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Le Syriaque

Syriaque
‫[ ܣܘܪܝܝܐ‬Suryâyâ]

Parlée en Irak, Syrie, Liban, Turquie

Région Proche-Orient

Nombre de locuteurs (3.000.000)

Classification par famille

• - langues afro-asiatiques
o - langues sémitiques
 - langues sémitiques centrales

 - syriaque
Codes de langue
ISO 639-2 syr
ISO 639-3 syr
IETF syr

Le syriaque (syriaque: ‫[ ܣܘܪܝܝܐ‬Suryâyâ]) est une langue sémitique parlée au Proche-Orient, et qui
appartient au groupe des langues araméennes. L'araméen (‫[ ארמית‬Arâmît], ‫[ ܐܪܡܝܐ‬Ârâmâyâ]) existe
au moins depuis le XIIe siècle av. J.-C. et a évolué au cours des siècles. Le syriaque désigne des
variantes d'araméen qui se sont répandues au début de l'ère chrétienne.

Classification
Diffusion

Manuscrit du XIe siècle (Sinai) en alphabet syriaque, style Serto


Au début du XXIe siècle, les dialectes syriaques sont parlés par environ400 000 personnes très
éparpillées géographiquement, mais on les retrouve principalement dans le sud-est de la Turquie et
dans le nord de l'Irak. On les trouve aussi dans de petites communautés au Liban,
en Syrie, Iran, Arménie,Géorgie et Azerbaïdjan qui parlent des dialectes syriaques souvent influencés
par les langues locales dominantes.

Le XXe siècle a vu l'apparition d'idéologies nationalistes parfois intolérantes qui ont grandement affecté
les communautés de langue syriaque. Du fait des problèmes politiques et religieux inhérents
au Moyen-Orient, l'usage de la langue syriaque, déjà réduit, a fortement reculé. La forte émigration qui
touche les chrétiens d'Orient fait qu'on retrouve depuis quelques décennies des communautés de
langue syriaque en Amérique du Nord, du Sud, ainsi qu'en Europe.

Histoire
Araméen

L'araméen apparaît en Syrie et en Mésopotamie, au moins dès le Ier millénaire avant notre ère. À partir
du XIIe siècle av. J.-C., des tribus araméennes venues du sud s'installent en Syrie et en Iraq.

Les Araméens n'ont jamais fondé d'empire unitaire, bien que diverses cité-états araméennes comme
celle de Damas, de Hamath (Hama en Syrie) et d'Arpad aient existé. La diffusion de l'araméen
provient du fait que cette langue est devenue officielle sous les empires assyrien,babylonien et
puis perse.

Puisqu'on trouvait des locuteurs de cette langue un peu partout dans le Moyen-Orient et qu'elle était
relativement facile à apprendre pour les peuples de langues sémitiques, l'araméen devint la lingua
franca du Moyen-Orient, sous une version relativement uniforme et très riche connue sous le nom
d'araméen impérial. L'araméen évince progressivement d'autres langues sémitiques comme
l'hébreu (VIe siècle av. J.-C. après l'exil de Babylone) et le phénicien (Ier siècle av. J.-C.) (le phénicien
survivra cependant hors du Moyen-Orient sous sa version punique).

Apparition du syriaque

Le syriaque désigne un dialecte d'araméen oriental parlé à Édesse et qui s'est répandu après
l'apparition du christianisme. Le syriaque a donc pour origine l'araméen parlé en Mésopotamie.
L'évolution de ces dialectes peut être suivie en raison de leur influence sur l'araméen impérial à partir
du Ve siècle av. J.-C. Après la conquête de la Syrie et de la Mésopotamie par Alexandre le Grand, le
syriaque et d'autres dialectes araméens commencent à être écrits en réaction à l'hellénisme dominant.
L'araméen reste cependant utilisé comme langue d'échange, même après l'introduction du grec. En ~
132, le royaume d'Osroène, fondé à Édesse, fait du dialecte local, le syriaque, la langue officielle du
royaume.

La plus vieille inscription retrouvée en syriaque ancien date de l'an 6 de notre ère. Son statut de
langue officielle fait que le syriaque possède un style et une grammaire relativement uniformes,
contrairement aux autres dialectes d'araméen. Avec l'apparition du christianisme, le syriaque va
supplanter l'araméen impérial au début de notre ère comme version standard de l'araméen.

Le syriaque littéraire

À partir du IIIe siècle, le syriaque devient la langue des chrétiens d'Édesse. La Bible est traduite en
syriaque (Bible Peshitta) et une riche littérature voit le jour. Éphrem, auteur chrétien prolifique
et docteur de l'Église, est une des figures les plus emblématiques de cette époque. C'est l'âge d'or de
la littérature syriaque avec de nombreuses œuvres originales, scientifiques, philosophiques,
théologiques, historiques (nombreuses chroniques) et liturgiques, et des traductions bibliques ou
autres. La généralisation de la Bible Peshitta (en syriaque) va favoriser l'extension du syriaque
parallèlement au christianisme.

Dès les premiers siècles, des controverses religieuses éclatent sur la nature du Christ (les querelles
christologiques). Beaucoup de syriaques fuient vers la Perse et la Mésopotamie pour échapper aux
persécutions byzantines. Des schismes successifs ont lieu entre les églises de langue syriaque. Pour
simplifier, les églises occidentales sont accusées d'adopter le monophysisme et les églises orientales
le nestorianisme(la réalité étant beaucoup plus nuancée). Ces doctrines sont elles-mêmes
considérées comme hérétiques par l'Église grecque orthodoxe et les églises syriaques sont
persécutées par l'Empire byzantin. La division orientale-occidentale va perdurer et le syriaque littéraire
va évoluer en deux variantes, qui diffèrent par certaines règles grammaticales et la typographie
utilisée. Après la conquête arabe au VIIe siècle, le syriaque va perdre définitivement son rôle de langue
d'échange. L'usage de l'arabe se répand dans les villes et cantonne progressivement le syriaque dans
des contrées toujours plus reculées. Vers la fin du Moyen Âge, le syriaque commence à disparaître.

 Le syriaque littéraire occidental est le langage des Églises suivantes :


 Église maronite
 Église catholique syriaque
 Église syriaque orthodoxe
 Église catholique syro-malankare
 Église syro-malankare orthodoxe
 Église malabare indépendante
 Église malankare orthodoxe
 Église malankare Mar Thoma

 Le syriaque littéraire oriental est le langage des églises suivantes :


 Église catholique chaldéenne
 Église catholique syro-malabare
 Église malabare orthodoxe
 Église apostolique assyrienne de l'Orient
Périodes

 Araméen ancien (~ 1100 à 200) : la mention la plus ancienne retrouvée date du XIIe siècle av.
J.-C.. (les périodes suivantes ne sont pas exhaustives).
 XIIe siècle av. J.-C. : première mention connue des tribus araméennes. Les tribus
araméennes venues du sud se répandent en Orient.
 VIIIe siècle av. J.-C. : l'Empire assyrien fait de l'araméen une langue officielle, la
répandant dans l'ensemble du Croissant fertile. Par la suite, l'Empire babylonien fera de
même, transformant l'araméen en lingua franca du Moyen-Orient. La langue se répand dans
tout l'Orient mais perd de son homogénéité.
 VIe siècle av. J.-C. : Araméen biblique ou Araméen impérial (VIe siècle av. J.-C.) adopté
par les Hébreux suite à leur captivité à Babylone. L'araméen va progressivement remplacer
l'hébreu comme langue parlée des Juifs. Une partie de la Bible juive est donc écrite en
araméen (les Juifs cessent d'utiliser l'alphabet phénicien : au IVe siècle, ils adoptent l'alphabet
hébreu actuel qui provient de l'alphabet araméen).
 VIe siècle av. J.-C. : le roi Cyrus II de la dynastie perse
des Achéménides vainc Babylone (~ 538) et libère les Hébreux (~ 537). En ~ 500,Darius
Ier formalise l'araméen et en fait la langue officielle dans la partie orientale de l'Empire perse.
 L'araméen de Jésus dit araméen palestinien
 Syriaque littéraire ou syriaque d'église (Kthâbânâyâ - syriaque littéraire), (200 à 1200
environ) : c'est l'araméen utilisé à Édesse (devenu Urfaen Turquie) au début de notre ère et
formalisé à partir du IIIe siècle. Utilisé pour la traduction de la Bible dite peshitta. Le syriaque s'est
répandu en Orient avec le christianisme. Avec le temps, il s'est décliné en deux variantes :
 Syriaque intermédiaire occidental : utilisé notamment par l'Église maronite, l'Église
syriaque orthodoxe, Église syriaque-catholique .
 Syriaque intermédiaire oriental : utilisé notamment par l'Église chaldéenne ou
assyrienne-catholique, l'Église assyrienne et lesmandéens.
 Syriaque moderne : comprend toute une série de langues vernaculaires après 1200. Seul le
syriaque classique étant écrit, la plupart de ces langues ont évolué ou disparu sans qu'on en ait la
trace.
 Syriaque moderne (parlé) occidental
 Néo-araméen occidental : éteint au Liban depuis la fin du XVIIIe siècle, encore
parlé dans quelques villages de l'anti-Liban syrien autour de Maaloula (15 000 personnes)
 Turoyo et Mlahso : (quasi-éteint) en Turquie
 Syriaque moderne (parlé) oriental
 Néo-araméen chaldéen et néo-araméen néo-assyrien en Iraq, Turquie et
Arménie.
La Bible syriaque

La sixième béatitude (Matthieu 5:8) d'une bible en syriaque oriental (peshitta).


Tuvayhon l'aylên dadkên blebhon: dhenon nehzon l'alâhâ.
'Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !'

Une des plus anciennes versions connues duNouveau Testament est écrite en syriaque (Bible
dite peshittô ou peshitta, toujours en usage dans certaines églises orientales). Elle a été traduite à
partir de la version grecque écrite en koinè, la plus ancienne qui soit connue. Une controverse existe à
propos de la langue originale du Nouveau Testament. Une partie des spécialistes pensent que la
version grecque du Nouveau Testament provient de la traduction de textes syriaques/araméens
antérieurs. La majorité des spécialistes pensent que la première version écrite du Nouveau Testament
a directement été rédigée en grec. À noter que, même dans la version grecque, il existe des phrases
araméennes éparpillées dans le texte, particulièrement des phrases prononcées par Jésus et
conservées dans la version originale pour des raisons religieuses. Il est cependant certain que Jésus
a prêché dans la langue du peuple qui était l'araméen palestinien.

Avec l'hébreu, le grec et le latin, le syriaque et l'araméen sont une des langues majeures du
christianisme.

L'écriture syriaque
Manuscrit syriaque du monastère Sainte-Catherine (Sinai) en styleestrangelâ (IXe siècle)

Le syriaque s'écrit de droite à gauche et, comme pour les autres langues sémitiques, son alphabet est
dérivé de l'alphabet phénicien. L'alphabet syriaque se compose de 22 lettres qui peuvent être liées ou
non selon leur position dans le mot. Il existe trois formes principales de typographies :

 Le style estrangelâ (provient de la description grecque de cette


typographie, στρογγυλη, strongylê, 'arrondi'). Cette typographie est tombée en désuétude, mais
elle est souvent utilisée par les spécialistes. Les voyelles peuvent être indiquées par de petits
signes.
 Le syriaque occidental est le plus souvent écrit avec une typographiesertâ ('ligne'). C'est une
simplification du style estrangelâ. Les voyelles sont indiquées par un système diacritique dérivé
des voyelles grecques.
 Le syriaque oriental est écrit en utilisant le style madnhâyâ (de l'est, 'oriental'). On l'appelle
parfois nestorien parce qu'on considérait que les syriaques de l'est (à tort) suivaient les idées
de Nestorius. Il est plus proche de estrangelâ que le serta. Les voyelles sont indiquées grâce à
autre système diacritique, à savoir des points autour des consonnes, similaire à l'arabe.

