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Les médias constituent un systéme qui sert § ! ‘communiquer des messages et des symboles & le Population. Ils ont vocation & distraire, amusee, informer, et @ inculquer aux individug tea croyances et codes comportementaux qui fgg intégreront aux structures sociales au sens larghe Dans un monde oii tes richesses sont fortement concentrées et ot les intéréts de classe entrant en conflit, accompli cette integration nécessite, ute propagande systématique. ‘Une modélisation de la propagande se focalise sur la prodigieuse inégalité dans la capacité de controle des moyens de production: et oe qu'elle implique tant du point de vue de l'acces & un systéme de médias privés que de leurs choix et fonctionnements. Le modéle permet de recons- tituer par quels processus le pouvoir et argent sélectionnent les informations. Economiste, ard 8. Herman est protesour émérle& Ja ‘Wharton School of Business (Pennsylvanie). Co-fondateur de. Inet, éseau améticain ¢ informations altrnait il sintreage ‘otamment@ la domination industrielle et aux réglementations financibres relevant des conflts dintéréts, Linguiste, Noam Chomsky est professour émérite au Massachusetts Institute of Technology (MIT, Boston): Paralld- leoment sa prestigieuse carriéra universitaire, il est mon- alement connu pour son ‘noaganent aliquot sa crane 4e la politique étrangére des Etats-Unis, Nouvelle édition revue & actualisée Texte integral traduit de fanglais Edition préparée par Benolt Eugéne & Frédéric Cotton La Fabrication du consentement Ciiisky HEseiy LA FABRICATION DU CONSENTEMENT De la propagande médiatique en démocratie {I n’aura échappé & personne que le postulat démocratique affirme que. len médias sont _ indépendants, déterminés & découvrir la Vérité ot & Ia faire connattre ; ef non qu'ils Passent le plus clair de leur tempe A donner Nimage d'un monde tel que les pulssants tent que nous nous le . 4Qu’ils sont en position d'imposer {a trame des discours, de décider ce que le bon Pouplea le droit de voir, 'entendre ou de penser, et de « gérer» "opinion & coups de campagnes Propagande Contre-Feux Agone Collection dirigée par Thierry Discepolo Noxxt Cwomsn, Repent des neler De LesporenLavenr Props snr Fanarciome & le scialisme Jou Stavnist Susto% Rasron, nd di mensonge, Lobbying, communication, public medias Jean-Pusnae Beatin, La Guerre au vent. OGM & mpificatins sieges Tnains Wann, Propagande imperial gure finance “Twowas Fra, Le Marché de det ivin,Capitaione sauoage S popalme de mar Pourquoi les pare oan dvte. Comment le comeroatnrs cone gag le cre Eas Unis fe cl de autres pay rice) Hwan Zins «Now, fe Puple der Err Unie.» Bs sur la hbetédixprasion & Panticommanine, le goxoernenent rapt la jute Somomigu, le gets juts, be ‘olence le nature humaine Dosnsigue Viows, Le Mal-Eae if Ene el ‘tuimilaion & manipulation: Dowusigce Vioat x Kant Bounrst, Le Mal Bie arabe Enfant del colonisation {© Baward S, Herman & Noam Chomuky, 198, 2002 Manuficring Comvne The Pbial Economy ofthe Mass Media © Agone, 2008 po (quien acd la présente éicon BP 70072, Pasig wonwagone org rsa 9789-00729 Marsile cedex 20 Noam Chomsky & Edward S. Herman La fabrication du consentement De la propagande médiatique en démocratie Nowele édtion revue & actulise Texte integral traduit de anglais Eton préparée par Benak Eugane & Frédéric Cotton Lesméms quileur ance yeu reprochen 2 peuple ete ave Jones Muro ‘A ue du scandal de rengate, om bla epéident pours désinolur. Mai le peuple avait pourant es out lord conser que tell eats ane onal tf ou denen fi vane dele porter a Mason ‘Blanche, pat une ois i in deus. Jess Resrox Al mae des Cary de Heber Shiller Fosrceque nus en cos sar i pte fs de edn ce clive ta {samen eo 20 andre on evar de ere are nee Fogarne dvtutors Paso pudqueet rears use tes Forde es agers nears) etre put pa rent 205. k Fate efope uu Lopalgue crave ds os a fu tons Sper lames Nas ps 3 tere tnarson iene cde qs Yates cereus 0a! use lan eu aaryes dec psion Cun mare do soot Toate plus ue Dringue Mis Us 2 poz, vole ‘uate a ce son gece tad tga. ‘Ono es rcs es ies tac cs ses tes rumen les arbesreporces, ar chap papes 65-648. Préface Fr OUVRAGE ext constrit autour de ce que nous appe- ons un « modéle de propagande », une construction analytique dont objet ext de tenter de rendre compte du fonctionnement des médias américains partir des struc: tures institutionnelles de base et du syst?me de relations dans lesquelils opérent. Notze point de vue est que les médias, entre autes fonctions, jouent le re de servteurs cde propagandists