diversité « IN°176
a)
LANGUES
DES ELEVES,
i LANGUEIS) |
DE L'ECOLE
u ENTRETIENSUse NOTION PLUS QUE PROBLEMATIOUE
La notion de « maitrise de la langue est
Gevenue depuis quelques décennies le comur,
Vobjectif msjeur et permanent de
PEducation nationale francaise a quoi tout
doit concourir. fl n'est pas nécessaire de
iter ici les innombrables instructions, pro-
‘gammes et auties documents offcicle qui
‘en font un usage intensif bien connu, la
‘fois comme objet et moyen d’enseignement-
BTCA AL
apprentissage, ainsi que comme critire par
rapport auquel tout cispositif pédagogique
est evalue. Ainsi, un rapport de V'inspec-
tion générale de 'fducation nationale, para
ricemment, sr les dispositife pédagegiques
ie soel
eek. anche
Clete et Bp
113 tazpor nF 2013056, ccchte 2015, disponible su
sr adocurrenationtancae
HA Cetetesinspire pour pate deanice paratre
11s ces termes concepts seoatcenalspréistinent plus ta
La « maitrise de la langue »
confrontée aux pratiques
sociolinguistiques
Regard sociodidactique sur la face
glottophobe d’une notion glottomaniaque’
perteneriaur (par exemple avec une radio associative,
commele disposiuf exemptaire« Paroles d'écoles» pilot
per Claude Nanchet-Richermeet Stéphanie Clerc Tou-
Jon?,qui curieusementn’y est pas mentionné)s’intitule
«= Léraluation dee retombéee des actions parterariales
et innovantes sur lz maitrise de la langue? ». On note
au passage la graphie encienne du mot maitise, symbo-
lique dlun rapport conservateur i « la langue » et a
nermes (dont la plus sacrée, Torthographe). On notera
surtout limplicite quant & cette langue au singulier qui
est imposée comme une évidence =i s'agitdu francais,
ou plutét d'une certaine variété de francais scolaire &
Jagualle le francais estréuit.
Car cette notion ne peut fonctionner que dans Ie cadre
unrapportidéologique a «la langue »: Cestune notion,
restrictive et erronée, aberrante d'un point de nue socio-
linguistique’seciodidactique qui la confronte aux pra
tiques sociales, C’estune notion quirel've d'une eayarce
glottomaniague, et done, glouophobe? : dune part, en
effet, son usage sacralise une certaine vision, partisane,
de «la langue » et en impose une pratique exclusive et
‘exclusnte, et, d’sutre part son usage produit,
€ légkime par consequent des discrimina-
tions & prétexte lingnistique. Ft elle recéle
Steatsceanpicge cote. Coecsaakeuse sone
Be von P
Perera cescrts Meroe Paanaus xoounsusmiues 8FSTvEs
Loreque le francais a été largement diffuse
comme langue parlée dans civerses perties
diversité 17601" TRIMISTIE 2014139de France et du monde (soit pourressentiel
entree xix* et le xx" siéele, jes populations
quiont adopté bon grémal gré Tent spon
tanément adapté a leurs besoirs, habitudes,
lurlinguismes, cultures et contexies. Hes
se sont surtout appuyées sur des croise-
‘ments avec des langues qu’elles pariaient
précédemment et qu’elles ont continué &
parler paralllement (les études & ce sujet
sont extrémement nombreuses; pour des
synthices, voir Robillard, Beniamino, 1983,
3995; Collectif, 001; Bavoux et al., 2008)
Le francais est ainsi devenu une langue
cffectivernent « vivante », socialisée, done
‘variable et vane, alors qu'iln'était aupare-
vant qu'une langue ¢’lite 4 usages princi-
plement écrts,un genre de latin. Ani, les
‘pratiques sociales ne sontpas et ne peuvent
pas étre celles d'un francais homogene et
‘unique supposé « comman » (notamment
sous la forme d'une « norme standard
‘Comme pour toute langue. on rencontre sur-
toutdes formes héxérogénes qui ont infin
ment renouvelées selon différents axes (his~
torique, ghographique, soca] interactionnel,
{naividuel, collec... et quivarientselon les
figs, les cursus éducatifs les miliewx socio
Economiques et politiques, les saxes, les
‘enjeax sociolinguistiques locaux et indivi-
duels les biographies langagiéres... Au cours
dese vie sociale, toutlocutear acquiert donc
et developpe en permanence un ensemble
de ressources linguistiques plurielles qui
‘constituent son ~ réperteie linguistique »
Lacommuication linguistique des humains
‘ne fonetionne pas sur la base de la « mai
tise d'une langue commune » identique
‘pour tous. La diversité et la variabuite des
pratiques linguistiques ne sont pas en soi
des obstacles ala communication, aux rela
tions, au vivre ensemble. Elles constituent
‘au contraire une ressource d'une grande
richesse et leur absence, ou absence de
capacité a sen servir, constitue un obs-
tacle i la communication et aux relations
‘umaines et sociales.
