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ROYAUME DU MAROC MINISTERE DE LECONOMIE ET DES FINANCES. DE LA PRIVATISATION ET DU TOURISME INSTITUT SUPERIEUR INTERNATIONAL DE TOURISME DE TANGER MEMOIRE DE FIN D’ETUDES DU SECOND CYCLE ADMINISTRATION ET GESTION DES ENTREPRISES ‘TOURISTIQUES ET HOTELIERES REALISE PAR : ENCADRE PAR : Melle AHLALOUM Imane Dr. DOUBAL ALAOUI Rokaya Melle YAFI Amina Mr. SIFFEDINE Ahmed Promotion : 1999 - 2001 REMERCIEMENTS Non par convention, mais par réel sentiment de reconnaissance , Hous tenons 4 remercier toute personne ayant contribué a l’élaboration 8 travail . Nos remerciements les plus sincéres sont adressés a: je institut Supérieur Madame Alaoui Doubal Rokia en sa qualité de directour des recherches pour son alde et ses conseils. Monsieur Benataya Abdelrazak, directeur des études. - Responsables de la délégation régionale du tourisme de Ouarzazate. - Madame Zerouall Oufae pour sa collaboration sa patience et sonaide. - Monsieur El Menzhi Hi direction du contréle etde Faudit interne arg de Béglementation des Télécommunications. Atout le corps professoral et enseignant del'lSIT. Atout ceux qui nous ont aidé de prés ou de loin 4 la réallsation de co travail. Hous dédions ce travail que nous avons accompli avec beaucoup dIntérét et d'amour, aux personnes que nous chérissons et en qui nous placons toute notre estime. Ames parents, ma fiancée et a tous les membres de ma famille 6 Alaad et Ismail mes chers petits neveux. Atous mes amis les plus sincéres, j'ai réussi_ vous y 6tes pour beaucoup. Amon pare, on reconnaissance de ses sacrifices, son éducation mére, ton amour, ton soution etton encouragement mont 6t6 bréciouse et indispensable. je tame. rands-méres, pulsse ce travail 6tre le pius beau tomoin de ma grande affection. Ames fréres of soeur : Noureddine, Hasnaa et Mustapha. Je ne poux que vous remercier en vous dédiant mon humble travail en reconnaissance de vetre amour, votre alde et votre réconfort. mes 4 années a Tanger. AMr. Saddiki qui a 6t6 présent tout au long de ces années. Eta mes amis: imane, Sifo, Meryem, Maria, Khadija, Nadia, Mounla, Puisse us les garder = lour procurer santé et longue vie. Ama soour LAYLA, la personne que Jaime le plus au monde. Amon oncle Ahmed, ma tante Fouzia, lalla, et ma grand-mére Fatma qui ont toujours 616 1a pour mol. Je ne saurais exprimer mes consi mémoire de mes grands-méres que je chéris profondément, que dieu ait lour mes. Ames amis avec qui j'ai passé des moments Innoubliables et qui me sont trés chers : Amina, Sife, Meryem, Tarik, Othman, Salma, Wafae, Asmae, Nabila, Younés, Adnane, Mehdi, Amen, Maria et Sikam. Atous les membres de ma famille qui me sont chers. SOMMAIRE Préliminaire................. oe Introduction générale. 8 Introduction deila premiére partie: 1.2.21 -ooo. gibt aula eid dat nna en tacpes oaptencupye ee Chapitre 1 : L'Ecotourisme, un nouveau concept touristique ...................0. 00000 13 Section | : L’écotourisme, définitions et intéréts. 14 A.Définition de l’écotourisme.... 14 B. Intérét de l’écotourisme et ses avantages 1s Section 2 : Historique, évolution et perspectives de I'écotourisme................. 17 Section 3: Les groupes cibles de I'écotourisme et le See Chapitre 2 : L'écotourisme et le développement durable. Section | : La croissance et l'environnement, le développement durable. Section 2 : Le développement durable, quelles stratégies a entreprendre......... 24 Section 3 : Cas de la Tunise : le projet -pilote El Montazah-Tabarka... A Situation et caractérisation du complexe touristique El Montazah-Tabarka... B.L’adaptation écclonique' it te ‘développement durable dans la région de Tabarka a a- Dégradation des terres et surcharge écologique des potentiels Relief, eau et sol Sail b- Ressources en aux souterraines dans de région de Tabarka et Leur importance pour le développement touristique......... c- La situation actuelle de la flore et de la faune sous-marine Dans les domaines de plongée de la baie de Tabarka. d- Perception des problémes d’ environnement dans la zone MEOH Ss ca ttae> oases sees ngs ose ten dere meezan st WAS: Conclusion de la premiére pattie..................0-+ Introduction de la deuxiéme partie Chapitre 1 : L’écotourisme au Maroc. eites tea bscayulart toetneden nev enarsoctn Oe. Section 1 : Les potentialités touristiques de Pécotourisme au Maroc... .....+-+-++++ Section 2 : Les contraintes et mesures de développement de l’écotourisme au Maroc. A.Les prinicipales ‘contraintes sur le plan naturel. B.Les mesures et les conditions de I’essor et du développement de I’écotourisme au Maroc... C.La sauvegarde, la peri et la mise en valeur du cue naturel et culturel... Rpsbae ss Sagetetl te seuanleareeyinn Tsay rarieazs 54500, Chapitre 2 : Le développement de la région de Ouarzazate............... 65 . 65 - 69 Section 1 ;Présentation de la région de Ouarzazate, la vallée du Dra... A. La yallée du Draa . B. Le climat... ... Section 2 :Les potentialités touristiques de la région...............c:s0eeeeere 72 A. Présentation de la Kasbaa. S B.La route des mille kasbahs. Section 3 :L’expérience de Tamnougalt..............:cscceceeceeseseseeee cet eeseeeete A. Situation et histoire.............0-+060+ B. Association « les amis de Tamnougalt ». C.L’écotourisme 4 Tamnougalt........... Conclusion de la deuxiéme partic...............s.ssccsessesces escent eae seneneceneneaesse BT . 88 Conclusion générale... Bibliographie................0.:::ceeeee 91 Annexes......... ~PRESUN AIRE PRELIMINAIRE Le tourisme se définit par ceux qui le pratiquent. D'aprés les recommandations sur les statistiques du tourisme de l'Organisation Mondiale du Tourisme élaborées en 1991 a la conférence internationale du tourisme Ottawa, et approuvées en 1993 par les Nations Unies : " Je tourisme comprend les activités déployées par les personnes au cours de leur voyage et de leur séjour dans des lieux situés hors de leur environnement habituel, pour une période qui ne dépasse pas une année a des fins de loisirs et d'agrément, pour affaires et autres motifs ". D'autant plus, le tourisme jouit d'un caractére multiforme, étant donné que pour les voyages 4 l'intérieur du pays de résidence on parle de tourisme interne, pour les voyages d'un pays a l'autre on fait allusion au tourisme émetteur ou au tourisme récepteur. En outre, l'association du tourisme interne et du tourisme récepteur donne lieu 4 un tourisme intérieur, c'est 4 dire les voyages de tous les touristes et visiteurs 4 Vintérieur d'un pays donné, D'autre part le tourisme national se référe aux voyages des résidents a I'intérieur de leur pays, ou 4 I'extérieur, il est a la fois le tourisme interne plus le tourisme émetteur, par contre le tourisme international regroupe le tourisme récepteur et le tourisme émetteur. Ceci dit, des difficultés résultent de I'insuffisance des instruments de statistiques étant donnée que Je tourisme a un effet multiplicateur et engendre plusieurs branches économiques, en plus de la proportion du PIB d'un pays attribuable 4 la consommation de services touristiques qui varie en fonction de la diversité de son économie, d'ou la prépondérance des pays développés sur I'échelle internationale. Done tant que le compte satellite du tourisme n'est pas appliqué dans tous les pays, le pourcentage du tourisme dans le PIB mondial peut étre calculé de facon fiable. En terme d'emplois le tourisme offre 115 millions d'emplois, soit environ 4% du total des fonctions au niveau mondial. En 1998, le poids du tourisme international et du tourisme interne s'est élevé a plus de 3 milliards de voyageurs, avec des recettes ayant dépassé 1700 milliards de dollars américains. On peut dire en définitive, que le compte satellite du tourisme a pour objet la comptabilisation de Ja part de plusieurs secteurs tels que : la construction, I'agriculture, les transports, les industries de transformation, le commerce de détail, I'hébergement, la restauration, et également le PIB du tourisme. Pour ce qui est de l'évolution du tourisme international, elle se refléte par une régénération de devises a l'économie des pays qui se caractérise par une hausse de plus en plus importante. Selon I'OMT, les principales tendances des arrivées et des recettes du tourisme international se résument comme suit : pe ee Te Arrivées de touristes de 1961 | 100 400 350 180 faa ee A ELE a eee | Recettes du tourisme international | | de 1960 4 2020 (en milliards de $) f 20 | 200 160 80 | pe 1012000, 400 2000 Grace a ces données, on constate que les arrivées et les recettes du tourisme international depuis les années 60 jusqu’a l'année 2000, suivent un accroissement considérable et trés important suite aux fluctuations économiques, politiques et au développement universel, et sont évaluées A presque 600 millions de touristes internationaux et de 615 milliards de dollars, cette organisation prévoit une hausse de presque le triple ou le quadruple dans les années 2020 concernant les emplois dans le secteur, Tinvestissement, les recettes fiscales, la consommation touristique et la balance des paiements du tourisme. Parmi les facteurs favorisant le développement de ce secteur on peut énumérer : les stratégies d'aménagement touristique, la stabilité politique, le degré de développement économique et social, la richesse du patrimoine culturel et historique, sans oublier l'image de marque et Ja renommée du dit pays sur le plan international. La répartition des arrivées touristiques travers les six régions touristiques reconnues par l'OMT, se fait comme suit : on trouve que l'Europe représente 59 % elle est classée au premier rang, I'Amérique 20%, I'Asie orientale et pacifique 14 %, l'Afrique 4 %, le moyen orient 2% et I'Asie du sud 1%, Quant a la répartition des revenus touristiques, I'Europe détient la premigre place avec 50 % des recettes mondiales, I'Amérique 27%, I'Asie orientale et pacifique 17%, l'Afrique 3 %, le moyen orient 2% et en demier lieu I'Asie du sud 1%, Répartition des arrivées touristiques a travers les six régions reconnues par '0MT Moyen Orient “Asie du SAY” Asie Orientale et 1% Afrique _—pacifique 4% 14% .§=s dis 59% 20% GAsie du Sud Moyen Orient DASrique CIAsie Orientale et pacifique wi Amérique Répartition des revenus touristiques Moyen Orient "Acie Orientale et Asie du Sud 90%, 1% Afrique pacifique 3% 17% Amérique 27% DAsie du Sud Moyen Orient DAfrique DAsie Orientale et ae, Europe Parmi les principales destinations touristiques dans le monde, on trouve la France avec sa capitale la plus visitée dans Je monde, les Etats Unis, TEspagne, Italie, I'Angleterre, la Chine, le Mexique, la Pologne, la Hongrie et le Canada. Ainsi on remarque que les pays industrialisés et les plus développés économiquement constituent les destinations privilégiées des touristes. A cause de la stratégie touristique de chaque pays, qu'elle soit orientée vers le tourisme de masse ou de luxe, les destinations qui figurent au top mondial au niveau des arrivées, peuvent ne pas I'étre au niveau des recettes et revenus générés. Parmi les principales formes du tourisme, on distingue le tourisme balnéaire qui se localise au littoral, le tourisme d'affaires, le tourisme de santé (de cure), le tourisme sportif, le tourisme d'aventure, le tourisme vert, T'écotourisme, le tourisme de montagne, le tourisme culturel, le tourisme spatial, qui est prévu pour les années a venir en espace (100 000 $ séjour en espace pour une semaine), le tourisme de croisiére et le tourisme de troisitme ge itinérant. Les nouvelles tendances de la demande internationale, sont la recherche de divertissement, de loisirs, d'autonomie, et de différenciation. eee NERALE SENSSRSESSES "La nature fait toujours, selon les conditions dont elle dispose et autant que possible, les choses les plus belles et les meilleures". Aristote INTRODUCTION GENERALE Situé tout a la pointe nord-ouest de I'Afrique, le Maroc n'est séparé de l'Europe que par le détroit de Gibraltar. Pays de désert, des massifs enneigés et de plages, le Maroc posséde différents atouts touristiques. Les principales zones touristiques marocaines sont : la région centre- sud, la région grand sud, la région centre nord, la région Méditerranée, la région centre et la région sud balnéaire. D'autant plus, les principaux types de tourisme, sont le tourisme balnéaire, le tourisme culturel, le tourisme sportif, le tourisme de santé (Thalassothérapie), le tourisme de croisiére, le tourisme de montagne, le tourisme d'affaires, le tourisme d'aventure et de découverte, et enfin l'écotourisme. Dans ce modeste travail, nous essayerons de traiter l'adéquation