Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
Histoire parlementaire de la Révolution française, ou Journal des assemblées nationales depuis 1789 jusqu'en 1815 : contenant
la narration des événements... précédée d'une introduction sur l'histoire de France jusqu'à la convocation des États-Généraux. 1834.
1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la
BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :
*La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.
*La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits
élaborés ou de fourniture de service.
2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques.
*des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans
l'autorisation préalable du titulaire des droits.
*des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque
municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation.
4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle.
5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur
de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays.
6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non
respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978.
DE LA
RÉVOLtJTtON FRANÇAISE,
oc
rneNotre-Dame-des-Victoires,n"
HISTOIRE PARLEMENTAIRE
DE LA
REVOLUTION
FRANÇAISE,
ou
JOURNALDES ASSEMBLEESNATIONALES,
DEPUIS 1789 JUSQU'EN 18iS
CONTENANT
La Narration des événemens les Débats des Assemblées les Discussions des
de la Société des Jaco-
principales Sociétés populaires, et particulièrement
bins les procès-verbaux de lacommune de Paris; les Séaneesdu Tribunal
le Compte-rendu des principaux procès politiques le
révolutionnaire
Détail des budgets annuels le Tableau du mouvement moral extrait des
journaux de chaque époque, etc. précédée, d'une Introduction sur l'his-
toire de France )ua<pi'a la convocation des Etats-généraux,
,– TOME PREMIER. y
PARIS.
PAULIN,LÏBRAÏRE
PLACE DE Ï,A BOURSE, N" 3(.
MDCCCXXXIV.
Il HISTOIRE PARLEMENTAIRE
DE LA
RÉVÛLUTM]N FRANÇAÏSE.
INTRODUCTION.
LArévolutionfrançaiseest la conséquencedernièreet la
plus
avancéede la civilisationmoderne, et la civilisationmoderneest
sortie tout entièrede l'Évangile.C'est un fait irrécusable,si l'on
consultel'histoire, et particulièrementcelle de notre
pays, en
y étudiant non pas seulementles évënemens, mais aussi les
idéesmotricesdecesévénemens.C'estencoreunfaitincontestable,
si l'on examineet si l'on compareà la doctrinede Jésus, tous les
principesque la révolutioninscrivitsur ses drapeauxet dansses
Codes; ces motsd'égalité et de fraternitéqu'elle mit en tête de
tousses actes, et aveclesquelsellejustifiatoutesses œuvres.
Lorsque,il y a quelquesannées,cette penséefut émisepour la
premièrefois, elle fit scandale;mais depuis elle s'est fait adop-
ter par beaucoup d'esprits, et le jour n'est
pas éloignepeut-
être, où elledeviendrapopulaire. Nousdevonscependantcompte
au public des motifsqui nousont déterminésà
poser, dès le dé-
but de cetteintroduction,et sans
préparationaucune,une opinion
T. 1.
2 HtSTOtRË
ABRÉGÉE
qui est
aui est de nature à choauer
de nature choquerdes
des habitudes
habitudes intellectuelles
mte!!ectue!îes urofon
profon-
démentétablies, et qui sont encorecellesdu plus grandnombre.
En politique, la valeur d'un fait résidetout entière dans sa
raison morale c'estlà qu'il faut tejuger. Eneffet,les circonstan-
ces au milieudesquellesil se produit sont presque toujoursde
telle nature, qu'il lui est impossiblede paraîtrepur de violence,
et, par suite, exemptde reprochesou de calomnies.
Aussi,est-ceun principeadmisdansles usagesles plusordinai-
res de la justice humaine, d'apprécier les actes principalement
par leur cause.
Or, jusqu'à ce jour, commentfut présentéenotre révolution?
Les,uns, c'est-à-direleplusgrand nombre, y montrentun acci-
dent qui produisitun peu de bien et beaucoupde mal, accident
dontoncherchel'originedansquelquespetitsévénemensoccasion-
nels, dansdes embarrasde finance, des maladressesdu pouvoir,
des insolencesde gentilshommes,des scandalesde famille, et,
moinsque celaencore, dansle mécontentementou l'ambitionde
quelquespersonnages.Et cen'est passeulementde nosjours que
dételles erreurs ontétéavancées,soutenueset propagées;cen'est
pas seulementdansnotre siècleque l'ona oséconsidérerun mou-
vementqui a bouleverselemonde, commeun accidentdont il faut
se consoler,en pensantque le crimefut pour les pères, et le bien
pour les enfans les écrivainsmodernesn'ont fait que répéter
une opinionqui eut cours au commencementde la révolution.
Certes, ce n'est pas en se fondantsur de semblablesmotifs,que
l'on peut établirledroit révolutionnaire,ouen imposerle devoir.
Cette misérableexplicationqui supposequ'il n'y a dansles évë-
nemenssociaux autre chose que des hasards et des passions',
cette ignoranceprofondedu but de l'humanité,fut, suivantnous,
la causede tous les malheursqui accompagnèrentla révolutMB,
commeelleest encoreaujourd'huicellede toutesles résistaHces
MSSfRÂN~AJii.
son nëmest le signe
qu'éprouvé partout le juste progrës dont
car, ce fut parce qu'ungrand nombredésacteursâece drameter-
riblé partageaientl'erreur vulgaire, que plusieurs n'y cherchè-
rent qu'une Occasion de fortunepersonnelle,et déshonorèrentde
nobleseffortspar d'affreux scandales.Et maintenant, en 18S5,
c'est parce que tesrois voientdans les tendancesrévolutionnaires
non pas un droit, maistul accident,maisun désordre, qu'au lieu
de fohdërleur pouvoir, et leur fortune sur l'utilité que tes ten-
dancespeuventproduire ils espèrent en comprimer l'essor et
poussentà la cslëre, dej ustesdemandes.
résul-
Quelqueshistoriensont présentéla révolutioncommele
tât des prédicationsdes dix-septièmeetdix-huitièmesiëdes.Mais
dudroit de cesdeux siècles,et c'est ce qu'ils
alorsil faIlàttJ)ist)Ëer
n'ont pas fait. (~uêlsenseignemënsen effet à tirés le pouvoirde
leurs ëcritst C'est qü'il fallait comprimerla pensée, et fërmêF
aux hommeslà sourcedé l'instruction.
1\.T~ __>1_1_7_ _·
Nousn'écrivonspas seulementpournos concitoyens de France;
maisnous rassemblonsles piècesd'un grand enseignementpour
tous les hommes,quelle que soit leur patrie; et, pourqu'eues
soientcomprises,nous nous servonsde la languecommune,la
seule qui soiten Europe; d'une languequi sera entendueaussi
bien du Polonaisque du serf russe, de l'Espagnolque del'Ir-
landais, de l'Italiepapaleque de l'Allemagnecatholique.ou pro-~
testante.
LIVRE PREMIER.
BE L'ETABMSSEMENT DE LA NATÏONAMTE
BtSTOtRE
FRANÇAISE.
CHAPITRE PREMIER.
a<nogénéisatlonde toutesles
a<ï)0~ënëisat!onf]ftfmtfs ifs classesde
riassfs df f)tnvfn!!
citoyensfntr~
entre fit~s
eUes.f)~ ftitt
Ellefut
donc, dansla directiondes sciences,le premierpays d'université,
et dansla directiond'M~M<tfMM,eIle ut le premierpays où il n'y
eut plus de serf ni de nobles.Elle opéra cette dernière révolu-
tion par l'unité monarchique,et par l'unité de capitale. En sorte
que, lorsque la France eut achevél'évolution,qui se terminaen
89, il setrouva qu'elle avait fait de Paris sa commune,la capi-
tale intellectuellede l'Europe, et qu'elle-mêmeétait un corps,
ayant unevillepour tête et pour roi. Ainsi, laFrance, aprèsavoir
été pendant cinq siècles le monarquemilitairede l'Europe, se
trouvaplus tard son monarqueintellectuel.
Telles sont les généralités de l'histoire de France que nous
nousproposons,nonde développer, car l'espace nous manque,
maisde prouverpar l'esquissehistoriquequi va suivre. Il en ré-
sultera, commeconclusionévidente,que la révolutionfrançaise
estla En d'une période de notre œuvretemporelleet chrétienne,
et en même temps, commetoute chose humaine, le commence-*
mentd'une autre.
Nousavonsétëobligës, pour achevercette esquisse,de consulter
particulièrementles écrits originauxet lescommentaireshistori-
quesauxquelsils ont donnélieu. Le lecteurne s'étonneradoncpas
d'y rencontrerdeschosesquiluiserontpeut-êtreencoreinconnues.
Presque toutes les histoiresde France ont été écritesd'un point
de vue autre quecelui oitnousnous sommesplacés.Nousétions
obligésde nous appliquerparticulièrementaux faitsqu'elles ont
négligés.Nous avons donc été forcés de recourir aux sources.
Afindene point alongernotre narrationpardes annotationssans
Sn.nû~s citerons les ouvragesque nous avons principalement
coBSuItésc'est la Collectiondes Bénédictinsde Saint-Maur;le
Codede Théodose;les Cap~M~M'es desroisde ft'C[Kce;aCo~ec"
ttOM. des Ordonnancesdes rois de la troisièmerace; les Ori-
gines, par le comtedu Buat; l'Ntsfo~eo'ttt~Kede fe/aMt~enteMt
de la monarchiefrançaise, par l'abbé Dubos;I'~a< de la.CaM~e
ait czm~KMme siècle;le Tra:~ de la policede Delamare;les 7M~
<Mfesde Littletop l'L~c de; par Brussel le J!feMM~<'pour
DESG.UJMS
tHSTOÏREDES
HISTOIRE DANSm
G.UJMS DANS GîNQUtEME
m GîNQU~ME StECLE. H
St&CLE. H
CHAPITRE IL
conservaientquetque
'tcfUe chose
chose de l'mcrédulitë)-tQ~~nno
df* rinfrRrhttitp ,1~ t.
payenne, ou de la
faussesciencedes'gnostiques,et ~ux-Ià étaient très-nombreux.
Aussi,on peut dire que dès ce momentle monderomainfut
par-
tagé par deuxdoctrines:la Catholiqueet l'Arienne.Dansla pre-
mière se trouvaient tous les hommes faisaient l'oeuvre
qui nou-
velle dansla secondeétaient ceux qui tenaient aux chosesan-
ciennes, et qui préféraientleurs intérêts propres à ceuxde l'hu-
manité.La plupart des Ariensétaientdes hommesdes hautesclas-
sës, soit parcequ'ils se sentaientmenacésdans leurs habitudes
et dansleursIntérêts, soitparcequ'ils
purent s'instruiredes subti~
lités del'Ariahismepar la lecture car la puissance
impérialene
pouvaitfaireplus contrecettehérésie,qued'en défendre!a prédi-
cation,publique.Au contraire le peuple resta catholique, c'est
un fait dont l'histoirede
ce tempsoffre de fréquentes preuves.
Toujourson trouveles Ariensparmi les puissanset lesriches, et
les Catholiquesparmiles pauvres.
D'ailleurs, diverses circonstancesfavorisèrentles propres de
!a?grandehérésie. AprèsConstantin,il y eut un empereurArien,
commeaprès Constance i! y eut un Julien l'apostat. 1/Arianisme
était un quasi-christianisme,une sorte de
prétendue doctrine
gouvernementale,qui se prêtait à tous les rôles c'était le
refuge
de tous les incrédules.I! était donctolérant
pour toutesles héré-
sieset tous les paganismes,intolérantavecla seule
croyanceca-
tholique.En effet, au quatrièmesiède et au commencementdu
cinquième l'histoire nous-lemontre mêlé, uni, tantôt au pa-
ganisme, tantôt au manichéisme,dans les mêmesintrigues et
dansle mêmebut: aussi, les
Catholiquesde cette époquedurent
appelerArienstous ceuxqui Ërent œuvred'égoïsme.
Ce n'est pas ici le lieu de racontercommentil contribua
à dé-
truire l'EmpireRomain.Ilestfaciledetomprendrecependant, que,
lorsque, dans un même pays, deuxcroyanceshostiles partagent
la population, l'ambitiondes hommesincrédules
spéculera"sur
les doctrines,a6n de s'enfaire un instrumentde fortune. C'est, en
effet, ce quiarriva, dans les luttesauxquellesdonnaientlieu les
succcessions,toujourssi douteuseset si embarrassées,au tronc
H!STO!RE MES~GAULES
d'ailleurspour les hommes
impérial.Le Catholicismen'était pas
ces dë
de peu de foi, une doctrinefa~e et commode.Dans temps
bien que pour
ferveur;elle était exigeantepour les grands, aussi
les simplesparticuliers.Quine connaîtla pénitencequ'elle imposa
au plus puissantdes Empereursaprès Constantin, à Théodose-
les suitesordi-
le-Grand, pourune colère de prince qui avait eu
aussi
naires à cette époque?L'Arianismeétait moinsrigoureux
convenait-ilà tousceux qui ne cherchaientdans la possessiondu
Par la mêmeraison, ce
pouvoir,qu'unejouissancepersonnelle.
furent les Ariensqui pactisèrentles premiersavecles Barbares.
La meilleurepreuveque nouspuissionsenoffrir; c'est que parmi
ces derniers,lorsdès invasions,il y avaitaumoinsautantd'Ariens
rencontretoujoursquel-
que de payens, et qu'aumilieud'eux, on
loisdeban-
quesnomsd'ÉvéquesAriens.II est vrai, aussi, queles
nissementqui,à diverstemps,furentprononcées contreles profes-
seurselles magistratsde cettedoctrine,jetèrentparmilespeupla-
des barbaresun grand nombredecesennemisde la foicatholique;
leur furent en-
ajoutonsque les premiers apôtres chrétiens qui
étaient des prêtres
voyés sous le règne de l'empereur Valons,
ariens.
Il y avaitalorsplusieurssiècles queles extrémitésde l'Empire
Romainétaientpresséespardesflotsdepeuplesbarbares,avidesd'y
tous les Empereurs, depuis
pénétrer. L'illustrationmilitairede
sur ces limites
Tibère, avait été fondéepar des succèsremportés
trois
toujours menacées.Sauf quelquesguerres civiles, depuis
les
cents ans il n'y avait eu que des guerres défensivessur
des
frontières. Le premier effet des disputes de Religion, ou
en le prétexte, fut d'affaiblirces lignes
intrigues qui prenaient
de ces points,
défensives, en détournantles armées de la garde
Ensuite, on pactisa
pour les employerà des guerresintérieures.
avecles Barbares. Ennn, il arriva dans le cinquièmesiècle,que
les ambitionsrivales,et les empereurseux-mêmes ne combatti-
rent plus, ainsi qu'autrefois, avecces arméesqui, bien que com-
en de soldatsétrangers, étaient Romainesce'
posées grande partie
le commandement ils
pendant par la discipline, les armes et
à cesbandesno-
soudoyèrentdes nationsbarbares, et Hvrèrent
MANS LE CtNQMÈME StÈCLEJ. 4§
(<)Jomandès,~ere&Ge<;CM.
BANS M CtNQCt&ME S!ÈCLE.
en Italie; ils prennent Rome,
appelles Vandalesd'Afrique
et ta pillent; ils livrent Maxime au peuple, qui le met à mort.
aux
Alors les provinces des Gaules restées romaines, unies
leur préfet du prétoire. Celui-ciab-
YIsigoths, é lisent Empereur
succèdeà Ravenne. Ce fut lui qui
dique bientôt Majorienlui
la
nomma~Egidius,de lafamillelyonnaisedé Syagria, maître de
milicedans les Gaules.Ce nom est le dernier chaînonpar lequel
de
les evénemensde notre patrie-serattachentencoreà l'histoire
l'empire d'Occident.Le préfet du prétoirevécut pluslong-temps
maître l'avaitnommé:celui-cipérit assassinéen 461.
quele qui
est
Nous avonshâte d'abandonnercette histoire, où tout trouble,
désordre, accident; où nul fait n'est intelligible, parce qu'il
émaned'unesourcetoujourssecrète,la personnalitéet l'égoisme,
siècles,
Qu'onjuge par le dégoût qui nous saisitaprès quatorze
la des
au spectaclede ceshorreurs, quelledevaitêtre répugnance
Gaulespour le pouvoirimpérial!
C'est sousl'administrationd'~gidius que l'on vit paraître les
commencemens de ce but d'activité, qui, trente ans plus tard,
réunit toutle norddes Gaulessous un seulnom, celuidéterre des
ce de la mi.
Français. Doit-onl'attribuer à l'habiletéde maître
lice, ouàl'effet descirconstances?Il importepeu.Lorsqu'iIpritIe
aux Romainsétaient bien
gouvernement, les provincesMêles
réduites. Leur domaineétait une longuebande de territoire qui
et ve-
allaitdes Alpes aux Bouchesrdu-Rhône,suivaitcefleuve,
en corn.
nait, en traversantiaChampagne,s'élargiret se terminer
Le était
prenant unepartie des deuxBelgiques. pointleplusétroit
un d'un côtépar
placésurlesrivesduRhône c'était isthmepressé
les Bourguignons,de l'autre parles Yisigoths.Les Bourguignons
de la Suisse, le Doub~,la
occupaientdéjà l'Alsace, une partie
Haute-Saône,et Lyon. LesGothsétaientarrivéssur la
au con-
Loire, et faisaienteffortpour traverserle Rhône.Le Nord,
traire, était tranquille. Chilpéricavait succédé à Merovéedans
Tournai les RipuaiMSétaientpaisiblesdansleurs cantonnemens.
En conséquence,~Egidius,que nos chroniquesappellentGiMon,
&etransportadans le Kordet vintsolliciterl'alMapcedes Armori-
24 HISTOIRE BES GAULES.
1 1
ques. Il mit sansdoute en avantFmtérêtreligieux,et se St aider
des Ëvêques.En effet, on vit
cette confédérationqui, jusqu'àce
jour, n'avaitprif les armes quepour défendresesfoyers,fournir
dessoldatspourallercombattreauloin.C'est~queles
Bourguignons
et lesVisigoths,contrelesquelson leurdema'ndaitsecours, étaient
dés Ariens. Ces derniersétaientparticulièrementdétestés, parce
qu'on les accusaitde plusieurspersécutionssanglantesexercées
contreles Catholiques./Egidiusn'eut pas seulementlesecoursdes
Bagaudes il fut éluroi par les Francsde Tournaiqui chassèrent
Chitpéric.Alors, /EgidiusaIIacombattreles Goths à Arles, en
Auvergne, sur les bords de la Loire. Ce généra!, au reste,
s'occupa de conserver des provinces, moins pour la cour
de Ravenneque pour la foi catholique, dont il était lui-même
profondémentimbu.On nele voitpas même,depuis sonélection,
entretenir le moindrerapport avecles Empereurs. Un fait sem-
Nait devoirdérangerla bonneharmoniequ'il avaitréussià intro-
duiredansle Nord, ce fut le rappel de Chi!péricpar lesFrancs.
Il est probable que nos chroniqueursont rapporté inexacte-
ment les causesde ce retour, ou que nousles avons mal in-
terprétés. En effet, on voitChilpéricà la tête d'un corpsde trou-
pes dansune arméeque commandait~Egidius;bien plus, on dit
qu'iis régnèrent ensemble.Chilpéricreçoit un titre dans l'admi-
nistrationde la milice;enfinil resteallié des Armoriques.