Quand l'arabe a commencé à s'imposer dans le Croissant fertile, les chrétiens ont commencé par
écrire l'arabe avec des caractères syriaques. Ces écrits sont appelés Karshuni ou Garshuni.
L'alphabet arabe quant à lui dérive d'une forme d'araméen appelé nabatéen utilisé dans la région
dePétra.

Le syriaque contemporain

Le syriaque a beaucoup souffert de son statut de langue minoritaire et de la montée des idéologies
nationalistes au Moyen-Orient. Une grande partie des syriaques du Nord de la Syrie (devenu turque
après annexion au début du XXe siècle) sont morts avec les Arméniens durant le génocide de 1915 et
la communauté syriaque est toujours l'objet de mesures vexatoires sur le sol turc .

Ils ont été diversement réprimés en Irak, particulièrement durant les années 1930. Une partie
importante des communautés de langue syriaque a quitté la région et les émigrés se sont établis dans
divers pays occidentaux. La montée de l'islam politique ces dernières années a amplifié le mouvement
d'émigration. Plus récemment, la guerre d'Irak (2003) qui a abouti à une anarchie de fait a entraîné
une recrudescence des attaques à motivation religieuse.

Récemment, un effort a été fait pour écrire les dialectes parlés et les doter d'une grammaire, entre
autres pour tenter de pallier la disparition de ces langues devenues extrêmement fragiles. En Suède,
une communauté parlant le syriaque oriental s'est constituée et la loi suédoise impose l'enseignement
de la langue d'origine. Une timide littérature y a vu donc le jour.

L'usage veut qu'on qualifie les peuples parlant le syriaque occidental de syriens, car cette langue était
celle qui était parlée en Syrie avant la conquête arabe. Mais ces peuples sont qualifiés de Syriaques
de par le fait qu'en Arabe il est distingué "Suryan" signifiant les membres de l'Église de Syrie , et
"Souri" signifiant les citoyens de la Syrie . Le terme Syriaque est donc là pour rappeler la spécificité
syrienne de cette langue . (Nous parlons ici de la Syrie antique et non de la Syrie actuelle)

Les locuteurs du syriaque oriental sont appelés chaldéens ou assyriens, du nom de leurs églises.

Références

 Robert Alaux, Les derniers Assyriens, Paris, [2003], documentaire de 52 minutes évoquant
l'histoire de la langue syriaque.
 F. Briquel-Chatonnet, M. Debié, A. Desreumaux, Les Inscriptions syriaques, Études syriaques
1, Paris, Geuthner, 2004.
 M. Debié, A. Desreumaux, C. Jullien, F. Jullien, Les Apocryphes syriaques, Études syriaques
2, Paris, Geuthner, 2005.
 F. Cassingena, I. Jurasz, Les Liturgies syriaques, Études syriaques 3, Paris, Geuthner, 2006.
 L. Costaz, Grammaire syriaque, 2e édition, Imprimerie Catholique, Beyrouth.
 Alphonse Mingana, Mshiha-Zkha, Yohannun Bar-Penkaya, Sources syriaques, Harrassowitz,
1908, 475pp.

Araméen
Araméen
‫ ארמית‬Arāmît, ‫ ܐܪܡܝܐ‬Ārāmāyâ, ‫ آرامية‬Ārāmiya

Parlée en Arménie, Azerbaïdjan, Iran, Irak, Israël, Gé


orgie, Liban, Russie, Syrie, Turquie, Brésil

Nombre de
445 000[réf. nécessaire]
locuteurs

Classification par famille

• - langues afro-asiatiques
o - langues sémitiques
 - langues sémitiques centrales

 - araméen
Échantillon

Texte du Notre Père

‫ܐܒܘܢ‬

‫ܐܒܘܢ ܕܒܫܡܝܐ‬

‫ܢܬܩܕܫ ܫܡܟ‬

‫ܬܐܬܐ ܡܠܟܘܬܟ‬

‫ܢܗܘܐ ܨܒܝܢܟ‬

‫ܐܝܟܢܐ ܕܒܫܡܝܐ ܐܦ ܒܐܪܥܐ‬

‫ܗܒ ܠܢ ܠܚܡܐ ܕܣܘܢܩܢܢ ܝܘܡܢܐ‬

‫ܘܫܒܘܩ ܠܢ ܚܘܒ̈ܝܢ‬

‫ܐܝܟܢܐ ܕܐܦ ܚܢܢ ܫܒܩܢ ܠܚܝܒ̈ܝܢ‬

‫ܘܠܐ ܬܥܠܢ ܠܢܣܝܘܢܐ‬

‫ܐܠܐ ܦܨܢ ܡܢ ܒܝܫܐ‬


‫ܡܛܠ ܕܕܝܠܟ ܗܝ ܡܠܟܘܬܐ‬

‫ܘܚܝܠܐ ܘܬܫܒܘܚܬܐ ܠܥܠܡ ܥܠܡܝܢ‬

‫ܐܡܝܢ܀‬

Stèle portant une dédicace en araméen au dieu Salm, Ve siècle av. J.-C., trouvée à Teima, Arabie

L’araméen 1 est aujourd'hui considéré comme faisant partie d'un groupe de langues et
dialectes sémitiques, de la famille des langues afro-asiatiques.

Au VIe siècle av. J.-C., l'araméen était la langue administrative de l'Empire perse. DuIIIe siècle av. J.-
C. jusqu'à 650 apr. J.-C., c'était la principale langue écrite du Proche-Orient. Elle a donné son nom à
l'alphabet araméen avec lequel elle était écrite. L'araméen pouvait servir de lingua franca2.

Une des plus grandes collections de textes en araméen achéménide, au nombre de 500 environ, est
celle des tablettes des fortifications de Persépolis3,4.

Groupe
Les trois groupes dialectaux actuels sont :

 le néo-araméen occidental (syriaque occidental), parlé par quelques milliers de locuteurs de


trois villages syriens de l'Anti-Liban (dont Maaloula), et probablement par certaines familles de la
diaspora dans les villes syriennes et libanaises et en Amérique;
 le néo-araméen oriental (néo-syriaque, syriaque vulgaire), qui compterait des centaines de
milliers de locuteurs particulièrement dans le nord de l'Irak appelé "Soureth" , dans le Caucase et
dans la diaspora (Europe, Amériques, Australie), membres de diverses églises chrétiennes
orientales (voir Assyriens), Juifs targoumis (ou Juifs kurdes, voirLishán didán et Judæo-Aramaic
language) ou Mandéens.
 le néo-araméen central parlé par quelques milliers de locuteurs des villages du Tour
Abdindialecte Turoyo[1]. Aussi, en Syrie dans la province d'Al-Hasakah et en diaspora
particulièrement en Suède.
L'arabe a emprunté de nombreux mots à l'araméen.

Propagation
Les papyrus araméens d’Éléphantine, témoins de la vie d'une communauté juive en Égypte à l'époque
achéménide, constituent un autre important corpus de textes.

Communauté juive

Le Livre de Daniel et le Livre d'Esdras sont écrits en partie en araméen.

Parmi les manuscrits de Qumran, une centaine est constituée de textes rédigés en araméen,
notamment des traductions de la Bible (targoums)5.

Le Targoum Onkelos, attribué traditionnellement à Onkelos le Prosélyte, est la traduction officielle de


la Torah utilisée par la communauté juive de Babylone. L'araméen était également la langue
employée par les rabbins qui ont participé à l'écriture du Talmud de Babylone. Langue dans laquelle
les deux Talmuds furent rédigés intégralement. Seule la Mishna est rédigée en hébreu. Ainsi un
étudiant talmudique digne de ce nom a souvent de meilleures connaissances en araméen qu'en
hébreu moderne.

Époque de Jésus

L'araméen était la langue usuelle de la Palestine du temps de Jésus de Nazareth et le resta dans
toute la région puisque Mani prêchait en araméen.

On estime que Jésus de Nazareth a prêché en araméen.6

Une phrase attribuée à Jésus, « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » est rapportée
par une transcription différente dans l'évangile selon Marc et l'évangile selon Matthieu.

Le texte de Westcott-Hort rend cette citation ainsi :

 Dans Matthieu 27:46 : « ελωι ελωι λεμα σαβαχθανι7 » (« elôi, elôi, lema sabachthani »).
 Dans Marc 15:34 : « ελωι ελωι λαμα σαβαχθανι8 » (« elôi, elôi, lama sabachthani »).

Le Codex Bezae, les versions du Stephanus New Testament (1550) et Scrivener New
Testament (1894) donnent une autre version de Matthieu 27:46 : « ηλι ηλι λαμα σαβαχθανι 9 » (« êli,
êli, lama sabachthani »). Cette transcription en grec du passage de Matthieu, ηλι, est plus proche de
l'hébreu officiel de l'époque.

La TOB met en note sur les deux versets qu'il s'agit d'une citation en araméen de Psaumes 22:2 (en
hébreu, ‫תִני‬
ָ‫ק‬
ְ‫ב‬ַ‫ש‬
ְׁ ‫מה‬
ָ ‫אִלי ָל‬
ֵ ‫אִלי‬
ֵ ? Eli, Eli, lama chivaktani). La Bible de Jérusalem met en note sur le
verset de Marc 15:34 : « Jésus a dû prononcer en araméen, Élahî, transcrit Élôï, peut-être sous
l'influence de l'hébreu Élohim. » Ces deux traductions transcrivent Éli (Eli) pour Matthieu, et Élôï (Eloï)
pour Marc.
Moyen Âge

Le Zohar, livre ésotérique juif écrit en Espagne au XIIIe siècle, est rédigé en araméen.

De nos jours
Traitement de texte

Le premier logiciel de traitement de texte en langue araméenne a été élaboré en 1986-1987


au Koweït par Sunil Sivanand, un jeune professionnel des technologies de l'information qui est
maintenant directeur général et ingénieur en chef chez Acette, une société implantée àDubaï. Le
projet avait été parrainé par Daniel Benjamin, qui était à la tête d'un groupe de personnes qui
s'efforcent de préserver et de faire revivre la langue araméenne.

Notes

1. ↑ Cette langue a été connue sous plusieurs noms au cours des siècles. Selon l'Encyclopédie ou

Dictionnaire raisonné des sciences, arts et des métiers [archive], « la langue syriaque, appellée en divers tems,

langue chaldéenne ou babyloniene, araméene, assyriene, fut encore nommée hébraïque, non qu'on la

confondît avec l'ancien hébreu, mais parce qu'elle étoit devenue la langue vulgaire des Juifs, depuis leur

retour de la captivité de Babylone, & qu'elle l'étoit encore du tems de Jesus - Christ ».

2. ↑ « Aramaic language » dans l'Encyclopædia Britannica, version en ligne consultable au 4 novembre

2009.