de T'écotourisme et du tourisme vert, en l'occurrence le tourisme de montagne et les stratégies de développement de ces deux créneaux essentiels pour I'essor du tourisme tout en ayant pour objectif final la protection de l'environnement. Cette adéquation implique a la fois les pratiques touristiques de la montagne, de Ja nature et des espaces verts a savoir le ski alpin, le ski de fond, les randonnées pédestres, la chasse, la péche, le deltaplane, le Vélo Tout Terrain, les sports équestres, les sports d'eaux vives, l'escalade, le camping, les sports aériens, la visite de sites naturels, de monuments et de musées. Ces centres d'intérét touristique sont de plus en plus programmés par les tours opérateurs occidentaux. Dans ce modeste travail, nous aborderons dans une premiére partie, l'écotourisme en tant que concept touristique nouveau et I'adéquation du développement durable, dans la deuxiéme partie, nous étudierons I'adaptation de I'écotourisme au Maroc, ses réalités et ses perspectives. Ico S CARTIE SRE RSS INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE Les nouvelles formes de tourisme apparaissent aujourd'hui, avec les préoccupations écologiques et environnementales. Actuellement I'écotourisme est trés vague. Ce nouveau-né du tourisme apparait comme un véritable moteur de développement durable. Ces nouvelles pratiques touristiques se penchent essentiellement sur la protection et la sauvegarde de la nature. Des questions se posent alors, qu’est ce que I'écotourisme ? Pourquoi cet engouement de plus en plus soutenu vers ce concept ? Quel est sont intérét? Quels sont ses apports ? Quels sont les segments cibles de ce tourisme vert’? Nous définirons I'écotourisme dans la premiére section ; son historique, son évolution et ses perspectives mondiales dans la deuxiéme section ; les caractéristiques des groupes cibles et le développement des attractions liées 4 cette forme de tourisme dans la troisiéme section. Et enfin dans Ja derniére section, nous proposons le cas de la Tunisie dans la région de Tabarka qui refléte Ia réalité de ce concept. — AMAPNT TI SES SSS (IRISTIOUE CHAPITRE I : L'ECOTOURISME UN NOUVEAU CONCEPT TOURISTIQUE Section 1 : L'écotourisme, définitions et intéréts A- Définition de I'écotourisme : De nos jours, I'écotourisme est appelé tourisme vert, rural, alternatif et de plus en plus tourisme durable voire " soutenable " ou méme écologique. Ce tourisme caractérisé par son éloignement des grandes concentrations vacanciéres, des hauts lieux de la fréquentation de masse. Proche de la nature et de I'homme, I'écotourisme s'intéresse 4 la fois 4 l'environnement naturel, avec tous ses paysages et ses sites protégés, et aux populations locales, avec leur identité culturelle, leur mode de vie leurs us et coutumes. Comme il a été cité au préalable, le tourisme vert est considéré comme un véritable moteur de développement, impliquant la visite, la vision l'observation, la photographie, la contemplation, l'étude de la faune et de la flore dans des espaces naturels non contaminés et dans des sites protégés : parcs, réserves naturelles, montagnes, foréts ...etc. Ce tourisme de nature s'adresse un public de plus en plus large et trés conscient, qui s'intéresse aux paysages naturels, agricoles, aux traditions, aux produits locaux, et surtout 4 la protection de I'environnement. Cette plengée dans la nature revét des formes diverses partant des vacances familiales en gite rural ou location, 4 la pratique des sports de plein air, VIT, canoying, parapente, en passant par un tourisme d'excursion vers des régions vertes ou des parcs... Ou encore des circuits oi la partie pédestre prendrait le dessus. 14 Toutes ces formes ont comme base commune la volonté de découvrir le milieu naturel et les populations qui y vivent, et surtout la protection de ce milieu tant aimé et respecté. Ce type de tourisme peut fort bien étre pratiqué dans les régions montagneuses, ainsi que sahariennes, riches en paysage. En Amérique latine, et celle du nord, la plupart des études ont utilisé le terme “écotourisme" comme synonyme de tourisme écologique et qui se définit par un voyage vers une zone naturelle relativement imperturbable, et non contaminée, avec pour objectif la détente et l'observation des plantes et des animaux sauvages. B. Intérét de l'écotourisme et ses avantages : Liécotourisme est un outil efficace pour la conservation de environnement : Le tourisme tel qu'il est concu actuellement a des effets négatifs sur l'environnement et les ressources qui le nourrissent. Ainsi la dégradation de l'environnement est en effet devenu l'un des premiers facteurs de rejet de destination, I'exemple le plus éloquent est celui de la mer méditerranéenne et ce A cause des déchets, de la pollution et des maladies. En fait le probléme qui se manifeste ces derniéres années, est celui de la "bétonisation” des cétes et I'altération des paysages. L'écotourisme constitue alors un moyen efficace pour la conservation et la protection de l'environnement, seul garant d'un développement durable. L'écotourisme est un outil de sensibilisation et d'éducation : La sensibilisation des citoyens de la société tient un réle important, surtout quand il s'agit de la préservation de la nature. A cette fin, I'’écotourisme donne une idée trés compléte aux populations locales sur la vulnérabilité de leur environnement et les éduquent sur la maniére avec laquelle ils doivent se comporter vis a vis de la nature et les sensibilisent sur les impacts positifs de I'écotourisme sur le niveau de vie. Nous expliquerons ce point ci-aprés. De 1a |'écotourisme est un type de tourisme qui combine |'éducation, la récréation, l'aventure et la protection environnementale. L'écotourisme est un moyen de développement socio-économique des régions de montagnes : L'écotourisme représente un reméde durable et relativement simple a la précarité économique des populations de montagne. Par son réle dans le développement économique et social des régions de montagne, il assure des emplois, contribue au financement des réserves naturelles et crée des sources de revenus aux populations locales. Par ailleurs, I'écotourisme peut soutenir I'agriculture locale et contribuer 4 I'aménagement du paysage, comme il peut constituer un contre poids positif @ une revalorisation et un nouvel équilibre de l'espace rural. Enfin il génére des recettes nécessaires aux communes pour financer des infrastructures telles que les routes, les opérations d'approvisionnement en eaux, le traitement des eaux usées, la gestion des déchets ...etc. L'écotourisme contribue a renforcer le sentiment d'identité et d'appartenance des populations locales : Lécotourisme ne peut se développer et s'épanouir que dans la mesure od les ressources sur lesquelles il se fond sont protégées. Ce réle doit étre assuré en priorité, par les populations locales. De ce fait, le développement de leur moyen de subsistance pour assurer leur vie, peut étre concrétisé, ce qui leur donnera une fierté de leur patrimoine naturel et la maitrise de leur propre développement. Section 2 : Historique, évolution et perspective de l'écotourisme : L'écotourisme est en pleine expansion depuis le milieu des années 80, cela grace 4 I'existence d'un marché de tourisme de nature solvable, naturel et porteur. Limportance de la nature a l'état sauvage, ainsi que l'attrait qu'elle a sur ses adorateurs peut étre illustré par une dépense annuelle de 80 milliards de dollars, comprenant les voyages écologiques dans les parcs et les réserves naturelles pour les scientifiques (professionnels), ou la photographie par les amateur, la contemplation, I'entretient de la nature, le tourisme ornithologique et les activités a sensations fortes 4 savoir les composantes de I'aventure : trekking, rafting, canoying, spéléologie, péche et chasse sportive. Diaprés plusieurs études, 1a branche du tourisme qui augmente le plus rapidement est celle du tourisme d'aventure en général, et de I'écotourisme en particulier. Ainsi I'aventure devient alors organisée, douce et aseptisée, ignorant I'inconnu et I'authentique, sous forme de voyages insolites ou marginaux, elle est sensé créer des émotions fortes congues dans des pays développés. Au niveau des pays en voie de développement, les zones de prédilection pour les activités de ce genre se situent en Amérique centrale, en Amazonie, en Afrique Australe et orientale, en Méditerranée ainsi qu'en Asie du sud et en Australie. Par ailleurs les publics les plus concernés par ce genre de séjour sont : - Les scientifiques et universitaires en mission d'étude sur des thémes trés pointus (spécialistes de I’écologie). - Les classes vertes pour les écoliers qui se consacrent a la découverte du milieu naturel. - Les associations d'amis de la nature exemple "Royal society for protection of birds" en U.K (United Kingdom). Les marchés les plus prometteurs sont ceux de l'Europe (Europe du Nord), de I'Amérique et de I'Asie. Concernant les pays en voie de développement, le tourisme leur a rapporté 55 milliards de dollars, revenus qui, pour une bonne part, sont liés 4 I'écotourisme. Le Kenya, par exemple en retire chaque année 350 millions de dollars, quil doit presque entiérement 4 sa faune. Au Costa Rica, ol 60 % des visiteurs sont attirés par les parcs nationaux. (Boo, 1990), les devises provenant du tourisme s'élevaient en 1986 a 138 millions de dollars. Dans la méme année, les "Galapagos" ont rapporté a I'Equateur 180 millions de dollars en devises, 1a encore principalement grace 4 ]'écotourisme (Healy, 1988). Section 3 : Les groupes cibles de l'écotourisme et le développement des attractions : Pour des fins de promotion et de développement de |'écotourisme, il est primordial de connaitre le fond structurel de la demande. D'aprés les études qui ont été faites a ce sujet, les principales caractéristiques de la clientéle des produits "nature", est le fait qu'elle soit cultivée, elle dispose de revenus élevés, et voyage le plus souvent individuellement a la recherche de l'espace et du contact avec les éléments naturels, d'autant plus que cette demande révéle une attitude active voire créative et pleine de contemplation. En outre, on distingue deux catégories : les "spécialistes" scientifiques et universitaires assez Agés, fidéles et qui se déplacent seul ou en couple, et les "éveillés" plutét jeunes, fluctuants qui voyagent habituellement en famille. Le tourisme dit "naturaliste", de l'observation des espaces sauvages, est destiné a des touristes naturophiles, fortement motivés et avertis. Ces touristes ne comptent pas les kilométres parcourus, mais le nombre d'espéces rares observées, ils pataugent dans la boue a la recherche des oiseaux "rares", se lévent aux aurores, ou passent la nuit a la belle étoile pour ne pas manquer le passage de l'animal convoité. Ainsi, on constate que le client "typique" de l'écotourisme est bien cultivé, ne craint pas les dépenses, il s'intéresse moins au confort et aux infrastructures en contact avec la nature et la réalité vécue mais a I'originalité et I'authenticité des sites naturels. Les principales caractéristiques et les attentes des naturophiles, sont le calme, le maintient des traditions et les découvertes culturelles. Leurs activités sont les promenades dans la nature, la visite de musées et monuments historiques, et la pratique des sports nautiques. Quant a I'hébergement, il peut se faire dans habitat traditionnel, hétellerie typée, ou gites. Cette pratique touristique se fait dans I'inter-saison. Parmi les activités les plus pratiquées on trouve : les randonnées pédestres, Vélo Tout Terrain, sport équestre, sport d'eaux vives, escalade, canoying, sports aériens,...etc En définitive, on peut conclure qu'il y a une différence des caractéristiques et des attentes entre les deux types de la clientéle de I'écotourisme & savoir les spécialistes et les amateurs. Ceci dit, en ce qui concerne le profil, les spécialistes sont des découvreurs de sites, propagateurs, 20 cautionneurs, déterminés. Alors que les amateurs sont impulsifs dans leurs décisions. Quant a leurs critéres de choix, les spécialistes optent pour la tichesse du milieu naturel, la qualité des accompagnateurs, I'existence d'une information détaillée, la variété des paysages et richesses, la notoriété culturelle et patrimoniale, sans oublier le prix qui est un facteur non négligeable. En ce qui concerne les amateurs, ils sont attirés par la richesse du milieu naturel, la renommée et la notoriété du site, l'approche physique de la nature, la richesse culturelle de la destination. Pour ce qui est des attentes, les amateurs exigent des cartes détaillées, des sentiers balisés, des circuits fléchés et une animation de premiére main, d'autant plus que les deux groupes cibles, préférent un hébergement plus ou moins confortable et isolé, et une gastronomie particuliére. Ces derniers achétent des guides d'aventure et de voyages, s'abonnent 4 des revues spécialisées considérées par les tours opérateurs. 