~Egidiusfut tué dansun combat'aubord de la Loire. Après sa
mort, son fils Syagrius lui succédadans le gouvernementdont
Soissonsétait le centre; un comte Paulus' resta commandant
des troupes qu'on voulaitbien encore nommer romaines; la
confédération continua d'ailleurs à être très-unie. Ainsi, les
chroniquesnous montrent Chilpéricallié avecle comteFaut. Le
cheffran:;fut surtout occupécontreles Ripuaires, qui- habitaient
entre Rhin, Meuseet Moselle.Dès ce moment]les rapports
d'obéissance furent rompus avec les Italiens. En effet, la
cour impérialeaccordale titre de chef de la miliceà l'aînédes
rois des Bourguignons.Ceux-cien prontèrentpour s'emparerde
Lyon et de Vienne; les Visigothss'emparèrentd'Arles et du
LE C!)tÛU)ÈME
DANS SrECLE. 25
pied des Alpes, et de la, bientôti!s s'élancèrenten Italie pour y
fonder un empire ainsi le Nord fut séparé de l'Italie par des
royaumesariens.
Les chosesétaienten cet état, lorsqueClovissuccédaen 4~1
à Chilpéric.Ceroi chassaSyagrius,et s'empara de Soissons.Il
soumitles Francsdu pays de Tongres ou de Thuringe maisil
fut arrêté par les Bagaudes.Il assiégeaà diversesreprisesParis,
pendantdix ans, dit-on.C'est dans ces luttes que Genevièvede
Nanterrese sanctifiaparsondévouementreligieuxà la chosepu-
Ntque. Cette vierge, depuis long-tempsconsacréeau Seigneur,
était déjà aimée et respectéepour les servicesde même genre
rendus au tempsde la guerre contreAttila. Son exempleet ses
prédicationsdonnèrentauxParisiensle couragede résister à des
attaquesmoinsredoutablesen elles-mêmes,que par les ravages
qu'ellesoccasionnaient.Clovissentit alors la nécessitéde lier ses
intérêtsà ceuxdu Catholicisme.C'est sansdoutedans'ce butqu'il
.Si enleverlajeune Clotilde,laquelle,bienquede Bourgogne,prati-
quaitcependantla vraiefoi, et qu'il s'unit à elleen mariage. D'un
autrecôté, lesÉvoquesfaisaientleurs efforts pouramenerClovisà
se convertir.Ce fut un Romain,c'est-à-direun chrétien, qui lui
conseillason mariage; et ce fut un saint prêtre qui détermina
Glotildeà donnersa foi à un payen dansl'espérancede le chan-
ger. Enfin, en 496, le roi francse fit baptiserà Reims avectrois
mille deses fidèles.
Cet acte, depuis long-tempscommandépar les circonstances,
ne fut sansdouteautant ajournéque par la volontédes Évêques.
Ils exigeaientqu'il fûtautrechose qu'une vainecérémonie, et ils
refusèrent en conséquencede l'accorder à d'autres sentimens,
qu'à ceuxd'une foiréelleet éprouvée.L'Église,ettout le monde
alors, croyait aux sacremens,et c'eût été un sacrilégequede les
prodiguer à des intérêts seulementtemporels. En effet, il est
inexactde dire que Clovisne tarda tant que dans la craintede
mécontenterses Francs. Depuislong-tempsbeaucoupde Francs
s'étaientfaits chrétiens on trouvemême cette époqueun saint
de cette race. Ils étaienthabituésau respect pour les prêtres et
26 HISTOIRE DES GAULES DANS LE EtNQNÈME SIÈCLE.
AU CINQUIÈME SIÈCLE.
T. r.
S
34 DE L'ÉTAT SOCIAL DES GAULES ET DE LA FRANCE
CHAPITRE PREMIER.
car ~'in'a~n,
!·9n
l'inférieurne a~
prêtait !e sermentque dans la supposition
celuienverslequelil se li~t, était lié que
lui-mêmeà un supérieur,
et celaqu'il s'agît d'un centenier, d'un
comte,d'un duc ou d'un
roi. Or, dansl'armée, quel était ie
supérieur t c'étaitle Roi. Nul
subordonnéne pouvait donc s'élever contre lui. Le
rol~n'avait
qu'un supérieur, c'était l'Église. Te!était le terme de cette hié-
rarchie toute morale. Le roi.donc, rie pouvaitquitter la cou-
ronne que par sa volonté, où par de l'assembléedes
le jugement
<*
Evoques.
La sociétécivileétaitsi
complètementséparéede !a société mi-
litaire, qu'el!ene lui prétait point de serment. Elle ne lui était
unie quepar la communautéde croyanceet par le devoirdu tri-
but. D'ailleurs l'arméeimitaitleshabitans
desvilles danstout ce
qui étaitreligieux, danstout ce qui était sacrement, danste
bap-
tême le mariage,etc.; ce qu'ellepossédaithors des bénéfices
notaires était soumisà !a.!oi civile de
l'héritage et de l'im-
pôt, etc. Les citésne commencèrentà être ramenéessousla do-
minationroyaleque sous la deuxièmerace. Sous la
première,
on trouve, au contraire,de très-nombreuses
preuvesdeleur indé~
pendance.Ainsi,Paris a été plusieursfoisle théâtred'événemens
qui montrentque le commandementmilitairede la cité n'était
pas en la possessiondu Roi, mais dans eeUedeseshabitans;on
vitdes citésse fairela guerre, etc.
La foi, qui servaitde sanctionet delientous les
devoirs,était
d'ailleursuniverselleet toute puissante, plus
développée.peut-
.etre chezles grands que chezles petits. Et ce n'était point seu-
lementune grossière superstition elle était éclairéeet
~conde.
Nousdëvonsjugerdes motifsqui
portèrent les Roisde nos pre-
mières races, et,les seigneursmilitaireset civils, à créer tant de
Couvenset d'Egides,par ceuxqui leur dictèrent
plusieursactes
ou l'humanité était seule intéressée. Ainsi,
parce queplusieurs
fois ils sacrinèrentà Dieu leurs revenus,
en supprimantlesjm-
pots quipesaientsurle pauvre, ou en affranchissantdesesclaves,
nous devonsdire qu'ils fondèrentdes
Couvenspour ouvrir des
asilesà !a science, et des
Églises pour cons'jtucr des centres
SOUS LES DEtJX PRE~tËRKS RACES. 41
CHAPITRE DEUXIÈME.
tempspendantlequelcelui-ciguerroyait,pour remettreFAuver-
gne sousson commandement.Nousdironsquelquesmotsde cette
expédition,pâtée que, suivantnous, ellea été présentéesousun
jour faux, par les écrivainsmodernes.Ils ont eu le tort, Ici,
comme dans plusieurs àutrescirconstances, de ne consulter
qu'une seuledes chroniquesdu temps.
Thierry, dit-on,ne voulantpas aller en Bourgogne, et pressë
par les siens,qui regrettaientcette occasionde fortune,leur dit
Je vais vousconduiredansun pays où vous trouvereztout ce
que votre cupiditépeut désirer: » etil les conduisiten Auvergne,
et toutela contréefut ravagée.Tel est te fait qu'on a rapporte,
et qui peut servir à prouver que chacundes filsdu prince était
roi d'un royaumedifférent,et non commandantd'un corpsd'ar-
mée dans un même royaume.Voici/maintenant, tes faits qui
ont été négligés.Thierry avait délivréce pays de !a domination
des Visigoths.Dans certainslieux il avait établi des feudataires
pour le garder; dans d'autres il avaitreçu le sermentde ceux
qu'il avaitvaincus,Mecque plusieursfussentsouillésde !à lèpre
Arienne.En effet, quelquesannéesplus tard il,fallutfaire une
nouvelleguerre dans ce pays pour y éteindrel'Arianismequi
avait reprisles armes. Or tousces hommesmanquèrentà leurs
sermens, en sed.onnantàGhudebert. Les sénateursde la cité
d'Auvergne faillirent aussi leur foi Ils profitèrentde leur-in-
dépendancepour changerde maître. Thierry les punit cruelle-
ment, et il employale moyenbarbare usité dansces temps de
guerre, pour assurer la fidélitéde la province il en changeales
seigneurset les gardiens. Quelquesviolencesfurent commises
contreles églises;maisil y a des preuvesque leurs auteurs fu-
rent sévèrementpunis (I). –
On trouveà cetteépoqueplusieursactesd'une égaleviolence,
qui exprimentla jalousieque les frères avaientles uns pour îes
autres, et le désirque chacund'eux avait d'être seul roi. Mais
aussion en trouveplusieursoù se marqueune hauteet commune
(t)voyezDeM//wcK/~
S. 7K//fMf.
Mccf. desBëtiëdiet.
t. n, pag.466.
LA PREMt&RE
SOUS a,ez
aama RACE.
r,U.£lJU-,II:'a.t.a:t.n.a: 49
duitspar Rainfroy,leurmaire,ilsallèrentattaquersesfilsjusqu'en
Austrasie,et les assiéger dans Cologne. C'est à prix d'argent
quecetteviiïefutsauvée.
Il semblaitque la Providenceeût décidéquela Francepasse-
rait sousle gouvernementdes Pepins, et voulûtleur épargnerle
désavantaged'une guerre illégale et sans droit. La séparation
était à peinecommencéelorsquemourut Dagobert,dont le nom
servit de titre à Rainfroy..Le droit des deux mairesà élirele
roi était alorsle même.En effet, le duc d'Austrasie, Charles
Martel, et le duc de Neustrie, élurentchacun le leur,' et com-
battirent au mêmetitre. On sait que, danscette lutte, Charles
l'emporta; il chassaRainfroyde Neustrie.Son roi étant venu à
mourir, il retira de l'AquitaineChilpéric,i'étude Rainfroy, le
fit reconnaîtrepar lui, et assit, en 719, sur le trône, comme
maîtrede toute !a France,cet obscurrejetonde laracede Clovis.
Ainsiles Françaisse trouvèrentavoirà leur tête un duc élu en
Austrasie,et un roi proclaméen Neustrie.
Au milieudes désordres de cette guerre civile, la-Francefut
appelée à combattreau Nord et au Sud; au Nord, contre les
Saxons, qui venaientde conquérir la Thuringe; et au Midi',
contreles Sarrasins, qui s'étaient établisau pied des Pyrénées,
avaientpris Narbonne, Carcassonne, Nîmes, et s'épanchaient
dans l'Aquitaine.Charles, à la têtedes Austrasiens,courutcom-
battre sur !e Rhin,et Eudes, duc des Aquitains,joignantà ses
troupestoutescellesqui accoururentde Neustrie,marcha,en725,
contrelesSarrasins.
Leur arméefut anéantie, et tout ce qu'ils avaient conquisfut
recouvré avec une vitesse et un massacred'hommesdifficileà
croire. Ce fut le premier revers que les Musulmanseussent
éprouvé, et la premièrefois qu'ils reculèrent dans cette car-
rière de victoiresqu'ilspoursuivaientdepuisle fondde l'Arabie.
Aprèsces victoires, la guerre civile et les intriguespour la
possessiondu pouvoir recommencèrent,mais avec moins de
violence.Charles Martel était reconnu dans presque toute la
France;.ï! restait cependant, encore, Rainfroy,en possession
sous LAPREMIÈRE
RACE. S7
.· _1-
mande aux Evêquesd appeler eux tout ce qu'ils connajssent
d'honnêteet de respectabledans te clergé, les seigneurs,les ju-
ges, afinque la bonneparolesoit répétéedanstoutesleschaires
que si les méchansne se corrigentpas, il les inviteà veillerà ce
qu'ils soient punis, soit canoniquëment, soit légalement.–La
quatrièmepièce est un pacte entre Childebert et Clotaire, qui
contientdiversesdispositionspénales contre lescrimesparticu-
liers. – La cinquièmepièceest un décret de Childebert,relatif
encoreà des crimes particuliers. Ici les peines sontinversesde
cellescontenuesdansla loisatique le Salique, ~!C!M..est taxéà
une amende plus considérableque le Romain. – La sixième
pièceest un décret du roi ClotaireIL Celui-ci, en.tre plusieurs
le
dispositions,cpnfirmele droit d'asylèaux Églises seulement
serf qui s'y retirerait serarenduou racheté.-La septièmepièce
est un édit du. même Clotaire, porté dans le concilede Paris
en 675. On peut y remarquer les dispositionssuivantes dans
les affairesoù un ecclésiastiqueest intéresse, le tribunaldoit être
ne
composédu juge publicet d'unélu de l'église nulaffranchi
del'E-
peut être attaqué sur sondroit à la libertéqu'en présence
contre
véque tous les impôts,census, injustementajoutés, et
–
lesquelsle peuple réclame, sont supprimés, etc. La huitième
pièceest un rescrit du roi Sigebert, dans lequelil se plaintque
l'Églisetiennedessynodes,sans qu'il ensoitInstruit.Il ne prétend
nullementattenterà la libertédes Ëvêques;maisil ordonnequ'on
luifasse connaîtrele lieu et le but des synodes,futurs,annqu'it
saches'ils ont lieu dans l'intérêt de l'Église oupourl'utilité de
son règne.
On voitparces exemplesque l'époquequenousvenbnsdepar-
courirne fut pas moinsoccupéede l'éducationdu peupleque de
l'extensionde l'Empire. Les décretset les édits dece genre du-
l'on s'occupait
rent être fort nombreux, car les assembléesoù
nécessairementde questionsde législationfurent extrêmement
citésen
fréquentes,Il y a près dé cinquanteconcilesou synodes
France sousla première race, sans compterles plaidsgénéraux
et particuliers.
60
V"~ HISTOIRE
~iOlUJtm.. jL)JtB
DES FRANÇAIS
tHAi~~AtS
r
CHAPITRE TROISIEME.
.1_L_I'l_£~
canons. Il y avait encore deux classesde serfs: les colonster-
miers ou ouvriersde l'Église,du roi, ou des autres domaines; et
les serfs de corps. Ceux-ciavaientdéjà acquis quelqueaméliora-
tiondansleurcondition.Carcen'étaitdéjàplus pourpersonneune
mésalliance,quele mariageavecun individude conditionservile.
L'ordre fut maintenudanscette vastemachinepar la régularité
desplaidsde tousles degrés.L'Empereurtenaitannuellementune
assembléegénérale,oùdevaientserendretouslesgrandsofficiers,
lesrois, lesducs,les comtes,lesprincipauxévêques,et sesmissido-
minici;en langueecclésiastique, c'était unvraiConcile.Danstoutes
lesdivisionsdu territoire, et sur tous les degrésde la hiérarchie
sociale,les mêmesplaids devaientse répéter, et là on publiaitles
décisionsprises dansl'assembléegénérale. On appelaitsynodes
les assemblées provincialesdu Clergé. Chaquedéputé de l'Empe"
reur, en d autres termes, chaque missusdomMMCMs se rendait
annuellementde l'assembléegénérale dans la divisionde terri-
toire soumiseà sa souverainejuridiction il y faisaitexécuterses
ordres, qu'on appelaitcapitulairesparce qu'ilsreprésentaientl'u-
nité nationale, et il revenaitensuiterapporter des extrémitésau
centre, les besoins.,les exigencesdu peuple. Il faut dire que ces
envoyésétaientle plus souventdes ecclésiastiques,et que lors-
qu'une missionétait confiéeà un laïc, onlui adjoignaittoujours
un hommed'Église.
Les hatitansdes citésne pouvaient,être jugés que par leurs
pairs, les échevins;ceux des villes, par lesjugespréposéspar le
roi ceux des bourgs militairespar leurs centeniers,leurs com-
tes les comtes,les ducs,ne pouvaientl'êtreque dans le plaid im-
périal, c'est-à-direpar leurs pairs.
Telétait,enabrëgé,danslespremièresannéesdu règnedeLouis-
le-Débonnaire,l'étatde l'Empirefrançais,Il nouseût été facilede
nous étendre davantage,et, certainement,en ajoutantdes détails
à cet exposé, nous l'eussionsrendu plus intéressant.Maisnous
noussommesrenfermésdansdeslimitesdéterminées.Nousavons
hâte d'arriver à l'histoirequi est le but spécial de cet ouvrage.
~ous devonscependantdire encorequelquesmots sur le carac"
HiSTOMt.DESFRANÇ.4JS
tère généra! de toute cette :égis!ation.
Autrement, nous ne laisse-
rions à nos lecteurs qu'une idée
incomplète de l'oeuvre du pou-
voir à cette époque. Ces
Capitulaires-nombreux, dont la collec-
tion forme plus d'un volume in-folio de notre
temps, et nous n'en
possédons pas la collection complète, ces capituhires sont, dans
la plus grande partie de leurs
dispositions, relatif à la police des
mœurs. Ii est évident que leurs auteurs travaillaient avec
pleine
conscience de leur œuvre, à l'éducation et à la moralisation des
masses. Il est évident que le pouvoir était alors en avant de la
société. Aussi le plus grand nom des
temps modernes parmi les
rois est, à juste titre, celui de Charlemagne.
IH. Pour rentrer de suite dans la narration des
événemens,
interrompue par cette longue et nécessaire déviation, ilnous suffit
de rappeler la charte dela divisionde
l'empire entre-Lothaire, Louis
et Pépin, que nous avons citée. C'est à la violation de cette charte
qu'ilfaut rapporter la décadence de l'Empire. Ce fut Louis-ie-Dë-
bonnaire lui-même qui rompit un pacte
qu'ilavaitjuré etfait jurer
à tous, à la face des autels, et avec toutes les circonstances
qui,
à cette époque, rendaient un contrat inviolable et
irrévocable.
Louis voulut mener les affaires de
l'Empire commeune affaire de
famille; il voulut régler des choses d'intérêt généra! avec les ·
idées qu'un bourgeois porte dansi'admmistratioudeson intérieur.
Un nouveau mariage lui donna un nouveau fils,
Charles, qu'il aima
comme les vieillards aimentJeur dernier enfant. Alors ii Htun nou-
veau partage de l'Empire, afin de lui donner un domaine. Toutes
les consciencesfurent révoltées de cet oubli des sermens et des de-
voirs. Ce fut un scandale inouï
pour les ecclésiastiques, tes offi-
ciers et pour tout le peuple qui était admis à
prêter serment. En
outre, on disait, et cela était vrai, que ce faible vieillard était con-
duit par sa jeune femme et par un favori. On
ajoutait qu'il était
indignement trompé par l'un et par l'autre, et que le dernier
prétendait jouer de nouveau le rôle des anciens,maires du palais.
L'Eglise fit dés représentations les fils y ajoutèrenties-teurs qu'ils
apportèrent à la tête d'une armée ou p/a~de toutte peupte.Le pape
GrëgoireIV lui-mêmeintervint il accourutde RomeenFrance. Ce
SOUS LA RACE CEi'EPIX, 75
t–––t- T~r~~it~
la France, et elle de
craignait le perdre. Et ne fut-ellepas,
appui,
eneffet, plus tard, et par une conséquenceforcéedesévénemens,
mise.à deux doigtsde sa ruine LesroisLouiset Lothairen'étaient
passi certainsdela bontéde leurcause.IlsconsultèrentlesEvêques
de leur parti, qui prononcèrent que la bataille devait être
considérée comme un jugement de Dieu, bien qu'aucunedes
formes usitées,dansie casoùon en appelaitàce jugement,n'eus-
sent été observées.Enfin, eux-mêmesse hâtèrent de promettre
que, malgré leur victoire, l'unité ne serait pas rompue,et c'est
ce qu'ils firent, 'en 842, par le fameux serment de Strasbourg,
prononcédevantleurs deux arméesréunies.
En 845, centvingtseigneursfrançaisdes trois partis partagè-
rentle royaume.L'Empereureut toutel'Italie et tout le territoire
qui, partant des Alpes, suit, d'un côté, le Rhin jusqu'à la mer
du Nord, et, de l'autre, suit le cours du Rhône et-celuide la
Meuse. Charles-Ie-Chauveeut tout le territoire au couchantde
cette ligne,et Louis toutel'Allemagne.