4047 IAMESTRE 2014 1 diversité 176
Drnon oe comrracesoseuneusrave
Une compétence linguistique est done nécessaire-
_ment une compétence socolmguistique (Blanchet, 2012)
8 interagir, & construire des relations avec autrui, &
co-construire des significations contextualisées, en.
‘‘appuyant sur deux sous-savoir-faire clés
1a covariance (aptitude choisir daneson rSpertoire pha
riel et tnterpréter des ressources linguistiques attenducs
‘parlesnermes socaleslocales en fonction ducontexte de
‘communication et, plus largement, de relation);
= la covariation {aptitude a choisir dans son répertoire
‘pluie et & interpréter des ressources linguistiques ~y
‘compris inattendues et & contre normes en fonction
lune strategie de communication dans un contexte
précis et, plus largement, de elation).
‘Dans ce cadre, es signes nguistques ontun rélelimits
plus situation est technicisée, plus les signaux ont
‘une fonction sémantique dans la construction de la,
signification, moins le contexte a de fonction significa
‘tive plus la situation est technicisée, plus la langue est
‘technicisée, moins Vinterprétation est contextualisé2);
plus ia situation est socilisée, moins les signaux ont
une fonction sémantique dans la construction de la
signification, pluele contexte a de fonction significative
(plus ja situation est socialist, pluslalangueest socia-
Tisée, plus 'interprétation est contextualisée}.
Une compétence sociolinguictique nest donc pas
réductible a une compétence éuroiternent linguistique
Aiencoder et A décoder une série limitée de signes lin
‘guistiques (cons ou phonémes, mots ou morphémnes,
phrases ou syatagmes, textes ou discours... selon la
terminelogie usitée): laquelle ne permet aucune adap-
tation & la diversité des contextes, dee interlocuteurs,
des finalités de communication : elle ne fonctionne
que pour des robots enfermés dans un seul et méme
contexte, comme ces serveurs vocaux si agacants des
plateformes téléphoniques ouces masques de saisie si
rigides eur ordinateur... ou encore ces éléves uniformi-
és, enferings dans des activités scolaizes
Lssamaaammacue
DES LANGUES STANDARDISEES
Dans un cadre sociolinguistigue (Blanchet, 2012;
Blanchet, Calvet, Robillard, 2007), 1étuce des pratiquesstiques montre que le monde linguis-~
‘n'est pas constitué de langues stables
stant & des pratiques qui les feraient
;, mais d'un continuum de pratiques
et mélangées, sans cesse inno-
tes, 4 partir desquelles sont construites,
‘par abstraction et limitation, des langues.