2 E: gale wife rap a : See URAL BLE CHAPITRE II : L'ECOTOURISME ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE Section 1 : La croissance et l'environnement, le développement durable : Depuis des années, des forums nationaux et internationaux, soulévent la gravité de la détérioration de I'écosystéme a cause des abus environnementaux dénoncés sur la place publique. Ainsi depuis les années 70, un rapport publié par le club de Rome critiquait l'impératif & la croissance a tout prix, qui impose une pression insoutenable sur l'écosystéme. Dans les années 80 et plus particuligrement en 1983, l'assemblée générale des Nations Unies votait, la mise sur pied de la commission mondiale sur le développement et l'environnement. Dans son rapport publié en 1988, la dite commission expose le défit que notre planéte doit relever. Les menaces qui pésent sur I'écosystéme, sont hors contréle, savoir : la pollution atmosphérique et maritime, la désertification et la déforestation. Chaque année, a cause de I'intervention humaine, 6 millions d'hectares deviennent désertiques, 11 millions d'hectares de foréts sont détruits. Afin de redresser Ia situation, la commission propose une coopération internationale pour relever le niveau de vie des pays pauvres les plus touchés par la désertification et pour favoriser la régénération de leur milieu de vie. En général, les solutions de la commission impliquent le contréle de la croissance des populations, l'implantation de politiques agricoles aux principes de la conservation des sols et la protection des espéces menacées 23 pour préserver la diversité biologique de la planéte. Ces politiques énergétiques doivent étre axées sur les économies d'énergie et environnementales et les activités industrielles ne devraient plus mettre en danger l'eau, la terre, Ja faune et la flore. L'approche du développement durable qui est compatible avec la protection de |'écosystéme est I'un des grands défis mondiaux. Section 2 : Le développement durable quelles stratégies @ entreprendre ? Suites aux pratiques touristiques de ces demiéres années, l'environnement connait une terrible dégradation. Pourtant, l'écosystéme ne saurait exister et se développer que si des études sérieuses sont entamées dans Je domaine écologique. C'est une évidence que I'écotourisme dépend étroitement de Ja nature, et que tant que cette derniére est endommagée, la notion méme de développement durable serait peu envisageable. Une des plus grandes difficultés est de déterminer et maintenir un certain niveau approprié a ce type de tourisme. L'écotourisme connait plusieurs entraves qui sont essentiellement dues 4 Ia pollution qu'entraine Ia fréquentation des lieux encore a l'état sauvage, au nombre de plus en plus élevé des visiteurs, au type de construction, aux problémes de déforestation et aussi de désertification ainsi que de déboisement. 24 Il est vrai que plusieurs d'activités sont nuisibles ou du moins dégradantes pour la nature, ceci dit 'écotourisme représente un excellent mécanisme pour les sociétés, pour couvrir certains coits ; si toute fois cet écotourisme est bien étudié avec une conscience de ses coiits sociaux. A titre d'exemple, certains pays exigent un quota national du nombre de visiteurs pour leurs parcs et réserves naturelles, aussi bien, en ce qui concerne le type de construction, I'équilibre écologique étant trés délicat et extrémement vulnérable. II faudrait tenir compte de ses caractéristiques pour la construction des centres "écotouristiques", ainsi on ferait appel a des "écotechniques". Il s'agira 14 d'un processus de construction qui tient compte des aspects écologiques et comprend notamment l'utilisation de I'énergie solaire, le recyclage des déchets, la captation des eaux pluviales, la ventilation naturelle, l'utilisation d'un matériel local de construction en s'inspirant des habitations des autochtones pour créer une adaptation entre les constructions et les sites naturels. Aussi, le développement durable, implique une grande responsabilité de la part des gouvernements, des citoyens et aussi des touristes. Sachant que congu convenablement, I'écotourisme, pourrait étre une alternative simple et rentable puisqu'il promet des emplois, des revenus aux communautés locales et une entrée de devises indispensable aux gouvernements. II peut donner un certain pouvoir aux communautés locales en leur procurant un sens de fierté de leur ressources naturelles, ceci peut méme éduquer les voyageurs au sujet de l'importance des écosystémes qu'ils visitent et les inviter faire certains efforts de conservation dans le domaine. Ainsi, il est indispensable de planifier I'écotourisme et de le développer tout en sachant qu'il est a la fois écologiquement sensible et économiquement productif, Lécotourisme devient de plus en plus populaire, ceci peut s'interpréter comme un besoin de retour & la nature, dd aux problémes de plus en plus accrus du stress, de la pollution et des guerres. Toute une stratégie de sensibilisation est primordiale car il suffit de faire comprendre aux visiteurs que leur réle n'est point de détruire la nature mais au contraire de respecter simplement certaines régles afin de contribuer 4 la conservation des zones et parcs concus pour eux. Les grandes lignes a suivre sont les suivantes : ~ Protéger la faune et la flore autrement dit la vie a l'état sauvage. - Limiter les impacts négatifs environnementals et esthétiques. - L'expérience a gagner par un touriste doit étre un enrichissement, de maniére 4 apprécier la nature et contribuer a sa protection. - Sensibiliser les "écotouristes" aux respects des cultures des autochtones. ~ Préconiser la préservation du patrimoine culture] de l'artisanat, des ouvrages et de I'architecture de la région. - Soutenir le maintien des us et des coutumes ainsi que les dialectes régionaux. - Soutenir et multiplier les manifestations culturelles. - Trouver les moyens efficaces de gestion des ressources naturelles et humaines. Ceci dit, pour un développement durable, la planification de Técotourisme peut se résumer a une bonne gestion des ressources humaines, grace a la formation et le perfectionnement continu, l'investissement naturel, l'investissement environnemental et ce grace a l'amélioration et la protection des supports écologiques et culturels. Section 3 : Cas de la Tunisie : le projet pilote El Montazah-Tabarka Le projet pilote d'El Montazah-Tabarka représente une nouvelle stratégie appelée "projet de tourisme intégré" qui prend en compte les aspects de développement durable en essayant de répondre aux exigences écologiques. Une déclaration de l'Office National du Tourisme tunisien souligne Vimportance de la nature et de lenvironnement pour le développement du tourisme : Nature - Environnement - Tourisme "L'importance d'un environnement fonctionnel pour l'avenir de la Tunisie, surtout dans le domaine touristique, est prise trés au sérieux. Un ministére de l'Environnement spécialement congu reléve ce défi. Les eaux usées sont épurées et des nouvelles installations touristiques sont construites en respectant Je mieux possible les critéres environnementaux. La qualité de Teau de mer est bonne et contrélée constamment." Cette déclaration donne 4 la nature et 4 l'environnement dans le domaine du tourisme tunisien une importance particuliére. Cela signifie, que Je développement futur du tourisme tunisien doit étre planifié et exécuté sur 27 la base de concepts touristiques durables adaptés a I'écologie et conformes 4 Yenvironnement. En méme temps, la Tunisie encourage le développement du tourisme de masse, augmente ses capacités d'accueil et espére ainsi une augmentation du nombre de touristes. L'administration du tourisme tunisien essaie, par la conception de “complexes touristiques intégrés", de tenir compte de ces deux exigences et objectifs, qui sont, d'une part, la poursuite du développement massif du tourisme de masse et, d'autre part, la prise en compte de la nature et de l'environnement. L'expression “complexes touristiques intégrés", fréquemment utilisée, est trés souvent comprise comme synonyme d'un tourisme écologiquement conforme et adapté. (Voir figure 1). Le grand projet touristique El Montazah-Tabarka le long de la céte du Nord-Ouest de Tunisie est considéré comme un projet pilote pour cette nouvelle conception du développement touristique. A._ Situation et caractérisation du complexe touristigue El Montazah- Tabarka : La figure 1 présente la situation du complexe touristique El Montazah- Tabarka dans Ia baie de Tabarka sur la céte du Nord-Ouest de Tunisie. Le projet d'extension Berkoukech-Zouaraa en direction de I'Est est aussi représenté. La figure montre que tout le complexe touristique ainsi que l'aéroport international sont situés dans le domaine des dunes cétiéres. 28 La totalité de la baie est entourée par les contreforts du massif montagneux de la Kroumirie (Cf. figure 1). La figure 2 permet de voir la division du grand projet en ses trois principales zones : - Zone de la plage El Morjane (hétels et résidences) ; - Zone Front de mer (appartements et port de plaisance) ; - Zone Larmel (villas et résidences). Figure 1 : Tabarka - Carte physique et situation de la zone touristique Carte physique et situation de la zone touristique ue 1: 80 000 (labarka. Ne Document an nee Care fopna j Seer Figure 2 : Le complexe touristique de Montazah-Tabarka Complexe touristique i (ae) oor tas (09:50 Nas »Montazah-T 2 Her Raa ata \8uajee = rane Laimel i (ep ‘te eh Tata ec oy eat et tea Sbetace S Rol Gat eta esdaces aden) 2 hmty | “ene on ot) es tes | zone El Mosjanes ————~ Mer Méditerranée ya 70 B.L'adaptation_écologique et le développement durable dans la région de Tabarka : Les investigations dans la région de Tabarka concernent les questions principales de la situation du complexe touristique El Montazah-Tabarka dans l'espace naturel de la région cétiére du Nord-Ouest de la Tunisie. L’adaptation écologique et le développement durable de la plus jeune ceuvre touristique tunisienne doivent étre contrélés. Les conséquences visibles du développement touristique sur les qualités du lieu et de !environnement doivent étre démontrées. Nous traiterons les quatre points principaux suivants : - Consommation de l'espace et surcharge écologique concernant les potentiels "relief", "eau", et "sol" ; - Surcharge et mise en danger des ressources en eaux souterraines ; - Situation de la flore et de faune sous-marines dans les domaines de plongée ; - Perception des problémes dlenvironnement par Jes touristes étrangers et par les autochtones dans le domaine du projet. a. Dégradation des terres et surcharge écologique des potentiels relief, eau et sol: Le grand projet touristique intégré El Montazah-Tabarka constitue avec ses nouvelles installations hételiéres et établissements de loisirs ainsi qu'avec ses nombreuses mesures infra-structurelles une sérieuse attaque écologique dans la totalité du paysage cétier de la baie de Tabarka. Ce sont surtout de grandes surfaces de foréts des dunes qui ont été détruites par de nombreux défrichements. Les superficies forestiéres et le maquis avoisinant ont été sérieusement dégradés. La plus grande surcharge géo-écologique et les perturbations les plus sérieuses dans la relation "homme-environnement" causées par le grand projet touristique sont 4 noter dans les trois domaines suivants : 31 - La dégradation et la destruction de la végétation a cause de la consommation de I'espace ; - La dynamique éolienne dans les zones de plage et de dunes d'El Morjane ; - Le développement de ravins dans la zone d'habitation de Larmel. ™ Consommation de I'espace par les projets touristiques de Montazah et de Zouaraa. La consommation réelle de l'espace est difficile 4 quantifier. Les chiffres suivants donnent un ordre de grandeur du besoin en espace pour le projet Montazah-Tabarka ainsi que pour le projet Zouaraa. * La zone du projet "El Montazah-Tabarka’ Le projet El Montazah-Tabarka est planifié pour une capacité de 10.000 lits, mais seuls 3 000 lits sont déja réalisés. La totalité de la surface dégradée (ou utilisée) dans la zone d'El Montzah-Tabarka est estimée entre 346 et 566ha : 200 - 300 ha : Forét de dunes, maquis primaire et paturage de forét détruits par défrichement et dégradation dans le domaine de I'aéroport international. 