La réconciliationentre les frères ne fut pas solide, et ne fut
était dé-
pas exempte d'une sourde hostilité.Charles-le-Chauve
testé de ses sujets; aussi il y eut des conspirationsen faveur de
Louis-de-Germanie;mais ellesavortèrent.
Ainsi, en 847, dans un plaid général, à Mérsen-sur-Meuse,
oùles trois frères étaientprésens il fut pris diversesdispositions
afinde rendre la guerre civile Impossible, îl est dit dans l'annon-
ciationdu roi Charles « Que chaquehommelibre pourra choi-
sir le seigneurqu'il voudra, soit le roi, soitquelqueautre de ses
fidèles(art. il); qu'un vassaldu roi ne sera obligé de marcher
militairementque dans le cas d'invasion du royaume (art. Y)
enfin, il fut établiencoreque les enfansdes rois succéderaientà
leurs pères, et qu'ils ne seraientpoint troublés dans leur'droit
au partage(1).
Cependantla paixne tenaitencoreàrien. Unévénementsans im-
portaHCeraUumalefeudeIaguerrecivile.Lothairequitta l'empire,
et enLorraine;n_ 01.1
Conradà Arleset 1
dansla Transjurane;Bëranger
enïtaïie.
En 986, HuguesCapet avait succèdeà Hugues-Ie-Blanc,et il
fit monterLouis-le-Fainéant sur le trôneque la mort de sonpère
laissaitvacant. En ce moment,Othon III régnait en Germanie;
Conradà Arleset en Transjurane.
LouisY fut le dernier descendantde la race de Pepin.
Hup'ues
Capetlui succéda, et commençala troisièmerace, en 987.
Nousavonsabrégébeaucoupcette chumëratiëndes noms
qui
furent revêtusde l'éclatde lacourohne.'Nousavionshâte de ter-
miner une nomenclatureaussi aride. Nousavons donc
négligé
ceux qui ne firent que passer.Mais, que l'on
penseque chaque
succession,à peu près, donnalieu à une guerre que nulle part
la possessiondu pouvoir ne fut tranquille soit qu'il fallût
combattrepour commanderl'obéissanceaux grands
vassaux
soit qu'il fallûtcombattrépourla conserver,
soitennnqu'ilfaHût
courir après quelquesbandesde pirates deterre.ou dé mer
de Normands,de Hongroisou de Sarrasins,
etTon comprendra
combienla sociétédut être profondémenttroublée. En effet
elle sortit de cette anarchie, entièrement changée, et commee
douéed'une destinée~nouvelle.
Il estcertaind'ailleursque les modincationsprofondesque nous
allonstrouver sousle règne de la troisièmerace,n'occupaienten-
corequela surfacedela sociétéà lafinduneuvièmesiècie.Il
paraît
qu'ellesne pénétrèrentdansles massesque pendantla durée du
dixième.Nouspossédonsplusieursacteslëgislatits', datés de 880
à 900, oùl'on trouvecités,tous les nomsindicatifsdes diverses
positionssocialesque nous avonsénuméréesau commencement
de ce chapitrer).
Les dernières années du dixième siècle furent moins agitées
que les premières, parce, que les nouveauxcentres de force
et de commandementcommençaientà se former. En outre,
CHAPITRE PREMIER.
cle, doit être suivi, et compris,. sous deux titres généraux celui
passéluialéguées.Cefutlecasde 4 Nationfrançaise.Ilesttrès-
~t~c- i~~ii~~c <r'~ fut to ~~c rt~ l\r~t~Tt fran~*a!<i~ T!
desBénédictins
(1-jCollection' pages35et36.
de St~Maur,
.!?..
SOCS LA TRO!S!ÈMË RACE. ?
CHAPITRE IL
~1. ~1.
multanécs et croissantes; tout au plus, peut-on apercevoir,
vers le quinzième siècle, l'occasion d'uné de ces divisions na-
turelles que nous avons si souvent rencontrées précédemment.
Dans une première section, nous nous occuperons de la consti-
tution de la monarchie capétienne, et, à cette occasion, nous nom-
merons ses premiers représentans; dans une seconde section,
nous nous occuperons de la révolution des communes et de l'a-
bolition du servage, et nous citerons les Rois dont les noms pré-
sidèrent particulièrement à ces grands 'changemens; enfin, dans
une troisième section, nous exposerons l'histoire de laf révolte
générale des feudataires de la couronne de France contre l'unité,
des seigneurs contre le Roi.
désirde
désir de se
se mettreen
mettre en nnsscssinn d'un h~r~ao-~
possessionrt'un fn.; lui
h.; t:
était pro-
héritagequi
mis, et qu'on lui avait rav~.Il est certainqu'il consultale Pape,
qu'il marchaavecsonconsentement, et en quelquesorte sous
sa bannière, contre une armée et un clergé
frappés d'ex-
communication.Les chroniquesnous apprennent qu'il
n'enga-
gea-le combat à Hastings-,qu'après avoircommuniéet avoir
missur sa poitrine, en guise d'amulette,le sermentde ndélité
que luiavaitjuré son adversaireSaxon.Ennn, GuiUaume,après
la victoire,poursuivitet déposséda le clergéSaxon, avecpresque
autant de colèreque les seigneurseux-mêmes.L'intérêtperson-
nel n'est pas si absolu, si emporté.Il préfèrerecouriràla séduc-
ion plutôtqu'à la violence.
II. Si l'histoirene racontaitque les détailsde ces
vigoureuses
entreprises,toutes sorties de la terre de France, on penserait,
à cettelecture,que les Roisde ce pays étaientdepuissansmonar-
ques, et l'on ne serait pas peu surprisd'apprendrequ'ils étaient
arrêtés par de petites seigneuriesqui n'occupaientque
quelques
lieues de territoire.Telle fut la destinée de Louis-le-Gros.Ce
Princene quitta point, en quelquesorte, le casqueet !a cuirasse.
Il agranditle domaine, qui relevaitdirectementde la couronne,
d'un grandnombredepetitsfiefs.Il resserrapuissammentlesliens
de la vassalité.Aussifut-il obligédesoutenirdesluttesacharnées,
surtout contreson puissantvassal,le Ducde Normandie.H eut
mêmeà repousserl'interventionétrangère.L'Empereur d'Alle-
magnemenaçaitd'apporter son jugementau milieude ces que-
relles domestiques,maisil reculadevantla craintedelà
puissante
armée qui l'attendaità !a frontière.Louis, en effet dansles cir-
constancesgraves appelaitlesmassesà la guerre. Les
bourgs,
les villages, les milicesdes villes et des cités marchaientcha-
cun sousla bannièrede leurs paroisses,et venaient
prendrepart à
la défensecommune.Ainsi,il setrouvaassez
puissantpourécra-
ser tous ses ennemis.
C'est avec raison qu'on a placé sousce Prince le commence-
ment de la révolutioncivitequi signalece siècleet lesuivant.En
~ffet, donnerau, peuple le droit des armes, lui confierla dé-
DU ONZt~MË
AN QOtNZIÈME
SIÈCLE. 105
fensedu MYS.
pays, C'était, t~s rrnvan~~
c'était, dans les croyances ~o
de ~û
ce ton~f. r~)~
temps, l'élever
en quelque sorte au rang de la noblesse.
chevaliersqui f.rformaientautour
.r:n-~7'
d'eux une .r.,1,1,a_
véritable garde. Cèt n~~
m T..t.
'a
-ti4 HISTOIRE DE FRANCE
et XXXV.
desOrdpM.cit~ t. j, p. 6a7.,art.XXXIV
(t) Cb~c~.
422 HISTOIRE DE FRANCE
CHAPITRE m.
T<~ 9
~30 HISTOIRE DE FRANCE
appelâtespremier~présidonsde touslesparlemens,etlesgensdu
roit Ainsi, c'était encoreune réunionà la manièredes anciens
plaids,ouléroiconvoquaitquiilvoulait.
Henri 11nejouit pas de la paix que là générositédes Etats l'a-
vait mis"en positiond'acquérir parquelquesvictoires;il fut tué
la mêmeannée, dans un'tournois, laissantla. couronnea Fran-
çois II, sonfils aine, âge d'un peu plus de seize ans. Ainsiad-
vintune de cesminoritésqui avaientété sousla troisièmerace
aussi fatalesà ta France que les guerresde successionsous les
deux premières,endonnantcarrière à l'ambitiondelanoblesse, et
aux disputespour la régence. Cettefoistes élémensde troublés
étaientplus nombreuxque jamais. La réformeavaitpénétré en
France, et avaitfondéun parti religieux. LesProtestansformaient
dans!anationun peupleetunintérétàpart ilyavaitdoncuheforce
d'oppositiontoute préparée pour servir les projets desambitieux*
qui seraientvaincusa la Cour. Ajoutezque ta minoritécommen-
çait avecles précëdens les plus fâcheux. Les impôtsétaientex-
cessifs, et cependantinsuffisans;le commerceet, l'agriculture
étaientruinés; le crédit était anéanti les arméesqui avalentété
eri partie licenciéesà là paix, avaient jeté sur la place, et sanss
occupation, une massed'hommes de guerre, impatiens d'un
repos qui lescondamnaità la misère.
Cependantle gouvernement du jeune roi était entre les mains
du cardinal de Lorraineet du duc de Guise; quêtes dernières
victoiresdu règneprëcédentayaientillustré.Ils s'étalentadjointla
reine-mèré,Catherinede Médicis.Lesprincesdusang.pûurs'empa-
rer dupouvoir,conspirèrentd'enlever.Ieroietd'arréter les.Guises.
t)s appelèrentà eux les Protestansqui, depuisle règne de Fran-
çoisP' étaientl'objetdé poursuites~régulières, plus irritantes
qu'unepersécution franche et continue.Ils pensèrent mêmeà
l'appuiqu'ilspourraienttirer des Protestansd'Allemagne.Cette
conspirationmanqua; mais les chefsfurent épargnés, et tous
ceux qui y avalent trempéprirent'les armesdans les. provinces.
Ainsi le protestantismene devinten France un parti politique
qu'ens'alliant aux prétentionsde la noblesse,et parcequ'il !es
-?
454 1 B!STOIRE DEFRANCE
servit. Or~ en avançantcette opinion,nous,ne disons rien de
neuf: cefait fut tellementévidentquepas un Historienn'a man-
quédelenoter.
Le gouvernement,embarrasséau milieude ces troubles, in-
voquasa ressourceordinairedansles grandesdifficultés il réso-
lut d'assemblertes Etats-Généraux.Quelquesjours avant l'ou-
verture, FrançoisHvintà mourir,et laissale trône à Chartes
ÏX,
son frère, a-peineâgede dix ans.
La premièreséancedesEtats eut lieute 13 décembreIS60, a
Orléans.
La questionprincipalepour les partis,quiagitaientte pays,
était la désignationdu conseilde régence. Ce fut là moindre
pour~es Etats, et rien ne prouve mieux, selon nous, que tes
destinéesdu paysétaient étrangèresà toutes tes factionsqui pre-
naient prétexte de ses intérêts, aussibien qu'au triomphedu
protestantisme.En effet, cette assembléefut cetteque l'on con-
sidéra commela plus favorableaux Huguenots, et cependant,
sauf quelquesdiscoursindividuels, ellene manifesta, par ses
votes, d'autres opinionsquecellede l'intérêt généra!. Léclergé
demandaque les anciensusages fussentrétablis pour l'élection
desËvëques, c'est-à-direquêtes pasteurs reçussent teur titre
par la nominationdu peupleet du clergé, et parl'apprbbàtton
du roi il réclamacontrélà vénalitédes charges il sollicital'éta-
blissementd'écolesdans les bourgs et villages.La noblessede-
mandadesEtats-Provinciauxtousles cinqans, et des Etats-Gé-
néraux tous les dix ans; de nouveauxreglemenssur le service
de l'arriére ban la reformedé la justice rétablissement(î'ecbles
gratuites pour les'pauvres,d'hôpitauxet d'ateliersdé charité;a
Le Tiers-Etatdé-
suppressiondes fêtés qui nuisaientau travail.
mandades Etats-Générauxtous lés cinq ans, et un. décret,qui
en nxerait, dès ce jour, l'époqueet te lieu la reformede ta jus-
tice.;la Itbertëindéfiniedu commerce.11se plaignitdes vexations
que lés seigneursfaisaientéprouverauxhabitansdescampagnes:
Lestrois ordres s'accordèrentd'ailleursà demanderl'assetableê
d'un conçuenational,et se réunirentdansles mêmesprojets d~
AU DIX-SEPTIËNE SIÈCLE. -133
DU QUINZIÈME
commerégenteduroyaume.
Onavait propose aux Etats de résoudre rembarras financier
ou se trouvait la Cour. Ils répondirent que les corps doctoraux
ne avaient, donne aucune
des bailliages, leurs commettons, leur
autorisation sur ce sujet. On'leur annonça donc qu'une nouvelle
assemblée serait convoquée immédiatement, composée, non pa!'
De cette maniëre, en effet,.
bailliages, mais pargouvernemens.
on était certain d'avoir une réunion très-peu nombreuse, et. par
suiteplusfacileàmanier.
rien fait
Amsi, les. Etats de iS'60 se séparèrent sans avoir
la faction de 1~ régente dans
pour aucun parti, et nous mettons
ce nombre. LanoN~se ctje cierge seuls avaient agité quelques
sans qu elles eussent cou-
questions relatives à la réforme, mais
duitàaucuneconclusion..
la Cour fut
,Au mois d'août dS61, l'assemblée ,aHnoncée par
à
reunie. 'On isola les ordj-es: on avait convoqué le cierge
ordre ne se
Poissy, la noblesse et le tiers à'Pontoise chaque
consentit à toutes les
composait que de treize députes. Le clergé
mesures financières qu'on proposa, même à celles qui devaient
ordres votèrent pourJa to!é-
peser sur ses.biens; les deux autres
rance religieuse, maisiisrefusèrenttoutce qui eutatteintles grands
et accordèrent seulement
propriétaires qu'ils représentaient,
un impôt' sur les boissons qui ne devait charger que le peuple.
Cette assemblée de grands seigneurs ne pouvait avoir aucune in-
rien
Suence sur l'opinion publique; et, en effet, elle n'empêcha
etencouragealemal. y
La Régente qui craignait pour son pouvoir au miiieuçle deux
même temps tous deux,
partis armes, ne pouvant les satisfaire en
inclinait de l'un à l'autre..11 en résulta enfin une sanglante colli-
sion, car chacun sentait que le pouvoir sera<t à qui le prendrait.
D'ailleurs, soit d'un côté, soit de l'autre les soldats seuls étalont
catholiques ou protestans,les chefs n'étaient qu'ambitieux ou
mécontehs. Le parti des Huguenots ne fut positivement formé
qu'en iS73, après la Saint-Barthélémy.
456 HISTOIRE
DEFRANCE
Hn'entre point dansle pfa~de cette introductionde parler de
cette sanglanteexécution.Po~Fendonner uneidée exacte,et en
présenterl'histoiredépoui!iéé<Icssophismesde parti qui en ont
caché.lescauses. il nousfaudraitentrer dansde trop!ongs'défai!s.
II suffitde dire que; mettantde côte les motifs de,!a cour, le
sentimentqui poussale peupleà permettrecette terriMe~action,
était une cotère trop justifiée,oùil y
avait autre choseque du
fanatismereligieux. Cefut !a noblessequi fut frappée, cette
noblessequi depuissi long-tempstroublaitles destinéesdupays.
Colignylui-même, dont les écrivainsont porté si haut !e carac-
tère, était, des nobles,le plus indépendantet le plus ambitieux.
Hétait coupablede plus d'une atteinteà la nationalité entrean-
tres~il était accuséd'avoirnvré le Havreaux Anglaisen 1S62:
CharlesIX mouruten 4574, ia~satt te trône à Henri111son
frère, et la Frànee en proiea !a uerre civile.Ellefut suspendue
en 1576par l'ëdit de paciëcàtion.Le Roi accordaitle libreexer-
cicede !a Religionprétendue réformëe, et laissait aux chefsdu
parti huguenotla possessionde leurs villeset de plusieurspro-
vinces i! désavouait là Saint-Barthélémy,en indemnisaitles vic-
times, etc. Hse trouvaitdonc, par le fait, que les prétentions
nobiliairesavaienttriomphé ,car une partie de !a France était
diviséeen petits états possédésà titre de souverainetéset de con-
cessionslégitimes,par les chefsdes Huguenots;ét ii faut remar-
quer que parmi eux, il y avait.lé.parti des Po~ compose
de personnagesqui n'étaientpas seulementsans croyance, mais
sans symbolesreligieux,et quid'auteursne tachaientnullement
leur but personneld'indépendance..
L'unité françaisefut sauvée par l'insurrectiondu sentiment
religieuxquiétait resté, en immensemajorité,catboHque.Cefut
lui qui engendra, propageaet nourrit !a Ligue.Le formulaire
de cette associationqui fut appelée sainte, est l'acte que nous
croyons le plus propre a manifester son yéritaMeesprit. Ses
considéranssont ainsi conçus
< Aunom de ia très-sainteTrinité et de la communicationdu
Sacré CorpsdeJésus-Christ,avonspromiset juré sur les saints
DUa.: .I.J.LU.j.L.I ~o. "L.I~
QUINZIÈME AU MX-SEPTIÈME SIÈCLE. i57
~tNDEt.'tNTRODUCTMN.
DES CAUSES IMMÉDIATES
DE LA
p
RÉYOUJTtOIN.
DIX-HUITIÈME
SIECLE. .1
les maraudeurs:i!s
malgréeux, presque autantde ravage que
-i ~< ~t~~t~~ ~Qfv~ ~<n~ ~RTnara~tf
des afffNMmtfnnds
actescontinuelsdeconservation
<~fnn'M~'v')t!fm sf~Mf au ~fhnt~
sociale, an contre
dehors, fntttff
l'Autriche,l'Espagneet l'Angleterre, au dedans,contrele fédé-
ralismearistocratique,s'était égare dansles volésdel'égoismë,et
devaitnécessairementy périr, Leshommesde 1789appréciaient
de la manièresuivantele mouvementde ce pouvoir.
< H s'en fallut peu que les orages qui se formèrent dans le
sein de l'Etat, sousta minoritéde Louis XÏM, son inexpérience
lorsqu'il voulutrégner, les cabalesde sa cour, là timide impé-
ritiede son conseil, ne remissentla Francesousle jougaristo-
cratique. Cen'était partout qu~intrigueset factions les princes
du sangf, les gouverneursdes provinces, ceux des villes, lés
commandansdes troupes, regardaient leurs ofnces commeune
propriété patrimonialé;comblés dé grâces et d'honneurs, ils
mettaient,sanscesse un nouveauprix à leur fidélité équivoque;
sanscesse la cour était forcée de marchander leur soumission
apparente;_les trésors de l'Etat, prodiguésà leur insatiableava-
rice, ne suffisaientpluspour arrêter leur défection et le peuple,
Kvré à une multitudede tyrans, éprouvait sous une adminis-
tration sans vigueur toutes les horreurs de la plus désolante
anarchie.
Cesdésordresdisparurent devant le'génie de Richelieu.
Le chaosde la monarchiese débrouillasous sa mainredoutable
tous les pouvoirsfurent restitués au trône, et dès ce moment
la France se montra sur la scène politique avectoute la dignité
qui lui,appartient dans la balancedes états de l'JEurope.
