Daniel Delaveau

Président de Rennes Métropole

Rennes, le 27 mai 2010,

Objet : lettre ouverte au président de Rennes Métropole concernant l’insertion de la future ligne B
de métro au nord-est de Rennes

Monsieur le Président,
La houleuse réunion publique d’information sur le projet de la ligne B de métro dans le quart nord-
est « Chateaubriand – Beaulieu – Longs Champs – Champs Blancs » montre que ce projet suscite
toujours d’importantes réserves et une totale incompréhension de nombreux rennais.
En effet, la solution aérienne retenue actuellement par Rennes Métropole pose de gros problèmes
d’insertion aussi bien au niveau des lycées Chateaubriand et Louis Guillou que sur les zones habitées
de la rue Mirabeau, des Longs Champs ou sur les campus de Beaulieu et de l’INSA.
Le seul argument mis en avant par vous-même et le vice-président de la commission transport pour
justifier le choix d’une insertion en aérien est un argument financier.
Cependant, sachant :
• qu’il s’agit d’un investissement lourd, pour une période d’au moins une cinquantaine
d’années,
• que les tracés chiffrés lors de la concertation ne sont pas les mêmes que le tracé final retenu,
• qu’aucune estimation des coûts n’a été fourni aux rennais sur ce tracé voté,
par cette lettre ouverte, nous vous demandons expressément de réaliser de nouveaux chiffrages
financiers de l’ensemble des solutions en présence (aérien et souterrain) afin de fournir aux citoyens
de Rennes Métropole des éléments d’appréciations fondés concernant l’insertion de la ligne sur le
secteur nord-est.
Les écarts de prix annoncés étant tellement faibles entre un métro aérien et un métro souterrain, de
l’ordre de 1% du coût total de la future ligne, qu’il semble impossible de rester dans le flou actuel,
sauf à admettre que ce n’est pas les finances qui auraient dicté le choix final.
Nous rappelons également que l’ensemble des habitants des Longs Champs était prêts à un
compromis important à leurs yeux : une moins bonne desserte du quartier en déplaçant la station en
périphérie, si et seulement si cela permettait d’obtenir une insertion souterraine. Cette vague de
solidarité, malheureusement rare de nos jours, est à souligner.
Madame Clotilde Tascon-Mennetrier, notre conseillère générale, nous soutient dans notre démarche
et s’associe pleinement ce courrier.
Dans l’attente de votre réponse, veuillez accepter, Monsieur le Président, nos salutations
distinguées.

Damien Bongart
Vivre aux Longs Champs
Sauvons les Longs Champs
Annexe : chiffrage des tracés de métro

1 – Coûts du tracé Nord-est en aérien et souterrain

Ces chiffres ont été fournis par Rennes Métropole dans un courrier en date du 27/02/2009, signé par
M. Jouhier, vice-président aux transports. Nous n’avons pas reçu de nouvelles estimations depuis.
A – Coût de l’aérien :
Tracé en aérien à partir de Chateaubriand, passant au travers d’Atalante : 265 à 275 M€ valeur 2007
Remarque : ce tracé ne correspond pas au projet voté par les élus.
B – Coût du souterrain :
Tracé souterrain rue Mirabeau, station Beaulieu en aérien, puis tranchée couverte jusqu’au terminus
inclus, passant au travers d’Atalante : 275 à 285 M€ valeur 2007
C – Coût du tracé initial (tracé de 2007) :
Tracé en aérien au dessus des étangs des Longs Champs : 275 M€ valeur 2007

2 – Coût global du projet

Ce coût global a été fourni dans le Dossier d’Aide à la Décision de novembre 2007, confirmé par la
Semtcar lors de la réunion publique de concertation de janvier 2009 : la Semtcar utilisait ce coût
global comme chiffre de référence.
Coût global : 1029 M€ valeur 2005, soit 1070 M€ valeur 2007

3 – Comparaison des tracés

Ecart aérien / tranchée couverte = 10 M€
Rapporté sur le coût total du projet = 0,97 %
Rapporté sur le coût total actualisé en euros 2007 (seul calcul réellement valable) = 0,93 %
Pour information, si on compare le souterrain au projet initial au dessus des étangs, l’écart n’est plus
que de 0,4 % !

4 – Conclusion
La différence de coût entre le projet initial de 2007 (aérien au dessus des étangs) et la solution en
souterrain demandée par les habitants n’est que de 0,4 % !
La différence de coût entre le projet aérien et le projet souterrain sur le tracé actuel n’est que de
0,93 % !