100 - 200 ha : Forét de dunes et maquis primaire détruits par défrichement et dégradation dans le domaine des nouvelles constructions hételiéres et par la construction des routes dans le domaine de la zone de développement d'El Morjane. 32 40 ha : Forét de dunes et maquis primaire détruits par défrichement dans Je domaine de la "zone de la plage Morjane" en raison des installations du terrain de golf. 6ha : Consommation de l'espace sur les dunes cétiéres dans le domaine du développement touristique de la zone "Front de mer". 346 - 566 ha : Total. * La zone du projet Zouaraa : Il est relativement difficile d'estimer les futurs besoins en espace dans la zone touristique de Zouaraa. La zone touristique Zouaraa prolonge la zone El Montazah a l'Est et on y projette une capacité de 20.500 lits ainsi qu'un besoin de 570 ha de terrain. La forét de dunes s'étendait a l'origine sous forme de maquis dense le long de la céte de Tabarka jusqu'au-dela de I'Oued de Zouaraa en direction de TEst. Le cceur de cette forét se situait dans le domaine actuel du complexe touristique d'E] Morjane-Tabarka, ainsi que dans le voisinage de I'aéroport international. La forét prés de cet aéroport est en grande partie détruite et dégradée par des défrichements. - Dégradation de la végétation et processus morphodynamique dans la zone de la plage d'El Morjane ; La carte morphodynamique de la zone de la plage d'El Morjane (Cf. Figure 3) montre la dégradation de la végétation ainsi que le processus d'érosion éolienne qu'elle a provoqué. Les investigations de terrain 33 ont clairement montré que les prédunes ainsi que les dunes principales de la zone de la plage El Morjane ont été en partie sérieusement réactivées et mobilisées par l'impact de l'homme. Des processus de transport éolien sont identifiables de maniére claire. Malgré I'interdiction de batir sur les dunes principales, on trouve aujourd'hui quelques nouveaux hétels avec leurs jardins et leurs installations de loisirs en plein milieu du domaine des dunes principales. Les zones des prédunes ainsi que celles des dunes principales sont le plus concernées par les processus de transformation éoliens. Contrairement a cela, de hautes teneurs en substances organiques ainsi que de couches oxhydriques sur les grains de quartz dans les dunes plus gées démontrent un processus qui est le début d'un sol a la surface. Ceci est un signe de la stabilisation des matériaux des dunes. Les sols calcaires de la surface de ces fonts des dunes plus vieilles est une indication pour I'actuel transport éolien de matériaux a partir des zones des prédunes et des dunes principales - les dunes contenant du calcaire et connaissant une réactivation morphodynamique. Diaprés les investigations, les différents degrés de réactivation de la dynamique éolienne ne sont pas justifiés par la variété de la composition sédimentologique des matériaux des dunes. Les processus éoliens actuels de la céte Nord de Tunisie sont capables de mobiliser des sables des grains d'un diamétre de plus de 1 mm. Une condition pour cela est un vent d'une vitesse de plus de 10 m/sec. Comme Je montre la représentation des vents dans la baie de Tabarka, nous avons en moyenne annuelle 15 jours De vents d'une vitesse de plus de 10 m/sec. Ceci représente quand méme 4 % de la totalité des vents. PAGE MANQUANTE - Durant 102 jours de l'année, le vent souffle avec une vitesse de 5 10m/sec. Cela représente 28 % de la totalité des vents. Ce cas-ci est accompagné de processus de transport de sables de grains de diamétre de 0.15 A 1 mm. Ces faits météorologiques montrent clairement qu'il faut accorder une importance particuliére a la composante éolienne de la morphodynamique dans ce domaine cétier. Partout of la couverture végétale de la forét des dunes et du maquis primaire a été endommagée ou totalement détruite on peut observer de sérieux accidents érosifs avec des déplacements et des soufflements de sable. Déja depuis les années 60, I'hétel Morjane a été construit directement sur les prédunes et sur les dunes principales que 'on avait aplani auparavant. La conséquence de cette rupture actuellement est I'ensablement continu du terrain de l'hotel. Contrairement aux autres surfaces anthropogénes de la zone d'El Morjane, on n'a pu constater presque aucune transformation récente sur I'aire du terrain de golf, Ceci est principalement dii au fait que le reste de la forét portée par les dunes ainsi que la couverture végétale intensivement irriguée empéchent les processus éoliens. = Processus actuel d'érosion dans la zone de Larmel. Les caractéristiques de cette zone sont I'extréme inclinaison du relief, la courte distance vers le niveau de base, une couverture végétale presque absente et une lithosphére d'érosion labile (marnes et bancs de grés en stratifications alternées de flysch). La menace actuelle de |'érosion du sol dans la zone touristique de Larmel est importante si l'on prend en compte I'impact anthropogéne. Une importante particuliére revient 4 la concentration de voies d'écoulement a cause de la construction des routes et des caniveaux artificiels. Les investigations ont clairement montré que de nombreux processus d‘érosion linéaire sont en cours conduisant a des ravins. b. Ressources en eaux souterraines dans la région de Tabarka et leur importance pour le développement touristique : Un autre probléme central est d'évaluer I'impact du développement touristique sur les ressources en eaux souterraines de la région de Tabarka. a Pote en eaux souterraines : Sur la base de mesures réelles d'évapotranspirations selon KALLAL (1984 et 1986) dans la région du Nord-Quest et sur la base de données d'écoulement des principaux cours d'eau comme I'Oued El Kebir, I'Qued Zarga, l'Oued bou Terfess et I'Qued Berkoukech (GFE, 1988), les taux annuels de renouvellement des eaux souterraines ont pu étre grossiérement évalués selon les unités géologiques spécifiques. Les taux annuels de renouvellement des eaux souterraines représentent le potentiel annuel durable en eaux souterraines. Les résultats concernant Jes potentiels en eaux souterraines sont résumés dans le tableau 1. 37 . Consommation des eaux souterraines : les effets du développement touristique : Si Yon compare la consommation actuelle en eaux souterraines dans la délégation de Tabarka (3.7 millions m*/an), on reconnait clairement la richesse en eau de la région. Avec un potentiel restant de 28.5 millions m’/an, la région de Tabarka est parmi les provinces de Tunisie les plus riches en eaux souterraines. Si l'on compare les quantités d'eaux souterraines consommées en 1996 (3.7 millions m’/an) avec celles de 1988 (2.7 millions m’/an), on constate qu'au cours de 8 ans, la consommation a augmenté d'environ Imillion m’/an, soit 40 %. 38 TABLEAU | : RESSOURCES EN EAUX SOUTERRAINES ET LEUR CONDOMMATION DANS LA DELEGATION DE TABARKA Unité géologique Potentiel ité exploitée Souree Potentiel restant (en Mio. de m’/an) | (en Mio. de m’/an) | d'information | (en Mio.de m’/an) Quaternaire Bassin de Tabarka (Oued El Kebir) = nappe phréatique Irrigation 1,0 05 GTZ (1988) 05 = nappe profonde Eau potable, 45 12 Terrain de golf, 33 irrigation SONEDE, usine de lidge (1996) Plaine de Mekna (O,Berkoukech) = nappe phréatique Irrigation 05 04 GTZ (1988) = nappe profonde Eau potable, 1 02 GTZ (1988 irrigation Les dunes de Zouaraa Eau potable, 77 rr SONEDE (1996 ation Les alluvions dispersés Eau potable, (zone montagneuse) irrigation Oligocéne > nappes numidiennes Eau potable, 75 irrigation Ecocéne et erétacé supérieur 13 GTZ (1988) 172 = Roches caleaires Eau potable, irrigation Formation triasiques de Zouza = nappes gréseuses Au total 32,7 37 28,5 Selon la période de l'année, entre 1 500 et 3 600 m’ d'eaux d'irrigation par jour sont nécessaires pour le nouveau terrain de golf, soit 1 million m°/an"» Puisque le terrain de golf utilise la totalité des eaux épurées de la nouvelle station d'épuration (0.6 millions m*/an), il reste seulement un besoin d'environ 0.6 millions m’/an en eau souterraine. Additionné aux besoins en eau des installations hételigres (0.2 millions m*/an), cela donne une augmentation directe de la consommation en eaux souterraines due au tourisme de 0.6millions m?/an en comparaison avec 1988. Selon les projections de la SONEDE (1996), les proportions relatives et absolues des besoins touristiques en eau devraient continuer 4 augmenter. Méme si les potentiels en eaux de la région suffisent 4 couvrir cette augmentation, i] faut concevoir cette consommation en eau I'échelle des besoins nationaux. En effet, le reste du pays dépend pour une grande partie des ressources en eaux de Kroumirie. = Menace sur la qualité de l'eau portabl La construction de I'aéroport sur la ceinture de dunes de Zouaraa constitue une menace grave pour la protection de l'eau souterraine. A cause de la grande capacité d'infiltration des sols sableux, un accident pétrolier pourrait conduire a des contaminations importantes des eaux souterraines. Par ailleurs, la décharge urbaine dans le domaine de la ceinture des dunes de Zouaraa ne dispose pas d'un fond imperméable, ce qui constitue une menace aigué pour les eaux souterraines. La figure 4 représente une vue d'ensemble des potentiels en eaux souterraines et les sites les menacant. 40 Figure 4 : Tabarka - Potentiels en eaux souterraines et sites menagants Is en eaux sp ulewarnies et sites menacant Presonce de nappes Forage BR Pessina wciees 2 Garematann | artes me za Fees fain ogni rei : © cosgupoureseam S| tule tamnsa soutenaines. c. La situation actuelle de la flore et de la faune sous-marines dans Les domaines de plongée de la baie de Tabarka : Sans I'impact de I'homme la plus grande partie du fond rocheux dans la zone de la baie de Tabarka serait caractérisée par une couverture de coraux Touges. A I'époque coloniale, on pouvait encore exploiter les coraux a une profondeur de 30 m. Aujourd'hui on observe les bancs de coraux qu'a partir de 41 80 - 100 m de profondeur accompagnée par I'appauvrissement de la densité de garniture. Le déclin dramatique de ces coraux n'est cependant pas une conséquence du tourisme de plongée mais plutét de la péche de corail commerciale. Une étude de I'université de Marseille constate la bonne qualité de l'eau ainsi que la bonne santé de la flore sous-marine dans la baie de Tabarka (PERGENT, 1992). De plus, les algues présentes montrent une haute teneur en oxygéne dans I'eau de mer. Le petit nombre d'oursins (ils constituent en général un indicateur du degré de pollution de l'eau) est une preuve supplémentaire de la bonne qualité de l'eau de mer a cet endroit. Les courants présents dans la baie de Tabarka permettent un bon échange des eaux et par la méme occasion |'évacuation des substrats polluants. La bonne qualité de l'eau de mer dans la baie de Tabarka peut étre confirmée par des analyses bactériologiques (Cf. Tableau 2). Par exemple en 1988, seuls 47 % des analyses d'eau de mer pouvaient étre qualifiés de "propre", les 53 % restants des échantillons dépassaient les limites de charge bactériologique fixées par I'U.E. A partir de 1994, avec la construction de la station d'épuration, tous les échantillons étaient qualifiés de "propre", il n'y avait aucun dépassement des valeurs limites (Office de la santé de Tabarka 1996). a2 Tableau 2 : Contamination bactériologique dans la baie de Tabarka Années ‘Nombre d'analyse Qualité de l'eau Propre Dépassement des Valeurs limites 1987 294 83 % 17% 1988 62 47% 53% 1989 115 67% 33% ‘Achévement de la station d'épuration (en 1992) 1994 101 100% 0% 1995 109 100% 0% 1996 107 100 % 0% Source : Office de santé de Tabarka (1996). Malgré la bonne qualité de l'eau, il faudra dans l'avenir mieux protéger la flore et la faune sous-marines pour assurer un développement durable. Comme mesure de protection pour le maintien de I'écosystéme sous-marin il y a les limites de capture pour certaines espéces et I'interdiction de capture des tortues de mer de la région. Malgré les domaines protégés dans les régions de plongée, des coraux de petite taille et des destructions ponctuelles dans les banes de coraux du fait de jets des ancres des bateaux de plongée montrent une nouvelle nécessité d'agir. d. Perception des problémes d'environnement dans la zone du projet : Pour finir, la question suivante devrait étre évoquée : jusqu’é quel point existe-t-il des différences dans la perception des problémes locaux d'environnement entre les touristes européens et a population autochtone ? 