Laissons les aristocratesse déchaîner contre la mémoire
de ce ministre intrépide, qui terrassaleur orgueil et vengeale
peuplede l'oppressiondes grands, Songeonsqu'en immolantde
grandesvictimesau repos de TËtat, il en devintle paciëcateur,
qu'il porta le premierles véritablesremèdesà la racinedumal,
et qu'il prépara de loin lés jours de la régénérationde la,France~
en abaissantles pouvoirsintermédiairesqui asservissaientla na-
tion depuisprès de neufsiècles.La marinelui doit sa renaissance;
Le commerce. fut appuyé,sousson ministèfe,sur les maximes
les-pluspropresà en favoriserles progrès ~lettres et les arts.
148 DESCAUSES
rien de,ce,quipeut rendreun vasteroyaumepuissantet glorieux,
n'échappa à soninfatigableactivité.
Louis XIVrecueillitles fruits des immensestravauxde Ri-
chelieu maisla nianiedes conquêtes, l'ostentation,l'ivresse du
pouvoirabsolu. attirèrentsur sesdernièresannéesdes revers
qui étonnèrentmêmeses ennemis.
t.C'éstici qu'ondoitregretterqu'aumilieude sesprospérités,
ce monarquen'ait pas entrevula gloiredontil eût pu se couvrir
en émancipantla nation, dont sesaugustesprédécesseursavaient
brisé les chaines. Le momentétait venu de renouvelerl'alliance
qui doit régner éternellemententre le trône et le peuple, et de
fonderune Constitution;de soumettreaux mêmescharges et de
faire participer auxmêmesavantages,tousles ordres de l'Etat.
Richelieuavait mis LouisXIV en état d'opérer cette révolution
glorieuse sans danger et sans trouble, mais le caractère pré-
somptueuxdu monarque. etc~).* H
En effet, aulieu depoursuivr~laréalisationde l'unitéfrançaise,
en faisantprogressivementdisparaître, à la suitede la féodalité,
desinstitutionsqui divisaientle peuple en classésrivales,desbar-
rières qui partageaientle sol en provinces, une administration,
enfin, contradictoireaux mœurset aux besoinsnouveaux,Louis
XIV travaillauniquementà la fortune de sa familleet à cellede
son gouvernement.Il necompritpas que le protestantismeavait
perdu tout caractèrepolitiquedans ses luttes avecRichelieu.Sa
révocationde l'édit de Nantes frappa des famillesinoffensives,
et non pas dés seigneursrebelles.A ce coup d'état d'autant
plus
odieuxqu'il était parfaitementinutile, sejoignirent les
dragon-
nadesdes Cévennes,expéditioncontre le vrai peuple, laquelle
vouaitaux antipathiesnationalesle règne des dévots.
Le pouvoirétait cependanten demeured'opérer
d'importantes
réarmes. Lès Etats-générauxde 1614avaientformellementde-
inandéla suppressiondes jurandeset maîtrises Sans quepar ci-
après, disent-ils;ellespuissentêtre rem~, ni aucunesautres de
(<)Del'administration et delaréformedel'impôt,page34.
provinciale
(~ Introductionau Moniteur.
LA RÉVOLUTION. ISd
jBUtÉBIATES DE
alliésavaient
esprit d'hostilitécontresa personne, les souverains
demandéde,traiter avec les-États-générauxdu royaume. Cette
mémoires
propositionfutfaite lorsde la paix d'Utrecht;plusieurs
attribués-àà ta malveillance anglaiseparurent, à ce sujet, et restè-
rent sansrésultat par des raisons meilleuressans doute que la
un intérêt
réponsetout-a-faitmsigninantedu gouvernement.Ici
particuliersoulevala même question le duc du Maineet ses co-
intéressë&,appuyéspar trente-neufgrands seigneurs, firent si-
du parlementune
gnIËer au procureur-généralet au greffier
de
protestationde nullitécontretout jugement cetteaffaire, pré-
textant qu'elleavait un caractèrenational, et qu'il fallait la dé-
férer aux États-généraux.Quelqueslettrés decachetdélivrèrent
d'abord le ducd'Orléansde cette tentative; mais elle fut renou-
vèléed'une manièrebeaucoupplus gravelorsqu'il rompit brus-
à
quementavecla politiquedéLouisXIV, et s'allia l'Angleterre,
à l'Empire et àla Hollande,qui faisaientla guerre à l'Espagne.
Les mécontemsaccréditèrentsur son comptedes projets d'usur-
les
pation les restesde l'anciennecour, la cour d'Espagne, jé-
suites, tous les dévots de Paris et des provinces, se liguèrent
contre le régent. Lafaction dirigée par Cellamare, ambassa-
deur d'Espagne, fut principalementinspiréepar le fameuxcar-
dinal Alberoni,premier ministrede PhilippeV. On prétendait
enleverte régent dans unepartie deplaisir, le transférer en Es-
Une fille et un
pagne, assemblerlesétats-généraux,etc., etc.
fut arrêté
copisterévélèrentce complot, et l'abbé Porto-Carrero
à Poitiers, aumomentoùil portaità Madridsoixantemémoires
sur les moyensd'opérer la révolution.
La sourceet les motifsde cette intriguemontrentce qui plus
tard paraîtra danstout son jour, deségoïsmesfroissésdéfendant
leuf positioncontreun pouvoirégoïste, et le menaçantdes états-
me-
généraux, à peu près comme des complicesen sous-ordre
nacent leur chef de le livrer à la loi. Nousdonnonsle manifeste
fabriquéen cette occasionau nomde PhiiippeV. On ne pouvait
pàsdissimulersousunempressément plus spécieuxpourle bonheur
~52 DES CAUSES
de la France, te
ie véritablebut de cefaetnm,la régenceduduc
tarégence d du
Maine,l'intérêtdes princesadultérins,celuidesjésuites,et, par-
dessus tout, celuidu signataire,qu'alarmaità justetitre uneligue
formidable.
a
MANIFESTE DU ROI CATHOLIQUE AUX ÉTATS-GËNERÀCX DU ROYAUME
cher irement,l'iiiso
cher provisoirement
proniso» lvàbilitésousle
l'insolvabilité sous temanteaude
de la
manteau la liquida
liquida-
tion, goutte mondeconnaîtla banqueinstituéeparLaw, déclarée
banque royale en 4718.EHespéculasur la découvertede laLoui-
siane, du Mississipi, etc. et s'autorisade ce capitalimaginaire
pour l'émissiond'urinombreprodigieuxde billets, aveclesquels
on remboursaune partie de la dette.Le commercedu Senéga!,
la Compagniedes Indes, qui avaitabandonnéses privilèges-aux
négociantde Saint-Ma!o,les- fermes généralesdu royaumey fu-
rent successivementajoutés. De tels fondemens et l'espoir de
bénéficesimmenses,développèrentchezteshommesd'argent une
cupiditévraimentscandaleuse.Aumilieude cet agiotage, de ces
jeux de bourse, de cette frénésie de s'enrichirqui trahissaitla
profonde immoralitédes classessupérieures, commentplaindre
des usuriers qui se prirent au piègedé leur propre acidité, plu-
tôt qu'à celuide l'aventurierécossais?En 1719, la valeurchimé-
riquédes actions, excédaitde quatre-vingtsfois tout l'argent qui
pouvait circuler en France. Alorsles anciens Ënàncierset les
gros banquiersréunis, épuisèrentla banquerdyate, entirant sur
eue des sommesconsidérables;le crédit tonïba tout d'un coup
il resta de cette fantasmagorieune foule de spéculateursruinés,
quelquesgrosses fortunes provenant de l'agio, le rembourse-
nient partiei delà dette, avecun papier démonétisé,et la réduc-
tion a moitiéde rintërét dureste.
Le bouleversementqui en futia suite, et les tribulationsim-
médiatesdontle régentfut assaillipar le manque absolude res-
sources, le tentèrentde rejeter unfardeauauquel Hsuccombait.
Désespérantdu chaosdes finances, il voulut, dit-on, iivrerau!
EMs-Générauxla plaiedu pouvoir. Maisque lui importait, au
fond, quetasociétén'eûtpas de lendemain,pourvuqu'il réussît
à catGutersapropre affaire, maigre la confusion générale,la
peste de Provence, ta guerred'Espagne et les conspirationsin-
térieures? Il n'avaitd'ailleursà conduirele règnedu luxeet des
plaisirs, commeparle Voltaire, que jusqu'au 2 décembre1725,
époque où il mourut d'apoplexie,Il entretenaitencore!a peasée
de faire revivresur un ptus vasteplan, le systèmedeLaw, qu'i!
156 MS CAUSES
CENÉRAUX. (Moniteur.)
{i)tMrodnct!omaùM<mtteÙ!
des Comptes
~) C9&c«o7: readus,pa~e32.
(à) page M.
i60 DES CAUSES
C&vicegénëralduprovisoirelong-tempsinvétéré,secompliquait
d'une tellemultituded'abus, que nous ne pouvonsnous arrêter
lesdiscuter. La financeavaittout infecté.Nous lui ferons un
dernier reproche, celuid'avoirgrevéla justicede tant de droits,
qu'elleappartenaitexclusivementaux riches. Les tribunaux,ou-
vertsaux grands intérêts,fermesaux intérêts
peu considérables,
{'étaient par conséquent,à tout le peuple, pour qui le conseil
d'abandonner sa robe, lorsqu'onlui demanderaitsonmanteau,
devenaitun parti dictépar la prudence(1).
C'étaientlà cependantles moindresdifficultésque Louis XVI
avaitàcombattre II allait,au premierpas de ses
reformes, sou-
leverune poussièreassezépaissepour lui cacherte
chemin II
allait irriterlà minoritéêgoïstequivivaitdu désordre,
etque~nen
ne prédisposaità des sacrifiçes.
Voicimaintenantquels étaientses moyens.
Pendantle dix-septièmesiècle, lorsque le
pouvoir perdit le
senset la volontéde la tendancesociale, et qu'il
roinpit ainsiles
liensde la nationalitéfrançaise, le sentimentdu but
qui la cons-
tituait nemanqua md'éducateurs,ni de directeurs.
L'opinionpu-
bliquese séparapeuapeu de la royauté, lui retira sa foi, et la
donnaàdes hommesdontle génie sauvait l'unité, parce qu'ils
accomplissaient l'oeuvrede prévoyance.Tout-cequi n'avait point
d'avenir dansles mœurs,dans les Institutions,dans les sciences
même, fut attaqué, et en partie détruit par Molière il détrôna
les dévots; il poursuivitles marquisà outrance, ruinant en eux
la noblessehéréditaire,tandis quepar son jBoM~eoM ~K<t<MMïme
il empêchaitla bourgeoisiede faire fausseroute.
voità donc neuf pour cent au N)hins que ce crédit en banque coûtait à ta
Compagnie. Ce n'était pas tout, ces circulations prouvent le défaut d'ai-
sance cetie-ci jeta du discrédit sur la Compagnie des Indes c'est pré-
cisément ce que M. Necker voulait; on va voir pourquoi L'année sui-
vante, il faut une nouvelle expédition de piastres; le montant de ta vente
est presque consommé par le paiement de celles de l'année précédente.
Que faire? On calcule, on consulte, on imagine mais rien ne vient. Il
faut avoir recours à M. Necker; c'est le sauveur de la Compagnie, l'ange
tutétaire du commerce des Indes. D'abord il ne voit ou: dit ne voir que
difficultés et'dangers; mais cédant enfin à son amour désintéressépour
la Compagnie, dont.il sent qu'il, sera tôt ou tard la victime: ~ez, dit-
il aux directeurs étonnés, soyez tranquilles, vous aurez des piastres,
c'M~ MO!qui vous /f~omc~. Peu s'en fallut qu'on ne lui érigeât une
statue. On attendit avec une inquiétude que la reconnaissance et l'ad-
miration pouvaient à peine contenir, que t'inspiré daignât expliquer ses
moyens. 11 déclara enfin que la Compagnie ne pouvait user ette-méme
de ia ressource de l'année précédente mais que, se dévouant pour elle,
il emploierait le crédit de sa maison à là ptace de celui de la Compa-
gnie, et qu'on fixerait le prix des piastres au même taux que les der-
nières c'est-à-dire environ dix pour cent au-dessus du'cours comp-
tant le marché fut rédigé d'après cette convention. t! est vrai que,
soit prudence, soit pudeur, M. Necker n'en lit pas faire l'enregistre-
ment sur le livre des délibérations mais, si je m'en soutiens encore,
il fut déposé sous trois,'cachets entre tes mains de M. Costard, secré-
taire de ta Compagnie des Indes,'et doit y être encore, si maitre Claude
(autrement appelé V aidée de Lessart ), 'qui, pour de bonnes raisons,
dispose encore de tout à la Compagnie, n'en a pas disposé autrement.
» Ce marché parut à la plupart des administrateurs, M. le Duc de Du- '?
ras, M. le Marquis de Castries, M. te Président Bresson, et te déjà féal
Valdec, un chef-d'œuvre de désintéi~ssement, peut-être même d'écono-
mie. Quoi qu'il en soit, il fut à peine signé et déposé, que M. Necker
proposa à la Compagnie nu petit projet de loterie. On se récria sur le
peu d'espoir de placer tes billets « Eh bien! ce sera encore moi qui
remplirai votre loterie; oui, Messieurs, le même homme qui vous four-
nira des piastres sans argent, vous donnera encore de l'argent pour vos
billets de loterie. » Quel être inestimable! «Hélas! ils ne. connaissaient
pas tout son mécite. tt s'était déjà assuré du placement de sa loterie à
Genève, et cet argent devait servir à lui payer ses piastres, et lui pro-
curer ainsi un bénéSce de dix pour cent sur dix ou douze millions sans
bourse délier. Voilà la première anecdote elle montre du moins de
l'adresse. Voici la seconde qui me parait montrer quelque chose de plus.
Après la ressource des piastres quin'étaitpasde nature à se répéter
souvent, il fallut imaginer d'autres moyens de faire des fonds aux'tndes,
et obtenir, s'il était possible, nn crédit plus long encore. M. Necker
savait bien que les Anglais avaient aux Indes plus de richesses qu'ils
n'en pouvaient apporter en Europe il imagina de persuader aux pro-
priétaires de ces richesses de fournir ta Compagnie des mandats paya-
UtM:ÉNATES DE LA REYOLUTtON. }69
(i) TABLEAUCOMPARATtF
Dé ce qui se pa~ ~<-Mi71fi, 1717, 1718, 1719 et 1720, d'une
ce ~MM ~76, 1777, 1778, 1.779 et 1780, d'au-
<
les pièces originales imprimées A suite de
<re ~a~ vérifié d'après
l'histoire du ~~eme.
M.NECKER.
-M.LAW–
On lira dans l'histoire que
i.
1. On lit dans l'histoire du Sys-
M. Necker a épuisé toutes les res-
tème, avant qu'il ait eu lieu, que
l'on avait épuisé toutesles ressour- sources des emprunts, des loteries;
ces des emprunts, des loteries, des des rentes viagères. Édits de 1776,
rentes viagères. 1777,1778,1779,1780.
2. Que Law proposa ensuite son 2.'Que M. Necker a présente soit
d'éviter comme le moyen
système comme le moyen plan économique
de surcharger l'État par de nou- d'éviter la surcharge de l'État pat'
veaux impôts. de nouveaux impôts.
3. Que M. NecB.er a fait envisager
3. Que Law fit envisager la des-
la destruction des crédits interinë-
truct&n de tous les Crédits .particu-
diaires comme devant scrvïr à l'ac-
liers, commedevant produire l'aug-
de celui du Roi, qu'il croissement de celui du Roi, qu'il
mentation
a proposé d'y substituer.
proposa d'y substituer. de septembre
4. La déclaration
4. Une déclaration du Roi, qui'
ordonna que tous lés billets pour 1776, qui porte que tous les hre-
le service de l'État seraient rap- vets de pensions et antres seront
10. Les rescriptions sont conver- 10. On peut croire que les res-
tiesenbilletsde banque. criptions seront discréditées et
qu'on voudra les remplacer par des
billets de ta Caisse d'escompte.
11.Déctarationde février 1720, 11. Les préambules des nouveaux
avec préambules éloquens, tendant édits sont encore plus éloquens, et
à réprimer le luxe.' ont le même objet.
12. L'auteur du Système a été 12. -L'auteur du nouveau plan est
regardé pendant deux ans comme encore regardé comme un homme
un génie supérieur il se rendait d'esprit: il n'a pas hésité à garan-
hardiment garant de tous les évé- tir, le succès de ce-qu'il propose.
nemens ses opinions prévalaient Sans être du Conseil, il fait préva-
dans le Conseil, et ses opérations loir ses opinions ;'et ses opérations
excitaient l'enthousiasme du public. ont trouvé jusqu'à ce moment des
enthousiastes.
13. M.Law était étranger et ban- 13. M. Necker est étranger et
quier. banquier.
14. Il fut contrôleur-général. 14. II est directeur-général.
15. H bouleversa le royaume, 15. Il bouleverse tout, il ruine
ruina les particuliers, Refaire la les particuliers, il fera. etc.
banqueroute et se sauva.
16. M. de Maurepas était dans le 16. M. de Maurepas se trouve à
Conseil, mais trop jeune pour s'op- la tête du Conseil c'est aujourd'hui
poser à cette catastrophe. ( Hétait par son expérience et sa sagesse que
âgé de 18 ans.) ]e Roi et la nation peuvent être
préservés d'une pareille catastro-
phe. (Il est âgé dé 8-1 ans.)
17. Le Parlement, effrayé del'ë- 17. M. Neéker suit la même mar-
tablissement, rendit, le 12 août che que M. Law. Quelle serait l'ex-
17t8, un arrêt qui fit défense à cuse du Parlement et du Ministre,
tous étrangers, mêmenaturalisés, s'il en résultait le même effet? Un
de s'immiscer en aucune manière arrêt du Conseil a permis l'établis-
au maniement et à l'administration: sement de la Caisse d'escompte
des deniers royaux, sous les peines pour les lettres de change; mais
portées par les ordonnances. Cet peut-il exister un papier-monnaie
arrêt n'empêcha pas la catastrophe; sa]M la sanction da Parlement?
mais il prouva que te Parlement
l'avait prévue et il fut sa justifi-
catton.
174 DES CAUSES
1 -k._1_
Calonnes'étaitmis en grandefaveurpar sa conduitedansfaf-
faire La Chalotais nommé commissaire,il s'était fait l'instru-
ment des puissantesinimitiésque le magistratbreton avait sou-
levées.Sa réputationd'hommeindustrieux,la souplessede son
de
esprit, sa féconditéen expédiens, dont il avait donnétant
preuves, décidèrentde son élévationau contrôlegénéral,, Trois
mois après il obtint le caractère de ministre et prit place au
Conseil.
La Courfut serviepar Calonneau-delàmêmede ce qu'elle en
avait espéré.Les dettes desPrincesfurent liquidées on acquitta
jusqu'à des créancessimulées;on fit acheterRambouilletau Roi
et Saint-Cloudà la Reine.Les dons, les pensions,les gratifica-
tionspleuvaientsur les courtisans.
A Paris, laferme généralegagnaitun mur d'octroiet les bar-
rières tellesqu'ellesexistentaujourd'hui; pendant que chaque
caisse d'a-
jour on multipliaitles emprunts, on établissaitune
mortissementpour l'extinctionde la dette. Les domainesde la
Couronneengagés,échangés les préambulesdes édits enuésde
gigantesquespromesses la prospérité future de la France, ,qui
rembourseraittousses créanciers en moinsde vingtans tout
cela environnaitla royautéd'unemagnificence inaccoutumée;mais
aussi tout cela ne fit renaître un instant la circulation entre
le
l'empruntet l'usure, que pour la voiraussitôt étoufféeentre
discréditet l'agiotage.