3. ↑ John A. Matthew Stolper, What are the Persepolis Fortification Tablets?, The Oriental Studies News

& Notes, hiver 2007, pp. 6-9, transcrit sur le site Persepolis Archive Project [archive] , consulté le 12 février

2007

4. ↑ Ces textes ont été édités par R. A. Bowman sous le titre : Aramaic Ritual Texts from Persepolis,

Oriental Institute Publications, volume XCI, University of Chicago Press, 1970, (ISBN 0-226-62194-4)

5. ↑ Ursula Schattner-Rieser, Textes araméens de la mer Morte. Édition bilingue, vocalisée et

commentée, Safran, Bruxelles, 2005 (ISBN 2-87457-001-X) présentation de l'éditeur [archive], consultée le 14

février 2007

6. ↑ Black, M., An Aramaic Approach to the Gospels and Acts. 3rd Ed., Hendrickson Publishers,

1967. Burney, C. F., The Aramaic Origin of the Fourth Gospel, Oxford at the Clarendon Press, 1922. Casey,

M., The Aramaic Sources of Marks' Gospel, Cambridge University Press, 1998. Casey, M., An Aramaic

Approach to Q, Cambridge University Press, 2002. Zimmermann, F., The Aramaic Origin of the Four Gospels,

Ktav Publishing House, 1979.

7. ↑ Matthieu 27:46 [archive] sur BibleGateway.com [archive]

8. ↑ Marc 15:34 [archive] sur BibleGateway.com [archive]

9. ↑ Matthieu 27:46 d'après le Stephanus New Testament [archive] et le Scrivener New

Testament [archive] sur BibleGateway.com [archive]


Alphabet araméen

Araméen

Un livre du XIe siècle en serto araméen

Caractéristiques
Type Abjad
Langue(s) Araméen, hébreu, syriaque,mandéen
Historique
Époque 600 av. J.-C. - 600 ap. J.-C.
Système(s)
Protocananéen
parent(s)
Phénicien
Araméen
Système(s) Hébreu, nabatéen, syriaque,palmyrénien, mandéen, brahmi,pehlevi
dérivé(s)

Le premier alphabet araméen était fondé sur l'alphabet phénicien. Progressivement, l'araméen
développa son propre style d'écriture plus « carrée ». Les Hébreux et autres peuples
de Canaan utilisèrent cet alphabet pour écrire leurs propres langues. Il est depuis devenu ce que nous
appelons aujourd'hui l'alphabet hébreu.

L'autre principale écriture de l'araméen fut développée plus tard : il s'agit de l'alphabet syriaque (dans
lequel est écrit le livre en illustration ci-contre).

Une version très modifiée de l'alphabet araméen, l'alphabet mandéen, fut utilisé par lesMandéens.
En plus de ces écritures, beaucoup de variantes de cet alphabet étaient utilisées : lenabatéen à Pétra,
le palmyrénien à Palmyre.

L'alphabet araméen impérial

De par son format, cet alphabet est communément appelé « alphabet carré ».

Nom Lettre Prononciation

Alef ‫[ ' א‬ʾʔ] guttural


Bet ‫ ב‬b
Guimel, Ghimel ‫ ּג‬/ ‫ ג‬g (g dur), gh (r français)
Dalet ‫ ּד‬/ ‫ ד‬d (appuyé ou dd), dh (léger ou d)
He ‫ ה‬h guttural
Vav ‫ ּו‬/ ‫ ֹו‬/ ‫ ו‬ū (ou), ō, v
Zayn ‫ ז‬z
Ḥet ‫ ח‬ḥ guttural
Ṭet ‫ ט‬ṭ emphatique
Yōd ‫ י‬y; ī, ē
Kaf, Khaf ‫ ּכ‬/ ‫ כ‬/ ‫ ך‬k, kh
Lamed ‫ ל‬l
Mem ‫מ‬/‫ ם‬m
Nun
‫נ‬/‫ן‬ n

Samekh ‫ ס‬s léger


'Ayin ‫ ע‬ʿ [ʿʕ] guttural
Peh, Feh ‫ ּפ‬/ ‫ פ‬/ ‫ ף‬p, f
Ṣadeh ‫צ‬/‫ץ‬ ṣ emphatique (ss)

Qōf ‫ק‬ q emphatique

Resh ‫ר‬ r (roulé)

Šin/Sin ׁ /‫ש‬
‫ש‬ ׂ /sh /, /s/

Tav ‫ּת‬/‫ת‬ /t/, /th/

Cet alphabet est l'alphabet utilisé de nos jours pour noter l'hébreu.

Alphabet syriaque

Syriaque

Un livre du XIe siècle écrit en serto syriaque

Caractéristiques
Type Abjad
Langue(s) Syriaque, araméen, arabe(garshuni)
Historique
Époque ~ 200 av. J.-C. à nos jours
Système(s)
parent(s) Protocananéen

Phénicien

Araméen

Syriaque
Système(s) Sogdien, nabatéen, géorgien(contesté)
dérivé(s)
Encodage
Unicode U+0700 à U+074F
ISO 15924 Syrc

L’alphabet syriaque est utilisé pour écrire le syriaque. Il est très proche des autres alphabets utilisés
pour noter les langues sémitiques.

Le syriaque, comme l'arabe ou l'hébreu, est écrit de droite à gauche. C'est une écriture cursive, avec
quelques lettres rattachées les unes aux autres. L'alphabet comporte 22 lettres, qui sont toutes des
consonnes. Le son des voyelles doit être connu du lecteur ou précisé par l'usage de diacritiques.
Cependant, les voyelles sont globalement les mêmes, ainsi 'âlaph représente presque tout le temps
un coup de glotte, mais il peut également indiquer une voyelle au début d'un mot. La lettre waw est
techniquement un w, mais peut aussi représenter les voyelles o et u. De la même manière, la lettre
yôdh représente la consonne y, mais également les voyelles i et e.

Formes de l'alphabet syriaque


Il y a trois versions principales de l'alphabet syriaque. La plus ancienne est l’estrangelâ (le nom vient
du grec στρογγυλη / strongylê, 'arrondi'). Bien que l'estrangelâ ne soit plus utilisé comme écriture
principale, il est encore présent dans certaines publications universitaires (par exemple celles de
l'université de Leiden), dans les titres et inscriptions.

Le dialecte syriaque parlé à l'ouest est généralement écrit sous la forme sertâ ('linéaire') de l'alphabet.
La plupart des lettres sont évidemment tirées de l'estrangelâ, mais ont été épurées et simplifiées.
Cette écriture possède généralement de nombreuses diacritiques permettant de lire les voyelles, qui
sont de petites voyelles grecques au-dessus ou au-dessous de la lettre : Α (alpha majuscule)
représente a, α (alpha minuscule) représente â (prononcé comme un o), ε (epsilon)
représente e et ê, Ι (iota majuscule) représente î, et un symbole combiné à partir de Υ (upsilon
majuscule) et ο (omicron minuscule) représente û.

Le dialecte est-syriaque est écrit à l'aide de la forme madnhâyâ de l'alphabet, parfois


appeléenestorien par amalgame avec l'écriture des chrétiens de Perse. L'écriture de l'est est plus
proche encore de l'estrangelâ. Elle utilise un système de points au-dessus ou au-dessous des lettres
pour noter les voyelles.

Quand l'arabe devint la langue dominante, l'alphabet syriaque fut utilisé pour noter des textes arabes,
ce sont les Karshuni ou Garshuni.

Ecriture estrangelâ
Lettre Unicode Prononciation

ʿĀlaph ‫ܐ‬ ʔ (coup de glotte)


ou silence

Bēth ‫ܒ‬ b (v ou w)
Gāmal ‫ܓ‬ g (ɣ)
Dālath ‫ܕ‬ d (ð)
Hē ‫ܗ‬ h
Waw ‫ܘ‬ w (u, o)
Zain ‫ܙ‬ z
Ḥēth ‫ܚ‬ ħ
Ṭēth ‫ܛ‬ tˁ
Yōdh ‫ܝ‬ y (i, e)
Kāph ‫ܟ‬ k (x)
Lāmadh ‫ܠ‬ l
Mīm ‫ܡ‬ m
Nūn ‫ܢ‬ n
Semkath ‫ܤ‬/‫ܣ‬ s
ʿĒ ‫ܥ‬ ʕ
Pē ‫ܦ‬ p (f, w)
Ṣādhē ‫ܨ‬ sˁ
Qōph ‫ܩ‬ q
Rēš ‫ܪ‬ r
Šīn ‫ܫ‬ ʃ
Taw ‫ܬ‬ t (θ)
Syriac en Unicode
La rangée Unicode du syriaque va de U+0700 à U+074F.
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9A B CD E F
700 ‫܃ ܂ ܁ ܀‬ ‫܄‬ ‫܆ ܅‬ ‫܈ ܇‬ ‫܊ ܉‬ ‫܍ ܌ ܋‬ ܎ ܏
710 ‫ܓ ܒ ܑ ܐ‬ ‫ܔ‬ ‫ܖ ܕ‬ ‫ܘ ܗ‬ ‫ܚ ܙ‬ ‫ܝ ܜܛ‬ ‫ܞ‬ ‫ܟ‬
720 ‫ܣ ܢܡ ܠ‬ ‫ܤ‬ ‫ܦܥ‬ ‫ܨܧ‬ ‫ܪ ܩ‬ ‫܎ ܬ ܫ‬ ܎ ܎
730 ܰ ܱ ܲ ܳ ܴ ܵ ܶ ܷ ܸ ܹ ܺ ܻ ܲ ܽ ܾ ܲ
740 ݀ ݁ ݂ ݃ ݄ ݅ ݆ ݇ ݈ ݉ ݊ ܎ ܎܎ ܎
Assyrie

Taureau androcéphale ailé gardien du palais de Sargon IIà Dur-Sharrukin, en Assyrie, musée du Louvre.

L'Assyrie est un ancien empire du nord de la Mésopotamie, dont la capitale fut d'abord la ville
d'Assur, puis en 879, Kalkhu, et en 745, Ninive, sur le Tigre. L'Assyrie contrôlait des territoires qui
s'étendent sur quatre pays actuels : Syrie, Turquie, Iran et Irak. Pour les Assyriens d'aujourd'hui, voir
l'article Assyriens.

Histoire
Carte de l'empire néo-assyrien.

L'histoire de l'Assyrie se résume en trois périodes principales :

 Période paléo-assyrienne (?- début XVe siècle av. J.-C.)


 Période médio-assyrienne (1365–911 av. J.-C.)
 Période néo-assyrienne (911–609 av. J.-C.)

Durant la première période, le territoire assyrien est confiné aux alentours de la cité d'Assur. Cette
phase est en fait surtout connue par l'abondante documentationcunéiforme retrouvée dans la ville
de Kanesh, l'antique Kültepe, en Cappadoce, constituée par la correspondance de marchands d'Assur
qui y avaient établi un comptoir commercial. Politiquement, Assur est une puissance de faible
envergure. Vers 1800, elle tombe sous la coupe de Samsi-Addu, roi d'Ekallatum, puis sous celle
d'Hammourabi de Babylone, puis retrouve son indépendance avant d'être soumise par les
rois hourrites du Mitanni.

