Boutin/Jugement

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Jugement du : 18/12/2015 17e chambre correctionnelle Neminte : 3 N° parquet: 14098000598 COPIE DE TRAVAIL A la suite de la publication d'une interview de Christine BOUTIN dans la revue trimestrielle « Charles » parue le 2 avril 2014, contenant la phrase : « L'homosexualité est une abomination », Jerome BEAUGE, en sa qualité de président de association INTER-LGBT, a déposé plainte contre Christine BOUTIN pour diffamation publique et provocation & la haine & raison de Vorientation sexuelle, le 11 avril 2014. Au terme de lenquéte judiciaire diligentée suite au dépét de cette plainte a la demande du procureur de la République, ce dernier a fait citer, le 25 aodt 2014, Christine MARTIN, épouse BOUTIN, devant ce tribunal, & Vaudience du 16 octobre 2014, pour y répondre du délit de provocation publique a la haine ow a la violence & Végard d'une personne ou d'un groupe de personnes & raison de leur orientation sexuelle, délit prévu et réprimé par les articles 23 alinéa ler (pour la publicité) et 24 alinéa 9 de la loi du 29 juillet 1881, pour avoir, a Voccasion de interview susvisée, déclaré : « L'homosexualité est une abomination Le 16 octobre 2014, Vaffaire a été renvoyée aux audiences des 12 juin 2015 et 11 septembre 2015, pour relais, et du 23 octobre 2015, pour plaider. A cette demiére date, les débats se sont ouverts en présence de la prévenue, assistée de son avocat, les associations. INTER-LGBT et MOUSSE, constituées parties civiles en cours de procédure, étaient, pour leur part, représentées: par leur conseil respectif. Llassociation dite ASSOCIATION NATIONALE LE REFUGE, représentée par son avocat, s'est constituée partie le & l'audience. Le président, aprés avoir rappelé Ia prévention et informé la prévenue de son droit, au cours des débats, de faire des déclarations, de répondre aux questions posées ou de se taire, a avisé les parties civiles que la recevabilité de. leur constitution respective serait examinée par Ie tribunal au vu des piéces par elles oroduites & audience, sur le fondement tant de l'article 48-4 de la loi du 29 juillet 1881 que des articles 5 et 6 de la loi du ler juillet 1901 sur les associations. Apres lecture par le président de la phrase faisant objet des poursuites et du contexte qui est le sien au sein de Tinterview litigieuse, il a été procédé & linterrogatoire de Christine BOUTIN. ‘Avant les plaidoiries des conseils des parties civiles, l'avocat de la prévenue, a déclaré siinterroger (sic) sur la recevabilité des constitutions de partie civile des associations INTER-LGBT et MOUSSE et a formule a ce titre: diverses observations, Le président a rappelé avoir indiqué en début audience que le tribunal apprécierait la recevabilité des constitutions de partie civile sur le double fondement de l'article 48-4 de la loi du 29 juillet 1881 et des articles 5 et 6 de la Ia loi du 19 juillet 1901, au vu des piéces versées aux débats par chacune des trois associations. Dans ordre prescrit par la loi, le tribunal a successivement entendu © Tavocat de association LE REFUGE, qui a soutenu ses conclusions écrites tendart & voir condamner la prévenue au paiement de la somme de 10.000 euros, titre de dommages et intéréts, et de la somme de 3.600 euros, par application de Varticle 475-1 du code de procédure pénale ; Page 1/6 Iavocat de l'association MOUSSE, qui a sollicité le rejet de lirrecevabilité invoquée & son encontre par le conseil de la prévenue & la barre, puis a soutenu ses conclusions écrites tendant a voir, avec exécution provisoire du jugement a intervenir : - condamner la prévenue au paiement de la somme de 3.000 euros a titre de dommages et intéréts ; - condamner la prévenue & une peine d'inéligibilité, en application des dispositions de Varticle 24, alinéas 10 et 11, de la loi du 29 juillet 1881 ; - ordonner cing publications judiciaire, en application des dispositions de l'article 24, alinéas 10 et 12, de la loi du 29 juillet 1881 ; - faire application des dispositions de l'article 132-45 5° du code pénal ; - condamner la prévenue au paiement de la somme de 3.000 euros sur le fondement de l'article 475-1 du code de procédure pénale ; © lavocat de l'association