‘Gelles-c} sont des catégorisetions avant tout
“sociopolitiques (3 finalité principalement
“communautaire, qu’onles appelle «nations »,
“setlinies » ov autres groupes sociaux) et
‘souvent, en continuation de cette premitre
‘eatégorigation, des construction¢ techno-
linguistiques homogénéicantes, marginsles
‘par mpport aux usages cffectife,« inventées
‘par des grammairiens et autres linguistes »,
pour reprendre une formulation de Di¢ier
dde Robillard (7008) et le titre frappant dun
‘ouvrage de Louis-Jean Calvet (2004). Les
formes retenues lors de I’élaboration de ces
ormes artficilles (ou «fictives » -Balibar,
4985) sont arbitraires en elles-mémes, elles,
pe sont jamais ni meilleures ni supérieures
d'autres) et socialement discriminantes
‘on retient, pour cultiver une distinction, les
formes les plus rares et les pius Sloignées des
‘usages populaires!majontaires,quittea chor
‘sr des emprunts & d'autres langues réputées
_Prestigieuses et, s possible, gnorées du com
mun des mortels, comme Ie latin ou le grec
ancien dans le cas du francais standard.
Quis QUE « LA MAITAISE
DE LA LANGUE » ?
Diapras le Trésor de la langue francaise, 12
notion de maitrise a une sémantique de
domination, de contréle, de supériorité
Or, une langue ne se « maitrise » pas: elle
est infinie, sans limites claires, infiniment
variée et renouvelée, et aucun humain ne
peut sel'approprier dans se totaité puisque
‘cette tctalité n'existe tout simplement pas.
De plus, une langue n’est pes un animal
115 treet int Hore cous un aute art
es enselgnant-es,
sauvage qu'on dominerat pour le domestiquer (conno-
tation de « maitriser », oi Yon voit percerla glotiophobie
contre les pratiques spontanées, populaires, vives,
créatives) La seule facon de rendre une langue * mai-
trisable, est de la réduire arsifidellementa une petite
pantie, crconscrite et sélective, de ses formes et de ses
lasages — en Toccumrence pour le frangais, & un fran~
cafs standardlsé, scolaire, normalisé. Réduite & n'éte
quiun code limité, décontextualisé, désocialisé, asep.
tisé, déshumanisé, mathématiag, dissocié du reste dee
resvources linguistiquee, stomisé en éléments.otriglos
grammaticaux supposée constitutife de ce code, une
langue devient maitrisable, comme 'est un ensemble
de tables de multiplication, a'équstions et dorgani-
ations géométriques. Pour reprenére une distinction
de Bergson (1959; 1969), on transforme l'ordre vital
(améprisé comme « désordre > intial) en un ordre géo-
meétrique (survalorisé comme élaboration ratiomnelle).
Cette « réduction » engendre un appauvrissement de
la langue, un amoindrissement des pratiques, des res-
sources et des potentiels inguistiques, une diminution,
des compétences sociclinguistiques des apprenants.
Pavicun CETTE REDUCTION ARTIFICIELLE?
Le frangais fait Yobjet d'une idéclogie linguistique
pazmnilesplus puissantes au monde quia &é largement
étudiée (Calvet, 1974; Certeau et ol, 1975; Trimaille,
Eley, 2013; Wionet, 2015; Bulot, Combes, 2012; Blanchet,
2012),y compris dane 20a effets profonde de diserimina,
tion et d’instcurisetion eocisles (Reurdiou, 1982, 2001)
‘ct,notamment,scolaires (Blanchet, 1996; Fradentetal.,
2005; Bestucci, 2013)
Catte idéologie linguistique 2 répandu une croyance
en une légitimité intrinséque d'une norme linguis-
tique -en fait de plusieurs, car elles sont loves’, dites
« francais standard, légitime, commun, soigné, cor-
rect, dassique, littéraie, soutenu, scolaire, etc. » ~ qui
serait en elle-méme, et dans Vabsolu, meilleure cue