des puissant groupes qui ls contrd- lent et les financent. Les porceurs de ees intérts ont des “objectfs précis et des principe fie valor, is sone ausi ‘en postion dinfléchir ec eencaderVoriematon des médias. Ca ne Sopéee géndralement pas au mayen d'interventions dlirectes et grositves mais plucdcgrice la slection d'un personnel poliiquementaux norms e intéiorstion par les rédacteus et ls journalists des provtés ec des rieres tring Mais méme les plus petits jouenaux ne srvivent aux Eras-Unis que gre aux contributions de riches méztnes En 968, on comput 1500 quotidens, 11000 magazines, 9000 stations de radio, 1500 chaines de évsion, 2 400 tnaisons d@dion et sepe studios de cinéma ~ soi plus de 235000 médias au total. Mais un bon pourcentage de cous Gui difusaient de information étaient de pete ale, loca ct dépendsieneenirement ds grands mis natio- ae des agence de ree pour tour ce qui soit de leur Gireonsription. Un tis grand nombre éaient dans les mains des mémes propidaires, dont certains possédient toute a gamme des médias Ben Bapdikian souligne le fit len 1988, i nombreux ‘que sient les supports médiatiques, es vinge-neuf plus grands groupes contalsent& cx seus lus de a moité dea peseGerite eta quasi-otalit des radios, chaines, ‘magazines, étions et productions cinématogeaphiqus. explique qu'une tele situation consttue de fito + un ministre privé de information et de la euler» capable impose son ordre du joue 3 Téchlle nationale’ (On sai depuis longtemps qc les médias sone seri Ja rae supéricure ~ en termes de prestige de moyens e¢ audience ~ se rsumait ence quinze et vingt-quatre froupes Ta fin des années 98 ®. Ces prciément cee rae supercure qui avec le gouvernement eles genes de presse, dtermine fordre da jour en mai information prt Ia najeure partie des informations en diection ides strates infieures ee du public. =r et HODLLE DEPROMMEANDE nae En 188, les quate principales agences de prese oct dentles ~ Associated Pres (AP), United Press Ines tational (UP), Reuters ct Agence France Presse (AFP) — représentaient environ 80 So de informations interna ‘onales diffe aujourd'hui dans le monde. AP appar- tien aun journaux quien sont membres; UP est détenue par un groupe pve; Reuters eat principalement déte- fue par les mis britaniques avant de privaisée, fn 1984, mais ils parvnrene A conserver un certain oncrdle en limitane le deve de vote des aetionnaires; T'AFP est us largemenc financée par le gouvernement francais. Ainsi que le souligne Jonathan Fenby, es agentes de presse» existent pour re au service des mar- hes os de fig elles sintéresent principalement «aux juteux marchés des médias des Eras-Unis, Europe de Ouest et ds Japon, et de plus en plus au monde des affaires», La compétiion entre elles est eroce, mais AP UP « sont réllement des enceprises amércaines opé- ‘ant un nea inesnatonal.[..] Sans leur base natio~ nale, AP et UP ne pourraient pas fonetionner comme es agences internationales, Cette bare implique cepen- dant queles doivent se comporter comme des organi- sstions amériaines, répondant aux presions et axe impératifs americans Le dogeé de concentration au niveau de cet strate supé- ricure wa fait qulaugmenter depuis la Seconde Guerre mondiale, la suite de avénement dela clévision et son développement en réseaux nationaus. Avant cette trans: formation, le marché de information écait fondamenta- lemene local, bien quextrémement dépendant des sates supéricures et d'un choix tts eestrint de sources en marie d’informations nationales et internationales. Les chaines locales difsentdésormais des informations natio- rales ec internationales émanant des ros réseaux princi- aux, la tdlévision dant devenue la premiére source information du public Lapparition du cable a néan- Et, 6 de chon ds stops dwt eso core egal crcedrfarton suc gise pe yu demande ™ moins entrainé une segmentation du public élévisuel, ainsi qu'une lence rosion des parts de marché et de la puissance des chaines istoriques. Tableau H Données fnancitres concernant vngt-quate des principales grandes frmes mediatiques ou leurs fiiales (decembre 1985)” | carraue Samo BENErices | BENEFICES] CHFFRE ENTREPRISE AFFAIRES Inge be ND wo | 220 his ewe) | Canal ies BC oe | we | ane cs om | mm | 47 cae 7 m @ ms Daw nes 8 Co st aw | 1s amet so | 2m | 2am ceneal cr se | aan | sens 80) | eas no | a1scwas |» oa se) gre er a va ign veces tas | 6 we | sn Newscopaion | 5755 | 255 | iss | asa8 |v) INewtaktires | 140s | 256 | tse etersoget* | no |7s0cx69| ND {1 400985) Iscppstionadt | wo | n> | n> | tom ‘soe ne | oe | en | ow i ww | em | os | x0 mete am | ae | x6 | sre resale ams | eo | se | 20m | range No "0 no | 70 ute co aes | os | os a Tuner toatasing] 1508 | G85) | (1a) |S lusnewaverd | 20 ) oxo | ND | Rept | +} UN MODELED PROPAGANOF- a coor cexnennise | CRRA shngon Pst Wesnaose pao ie a abla pr mger Fore pinned Facets pe Beara sts soe ‘Beinn eo 87 canst re ence ble sa 85 ded ug ee steele du poupe Ca sats eet eh ae, eee eh Cates meds ace Aetg Ae, 0 EE Surefire re al Sa he a bes 85. Ce Enis ge dente es Ac cre pera So ps 2a Fs mis eseretsaue:Aeag A, 5 Letablea runic des données finales de base concer nant les vingt quate géants médiaiques (oa les groupes ‘mulkimédias qui les contolend) qu constituent a seat supiure des médias améiais. Ls erie ui der nent Fapparenanc la catgoresupriute sont le ive ». La publiité alli en effet devene un puissant ‘mécanisme de sae del presse de la cass ouveére Curran et Seaton donnent le méme seaur sa erossance qi des cots de production parmi les facteurs expliquant que Te marché aic russ I ot les exes et Ie haredlementavaient é:houe:« Les publictaces acquitent de fato un doit de lle =p Hie MOORE DE FROPHOMDE — no ‘eto sur les journaux, dis ors que, sans leur appui,ceus-ct Crain de &conomiquementviables. “Avant que la publicité ne prenne la place prépondérante quion lui connait, les coats de production devaientétre ouverts pale prix de vente La publicité prenant de im. portance les journaux qui Tatraient furent rapidement & mnéme de proposer des arfs de vente bien infieurs aux coats tls. Les tices nfayant pasa faveur des publictaires, Sen erowvérent fortement désavantages: ils compraient ‘armies plus cers, leurs vente sefondraint, leur trso- rerie les empéchant de fait face aux investissements qui auraient permis de soutenr es ventes~ présentation, for- nat ateactif, distribution, etc. Un systéme médiatique dominé pa la publicité tend narurellement & imination ‘ula marginalisation des organesfnancés par leurs seules ventes. De parce fonctionnement, le libre-échange off rout saufun systéme neutre dans leque a sélection repose sur la demande final. Ce sont les prférences des publi ‘aires qui décerminent la prospérié,voie la survie méme d'un média: «Les producteursoffane leurs sponsos (les publiciaires) des perspectives de jeux profit rice & leur audience auront droit leur soutien, tandis que ceux qui ne son pas suffiamment compétiifs dans ce domaine ne survione pas | Les médias dépendants dela publicié sont en fie sub- vemtionnés par ell, ce qu leur permer datteinde un rap- pore qualité-prie grice auguel ils dstancent et afliblisent leurs concurrents qui en sont dépourvus (sont négligés Parks annonceuts). Méne i les médias vivant dela publi- ‘it ciblene une cliente « haut de gamme il caprene faci lemene Paudience » bas de gamme », eur rvaux perdant leurs parts de marché er disparassan ou cant marginals, Pour la méme raison, une clévsion non commerciale ser lle aussi, forrement désavantagée et ne pourea espéret écre competiive sans un financement public. Les chaines Publiquesn’anc pas sujetes aux contrints interns ies ‘tu intéréts de propriate fortunds tout en étant moins ‘xposées aux humeurs des publicitare, elles constituent tune menace pocentille pour le contrite scrapuleux des les sur les moyens de communication de masse. Pour Cette raison, les conservaturs#efforcent de toujours garder fermement la bride sut ks chines publiqus, avec ds finan- cements relativement bas et révisés chaque année ®. Au ‘cours des années Carter-Reagan, on opta aussi pour une ttre solution, qui érait Eimposer aux chaines publiques le mode de fonctionnement des chainesprivées pa lebais de coupes budaetaites drastiques En fait, a publicité a jou un ele crucial dans Paug- ‘mentation dela concentration ~y compris entre des vax fgilement avides de revenus publicates. Une bonne part cde marché et des revenuis publictaies important permer- ‘ont un journal ow une télévision déte plus competi tif promotion plus agressive, achat de programmes ex de vedettes plus rentables: et les rivaux moins avantagés devtont investir au-dela de leurs moyens pour renter de frciner la spiral de la pertede pars de marché et de reve- nus. Celle est généralement fitsle, ce qui constitue un Un mouvement de masse dépour de {our soutien méiatique ct devant ler conte ube presse ‘slment hostile est pourle moins handicap De nos jours ls médias ui ont le pus de suc sont bien consciens de Timportance craciae de la «qualité » de eae Public. CBS annonce firemen ss ations que, po * marimise la vente de son audience wa fre develope tun nousel «uri de vente » pour