INTER-LGBT, qui a sollicité le rejet de T'irrecevabilité invoquée 4 son encontre par le conseil de la prévenue a la barre, puis a soutenu ses conclusions écrites tendant 4 voir déclarer recevable association en sa constitution de partie civile et condamner Christine BOUTIN a lui verser les sommes de 5.000 euros, & titre de dommages et intéréts, et de 3.000 euros par application de l'article 475-1 du code de procédure pénale ; ‘© le représentant du ministére public, qui a requis la condamnation de la prévenue une amende de 3.000 euros. © Vavocat de Christine BOUTIN, qui plaidé sa relaxe, les propos poursuivis caractérisant lexpression d'une opinion. Christine BOUTIN a eu la parole en dernier. A Tissue des débats, l'affaire a été mise en délibéré et le président, en application des dispositions de l'srticle 462 alinéa 2 du code de procédure pénale, a informeé les parties que le jugement serait prononeé le 18 décembre 2015. Accette date, la décision suivante a été rendue YTIFS DU JUGEMEN’ SUR L'ACTION PUBLIQUE Le 2 avril 2014 est paru le numéro 9 de la revue trimestrielle « Charles » printemps 2014, au sein de laquelle a été publiée, en pages 42 4 53, une longue interview de Christine BOUTIN par la journaliste Camille VIGOGNE LE COAT, sous le tite : « JE SUIS UNE PECHERESSE ». Au sein de cette interview est poursuivie la phrase : « L'homosexualité est une abomination » quiil convient de replacer dans son contexte immédiat pour une bonne compréhension de son sens et de sa portée, étant rappelé que lors de son audition par la police judiciaire, le 11 juin 2014, Christine BOUTIN a déclaré : « ¢...) j'ai effectivement bien tenu ces propos. Mes propos n'ont pas é1é déformés (...) Comme je vous Vai déja dit, cela correspond aux propos que j'ai tenus. Aprés relecture de ce passage, du paragraphe qui le contient et celui qui suit, je vous confirme ces propos, ils correspondent @ ce que je pense (..) » (On peut ainsi lire dans l'interview en cause les propos suivants «Votre conseiller en communication était Charles Consigny, jeune éditorialiste au Pointfr et gay. ‘ire pour quelqu'un qui a déclaré en 1999 & la revue Tabloid que «I'homosexui tion comime il est trés clairement dit dans I'Ancien et le Nouveau Testament ? » ‘est-ce pas est une Page 2/6 Ce n'est pas du tout contradictoire. Charles Consigny vient de rentrer dans la bande @ Ruquier et je le félicite. Je nai jamais condamné un homosexuel. Jamais. Ce n'est pas possible. L'homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Vous avouerez que la frontiére peut paraitre ténue. Ah non, ce n'est pas la méme chose ! Pour moi, la différence est la méme qu'entre le pécheur et le péché. Le péché nest jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné ! Ga n'a rien & voir ! C'est cette subtilité qui n'est as foujours comprise. J'ai des amis homosexuels ! Je vous assure, de vrais amis ! Mais en ce qui concerne le comportement sexuel, chacun fait comme il peut. Je ne dis méme pas comme il veut, je dis comme il peut Personnellement je n'ai aucun jugement & porter sur la personne [...] Merci de me permettre de vous le dire, c'est 1a que se situe une importante confusion. L’homosexualité n'a rien & voir avec les jugements que je porte sur les homosexuels, qui sont mes fréres, mes amis, et qui ont une dignité aussi grande que ceux qui ont d'autres comportements sexuels. Ils sont pécheurs comme je le suis, Je suis dans le péché moi aussi, je suis une pécheresse (elle rit) / Mais jamais vous ne me verrez faire 'qpologie d'un péché. Méme si je peux pardonner un pécké. Vous avez récemment affirmé que Uhomosexualité fait une « question de mode rm Sai dit ca, un matin de bonne heure, fatiguée, sur RMC [...] C'était le jour du festival de Cannes oit on venait de donner la Palme d'or & La Vie d'Adéle, donc je réponds : « C'est une question de mode. » C’était une parole un peu matheureuse un matin, et puis naturellement tout le monde a ressortie. Comprenez bien, ce n'est pas la mode au sens léger du terme, mais au sens d'environnement. C'est la mode au sens ott tout le monde met un blue-jeans, parce que c'est entré dans les codes de notre époque. Ce qui n'était pas le cas il y a trente ou cinquante ans. Ce n'est