Calonneétaitau bout de sesressources il avaitempruntéplus
de huit centsmillionsen quatre ans ce qui, joint aux cinq cents
trente millionsempruntéspar Necker, et aux trois centsmillions
la rente
deJolydeFleury, chargeait, en dix ans, le capitalde
d'un milliardsix centtrente millions.Il se trouva que le recours
aux palliatifset à l'habileté,ramenait,aprèsune courte intermit-
tence, la questionrévolutionnaire.Calonne,conduità sontour en
face des réformes, devaitêtre empêchéde tous les obstaclesque
ses prédécesseursavaient rencontrés, et de celui qu'il s'était
fait, en prônantl'efficacitéd'un systèmeauquelil était contraint
de renoncer.La positionétait forcée.II puisa dansles projets de
IMMÉDIATES DE LA R~VOtCTION. 17~
(1) « C'est une chose remarquable que l'enthousiasme des femmes les
plus distinguées par !e rang et par la beauté, pour un homme d'une
figure ignoble et éloigné de toute galanterie par l'austérité apparente
de ses mœurs.Onavu, quelques jours après son renvoi, la duchesse d~
Lauzun, de toutes les femmes la plus douce, et surtout la plus timide,
attaquer dans un jardin publie, un inconnu, qu'elle entendit mal parler
de Necker, et sortir de son caractère au point de lui dire des injures.»
7Mro~KcfMy: au ~Moni'i'eK~,page 47.
~76 DES'CAUSES
D'un autre côte, l'esprit publicavançaitavecune hardiesseet
une confiancequi présageaientles dernièresapproches de son
terme. La propagandephilosophiqueredoublait d'activité.Les
préjugesde la sociétémonarchiqueavaient été victorieusement
critiquésdans plusieurs drames fameux. Beaumarchais,déjà
célèbrepar ses Mémoires,que l'impopularitéde la magistrature
fitrechercheravecune véritablefrénésie, venaitde renouveler
pour le Mariage~e Ft~'o les mêmesincidens quiprécédèrentle
Tartufe. Cettepiècefit éclaterun symptômesocialbien capable
d'effrayer les moins attentifs.Rien n'égalala hainedes grands
rien n'égalal'empressementdu peuple. Le 'monologuedu cin-
quièmeacte, ce résumési spirituel de l'opiniongénéralefut le
texte principaldu conflitentreles hommesdu passéet ceuxde
l'avenir.
Le sentimentde l'indépendance,né de la littératurenationale,
et qui n'étaitau fond que la libertéde tous, réagissant contrele
despotismeou la liberté de quelques-uns, s'alimentait, en
outre, de tous les événemensextérieursqui ~muaient ses sym-
pathies. 11avaitpoursuivide ses vœuxenthousiasteset de ses sa-
crifices, la lutte des Amériquesanglaisescontre leur métropole~
Cette guerre mémorable,commencéeà l'occasionde l'acte du
timbre, votéau Parlementanglaisle 22 mars 1765, lequelassu-
jétissaitles contratsdes colonsà des taxes régléessur leur im-
portance, avaitfini, le 18 octobre1781,par la capitulationde
Cornwallisqui s'était rendu'prisonnieravecson armée. Là Hol-
lande, l'Espagne, le Gouvernementfrançais, avaient puissam-
ment contribué aux succèsdes Américains,plutôt afin d'hu-
milier l'Angleterreet d'abattre sa dominationsur mer, quedans
des vuesquelconquesd'émancipationau pro6t de ses colonies.
Qu'importe?La France y vit un exemple d'insurrection.La
classéintermédiairesurtout comprit instinctivementque c'était
son principe, le principedu tiers-étatquitriomphaitduprincipe
aristocratique.Les partisansdes États-généraux ceux, en parti-
culier, qui prévoyaientla prépondérancepolitiqueque la pro-
priété était à la veillede conquérirsur la noMesseet le clergé
IMMÉDIATES DE LA REVOLUTION. d77
pas été laissé par Nécker, aussi riche que ce dernier t'avait .pré-
tendu, le roi désira sur ce point le témoignagede Joly.deEleury.
Sa réponse, peu favorable sans doute aux assertions du ministre,
fut supprimée par lui; mais le garde-des-sceaux, Miromesmt,
en avait reçu une copie, et il la communiqua à Louis XVI. Le
contrôleur-général sortit vainqueur de cette querelle: il fit rem-
placer Miromesnil par' Chrétien-François de Lamoignôn,
président à mortier au parlement de Paris, et lui-même, après
un échec définitif devant les notables, céda la place, six jours
après, à Bouvard de, Fourqueux, conseiller d'État ordinaire.
Ces;changemenssurvinrent entre la séance du ~9 mars et cette
du 23 avril. Le 3 mai; Loménie de Brienne, archevêque de
Toulouse, l'un des notables convoqués, fut nomme chef du
conseil royal des finances. ïl~prononça, le .25 du même mois;
à la séance de clôture, un discours qui promettait une inca-
pacité de premier ordre à la tête des affaires. Ses conclusions,
.noyées-ça et là dans des fadeurs courtisanesques portaient en
substance que rien n'était décide, qu'on avait reçu d'excellens
conseils; quele gouvernementélaborerait de nouveau ses réfor-
mes, et ne les appliquerait qu'avec là plus scrupuleuse circon-
spection. Quantau déficit, qu'il estimait à cent quarante mil-
lions (I), il le comblait en espérances avec dés impositions qu'il
affectait de n~aldéfinir, les mêmes que la majorité des notables,
dont il faisait partie,, venaient de refuser à Galonné,'et
avec des rognures, qu'il est curieux de f~ter. Dans une phrase
qui trahissait maladroitement le secret de son origiife ministé-
rielle, le courtisan disait Déjà la reine a recherché elle-même,
et fait rechercher encore tous lesretranchemens dont sa maison
est susceptible; déjà les princes, frères du roi, se proposent de
remettre au trésor royal une partie des sommes qu'ils en reçoi-
vent; déjà le roi &ordonné. dé préparer toutes les économies,
que chaque partie peut supporter, La bouche, la vénerie, les
écuries, les postes les haras, les dons, les grâces. tout su-
JDMCOM~dM~O!.
.MESSIEURS,
Je Vousai choisisdans les différonsordres, del'État, et je
vousai rassemblesautour de moi pour vous
fa5repart de mes
projets.
C'est ainsi qu'en ont useplusieursde mesprédécesseurs,et
Notammentle~nef de mabranche, dont le nomest reste cherà
~OuS les Français, et dont je me ferai gloire de suivre toujours
ïesexemples.
Les projets qui vousseront communiquésdé ma part sont
grands et importans d'une part, améliorertes revenusdé rË~at
et assurer leur libération entièrepar une répartitionplus égale
des impositions;de l'autre, libérerle commercedes diffëréntés
~tràvesqui en géHehtla circulation,et soulager, autantquelés
circonstancesmele permettent,la partie la plus indigentede mes
sujets.Tellessont, Messieurs,les vuesdont je mesuisoccupé,et
auxqueUesje me suis JSxéaprès le plus tnur examen.Comme
IMMEDIATES DE
iiMMEiUAiES BË LA
LA RëvOUJTMN.
R)EVOH]HON< 48t
iot
DMeaM?'sd6tMOMSMM)'~ecoM!o~Mf-~eM~a~.
.I~ESStpURS,
<
Ce qui m'est ordonneen ce momentTm'honojfed'~ufa~t
ptus, que les vuesdont!e roi me charge de vousprésenter t'en-
semb!eettesmôti&luisqnt devenuesentièrementp.er~p.nneHes
par l'attentiontrès-suivieque S. M.adonnée a chacuned'eHes
avantdelesadopter..
t La seuleresotut~Qn de vousIe.scommuntque!et tesparoles
toutes paternellesque vousyenezd'entendre~le sa l)o~che,suf-
~sentSansdoute p6.ure~<ter en vous !ap}usjuste'cqn~ance;
mqisce quido.tty mettrete comble, ce qui doit y ajouterl'etno-
tion de la plusvivesensibilité,c'est d'apprendreavec queueap-
ptication,ave.cqueUeassiduité, avecqueUeconstancele r<us'est
livré au,t,ravaH!ongetpemb~equ'ont e~iged'abord re~atnea de
tous les §tatsqu~j'a;nni&spus ses.yepxpaur !utfair~ conna~,
sous tousles ppintsde vue, }a véritablesituationde ses SnattGes
ensuitela discussionde chacundes moyensque~e.lutat proposes
pour les ameMoreret y retabHrl'ordre.
Après avoir crée une marine et rendu le paviUon&Mçajs
respectabledanstoutesles mers aprèsavoir protègeet affectn}
la Ub,erted'une npuveMe nation,qui, dëmembreed'unppuissance
rivale, est devenuenotre alliée après.aYp~erNtmeupe gH~
honorablepar une paix solide, et s'être a~Bïtrëa toute 1'Surspg
digne d'en être le modérateur, le roi ne.s'~t pas Hvrëa uns~e-
rile inaction.S. M. ne s'est point dissimulée combientHui res-
tait a faire pour le bonheur de ses sujets, premierob~etde to~
ses soins, et véritableoccupationde son coeur.
483
.av~r DES
J.JJJ.t, CAUSES
'h-'i.UOD,(1
< n~
Par ce -4.J:1An" "L'Io.n::
tableauraccourci .1,n.1.
des paiemenset des opérationsef-
fectuéesdepuis trois ans, d'après les décisionsdu roi qui eh font
preuve, vous pouvezjuger, messieurs,si les dépensesont été
'surveilléesavecattention,et s'il y a en del'ordre dans le régime
desfinances.Deseffetssalutairesne permettentpas de présumer
un principevicieux; et quelsque puissentêtre les vainspropos
des gens mal instruits, c'est toujourspar les grands résultats
qu'on doit apprécier l'économiedans une vaste administration.
f J'ai remisau roi desdétails exactset détaillésde tout ce qui
a été-donné acquis, échange, empruntéet anticipé, depuisque
sa majestéa daignéme charger de ses finances j'y ai joint tous
les renseignemens,tous les titresjustificatifsde l'autorisationet
de l'emploi.Sa majesté les a tous examinés,elleles a gardés,
elle est continuellementen état d'en vérifier par elle-même
tous les articles; et je ne crains pas que la malignité
la plus venimeusepuisse rien citer de réel qui ne s'y trouve
compris. ,<
Il ne m'est pas permis sans doute*de parler de moi dans
cette augusteassemblee, où il ne doit être questionque des plus
grands intérêtsde l'Etat. Mais ce quej'ai à dire sur l'économie
ne leur est point étranger et avantde développerce qui a con-
duit sa majesté aux résolutionsqu'elle veut. Messieurs, vous
communiquer, il n'est pas inutilede faire voir que leur nécessite
ne peut être regardée commesuite de relâchemen.tsur les
dépenses.
En général, l'économie d'un ministre des finances peut
exister sousdeuxformessi différentes, qu'onpourrait dire que
ce sontdeuxsortes d'économies.
L'une quifrappe tous les yeux par des dehors sévères,qui
s'annoncepar des refus éclatanset durementprononces, qm
affichela rigueur sur les moindresobjets, afmde décourager}a
fquie des demandeurs.C'est une apparenceimposantequi ne <~
prouve rien pour ta réalité, mais qui fait beaucoup"pourl'opi-
nion ellea le doubleavantaged'écarter l'importuneCupiditéet
de tranquilliserl'inquièteignorance.
mMJÊNÂTES DE LA RjÉVOUJTION. 189
e
RE VENUS
ORDINAIRES
DUROI.
TOTAL. 250,00e;000iivres.
iDëpensesdelaeour. 28,600,0~0
Dépenses mititaires. tog,o6o,ooo
5PeMid!]sroya!es. 9,800.000
~Administration. 3,t00~oo
5 Frais.pour la,justice.
~.aoo.ooo
6 Gages des o&eiers Je finances.
10,000,000
7 Ouvrages pubiiM. ~,000,000
8 Diverses dëpeHses 5,46o,ooo
S PecsibnparticuHere au roi dePojogae. t,5oo,ooo
10 Rentes .ettntërêts. ~5,4ao,ooo
M ASairesëtrangeres. ,18,000,000
206,'
206,' DES
DES
CAUSES
C AUSES ~MÉDIATES
DEÏ.A
LABÉYOUJTION.
ïMMËDIATES
DE RÉVOLUTION. 30~
1
TABLEAUQUISUIT LE
LËMËMOIItE
LUAU M;DESILHOUETTE,
CONSEIL
PAR
(C~pt~rendus,pa~~ë~7.)
MNUSEN~. L.
D~MSESËN~. Liv.s. d.
Fermesgeneralesuntes. no.ooo.ooo “
Rentesperpétû6l]esturlav.Ueaudenier4Q. 22,366,t85 «< a
~~g-M~c~M~o~
~~7~ ~°~' a.quatre pourcent.3,aoo,ooo «
Fermedesdroits rétablis. <.«t
a,7'5o,ooo~°~ .4,88o,95t
Ferme de SceauxetPoissy. 58o,ooo Y~géres. ~~t~S~ «
Fermedesimpositions Pa.emensetremboursemenssurIacafssedesamorUssemens 3o,t26,og6 «a
impositions.
municipales.
municipalcs. qoo.oooPaiemens
goo,ooo paiemens
et
etremboupsemensfaitsauau
trésor
trésar
1; surlesrentes
duPort-Louis,
Devoirs huissiers
deBretagne,
droits
nonaliénésdes rembout-semensiatts royal
chaneeUeries, sous
quatre pour deFhôpital.
iiv.desdroits i~,5oo "°~pourcent. ''Soo'ooo«
Fermedespostes,environ. 8,600,000 .-8~e/Q86 « <t
Lesrecettes
générâtes savoir
montent, CA~rge~ surles
a!g'neM receMp~ g~a'~ c</?i!~CH/<~e<,
.LesimjMsitionsà. 86,oo5~o i ~Ko <M'Mce.
L'ustensHe à. 9-4oo,t<Ho sur]e5taitiM.
Rentes
y,o!.4/;o !4.a95,tt4)tv.s.6d.~
Lepremier aveclesdeux souspourliv.dudixième,) Autres
vingtième 1 charges,quiconsistent
endeduction&,fraisderemise, < H1/ f
danstoutleroyaume. 25,'752,giitiv.ios.)~f!R grat)Hcations,
produisent intérêts,.remboursemens
d'avance,fraisdu ~4,019,8~ t~ b
Ledeuxième 4
47,000,ooci decomptes. g,y2/),~oliv. Bx
vingtième ai,3~o,f.)?61it.tos.~ vingtième,
épiées
PAYS D'ETAT desgages
Augmentation enty58 1,000,000«t
) ActioMBuriesfermes Unies. < «CIl
(DonM-ntuit. 5,000,000, 3,6oo,ooo
3,600,0.0.0
)C'!pitation 1600000!r Lharge~aurtesiermesuntes,
enpatementde~agesdofjicters,
'170,8:4 ,nd;.mnités,etc. ~4,467,~5 tiv~s.
Languedoc. ',g5~8~ Ala des I ndes. tod. ~5
~7' 7'~
ethnbi[[ement
( So)de desmilices. compagnie Q.ooo.oooIIy. »
377,632~ surlafermetés 8 -0
.Dongratuit. i,5oô,ooo Charges postes. i,oo3,i43
droits
Chargessurlafcrmedes retaMIs. 553,533 68
tCapitation. i,8oo,ooo( 70.
Cieta.ne.{G.Qs ordinaires. r ~'7S3'745Chargessuflesbois.
100,000 !,9og,8:7
5 ?'1
'Solde
et habilement
desmihces. ¡ surlespaysdétats,
charges remboursemens..
déductions, 7.35o.2t7 p
583,745)
Dongratuit. 800,000 102
t,46,go7,6iy
Capttation. 507,6~2 EYtraordtnaire
desguerres,
ycompris leslivres
pourle génie,
Solde
Bourgogne.~ ethabiitementdes
milices. 2<)t,6gtt,7og,g8g rartiUerie,etc. j6(~,oop,ooot
Abonhementdes postes. n,44o Marine. 52,ooo,ooo ff w
,fr
deBresse,
Capilution BugeyetGex. ()g,i66 Affaires
étrangères. a5,obo,oob K4
Don~rntutt. 700,000
) Troupes roietgendarmerie. 7,000,060 «e
delamaisondu
( M Maison
duroiet.famUte «<
~ovence.(~'pitation
p, 580,765
~79 royale. 17,000,600
des 48,76~ Pensions. -f. 8,000~00
g~j~ ,ni)iees;
Terres à
adjacentesBareelonnette 322,752¡' Dâtimens. 2,400,000 <(*<
(Dongratuit. 5,t6y Appointemens,
gagesdu,conseil
acquits-patens 3,g33,65S (c?
Bëarn. 108,000 is~.Sgt !,p47,4o9'<«
~Capitation.,
(Hoj'itanx. }
11,724 Fontset
Maréchaussées.
chaussées,turcieset levées. 4)437,]oo.K'<(
LaNavarre,caphation. t4,4oo Académies,
bibliothèqueroyale, «<
desplantes.
jardin 372.082
LeRoussiHot),capitation. t5g,47! Haras. 75,000«.<
Boisduroi.environ. 5,3oo,oooCourriers. 5oo,ooo ««
Revenuscasuels, environ. t,3oo,ooo'Vacations. a5o,ooo «t
CapitatioMdeiacour.etdclaviUedeParis. t,70o,oooDépenses deParis. !,oa3,285'< «
Don a,ooo,oooIntérêts frais
dechange auxbanquiers <<«
graunt.~ d'avances, delacour.. 10,000,000
del'UcMioorquc.
Revenus, t5o,ooo Dépenses ouimprévues.
extrabrdinaires 6.000,000 K«
446,84y,~j 10 4
a86,54 7,037 ~u<<M Autres ~(~aK~Mea'<~N'o~/M!~M.
extraordüaaires.
dépenses
AlacompagniedesIndes. ja,ooo,ooot
Lettres
dechange descolonies. t8,000,000 e57~°o.°oo ««
Expédition:
particulières 27,000,000}
'o 4
) 5o5.847.i4t
9Mt-
"–"
CAUSES INMB.UiAtKN
UKLARÉYOLUTtOK.
IMMÉDIATES
DELAREVULUTtOK. ZU~
209
ETAT
DES
FINANCES
POUR
L'ANNÉE
1764.
Cetétat,
sans
nom aétédressé
d'auteur, vers
lafinduministère
deM.Bertin, ouaucommencement
decelui
deM.Auverdy.
(Comptes
rendus,
page
50.)
REVENUS
EN4T~ DÉPENSES.
D
DÉDUCTIONS ARRERAGES
ETDETTESSANS INTÉRÊTS
i dont
les sont
iciparévaluation.
arrérages
Fermegénérale. t24,ooo,ooo !oo.ooo,oooExtraordinairedesg'jerre~, desrentes yia-
Postes. marineetcolonies. 7~,000,000 Arrérages
6,000,000 i,~8,3(~ gères 53,060,565
53,o6o,565
droits
yaUadc, réunis, cuirs,
etc. 6,000,000 5,oooooo AfTairesétraugèfes. 10,000,000 deguerre
Prisonniers et
Octrois dotamaison <tu autres
dettes
mu.)icipRux. qoo,ooo Troupes auxA))e-
MarchésdeSceauxetPoissy. 58o,oco roi 8,000,000mands. 20,000,000
Octrois deshôpitaux.. 228,000 Maison domestique etfi- et
arriérésautres
Cages ot)-
RecCUes ordinairement 88milHons; nances. del'étatduroi
}ets
générâtes, 27,000,000~ Jo,ooo<oo0
eniy6.j. 108,~00,5go 36,85t.t8o Pensionsetgrati(IcationSt')o,ooo,ooo.Intëretf,d'aYànces. 2,000,000
Premier vingtième. 25,000,000 ao.ooo.oooLigues suisses. 800,000
Ar)'cragës
depensioM.. · 92,000,000
Languedoc. 6,~0,896 S,658,a43Dépenses imprévues..~,000,000 Gue~e.nMrineetcotonies. 60,000,000
Bretagne 5,755,ooo 2,187,095 Total ~8,Soo,ooo~s"Seres. ~o.ooo.ooo
Hour~ogne. 3,0~9,000 2,8ip~t'.t –––'––––Maison duroietfinances. 60,000,000.
