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Moi-même étant «travailleur » dans le fameux ministère de wizarat attarbya wa attahdid, avec
comme illustre ministre, depuis des lustres, Benbouzid, ayant lu votre article sur les raisons de
l'échec de l'école actuelle, car c'est comme ça que je la conçois, — l'école algérienne étant plus
noble que les réformes bâclées —, je viens apporter une petite pierre à l'édifice. L’école algérienne
étant une alchimie d'expériences décidées derrière un bureau pour amuser la galerie, voire plutôt le
grand pape algérien, ne s'en remettra jamais de son naufrage collectif décidé en haut lieu.
Or, à y voir plus clair, on s'aperçoit que la mort de l'école algérienne est plutôt bien entamée ou bien
programmée, aucun critère cité ci-dessus ne ressort dans les dédales de l'école benbouzidienne.
L’histoire retiendra qu'il a mis à sac l'école algérienne comme les Mongoles ont fait à Constantinople.
A quoi tient la puissance d’une nation ? Les réponses peuvent être multiples, mais certainement, il y
aura une qui fera toujours l’unanimité. Il s’agit de la santé de son enseignement et de sa capacité à
promouvoir le progrès et à être en phase avec les besoins du pays, notamment la sphère
économique. Dans cet ordre d’idées, il est impératif de pénétrer le monde «clos» de l’école et
d’essayer de savoir si les activités d’acquisition du savoir sont en adéquation avec l’émergence de
nouveaux concepts «didactiques » liés probablement à l’ère de la globalisation. Je veux dans ce
contexte précis citer la notion de compétences et ensuite celle de l’approche par compétences,
comme citée par Freinet, Vigotsky ou encore Dewey et qui nous offre un panel de compromis
synonymiques allant d’un enseignement orienté vers les compétences… à l’approche par
compétences. Cependant, le flou persiste et le monde de l’éducation est un peu perdu quant à
l’approche de ce concept tout à fait nouveau pour l’enseignant que je suis. Cela signifie un projet
pédagogique où viennent s’incruster des entraves tant pédagogiques qu’organisationnelles et
l’impossibilité d’appliquer cette nouvelle approche dans notre système éducatif tous paliers
confondus, car aucune préparation n’a été conduite au préalable pour expliquer, clarifier et recycler
le personnel enseignant, l’initiant aux nouvelles approches pédagogiques. Les compétences sont
d'abord, je cite : «En somme, c’est un comportement efficace répondant à un objectif ou à un
problème donné.» Depuis la mise en œuvre des réformes scolaires en Algérie et l’installation du
principe de compétences comme approche nouvelle dans la didactique scolaire, une idée ne cesse
de me tarauder l’esprit : pourquoi les autorités du pays insistent-elles sur ce concept «pratique»,
alors que notre école dispense des cours à vocation plus théorique que pratique ? Le constat est là :
nos élèves ne cessent de grossir les rangs déjà importants des recalés de la classe dans la rue. Bref,
une déperdition scolaire de plus en plus importante chaque année. La conception purement
économique de cette approche fait de l’école un instrument docile au service de la rentabilité et du
profit, de la compétition économique dans le monde de l’entreprise. Les concepts de «familles de
tâches» et de «référentiels de compétences» sont nés dans l’entreprise confrontée à un rythme
d’innovation croissant, effectuant de plus en plus d’analyses précises des tâches et à identifier à
partir de là, les compétences requises chez les travailleurs. Alors, où sont ces sociétés rentables, ou
sont les fleurons de notre économie basée sur l'importation. Que fait «sir» Benbouzid ? Il déploie sa
compétence pour asphyxier les enseignants, et mater toute forme de contestation de l’orientation
actuelle et de revendications sociales.