pas quelque chose de superficiel. Est-ce qu'on portera toujours un blue-jeans ? Je n'en suis pas certaine ! Il mempéche qu'aujourd hui, ne pas avoir un blue-jeans dans sa garde robe, c'est vraiment étre hors je. Tout comme ily avait une période oit tous les cols lanes avaient un attaché-case, Il fallait avoir son attaché-case pour étre bien intégré dans son temps et la société de son époque. L'homosexualité fait partie des nouveaux codes. Mais mon ge me permet de dire que les choses peuvent changer [...] Pensez-vous que le légistateur doive intervenir dans la sphire privée que représente la sexualité ? Ma réponse spontanée est non. Le politique n'a pas @ s'intéresser & la sexualité des gens [..] ». Il convient de constater en espéce que pour contester Vinfraction qui lui est reprochée, Christine BOUTIN, tant dans le cadre de son audition par la police judiciaire, le 11 juin 2014, que lors de son interrogatoire 4 l'audience, oppose un seul et méme argument, tel qu'elle 'a développé a l'occasion de son interview, remerciant la journaliste de lui permettre de stexprimer sur « cette subtilité qui n'est pas toujours comprise », subtilité qui réside dans la distinction qu'elle opére entre Vhomosexualité, qui est « une abomination », et les homosexuels, qui sont ses « fréres », ses «amis », précisant : «J'ai des amis homosexuels ! Je vous assure, de vrais amis !, ajoutant & Vaudience « Méme des collaborateurs ». A titre dillustration, et pour éclairer davantage la journaliste -qui apres la phrase de Christine BOUTIN : « L’homosexualité est une abomination, Mais pas la personne » séait étonnée : « Vous avouerez que la frontiére ‘peut paraitre ténue. »- Christine BOUTIN déclare : « Pour moi, la difference est la méme qu'entre le pécheur et le péché. Le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné ! Ca n'a rien a voir ! [..] Lhomosexualité n’a rien & voir avec les jugeinents que je porte sur les homosexuels [...] Ils sont pécheurs, comme je le suis [...] Mais jamais vous ne me verrez faire 'apologie d'un péché. [...] », ces demniers propos permettant de constater de maniére indéniable que pour Christine BOUTIN lhomosexualité est un péché -ce qu'elle confirmera explicitement le lendemain de I'interview « Charles » en déclarant sur Radio Classique : « L’homosexualité est pour moi un péché qui est pardonné», déclaration qu‘elle n'a pas contesté & la barre-, avant de réduire, dans le passage suivant de l'interview, 'homosexualité & une simple « question de mode », qui «fait partie des nouveaux codes », comme le « blue-jeans » aujourd'hui, ou I'« attaché-case » hier, un tel mélange des genres ne laissant pas de surprendre dans la bouche d'une femme politique, qui, de surcroit, n’hésite pas a déclarer a la journaliste de «Charles » : « Le politique n'a pas a s'intéresser @ la sexualité des gens ». Page 3/6 La distinction que Christine BOUTIN déclare opérer entre "homosexualité et les homosexuels, pour s'exonérer de toute responsabilité au titre du propos poursuivi, apparait, en l'espece, bien plus artificielle et spécieuse que constitutive dune véritable « subtilité qui n'est pas toujours comprise». Il convient, en effet, de constater que bien que répétant lors des débats a Taudience qu'elle ne réduisait pas « une personne & ses actes », que « 'acte peut étre jugé moralement mais pas la personne » et qu'elle ne voulait « en ‘aucune maniére porter un jugement sur les personnes qui pratiquent Chomosexualité », ces propos sont démentis par la lecture & Paudience de déctarations dont elle n'a pas contesté étre l'auteur et notamment - lors d'une émission de radio (« Les grandes gueules » sur RMC) le 27 mai 2013, propos de la Palme d'or décemée & « La Vie d'Adéle » par le jury du festival de Cannes : « On peut pas voir un film a la télévision, une série, sans quiil y ait les gays qui s'expriment [...] On est envahi, on ne peut plus maintenant avoir une histoire sans histoire gay [...] Aujourd'hui la mode c'est les gays. Bon, trés bien. On est envahi de gays ! », les explications de Christine BOUTIN pour tenter d'expliquer au tribunal qu'« envahi » était synonyme d'« entouré » nlapparaissant guére convaincantes, surtout pas l'llustration qu'en a donnée la prévenue : « je peux étre envahie par mes amis, ma famille, les immigrés que j'accueille dans mon canton » ; ~ lorsqu'évoquant sur son compte Tweeter, le 4 avril 2013, la mise en cause du trésorier de campagne de Frangois HOLLANDE dans le cadre des « Offshore Leaks » révélés par « Le Monde », elle déclare : « Tout s‘explique ! Le trésorier qui aurait des comptes aus iles caimans est aussi le directeur du magazine Tétu », message sur lequel elle a refusé de stexpliquer & audience. Il convient également de constater en I'espéce que si Christine BOUTIN stest longuement exprimée dans l'interview litigieuse pour expliquer « cette subilité qui n'est pas toujours comprise » entre Vhomosexualité et les homosexuels, remerciant la journaliste de lui permettre de dissiper « une importante confusion », elle n'est, en revanche, aucunement revenue sur ses déclarations & la revue « Tabloid » en 1999, que lui rappelait pourtant trés précisément la journaliste : « Phomosexualité esi une abomination comme il est trés clairement dit dans I'Ancien et le Nouveau Testament », se contentant d'affirmer, de maniére péremptoire, sans réserve ni nuance : « L’homosexualité est une abomination », sans plus aucune référence biblique et sans aucunement revenir, alors qu'elle en avait la possibilité compte tenu de la longueur de l'nterview, sur ses déclarations a la revue précitée, malgré la question de la journaliste, pour lui permettre, éventuellement, de les expliciter et de s'expliquer notamment sur le sens et la portée réels des propos bibliques auxquels elle faisait référence en 1999, replacés dans leur contexte historique et culturel d'une époque qui ne connaissait aucunement le concept dhomosexualité, propos qui ont, au demeurant, donné lieu & diverses interprétations et analyses dlexégétes qualifies. Il apparait ainsi qu'en déclarant : «L’homosexualité est une abomination », Christine BOUTIN, qui a reconnu & audience, a la question du tribunal, que plus qulun « acte », un « comportement» ou une « mode », termes par elle employés, "homosexualité qualifiait bien une orientation sexuelle, ne saurait sérieusement soutenir qu‘elle opérait une radicale distinction entre cette orientation sexuelle et les personnes Ia partageant, rine telle dissociation apparaissant, dans le domaine concemé, aussi artificielle qu’impossible a établir, et comme ne correspondant, au demeurant, aucunement au sens réel des propos particuliérement dépréciatifs plus hauts évoqués, visant spécifiquement, non pas 'homosexualité, mais les « gays », tout comme est particuligrement dépréciative & Végard des homosexuels la comparaison de leur orientation sexuelle avec « un blue-jeans » ou « un attaché-case » dans interview litigieuse. Il convient ainsi de considérer quen qualifiant, sans nuance ni réserve et de maniére délibérée, d'« abomination » Thomosexualité, terme d'une toute particuliére violence -ce que la prévenue a reconnu & audience, & la question du tribunal-, exprimant Thorreur, le dégoat, 1a répulsion irrésistiblement suscités par cette orientation sexuelle, Christine BOUTIN a, en toute conscience, gravement stigmatisé tous ceux qui partagent une telle orientation inhérente & eux-mémes et qui, par la violence de cette condamnation publique péremptoire, se voient exposés, au seul motif de leur orientation sexvelle, & I'hostilité, au rejet, voire a la haine ou a la violence suscités chez. les, lecteurs de Finterview. A ce titre, le propos incriminé, aussi virulent qu‘outrancier, doit, dans la formulation qui est la sienne, étre considéré comme dépassant les limites admissibles de la liberté d'expression dans une société démocratique. infraction poursuivie apparait ainsi caractérisée en lespéce, Page 4/6 Christine BOUTIN sera, en conséquence, retenue dans les liens de la prévention et condamnée a une amende qui, compte tenu tant de la gravité des faits et de limportant retentissement public de la phrase litigieuse, que de sa qualité de femme politique, qui se doit d'assumer lentiére responsabilité de ses propos et d'en maitriser le sens et la portée, sera fixée a la somme de 5.000 euros. SUR L'ACTION CIVILE : Ainsi quiil a été rappelé par le président en début d'audience, la recevabilité de la constitution