Bresse. Bugeyet Gex. 620,800 488M5 PRtSSCHLES)!RYioEn)!t.'ANNEECODRtNTt. ou
Anticipations
· re~nus
Provence 6~,470 Pourla compagnie des .e. 80,000,000
Terres r,4oo
adj.ce~es. ~o,.oo 29~92 Mes 8~0,000 ~°.?"'M
~o~.ooo 63,505 A elleencontrats. 2,5oo..oo~PP"'ner. ioo-,8oo.<o
~ouss.Houetpaysdet-oix.
A.tbanquierdefacour. 6,000,000 Total 467,660,565
B~,?, ,“. –-–––––
Man. '99.867 ~,83t Poursoldedu compte du
Ma)ches communes Orange. _'9.ooo
Deuxième ~p,-metpauted
de ~nitionnaire. ),5oo.ooo
vingtièmeParis !,535,ooo
Celui desprinoesetdesfermesgénérales. 3oo,ooo Total. t8,ooo.ooo
~––'
Gapitation deParis. ) 200ooo
DETTES
,-t
NONCOMPRIS
deta LES
LESCAPITAUXDES',RENTES
DES.MNTES TIAGÈRES.
Capitation cour. 5oo~oo
ors.· ·
Bois. ···· 5,800,000 ] 600n on – J cAriTAtn:
· 3,f00~000 1 600000 éAPI2AD3 lsoR CStimE
I-tCli
Bo.S
B: deLo..a)ne. ~.00,000 ~~000:00: -J
3o0,ooo haua.~r3.)remb.~em.Dt
L-ierge desfrontières,
Matfe,fet'mesparHcuI)é- Mécherra.
.res.etautres
revenus. t.oop.ooo = '–––Ti~––Uv. ~–––––I~
Dixième deretenue, dé-
part<esnonrec!amëes, Rentesconstituées
~tp. o/o.2,g8o,95 5g,6.o<),88o tSg.tSo~M
_~ets,etc. -),5oo,ooo h ;<t/ap. o/o.. 22,127,678
< 44-555,56o' 600,07~00
Don gratu.tetso'spour!!vre.ooo.ooo a3p.o/o.3.3ot,in 57.989,086 6,7,t5o,~5o
Total.5oQ,2Q4,j!~ .4 p.'o/o. 3,soo,ooo/.64.000,000, 70,400,000
éDéductions.
Il.tlOns. o o.
P-o/o' ]2.296,34o245.,9?6~oo 24p.,926.4oo
tQ~o558~
'194,0~>,844 Auporteur,àà 24r
portenr5p,o/o.'0/0'
5~p., 811,98.3~
96340 225,5~,o36
5,,936 225,542,o3Ô
26.o0
225,5'-
r.. i~,ao8.3.)g Paysd'états. 2.9~1,845 59836,845~ 59,836,845
repense. 1~.800.000 Avancesdes fermters. 5.23o,ooo n5,ooo,ooo; i!5,ooo,ooo
EMédetare~ttede. 23.56l,66t D'TTtSDRSDEPARTEM~.Mt.MSUFrO-.ANTCO~TIT
Ptusmansedavauce. 18.000.000 '/3à3,3&4,i/3a5p,o/o 9,360,000'234.ooo.ooo; ~ooo.ooo
D~Scit. ~).56t,66t 5,000,000 100,0~),000. iOO.000,000
ToTAI..t<)4.o55.844
't7~
/t~f .6,000,000 120,000,000 120.000,000
Uinees. 5,ooo,ooo 100,000,000 too.ooo,ooo
Autictpatronsa5p.o/~ ?4-,ooo,ooo 8o,ooo,ôoo 80,000,000
p3.468.5p8 ~904,457,807
2,t57,<i6,65t
desrentes
Arrérages viagères. 53.o6o.565
2;2!0.!7'~t6
T.t. ~i
SMO MO DES DES
CAMES
CAUSES
IMMÉNATE8
M LAMVOUJTMN. 2~
DE
PROJET
L'ABBËTERRAY.
· (Comptesrendus,
SSet89.)
pages
ÉTAT
DES
REVENUS
BUROI,
DESDÉDUCTIONS,
ETDES POUR
L'ANMEB
DËP~NSES 1775.
RECETTE;?.
B~tMON~, DÉPENSES.
~cau~e
PRODÙIT
d~ décharge. Guerre. 56,00~000
d.ignation..NET. Art.Uer.eetgëme..< ,00,000
1 J Marineet
l'~J compenpatiom. Attanes côtoies. ~6,4oo,ooo
ëtrangëres 6000000
Liv. /L)T.t, Lur. Maisonmilita.redurol.
Fermes S~ooo~oo
unies.<,
g<~nérales t52,000,0008t,55y,2oo5o,~2,8oo
« ~puvernentena
municipaMx. 680,060
Vittgtièmeetcapitation. ~85,~oo 4S5,4oo Vagabondset sans
gens aveu
Deuxdixièmesdescautionnemetis ;t6i,8ob c6oooo
:6i,8oo Pontsetchaussées,
turciesetports
maritimes. 45oo'ooô
Nouveaunsous
pourlivres. < t8,ooo,ooo « .18,000,000 MarechaussëM.
Recettes 35,ooô,ooo 2,5oo~oo
générales. 126,000,000 gt,ooo,ooo Liguessuisses.
Ferrie
despostes. 5,ooo,ooo 750,000
y,~t5,ooo 2,~t3,ooo itemboursement
desrescripHons.
Ferme S.ooo~ooo
deSceauxe~Poissy. 600,000i5p,ooo~5o,ooo Intérêts des<dites
rescriptions.
desc etdos
uirs d roits-réunis. 35ooo6o
Régie 7,85o,ooo 3,o5o,ooo ~,800,000 Intérêt
des augmentationsde~nanee,
ledixièmedéduit,t
Fermesdesoctrors, i~pQ~ooo
(Hacquin). i,oyg,ooo i,oyg,ooo Maison
duroi,ycompris celle
deMgr.lecomtedeProveBfee. 'i6,oo6,ooo
des
Régie dons.
gratuitset desdroitsrë- Caisse
desarrérages, leYersernent
desrentes
y compris MrlaCom-
serves. 5,700,000 t,3oo,ooo a,~00,000 pagnie desIndes,
etdeJaBretagne, lesintërêts
deso&ces
'< 3oOj,ooQ mée suppri-
RëgtedelaFIandt'emaritime. 5oo,ooo etlesreittes
sur Ies.GabeHe%
des(hypothèques, ~0,000000
Régie ycomprislesdroits Actions
etCompagniades Indes:
deBretagne. 5ooô'ooo
2,5oo,ooo 2,5oo,ooo Dëpehses de la
générales finance.
« 12~000
ooo
VingtièmesdeParis. 3,oqo,ooo 5,6oo,ooo Dépensesimprévueset
dePans~ seeN~tM. 4,ooo'ooo
Capitatipn t ~So.ooo !!f ~5o.ooo Pensjons.
« 6,5oo,ooo
Capitationdetacour. 5oo,ooo 5oo,ooo intérêts
etfrais
« de .Mmnëa. 3,oooooo
des
Çapitation e
arts tmétiers. ~5o,ooo ~5o,ooo
Dixième, etdébets
ça'pitation 2,5oo,ooo « a,5od,ooo '99'99o'~
Fermes parUculières. 5yo,ooo 5yo,ooo
Paysd'ëtatsetrecettM desdits
générales
pays. 23,68t,ooot5,54o,o*oo8,t~t,oop
desfroNtières.
etergé 5t~,6oo ~2~660~o,oôc
Ordrede Malte. .< g6,oop « g6,ooo
Dixième d'amortissement. ~,000,000'< 2,ooo,ooo
Boisduroi,ycompns ceuxdeLorraine..6,~00,000 a,ooo,ooo ~00,000
Revenus casueis. i,3oo,ooo i,3oo.opo «
'Vingtièmesdespriacesdusang.)3o,y~b i3o,yyo <t «
Nouveau marcd'or. $00,000 <' ~ôo,oo&
d'odces.
Evaluation 2,000,000 t 'a,ooo,ooo~
Droits
seigneuriaux. .t,5oo,ooo, ~5oo,pqo
Papier~ ~00,000 ? 7po,QQq
A~midon. 600,000 ? poo,ooa
':o5,ot6,oop
'43,263~.570
348.&'yg,~)7o
DE
MONTANTt.AMPÏNSE. tg~,0QQ,OBa
Excédant
derecette a rarrtëré,
à.employer principalementdela
mai&onduroi. 5,o*:6,ooo
2i2 HHS.CAUSES )MNÉD!ATES
DELAM~'OLCTMN. 21~
TABLEAU ETDE
DELARECETTE LADÉPENSE
POUR
L'ANNÉE
t774. (Comptes
rendus,
pageHO.)
RECETTE. DEPENSE.
DEPtMK
RESTE ADISPOSER SUR LES OMETS cr-APRÈS. ? ? 3. N"5. 1~0j N~~M. "v~~ *~ectiveMJ
M.deCatone
en plus.
*Liv.. Liv. Liv. Liv. "~Li~. I.M.
ï t,xtraordmatredesguerres 60,000,000 6o,ooo,ooo 60,000,000
Fermes générales. ~S~S~.ooo~l 3,4oo,ooo
2 Artinerieetgénie.10,000,000 -10,000,000 to,ooo,ono t
2 Nouveaux, sous pouriiv.etrégie desdif-
~3,000,000 5ManneetcoIônMS.
fércns droits surlepapier, etc.M,ooo.ooo)
t'a'nidon, 3o,ooo,ôoo 3o,ooo,obo 3o,ooo,ooo 3,000,000
XFerme, despostes. 5,ooo,ooo 5,t~9,a3~ ~An'aires étrangères. S,ooo,ooo 8.000,000 8,ooo,ooo Tt,5oo,oo
5,!8c;,ooo 5Maison
desfinances. 88,000,000 mUitairednroi. 8,000,000 8,o')o,ooo 8,noo,odo «.
/Recette générate .86.23t),5~.o g~.oco.onb
droits r éunis. 6Gouvernemens municipaux. 680,000 68o,ooo6~0,000
SHégiedes 4.800,000 3,2~4)45o 6,z4,ooo
€Régie desdroits-réservés. 2,yoo,ooo 2,65t,5oo '~65i,ooo ~Mendicité. 1,100,000 1,200,000 t,200.000
ies 8Ponts etchaussées, turcies
~Még'edes hypot!t&ques.y compris etports maritimes. ~,5ob.ooo<
droits deBretagne. 2,5oo,ooo 1,828,000 a,3oo;ooo 7,7~0,000 ~7,7~0,000 «
8 Régie deta'Ftandre maritime. 5oo,oooaoo,'ooo200,000 gMarëchaussëesettaitIon. 2,200,000
lo suisses. 750,000800,000800,060 «a
g Ferme deSceaux etPoissy' ~5o,ooo~56,y5o~56~ooo Ligues
)bFertMe desoctrois. n Remboursement desoffices
t.oyg.ooo !,0~9.600 t.o~g.ooo desparlements,'e~ia«'rets
n Fermes etrégies particulières. 5~o,ooo 230,000 5oo,ooo
deParis. desliquidations. (; 000,000 <(
t2Capitation y5o,ooo8!0,o2o 8:0,000 12Rembours. desrescriptions.
j3Vingtième (teParis. 5,boo,ooo 3;ooo,3oo 3,000,000 3,000,000 3,000,000 3,ooo,odo<<
13Intérêts desditesrescriptions
5,2oo,ooo 5,5oo,ooo -3,300,000«
t~Vingtiemedcsprincesdusaag. i44i7~)0 'j~~ooo Intérêtsdesaugmentations
t5Capitatioa delacour. *5oo,poo '~00,0006o<o,ooo 14
1,800,000 desnnances.dixiemedëdûit. 7,200~000« '< <;
Languedoc. !,89~366 'i,8(~.36~
15Remboursement d'avances
à
.Bretagne. 3,5oo,ooo 5,5S~,g65 5,58~,g65
.Hourgogne. 2it,258 2~1,238 larégie descuirs. « c 5,ooo,ooo
«cc « 5oo,ooo-<!
Provence. ~5~~o 680,72568o,~a5 t6~à].arëgiedeshypotMq
CD~n B
Terres adjacentes. 55o,oob6S2,aQi682,30t 17Maison duroi,ycompriscel-
383,088 lesdeProvenceetd'Artois. 32,000,000 52,000,000 32,ooo,oooe
'y''°~\Bresse,BugeyetGex. 4oo,ooo 385,088
18Caisse y com-
d'arrérages,
RoussiHouHtpaysdeFoix 2~0,000a<)o,563200,365
Béarnet Navarre. 100,00088,ogo 88,ogo prisleversementdesrentes
Principauté d'Orange etM.ar- sur)~compagnie<[eslndes
chescommunes. <f etla~etagne, etlesinté-
~j'Soo 4*'Soo
63o,ooo des~tËces
r~ts~ supprimes. ig,ooc,ooo t8,ooo,ooô 18.000,000 <;
f Gtergé desfrontières. 5oo,ooo 63o.0[9
18Ordrede Malte. 99,ooo i~g,6oo !/i9,6oo 20 t9 Actionsetcomp. desIndes.6,000,000 5,5oo,ooo 5,5oo,ooo«
a,000,009 Dépenses générâtesdelafi-
jg DIxictnëd'amortisssmettt. 2,000,000 2,000,000
20Domaines etboisduroi. 3,8oo,ooo 3,535.18~ 3,55o,ooo 'nance, y comprisl~sfrais
asNouveau marcd'or. 1,200,00055b,ôoo35o,ooo d'étabtissementdes
maisons
2aEvaluation desprinces. t/{,ooo,ooo t4)00o,ooo «.
d'of!I.ces.2~5oo,ooo i,3oo,ooo 2,600,000 1~,000,000
aSDroits féodaux et seigneuriaux. 2,5oo,ooo 21Dépenses imprévues,ycom-
2,5oo.ooo 2,000,000
prislesâpprovisionnemens. 7,000,000 8,ooo,ooo 8,000,000 ««
~oo,o3i,ooo ic)6,qnt,55'ao6,992,524 22Pensions. 6,5oo,ooo 6,50o,ooo 6,5oo,ooo 3,500,000
23Intérêts etfraisderemises. 8,000,000 8,ouo,ooo 8,000,000tf
M.l'.tbbc
Tcrr fait
)y.tvaltdresser
successivement
troistableaux
JiUerensde l a
recette
etd e-~a
dépense
l'annde
77/t. îacilitcr
l'ouc la dec
contlaaraison e¡ noas
tableaux, les r éunissons
icienun où
seul, 225,130,000 234,320,000
(nour
îcsf'v.tlnattons
des tablenux
trois sont entrois
cotonncsdistinctes. 22~20,000 12,~00.000
portées Recetteadéduire. 2oo,o3i,ooo
Letï"1estconformei'dnt des
précèdent etdes
revenus etilatervi
dcductipns deh~se~latuMedo ig6,go),5572o6,gg2,5'
entre
comparaison lesrecettes
etlesdépenses
detyy~etiyy~ ci-après.
placées Déndt. 25,009.000 27,818,~3' 27,2-~7,~6
C'estC!!
même n*tque M.deCaloaneapublia
amn°ndes pièces
jastiHeatites
desaréponse l'écrit
de Augmentation;du déficit
selon
lecompte des
M.Necker. effectives
tïnnouvel
examen ademême donnelien
aun*3~dans on
lequelremarque articles
de
plusîcnMdépenses lonne.
dépenses rapportéparM.deCa-
uublie'es
dans
lesprécédons
états.
Nous que
présumons cedernier
c'est état,plus etplus
exact complet, 12,400,000
que leministre
aarrête
définitivement~
pour debase
servir toutes
lesoperutiotts
del'année. de
(7V~~
Défiâtréel,selonM.deCatonne. /)0~t8,44~
~pe//<'('<f'mt~<t)m/<MW~M,MO.
1
2i4 M$ CAUSES
? LA RÉVOLUTION.
IMMEDIATES 2~
TABLEAUPAR
pRESSÉ LES
ORDRES
DE
i~'L~nntindnnn ¡n- 1- nwwte
v
TURGOT. l'année
(Pour 1775.)
(Collection
descomptes
rendus, 64et 6S.)
pages.~
RECETTE.
Liv. DÉPENSE.
îFermesgënëraIes. i52,ooo,ooo 1Maison Li.
3Sous civiledu celles
des-
roi,y compris princes.
pourlivre
réserves. 1,800,000 2Extraordinaire des S~~o'~to
3Premieretdeuxièmevingtièmes,
desfermiers-généraux. 3~i,3g6 3Ordinaire guerres 65,4oo'ooo
desiermiers-gënéraux. des guerres.
4 Capitatiott
personnelle j~,ooo ,0,020.5.6
SDroitdumarcd'or. 5o,ooo 45Artttlene
Ma~onmiittau-eduroi. 8,023,006
6ïntërêtsdesbiDets
desfermes. et génie.
162,000 -,o,M~oô
7Recette desfinances.:
générale 6 Maréchaussées. 2626325
!~o,t5z,5go 7Pensions du delaguerre, auTrésor
8 Ferme
despostes. département payées royal.~5i~qq3
~7,700,000 8
,8Anaires et SUIsses",
g FermedeSceauxetPoissy. 600,000 Affa!res étrangères
étrang~re's suisses.
ligues
lIgues it8ooi3o
Il,800,130
10Fermedesdroits
réserves. 9Marine
4'5oq,6oo 10Ponts etcolonies. 53,i9ijo53
li Fermedesoctrois etdeshôpitaux etchaussées.
municipaux 1,070,600 u Rentes 5,~6"oo
la Fermedesdevoirs
duPort-Louis. 02,000 12Rentes perpetueUes ~9770
l3Rugiedesdroits
réunis.< 8,too,ooo t5 viagères. ~502200~
delaFlandre desétatsduroi,indemnités,
Charges aumônes, taxa-
l~Régie maritime -6~0,000 gages,
]5 Régie
deshypothèques. tions,
etc. i't~333n
7,~53,3oï .i~ des b ois
d u
16Régiedesdomaines.< Charges
~,000,000 ï5Intérêts roi,tantenFrancequ'enLorraine. t,gg2'~66
desfonds d'avances,droits
deprésence,etautres
l~Ferme deplusieurs
narticulière domamesrëunis. io4,ooo tn-
l8Marcdor.t. térêts 26,go6'7Ii!'l
1,400;000 t6Frais etd'administration
àla
igPrincipauté
d'Orange. derégie chargedu roi. 1t5~85o~o8
ig,8oo i? Remiseset
2oImpositions
deParis. indemnités. 7;t833oa
5,<)tQ,n6 et des de
alCapitàtiondelacour. j8Gages,pensionsgrati6cations gens justice. ia~o~oyS
700,000 Pensions et traitemens à
22yingtième abonne. < tg particuliers
divers.
l~o aoGages t.t~M~
a3Boisduroi,tantenFrancequ'en du conseU. 4.490~
Ijo'trame. .5,3<M,Q72 at Pensions
des
2~MarchescommunesduPoitou. 22,000 ta princes du sang. '75j[oo<t
25Don de
Dépenses main-morte.
gratuit~du
cierge 5,000,000 23Prisonniers deschâteaux CjSj~~
a6Revenujs'casuels. ~.000,000 ip~aê
a4
~7Dixièmed'amortissement. 9,620,600 25Dépcnses-diverses n;55~at1
aSDixième quiseretiennent
etcapitation pardivers
trésoriers.i l,!63,7~6 Dépenses jmprévues.~ 6,oo~bM
26Paiementde l'arriéré
deladette < .jS,ooo,oè&
29OrdredeMalte. ~t~9)6oo
tb
exigible.
ayRemboursement deafondssurdiversdépartemens. t 20,a33~o8t
PAYSn'ETAM.
