1- de répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet ;
2- de construire une argumentation à partir d’une problématique qu’il devra élaborer ;
3- de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet,
PIB
par tête
en 1990
(en dollars)
Le classement des pays selon leur ouverture est établi à partir de l'indicateur de discrimination commerciale et du
classement du Fraser Institute (Economic Freedom, Area VI)
* Pays considérés comme fermés en 1990 et ouverts en 2000
Source : CEPII
Note 1 : L’échantillon est composé des 11 pays où le coefficient de Gini a le plus augmenté au cours de la période et
des 11 pays où il a le plus diminué
Sources : Lane and Milesi-Ferretti (2006); base de données Povcal; base de données WIDER; calculs des services du
FMI.
De prime abord, une participation plus active aux différents circuits de l'économie mondiale devrait engendrer un nombre d'effets positifs pour les pays les plus pauvres et donc les aider dans leur processus de rattrapage économique. C’est en effet un moyen d'améliorer l'allocation de ressources en les concentrant vers les activités où le pays possède un avantage comparatif, mais aussi d'accroître l'efficacité grâce à l'intensification de la concurrence et enfin de favoriser la diffusion du savoir et de la technologie. (...).
L'expérience des économies dynamiques d'Asie de l'Est a, dans une certaine mesure, validé empiriquement l'hypothèse selon laquelle l'intégration au mouvement de mondialisation aide à réduire les inégalités de richesse et constitue une solution au problème du sous-développement. En effet, leur croissance a été fondée sur une politique volontariste de promotion des exportations. Au-delà de la seule expérience des économies du 'miracle asiatique', les économies les plus étroitement intégrées à l'économie mondiale sont celles qui ont enregistré les performances les plus remarquables et qui sont parvenues à combler une partie de leur retard sur les pays industrialisés.
Plusieurs études économétriques récentes tentent de faire apparaître une relation systématique entre mondialisation et croissance – ainsi qu’entre croissance et réduction de la pauvreté. Le message est clair : ouvrez votre économie, libéralisez-la et elle croîtra ; et, avec cette croissance, viendra une réduction de la pauvreté. Ces recherches entendent au passage faire taire les attaques contre la mondialisation. Sans le dire expressément, elles visent aussi à donner un nouveau souffle à la théorie – aujourd’hui largement discréditée – des effets en cascade, ou de la percolation, selon laquelle une hausse générale de niveau bénéficie à tout un chacun.Cette théorie est tombée en disgrâce pour une raison évidente : elle ne tient pas. La croissance a parfois des retombées positives sur les pauvres – et parfois non.(…)
Les études récentes soulèvent un certain nombre de questions techniques, mais il y a plus révélateur : elles posent la mauvaise question. En effet, la mondialisation et la croissance sont des phénomènes endogènes, qui résultent de politiques spécifiques. Il ne s’agit pas de savoir si la croissance est bonne ou mauvaise, mais de déterminer si certaines politiques – y compris celles qui peuvent conduire à une intégration mondiale plus étroite – peuvent déboucher sur la croissance, et si cette dernière est propre à améliorer le sort des pauvres.
La Chine et plusieurs autres pays d’Asie de l’Est sont restés à l’écart du consensus de Washington. Ils ont tardé à supprimer leurs barrières tarifaires, et la Chine n’a toujours pas complètement libéralisé son compte de capital. Même si elles se sont « mondialisées », les économies d’Asie de l’Est ont utilisé leur politique industrielle et commerciale pour promouvoir les exportations et les transferts mondiaux de technologie, contre l’avis des institutions économiques internationales. Plus important encore, et à la différence, là aussi, du consensus de Washington, leur stratégie de développement est passée explicitement par une action publique en faveur de l’équité. Il en va de même pour le pays qui constitue peut-être la plus belle réussite d’Amérique latine, le Chili, où, durant la période de forte croissance du début des années quatre-vingt-dix, les entrées de capitaux à court terme ont fait l’objet d’une taxation de fait.(…)
Ainsi, ni la théorie ni l’expérience ne viennent confirmer que l’ouverture des marchés aux flux de capitaux spéculatifs à court terme soit bénéfique à la croissance économique. En revanche, la réflexion aussi bien que l’observation montrent amplement que cette ouverture accroît l’instabilité économique et que cette dernière contribue à l’insécurité et à la pauvreté.
Il semble possible d’affirmer que la mondialisation est un facteur favorable au rattrapage des pays du Sud qui savent en tirer parti. Ceci suppose qu’ils disposent d’un Etat fort et légitime, qui maîtrise le processus d’ouverture et l’accompagne de politiques internes adaptées. Faute de quoi, le pays voit se développer une série de cercles vicieux qui l’enferment dans une trappe de pauvreté. Dans ce cas, non seulement la mondialisation n’engendre aucun processus automatique de sortie de cet état de crise, mais contribue sans doute à les y maintenir.