Tes autres formes linguistiques. On ne pergoit pas ces
formes normatives comme des formes parmi d'autres,
arbitrairement sélectionnées et adaptées seulement
a certains contextes, résultant de choix politiques de
hieraichisation, d'inegalite et de sélection sociales. Les
projections identitaires sur les langues ont
6 efficacement instumentalisées lors dela
création des frats-nations qui ont souvent,
iversité 176 12 81MESTAE 2014 142comme en France, érigS lalangue (une seule
langue sous une seule variété normative)
fen totem sacré de communion patriouque,
cen « religion d’Etat » (Cerquiglini, 2003,
Encrevé, 2005), en « fétiche » (Boltanski,
Bourdieu, 1975); elles ont été complétées par
‘un tabou des autres pratiques linguistiques,
ainsi minorées (notamment « populaires,
rurales, locales,régionales, métissées,immi-
‘grées »), Signes de cette idéologie toujours
actuate : la France a rendu le plus haut
hommagenational, en transférantses restos
‘au Panthéon. en 1988, i Yauteur éu Rapport
sur la Nécessité et les Moyens d’anéantir les
Patois ct d'universaliser 'Usage de la Langue
Francaise (1794), dans lequel les créoles des
esclaves - dont il défendait parallélement
lalliberté ~sont qualifiés é'«idiome pauvre
[J quine connaft que Vinfiniif-,etdeutres
langues régionales de « jargons lourds et
lgrossiers ». Is'agit de 'abbe Grégoire. Cest
lun fervent partisan de Ia colonisation et
du « devoir de civilisation des races supé-
seures sur les races inférieures » (discours
du 28 juillet 1895), Jules Ferry, quia mis en
place entre 1882 et 1886 une école obligatoire
ct gratuite dans le meme bat
Dans ce cadre, le francais est percu comme
I langue de la France, voire sa propriété,
symbole de son unieé, Mest pereu ct ensei
gné comme une langue unifige, homo.
gene, immuable dans Ie temps, Pespace,
Ja societe, les usages, et done exempte de
variation, de mélanges, de diversité®. Cette
langue supérieure serait capable d’expeimer
cortaines choses de Teoprit et de le culti-
ver mieux que d'autres langues, Des lors,
cre monolingue en francais écrit, selon
une unique norme grammaticale, lexicale et ortho-
graphique serait normal, voire sowhaitable, et est 3
Yécole que « la Nation » confie la mission c'inculquer
cette norme dis le plus jeune Age, non pas en com-
piément mais en remplacement des autres ressources
linguistiques qu'elle est chargée ¢"éradiquer. Toute
remise en question est percue comme un sacrilége,
toute « déviation » par rapport & cette norme unique
supposée est considérée comme une « faute » (voire
tun «péché »), ce qui alimente mm discours alarmiete
Permanent, quirenforceIui-méme encore acrispation
eur cotte vision de le langue,
Uadisésion quasi unanimea cette iéologie et Pincapa-
{ite de prendre conscience de ses aspects éthiquement
choguants (en tout cas pour celles et ceux — dont de.
ombreuxenseignant-e-s~quiontune éthiquehuma-
niste) sont explicables par le fait quielle est devenue
égémonique.
Li HESEMONIE DUNE DEOLOGIE LNGUISTIOUE
Une hégémonie (Gramsci, 2007; Marcellesi, Bulo:
Blanchet, 2003) est une domination dont sont impr
gnés les fonctonnements sociaux dits « normaux > et
qui n'est pas percue comme une domination car les
acteurs sociaux ont été convaincus (notamment par
Véeole) que « c'est pour leur bien + et/ou que «ga ne
peut pas étre autrement ». fs acceptent, s'approprient
et reproduisent ce qu’ils croient étre des évidences
indiscatables, mime ceux qui peuvent, d'un point de
vue différent, en étre considérés comme des victimes.