Le royaume assyrien connaît sa première expansion quand Assur-uballit Ier se libère de la domination
du Mitanni au milieu du XIVe siècle av. J.-C., et constitue un puissant royaume qui fait jeu égal avec ses
grands voisins, Babylone et les Hittites. Cette première période connaît son apogée sous les
roisSalmanazar Ier et Tukulti-Ninurta Ier, avant que le royaume ne périclite après un dernier sursaut
sous le règne de Teglath-Phalasar Ier, face à la pression exercée par les Araméens.

La dynastie assyrienne, bien que considérablement affaiblie, réussit à garder le pouvoir en Assyrie
même, qui constitue la base de départ d'une reconquête entamée à la fin du Xe siècle av. J.-C. Sans
rival à sa taille, l'Assyrie domine politiquement tout le Proche-Orient dans le courant duIXe siècle av. J.-
C., avant de connaître une période de faiblesse durant la première moitié du VIIIe siècle av. J.-C. À
partir de Teglath-Phalasar III, les rois assyriens vont restructurer leur empire, qui connaît alors une
expansion sans précédent. Sous les grands rois sargonides, Sargon
II,Sennacherib, Assarhaddon et Assurbanipal, les frontières de l'empire sont repoussées
jusqu'en Anatolie, en Égypte et en Élam dans le courant du VIIe siècle av. J.-C.

Malgré cette invincibilité apparente, l'Assyrie est sans doute un royaume épuisé par toutes ces
conquêtes et assez instable. Une révolte survient à l'intérieur de la dynastie assyrienne après la mort
d'Assurbanipal en 627, dont profitent Babylone et les Mèdes, qui abattent l'empire assyrien après de
longues années de lutte, entre 625 et 609.

Organisation politique
Le roi Assurbanipal en train d'exercer l'une des activités favorites des souverains assyriens, la chasse.
Article détaillé : Organisation politique de l'Assyrie.

L'Assyrie est dirigée par un roi, qui est en fait considéré comme le représentant terrestre du
dieu Assur, véritable maître du royaume et de ses habitants. Cela n'a pas empêché les Assyriens de
pousser l'exaltation de la figure royale à l'extrême quand leur empire a connu son apogée, ce qui
tranche avec le pouvoir limité que paraît avoir eu le roi à l'époque paléo-assyrienne.

La noblesse assyrienne a toujours encadré le roi dans l'expansion militaire du royaume, à laquelle elle
a activement participé, et dont elle a tiré de grands bénéfices. Elle a parfois pu constituer une menace
pour le souverain parfois débordé par les ambitions des grands du royaume, avant que les Sargonides
ne réussissent à juguler ces tentatives.

L'emprise territoriale du royaume assyrien se bâtit à l'époque médio-assyrienne autour de sortes de


grands centres provinciaux visant à dominer les territoires nouvellement conquis, essentiellement en
Haute-Mésopotamie occidentale. À l'époque néo-assyrienne, la première phase de conquête se fait
souvent de manière brutale, mais les Assyriens se contentent de laisser des souverains vassaux dans
les territoires soumis, avec qui ils sont liés par un traité. À partir de Teglath-Phalasar III, on procède à
l'annexion pure et simple des territoires rebelles, qui passent sous contrôle direct, après l'élimination
ou le ralliement des élites locales.

L’armée

Bas-relief représentant le siège du ville par l'armée assyrienne sousTeglath-Phalasar III.


L'armée assyrienne devient une puissance sur laquelle il faut compter à partir du règne d'Assur-uballit
Ier. Au XIIIe siècle, les Assyriens remportent de grandes victoires contre les Babyloniens et les Hittites,
ce qui indique qu'ils ont sans doute dès cette période la meilleure armée du Proche-Orient. C'est
pourtant la période néo-assyrienne qui reste celle durant laquelle l'armée de ce royaume est devenue
une véritable machine remportant victoire sur victoire, au point de se tailler un empire d'une ampleur
jamais atteinte auparavant.

archers assyriens, détail d'un bas-relief assyrien du VIIe siècle av. J.-C.représentant la prise de Lakish en 701

Les Assyriens ont mis au point à partir du IXe siècle une armée très bien organisée, très entraînée (les
campagnes étant annuelles), encadrée par des troupes d'élite constituées par la noblesse du
royaume. La cavalerie se développe, même si les fantassins restent la base. Si une grande partie des
troupes reste constituée de conscrits, les Assyriens mettent en place une armée de métier.

La glorification des actions militaires a été poussée très loin à cette période, et les Assyriens ont laissé
l'image d'une nation prédatrice, relatée par la Bible et ainsi que par les inscriptions de leurs souverains
et des bas-reliefs de leurs palais vantant leurs victoires militaires et la terrible répression s'abattant sur
les vaincus (massacres, déportations).

Société
La société assyrienne est scindée en deux groupes : libres et non-libres. Des divisions existent au
sein de ces deux ensembles. Les hommes libres sont divisées en deux groupes par les Lois
assyriennes : amēlu (« homme ») et aššurayu (« Assyrien »), les premiers ayant une condition plus
honorable que les seconds. La nature exacte des deux ensembles reste débattue. Ce qui est clair,
c'est que l’entourage du roi dispose de la position la plus élevée, tandis qu’après se trouvent plusieurs
autres groupes, définis surtout par leur niveau économique, allant des personnes ayant un niveau
assez aisé jusqu’aux dépendants travaillant pour le compte d’un grand organisme (temple, palais), ou
sur le domaine d’un notable. Les esclaves sont également un groupe hétérogène : on trouve les
esclaves domestiques, des artisans, des esclaves de grand domaine agricole, et aussi ceux dont les
conditions de vie sont les moins enviables, chargés des grands travaux et aménagements pour le
compte du roi.

Économie
Agriculture
L'Assyrie est située en zone d'agriculture sèche, ne nécessitant pas l'irrigation, bien que celle-ci soit
pratiquée pour augmenter les rendements ou limiter le stress hydrique. La production de base est la
culture céréalière, et on trouvait aussi des zones de cultures maraîchères, notamment aux abords des
cités, et aussi arboricoles. La viticulture, qui est d'un très bon rapport, est également pratiquée sur les
terres des grands propriétaires.

Les champs étaient généralement divisés en deux ensembles distincts : des terres communes, et des
grandes propriétés contrôlées par le pouvoir royal, qui pouvait les redistribuer à des temples ou bien à
des fonctionnaires royaux. À l'époque des grandes conquêtes médio-assyriennes, et surtout néo-
assyriennes, les dignitaires de la cour assyrienne ont pu se constituer de très grands domaines
agricoles, souvent constitués de parcelles se trouvant sur divers terroirs. Le pouvoir royal prend
néanmoins un poids de plus en plus grand dans la première moitié du Ier millénaire, de même qu'un
nombre restreint de grands nobles. Les domaines peuvent changer de mains avec les paysans qui les
exploitent, sans pour autant que ceux-ci ne soient considérés comme des esclaves.

Généralement, la situation des petits exploitants assyriens est précaire. Les crises de subsistances
sont fréquentes, et peuvent déboucher sur des disettes et des famines. L'endettement paysan est
également important, et la pratique courante de l'antichrèse fait que les moins riches perdent souvent
leurs terres au profit des notables qui sont leurs créanciers. On comprend donc que la couche basse
de la population subisse de plein fouet les périodes troublées et également la conscription militaire à
l'époque néo-assyrienne, entraînant un dépeuplement qui peut expliquer la chute de l'Empire
assyrien.

L'élevage est également attesté en Assyrie. De nombreuses tribus de semi-nomades pratiquent le


pastoralisme depuis des temps reculés. Les grands troupeaux peuvent relever des grands
organismes, mais aussi de personnes privées. Les petits exploitants disposaient de quelques bêtes.

Artisanat

L'artisanat est uniquement documenté dans le cadre urbain. Pour l'époque paléo-assyrienne, on
dispose d'informations sur la production textile effectuée dans des ateliers d'Assur, dans le but de les
exporter en Anatolie. Il s'agit là d'industries privées. Mais la majeure partie de la production artisanale
se faisait dans le cadre des grands organismes, le temple et surtout le palais. Les artisans sont payés
par des rations. À l'époque néo-assyrienne est mis au point un système permettant à l'artisan de se
procurer auprès du palais la matière première dont il a besoin contre une somme en argent.

Commerce

À l'époque paléo-assyrienne, la ville d'Assur est avant tout une puissante ville marchande. Les
marchands assyriens entretiennent un commerce à longue distance avec la Cappadoce, qui peut être
très fructueux puisqu'au cours d'un voyage aller-retour on triplait en moyenne sa mise de départ. On
sécurisait les routes en passant des accords avec les royaumes se situant sur les axes commerciaux.
En Cappadoce même, le commerce était organisé autour d'un centre principal, Kanesh, où a été
retrouvé un lot de plus de 20000 fragments de tablettes cunéiformes, qui mettent au jour toute
l'organisation de ce commerce. Les Assyriens acheminaient en Anatolie de l'étain venu d'Iran, mais
aussi des textiles confectionnés à Assur, et ils s'y procuraient divers métaux, avant tout le cuivre, qui
avec l'étain servait à la fabrication d'ojets en bronze. Les marchands assyriens pouvaient organiser
divers types d'associations commerciales, sur court ou long terme, et entraînant des implications
diverses pour le(s) bailleur(s) de fonds, ou le(s) marchand(s).

Le commerce est assez peu documenté pour les époques ultérieures. On sait que le palais royal
assyrien devient le centre d'un commerce acheminant une quantité importante de produits divers
provenant des territoires vassaux et des provinces, surtout à l'époque impériale. Mais il s'agit là plus
d'une forme de tribut ou d'impôt que d'un véritable commerce.

Justice et droit
De nombreux membres de l’administration assyrienne disposent de prérogatives judiciaires. Les juges
à part entière n’apparaissent que très rarement dans les sources, et sont même absents des
documents juridiques de l’époque néo-assyrienne.

Le premier juge du royaume est d’abord le roi, à qui on a recours dans les affaires les plus graves.
Dans d’autres cas complexes, on peut aussi s’en remettre directement aux dieux par le biais de
l’ordalie. À l’époque paléo-assyrienne, on connaît essentiellement des affaires de litiges commerciaux
entre les marchands qui font des affaires en Cappadoce. C’est alors le conseil de la Ville d’Assur qui
règle les affaires. D’une manière générale, les autorités municipales gardent toujours un rôle judiciaire
important, notamment le conseil de la Ville, mais aussi le maire. Certains membres de l’administration
royale peuvent aussi procéder à des jugements. Avec le temps, le personnel judiciaire s’étoffe, et des
avoués, ou des accusateurs (des sortes de procureurs au service du roi) apparaissent.

Un code de lois assyriennes a été rédigé sous le règne de Teglath-Phalasar Ier au XIIe siècle. Il s’agit
en fait d’une compilation d’anciennes décisions prises par des rois précédents, rangées par thème
(mariage, propriété, esclavage). Comme pour les autres codes mésopotamiens, il s’agit en fait d’une
sorte de traité visant à servir d’exemples pour les jugements à venir, et non d’un code à appliquer
systématiquement comme nos Codes. Ces jugements apparaissent plus rudes que ceux des autres
régions de Mésopotamie.