des parties civiles -contestée par l'avozat de la prévenue pour deux d'entre elles, les associations INTER-LGBT et MOUSSE- se doit détre examinée, au vu des pigces produites aux débats, sur le double fondement des dispositions de Vaticle 48-4 de a oi du 29 juillet 1881 et des articles 5 et 6 de la loi du ler juillet 1901 sur les associations, Ceest ainsi que chacune des parties civiles doit, pour étre déclarée recevable en sa constitution, justifier - quelle est réguliérement déclarée depuis au moins cing ans & la date des faits et qu'elle se propose par ses statuts, de combattre les violences ou les discriminations fondées sur Vorientation sexuelle ou dlassister les victimes de ces discriminations ; - quielle a réguligrement obtenu la capacité juridique prévue par Varticle 6 de la loi du Ler juillet 1901 et quia ce titre elle a été rendue publique par les soins de ses fondateurs, conformément aux dispositions de l'article 5 de la méme loi et de l'article ler du décret du 16 aoGt 1901, l'association n’étant rendue publique que par une insertion au Journal officiel, sur production du récépissé de déclaration dlassociation ; = qu'en application des dispositions des articles 5 de la loi du ler juillet 1901 et 6 du décret du 16 aot 1901, les modifications et changements prévus par ces articles ont été réguliérement déclarés. En la présente espéee, il convient de constater que si les associations MOUSSE et ASSOCIATION NATIONALE, LE REFUGE justifient par les piéces produites du respect de l'ensemble des dispositions susvisées, en revanche, Vassociation INTER-LGBT ne verse pas aux débats l'insertion au Joumal officiel de sa déclaration initiale association effectuée le 25 novembre 1999, et ne justifie done pas que lui soient applicables les dispositions de Tarticle 5 de la loi éu Ter juillet 1901 aux termes desquelles « Toute association qui voudra obtenir la capacité juridique prévue par l'article 6 devra étre rendue publique par les soins de ses fondateurs. La déclaration préalable en sera faite a la préfecture du département [..] Un exemplaire des statuts est joint ala déclaration [...] L’association n'est rendue publique que par une insertion au Journal officiel sur production de ce récépissé [...] ». Il résulte de ce défaut de production que l'association INTER-LGBT sera déclarée irrecevable en sa constitution de partie civile. Le fait qu'antérieurement & sa constitution de partie civile l'association MOUSSE ait déposé une plainte simple entre les mains du procureur de la République visant Christine BOUTIN pour des faits qualifies différemment de ceux ultérieurement poursuivis par le procureur de la République ne saurait affecter la validité de la constitution de partie civile de l'association concernée, contrairement & l'argumentation soutenue en ce sens a la barre par le conseil de la prévenue. Recevables en leur constitution, les associations MOUSSE et ASSOCIATION NATIONALE LE REFUGE se verront allouer a chacune la somme de 2.000 euros a titre de dommages et intéréts, en réparation de leur préjudice moral respectif, aiasi que la somme de 2.000 euros & chacune sur le fondement de l'article 475-1 du code de procédure pénale, L'ensemble des autres demandes formées par l'association MOUSSE sera rejeté. Page 5/6 PAR CES MOTIFS contradictoirement Déclare Christine MARTIN, épouse BOUTIN, coupable du délit de provocation publique la haine ou & la violence a légard d'un groupe de personnes a raison de leur orientation sexuelle, faits commis le 2 avril 2014 ; En répression : Condamne Christine MARTIN, épouse BOUTIN, & une amende de CINQ MILLE EUROS (5.000 €) ; Déclare l'association INTER-LGBT irrecevable en sa constitution de partie civile ; Déclare les associations MOUSSE et ASSOCIATION NATIONALE LE REFUGE recevables en leur constitution de partie civile ; Condamne Christine MARTIN, épouse BOUTIN, a verser 8 chacune des deux associations précitées la somme de DEUX MILLE EUROS (2.000 €) titre de dommages et intéréts, ainsi que la somme de DEUX MILLE EUROS (2.000 €) sur le fondement de l'article 475-1 du code de procédure pénale ; Rejette le surplus des demandes formées par l'association MOUSSE. Page 6/6

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