traier avec les public tates: Leprol des publics ibles permetta aux annon- ceurseopimise efcacté des spots en setae Taner Par rapport & son utilisation des produits ct services des annonces. » Cait ecomble di rafinemen dans x cael «deca» prmerant de vendre une adince Dansle secteur magatng la mesure de rEfence wise par les annonceurs pour ane les consommateurs a ‘moyen d'une public noir et blaine pleine page cit alors les CPM ssl « cot par mile exemple] » Dans son argumentsre attention des annonceurs, Sp Oper Digs delat: » Vos vouee sans doute savoir quelle est soc premiers aujur hui, Soap Opera Die vous leet clone ty rae CPM infsicr que import quel autre magazine.» ‘Autrement dit, objectif des meds est date le public ron pour Iuisméme mais en fonction de son pouvoir achat, Tout comme au x18 stl, ces un public aisé qui incéresse aujourd'hui les annonceurs. Dice que les médias sont d'autant plus démocratiques quils 'adressene A un public trés lage esc & peu pres aussi vrai que prétendre Agalitarite le sulrage censitare! Temprise des publictaies sur a progeammation sélvi- suclle tient fondamentalement au fait que ce sont eux qui achiten et fnancent ls programmes ~ ce sont es « patrons» {qui subventionnent les médias. Les médias sont done en ‘compéiion pour ler patronage ~ avec des services spéca- lemene chargé de les démarcher ~ et doivent pouvoir metre cen avant en quoi leurs programmes peuvent les servi. Les choix de ces patrons pésent si lourd sur la vie d'un média uilsen deviennent ce que William Evan applle des « orgie nisacions de reference normative *»— aux imperaifeexi- sgences desquels les médias doivent S'accommader pour éusir; ow encore, selon Turow, « interaction continucle centre es producteuss els principaux sponsors joue un rle . On les ache et on Sassure que ~ selon les propres termes Edwin Feulner, dela Heritage Foundation PE domaine des politiques publiques sot » inondé de solids écudes scientifiques » aux conclusions adéquate. ress le paallle avec Procter & Gamble vendant da dentifrice, Feulner expliquait qu’on peut « le vendre et le revend jou aprs jour, en gardant implement le produit toujours peésent i esprit du consommateur». Par un efor. ‘commercial, notamment en dsséminant ls idées appro- priges dans « des millers de journaus diffrent », on peut Timitr le débato& des limites convenables »*. CConformément cere formule, rout au long des années 1970 et au début des années 1980, on mie en place une série dinsttutons, en réactivanc de plus ancients au pas ‘age, 2 seule fin imposer la propagande des industries Des miller d'intellectucs fureneattachés ces institu tions, qui fnancerent leurs recherches et assurérent la dif fusion de leurs analyses dans les médias au travers d'un systtme de propagande tésdlaboré Leu financement par les industils ec orientation cairement idéologique de la ddémarche d ensemble ne nuisient pas le moins du monde aa credible de tls + expers» = bien au contaie, leurs soutiens financier ela mise en exergue de leurs ides les ‘atapulrent dans les médias ®. ‘Ain dillustrer la manidre dont le experts & gages acca- parent espace médiatique, le tableau tg ste les «expert » {en maitre de terrorime et de questions de défense qui sont inzervenus dans lémission « MeNeil-Leher News Hout » ves le milieu des années 1980, Ce table fait apparaitre Que, en dehors des journalists, une majorité dintervenans (549) étaient des membres ou dex-membres de cabinets ‘miniseriels et que la majorié des autres (15,7 9%) apparte- ‘aieme des shink ants conservateurs. Dans cece deritre ‘atégorie, une majorité appartenaient au Centre d'érudes "ratégiques et internationales de Georgestown (CICS), un ‘tganisme finance par des fondations et des entreprises conservatrces dont les experts passentalterativement de la CIA et du département d'Ezat & cette succursale offi- ciewse ®. Sur des suets comme le rertorisme eta « flitre bulgare», le CICS a occupe dans les médias une place qui aurai pa Tee par des points de vue indépendant. Sus les {questions de terotisme, l'expert Robert Kupperman fut probablement lntervenant le pus fréquerament invite dans les débats radiophoniques ee tlévsés dans les années dont Tbleau 1 Experts du terorisme et des question de défense ites a emission « MeNeiLeher News Hour» {du 14 janvier 1995 au 27 janvier 1986 NOMBRE | FOURCEN: carécone | womane| pour. | Jouana: | ace ouR Dees ceNTAGE) “UsTES. | NALISTES exctus | “Exclus Aenres w [mw fom | are ‘muerenest | fimenteses | oo | oom | oon | are erence | ink nts w fone | ow | onze consents Unvertares u | we] 2 | nals a | ew | - - | conan s | a5@ | | sae Reptsoens | 5 | am] 5 | 56m de ganereners fees aes 1 | sam |r | ram Toa w | me | © | wow 2 al aru an de lesen es pains drs eson usu ela ‘ees (dle gen da des asa ater A) terre dene cope deere (3) SHA HOBELE DE PROPREANEE- - 6. Enfin, ls médias produisent aus leurs propres «expert, lesquels ne font en général que reprendte leur compre la srenion officielle. John Barcon et Claire Sterling devingent {es eférnces maison fisantautoité en matitre de KGB {Ge erorisme dés que le Reader Digest ex finaneé, publi er vendu leurs ouvrages 4 grand renfore de public, De nme le transfuge sovitique Arkady Shevchenko furil ‘Arécé expert en armement et services secrets soviciques ussite que Time, ABC-TV et le New York Times eurent ‘décidé de le teni pour el (en dit dune erédbilit 6x rement trie) ®, En meant massivement en avant xs pro- selyes de la version officiel, les médias consacrent leur seaqut et les quaifient indiscutablemene pour donner leur opinion et leurs analyses “Autte categorie d experts dont Vomniprésence tient en gande pari leu servilité au pouvoi les anciensradicau our qui, un beau jour,» tout est deven eli»... Les ri fons qui les ont fait baseuler d'une divineé a autre, de Sune ou Mao 3 Reagan et Ia « libze entreprise» sont dliverses. Mais aux yeux de Vindustrie de information, la ‘son de ce changement tient seulement &ce quis one fins leenent eu la révéltion de leurs erreurs. Dans un pays ol les citoyens acordent de la valeur aux notions de révation ran, ab drs ie, eden aes tee’ Ogee, Wu it de oat tn « opamme sas aes Fp ie dt ered pests ct sept Sie nan piso fine asa YH ile paged can els ee Boganrecrt red pblsd use Zune eae Je fare eh RIZD scenes a gels as ins res i tne onset depts mugen» oes ‘eset esas ce ait es ions Anes ees so spor mu are cpnon Pus desnateatar chee loreate eet {seni pods rasa nse abet ern sauesus me eure desler Lents du roger send xis bares denaton acta pane tre HS tows tous phones do ete cea te es ew ere pee Cuaron) han dese Opts at cs {East ot ene uct cage Soe fam Sm oyndeepptie-Penagn, rian, og The See et of Soe See cc de repentance, ceux qui erournent leur vestey gagnent une auréole de pécheurs pénitents Il est intérssant ob- server comment ces repents, dant les engagements anté- ‘eu Gent sans inézt(sinon objet de ralleries dans les _médias) se crouvent subitement promus au tte dauthen- tiques expert. On pourra rappeler comment, 3 'époque ddu maccarthysme, transfuges et ex-communistes tvali- saient, entre aueesafabulations effayances, d'absuriés au sujer de limminence d’une invasion sovitique Us trouvaient dans les médias un job sur mesure, brodane la demande sur les mythes du moment. Le flux ininterompis ex-radicaux propulsés de la marginalité aux feux de la ‘ampe médisique montre que nous sommes témoins dune _méthode durable de production experts, pres & dite tout ce que establishment soubaiters, Les nouveaux dissidents sont présentés comme des ‘exper paricultrementprécicux pou a rouche d appa: renteauthenticité quis peuvene spporter aux erreurs de leurs ancien affiis. Que leurs alégations soien souvent Fausss n'a aueune consequence des lors que les meas refusene nanimement de le signalee Ainsi Jean Lacounute sefforg-il de exdbiliser ses critiques 3Ten- contre des Kime souges "en prétendant avoir 6 jais de eus sympathisans = non seulement un mensonge Gl uc pro-Sanouk) mais une absusic, car Fépoque on ‘avait encore jamais entendu parler des Khmersrouges. David Horowiteajouta& sa notoreeé de « born again patriot» en prsendaas que, de méme que bon nome nl el coupable2, dans lequel lle expiquai que les massacres de Sabra ct. (Chala avaient dé organist parle KGB, lguel avait fi appel ancien nazis ec 'OLP (Organisation de ibe ion de a Palestine), avec la cooperation tacte de la CCA, afin de diseréine Inrel en Paceusant de prendre part a programme soviique de erorsme ™. Se penchant sur le nouveau statue @’Annie Kriegel et Pierre Daix, deux ex-staliniens passionnés ayant acquis tune audience vate et incondivonnelle en France, Pascal Deli ec Jean Miche! Dewaclenoten :« Lorsqton étu- die leurs rts, om trouve toutes les ractionsclassiques de gens veimes de déepton amoureat. Ine viens pour autan Td de personne de leu reprocher lew passé, en seraien-is marques 3 jamais. Ils peuvent bien ste ‘conver is one pas changé pour aunt. (| Pesoane ‘ne remargue les constants, ien quis cient on ne ut plus fagrantes, Lure “bexesllets” prouvent bien com- bien, geice aux plus indlgentes x pareseusescrtques ddan on puise sve le public pet etre tom. Personne fe dénonce