43 européens et tunisiens ont été interrogés sur leur opinion concernant les problémes d'environnement locaux a l'aide d'un questionnaire standardisé. Les résultats sont rassemblés dans le tableau 3. Les jugements raisonnables des Européens, conditionnés par leurs origines sociales, sur l'évaluation des problémes d'environnement concernant le terrain de golf, la péche de corail et la construction des hétels sont remarquables. Contrairement a cela, les habitants du centre ville sont dérangés par les émissions malodorantes de la fabrique de liége. L'opinion des Tunisiens sur la problématique posée par les constructions hételiéres est partagée. Naturellement, ceux qui travaillent dans le domaine touristique, considérent les hétels beaucoup moins comme un probléme d'environnement. Tableau 3 : Perception des problémes environnementaux Problemes | Bréves Explications Pergu comme probleme Environ- Environnemental nementaux (en%) tunisiens | européens | Au total N=86 N=36 |N=122 Péche de corail | Excés de péche (recul des coraux rouges. 38 7 47 de 30 4 100 m de fond) Construction Consommation de l'espace ; mobilisation dhotel des dunes ; défrichement de végétation 49 82 37 cétiére Terrain de golf | Consommation de lespace ; Défriche- 7 24 ii ment de la végétation cétitre Usine de ltge | Nuisances olfactives 7 18 B Elimination | Décharges sauvages ; menace de conta- dordures mination des eaux souterraines ; pol- 100 88 95 lution de la plage Une nouvelle époque dans le tourisme tunisien a commencé en avril 1992 avec T'installation du premier hotel trois étoiles dans la zone touristique El Morjane dans la baie de Tabarka ainsi qu'avec ouverture de I'aéroport international en juin 1992. Il s'agissait de la création d'un péle de développement touristique dans le Nord-Ouest du pays une région qui n'a été mise en valeur que récemment. En effet, avec la promotion de cette zone, l'état tunisien s'intéressait désormais & de nouvelles zones, en dehors des espaces touristiques surexploitées de la céte Est. Le projet pilote touristique @ grande échelle d'El Montazah-Tabarka n'est pas seulement une alternative aux centres touristiques de la céte Est. I] représente en plus une nouvelle stratégie appelée "projet de tourisme intégré”. Cette approche de développement prend en compte les aspects de développement durable. Désormais, le complexe touristique est replacé dans sa situation socio-démographique et environnementale et tente de répondre aux exigences écologiques. Bien que la Tunisie ait essayé, de mettre en ceuvre une telle approche dans les années 70 dans Ja région de Monastir de Port El Kantaoui, le projet dE] Montazah promet un développement plus innovateur avec des effets bénéfiques sur I'économie locale. 4s ( ie If ne ype DATE CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE Grace a une gestion et 4 une planification adéquate, l'écotourisme peut contribuer @ produire des revenus pour la population locale et a accélérer le développement régional, tout en respectant I'harmonie naturelle. Il est devenu un atout important dans de nombreuses régions et dans plusieurs pays dans le monde. Les sites du patrimoine mondial écologiques, attirent de plus en plus de visiteurs internationaux, en provenance du monde entier et pourraient donner une impulsion du développement local et national. Cependant on devrait prendre en compte, les impacts négatifs de cette activité telles que les détériorations directement provoquées par le vandalisme et la dégradation indirectement entrainée par le dépassement de la capacité d'accueil d'un site. Quoique, l'ensemble des acteurs de I'activité touristique et des voyages, soit de plus en plus conscient des problémes d'environnement, et soit de plus en plus reconnu que I'écoturisme est un facteur de développement socio- économique et environnemental, la demande "écotouristique" risque d'ores et déja, de dépasser les possibilités d'exploitation durable qu'ofirent de nombreuses parties du monde. Le Maroc fait partie de ces pays ayant un potentiel naturel important et qui essayant d'aménager leur territoire pour favoriser l'épanouissement de I'écotourisme, tout en conciliant développement, protection et préservation de Tenvironnement. Ainsi, le Maroc se taille une place importante dans ce marché émergent. 47 yiruir PARTIE oe INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE Le Maroc posséde toutes les potentialités pour étre parmi les destinations les plus prisées au Monde au niveau de I'écotourisme et du tourisme de montagne, grace 4 sa position stratégique, et aussi 4 sa diversité biologique exceptionnelle et ses chaines montagneuses connues a travers le monde. Certes, ces ressources naturelles et touristiques sont 4 protéger et a préserver contre les dégats nocifs de la pollution et des autres phénoménes naturels tels que la désertification, la déforestation et autres. Dans ce cadre, I'écotourisme et le tourisme de montagne paraissent des solutions les plus pertinentes pour minimiser les dégats du tourisme et des autres secteurs sur la nature et pour préserver l'environnement. Pour ainsi dire, dans cette partie nous essayerons de traiter dans un premier chapitre l'écotourisme au Maroc en incluant ses potentialités touristiques et ses contraintes ainsi que les mesures de développement, dans un deuxiéme chapitre nous aborderons le tourisme dans la région sud en incluant aussi les potentialités touristiques du désert et la situation du tourisme, et en dernier lieu nous présenterons un projet d'écotourisme dans la vallée du Drda élaboré par une association marocaine des amis de Ja nature. 49 Anitp pee EI: (l" INIALIF Al MAROC SSSR INE ELESASSS CHAPITRE I : L'ECOTOURISME AU MAROC Section 1 : Les potentialités touristiques de I'écotourisme au Maroc : Si le Maroc pouvait se résumer en un mot, il ne fait aucun doute que ce ". La géographie et I'histoire ont fagonné ce pays en mariant a diversité des influences climatiques, la diversité des apports mot serait " Diversit humains et la diversité des contacts civilisationnels. Ces différences se sont fondues dans une complémentarité qui a cimenté une unité séculaire. La l'environnement est un facteur d'attraction touristique, et constitue l'objet fondamental du tourisme qui consiste a découvrir la nature avec ses reliefs, ses climats, sa faune et sa flore, sans oublier les cultures. Ainsi, le tourisme écologique peut étre un tourisme "naturaliste" ayant pour but l'observation des espéces animales ou végétales bien spécifiques. Ses adeptes ont une mentalité de collectionneurs trés au courant des espéces les plus rares aux qualités exceptionnelles. Dans le bassin méditerranéen, la biodiyersité marocaine est considérée comme la plus élevée surtout sur le plan bioclimatique, morphologique, floristique et faunistique. ‘Afin de protéger ce patrimoine naturel national, le Maroc a identifié un réseau d'aires protégées constituées de 10 parcs nationaux et 146 réserves naturelles qui englobent des Ecosystémes uniques et représentatifs de biodiversité du pays. 51 a La diversité marocaine : Diversité biologique : "préparation du plan de développement économique et social 1999 -2003" éd. Fév.99. Commission spécialisée de l'environnement. Le Maroc est considéré parmi les pays les plus riches en diversité biologique en Méditerranée avec une grande diversité d'écosystémes et d'étapes bioclimatiques allant des sahariens et de I'aride du sud du pays, jusqu'a I'humide et I'hyperhumide des hautes montagnes. Le développement socioéconomique a entrainé une surexploitation des ressources ainsi, un grand nombre d'espéces se trouvent menacées de disparition. Plusieurs écosystmes subissent une dégradation continuelle par la surexploitation, T'urbanisation ou Ia pollution. L'évaluation des éléments de biodiversité au Maroc dans le cadre de l'étude nationale de la biodiversité, a donné les données suivantes : - Faune marine : 7000 espéces. - Flore marine : 500 espéces. - La flore terrestre compte 99 6500 espéces, et elle est caractérisée par son fort taux d'endémisme, avec 1360 espéces endémiques. - La faune terrestre compte environ 13 461 insectes (2155 endémiques), 844 araignées (152 endémiques), 601 mollusques terrestres (112 endémique s), 327 oiseaux (11 endémiques), 92 mammiferes, ...etc. Le domaine forestier (foréts, steppes, prairies, dunes...etc) s'étend au Maroc sur une superficie de 9 millions d'hectares ce qui représente 12 % du territoire national. Les écosystémes forestiers, de steppes ou de prairies, sont soumis a différentes formes de dégradation avec quelque 31000 ha du couvert végétal qui disparaissent chaque année. Cette déforestation accentue les processus de désertification (érosion, déflagration et ensablement). = _Les aires protégées : Létude des aires protégées du Maroc réalisée par le groupement BCEOM- SECA de 1992 - 1994 a couvert deux aspects principaux : - Une évaluation des écosystémes et des richesses naturelles sur l'ensemble du royaume marocain, afin d'identifier un réseau de sites dont la richesse et la qualité ont justifié I'application d'un statut de protection. - Une analyse diagnostic précise pour 5 unités "parcs" existantes et identifiées par l'étude avec proposition d'un plan de gestion pour chacune. Cette étude a abouti a I'identification, 4 travers tout le pays d'une dizaine de parcs nationaux dont : - 5 enmontagne : Rif (pare de talassem...), Moyen Atlas (Tazekka et Ifrane), Haut Atlas (Toubkal) et haut Atlas oriental. - 1 sur le littoral méditerranéen (Alhoceima) - 2 sur l'Atlantique (Souss Massa et Dakhla) - 1 au sud du haut Atlas (iriqui) - 1 dans le plateau central (au cceur de la province de Khemisset). 3 Quant aux réserves naturelles existantes ou identifiées par la dite étude, elles constituent des sites d'intérét écologique et biologique qui complétent la représentation de la biodiversité marocaine en plus des sites d'intérét biologique et écologique (SIBE) majeurs constitués de parcs nationaux, réserves naturelles ou biologiques. L'ensemble du réseau porte 4 168 sites répartis en 154 unités dont la superficie totale porte sur plus de trois millions d’hectares, soit 4.3 % du territoire national. Les parcs nationaux avec plus de 2 millions d'hectares, représentent les deux tiers de cette superficie. Par ailleurs, la montagne qui représente avec ses foréts, le plus grand réservoir de la diversité marocaine biologique, compte 4 elle seule prés de 50% des SIBE. Cela revient a souligner I'importance de la montagne dans la conservation du patrimoine naturel du pays. Tout en remplissant leur réle-de conservation de la biodiversité, ces espaces sont gérés en concertation permanente avec les usagers, le secteur privé, les organisations non gouvernementales, pour assurer le minimum de transformation de leur état naturel. En outre, ces parcs nationaux commencent a jouer un réle prépondérant dans les domaines scientifiques, il s'agit d'y mener des recherches permanentes sur les espéces et les écosysttmes en y assurant un suivi du milieu : Ils constituent les meilleurs champs d'éducation environnementale du public, des jeunes en particulier, étant donné que les visiteurs nationaux ainsi qu’étrangers ont tendance a découvrir la nature et a s‘imprégner des autres traditions et cultures. = Forét : faune et flore Les réles joués par la forét sont multiples. Les foréts du sylviculteur, celles de I'industriel du bois, de I'écologiste, du promeneur, du chasseur, du peintre, du poéte, ont des visages différents. Mais sait-on qu'elle a aussi des vertus curatives et qu'elle est un lieu de santé encore mal connu ? La forét soignante, qui apparait oxygénante elle devient dépoussiérante, dépolluante, bactéricide et silencieuse. Elle est aussi un support de randonnée et de santé, elle reste un monde passionnant et fortement apprécié par Vhomme. La situation géographique du Maroc entre la Méditerranée au Nord, T'océan Atlantique a l'Ouest, le Sahara au sud et les chaines de montagnes 4 Tintérieur lui confére une grande variété bioclimatique (bioclimat saharien, aride, semi-aride, subhumide, humide et climat de haute montagne) et une importante diversité bioécologique (4700 espéces végétales dont 537 endémiques, 106 espéces d'animaux mammiféres, 326 d'oiseaux etc... Cependant, malgré ces chiffres, la superficie boisée au Maroc est de 9 millions d'hectares qui ne représentent que, 8 % du territoire national, reste faible par rapport @ la norme (15 % & 20 %) nécessaire au maintient de Véquilibre écologique et environnemental. Parmi les curiosités écologiques de la forét marocaine, on distingue I'Arganier qui couvre prés 830000 hectares dans la région sud du Maroc et participe 4 diminuer la désertification a protéger les trongons routiers et les canaux d'irrigation et maintient les groupements de population, d'autant plus quill constitue un rempart entre les différents phénoménes nuisibles, tels que la sécheresse et la désertification. L'Arganier, en outre pourrait constituer un espace de développement important pour I'écotourisme. 