Religion
Assur, le dieu national

La divinité principale de l’Assyrie était Assur, dieu éponyme de la ville à partir de laquelle s’est formé
ce royaume, où se trouve son grand temple, l’Esharra. Dans la théologie assyrienne, il est le véritable
maître du royaume, et le roi n’est que son « vicaire », et son « grand-prêtre ». C’est le dieu qui lui
ordonne ce qu’il doit faire, et le souverain doit lui rendre des comptes, comme en témoignent les
rapports de campagnes qui lui sont parfois adressés par des rois. Assur prend une dimension de plus
en plus importante au fur et à mesure que son royaume grandit, jusqu’à devenir une sorte de « divinité
impérialiste ». Sur le modèle de ce qui se passe à Babylone pour Mardouk, le clergé d’Assur fait de lui
le Roi des Dieux.

Les autres divinités importantes

D’autres divinités ont une certaine importance en Assyrie. Le grand dieu traditionnel de Haute-
Mésopotamie est le dieu de l’Orage, Adad pour les Assyriens (mais Addu pour
les Amorrites, Teshub pour les Hourrites et Haddad pour les Araméens). Il occupe une place
importante en Assyrie. Mention doit être aussi faite de la déesse Ishtar, qui dispose de deux grands
lieux de culte en Assyrie, à Ninive et à Arbélès (Erbil).

Spécificités de la religion assyrienne

La religion assyrienne reprend les aspects traditionnels de la religion mésopotamienne. La théologie


assyrienne du pouvoir est issue de cette matrice, et le panthéon de l’Assyrie est le même que celui de
Babylonie, exception faite d’Assur. Le Sud mésopotamien exerce d’ailleurs une forte influence sur
l’Assyrie dans le domaine culturel, et dans la religion. L’Assyrie dispose pourtant de particularités,
outre la présence d’Assur, en particulier dans le domaine du clergé, dont les titres et sans doute les
fonctions varient par rapport à la Babylonie.

Architecture
Urbanisme

Plan simplifié de la ville deNinive au VIIe siècle.

L'urbanisme assyrien est difficile à étudier étant donnée la longue histoire des villes assyriennes, et
par conséquent du fait de la complexité des stratigraphies. Les villes de Kar-Tukulti-Ninurta et Dur-
Sharrukin, construites ex-nihilo, sont exemplaires de l'urbanisme programmé par les souverains
assyriens.

Selon la tradition des villes de haute Mésopotamie, les cités assyriennes sont divisées entre une ville
basse et une ville haute. Le cas le plus exemplaire est Assur, dont le centre ancien est bâti sur un
éperon rocheux, mais c'est aussi le cas de Ninive, dont le centre est sur le tell de Quyundjik (avec un
deuxième tell sur Nebi Yunus) et Kalkhu (Nimrud, et aussi Tell 'Azar comportant l'arsenal). La ville
haute comporte les résidences royales, ou celles du pouvoir en général, ainsi que les principaux
temples de la cité, et elle est défendue par une muraille interne. La ville basse est plus résidentielle,
artisanale et aussi commerçante, avec le kārum, quartier des marchands, le long du fleuve avec un
port, et entourée par l'enceinte extérieure.

Peu de quartiers d'habitation ont été fouillés dans les villes assyriennes. Seule Assur fait figure
d'exception, puisque plusieurs résidences y ont été dégagées. Les maisons suivent le plan traditionnel
des résidences mésopotamiennes : organisation autour d'un espace central, qui ouvre sur plusieurs
salles. Les rues sont souvent étroites et tortueuses, sauf dans les cas de villes construites d'un coup,
où le plan est organisé le long d'artères principales qui sont vaguement perpendiculaires, et aussi
quand on procède à des aménagements urbains et qu'on crée de grandes avenues, comme
lorsque Sennacherib rénove Ninive.

Les palais assyriens


.

Plan du palais nord-ouest deKalkhu

Le plus ancien palais assyrien est le « Vieux Palais » d'Assur, construit à l'époque paléo-assyrienne.
Ce bâtiment se présente alors selon le même plan qu'une résidence normale, seule sa taille confirme
sa fonction de résidence royale.

À l'époque médio-assyrienne, Tukulti-Ninurta Ier fait construire à Assur le « Nouveau Palais », situé
dans l'angle nord-ouest de la citadelle. Il n'a pas pu être fouillé, mais on sait par les textes qu'il s'agit
du précurseur des grands palais royaux de l'époque néo-assyrienne. On y trouve déjà la division entre
espace public (babānu) et espace privé (bītānu), et sans doute aussi les premiers bas-reliefs sculptés
sur des orthostates.

Le premier grand palais royal de l'époque néo-assyrienne est bâti à Kalkhu par Assurnasirpal II. À sa
suite, d'autres souverains vont construire ou restaurer des palais dans la citadelle de cette
ville : Adad-Nerari III,Teglath-Phalasar III, Sargon II et Assarhaddon. Sargon II construit à son tour un
grand palais dans sa capitale, Dur-Sharrukin. Cette construction est vite supplantée par le grand
« Palais Nord-Est » construit par Sennacherib dans la nouvelle capitale assyrienne, Ninive. C'est sans
doute le plus grand palais royal néo-assyrien. Assurbanipal fait à son tour restaurer un palais à l'angle
opposé de la citadelle de Ninive. Un exemple de palais de province a été retrouvé à Til-Barsip, dans la
région du Khabur.

Les palais royaux assyriens suivent tous un même plan. On entre par une porte monumentale qui
dirige vers une première cour autour de laquelle s'organise l'espace public du palais (babānu) :
magasins, ateliers, bureaux de l'administration palatiale. La salle du trône sépare cette zone de
l'espace privé (bītānu), comprenant les appartements royaux et le harem, lui aussi organisé autour
d'un grand espace central. La décoration des palais royaux consistait en de longs bas-reliefs sculptés
sur des orthostates. À Til-Barsip, palais provincial, on leur avait substitué des fresques peintes. D'une
manière générale les sujets avaient un but identique : glorifier la personne du roi.

Art assyrien
Sculpture

Serviteurs portant le trône roulant du roi. Bas-relief du palais bâti par Sargon II à Dur Sharrukin, en Assyrie.

Les Assyriens ont surtout manifesté leur goût pour les bas-reliefs, retrouvés en grande quantité dans
les palais royaux néo-assyriens. Assez peu d'exemples de ronde-bosse nous sont parvenus.

Les bas-reliefs des palais assyriens étaient sculptés sur des orthostates, de grandes pierres placées
contre les murs du bâtiment. Les sujets étaient représentés de profil. On peut observer l'évolution
artistique des sculpteurs assyriens entre le palais d'Assurnasirpal II à Kalkhu et ceux
de Sennacheribet d'Assurbanipal à Ninive, qui constituent le summum de l'art des bas-reliefs
assyriens, impressionnants de réalisme (notamment dans la représentation des mouvements).

Les sujets représentés sur les bas-reliefs sont essentiellement profanes. Les célèbres taureaux-ailés
protégeant les entrées du palais contre les démons, ainsi que quelques représentations de génies et
de scènes cultuelles constituent les rares exemples de sujets proprement religieux. Le reste des bas-
reliefs est tout dédié à la gloire du souverain, et consacre ses actes pacifiques (constructions de
monuments, de jardins, scènes de banquet) et surtout ses victoires militaires. Les scultpeurs ont
représenté le déroulement de nombreuses batailles, rajoutant parfois des inscriptions expliquant ce
qui est représenté (à la manière de bulles de bande-dessinées). Souvent on peut comparer les
représentations de batailles sur les bas-reliefs aux récits qu'on en a fait dans les Annales des
souverains. Ces représentations n'épargnent aucun détail quant au châtiment qu'encourrent les
personnes récalcitrantes à l'autorité assyrienne, et sonne comme un avertissement aux
ambassadeurs étrangers séjournant dans le palais.

Peinture

Les bas-reliefs des palais-assyriens étaient peints, mais cela fait bien longtemps qu'ils ont perdu
toutes leurs couleurs. On a retrouvé quelques exemples de murs peints à Assur ou à Kalkhu. Mais la
plus impressionnante série de peintures assyriennes a été retrouvée dans le palais deTil-Barsip dans
les années 1930. Malheureusement, une grande partie a été dégradée et a disparu, et n'est connue
que par les copies qui en ont été faites à l'époque. Le style et le sujet étaient les mêmes que ceux des
bas-reliefs des grands palais royaux. L'usage de la peinture devait avoir été privilégié car cette
technique était moins coûteuse que la sculpture sur orthostate, jugée superflue pour un simple palais
provincial.

Ivoire

De nombreux objets en ivoire sculptés ont été retrouvés dans les grandes capitales néo-assyriennes,
surtout Kalkhu. Ce sont sans doute parmi les plus belles œuvres d'art retrouvées dans ces sites.
L'ivoire était celui de dents d'hippopotame ou de défenses d'éléphant alors toujours présents dans
leurs contrées.

Les objets en ivoire sculpté présentent pour la plupart des caractéristiques artistiques propres à la
Syrie et à la Phénicie, et non à l'Assyrie, que ce soit par leur style ou par les sujets représentés. Il
s'agit donc de réalisations faites par des artistes venant de ces pays, qui ont peut-être travaillé dans
les ateliers royaux d'Assyrie. La quantité d'objets en ivoire retrouvés en Assyrie même montre qu'ils
étaient très appréciés par l'élite de ce pays.

Les objets en ivoire sont de divers types : boîtes à fard, éléments de mobilier, plaquettes décoratives.

Langues et écriture
Les Assyriens ont utilisé deux langages au cours de leur histoire : d'abord une variante de l'akkadien,
l'assyrien, écrit en cunéiforme, puis l'araméen, introduit à l'époque néo-assyrienne

Şanlıurfa

Şanlıurfa
Urfa, Édesse
Administration

Pays Turquie

Maire Eşref Ahmet Fakıbaba


(2009)

District Şanlıurfa

Province Şanlıurfa ( 63 )

Région Région de l'Anatolie du sud-est


(Güneydoğu Anadolu Bölgesi)

Géographie

Latitude
37° 09′ Nord
Longitude 38° 48′ Est

Démographie

Population 472 238 hab. (2007)

Localisation

Şanlıurfa

Internet

Site de la ville http://www.sanliurfa-bld.gov.tr

Site de la province http://www.sanliurfa.gov.tr

Sources

World Gazetteer

Index Mundi/Turquie
Şanlıurfa (souvent appelée simplement Urfa) est une ville du sud-est de la Turquie. Elle fut d'abord
nommée Urhai (en arménien, ou Orhai, en araméen), puis Édesse (ouÉdessa), puis Urfa et enfin
aujourd'hui Şanlıurfa. Le nom antique d'Édesse est Osroé, qui provient peut-être du nom
du satrape Osroès qui gouverna la région. Selon la légende,Adam et Ève séjournèrent dans la cité,
qui serait la ville natale d'Abraham et qui abriterait la tombe de sa femme Sarah. D'autres textes
désignent la ville comme celle de Rûh, l'une des villes construites après le Déluge.

Histoire
Moyen-Orient antique

Édesse fut la capitale d'un important État dès le IIe millénaire av. J.-C., le Hourri. Vers -1200, après la
chute de l'Empire hittite, la ville fut rattachée à la principauté néo-hittite deKarkemish. Au VIIe siècle av.
J.-C., elle subit l'invasion assyrienne d'Assurbanipal (-669/-626), mais aujourd'hui rien ne permet de
l'identifier avec une des nombreuses cités conquises par l'empereur d'Assyrie.