ai méme ne remarque Tatrogance de leurs loge hee et de leussdiatibes aujourd'hui al ne se Souci qu ren ny soit éayé de prewves, nique Tivee- tiveytenne ica f analyse. Leur hyper-stalnisme inverse sus a forme habit dun manichésme aol sen twouve blanch pour la seule ison quien prennent a3 communisme. Lhystérie ext toujours meme, mais | trouve un meilleur accueil sous sa nouvelle forme. ™* » ‘S'écendant i Tensemble du systéme, le mécanisme de conte anccommuniste exeree une profonde influence sur Jes médias. En temps normal comme en période de peur du + Rouge», tous les sujetstendent a étre présents& travers une vsion manichéenne du monde, pouvoirs communists dun cdté, anticommunistes de laure, passane par profits ct pertes la contestation de pare et d'autre, la défense de ‘notre camp » ant une pratique informative deverue tose Teme lgitime, Ce son les médias qu repent, erent et ‘phicene sous les feux de la rampe les Joe McCarthy, Arkady ‘Shevchenko, ClateSesling, Robert Leiken ecautres Annie Kriegel ou Pierre Daix. Uidéologie et la religion de Vante ‘communisme constituent sins un flere puisant 1-6, Asymétrie et campagnes de propagande Ces cing filtres lectionnent sans pits informations sas ceptibles de parution et plus encore de fsire la une et de bbenéficier dun suivirégulee Par défnition, toute infor- ‘mation émanane dune source primaire situge dans Test blishmen saisfut aux exigences d'un des fies les plus importants et sera inmédiatement tet pat es médias. CCellesémanant ou concernant des dissidents, des individu ou des groupes fle ou inorganiss, angers ou non, ont tun handicap de dépar en marie de créibiité et de coat de verification. De pis, elles sont souvent non conformes A'idgologe et aux intééts des gateAeyper et autres pi sans tiers influengant le processus de sélection — sau évic cdemment dans le cas de dissidents préts 4 dénoncer les ennemis officiel Ans, par exemple, la rorture de prisonniers politiques les raids ancisyndicaux en Turquie sons des suets qui sésient poussés dans les médias que par des militants et _ar Ho aneee OF PROPEANDE— ———-- 49. px ropes de se ds ris umsns pose de seperti a min i vereerment raya sare el male son steep eo: mie dae ont he eexSpemene acu ous ks gimes protean i ne. ‘Siimrisme fervent ct robes 3 invesiement Manon dias ct outs lay delpolighe Aaingite ds Etat Unis (ouables dispositions qui vont be. Cesta ne font ps element diversion, les dso Jerse les valeurs des chdmeus et des marginaux exculabilien ces demizs de prendre pur un gute {egénéré de rapine ™. Les fasss anecdotes inventées pat Reagan a sujet des proteus du chimage, et son Silence ols pillage grande échelle du bien public pares propre sponsor di monde de indus des Mies, parcipet d'une logic tation dimpitoyale | aside nique Ls informations sur les exactions commises conte Is victimes dignes dined passent non seulement es kes sans encombre mais peuvent, de surrot serve de base 3 des campugnes de propagande intense. ile gouverement ou les mieux industries cc ls médias rouvent dans quelque histoire un potenti & la fois tle et draatque, ine manqueront ps de Tuilser comme pont fc pout « élite » le publie, Te fut le as, par exemple en sep- tembre 1983, loague arm de Tait sevidique abate vol 1007 dela Korean Atines, ce qui déencha une vaste cam apne de dnigrene dun ennemi offic et ut Toccasion de fair consdrablementavancer lex projets de éarme ‘ment de administration Reagan. ins quel ist com DPisanment remarguer Berard Gwertaman, dans le New York Times du 38 aot 1984, les représentants des Feats-Unis + alfzmene que ls critiques du monde enter 4 égard de Ja manitr dant !URSS a gl crise ont eenfrc a pos tion des Eeat-Unis dans leurs elationsavee Moscou ». A Topposé, la destruction en vol d'un apparel de ligne libyen ar aviation isadienne en 1973 navaitsuscté en Oxcident ni indignation particulite, ai boycott, ni dénonciation «Co» assassinat de sang roid » 9. Dans son éditoral dy 15+ mars 1973, le New York Temes expliqua cee diférence de traitement précisgment par ulitasiame :« Une viru lente polémique sur la nécesité de condamner ou non le Fait qu'un avion de ligne libyen avait &é abate au-dessus de la péninsule du Sinai la semaine dernitre ne servirat acu but utile, »Focaliser sur une exaction sovigtique ser ‘ait en evanche un « bur utile» de premier ord: il Sen- suivie done une campagne massive de propagande'. Le fit que les Russeséaiene manifestement convaineus qu'il ne S agssait pas d'un vol civil fat un aspect coralement occulté par les tesponsables americans: de sorte que la prétendue destruction