35 B —_Grottes et spéléologie : La grotte, un monde mystérieux qui fit pour nos lointains ancétres le liew dhabitat par excellence mais aussi une sorte de forteresse qui le préservait contre toutes sortes de dangers. Grace aux travaux des spéléologues, un grand nombre de cavernes et de gouffres ont été découverts. La spéléologie a des adeptes passionnés dans le monde entier. La Yougoslavie, la Suisse, l'Autriche, I'Angleterre, les Etats Unis et la France...etc, ont tous des centres spéléologiques trés actifs. Au Maroc, on reléve I'existence d'un patrimoine spéléologique riche en cavité souterraine. Toutefois, un nombre restreint répond favorablement aux critéres qui permettent de les intégrer dans une stratégie basée sur I'écotourisme, notamment : la facilité d'accés, I'importance des dimensions, la grandeur de la décoration souterraine et aussi la variété et la beauté des sites avoisinants. En accord avec les critéres on distingue 4 zones favorables a I'essor du tourisme souterrain 4 savoir : - Zone rifaine. - Zone du moyen Atlas oriental (Taza) - Zone d'Azilal et Bénimellal - Zone du sud Atlantique et du sud. Ainsi malgré I'existence de ce patrimoine important en grottes et de quelques clubs spéléologiques, cette activité touristico-sportive demeure une pratique qui n'a pas encore fait son chemin auprés du grand public, puisque cette notion de spéléologie n'est pas connue et définie dans la pratique touristique marocaine. En outre, pour lessor de cette activité, il est primordial que T'aménagement des grottes adaptées 4 ces activités soit accompagné par les infrastructures de bases telles que les routes et les équipements adéquats. Diautant plus qu'une campagne de sensibilisation du public cible, pourra faire valoir cette nouvelle activité. C'est le cas dans certains pays réputés par leurs splendides grottes, telle que la France. Ce développement touristique des zones spéléologiques devra passer par la mise en place de certaines actions spécifiques ; telle que l’évaluation précise du patrimoine des richesses naturelles des régions spéléologiques. L'élaboration de projet pilote d'aménagement de différentes zones spéléologiques du pays, la sensibilisation et la motivation des touristes et aussi I'intégration d'une ou plusieurs grottes dans T'itinéraire de certains circuits touristiques et aussi I'équipement et l'aménagement interne et externe des grottes. Section 2 : Les contraintes et mesures de développement de I'écotourisme au Maro A. Les principales contraintes sur le plan naturel s Pour le domaine forestier : La forét marocaine connait une régression et une dégradation de ses richesses évaluées 4 presque 60 % de nos foréts qui sont perdues depuis le 16éme siécle. Ceci a été di essentiellement 4 l'utilisation de ces ressources et T'absence de stratégie de protection et e gestion de ce patrimoine. D'autant 37 plus quill y a une insuffisance de cadres ingénieurs de haut niveau pour la gestion et la sauvegarde de ce patrimoine, d'autre part il y a une absence de précision des droits d'exploitation et la problématique de I'élevage sylvo- pastoral, sans oublier la problématique du bois de chauffage en milieu rural et urbain, et enfin exploitation abusive et anarchique des foréts, et les contraventions qui s'imposent. H Pour les sites d'intérét biologique et écotouristique : On constate qu'il y a une absence de cadre juridique dans lequel évoluerait le tourisme de nature, une faiblesse de la protection légale de la nature, sans oublier la rareté des réserves de faune et de flore actuelles. Ainsi qu'une dégradation de certains sites. Pour remédier 4 cette situation, le Maroc fait actuellement de grands efforts pour conserver et mettre en valeur son patrimoine naturel, notamment avec le "plan directeur des aires protégées” et les recommandations de la conférence d'Ifrane sur la forét. B._Les mesures et les conditions de_l'essor et du développement de l'écotourisme au Maroc : L'essor et la mise en place d'un écotourisme durable doit s'accompagner d'un ensemble de mesures qui doivent s'insérer dans une politique global d'aménagement du territoire, qui tiendrait compte des équilibres régionaux de la diversification des revenus en milieu rural et d'une standardisation et harmonisation des interventions. 58 * Les principales mesures sont : - La mise en place d'une gestion efficace. Dans ce cadre, le cofit des pares nationaux est souvent a distinguer de celui des réserves naturelles. En effet, si pour les parcs nationaux I'administration est amenée A gérer directement les espaces, selon une réglementation en concertation avec les populations, le privé, les organisations non gouvernementales et institutions scientifiques...et, pour les réserves naturelles, le réle du privé des ONG et des collectivités peut étre prépondérant, il peut aller jusqu'a la gestion directe de ces espaces. Dans tous les cas, l'appui technique et le suivi permanent par Tadministration sur les plans scientifiques et de la recherche-développement est 4 maintenir. Par ailleurs, une gestion efficace et optimale s'avére primordiale pour la mise en place d'un réseau de parcs et réserves avec l'instauration d'une gestion durable des écosystémes et des ressources en tenant compte des spécificités de chaque air protégé. ‘instauration d'une réglementation adéquate en se basant sur la législation existante et celle en cours de révision. Il y a lieu d'officialiser les statuts des aires protégées prioritaires et de les doter d'une réglementation adéquate. - La formation des ressources humaines et des groupes de pression. Ainsi, c'est grace cette formation qu'on pourrait étre prédisposé 4 gérer les activités liées 4 I'écotourisme. - La disposition des moyens matériels et financiers. Ces derniers conditionnent la réussite de la mise en ceuvre de la stratégie établie dans ce domaine. En général, ces moyens concernent I'infrastructure des parcs et des réserves des programmes d'écodéveloppement (parcours, eau, lutte contre I'érosion, bois et énergie...). - La maitrise de la qualité, dans le tourisme vert, durable, comme ailleurs, et la réussite du tourisme tourne autour de la qualité. En effet, lorsque la concurrence entre les diverses destinations écotouristiques est forte, il faut se distinguer par la qualité, car c'est une notion en constante évolution qui est relative et définit, non pas comme une vérité révélée, mais comme la résultante d'un équilibre entre les caractéristiques qui fait I'ame d'un produit et les demandes d'une clientéle bien définie. - La promotion et la commercialisation du produit par le biais des moyens promotionnels adéquats. II faudrait mettre en valeur, les particularités, les espéces et les écosystémes rares, 4 travers des circuits de visite répondant aux souhaits des visiteurs et préservant les qualités écologiques des sites ; et aussi par la communication progressive, par des brochures et dépliants...etc. Une deuxiéme alternative consisterait 4 meédiatiser l'ensemble des produits écotouristiques sur le plan international. C. La sauvegarde, la protection et la _mise_en valeur du patrimoine naturel et culturel La pollution et la dégradation de l'environnement constituent d'ores et déja des problémes graves au Maroc, ot I'urbanisation, le développement anarchique et la croissance démographique exercent une terrible pression sur 60 les éléments de la nature, et risque de les dégrader et de rendre Tenvironnement invivable. Pour résoudre ces problémes environnementaux, il est indispensable de réaliser des études de politique de préservation et de protection, et renforcer les capacités institutionnelles a travers : - La gestion intégrée des ressources en eau, gestion des déchets dangereux, la prévention et le contréle de la pollution marine par les hydrocarbures et les substances chimiques et la gestion des zones cétiéres. - La création d'un fond de prévention de la pollution industrielle. ~ La prévention, la rééducation et la maitrise des déchets industriels et urbains. ~ Llutilisation et le recyclage efficace de l'eau et des eaux usées. - La planification fonciére. - Plans de préservation de la diversité biologique pour les zones prioritaires écologiquement vulnérables. Le transport et la consommation de biens et de service sur place, peuvent avoir un impact considérable sur l'environnement naturel et culturel, en particulier lorsque cela entraine la concentration dans Je temps et dans Tespace de milliers de personnes. La fréquentation massive est devenue une préoccupation majeure pour les personnes qui sont appelées a gérer les sites du patrimoine. Des investissements considérables seront nécessaires pour parvenir & un meilleur équilibre entre la protection des sites et leur mise en valeur au profit de tous, notamment les populations locales. 61 La vie doit étre ouverte 4 une mutuelle collaboration, 4 une convergence des vues entre les conservateurs de la nature, les associations, les opérateurs touristiques et les autorités afin d'approfondir la réflexion sur une concertation nécessaire, entre les politiques de conservation de la nature, et les programmes de développement touristique. Le Maroc fait actuellement de grands efforts pour conserver et mettre en valeur son patrimoine naturel et culturel, notamment avec le "plan directeur des aires protégées". En ce qui concerne la préservation naturelle, les autorités marocaines accroissent les contréles dans la réserve et élaborent parallélement certaines normes de préservation de la nature afin de préserver la tranquillité des régions tout en revoyant la conception d'aménagement touristique, de telle sorte qu'il y ait une concentration d'équipements dans les points de rassemblement de la clientéle. En d'autre terme, la consommation d'espace commence 4 étre prioritaire a la consommation d’énergie. Ceci dit, pour ce qui est de la préservation culturelle, I'écotourisme séduit et fascine, ceux pour qui, le voyage est une découverte culturelle. Il fascine ceux qui aspirent a vivre des relations basées sur la convivialité dans l'environnement naturel. Le Maroc est un pays millénaire doté de divers monuments et sites historiques. Leur préservation et Jeur classement s'avérent nécessaires. Ceci pour une meilleure attraction, un bon accueil et une fidélisation des visiteurs. De plus, une animation trés attrayante commence étre proposée pour faire revivre ces sites historiques. C'est la raison pour laquelle des différents festivals et manifestations (de musique de thédtre et de danse) on été effectués. Ce patrimoine vivant, c'est aussi les innombrables savoir-faire techniques, telle que le travail du cuivre, du bois, de tapis...etc, la randonnée et I'étalage que recéle le milieu culturel et que les hommes continuent 4 se transmettre. flr Il: AA TOE | AREG SSE SSS GION ean 7ATATE CHAPITRE I : LE DEVELOPPEMENT DE LA REGION DE OUARZAZATE Section 1 : Présentation de la région de QUARZAZATE, la vallée du Dréa A.La vallée du Dréa : La vallée marocaine du Drda est, elle, une oasis immense. Elle étire ses méandres d'Agdz 4 Mhamid, sur prés de deux cents kilométres. Pays berbére, né de I'union de la montagne et du désert, de la rencontre de l'eau et du soleil. De I'Atlas et du Sahara. Car la richesse de la vallée, ce sont les dattes. Seize variétés différentes y ont été recensées qui, sur deux millions de palmiers-dattiers, produisent annuellement vingt mille tonnes de dattes. De Ouarzazate, tandis que la route se tortille jusqu'au col de Tizi n'Tinififft (1660 métres) A travers les paysages noirs et décharnés du djebel Sarhro, l'oued Draa, invisible, taille son chemin dans Ja croiite terrestre. C'est 4 Agdz qu'on rejoint I'oued. Apparait d'abord le massif du djebel Kissane qui domine la ville et une houle verte qui s’étire jusqu’au bout de la vue : la palmeraie. Dans |'Antiquité, le Drda était plus long fleuve permanent du Maroc. Ses eaux, prenant naissance prés de Ouarzazate, se jetaient dans l'océan Atlantique aprés une course de mille kilométres. Les vieux textes parlent 65 d'une région prospére et méme de crocodiles. Aujourd'hui, régulé par le barrage El Mansour, le Dréa abreuve généreusement sa vallée avant de se perdre dans les sables, au-dela de Mhamid. Malgré tout, on doute que