On percoit ainsi comme « légitime ~ un « ordre des
choses » présenté comme «naturel » ou « supérieur »,
donton masque les inégalités etles mjustices pour leur
Supposer autres causes (par exemple une inézalité
«naturelle » ou un » échec individuel »). Une idéolagie
peut facilement devenir hégémonique puisque c'est
un systime clos d'idées a priori tendant
répondre & tout, qui appelle une convic-
15 ui rappeleqne cot iolagie inguctquccat cle de
tera
87 talc qui tak au dépan une neualté est devenue
‘ue ewan des marques et ppartenances elie,
‘tdoncculareles wate nguissques,
11 Adee is notion core sine de rien +4 «egies +
Aelargur eat Taccnsion de ramos Voge bs aes
Standhrd: «Lor des changes ain, ranepsertut dosed
spantané des reiszes fami apitique ou basen éacnce
agparenantau tangas siandavd » Decunentsacconpagnement
es proparanes du pamae de 2008 consuisbes en Hpeah
42.11 IHIMESINE 2014 1 diversité 276
toncoltective totale. Uneidéologie est donc
‘une croyance qui filtre et organise une cor-
taine perception‘interprétation des vécus
et des idées pour empéchor ou éearter toute
contradiction, Sle veléve d'un processus de
secralisation (at sens religieux du terme)
ui établit une conviction de type religieux
tune croyance, donc, avec ses totems et sestabous,ses dogmes et eesinterdits, qu'on ne
‘peut que respecter
Pour établr 'hégemonie de cette idéclogie
(ox pour la contester), i faut des leviers de
pouvoir eur les principaux réseanx de pro-
Auction, de diffusion et de validation dee
‘connaissances et des discours : école, reli-
gion, médias législation, lew é’expressions
‘culturelles, positions socio-économiques
favorisées, fenctionereligiauses...Vécole est
‘Yun de ces leviers par leequele lesidéologies
sont transmises,inculquées,légitlmées,hegé-
rmonisées. école est conc éoublement un eu
de reproduction de lidéologie ingustique, 2
lafoie parce que cette idéologie est hégimo-
‘nique dans Tensemble du corps social dont
ecole), et parce que Técole est un instru-
‘ment de maintien des hégémonies en géné-
ral, Les débats politiques autour de ses mis
sions et de 202 programmes sont ailleurs
récurrents, au moins sur certains points ol
‘une idéologie peut étrepartiellement contes
tée, quand ellen’est pas hégémonique.
Ds ‘CONCEPTS POUR ANALYSER
ET COMPRENORE
Le terme glottophobie, qui est préférable &
discriminations linguistiques, précente Vinté-
rét de réinsérer ces discriminations dans
Vensemble des discriminations portant sur
des personnes au lieu de les restreindre &
des discriminations portant sur des lan-
gues. La glottophobie entre visblement dans
Ia série des altgiophobies (Jiscriminations
‘négatives de personnes en fonction de leur
altérité - dite aussi « différence ), telles
que Thomophobie (focalisée sur des aspects
sexuela), le xinaphobie (Fecalieée eur des
aspects identicalres ec culuurels et souvent
comrélée& la glottophobie), la judéophobie (ou
antisémitisme) et Tislamophobie (focalisées
‘eur des aepects religien]. Ce faisant. on
restitue aux discriminations linguistiques
‘toute leur dimension et leur gravité sociales
et politiques, ainsi que leur conerétisation
‘humaine, et plus seulement linguistiques.