Périodes hellénistique et romaine

Plus tard, lors de la victoire d'Alexandre le Grand (-336/-323) sur les Perses achéménideset de sa
libéralisation, Urhai est occupée par une population araméenne. En -303,
lesMacédoniens reconstruisent la ville et la rebaptisent Édesse, en souvenir d'une cité de leur pays
(selon l'historien et le géographe grec Appien et Étienne de Byzance). La ville devient alors la capitale
de la province d'Osroène et est peuplée, ainsi que plusieurs autres villes, de vétérans de l'armée.

Vers -132 (ou -136), un chef de tribu, Aryu (ou Ariou, -132/-127 ou -136/-127), s'affranchit
des Séleucides qui gouvernaient la ville et fonda un royaume (ou principauté) indépendant avec
Édesse pour capitale. À part quelques souverains d'origine arménienne ou parthe, la plupart
étaient nabatéens. Ce royaume, qui sera quelque fois appelé principauté des Abgar (11 souverains
porteront ce nom), parviendra à conserver son autonomie pendant près de quatre siècles, malgré les
divers conquérants qui traverseront son histoire.

Selon Pline l'Ancien, à l’époque romaine, les habitants étaient des Arabes et leurs souverains auraient
porté le titre de phylarque (chef d’une phylé) ou toparque (magistrat). Le royaume s'étendait au nord
jusqu'aux Monts Taurus, à l'ouest jusqu'à l'Euphrate, qui le séparait de laCommagène, et à l'est
jusqu'au Tigre. Il comprenait, à part Édesse, des villes importantes comme Carrhes
(Harran), Nisibe (en Mésopotamie), Rhesaena, Saroug, Singara (Sinjar, Irak), Zeugma sur l'Euphrate,
qui était la réunion des villes d'Apamée (rive gauche) et de Séleucie de l'Euphrate (rive droite) et un
passage obligé pour les caravanes.

À l'époque du premier triumvirat, Édesse fut l'alliée des Romains. Le proconsul Crassus, à la tête
d'une armée de 42 000 hommes, franchit l'Euphrate sur les conseils d'Abgar II Bar Abgar et attaqua
la Mésopotamie dans le but de prendre Séleucie du Tigre. Mais il fut trahi par Abgar II qui se rangea
du côté des Parthes. Crassus fut battu à la bataille de Carrhes et dut fuir en Arménie (selon Plutarque,
v.48-125). Ce serait sous Abgar V Ukomo ou Ukkama Bar Ma'Nu, que le christianisme aurait été
prêché pour la première fois à Édesse par Thaddée d'Édesse (ou Jude, cousin de Jésus-Christ). Dans
la réalité, il semble que ce fut sous Abgar IX. Quoi qu'il en soit, Abgar V contribua beaucoup à la
propagation du christianisme parmi ses sujets. Mais un de ses successeurs, son arrière-petit-fils,
reviendra au paganisme.

Plus tard, Abgar VII Bar Ezad fut détrôné par l'empereur romain Trajan, qui garda la ville sous sa
tutelle deux ans avant de la laisser à deux princes étrangers, Yalur et Parthamaspatès. En 123, Ma'Nu
VII Bar Ezad, frère d'Abgar VII, réussit à reprendre le trône. À partir de cette époque, comme
beaucoup de régions sous tutelle romaine, les monnaies furent frappées avec l'effigie du souverain
régnant d'un côté et celle de l'empereur romain de son époque au dos. En 163, Wa'Il Bar Sahru prit
les Parthes comme alliés dans sa lutte contre les Romains.

Christianisation

Vers 204, Abgar IX se convertit au christianisme. À la suite de cette conversion, le christianisme


syriaque se développa autour d'Édesse et de nombreux monastères furent construits, en particulier
celui de la colline, le Torâ-dOurhoï.

En 216, sous le règne d'Abgar X Severus Bar Abgar (IX), l'empereur Romain Caracalla s'empara
définitivement du petit royaume, qui devint uneprovince romaine. Cependant on a trouvé des
monnaies au nom d'un Ma'Nu IX Bar Abgar(X) Severus et d'un Abgar XI Farhat Bar Ma'Nu avec sur
l'autre face la tête de l'empereur romain Gordien III le Pieux, ce qui laisse supposer aux spécialistes
que les Romains laissèrent encore quelque temps des souverains en place.

En 262, le roi des Perses sassanides Chahpuhr Ier occupa brièvement Édesse puis l'abandonna du fait
de l'arrivée du roi de Palmyre Odenath IIvenu défendre la ville. Celui-ci, allié de l'empereur
romain Gallien, avait en charge la défense de ses territoires en Orient.

Bassin Ayn-i Züleyha

À partir de 250, Édesse, où le christianisme avait bien progressé, accueillit les chrétiens chaldéens,
chassés de Perse par les Sassanides. Dans la ville même existaient des sources (auxquelles les
Grecs donnèrent le nom de kallirroé) qui sont encore connues aujourd'hui. Les carpes sacrées
toujours élevées dans le bassin (Ayn-i Züleyha), sont la manifestation de la légende du miracle
d'Abraham. Selon celle-ci, ce serait à cet emplacement que le roi d'Assyrie Nimrod aurait jeté
Abraham dans une fournaise qui se changea aussitôt en eau poissonneuse.
En 605, Édesse devint à nouveau perse puis fut reprise par l'empereur byzantin Héraclius.
Le syriaqueédessénien resta la langue pour la littérature et l'Église, ainsi que celle des grands
écrivains comme par exemple Jacques de Nisibe, saint Éphrem et plus tard Jacques d'Édesse.

Islam et croisades

Citadelle d'Édesse
.

Au VIIe siècle, Édesse tombe aux mains de la dynastie arabo-musulmane sunnite des Omeyyades à
qui elle appartient jusqu'en 1095 (en dehors de quelques années sous le contrôle de Philaretos
Brakhamios), date à laquelle elle est prise par l'Arménien Thoros. La ville passe ensuite
aux croisés qui en font la capitale d'une principauté latine qui subsiste jusqu'en 1144 : le comté
d'Édesse.

Conquise et mise à sac par les troupes de Zengi en 1147, elle passe, durant les siècles qui suivirent,
entre plusieurs mains avant d'être reprise de manière définitive par les Ottomans en 1637. Elle prend
alors son nom d'Urfa.

Époque contemporaine

Prise par la France pendant la Première Guerre mondiale, la ville voit la garnison française massacrée
le 11 avril 1920 par les kémalistes en dépit d'un accord leur accordant la vie sauve.

N’ayant pu supporter l’honneur fait à Antep, devenue Gaziantep (« Antep l’héroïque »), elle obtient
d'être débaptisée à son tour pour célébrer sa libération de l'occupation française.
L’adjectif Şanlı (« glorieux ») est accolé à son nom en 1924.

Elle est aujourd'hui majoritairement peuplée par des Kurdes qui l'appellent Riha.

Géographie
La ville est bâtie dans une grande plaine du sud-est de l'Anatolie et au nord-ouest de
la Mésopotamie qui fut une importante étape sur la route reliant la Mésopotamie à la Méditerranée.

La frontière actuelle avec la Syrie n'est qu'à quelques kilomètres au sud de la ville.

Elle est la préfecture de la province du même nom


Église syriaque orthodoxe
Église syriaque orthodoxe

Autocéphalie/Autonomie
543 (consécration épiscopale de Jacques Baradée)

Siège Damas, Syrie

Primat actuel Patriarche Ignace Zakka Ier Iwas

Territoire primaire Moyen-Orient

Expansion territoriale Amérique, Europe, Australie

Rite syriaque occidental

Langue(s) liturgique(s) syriaque

Calendrier grégorien

Population estimée 5 500 000 (3 500.000 en Inde)

L'Église syriaque orthodoxe est une Église orthodoxe orientale autocéphale. Elle fait partie de
l'ensemble des Églises des trois conciles (ou orthodoxes orientales). Le chef de l'Église porte le titre
de Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, avec résidence à Damas(titulaire actuel : Sa
Sainteté Ignace Zakka Ier Iwas depuis 1980).

Le titre de Patriarche d'Antioche est très disputé et est actuellement porté également par quatre autres
chefs d'Église.

Nom
L'Église syriaque orthodoxe (d'Antioche) est également connue sous d'autres noms :

 Église orthodoxe syriaque


 Église orthodoxe syrienne
 Église syrienne orthodoxe
 Église jacobite
 Église syriaque occidentale
 Église syrienne d'Occident1

Histoire
Les racines de l'Église syriaque orthodoxe sont à rechercher dans les disputes christologiques qui
émaillent l'Antiquité tardive. Lesmonophysites ne reconnaissent qu'une seule nature au Christ, la
nature divine tellement supérieure à la nature humaine qu'elle l'a absorbée. Unconcile
œcuménique est convoqué en 451 à Chalcédoine. Celui-ci tranche: le Christ est à la fois pleinement
homme et pleinement Dieu. Lemonophysisme est condamné. Si cette déclaration satisfait l'Occident,
elle suscite beaucoup d'opposition en Orient. En Syrie, l'opposition auconcile de Chalcédoine est
menée par le patriarche Sévère d'Antioche et l'évêque Philoxène de Mabboug. Au VIe siècle,
l'impératrice Théodorasoutient les Syriaques. Elle fait nommer deux évêques Syriaques dont Jacques
Baradée qui occupe le siège d'Édesse de 542 à 578. Il parcourt l'Asie Mineure et la Syrie
ordonnant prêtres, diacres, évêques et constituant ainsi une hiérarchie parallèle qui donne naissance
à l'Église syriaque orthodoxe ou Église jacobite. Les villes étant fidèles à la théologie officielle de
l'Empire byzantin, l'Église syriaque orthodoxe se développe dans les les campagnes de la Syrie
intérieure et trouve refuge dans les couvents2. C'est n'est qu'au VIIe siècle, avec l'invasion arabe que
cette Église peut se développer.

Ancienne juridiction :

 Maphrianat de l'Orient

Organisation
Siège patriarcal

Le chef de l'Église porte toujours le titre de Patriarche d'Antioche même si le siège patriarcal a été
déplacé à plusieurs reprises :

 à Malatya (Monastère Mor Barsawmo) de 1034 à 1293


 à Mardin (Monastère Mor Hananyo) de 1293 à 1924
 à Homs de 1924 à 1959
 à Damas depuis 1959

Organisation territoriale
Moyen-Orient

 Syrie
 Vicariat patriarcal de Damas
 Archidiocèse d'Alep
 Archidiocèse de la Djézireh et de l'Euphrate
 Archidiocèse de Homs et de Hama

Église de Midyat en Turquie

 Irak
 Archidiocèse de Bagdad et de Bassorah
 Archidiocèse de Dayro d-Mor Mattay
 Archidiocèse de Mossoul

 Terre Sainte
 Vicariat patriarcal de Jérusalem et de Jordanie

 Liban
 Archidiocèse de Beyrouth
 Archidiocèse de Zahlé
 Archidiocèse de la montagne libanaise

 Turquie
 Archidiocèse du Tur Abdin (Midyat)
 Archidiocèse d'Istanbul et d'Ankara
 Archidiocèse de Dayro d-Mor Hananyo et de Mardin
 Diocèse d'Adıyaman et de Harput (Elazığ)

 Égypte
 Vicariat patriarcal d'Égypte

Reste du monde

Église à Lidcombe en Australie

 Europe
 Vicariat patriarcal des Pays-Bas
 Vicariat patriarcal de Belgique et de France
 Vicariat patriarcal d'Allemagne septentrionale (siège à Berlin)
 Vicariat patriarcal d'Allemagne centrale (siège à Gutersloh)
 Vicariat patriarcal d'Allemagne méridionale (siège à Kirchhausen)
 Vicariat patriarcal de Suisse et d'Autriche
 Archidiocèse de Scandinavie
 Vicariat patriarcal de Suède
 Vicariat patriarcal de Grande-Bretagne
 Amérique
 Vicariat patriarcal du Canada
 Vicariat patriarcal de l'Ouest des É.-U.
 Vicariat patriarcal de l'Est des USA
 Vicariat patriarcal d'Argentine
 Vicariat patriarcal du Brésil

 Océanie
 Vicariat patriarcal d'Australie et de Nouvelle-Zélande

L'Église en Inde
L'Église syro-malankare orthodoxe est une juridiction autonome de l'Église syriaque orthodoxe
en Inde sous le nom de Maphrianat-Catholicossat de l'Inde.