I'Antiquité soit si lointaine ; sur les chemins de terre, Anes et mulets vont d'un trot sec, les bastes pleines de légumes et de dattes, et partout, c'est un peuple voué aux traditions qui vaque a ses besognes séculaires : jeunes femmes transportant du bois de feu sur leur dos, gamins tirant l'outre du puits ou courant, pieds nus, derriére un cerceau de fer, mule traversiére qui transbahute des piétons en djellaba d'une rive a l'autre, une lessive étalée sur la roche d'une colline. Lauriers-roses, joncs, acacias, tamaris. Les heures extrémes enluminent d'or rouge la surface de l'oued. C'est aussi I'heure oti les hérons font le pied de grue, ot les djebels s‘allument comme des couronnes impériales, oti les ombres s'allongent ou se raccourcissent. On voudrait boire la lumiére. On voudrait que jamais le jour ne s'allume ou ne s'éteigne tout a fait. Ouriz. Amrad. Timiderte. Tamsikht. Villages de pisé (mélange de terre, de paille et d'eau), posées sur des terres infertiles qui dominent la palmeraie. Minarets roses ou verts ou blancs. Des hommes en djellaba palabrent avec le détachement de ceux pour qui le paradis d'Allah sera encore plus beau que leur vallée. Dans le sud marocain, on vit au rythme du jour et de la nuit, des saisons et de son cceur et du thé vert ala menthe quon sirote infatigablement a la terrasse des cafés. Versé de trés haut dans les verres, la pluie de thé symbolise Tunion du ciel et de la terre. Mais ici, on ne compte pas sur la pluie pour cultiver, La palmeraie occupe la surface de la nappe phréatique, les jardins sont irrigués. S'égarer dans la palmeraie fait partie du voyage. D'ailleurs, on ne s'y perd pas trop ; le Dréa, ou un djebel, ou le soleil, suffit a s'orienter. Ou alors, c'est un fellah sur son ne, qui vous demande oi vous allez. La casbah de Tamnougalt ? Impossible de la manquer : elle est plantée sur sa colline comme pour un décor de film d'aventure. Des casbahs, il y en a cinquante ou soixante dans la vallée, dressant leurs tours de guet de loin en loin. Ces citadelles de terre, témoins des affrontements entre tribus berbéres, sont pour la plupart laissées a l'abandon. Le pisé subit l'outrage des pluies et po P P PI des ans, et certaines ne sont plus que ruines. 67 Mais la palmeraie est bruissante de vie. Canaux irrigation, vanes, murets, palissades, chemins. Les jardins sont clos. On y accéde par une porte débraillée, faite d'un vieux pantalon ou de tonneaux aplatis. Dans les champs, on travaille & croupetons, 4 la serpe. Carrés de poivrons, de tomates, de pastéques, de haricots qui seront vendus ou souk hebdomadaire d'Agdz, de Tinzouline ou de Zagora, avec les dattes, mandarines, oranges et olives. On dit qu'autrefois, la vallée du Draa était plantée doliviers. Le dattier, originaire d'Arabie Saoudite, serait arrivé avec les caravaniers en provenance du Sud Sahara. El Had, Ignaoine, Tinzouline, Ksar, casbahs et dattiers. Plus on va vers le sud, plus on rencontre d'habitants 4 la peau foncée. Voire carrément négroides. Certains descendent d'esclaves amenés du Soudan, les Harratins. Le visiteur ne s'arréte pas avant d'avoir atteint le monumental portique de Zagora. La ville est ocre-rose, semblable a toutes les villes du sud marocain qui abritent leurs boutiques a l'ombre d’arcades sourcilleuses. A Agdz, qui souffre de la concurrence du chef-lieu de province, des tapis berbéres accrochés aux fagades servent d'enseigne. Cela ne suffisant pas toujours a attirer le chaland, on use et abuse de petites ruses d'une sincérité navrante, parmi lesquelles la panne ou la lettre a rédiger sont les plus élaborées. ‘A Zagora, Vabord est plus net ; la cliente potentielle est appelée "gazelle" et son compagnon "gazou", sans autre malignité que celle de faire entrer le chaland dans sa boutique, "pour le plaisir des yeux". 68 Tapis, couvertures, chéche, poterie, boissellerie. L'artisanat est beau, il était somptueux avant que les artisans israélites ne quittent le pays pour Israél. Les juifs détenaient le monopole du commerce des métaux précieux, ils étaient orfévres, bijoutiers, ciseleurs, maitres en leur art. Aujourd'hui, l'argent est mélangé au zinc, et les faux vieux bijoux sont aussi nombreux que les vrais faux hommes bleus du désert, les Touaregs. Dans le désert : Ia vallée du Dréa étant une porte d'entrée pour le Sahara, nombreux sont les voyageurs qui, de Zagora ou de Mhamid, entreprennent des excursions dans le désert. Les 4x4 portant atteinte a léquilibre fragile du désert, on lui préférera le dromadaire, la marche a pied ou le vélo. B. Le climat : La région subit I'influence des masses d'air sahariennes et des masses atlantiques Sud-Ouest avec la domination des premiéres. Ainsi le climat est sec a tendance continentale. Les chaines du haut Atlas limitent I'influence de locéan. La pluviométrie moyenne annuelle est de prés de 150 mm. Les températures d'hiver varient dans l'ensemble entre 0,5° et 20°. Les températures d'été entre 30° et 40°. Les vents dominants sont généralement de Nord-Ouest, le sirocco ou le chergui. C. Historique de la région de Quarzazate : La région de Ouarzazate a attiré I'attention des géographes et des historiens depuis les temps les. plus reculés. Malgré cela, les documents qui tentent de pénétrer Ihistoire antique de cette contrée restent insuffisants. II paraitrait cependant que la région aurait connue des heures antiques. Des outils anciens et des nécropoles vestiges d'aspects civilisationnels divers ont effectivement été mis a jour. Tous les scientifiques sont unanimes a affirmer que les berbéres étaient les premiers habitants de la région. D'autres éléments vinrent par la suite s'ajouter 4 cette population, notamment des africains noirs et des juifs. Au moyen ge, la région entra dans une nouvelle ére qui scella son sort A celui du reste de la nation. En effet, l'arrivée de I'Islam au premier siécle de I'hégire grace 4 Ogqba Ibnou Nafia en I'an 62 de I'hégire (681 de I'ére chrétienne) fut marquée par l'adhésion totale des populations A la religion musulmane. Plus tard, vint le messager de Moussa Ibn Noussair en mission d'enseigner aux habitants de la région les préceptes sacrés de I'Islam. Lorsqu'on évoque la dynastie des Idrissides, divers témoins historiques attestent que son pouvoir fut circonscrit dans le Todgha comme territoire dépendant du gouverneur Idrisside de Demnate. Par ailleurs, la région connut a la méme époque une activité commerciale intense avec la principauté Kharijité de Sijilmassa. Sous le régne des Almoravides, la région a occupé une place privilégiée surtout avec Abdellah Ibn Yassine, fondateur de cette dynastie. Lieu de transit et carrefour routier, la zone devient un important axe 4 vocation commerciale. 70 La province resta soumise au pouvoir Almoravide jusqu'a l'avénement de la dynastie Almohade qui I'annexa en 526 de I'hégire. L'intérét que les Almohades portérent a cette partie de leur royaume est probablement di a ses richesses miniéres, notamment ses gisements de cuivre et d'argent. Les minerais étaient d'ailleurs exportés vers I'A frique Noire par la route du Drda en contre partie de l'or et de produits divers importés. Assez longtemps, le Todgha fut soumis aux Almohades sous le régne du Sultan Abdelmoumen alors que les tribus Ait Ouaouzguite I'étaient déja du temps de son prédécesseur Ibn Toumerte. A I'époque mérinide, les Arabes Mafquils tentérent de s'approprier la région, mais le Sultan mérinide Al Mansour les combattit avant de conclure une convention de paix avec eux. Avec l'avénement de la dynastie chérifienne Alaouite, la région entre dans une ére nouvelle, surtout aprés sa libération du jourg Samlali grace au Sultan Moulay Mohamed Ben Chérif. Llarrivée des troupes coloniales dans la région fit prendre conscience aux habitants l'unité du pays était en danger. Aussi, les populations aguerries y firent front. Les assaillants entreprirent des attaques violentes auxquelles répondirent vaillamment les tribus, notamment en 1933 4 Bougaffer pour contrecarrer I'influence coloniale. La premiére visite qu'effectua en 1962 sa Majesté le Roi Hassan II fut porteuse de beaucoup d'espoirs. C'est ainsi qu’a partir de 1966, lors de sa deuxiéme visite, sa Majesté le Roi posa les jalons d'un programme économique et social qui avait permis a cette province de décoller, notamment dans le domaine de I'agriculture. La premiére pierre de la construction du n barrage El Mansour Eddahbi fut posée le 17 mars 1969 et I'inauguration de cet important ouvrage eut lieu le 12 mai 1972. Depuis, la jeune province accélére sa marche vers le progrés et tous les secteurs connaissent un développement continu. Section 2 : Les potentialités touristiques de la région : Actuellement limité aux provinces de Ouarzazate et d'E] Rachidia, le pré-Sahara marocain dispose d'un peu plus de 5 500 lits touristiques, concentrés pour I'essentiel 4 Ouarzazate, Zagora et Erfoud. Les hétels classés accueillaient 323 000 touristes, pour 527 000 nuitées, avec un séjour d'une durée. moyenne de 1,63 nuits (1994) et un taux d’occupation inférieur a 30 %. Au cours des 5 derniéres années, le taux d'accroissement moyen dépassait légérement 3 %. L'aéroport de Ouarzazate, avec 17 000 arrivées, n'accueille méme pas 2 % des touristes arrivant par air au Maroc. Ces performances sont extrémement modestes, en comparaison du potentiel touristique. La région offre en effet une combinaison de montagne, de désert, d'immenses palmeraies et de Ksour d'une qualité absolument unique dans le monde méditerranéen (surtout depuis la fermeture au tourisme des oasis du pré-Sahara algérien (Saoura, Timimoun, Mzab, El Oued). Ce paysage exceptionnel, facile d'accés, complétement dépaysant, agréable toute l'année, est aujourd'hui trés mal mis en valeur et commercialisé comme un complément 4 un séjour 4 Agadir ou a Marrakech, au prix de circuits en autocar harassants et longs (1 500 42 000 Km parcourus en 4 ou 5 jours). Si on ajoute que la plupart des hétels ont moins de 20 ans et que la région a fait Tobjet d'une excellente étude d'aménagement touristique, on s'explique mal les raisons de ces résultats médiocres. Stratégie 4 court et moyen terme : Il est absolument clair que les difficultés de cette zone viennent de deux causes: la trés mauvaise définition du produit touristique commercialisé et la longueur des trajets daccés, si la visite débute 4 Marrakech, et encore plus & Agadir ou Casablanca. Il faut donc viser rapidement a faire de cette zone une destination complete, suffisante en elle-méme 4 justifier une 4 deux semaines de vacances de grande qualité. Cet objectif peut étre atteint par les actions suivantes : - A trés court terme, mise au point avec un T.O (ou plusieurs) d'un produit spécifique au Maroc du Sud. Ce montage doit tenter d'offrir un vol direct sur Ouarzazate, des trajets en bus aussi courts que possible et une découverte de la région dans ce qu'elle a d'exceptionnel : la nature, le désert, les oasis de montagne, les Casbahs, les dunes, les palmeraies, etc... Pour cela, ilest indispensable que le produit ait une forte orientation vers la nature et Técologie (excursions pédestres quotidiennes, visites commentées des curiosités géologiques et des paysages humanisés, découverte de milieux désertiques, etc...). Le produit Sud peut étre immédiatement monté avec les infrastructures et équipements existants (routes, aéroport, hétels) et probablement pour Tessentiel avec des opérateurs locaux (transports, organisation d'’excursions et de bivouacs). Un tel produit, qui serait pratiquement le seul de sa catégorie dans le bassin méditerranéen (avec quelques offres plus restreintes dans le Sud Tunisien, bien commercialisées) devrait faire l'objet d'une campagne de promotion forte dans un ou deux grands pays émetteurs traditionnels pour imposer l'image du Maroc du Sud. Par sa nature exceptionnelle, ce lancement justifierait un appui financier et logistique et un apport de savoir-faire du Ministére du Tourisme et de !ONMT. - Dans la lancée de cette opération, il faut mettre en place une offre diversifiée de possibilités de découvertes, d'excursions et de loisirs. A. Présentation de la KASBAA : A Iorigine, la Kasbah était construite pour faire face aux raids des nomades. Animaux, récoltes, puits, se retrouvaient dans ces habitations. Parfois la Kasbah pouvait atteindre les dimensions d'une ville. Le Ksar s'élabore sur le méme principe et rassemble une dizaine de maisons dont la concentration et I'enchevétrement forment eux méme une protection. Kasbah Adresse Kasbah Tikirte Village Tikirte Ait Zineb 20 Km de Ouarzazate sur la route de Marrakech Kasbah Ait Ben Hadou