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Philo-L'inconscient (COURS DU MARDI 13 AVRIL)

II-La conception psychanalytique de l'inconscient


1)La théorie du refoulement
2)L'explication freudienne
a)Rappel de l'explication classique
Quand on dit que l'âme est prisonnière du corps, et que l'inconscient physiologi
que est la marque de cette empreinte exercée par le corps sur l'âme, on est tent
é de dire que la description de Platon et ses successeurs fait de nous des escla
ves.
"L'âme est l'esclave du corps".
On a très nettement l'impression d'une vision sinistre, négative de la condition
humaine, qui consisterait à traîner son corps auquel est enchaîné l'âme.
Revenons précisement sur la définition d'inconscient : l'inconscient est l'inter
férence entre l'âme et le corps. Toutes les fois que le corps agit en sourdine,
en cachette, catimini, il produit des effets inconscients.
Exemple : "J'ai une envie secrète qui me travaille, qui me ronge. J'ai une hosti
lité sournoise envers telle personne"
Ce sont des manifestations cachées de l'âme que l'on désigne comme des manifesta
tions inconscientes du psychisme. Des réactions qu'on ne contrôle pas, des senti
ments, des malaises.
"-Ca m'obsède, ça m'énerve, ça m'excite".
Cela, c'est l'inconscient.
[Pause pétage de câble en règle de Juju contre Charlotte et Anaïs pendant dix mi
nutes. Intermède sur le cinéma surréaliste kazakh ou la reproduction des loutres
en eaux froides]
Cette explication s'est imposée durant des siècles. Elle a donc une certaine val
eur, elle ne peut être fausse totalement ou caduque.
RECAPITULATIF : L'expression "l'âme enchainée au corps" est un image, c'est du s
ymbolisme à ne pas prendre au pied de lalettre. Notre âme est dépendante de notr
e corps, mais elle a les moyens de s'en affranchir. Elle est dépendante si elle
se laisse faire. Le psychisme, l'âme, peut opposer une résistance au corps.
"L'âme c'est ce qui refuse le corps" ALAIN
Elle a suffisamment de ressources pour s'exercer à ce qui fait sa grandeur : la
pensée, et donc sa conscience. L'exercice de la pensée, qui n'est pas réservée à
une élite, à des privilégiés : tout le monde peut le pratiquer. Il est la marqu
e même de la grandeur de l'homme, c'est une ressource inégalable poure creuser,
comprendre, approfondir. L'homme a cette ressource de la conscience pour s'arrac
her à la dépendance du corps. Il peut utiliser la puissance de son énergie menta
le pour s'affranchir du coeur.

b)L'explication de Freud, et la distinction entre "inconscient psychique" et "i


nconscient physiologique"
Avec la réflexion de Freud, tout se complique. Il est possible de ne pas être d'
accord avec lui : Freud a ceci de particulier qu'il est le plus célèbre et le pl
us impopulaire des philosophes.
1)Première idée
Cette idée n'est pas une trouvaille de Freud même, mais il la confirme et l
'approfondit. Il s'agit dez l'influence du passé sur l'homme. Il faut prendre au
sérieux une expérience que chacun fait, qui nous est familière : l'expérience s
elon laquelle le passé joue un rôle double. Il enrichit et il blesse, laisse des
blessures.
Le passé est notre histoire, celle de notre vie. Autrement dit, l'expérience acc
umulée est l'histoire de notre vie. On est tenté de dire qu'elle est derrière no
us mais en fait, elle n'est pas totalement éteinte. Elle est toujours active, sa
ns vraiment être présente. Elle est active, en sourdine, en cachette, de manière
latente. Le passé laisse des traces, des marques. Ces marques sont souvent des
habitudes qui portent le nom "d'expérience". L'empreinte que laisse un entraînem
ent par exemple. Ce sont des réflexes, des automatismes que l'on pratique incons
ciemment, et qui sont très utiles. Si je m'entraîne tous les matins à lire un jo
urnal en anglais, je deviendrais très doué à cet exercice. Ce sont des incrustat
ions psychiques inconscientes, qui nous facilite singulièrement la vie.
Le psychisme inconscient est cet enrichissement intéreiru qui se produit à notre
insu et contribue à notre maturité. Le fruit de cette expérience accumulée au f
il des jours, dans ce présent qui augmente sans cesse et constitue le bagage inc
onscient de ma personnalité.
Quand le psychisme s'amplifie, nos habitudes, expériences, se font machinellemen
t. Exemple : je saute dans la piscine sans hésiter parce que je sais nager. C'es
t naturel, sous formes de réflexes, automatiques. Toutes ces choses que j'ai app
rises s'incorpore à mon psychisme aussi bien que mon corps.
2) Deuxième idée
Freud est un médecin, et il va donc plus loin. C'est la théorie que nous allons
développer maintenant qui lui a attiré de nombreux opposants.
Freud insiste longuement sur tout ce qui affecte secrètement notre âme. Toutes c
es choses qui depuis l'enfance nous blessent, ces blessures qui ne cicatrisent p
as bien, voire jamais. Nous sommes tous plus ou moins affectés par de telles ble
ssures secrètes, à plus ou moins long terme, ces séquelles du passé qui font par
tie de notre psychisme.
Se fait alors la distinction entre :
SURMOI
MOI
CA (avec une cédille)
Le ça : les pulsions inconscientes qui sont refoulées. Le Moi et le Surmoi oppos
ent une résistance aux pulsions du ça. Les adolescents sont notamment travaillés
par des pulsions acquises durant l'enfance. Les adultes un peu moins mais tout
de même. Ces pulsions sont surtout celle du plaisir, notamment la sexualité. L'a
ttirance envers la mère pour un garçon, ou envers le père pour une fille. "Papa,
le premier homme de ma vie. Complexe d'Oedipe et d'Electre. Dès la plus tendre
enfance.
"C'est pas si con comme truc" JUJU
Ces pulsions sont doublées d'une tendance à s'appropprier tout. Mais elles se he
urtent à des interdits. Les enfant sont donc travaillés inconsciemment par les d
eux.
Le Moi : la conscience au contact de la réalité.
Le Surmoi : l'interdiction parentale/ des éducateurs.
Le psychisme de l'enfant est un amalgame complexe de pulsions et d'interdits, à
part égales. L'enfant a déjà cette première blessure, cette déchirure entre l'en
vie et l'interdit. Le plaisir et la répression. Il reste des traces de ce confli
t incrustées dans le psychisme, de ce conflit entre le surmoi et le ça. Quant au
moi, il est juste là pour faire face aux réalités de la vie, et est très peu dé
vellopé chez les enfants, c'est juste une pellicule de glace au sommet de l'iceb
erg.