délibérée d'un avion civil en vol put servit de base dune campagne de dénonciation extrémement dure de la barbare sovierque. Les Iraliens, eux, savaient per- ‘inemment ui gagsst d'un vl civil ct admirene ower ‘tement; mais dans ce cas précis, Ouest, cea laa plas sgeande importance En général, les campagnes de propagande sont ajustées aux intéréts des lites, La peur da « Rouge» en 1919-1920 fut des plus utiles pour contre les synicats dans les acié- ries ee différentes industries aprés la Grande Guerre. Cee rméme peut répande par le maccarthysme facia le décen- cchement de la guerre froide et une économie de guerre permanente, mais il permit aussi d'sfablir a coalition progresiste de la période du New Deal La focalisation chronique sur le sort tragique des disidents sovidiques, sur Jes exactions de Fennemi au Cambodge et surlaflige bul- gare a permis darténuer le syndrome du Vietnam, de jus- ‘fier une course aux armements elfrénde ainst qu'une politique érangére plus agressive, tour en détournant Pat- tencion dun mouvement de redistribution des rchesses vers le haut, qui éait le coeur méme du programme éeo- nnomique de Reagan. (Dans le méme temps, on peut atti- buer une fonction consensuelle identique aux orgies PHA MODELED PROPAGANDE: ” arrotgues comme les eux Olympiques de Los Angeles Pama Liberty Weekends eaux vos spats. ™) ‘De méme, ls campagnes de désnformation au sujet du sicsagun peemient lls de décounet ls regard dim ment cris ds Ftas-Unis dans conte-évoution Emesique centae nversement, aucune campagne de propagande ne sera Inncée Boia victimistion~ si massves, continues & pot sanables que psn Er es exactions perpéres~ ne see ps Finest des dies. Ain, andi quel foalistion sur les cations commises a Carbodge sous Po Pr (au moment tu els sien ew et parla suite) Savézitexcesivement tile le Cambodge ane tomb aux maine des commie nists, il deve facile de donner des legons en exhibant Teas victimes ~ les innombrables victimes des hombarde ents amesicins ui aint precede prise de puoi dex communists fren ostensblement passé sous silence par lapree des ites americans. Apts le reverement de ol oc pares Vienamins, es Esa Unis chante eur fi <épaule pour apport leur soutien edie pire que Hitler» — qui la well avait ren le le du méchant. Et la presee monte subitement pls disci, sjustane une fos de plus aux impératifs politiques nations 0 De toute evidence, préaccuper des viximes des mas sacresindonésiens de 1965-1966 ou de invasion indoné Senne du Timor-Onintl partie de 1975 ne permeteait ‘ailleurs » qui avaieneéchoué i laisser la magie des marchés jouer plein ™. Le journalisme a ineériorisé cee idéologie Sion ajoute lanticommunisme résidue, dans un monde ‘i le pouvoir global des insituions du marché fit passer {toute alternative pour utopique, on obtient un cocktal idéologique rs puissant (Ces évolutions qui ont renforcé la pertinence du moxkle de propagande, ont considérablement affaiblila« sphre publique », qui recouvze les espaces et le forums oi es Sujets importants pour une communauté démacrati “if ow MOORE BE eHOmnANDE: 9s sont débatus et ine information néccst apart Cipaton intelligence des citoyens est accesible. Le déve- Toppement soutenu et influence culurelle du marketing 2 encaing le replacement dune spe pblgu one Giérement politique par une culture de consommation {epolisée™ » acu pour conséquencemergence d'un tmonde de communauts vies eres par des publc- tars, structréesslon les tranches ge ct les diférences de goit des consommateus. Cee segmentation base sit Ie consommation et le mode de vie oppose aux com- runautés physiques, qui partagent une vie sociale et des preoccupations communes et parcipent un nde démo- cratque ™, De elles communauté vires sont orgae nisées pour acheter vendre des bins, non pour exer ou servir une quelconque sphére publqus Les annonceussapprécent gure la sphire publique od audience es relatvement rédute, of naisent den- nuyeusespolémiques et dont le eadre ex peu propice ala vente. Ler préecton pour le divertisement souetend une erosion graduele de celle sos a pression des mis «commerciau,largemene illus pa Pistoire del adio- diffusion aux Etats-Unis au cours des quattevingts der- nies années ™. Mise dvertisement napa seulemene le mésitedeconsiuer un meileue cadre pour vendre des bens, c'est aussi un vcteurremarguablement efficace de esagesidlogiquscamoufés ™ En out, dane un sy time carci par de profondes inglés qui vont #ag- sravan le dvertssement est éguitalent contemporain ds jeux du cirque» & Rome :l dente publics Tecar de a Politique er génére dans ce