Village Ait Ben Hadou 25 Km de Ouarzazate Kasbah Tifoultout Village de Tifoultout 8 Km de Ouarzazate Kasbah Telouate Village de Tilouate Kasbah Taourirte Ouarzazate Kasbah d'Amridil Skoura 4 Kasbah Ait Ben Hadou (le Ksar mémoire) Ait Ben Hadou remet en mémoire “Lawrance d'arabie" et "Sodome et Gomorrhe", films pour lesquels il a occasionnellement servi de cadre. Ce village est surtout l'un des plus remarquables Ksour de I'architecture sud marocaine. Classé au patrimoine mondial de I'UNESCO, le Ksar dresse ses tours crénelées en terre rouge sur de vaste étendues semi-désertiques. B.La route des mille Kasbahs : Dans le Grand Sud ou le sable ne demande qu'a tout envahir, ils forment le cours de la vie. Vergers, champs, palmeraies, roseraies, leurs rives déroulent un long ruban fertile od les hommes font des miracles. Ce sont les oueds Draa, Dadés, Ziz. Ici les paysages se suivent et ne se ressemblent pas. Sable brilant et crétes enneigées, canyons vertigineux s'ouvrant sur une campagne verdoyante, et partout, émergeant d'une palmeraie, juchées sur un roc rougeoyant, devant un lac émeraude, de Somptueuses casbahs, féeriques citadelles de terre, et des Ksour a la beauté insolite, villages fortifiés couleur de sable. Ce sont les vallées du Drda, du Dadés, du Ziz. La vallée du Drda : Né dans le Haut-Atlas, le Draa creuse laborieusement son lit jusqu'a Agdz (prononcer Agadés). Il donne vie a un spectaculaire liseré d'oasis de 200 Km. Arrivé 4 M'hamid, lui qui fut jadis le plus long fleuve du Maroc se fait engloutir par les sables. C'est a partir de ce petit bourg dominé par sa citadelle, son fortin rouge et la curieuse arréte du djebel Kissane, que la route suit l'oued Draa. 7s Pied de nez au désert, la nature hisse ses couleurs. Grappes de dattes jaunes suspendues aux palmiers, buissons de lauriers exhibant de fleurs au rose éclatant, montagnes brunes, beiges, grises enracinées dans une terre ocre et, de Join en loin, comme des mirages, d'innombrables Ksour couleur de sable. Celui de Tamnougalt, I'une des plus typiques, ancienne capitale des Berbéres, celle d'igdaoun, avec ses hautes tours en forme de pyramides tronquées, la casbah de Tinzouline. 16 La vallée du Dadés : Issu du Haut-Atlas, I'oued Dadés alimente une série d'oasis, écrins des mille casbahs de la vallée. A partir de Boulmane, les versants désertiques de la montagne grignotent son ruban de verdure. Mais I'oued s'entéte, s'incruste, fend d'épais blocs calcaires. Alors la vallée resserre ses parois vertigineuses et ce sont les gorges du Dades. Fondée au XUe siécle par Yacoub El Mansour, la luxuriante oasis de Skoura offre un prélude enchanteur a la "vallée des mille casbahs" : El Kabbaba, Dar Aichil, Dar Ait Souss et, la plus belle, Amerhidil... De palmeraies en jardins, 1a route conduit jusqu’aux roses, les milliers de roses qui embaument El Kelaa M'Gouna, la plus belle des roseraies de la vallée. Azlag ob 120 forgerons - presque tous les hommes du village ! - fabriquent de magnifiques poignards ouvragés ; I'ancienne casbah du Glaoui en équilibre sur un rocher ; la splendide casbah de Bou Taghrar. Les gorges du Dadés, un énorme bloc calcaire tranché d'un coup de sabre. Dans cet univers abrupt, déchiqueté, les casbahs épousent les couleurs mauve, rousse, fauve, pourpre des roches. La route se transforme en piste, traverse le Dadés, grimpe en lacet au-dessus d'un vertigineux canyon, pénétre dans un domaine privé : celui des oiseaux et des mouflons. Autres gorges qui valent le déplacement : celles du Todra. A partir de Tineghir, on parcourt une cinquantaine de kilométres et on arrive... au bout du monde. Deux falaises a pic de 300 métres de hauteur séparées par un étroit couloir d'une vingtaine de métres. Un spectacle inoubliable. La vallée du Ziz : Descendu du Haut-Atlas, le Ziz creuse son cours dans d'impressionnantes falaises - imaginez sa puissance passée | - vire aux environs de Rich et pique vers le Sud od il nourrit I'immense palmeraie du Tafilalet et, enfin, va se perdre dans les sables de Taouz. Prés de Rich se trouve la médersa de Sidi Salim, sage qui possédait lextraordinaire dont d'effectuer chaque vendredi le voyage aller-retour 4 la Mecque ! Dans la vallée du Ziz, l'eau est source de beauté, elle ponctue la route vers le désert. B Diabord Toued Ziz offre un spectacle impressionnant. Il taille impétueusement le calcaire pour créer un long corridor bordé de hauts palmiers d'oi émergent les Ksour et la sublime casbah d'Tifri. Puis, endigué par le barrage Hassan Addakhil, il forme une vaste nappe émeraude. Sur les rives ocre rouge, a I'ombre des abricotiers, des femmes font leur lessive. Un peu plus loin, la source bleue de Meski est réputée pour accroitre la fertilité. Des jeunes filles, aux tresses omées de pompons de laine, de coquillages, de rubans et d'amulettes, s'y baignent a la lueur des bougies qu'elles allument dans la grotte. Au bout du voyage, la monumentale porte dErfoud s'ouvre d'un cété sur un million de palmiers. De l'autre, sur les milliards et les milliards de grains de sable des premieres dunes sahariennes. Section 3 : L'expérience de Tamnougalt : A. Situation et histoire : Le Ksour de Tamnougalt est situé a environ 95 Km au Sud de Ouarzazate, 5 Km au Sud d'Agdz méme de la célébre vallée du Dra, vaste palmeraie qui s'étend jusqu'aux limites du désert. 9 En berbére, Tamnougalt signifie "lieu de rencontre". Située sur T'ancienne route des caravanes reliant Marrakech a Tombouctou, capitale de la région, la vallée du Draa pendant longtemps, elle a joué un réle économique important jusque dans les puis, en raison de la sécheresse des années 70/80 du départ de la population juive en Israél, et les modifications des moyens de transport elle a perdu de son importance, une grande partie de la population étant obligée de partir en ville pour aller chercher du travail. Quand on traverse le Drda pour se rendre 4 Tamnougalt, le regard est d'abord attiré par un batiment imposant, perché au sommet d'une colline et qui domine toute la palmeraie : la Kasbah Taourirt, derniére résidence du Caid Ali. Aprés avoir marché quelques centaines de métres, on rentre dans le village proprement dit par une des portes qui fermait le Ksour a l'époque, ot les rivalités entre tribus berbéres étaient encore vives. 80 La grande place principale (ASSARAG), centre du village, jouait un réle économique et social important, car lieu de rencontre, on s'y retrouvait aussi bien pour y tenir le Souk que pour participer 4 des festivités traditionnelles. C'est ainsi que chaque année, la premiére semaine d'octobre, sly tient le Moussem ELLAMA, manifestation culturelle et religieuse qui réunit des participants de différents villages des environs. Actuellement, quelques jeunes, désireux de faire revivre ce village, tentent de redynamiser I'activité de Tamnougalt en développant des structures pouvant accueillir un tourisme de qualité. Les actions de I'association "les amis de Tamnougalt" s'inscrivent dans cette démarche et sa premiére contribution a été l'ouverture ce printemps 2001 d'un centre d'exposition de I'artisanat et des traditions de la vallée du Draa. 81 A noter aussi l'implication de la fondation Dar Bellarj dans la restauration de certains batiments et I'organisation d'une exposition sur Yarchitecture de Tamnougalt 4 Marrakech qui s'est déroulée le 28 mars 2001. La beauté du site et de ses constructions ont su réduire plusieurs réalisateurs qui ont tourné des longs métrages dans ce Ksour (un thé au Sahara, la bible, jardin secret). B. Association "les amis de Tamnougalt” : L'association loi 1991, "les amis de Tamnougalt" a pour objectif d'aider & la réalisation d'un projet de développement d'écotourisme au Maroc. Aprés plusieurs voyages touristiques, des relations amicales fortes ont été nouées avec des familles du Ksour de Tamnougalt, au nord de la vallée du Dra, immense palmeraie qui s‘étend jusqu’a Zagora, a la limite du désert, sur la route des caravanes de Tombouctou. La richesse de son patrimoine architectural partiellement en ruine ainsi que les besoins évidents de développement de cette région nous ont amené a nous impliquer dans les efforts que font les habitants de Tamnougalt pour tenter de lui redonner vie. En accord avec la population du village, l'association "les amis de Tamnougalt" a donc décidé de créer sur place un centre d'exposition des traditions de la vallée du Draa. En créant ce lieu touristique culturel de qualité mais authentique et respectueux de l'environnement, l'association espére accueillir des groupes limités de personnes qui veulent étudier de prés les techniques d'architecture traditionnelle en terre, ou organiser des stages et séjours orientés vers la découverte des activités traditionnelles de la région (poterie, vannerie, tapis, cuisine, ...etc). Cette association a été créée en octobre 2000 pour regrouper tous ceux qui, de prés ou de loin, veulent participer & un projet de développement éthique dans le sud marocain. Les actions de l'association : - Création d'un centre d'exposition des traditions de la vallée du Dréa. - Développement de I'artisanat local. - Ecotourisme. L'écotourisme mnougall © Selon l'association "les amis de Tamnougalt", I'écotourisme c'est : - Unrespect pour l'environnement - Unrespect pour les traditions locales - Un partage équitable des revenus du tourisme - Un accompagnement pour un développement durable. Désireux de conserver 4 la Kasbah son caractére authentique et de privilégier un tourisme respectueux des traditions et du rythme des habitants, les séjours que propose l'association se font tous actuellement "4 la demande" et "sur mesure". De 1 4 15 personnes, l'association organise des séjours sur place suivant les centres d'intérét de sa clientéle. Elle propose 6 chambres de tailles différentes pouvant accueillir de 1 4 personnes. Ces chambres meublées et décorées avec les matériaux locaux, bénéficient, grace a la construction en terre, d'un excellent confort thermique, quelque soit la période de l'année, les clients bénéficient physiquement de l'environnement tout en terre originale et unique. - Accueil de petits groupes de personnes désireuses de vivre la vie du village en partageant le quotidien des familles visitées (fabrication du pain, cuisine traditionnelle, travail de vannerie, poterie, musique et chants traditionnels, jardinage dans la palmeraie...etc). - Organisation de stages a thémes proposés par association ou par les membres eux-méme. (architecture en terre, écologie, histoire,...etc). - Organisation de randonnées personnalisées pour une découverte Paisible des villages le long de la route des caravanes (randonnées avec Anes, bivouac et accueil dans des familles de villages traversés). Ces _prestations peuvent inclure tous les services a partie de I'arrivée au Maroc (location de voiture et de 4x4, accueil a I'aéroport etc...). Les intéressés programment eux-mémes leur séjour 4 Tamnougalt, Aprés 15 jours, association établit une proposition de programmes Ppersonnalisés. oer ‘O1OQN E ee individuelle Demi pension 40€ 2 personnes (chambre) 1 semaine 230€ Demi pension 75€ 4 personnes (1 chambre) 1 semaine 400€ “La demi pension comprend le repas du soir, |a chambre et le petit déjeuner (boissons en suppiément) thé offert. *Le tarif "semaine" comprend 6 nuits, 6 repas du soir, 6 petit déjeuners. Réduction de 25% pour enfants de moins de 10 ans. Repas supplémentaire ee Confort: WC et douche communes dans la maison, hammam contigué a la Kasbah et gratuit pour les clients Les chambres disposent de lits individuels. Selon 1a saison, possibilité de dormir sur la terrasse. Draps et couvertures fournis, Repas pris en commun ‘Séjour d'une semaine avec stage d'initiation aux traditions populaires 1 jour par activité - 4 activités par semaine - au choix Cuisine traditionnelle (couscous, tajine, fabrication du pain, patisserie etc). Travail du palmier, tressage, nattes etc. Tissage, tissus, tapis. Travail de la terre (fabrication de briques, pisé, construction). 1 semaine 1/2 pension/ 4 jours de stage 4 personne 220€ soit 1509FF 2 personnes 210€ soit 1377FF/personne 4 personnes 185€ soit 1213FF/personne Pour des prestations extérieures (groupes, stages, bivouac, randonnées etc) nous avons des tarifs personnalisés a la demande, Merci de bien vouloir rempii le formulaire ou nous envoyer un e-mail. Kasbah “Dar Liamman™ Ksour Tamnougalt - Agdz_ Zagora - MAROC Réservation et renseignements : au Maroc (tél/ax) +212 (0) 44 84 38 70 ou par e-mail: infof@tamnougalt.com Erreur! Référence de lien hypertexte non valide.

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