Je définie 1a glotophobie comme « le mépris, la haine,
Vagiession et donc globalement le ejet, exclusion, de
personres, discrimination négatve effectivernent ou pré-
‘tencument ondée surle fait de considéserincomectes,
inférieures, mauvaises certaines formes linguistiques
(perjues comme deslangues, des dialectes on des usages
de langues) usitées par ces pertonnes, en général en
‘localisant sur les formes linguistiques (et sens toujours
avoir pleinement conscience de I'ampleur des effets
produits sur les personnes) » Blanchet, 2010, 2023)
Discriminer signite « établir une différence ». Tout pro-
cessusde minoration implique un processus simultant,
paralléle, complémentaire, de majoration : quelque
chose devient percu comme inférieur @ autre chose (et
réciproquement pour la majoration).Ainsi, 1a glotto-
phobie implique une glottophile ('attachement tra
fort a une et parfois plusieurs vartétés linguistiques)
qui conduit souvent & une véritable glotiomanie (la sur-
valorisation, woite la sacralisation, d'une ou plusieurs,
vvariété(e|linguictique(6), langues distinctes ou facon,
de parler une langue pat rapport & dautres) Et inver~
ssement, toute glettomanie impiique une glo:tophobie 8
chaque fois qu'on survalorise, qu'on révére unelangue
‘outune facon de parler, on en dévalorise d'autres, méme
implicitement. Lee discours feéquents cur lee qualitée
supérieures de la langue francaise réduite & sa norme
standard (sapposée re « claire »,« elegante »,« de 1a
persée »,« universelle ») sent des exemples forts dune
glottophilie qui dérive en glottomanie, dont l'autre
face est une glottophobie contre d’autree langues ou.
‘variétés d'une langue, supposées inférieures parce que
considézées comme moirs claires, moins élegantes,
moins & méme d’esprimer une pensée et des discours
“univereele [ce qui n'a aucun fondement).
Thégémonie des idéclogies linguictiques glottophobee
ests pulssammentinstallée en France queles pratiques
linguistiques constituent un cas quasi unique oucerejet
nest pas compris comme une altérophobie & rencontre
de personnes msis comme une sorte d'évalation « pure
ment» linguistique, voizecbjective et incontestable.
Corormunons DES DISCRIMINATIONS LINGUISTIOUES
1a loi frangaise, qui xéprime la discrimination en tant.
que grave aehit, la définit de cette facon : « Consti-
tue une discrimination toute distinction opérée entre
diveroité 176.12" THIMISTRE 1814 1.43les personnes physiquer a raison de leur
origine, de leur sexe, de leur situation de
amnile,delear grossesse, deleur apparence
physique, de leur patronyme, de leur état
de santé, de leur handicap, de leurs carac-
téristiques génétiques, de leurs meoure, de
leur orientation sexuelle, de leur age, de
leurs opinions poiitiques, de leurs actwvites
syndicales, de leur appartenance ou de leur
nnon-appartenance. vraie ou supposée, i une
othnie, une nation, une race ou une religion
Aécerminge® »
Laou les langues et autres variétés linguis-
tiques utilisées (de fagon « wraie ou suppo-
‘S60 ») n'apparaiscent pae dane cette loi de
2002, qui 2 poustant été complétée en 2006
par de nouveaux « motifs » de discrimina-
tion. Mais les discriminations linguistiques
et culturelles sont prohibées par plusieurs
texte: internationaur, et nosamment euro
péens, que la France a ratifiés et qui ont
donc force de loi en France, entre autres
article 26du Pacte international relatif aux
Aroits civil ec politiques adopré (ONU, 1966;
ratifié par la France en 1980), les articies 2
28 de la Convention relative aux Droits
del’enfant(ONU, 1989; ratifée parla France
on 1936), Particle 14 de la Convention euro-
péenne des Droits de Irhomme et dee iber-
és fondamentales (Conseil de I'Turope,
1950; ratif¢e par la France en 1974) et les
articles 21 ot 22 dela Charte européenne des
Droits fondamentaux (Union européenne,
2000, davenuo contraignante en 007), que
Je cite tite d'exempleparce qu'ls sont les
plus sécens
2. Est interdite, toute discrimination fondée
‘notammant cur le cae, face la couleur, as
originesethniques ou sociales, es caractérs-
tiques génetiques, la langue, taeligon cules
convictions, les opinions politiques ou toute
10 te motiene scien un aca qu empicne ote
te rare dans une situation donnée en Peccurencr ex os
‘Bakoun, 199)
4407" TRIUESTRE 1014 1 diversité 276
autre epinion, Iappartenances une minorité nationale a
‘ortune, la nalssance, un handicap, age ou orientation
sexuelle
22:L'Union respecte la dversitéculturlle, religicuse et
linguistique.
