple. En deduire quil est stable
par derivation. Soit D lendomorphisme induit sur E par la derivation.
laide dun polynome annulateur de D, dont on justifiera lexistence,
4. A
demontrer que E est exactement lensemble des solutions dune equation differentielle lineaire `
a coefficients constants.
M 0 (t) = M 0 (0)M (t)

Posons alors A = M 0 (0) et X(t) = M (t).x. Il vient :
dM
dX
(t) =
.x = AM (t).x = AX(t)
dt
dt
X(0) = M (0).x = x
Remarque 10. La reciproque de ce resultat (invariance des trajectoires par

translation) a ete etablie dans le cours sur les systèmes differentiels lineaires
a coefficients constants.
`
Voici un exercice dapplication de ce resultat qui fait revoir beaucoup de
questions.
Exercice 2 (Sous espaces de C (R, C) stables par les translations).
Soit E un sous espace vectoriel de dimension finie n de C (R, C) stable par
translation cest-à-dire :
f E, a R, Ta (f ) E
o`
u Ta (f ) est la fonction x 7 f (x + a). On notera encore Ta lendomorphisme
induit par Ta sur E. On note (f1 , . . . , fn ) une base de E.
1. Montrer par recurrence quexiste (x1 , . . . , xn ) Rn tel que :
det [fi (xj )]1i,jn 6= 0
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4 avril 2002

Integrale des fonctions continues par morceaux

Table des mati`

continue par morceaux

) est un syst`eme de vecteurs de E et si (f , f , . . . , f )

Demonstration. Pour etablir que le vecteur nj=1 a fj (t) dt

Demonstration. Immediat par passage aux composantes.

g(t) f 0 (t) dt ie h 7 g(t) f 0 (t) h

ne depend pas de la base (e) choisie, on le note

Designent la valeur de lintegrale :

de sorte que, pour 1 j n :

Proposition 2. Soient f , g continues par morceaux de I dans E. Si a, b, c

Proposition 4. Soit f continue par morceaux de I dans E, u L(E, F ).

Demonstration. On munit E dune base (

qui vaut encore, dapr`es la proposition 3 :

Proposition 3. Soit f une application continue par morceaux de I dans E

Demonstration. Immediates par passage aux coordonnees dans une base.

Exemple 1. Soit t 7 M (t) une application continue par morceaux de [a, b]

Si P GLn (K), lapplication definie par :

Proposition 8 (Corollaire). Si f est continue sur [a, b] (a < b) `a valeurs

REMARQUE IMPORTANTE 2. ATTENTION A LORDRE DES

Proposition 5. Les integrales de deux fonctions continues par morceaux de

Demonstration. On applique la croissance de lintegrale `a linegalite |f |

Proposition 6. Soient f, g C 0 ([a, b], R) avec a < b. Si f 0 sur [a, b]

REMARQUE IMPORTANTE 1. ATTENTION A LORDRE DES

Demonstration. Deja vue.

En passant cette inegalite `a la limite, on a linegalite voulue.

Demonstration. Deja vu.

Cette inegalite devient une egalite si et seulement si f a un signe constant.

Or x 7 || fi (x)|| est continue sur [xi1 , xi ] et concide avec || f (x)|| sur

Remarque 3. Ces "formules de la moyenne", considerees par certains comme

Pour memoire. Revoir cours sur les espaces prehilbertiens.

Demonstration. On se ram`ene au cas des fonctions `a valeurs scalaires par

Proposition 11. Soit f une application continue dun intervalle I dans E

On peut appliquer linegalite precedente `a fi qui est continue sur [xi1 , xi ] :

x J, G0 (x) = v 0 (x) f (v(x)) u0 (x) f (u(x))

f (x0 0) = lim f (x)

f (x0 0) = lim f (x)

La preuve se fait par passage aux coordonnees dans une base.

t ]a, b[, || f 0 (t)|| g 0 (t) (3)

t [a, b] {t0 , t1 , . . . , tn }, || D f (t)|| D g(t) (4)

Demonstration. On se ram`ene aux fonctions numeriques par choix dune

u, dapres linegalite des

f (ti1 ), de meme pour g donc :

donc f 0 (a) = 0 . La continuite de f 0 sur [a, b] est alors immediate. Si

lim+ f (x) = m , on applique ce quon vient de prouver `a la fonction auxi-

Demonstration. On raisonne par recurrence sur r, en appliquant le theor`eme

Donnons en une preuve directe. Supposons lim+ f 0 (x) = 0 . Soit  > 0, il

existe > 0 tel que a + < b et :

Proposition 16 (Extension aux d

Proposition 17 (Exemple dapplication :M

un segment, f C 2 (I, R) et a I . On suppose que x I, f 0 (x) 6= 0, et que

m1 > 0 puisquelle est atteinte. Soit lapplication de I dans R definie, pour

x ]a, a + [ , || f 0 (x)|| < 

En particulier, il existe > 0 tel que J =]a , a + [ soit inclus dans I et

x etant libre dans ]a, a + [ et  arbitraire, on a prouve :

Donc, si x0 est choisi suffisamment pr`es de a, la suite (xn ) converge "tr`es

g est de classe C 1 sur I et g 0 (x) = (x a)f (x) donc :

En fixant x > a et en appliquant linegalite des accroissements finis entre a

Remarque 8. Geometriquement, xn+1 est labscisse du point dintersection

> 0, > 0 / x I, |x a| < || f 0 (x)|| g 0 (x)

Demonstration. On applique ce qui prec`ede `a droite resp `

x I, |x a| < || f 0 (x)|| g 0 (x)

Soit x fixe dans ]a, a + [, on a t [a, x], t [a, a + [ do`

Donnons en une preuve directe. Supposons lim+ f 0 (x) = 0 . Soit > 0, il

x ]a, a + [ , || f 0 (x)|| <

x etant libre dans ]a, a + [ et arbitraire, on a prouve :

est continue en 0, elle ne permet pas de majorer n (x) en fonction de n

avec lim a (h) = 0 .

x ]0, 1[, lim n (x) = +

Les lecteurs traceront le graphe de n et etudiera la suite de terme general :

||h|| < h Ua et |||H(a + h) H(a)||| <

donc |a (h)| < ce qui prouve le developpement limite voulu.

et 2 : R Mn (R), tendant vers 0 quand s 0, telles que, pour tout

M (t) + M 0 (t)s + s1 (s) = [M (0) + M 0 (0)s + s2 (s)] M (t)