Mouvements centrifuges et schismes

 Archidiocèse syriaque orthodoxe d'Europe


 Église syrienne orthodoxe indépendante en Amérique

Relations avec les autres Églises


L'Église est membre du Conseil œcuménique des Églises (depuis 1955) ainsi que du Conseil des
Églises du Moyen-Orient.

Relations avec les autres Églises orthodoxes orientales

Le Patriarche participe chaque année à la Rencontre des Primats des Églises orthodoxes orientales
du Moyen-Orient.

Relations avec les autres Églises de tradition syriaque


Article détaillé : Dialogue entre les Églises de tradition syriaque.

Depuis 1994, l'Église syriaque orthodoxe participe à une série de discussions œcuméniques avec les
autres Églises de tradition syriaque, à l'initiative de la Fondation Pro Oriente, organisme dépendant du
diocèse catholique de Vienne en Autriche. Ces discussions rassemblent des représentants d'Églises
catholiques et séparées, de tradition syriaque occidentale (Église syriaque orthodoxe, Église
catholique syriaque,Église malankare orthodoxe, Église catholique syro-malankare, Église maronite)
et de tradition syriaque orientale (Église apostolique assyrienne de l'Orient, Ancienne Église de
l'Orient, Église catholique chaldéenne, Église catholique syro-malabare).

Relations avec l'Église catholique romaine

 Déclaration commune Pape Paul VI-Patriarche Ignace Jacques III (1971)


 Déclaration commune Pape Jean-Paul II-Patriarche Ignace Zakka Ier Iwas (1984)

Voir aussi
Notes et références

1. ↑ Raymond Le Coz, Histoire de l'Église d'Orient, Cerf, Paris, 1995, p. 60

2. ↑ Françoise Briquel-Chatonnet, tout commence à Edesse, L'histoire n°337, décembre 2008, p 48


Église catholique syriaque
Église syriaque catholique

Fondateur(s) Michel Jarweh

Union à Rome 1662, puis 1783

Primat actuel Ignace Joseph III Younan


depuis le 21 janvier 2009

Siège Beyrouth, Liban

Territoire primaire Proche-Orient

Extension territoriale États-Unis, Canada, France, Suède, Venezuela, Brésil et


Australie

Rite syriaque occidental

Langue(s) syriaque
liturgique(s)

Tradition musicale Les Hymnes de St-Ephrem, et les chants syriaques traditionnels

Calendrier calendrier grégorien

Population estimée 124 000 (2005)

L'Église syriaque catholique ou Église catholique syriaque est une des Églises catholiques
orientales. Le chef de l'Église porte le titre de patriarche d'Antioche et de tout l'Orient des Syriens,
avec résidence à Beyrouth au Liban (titulaire actuel : Ignace Joseph III Younan depuis
le21 janvier 2009, le pape Benoît XVI lui accorde la communion ecclésiastique le 22 janvier 20091).

Le titre de patriarche d'Antioche est très disputé et est actuellement porté également par quatre autres
chefs d'Église.

Histoire
Antioche, « reine de l’Orient »

L’Église syrienne d’Antioche prend son nom de la ville d’Antioche qui, après la conquête romaine,
devint la capitale de la Syrie impériale et fut appelée "Reine de l’Orient". C’est là que s’est formée une
des premières communautés de chrétiens (Actes des Apôtres, 11, 19-26) et que pour la première fois,
les disciples du Christ furent appelés "Chrétiens" (Ac. 11, 26) . Les apôtres Pierre et Paul séjournèrent
dans cette ville cosmopolite, qui offrit aux disciples de Jésus un milieu favorable à leur expansion.

Après la destruction de Jérusalem en l’an 70 après Jésus-Christ, Antioche est restée la seule
métropole de la chrétienté en Orient et a exercé sa juridiction sur la Syrie, la Phénicie, l’Arabie, la
Palestine, la Cilicie, Chypre et la Mésopotamie.

L’Église d’Antioche a eu dès le début un fort esprit missionnaire. On lui doit l’évangélisation de la
Mésopotamie et de l’Empire perse, auquel cette région fut presque totalement annexée à partir de
l’an 363 après Jésus-Christ. Au milieu du IVe siècle, la ville comptait 100 000 fidèles.

L’araméen était alors la langue la plus parlée dans cette région et elle est encore utilisée par les
chrétiens du Nord de l’Irak, spécialement dans la région de Ninive.

Lorsque Constantinople devint la capitale de l’Empire romain, Antioche perdit beaucoup de son
importance. Cependant elle connut une nouvelle splendeur sous la domination arabe
(VIIe – VIIIe siècles). Ses missionnaires se rendirent alors en Asie centrale, en Inde, au Tibet, en Chine,
enMandchourie et à Java.

Les débuts de l’Église syrienne d’Antioche

L’antagonisme séculier entre l’Empire romain et l’Empire perse aboutit à la scission de l’Église
d’Antioche : L’Église syrienne occidentale, c’est-à-dire à l’Ouest de l’Euphrate (Turquie, Syrie, Liban et
Palestine) L’Église syrienne orientale, c’est-à-dire à l’Est de l’Euphrate (Mésopotamie, Perse, Inde).
En 410 après JC, le concile de Séleucie – Ctésiphon reconnut l’autonomie de l’Église syrienne
orientale qui, par la suite, adopta le nestorianisme.

La Syrie fut aussi le champ de bataille de controverses christologiques qui sont à l’origine de la
division religieuse en Orient. En effet, le concile œcuménique de Chalcédoine (451) condamna
le monophysisme (qui ne reconnaissait qu’une seule nature dans le Christ) et proclama la doctrine
officielle de l’Église catholique, à savoir : la présence de deux natures, divine et humaine, en l’unique
Personne du Christ.

La majorité de la population syrienne refusa les décisions conciliaires, en raison probablement de


divergences relevant de la terminologie plus que de la théologie et elle se sépara de l’Église
catholique. Toutefois cette séparation ne fut pas immédiate. Elle ne fut consommée qu’à partir du
second concile de Constantinople, en 553, à la suite duquel le pouvoir impérial byzantin fit pression
sur les monophysites insoumis. C’est alors qu’apparut la figure charismatique du moine syrien
Jacques Baradaï, qui arbora le drapeau du nationalisme religieux. Sacré évêque, en secret, par le
patriarche d’Alexandrie en exil, Jacques se fit l’organisateur de l’Église monophysite, appelée aussi,
en son honneur "Jacobite".

Cependant toute la Syrie ne se rallia pas à la nouvelle Église. La société plus cultivée et hellénisée se
soumit sans problèmes aux décisions du concile de Chalcédoine, ce qui lui valut le nom de "Melchite"
(de melek : roi), c’est-à-dire partisane de l’empereur byzantin. La conquête musulmane de 636 ne fit
que consacrer cette division.

À partir de cette date, l’Église syrienne, soucieuse de conserver son identité, se replia davantage sur
elle-même, se regroupant autour de ses évêques. Aussi l’élan missionnaire de l’Église et le nombre
des fidèles se mit à décroître.

L’Église syrienne catholique

Les catholiques de rite syrien sont, à l’origine, des Jacobites passés à l’union avec Rome, à partir
du XVIIe siècle, tout en conservant leur langue, leur rite et leur propre législation ecclésiastique. Ils
constituent une Église à part, avec sa hiérarchie, sous l’autorité d’un patriarche.

Au cours des siècles passés, diverses tentatives d’union ont été faites, notamment à l’époque des
croisades. Au cours des XIIIe et XIVe siècles, les papes envoyèrent des missionnaires dominicains et
franciscains, en vue de sceller l’union des deux Églises. Les résultats furent limités. Un projet d’union
fut présenté au concile de Lyon en 1245 et une union éphémère fut réalisée en 1444, suite au concile
de Florence de 1439.

Ce n’est qu’au XVIIe siècle que la volonté d’union aboutit à la formation de l’Église Syrienne Catholique.
En effet, vers le milieu du siècle, les missionnaires Capucins et Jésuites réussirent à ramener à Rome
la majorité des Jacobites d’Alep, si bien qu’en 1656 le premier évêque Syrien Catholique de cette
ville, André Akhijan, qui, plus tard, en 1662, sera reconnu par la Sublime Porte des Ottomans, comme
patriarche catholique d’Antioche. Cependant les Syriens orthodoxes pour parer à ce mouvement de
conversions, eurent recours au bras séculier ottoman et, tout au long du XVIIIe siècle, persécutèrent
durement les Syriens catholiques. Les violences exercées contre ces derniers furent telles que leur
petite Église manqua de disparaître et resta, du reste, sans patriarche de 1706 à 1782.

Au cours de cette période, le Métropolite Mikhael Jarweh, archevêque Syrien Orthodoxe d’Alep
(Syrie), se convertit au catholicisme.

En 1782, le Saint Synode de l’Église syrienne orthodoxe l’élit comme patriarche. Peu après son
intronisation, il se déclara catholique. Il se fit reconnaître comme patriarche de tous les Syriens et
demanda à Rome confirmation de sa charge.

En 1783, l'Église Syrienne Catholique a donc été constituée par le retour à la communion avec Rome
d’une partie de l’Église Syrienne Orthodoxe (ex Jacobite).

Entre-temps, les orthodoxes réagirent et élirent un nouveau Patriarche dans leur camp, qui fut aussitôt
confirmé par la Sublime Porte.

Face à ce changement inattendu, le patriarche Jarweh s’enfuit précipitamment à Bagdad et de là


gagna la montagne libanaise où il s’installa en 1801, au nord de Beyrouth, dans le monastère de
Charfet, célèbre pour sa bibliothèque où sont conservés plus de 3 000 manuscrits syriaques et
arabes. Après le patriarche Jarweh, il y eut une série ininterrompue de patriarches catholiques.
En 1830, le gouvernement turc approuva la séparation civile et religieuse entre les deux Églises
sœurs ; mais ce n’est qu’en 1843 que le patriarche Syrien Catholique a été reconnu par le Sultan turc
comme le chef civil de sa communauté.

En 1831, le patriarche Pedro Jarweh transféra sa résidence de Charfet (Liban) à Alep (Syrie).
En 1851, suite à un soulèvement populaire des musulmans de cette ville contre les chrétiens, le siège
patriarcal fut établi à Mardin où vivait une importante communauté syrienne. En 1920, il se fixa de
nouveau à Charfet, où il se trouve actuellement en été et à Beyrouth, en hiver.