Bien évidemment, la France ne respecte pas ses textes.
ly 2 pourtant la @ le fois matiére etmoyen A mettre en
place une protection juridique eficace contre a glotto-
hobieque met en ceuvrela glottomanie dela « maitrise
de Ie langue standacd «.
Li « MAITRISE DE LA LANGUE » : UNE ABERRATION
De nombreux travaux ont étudié les effets négatifs de
absence de prise en compte, voire du rejet explicite,
des pratiques linguistiques des éléves, qu’elles soient
ercues comme des variantes non standard - voire
« fautives »~ dela langue de scolar
‘comme des languesou~non-langues - distinetes de la
langue de scolarisation. Ils ontmontre que cette exclu-
sion produit de «1'échec scolaire » (Lehire, 1993, 1998,
2008; Moro, 2002; Bautier, 2091, 2005, 2007: Bautier,
Rayon, 2009;Tupin etal, 2008; Candelier eral, 2008).Ct
Schec est surtout celui delle, incapable d'accomplir
sa mission par aveuglement idéologicue. len résulte
non seulement de lincomprénension mutuelle réelle
(ou feinte, de la part des enseignant-e-s) entre appre:
nantes et enceignant-e-e, mais aussi de Finoéeurité
linguistique chez les éleves dont les productions lan:
‘gagleres sont stigmatisees, avec son comollaire conn
humiliation (Merle, 2005), de perte d'estime de soi,
de mutisme électif®, de désinvestissement, voire de
sentiment dinjustice, @indignation et de révolte (dont
cette fameuse « violence verbale » des élaves, ou pergue
comme telleparles enseignant-e-s,quiest souvent une
réponse Ala violence symbolique, culturelle et verbale,
ue Tinsticution scolaire et ses représentants exercant
souvent contre les éléves, notamment ceux qui sont
vangers aug normes standards domainantes deVécole
voir Wionet, a paraitre; Mabilon-Boniils, 2913; Auger,
Romain, 2010).
Ces mimes travause proposent da fagon
écurrente uncintégration effective des pra
‘ques linguistiques des éleves dans les dis
pposttifs didactiques et les pratiques pédago-
giques.On yt en lumiére lécart énorme,
tion ou bien[et discriminant, entre ce que’école
des langues/par ses langues et la
in dont les pratiques sociolinguistiques
yanent et font sens hors de 'école.
‘langue standard apparait alors comme
‘variation parmi d'autres, un ensemble
nes socialement légitimées plus ou
précisément définies et usitées, et
-prétendues « fautes » ou « mauvaises
ss » Ou « non-langues » qui servent &
Ta norme par défaut sont des formes
lement stigmatisées par et pour une
ainsi qu’ont été développés, évalués et
dés des dispositifs dénommés pédagogie
inguistique (Clerc, 2008, 2011) ou trans
stique (Garcia, 2012), souvent regroupés
usles approckes plurelles (Candelier, 2007),
transposition (socio) didactiquede la pluralité
tique (Dabéne, 1994; Dreyfus, Prieur,
2; Feussi etal, 2010; Kara, Kebbas, Daff,
3). Ces travaux s'inscrivent justement
un passage de la notion de « maitrise
a Tangue (standard) » & celle de « com-
tence pluriliague » (Coste, Moore, Zarate,
7) et en continuation des travaux plus
nciens de I'école de Rouen (Marcellesi,
omian, Treignier, 1985) qui proposaient
didactique plurinormaliste (de la varia-
jn) plutdt que simplement plurinormative
es variétés) et que, pire, mononormative
1e norme unique). Un exemple concret
cce type d’approche didactique a été mis
n ruvre et étudié par Claude Manchet-
ticherme (2013).
es analyses et les propositions en ce sens
ont donc déjabien établies mais se heurtent
obstacles idéologiques présentés
dessus.
PHILIPPE BLANCHET
Lantos PEs 2, ners Rees 2
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