3o'Languedoc. < 8,827,886 LMdépenses semontent à. i/5.,65
3t Bretagne. 7,254,5g~ recettes à.
32Bourgogne ~gy,~
g,o6f,6o4 Les:)épensMexcèdent
lesrécëHes
de;
33Provence. t,gg6,4.25 3y,i5y,Sa6
3~.Terres de, Provence.
adjacentes t 027,1'
35Bresse,,
BugeyctG'ex.< 846,635
36RoùssiHonetpaysdeFoix.< :;5o6~78~
f Bëarn. -5~,57~
3~~Navarre.
37 67,6~ J47~86o
Anciens domaines
de
,Navl.lrre.. Navarre
Navarre ;(!478,860
5'],64S
7t,8~9 f.
577,287,637
2ru 'DES
DESCAUSES
C AUSES ]MM~D!ATES
DE!.ARÉYOLUTMX. 317
« RE~DU
COMPTE PA~CLUGNY.
descomptes
(Collection rendus,
pages
~73et~Y3)
ÉTAT
DESREVENUS
ETDES DÉPENSES
POUR
L'ANNÉE
i776.
REVENUS. DÉPENSES.
Liv. SoppMmt!njoate)',te
Fermes
"cnen]Gs ~Partiesconstitutivesdubai! 'Sz.ôoo.ooo) Ct)ïouae~amart.port
dubail. 3,635,000 et.c~nnn
'°°° Liv. Liv.
(Partiesindependante~du
prix
Recettes
génër.dcs desfinances. i~o,634,73ot/{o,634t75oMaisouduRoi. 3t.663,868
900.000
Désistes. Guerre,
Gucrre.t. I '32~,383 3,ooo,ooo
3,0o'o,ooo
7,700,000
DeSceauxatPoissy. 690,000 Afiairesëtrangères. g,55o,ooo
Desoetroismunicipaux. !,070,600 MarineetColonies. 5,ooOjO<M
3't85~3oo
Fermes. DesdevoirsduPort-Louis Sz.oooi6,to5,6oo Pontsetchaussees. 5,S!~o,ooo
Particulières
desdomaines. 10~,000 T~'ft~ fa~o/o. 3,78i,6)4':~r~
DesdroitsiHcstedubaDdcNoëh 5,000,000 DInt~ts. â{ àA0/0.
5~ 5,1,84,028
5~8 9~65,670
deBossuat.6,000,000 ~r
~oo'ooo t
réserves.
) Régie } àto/o. 4.,255,~86
desdroits rëuùis 7,o3o,8'!5 Rentes
deiaFlandremaritime. fi·
perdes. aà 4. 53,.54.5o3
Tt.c!~) 771,680 °5 13 51
desbypnt.héques 'S.646,5o5
ce/cc- â 1.&& 7,012,716
7,~000
'desdomaine.s. 5,3i8,ooo unetête.
Rentes
Rentes ?i~éres. Sbu)-
ur deux S~ ~,374.989
!,l,,3~4,gsg 0
6oo;ooo
6'
Marc d'or' 1,206,845 .°
1Sur t êtes 5
tête. 5 3904773~0/i-77ft'h'~f
droits
de remises
etautres
frais
re]au<s
Principautéd'Orange. t(),8oo Intérêts, prësenee~
Vingtième desbiens-foods abonnés auxprinces dusang. auxfermes etauxrégiesparticulières. ~,889,623
'!5<j.t
Ot'dredeMahe. Frais
derëgie parlerecouvrement
occasionnes desdeniers
i4g,6oo
dePur'is. et dans des
lechapitre
Impositions 'o52.'y6o royauxautres queceux compris
Capitationdelacour 8/io,o66 régies etfermesparticulières. t5,9o3,ot5~·
Boisdu roi. Non-va)eurssurunepartiedesrevenusduroi. 5,6a9.33o
~,c)o8,76a
Marchescommunes du Poitou. 32,000 Indemnités. ~,o83,ii6
Retenuscasuels~ /{,t6o,ooo Chargesde dISerens
états
du roi. io,7g!,QM
` Anciendixième établi
en1710. t,g27,7i7 Gagesdelamagistrature. 10,~79,~2
Dixièmed'amortissement. 3,~60,708 Gagesduconseii. ~o~~SS
Compagniedesindes. 85o,ooo [Supplément detraitementetap-
Languedoc. 8,79/3oo~ Traitemensparticu-) pointemsparticuiiers.000,000.o~ a
Bretagne. 7,088,016 culiers. Gratifications 720,000'.84o,ooo
Bo"gos"e 5,98a,~5 Subsistances 220,000..
¡
PAYSDETATS. Provence. a,o58,553 a3,6M,~4 -/Desprincesdusang.867,200~
TerresadjacentesdeProvence 697,656 DetaGuerre. 5,o3o~ooo\
BéarnetNavarre. DetaMarine. 25o,ooo,
487,2~1.
Roussillon et paysdeFoix 5i2)273. DeIaMaisonduroi.. 730,000
Dela Finance. 600,000
578,38!,069 °
DudëparttdeM.Bertin io,c(oo
Lesdépenses montant a ~oa,57~,65t Pensions. Des officiers
dufeuroi /~f-x':5,5oo,ooo
,9,746,533 CK
Lerevenu à PensioM. dePologne.595,.44
3~8,3Mt,o69
et con- 435,344
Desoificters
Partant,ledéficitestde. a~;t93,58a
Enajoutant fait la marineetà seiUersd'ëtatdu-
l'empruntpar rembourserparla
ditroi. ~{'aoo
Ënanee. t5,ooo,ooo DelàMagistrature. t,o38,8!5
Ledéficit totalsera
de. 3Q.iQ3.682 Dediverssurquelques
A'o<<Cetemprunt delamarine revenus duroi., 7;)5.i7~
n'étant
qu'une dépensepassagère,M. d eCa-
Jonnenecroit devoirle former!edéficit
annuet ilse contente Dépensesdélamain-morte. t,767,2~3
pas compter pour
audé<icitde':4,io5,582 tesarticles Dépensesdiverses. i9,76~27
d'ajouter livres,i3,ooo,ooopour dedépenses
extraordinaire. 10,000,000
tropbasetscion
portés cecatcu!, ledëficit.se
ttouveêtrede37,~g3,58~ livres. Dépense
Rembonrscmens. 2t,3;6,8'7
Paiemenssurl'arriëf'ë. 9,7j5~S~3_
~o?,5 13,ooo.ooo
7.~657
218
2~8 DES
CAUSES IMMÉDIATES
DELARÉVOLUTION. 219
DU RENDUPARM.NECKEREN~78i,
COMPTE
COMPARAISON
ET DU
COMPTE DELAMÊME
EFFECTIF SELON
ANNÉE', M.DECALONNE. reBdus,
(Comptes page185.),
RECETTES. DÉPENSES.
SUlYANT COMPTES SUIVANT
COMPM
S' le effectifs DIFFÉRENCE
DtffEMS. le effectifs D!P?ixENCE
DnrF~uatct
j. compterendu suivant en moins. enplus. compterendusuivant enplus enmoins.
~eMN . ecker.
M-JeCalonne. deM.Necter.M.aeCftIonne.
Liv. Lit. Liv. Lit Lïv. Liv. LIv. Uv.
1Recettesgënërates. tig,54o,oooio8,y63,oooto,7~opo e i Extraordinairedesguerres. 65,20o,ooo65,0~7,000K !93,o6o
a Fermes gënërafes. 40,427,000 43,5o6,ooo 4.921,000 « 2Maison militaire
duroi. 7,681,000 y,6g3,ooo12,000 «
5 Domaines d'occident. 4,!oo,ooo « 4,too,ooo« etgénie.
3 Artillerie g,200,000i2,8o5,ooo3,6o5,ooo f
4 Régie.gëNëra]e 8,go3,ooo 8,825,00078,000« 4Marine etËotoniés. ag,200,000 36,ooo,ooo6,800,000 *tn
5 Domaines etbois. 38,too,ooo ay,8~2,ooo 228,000.« 6Afr.é~rang.etliguessuisses. 8,525,oooi2,5a5,o0o/}.,ooo,ooo«
6PostesetMessageries. o,oi'ooo8,5~4'coo 468.ooo« y.M~son duroi,delàreine
7ImpositionsdeParis. 5j~5,ooo5,45o,ooo ag5,ooo« etdesdainesdeFrance. 26,700,006 ~y,3iy,ooo t,6iy,ooo «
Cet Salpêtres. 800,000~t2,,ooo88,000« 8 Maison deM.etM"~ d'Artois8,0~0,000 8,840,000 t!oo,ooo «
gDixiemed'amortissement. 1,182,000 'i,;8a,ooo <( gCaisse dès-arrérages.20,820,000 2p,3yo,oao'f ce ~5o,ooo
loRevenus casuels,ycompris les ]oPensions. 28,000,00026,078,000« t,g2ï,ood
')9~~
jurandes. 3,g28,obo 2,713,000 1,21~,000 « il Ponts etchaussées.t. 3,ooo,ooo 5,3io,ooo3to,ooo «
i3 Compagnie desIndes. ~,600,000 4,753,ooo \,t53,ooo.
PAYS D'ETATS.
ïi Bretagne. « 16Intérêts desanticipations. 5,5oo,ooo y,oit,oooi,5ti',ooo «
4,639,000 ~,644,000 5,ooo 22
ï2 Languedoc. i,532,ooo « Inter.deremp.de6omillions
1,853,000 5at,oo& «
13Bourgogne. des!otericsdeiy~etiy8o. 5,000,000 y,623,ooo~623,000
48,000 07,000 49<ooo 28Appointemens'et
]4Bresse,Bugey et
Gex. 458,ooo~68,000 traitement
to,o00
15Provence. parordonnan.particuHëres 66~,060 l,5y5,obo gn,ooo
Sy~.ooo625,000« 5t,CCO 3o des
16Terres~djacentes deProvence..~'iOOo 800,000« 5QtOoo Supplément aupaiement
d'Etats. gg5,ooo
offices
despays i,i83,oooigo,ooo
17Navar)?etBëarn 3a3,ooo326,000 « 5,000 33 duroi.
iSPaysdeFoix. 100,000ioo,ioo « « Bibliothèque 8~,000 y6,ooo « î?,ooo
Recettes
des du 34 Impnmehe royate. :oo,ooo g8,boo « a,o6o
!g finances Rous-
siMon.). 35Jardin-des-Plantes
etcabinet
338,ooo338,ooo« « d'histoirenatureDe. y2,ooo 110,00038~oo6 «
20Don du
gratuitclergé 5,4oo,ooo K 3,4oo,ooo «
ai Monnaiesduroyaume. 500,00063o,6oo 36mumicatioB[..dèParis,et
130,000 autres depotice..1,00,000i,~3~,oooSy.ooo «
22Ferme deSceaux etPoissy. 350,00053o,ooo20,000ci dépenses
23PartduRoidans lesbénéfices
des 38Maréchauss.de!'HedeFrance ig5,ooo177,000 2,ooo '<:
fermes. « 43Indemnit.etdëpens.diverses 1,~)2,000 i,6~o,ooo 228~000
1,200,000 1,200,000 au-delà
a~Augmentation surlesvingtièmes 4gDépenses imprévues
desrecettes
dumême genre; 3 ,oo6,oob 6,88t,ooo
g,g8i,ooo «
abonnés. 990,000990,000 « cc
a5Loterie Montant desvingt-septarticles
royale. 7,000~000 6,0~6,000 954)000 « setrouvent
26Extinctiondesrentes et qui conformes. 25,563,ooo25,86~000K cc
viagères
d'intër.de
capitaux rembourses. i,85o,ooo t.85o,000 « 285,t6'ï,o6o
a53,g54,ooo 31,718,000 a,5to,oc<o
ayContributionsdeParis pourles `
etc.. Din'érenceenmoinsàdéduire. 2,5:o,ooo
carrières,
garde,police, ap4,oôo <( ao4,0bo «
a8CapitationdeMalte 40,000 39,600 ~oo < LadiNëren.ceenplusenty8i,estde 2g,208,000
39AffinageetFiacres deprovince. 4o,ooo cc
12g,40o 89.400 Selon lecompterendu, larecette
estde.< 26~,t54)00&
3q Intérêts
d'effets
publics,
rentrés
etnonbrutës. ladépenseestde. a55,g5~,ooo
~00,000 « .390,000«
31Rentrésd'anciens
débetsetautres l'exeëaSat
delàrecette
estde. 10,200,000
recettésimprévues <t
« (, '«« « ..{-
Selon lescomptes effectifs,
tels~queM.deCalonne lesprésente,
264,)54,ooo la estde. 283,162,000
a36.833,ooo28,238,400~17.40~dépense
larecetteest
de. 236,833,ooo
Déductionfaite
deladifférence
enptus. 'Qtv~oo adonc undéficit
de.
LadiSerenceenmoins estde. Ily 46,23g,oo0
0
ty,3at,ooo LadiiTërencesuriarecetteestde. 27,321,000
surla dépense,elle
est de. 2g,2o8,ooo
DiSërencetotale. 56,52g,ooo
<
1
9<~ DES
IMMEDIATES
DELARÉVOLUTtOK.
TABLEAU
GÉNÉRAL
DESREVENUS,
CHARGES ETDÉPENSES L'ANNEE
POU~ 1787.
RECETTES. DÉPENSES.
MtODMTS.DEDUCTIONS.
NET.
delaguerre.
t Département i ~,000~000
Liv. LiT. Liv.
2 Marineet colonies. 54,t8o,ooo
tFermesgênëraIes.M~MMl~ 35~~5,8i8 3 et suisses.
2 Recettes desfinances. i~,6/!3,y6o
générâtes Atfaire~trangeres figues g.o~o.ooo
3~,o8o,ooou3,563,76o roi,
r delareine
oi et de tafamille
famtHe ·
3Régiegénérale. 5t,8oo,ooo
4')5ot,354 4 Maiso~RLt
Maiso~d royale.
royale. 35,g76,oo0
55,0~6 non
10,~98,6465
desdomaines
4 Régie etbois. 5o,ooo,ooo 39,32g,65o6 Pesions.ooo'.ooo
to,6yo,35o Ponts
etchaussées.
5Ferme despostes. 10,800,000 t5.4-70,000
a,g8o,<o6 7,8]Q,894. rentes à i'HoteI-de-Vitfe
de Pai!j. [51,~00,000
6 Fermedemessageries. pcrpëtuei)csetviagères
Qoo,ooo23j,o3a 668,968 ySDivcrsesrentcset indemnités
payées
7FcrmedeScenOxctPoissy 600,000-24o,4i635g,584 annuelles.
Intérêts danslespaysd'états 80~0~
SImpositiottsdePnrIs. g d'emprunt
4,2t0,58o iolnt<rctsdusadivers.compris 26"06ooo
~,967,000
3,56,6'0
g Marcd'or. l,83o.3oo 69,700 il
1'goo,ooo 1086818
loRevenuscasueis. /000,000!,8i6,6oo înt~rets~
gages,
a,t83,oo 12Rcmboursemens taxutionadcnnancesetfraisderëgic. 38~7i'
a faire,tantparlacaisse d'amortissement
tiRegiedespoudresctsaIpctrcs.600,000100.000500,000 que
Loteries par d'autres
0,600,000
2,6io,939 6,989,061)5 M.sscs. 5~9~,ooo
jj Paysd'état. a~,5oo,oooai,5':3,99~ Cagss'dueonseu,bureat)xdadmin)strauon, intendances 6626.000
2,9~6,io3 1 delamagistrature, etfr.<is
decompte
14Dixièmed'amorttstement.000,000 &= Gages épices tf~853 ooo
t~ooo,oooi5
j5Vingtièmesabonnés,etcapitations Travauxde charité. i,8oo,'ooo
de
FordredeMatte. 323.922 « 2 16Mendicité.
3a3,()22 '1,100,000
!6Affinage etfiacresde i~Dëetti~rge
nimposition, remises,non-valeurs, dé-
modérations.,
dePa~s et Lyon,
pensesvariables, passe-ports.
province. j29,3oo « ia9,3oo 18Franc-saiëetvins des
g.a87,ooo
desmonnaies.
tyBénéfice 535,tio « 535,no privUëgiës ~,)(jo~
18Fonds desvilles lesfortifications.. igHôpitauxetenfansirouves.
pour ~9,0~.7 K ~9,0~7 2tjl'~ets,aumônes. communautés etcxres desf rontières..
'~t'yooo
JQFonds àrecevoir
detamarinepour four- royales )~.5ooo
nitures
desforges
deiaChaussade 900,000 « 3t Entretien
des prisons etbaLimens du domaine.
900,000 22 ]'8~.000
ao.Don ducterge 3,oo,ooo Mémoire. « Mémoire. CLarges etdépenses de l'administration
deseauxetforets.
gratuit 5~t1000
21CréancesurlesEtats-Unis 23Haras.
d'Amérique. ~,100,000'< ~,ioo,obo gS~oo
22Débetdescomptables nonrécla-
partie aq.LoHegesetun)versHes. ~.25ooor
25Caissecivilede Corse.
mëe,etautresrecouvraucesparticu- 3bo,ooo
lières. 6.000,000 « 6,000~,00026AcadIeM' 100,000
a~Ecoiesvëtërinaires. i''onoo
474,o48.a39 237,982,343a8Département
236,065,896 des mines 200,000
29Académies,gens de lettresettravaux littéraires. SBo'ooo
5oBibliothèques,jardin duroi e tmëdailtes.
't' a5oooo
Slimprimerieroyale. oo'ooo~'
Cetableau
aétédressé
parles
o rdres
de M.d e
Calonne, aux
etprésentén en
otables
~787. SaDépenses de
(Co!)ectiondea rendus,
comptes 222et223.)
pages Paris.g85,~a'
33Prisonniers
parordre duroi. iQt'ooo
34Voyageset yac~ioM_ ~006
35ForgesdelaChaussade. T. 1,000,006
56Liquidation
deancienne compagnie des Iodes. y gcnoo~
5~AcquisitiondeLorient etdela, terre,du.Châfet; t,3o5~ooo
et
38Intérêtsfraisd'anticipations faites en*iyS6..
sur le revenu
de1787.
~5,664,8oo
39Dépensesdiverses. 7,5~,000
40Dépensesextraordinaires etimprévues 10,000 ooo
~i Intérêts
de l'emprunt à faire
e n1~87. i,ooo'ooo
Totat. 599, 5
.55.705
Recette àdéduire.
ct-contre
o~ga~Q
DéHc:t.25,087,556
222 DES CAUSES
asser à la
~«tûcoy Ï<t cû~Mf~ ftn r~t où i~e
séancedu roi, rm lesvoix
vm~ n'ont rt~R
n*~Ttt
pas fété réduites en
1 manièreprescrite par les ordonnances,de sorte que la déli-
ération n'a pas été complète, déclarequ'elle n'entendprendre
aucunepart à la transcriptionordonnéeêtre faitesur ses regis-
es, de l'édit portantétablissementd'empruntsgraduelset suc-
essifs pour les années 1788, 89, 90, 91 et 92; sur le plus, a
ontinué la délibérationau premierjour. g
Le duc d'Orléans,d'Esprémenilet Sabattier furent exilés le
1 ndemain.Bc 21 novembre,te roi mandaà Versaillesune dé-
tutation duParlement, avecordre de lui apporter la minute de
arrêté ci-dessus;il le détruisitdansleurs registres, efleûr dé-
j enditde le remplacer;il déclaraenmêmetempsqu'ilconvoque-
raitles États avant1792, que sa paroleétait sacrée.
