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Un exemple de déviance : les bandes

Comment expliquer les comportements déviants qui semblent


pour la majorité des français caractérisés aujourd’hui les
banlieues :les sociologues avancent une série de raisons
complémentaires :

• Selon D Lapeyronnie le monde de la banlieue est un monde sans


père, c’est à dire un monde dépourvu de repères. La disparition de la
figure paternelle comme pôle d’identification , comme modèle pour
ses enfants, fait que les jeunes des banlieues n’ont pas appris les
normes qui leur permettraient de s’intégrer à la société. Quand le
père n’est pas absent , son échec dans la vie (une longue période de
chômage par exemple) fait qu’il ne dispose d’aucune autorité,
d’aucun prestige pour socialiser ses enfants . Il délègue son pouvoir à
sa femme, qui elle-même le délègue aux enfants .
• Les jeunes de la rue dans les représentations qu’on s’en fait
prennent figure et acquièrent par les « gueules de loubs » qu’on leur
attribue une identité qui les conduit à adopter des comportements
déviants . Selon JY Barreyre le premier signe de déviance (et de
défiance) qu’on leur attribue est l’errance c’est à dire le fait
d’occuper le paysage, de ne rein faire, ce qui les assimile à des
voyous . Le deuxième indice de leur marginalité est leur
regroupement en bandes qui sont considérées comme
potentiellement dangereuses.

La limite de ces visions : adoptées par les personnes du quartier qui se sentent agressées par
la seule présence de ces jeunes , est que le Même jeune qui dans le contexte de la bande est
considéré comme étant un voyou, dés lors qu’il changera de contexte (une mairie), qu’il
sera seul , de loubard devient un fils , un citoyen , un élève .

Les répercussions : A Jazouli dans les années banlieues, considère que plus que la dérive
ethnique ce qui est très inquiétant c’est « le développement accéléré, au sein de la jeunesse
exclue, d’un discours autonome et agressif justifiant la délinquance, le vol et la violence par la
situation sociale vécue. Ce discours où les jeunes qu’ils appartiennent ou non à des bandes
affinitaires se présentent et se mettent en scène comme des robins des bois modernes se
banalise (...). L’envie de consommation est en permanence confrontée à la modestie des
revenus. (..). Les loyers et charges impayés, le non-remboursement fréquent des crédits à la
consommation, la recherche permanente des combines pour avoir des produits et des biens de
toutes sortes à des prix imbattables créent un univers où ces transgressions sont perçues
comme autant de moyens légitimes pour se sortir de l’exclusion ».

Conclusion : A travers l’exemple des jeunes des banlieues l’on saisit


mieux qu’elles sont les répercussions de l’exclusion , de l’absence de
perspectives d’avenir (ce qui n’est en rien une excuse) :
• Les jeunes qui n’ont pas de projet , qui se sentent rejetés par la
société, qui sont a priori étiquetés comme délinquant (délit de faciès)
sont alors conduits à adopter des comportements déviants .
• Il faut désormais s’intéresser aux mesures à prendre pour lutter
contre l’exclusion qui doivent être non seulement curatives
(traitement social de l’exclusion: ex le RMI), mais surtout préventives
(afin d’éviter aux individus en situation de précarité de tomber dans
l’exclusion).
• Cela éviterait ainsi de répéter le constat réalisé par le groupe
technique quantitatif sur la prospective de l’exclusion : « il paraît de
bon sens de penser que beaucoup de ceux qui ont affaire avec la
justice ont aussi à voir avec l’exclusion. »

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