Les tribulations de l’Église syrienne d’Antioche [

Les années les plus cruciales furent celles de la première guerre mondiale. En 1915, à Tur Abdin,
environ 200 000 chrétiens furent assaillis par des bandes de Kurdes qui voyaient une alliance possible
entre les chrétiens de cette région et les troupes étrangères qui envahissaient le Proche Orient voisin.
Un tiers d’entre eux périrent massacrés. Les survivants se réfugièrent en Syrie, au Liban et en Irak.
Depuis lors le centre de gravité de l’Église syrienne se déplaça des régions ottomanes de Tur Abdin,
Mardin et Nisibis (Turquie actuelle) aux pays arabes limitrophes. Il resta à Tur Abdin 15 000 fidèles,
pour un total de 100 000 en Turquie.

Le pape de Rome a encouragé à entamer le procès de béatification des martyrs de 1914-1918.


Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient

L’Église Syrienne d’Antioche, comme toutes les Églises orientales, est de structure patriarcale. Son
chef suprême porte le titre de "patriarche d'Antioche, la ville de Dieu et de tout l'Orient". Il est l’héritier
direct et légitime de l’Église apostolique d’Antioche, régie par le premier évêque martyr, saint Ignace.
C’est pourquoi les patriarches font précéder leur nom de celui d’Ignace, en signe de continuité
apostolique.

Extension de l’Église syrienne d’Antioche

Les Syriens Catholiques sont aujourd’hui environ 150.000 dans le monde. Ils vivent principalement
en Irak (42.000), en Syrie (26.000) et 55.000 d’entre eux vivent dans la diaspora.

Organisation
Proche-et-Moyen-Orient

 Archéparchie patriarcal de Beyrouth


 Métropole de Damas
 Métropole de Homs, de Hama et de Nabk
 Archéparchie d'Alep
 Archéparchie d'Hassaké
 Archéparchie de Bagdad et du Koweït
 Archéparchie de Mossoul
 Éparchie du Caire
 Exarchat patriarcal de Bassorah et du Koweït
 Exarchat patriarcal de Jérusalem et de Terre Sainte
 Exarchat patriarcal de Turquie
 Territoire patriarcal du Soudan

Reste du monde

 Éparchie Notre-Dame de la Délivrance de Newak (États-Unis et Canada)


 Exarchat apostolique du Venezuela
 Vicariat patriarcal du Brésil
 Vicariat patriarcal d'Australie et de Nouvelle-Zélande
 Vicariat patriarcal de Suède
 Vicariat patriarcal de France
 Procure patriarcale près le Saint-Siège à Rome

Relations avec les autres Églises


L'Église est membre du Conseil des Églises du Moyen-Orient.

Relations avec les autres Églises de tradition syriaque

Depuis 1994, l'Église catholique syriaque participe à une série de discussions œcuméniques avec les
autres Églises de tradition syriaque, à l'initiative de la Fondation Pro Oriente, organisme dépendant du
diocèse catholique de Vienne en Autriche. Ces discussions rassemblent des représentants d'Églises
catholiques et séparées, de tradition syriaque occidentale (Église syriaque orthodoxe, Église
catholique syriaque,Église malankare orthodoxe, Église catholique syro-malankare, Église maronite)
et de tradition syriaque orientale (Église apostolique assyrienne de l'Orient, Ancienne Église de
l'Orient, Église catholique chaldéenne, Église catholique syro-malabare).

Notes et références

1. ↑ Dépêche Zenit [archive]

[Enrouler]

v·d·m

Les Églises catholiques orientales


Tradition alexandrine /
Église catholique copte · Église catholique éthiopienne
abyssinienne
Tradition syriaque Église catholique syriaque · Église maronite · Église catholique chaldéenne · Église catholique syro-malabare ·Église catholique syro-malanka
Tradition arménienne Église catholique arménienne
Tradition byzantine Égl. gr.-catholique melkite · Égl. gr.-catholique ukrainienne · Égl. gr.-catholique roumaine · Égl. gr.-catholique ruthène ·Égl. catholique
byzantine · Égl. gr.-catholique slovaque · Égl. gr.-catholique tchèque · Égl. gr.-catholique hongroise ·Égl. gr.-catholique bulgare · Égl. gr.-
catholique croate · Égl. gr.-cath. serbo-monténégrine · Égl. gr.-catholique macédonienne ·Égl. gr.-catholique russe · Égl. gr.-catholique
biélorusse · Égl. gr.-catholique albanaise · Égl. gr. catholique italo-albanaise ·Égl. gr.-catholique hellène · Comm. gr.-catholique géorgienne
Voir aussi : Églises des deux conciles - Églises des trois conciles - Églises des sept conciles

Église malankare Mar Thoma


Église malankare
Mar Thoma

Nom local മാര‍ോതാമാ സഭ

Siège Tiruvalla, Inde

Primat actuel Métropolite Joseph Mar Thoma

Territoire primaire Kerala, Inde du Sud

Rite syriaque occidental réformé

Langue(s) liturgique(s) syriaque, malayalam

Population estimée 800 000

L'Église malankare Mar Thoma ou Église malankare Saint Thomas (en malayalam : മാര‍ോതാമാ
സഭ) est une Église de tradition syriaque ou syrienne du Kerala en Inde liée à l'Église anglicane. Elle
fait partie de l'ensemble des Églises orientales de l'Inde desChrétiens de saint Thomas. Le chef de
l'Église porte le titre de Métropolite, avec résidence à Tiruvalla dans le district
de Pathanamthitta au Kerala (titulaire actuel : Sa Grâce le Très Révérent Dr Joseph Mar
Thoma [1] depuis le 2 octobre 2007)

Nom
L'Église malankare Mar Thoma est également connue sous d'autres noms :

 Église Mar Thoma


 Église Marthoma
 Église marthomite
 Église syrienne Mar Thoma du Malabar
 Église jacobite réformée
 Mar Thoma Sabha

Histoire
Comme la plupart des Églises chrétiennes du Kerala, l'Église marthomite fait remonter ses origines à
l'évangélisation par saint Thomas en 52(cette évangélisation est considérée comme possible pour de
nombreux historiens — mais non attestée — selon une seconde tradition, un marchand perse,
Thomas de Cana, débarqua à Muziris avec un évêque, plusieurs prêtres et des chrétiens en 345).
En 450, elle est rattachée à l'Église de Séleucie-Ctésiphon, sous l'autorité du patriarche nestorien
de Babylone. À partir du XIVe siècle, seule l'Église de Séleucie-Ctésiphon (nestorienne) envoyait
encore des évêques au Malabar. Lorsque les Portugais débarquent au Malabar en 1498, ils
entreprirent de ramener ceshérétiques à l'orthodoxie et établirent l'Inquisition dès 1560. Les chrétiens
du Malabar qui acceptent l'autorité des Portugais forment alors l'Église catholique de rite syro-malabar
(rite syrien oriental latinisé) — mais ils n'obtinrent des évêques de leur rite qu'en 1896 sous la
pression du schisme de l'archevêque Mellus.

Pour faire face aux vexations qu'ils subissaient de la part des catholiques (interdiction de dire la
messe en syriaque, mise en prison des prêtres, destruction des livres religieux), les chrétiens fuient
les ports. Ils se réunissent le 3 janvier 1653 au pied de la croix de Coonen à Cochinoù ils jurent de ne
pas rester sous l'obédience des Portugais et des paulistes. Six mois plus tard, l'archidiacre Mar
Thoma, est élu par imposition des mains de douze prêtres et font légitimer cette élection par le
patriarche jacobite d'Antioche. Ainsi se reconstitua l'Église jacobite du Malabar (puttankuttukar,
nouvelle assemblée) qui se détachait de l'Église catholique de rite syro-malabar (palayakuttukar,
ancienne assemblée). Cette Église jacobite connaîtra plusieurs schismes (en 1772 et 1910)
notamment.
L'influence des missions protestantes et la controverse entre deux évêques jacobites, Mar Athanase
Mathew (désireux de se rapprocher du rite anglican) et Mar Dionysos Joseph et le procès, qui s'en
suivit de 1879 à 1889, entraîna un nouveau schisme. Les partisans de Mar Athanase Mathew
fondèrent alors l'Église marthomite (ou Église jacobite réformée). Cette Église mena un prosélytisme
actif en direction des basses castes. Les navikaranakkar (réformateurs) sont de rite syrien occidental
(comme les jacobites) mais se considèrent anglicans. Depuis la fin duXXe siècle, il est question d'unir
l'Église marthomite, la Church of South India (CSI) et la Church of North India (CNI). Actuellement,
ces Églises sont en communion. Une minorité de l'Église marthomite fit scission et créa la Saint
Thomas Evangelical Church of India, en ordonnant deux évêques par imposition conjointe des mains
de dix-huit prêtres.

Organisation

Église malankare Mar Thoma de Maramon


Organisation territoriale

 Diocèse d'Adoor-Malaisie, Singapour et Australie


 Diocèse de Chengannur- Mavelikara
 Diocèse de Kottayam-Kochi
 Diocèse de Chennai-Bangalore-Kunnamkulam-Malabar
 Diocèse de Niranam-Maramon
 Diocèse de Ranny-Nilackel
 Diocèse de Trivandrum-Kollam
 Diocèse de Delhi-Mumbai
 Diocèse d'Amérique du Nord, du Royaume-Uni et d'Europe
L'Église Mar Thoma compte également plusieurs paroisses dans les différents États de la péninsule
Arabique.

Relations avec les autres Églises


L'Église Mar Thoma est membre du Conseil œcuménique des Églises depuis sa création en 1948.

Relations avec les autres Églises orientales de d'Inde

 L'Église entretient des relations très étroites avec l'Église malabare indépendante.

Relations avec l'Église anglicane [modifier]

 L'Église est en intercommunion avec l'Église anglicane

Maaloula
Maaloula
(ar) ‫معلولة‬

Maaloula

Administration

Pays Syrie

Muhafazah (‫)محافظة‬ Rif Dimashq

Géographie

Latitude
33° 50′ 00″ Nord
Longitude 36° 33′ 00″ Est

Altitude 1 380 m

Localisation
Maaloula

Maaloula (en arabe : ‫ معلولة‬Ma'loula, de l'araméen : ‫ܡܥܠܐ‬, ma`lā, 'entrée'), est un village chrétien au
Nord-est de Damas enSyrie, qui présente la particularité d'abriter une population qui parle encore
l'araméen (voir néo-araméen occidental).

La majorité des chrétiens locaux appartient à l'Église grecque-catholique melkite. Le village est
célèbre au Proche-Orient pour la ferveur et la solennité avec lesquelles il célèbre chaque 14
septembre la fête de l'Exaltation de la Croix.

Le village abrite le monastère Mar Thekla, grec-orthodoxe, construit autour de la grotte et du tombeau
de sainte Thèclefêtée le 24 septembre. En haut d'un rocher qui domine le village, se dresse un
antique monastère desservi par un prêtre grec-catholique et dédié à Mar Sarkis et Mar Bacchus
(Saints Sergeet Bacchus), deux saints martyrs fêtés le 7 octobre.

Maaloula est situé dans le Djebel Qalamoun qui fait partie de la chaîne de l'Anti-Liban à 56 km
de Damas.

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