Ce conflit, cette sitution conflictuelle du psychisme, est un lourd fardceau qu'


il faut porter. D'autant plus lourd que c'est inconscient. Et cela s'aggrave ave
c les années : parce que les échecs, les déceptions, alourdissent ce poids de l'
inconscient. Une déception scolaire, ou sentimentale. Tout cela laisse des bless
ures, des frustrations. L'accumulation de toutes ces comportements lacunaires, c
es blessures, a pour effet de créer une névrose, des complexes. Cela concerne le
s individus souffrant sans s'en rendre compte d'un état de dépendance à ces réac
tions lacunaires. Ils se débattent sans le savoir contre ces traumatismes.
Il s'agit donc ci dessus, grosso modo, du scénario exposé par Freud.

c) Discussion.
Si on admet cette théorie et explication, on est bien obligé de corriger la viei
lle théorie de l'inconscient physiologique. Avec Freud, ça n'est plus le corps q
ui marque l'âme mais le passé. Avec Freud, tout se complique terriblement : l'in
conscient est un inconscient refoulé, toutes ces marqués du passé enfouies dans
le psychisme le sont de telle sortes qu'elles ne veulent pas sortir, elles sont
inhibées. L'inconscient est ce qui est caché et qu'on empêche de remonter à la s
urface.
Mais alors pourquoi le refoulement ?
L'interprétation des rêves est à l'origine de la théorie de l'insconscient refou
lé, de la théorie du refoulement. L'idée : quand on rêve, on satisfait une pulsi
on mais d'une manière déguisée. Une pulsion inavouable, dont on a honte : c'est
dans la nature humaine. Par exemple des pulsions sexuelles que l'on tente de dis
simuler, il y a une notion de censure, de pudeur. On ne s'affiche pas ouvertemen
t dans la rue. On occulte et dissimule.
D'autres pulsions aussi : aggressivité, cupidité, hostilité. Tout ce qui est sor
dide.
TOUT CE QU'ON EVITE MEME DE SE DIRE A SOI MEME.
Mais ces pulsions finissent quand même par se frayer un passage, par s'extériori
ser. Cette extériorisation se fait de manière acceptable, convenable, dans les r
^ves. Ils ont pour significations et fonctions de permettre à des désirs inavoua
bles de s'extérioriser, manifester. De compenser l'insatisfaction qu'il nous fon
t subir.
Exemple ; Freud se voyait dans un train, habillé très classe, avec un narguilé e
tc...
Ca l'a étonné parce qu'il avait des goûts très humbles. En réalité cela s'expliq
uait par ce qu'il était jaloux de la notoriété montante d'un certain Einstein.
etc et autre...(interprétation des rêves)
Cette théorie n'est pas entièrement fausse, elle a un fondement scientifque, mai
s elle a donné lieu à certains délires, de Freud même.

EN RESUME TRES GLOBAL DE LA DOCTRINE DE FREUD : "Le passé agit en secret en nous
".
La psychologie est quelque chose donc à prendre au sérieux, avec une bonne part
de vérité.

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