Les ministresnégocièrentimmédiatementl'emprunt il ne'se
emplissait pas, et l'État périclitaitde plus en plus. La cour
stima cependantque Brienneet Lamoignonavaientbien mérité
t'elle l'un reçut pour récompensel'archevêchéde Sens et une
riche abbaye; l'autre, 200,000liv. pour marier sa fuie. Ils con-
tinuaientd'ailleurs à tenir tête aux arrêtés, aux députations,
aux remontrancesdes parlementaires,avec une InSexibintéet
*i nehauteur dont on leur savaitle meilleurgré. Ceux-ciaffec-
tuent toujours decombattrele despotismeministériel, souspré-
texte d'assurer la liberté publique;maisilsentretenaientà peine
ne popularité douteuse, que leur résistanceà l'établissement
es assembléesprovincialesavaitdéjà compromise,et que ruina
presqueentièrementleur délibérationridiculesur l'édit relatif
aux Protestais, mentionnéplushaut. A
L'esprit publicne participaità cesdémêlésqu'accessoirement;
SE)verveétait ailleurs. Lespublicistes,les philosophes,lesjuris-
consultes,remuaientjusquedansleursfondemensleurs sciences
respectives.On examinaitles chartes antiques des Systèmes
'histoire de France appropriésà la foi du moment, des thèses
a p-tm-tde contrat social, faisaientla matièrede toutes les 'con-
ersations,et du milieude cette fermentât~ intellectuelle,s'é-
1 vaituncri unanime, la demandedes États-généraux,
jmtÉNATES DTELA RÉVOLUTION. ~29
Le pouvoir, tout discréditéqu'il était, tout meurtri des chutes
qu'il avaitfaites à chaque essai de réforme, le pouvoir monar-
chique solidaire privé depuis près de centans de la confiance
commune, s'abusaau point de croire qu'il lui serait permis de
choisir entre les destinéesrévolutionnairesqui le dominaient,et
de ne réaliserque cellesdont il n'aurait pas personnellementà
souffrir, fit rechercherpar un comitéles améliorationsà intro-
duire dansles lois civileset dans les lois criminelles;il
prépara
une nouvelleorganisationde la justice qui le délivreraità jamais
des tracasseriesparlementaires,et il se proposasérieusementde
restituer la cour plénière ce rudimentprimitif des États-géné-
raux étant la seuleconcessionqu'il jugeât indispensable.Le lit
de justice où serait frappé ce coup d'état ultérieur, fut arrêted
pour le moisde mai.
Les ministres agirent en conséquence;ils expédièrent des
ordres pour que tous les militaireseussentà rejoindreleurs dra-
peaux dans le plus bref délai. Des ofBciers-génërauxet des
conseillers-d'étatpartirent pour les provincesavecdes paquets
cachetésqui renfermaientle sort de la France, et qu'ils devaient
ouvrir le mêmejour et à la mêmeheure. Uneimprimeriedressée
à Versaillestravaillaitjour et nuit, et le secret de l'état était
gardé par un déploiementconsidérablede la force armée.
D'Esprémenilparvint à découvrirle mystère, et il fit jurer
aux magistratset aux pairs du royaumede se refuserà tout pro-
jet qui émaneraitdes presses ministérielles.Deuxlettres-de-ca-
chet furent lancéesaussitôt:.1'unecontre lui, l'autre contre le
conseillerGoislard, qui, le 29 avril, avaitdénoncéau parlement
le piègeque le garde-des-sceauxlui avaittendu
par l'édit de pro-
rogationdu secondvingtième.Maintenanten effetque les con-
trôleursl'exécutaient,il étaitévidentque cetimpôtéquivalaità
peu
prèsàIasubYentionterrItonaIe.Ontentad'exëcuterlesdeuxIettres-
de-cachetdansla nuit du 4au 5 mai, et lelendemain
d'Esprémenil
et Goislard rendirent compte de ces tentativesaux chambres
assemblées.La foule assiégeaitle palais. La séance fut déclarée
permanentejusqu'au retour d'une députatiot) envoyéeà Vfp-
230 DES CAUSES
VERSAILLES, LE 8 MAI.
« MESSIEURS,
MESSIEURS,
< Dans cette vue, sa majesté ordonne, par la loi que vous
allezconnaître, un mois de sursëancepour l'exécutionde tous
les arrêts de mort.
< Cetteprécaution, commandéeparla circonstance,seraéga-
lement précieuseà conserveraprès là réformedes lois crimi-
nelles.
» Il estnotoire en effet, Messieurs, que, dans les États les
plus éclairésde l'Europe, tous les jugemensportantpeinede
mort sontsoumisà l'autorisationdu souverain.
C'est un usage d'autant plus digne de passeren loi dans la
monarchiefrançaise,que le droit de faire grâce étant le plus bel
attributde la royauté, cetteprérogativedeviendraitillusoire, si
les jugemensétaientexécutésavantque le princepût savoirqu'ils
ont été rendus.
f Mais en s'assurantainsi pour toujours un droit dontil ne
veut user qu'avecsagesse, le roi autorisenéanmoinsl'exécution
immédiatedes arrêts de mort, danslescasd'émeuteet de rébel-
lion, où la promptitudedes supplicespeut hâterle rétablissement
de l'ordre.
» En accordantà tous les condamnésun mois de surséance,
le roi a statuéque ce délai de l'exécutiondateraitdu jour où le
coupableauraitentendula lecturede sonjugement.
Cettedisposition,que Sa Majestéavait profondémentmé-
ditée dans ses conseils,a excitévosréclamations.
e Maisvousle savez, Messieurs,la consciencedes coupables,
les interrogatoiresqu'ils ontsubis,les preuves qu'on leur a op-
posées, leur passage de la prison communedans les cachots
immédiatementaprès leur condamnation,leur renvoidevantles
premiersjuges~ enfinje ne saisquellepublicitésoudaineque les
décisionsde la justice ont communémentdansl'enceintequi ras-
semble les malfaiteurs, ne leur laissentpresquejamais ignorer.
leur sort, dès qu'il est irrévocablementHxé.
» L'état habituel des chosesa doncici préparé d'avancela
dispositionde la loi.
Maisquand mêmece serait une innovation,si e}teest juste;
IMMÉDIATES DE LA RËVOLUTJQN. 244
PARLEMENT DE PARIS.
MESSIEURS,
DISCOURS
DEM.LE GARDE-DES-SCEAUX
POUR
ANNONCER
t'EMT
DUROJ,PORTANT DELACOUR
RÉTABLISSEMENT PL~NtËRE.
juge que le
roi seul, dans le cas mêmede forfaiture.
Ce n'es~qu'àIaCourpIénièrequesa majestépeutconfiercette
fonctionrigoureuse, dont l'exercicedoit évitera sa
bontél'usage
personnel de son autoritéconfrères magistratsqu'elle s'est vue
plusieursfoisdansla nécessitéd'employer.
» Pour rétaMircetteCoup,leroi n'a eu besoind'aucuneinnova-
tion il lui a suffide remonterau-delàde l'érectionde sesparle-
mens.
C'est dans les monumensde notre histoireque sa
majestéa
trouvéle modèlede cette grande institution.
» Eneffet, avantlacréationdes'Coursdansles
provinces,dont
la premièreépoqueest du quatorzièmesiècle, il n'existaitencore
que le parlementde Paris, quienregistrait les lois pour tout le
royaume.
» Ce premierparlementformaitalorsla Cour
plénièredansles
occasionsimportantes; et cette Cour plénière était composée
commele roi la composeaujourd'hui.
» Quantaux parlemensde province,dont.la créationsuccessive
est postérieureà cetteancienneformed'administration,ils doivent
être d'autant moinsétonnésde perdrele droit
d'enregistrement,
que nosrois leur ontinterditlaconnaissancede plusieursespèces
de causesattribuéessansréclamationau seulparlementde Paris.
Cependant,Messieurs,pour ne point se priver des connais-
sanceslocalesqui peuventavertir sa bontéou éclairersajustice,
le roi admet à sa Cour plénièreun magistratde chacun de ses
partemens.
Ainsi, quandles provincesde teurressortauront desintérêts
particuliersà discuter, ellesy trouveronttoujours un Ëdèie in
tcrprète de leurs réclamationset de leurs devoirs.
» Pour vous, Messieurs,vous serez tous appeléssuccessive-
ment, par ordre d'ancienneté,à cetteCourauguste.
Vousne subirez,pour devenirmembresdelà Cour plénière,
que les mêmesdélaisauxquelsvousêtessoumispour siégerà la
grand'chambre.
IMMEDIATESDE LA REVOLUTION. 249
» Rendusà vosfonctionsnaturelles,vousjouirezdésormaispai-
siblementde la considérationqueméritentvosservices.
Vousverrez l'Etat prospérer sousune administrationécono-
mique, tranquilleet modérée; vousbénirez le roi qui se mon-
trera entièrementoccupé à réparer~ de concertaveclà nation,
les maux passés, et à préparer Us biensà venir, qui, loind'avoir
vouluconcentrersonautoritédansunseulcorps,pourlarendrear-
bitraire, ne demanderajamais,soit à la nation, soità ce tribunal
patriotique, qu'un zèlesincère, desconseilséclairés, le respect
pour la justice, l'amour des peuples, un courageuxdévouement
au bien public, et qui enfinest aussidécidéà n'abuserjamaisde
sa puissance,qu'à la mainteniret à la faire respecter.
c Vousvenezd'entendremesvolontés.
» Plusellessont modérées,plus ellesserontfermementexécu-
tées ellestendent toutesau bonheurde messujets.
~Jecompte;surle zèlede ceux d'entrevousqui doiventdansle
momentcomposermaCour plémère les autres mériterontsans
doute par leur conduited'y être successivementappelés.
~Jevais faire nommerles premiers,et leur ordonnerde rester
à Versailles,et aux autres, de.se retirer.
CA.T~C!HSNEDESPARLEME!<S:4788.
D.Qu'étes-vousde votrenature?
JR.Noussommesdes of6ciersduroi, chargésde rendrejustice
à ses peuples.
D. Qu'aspirez-vous à devenir?
R. Les législateurs,et par conséquentles maîtresde l'État.
D. Commentpourriez-vousen devenirlesmaîtres?
R. Parce qu'ayantle pouvoirlégislatifet le pouvoirexécutif,
il n'y aura rien qui puissenousrésister.
D. Commentvousy prendrez-vouspour en venir là?
R. Nousauronsune conduitediverseavecle roi, le clergé, la
noblesseet le peuple.
D. Commentvousconduirez-vous d'abordavecle roi?
R. Noustâcheronsdelui ôterlaconSance de la nation, en nous
opposantà toutesses volontés, en persuadant aux peuples~que
noussommesleurs défenseurs, et que c'est pour le bien que
nousrefusonsd'enregistrerles impôts.
D. Le peupleneverra-t-ilpas quevousne vousêtesrefusésaux
impôts, que parcequ'il vousles auraitfallupayer vous-mêmes?
R.Non, parce que nous lui ferons prendre lé change, en
disant qu'il n'y a que la nationquipuisseconsentirles impôts,
et nousdemanderonsles États-Généraux.
D. Si, malheureusement pour vous, le roi vousprend au mot,
et que les Etats-Générauxsoientconvoqués,commentvous en
tirerez-vous?
7}.Nous chicaneronssur la forme, et nous demanderonsja
formede 1614..
D. Pourquoicela?
tMMENATES DE LA RBVOItUTION. 25S
LomS-HENRI-JoSEPH DE BoURBON,LoNS-ÂNTOÎNE-HENm
DE BOCRBOK, DE BoURBOK;
LOUIS-FRANÇOJS-JOSEPH
DUROIPOURLA CONVOCATMN
'RÉSt.EMÉNT DESETATS-GËNÉRABX,
r: AVERSAtLlES,M27AOUTi789.
r-
Art. P'. Les lettres de convocation seront envoyées auXgou-
Semeurs des différentes provinces du royaume, pour les faire
.parvenir dans. l'étendue de leurs gouyernemens, aux baillis:<t
;sëhGchauxd'ëpëe, à qui elles seront adressées, ou à leurs lieu~-
tenans.
& :II. Dansia vue de faciliter et de simplifier les opérations qui
seront ordonnées parle présent règlement, il sera distingué deux
fasses de bailliages et de sénéchaussées,
n Dans la première classe seront compris tous les bailliages
~ct sénéchaussées auxquels sa majesté a jugé que des lettres de
.convocationdevaient être adressées, conformément à ce qui s'est
.pratiquéeBiGM.
Dans la .secondeclasse, seront compris ceux des bailliages et
sénéchaussées qui, n'ayant pas député directement en 4614, ont
été jugés par sa majesté devoir encore ne députer que secondai-
rement et conjointement avec les bailliages ou sénéchaussées de
la première classe et dans l'une et l'autre classe, l'on entendra
par bailliages et sénéchaussées tous les sièges auxquels la con-
naissance des cas royaux est attribuée.
IH. Les bailliages ou sénéchaussées de la première classe se-
ront désignés sous le titré de bailliages principaux ou de séné-
chaussées principales. Ceux de la seconde classe le seront sous
celui de bailliages OLrsénéchausséessecondaires.
ÏV.'tJes bailliages principaux- ou sénéchaussées principales,
formant la premièrè classe, auront un arrondissement dans
ntM~DIÀTESÎ)EïjÂR~VOUITK)N. ~6~
SUPPLÉANS.
REVO~~JTtO~ FRA~ÇAtSE.
ANNÉE 1789.
DES ÉTATS-GÉNÉRAUX.
CONVOCATION
1789..
De par le roi,
28 MARS 1789.
n.
Le prévôt de Paris ou le lieutenant civil sera tenu de convoquer,
conformément à ce qui est prescrit par le règlement du 24 jan-
vier dernier, et dans les formes ordinaires du Châtelet, tous
ceux des trois Etats de la prévôté et vicomté hors des murs,
sans y comprendre les habitans de la ville et faubourgs de Paris,
ni même les possédans bénéSces ou fiefs situés dans l'enceinte
des murs.
Hï.
VIII.
S Ordonne sa majesté que le prévôt de Paris et, les prévôts des
marchands et ëchevins se rapprochent, autant qu'il sera possible,
.des dispositions du règlement du 24 janvier dernier, et qu'ils
soient tenus de procéder aux assemblées préliminaires, de ma-
nière que l'élection des députés aux États-Généraux soit faite au
plus tard le 24 avril prochain.
IX.
Les représentans dé chaque ordre qui auront été choisis dans
les assemblées préliminaires, seront tenus de se rendre au jour
et au lieu qui auront été indiqués par le prévôt de Paris ou le
lieutenant civil, pour son assemblée générale de la ville et fau-
bourgs de Paris, et d'y procéder, séparément bu en commun,
à la rédaction de leurs cahiers et à l'élection des députés de la
vIN~de Paris aux Etats-Généraux.
X.
Immédiatement après cette élection, dont il sera donné connais-
sance aux prévôts des marchands et échevins, ils seront tenus de
convoquer l'assemblée du corps municipal, et d'y inviter les qua-
rante députés de la ville de Paris.
1)
XI.
Dans cette assemblée, il sera procédé à la rédaction du cahier
particulier de l'hôtel-de-ville, qui sera ensuite remis aux qua-
rante députés, pour le porter aux États-Généraux.
XII.
N'entend sa majesté nuire ni préjudicier à autres et plus grands
droits du corps municipal, lesquels auront leur plein et entier
effet pour tout autre cas et en toute autre circonstance; les pré-
vôts des marchands et échevins demeurant autorisés à les faire
valoir pour l'avenir, même à l'occasion d'autres convocations aux
États-Généraux du royaume.
~M-
L'assembléedu tiers-étatde la villede Paris setiendralemardi
24 avril. Elle sera diviséeen soixante arrondissemensou quar-
tiers, dcatles limites,ainsi que le lieu de l'assem~ seront elë-
termines par l'état qui aéra annexeau mandementdes prévôts &
des marchandset ëchevins. Les habitaas, composantle tiers-
état, nés Français ou naturalises, :âgés de vmgt-cinqans, et
domicilies,auront droit d'assistera l'assembléedé~mmëe par
le quartier dans lequelils résidentactuellement,en remplissant
les conditionssuivantes; et nul 'ne~pourras'y faire
représenter
par procureur..
/.xui.
Pour être admisdans l'assembléede son quartier, il faudra
pouvoirjustiHerd'un titre d'office, dégrades dans' unefaculté, J
d'une commissionou emploi de lettres de maîtrise, ou ennn de
sa quittanceou avertissementde capitation, montantau moinsà
~sonttne de six livres en principal.
3<M
'C.Iu'" ~789)
\J COHVOCAT!ON
XIV.
J. Ruttedge.tacommunautëdesboutahgersdeParisexposaItcom-
me~tIëssieurs Leteuet compagnie, adjudicatairesdes moulinsde
Corbeii,avaient,sousdiversprétextes,faithausserle prix desfa-
rines commentles boulangersavaientchercheà sefournirail-
leurs à meilleurmarché comment ayant trouvetoutes les hatlës
circonvoismesvidëesparlessieursLeieu, ils s'étaientvus à la
mercide !a compagniedeCorbeit; et comment ils avaientété
oMigësd'ençhérirIepain,etc. Cette requête fut repousséepar
la courdejustice. Plus tard,' nousverrons sortir dece commen
cementfaiNe et obscur de graves désordres et des accusations
plusgravesencore.
Les Parisiensse pressèrent doncdansleurs districts, animés
non-seulementde la passion del'égalité', mais pénètres de la
penséeque le salut du peuplene pouvaitêtre assure que par le
peuple.
Les é!ectionsde la banlieuecommencèrentle 18 avrit;cë!!esde
Paris le 21.. L'agitation de Ja capitale présentaitun spectacle
étonnant, disent les écrivainscontemporains~Quandon voyait
l'activitédes Parisiens, onse croyaitdans un autre siècieet dans
un autre monde.La populationtout entièreétait sur pied, et
remplissaitles rues et les places on se communiquaitdes anëc-
dotes, desbrochures, des recommandations on faisaitdes~c-
tions au Palais-RoyaLPe nombreusespatrouilléstraversatBit*
cetfëfoule les rëgimensdes gardes-françaises et des gardes-suis-
ses étaient sous les armes.La halleétait environnéede soldats.
Onavait distribuédescartouchesauxtroupes; etl'artiuerie des
régmienssuissesétait consignéeet à sespiècesdansles casernes.
En contemplantcet appareil dëguerre, et ce concours d'habi-
tans quittantleursfoyerspour;se précipiterdanstes églises, on
eût dit qu'undanger imminentmenaçaitParis.
JMaispour acheverle.tableau, il fautpénétrer dansie sein de
l'une des réunions électorales.Voicit'analyse du procès-verbal
de rassembléedudistrictdes Petits-Augustins.
Trois:çentdix-huit membres du tiers-étatse trouvèrentréunis
à neuf heures du matin dans l'église des Petits-Augustins.
DES ÉTATS-GÉNERAtJX. 3t5
T. t.
5~ {KHi CONYOCATMX
L.ONYUL.AiiU-~
(1789)
~WO~j
RÉSUME
DESCAHIERS
DUCLERGÉ.