damaine une apathie des plus Usa preservation da statu quo ‘On aurieeperant tort de conlure qu, sil public achite ls produits et egarde les programmes offers pat des médias de plu en plus marchandis, Posion pro fresive dela sphire publique rele les prtérences et le lire choix da publi, comme ctoyen ow consommateur. ecitoyen ia jamais eu Fopportunité de se prononcer sr laente masive a partir de 1934) de droits de iffision 3 des intérés commerciaux ™, Lengagement solennel pris aupris de la commission fédérale des communications (FCC) elle-méme ~ que les offres de service public ne seraien jamais entereés par le divertssementprivilégié par lesannonceuss ~ ne ft jamais ten Le public nest pas souverain dans le domaine des médias ". Proprigcires et gestionnaies en quéte de publi cic décident de Vote su laquelle le choix da public devra se porter, Les gens ne lsent et ne regardent généralement que ce qui est directement accessible et béndicie dune promotion intensive. Les sandages indiquentrégulitre- ‘ment que le public ~ bien qui évoute et regarde ce qui li ‘6 proposé~ souhaiterait davantage de nouvelles, de docu- rmentaites ec une information differente, moins de sexe et de violence et un autre gence de divertissements. Il semble ppeu probable quill serait réllement indifférent aux Cicoyens de savoir pourquoi leurs revenus stagnent,voire déclinent, alors quils ravaillent de plus en plus dur; pour- {quoi les Soins médicaux auxquels is ont accbs sont aussi cofteux que médiocres; ou encore négligent ce qui peut {ae perpétré en leur nom un peu partout dans le monde, Sils sont si peu au courant de tls sujets, e mole de pro- ppagande explique pourquoi: ceux qui exercent leu Sou vetaineté sur les médias ont décidé de ne pas aborder ce type de questions {Larne doses pee faces du priion de a jos ‘espe ss engages das le dome ds teens cata = res + | ONE OE HOME ” ANNEXE I Quelques applications du modéle de propagande 8 des suets qui ne font jamals débat es budgets dele Defense Dans son ouvrage Rigle d'or, le politologue Thomas Ferguson avance [argument que es points sur lsquels ceux aqui financent les partis politiques et les Gections sont d'ac- cord seronc excl du début politiques forte que puse ete la demande du public en faveur d'un changement, Selon lui, pour que les électeurs ordinaize puissent influeneer ls choix électoraus, il leur Faudrait disposer de « puissants canausrendane posible de maniéredirecte expression et les daibéraions de masse » ™, Aw nombre de ceux-c, des synaicas ex dautres organesintermédlires, esquelspour- raien, du fide eur pouvoit collect abteni que ls inte rts des lecteurs de base aient davantage de poids dans le systéme politique Le madele de propagande et les arrangements instia- tionnels qui refte, sg que ces mémes forces, qui pl cent hors du champ du débat politique ls sues sut leagues leurs nurs convergent, sexont aus celles qui derminent les orientations des melas, éracuant de fait route «expees- sion et délibération de masse « sur ces questions. Par cxemple, ls sondages montrentrégulitrement que, & Tex ‘ception des eiodes de conflts et dintensepropaginde de guerre, e public réclame généralement une duction des >udges malas, penchant pour un résquilibrage des bud sets de la Defense vers Education et dauttes fonctions Sivies™, Néanmoins, parce quil est de inert des inves: Fisseurs qui pent le plas dans le jeu des paris politiques ‘que le budger de la Defense reste important, le débae poli- Tigue sur ce chéme ve bornera&déerminc sun ou sure es deux partis dominancs mégote sur le créitsafectés sux dépenses miltaires, les deux prometaant de les aug: ‘enter (comme lon fait George W. Bush et Al Gore lors de la campagne présidentielle de 2000), les plus grands ‘médias embovtant le pas, limita le debat as termes dc- nis par les deux paris dominans et Sassurant que ne pusse rei débartue ni seulement évoguée la revendication dun ééqulibrage de ces budgets. Le candidat alternacf Ralph "Nader demandait effcivement de elles coupes budgéaires, mais les médias ne lui ont jams assé aucune opportunité de sexprimer sur ce suet, certains d'entre eux plaidant cexplicitement pour son exclusion de tout débat présden- ‘ie arguant que les positions des deux partis dominants se sufisaienc&elles-mémes' Si les industiels américains pessient ainsi en faveur un bbudger de défense colosal ~ plus de cing fois supérieur & cell de la defiance Russe, le second plus important au monde -, Cest seulement que les béndfces quis savaient pouvoir attendee importantes dépenses militares étaient consdérables. Cela incluai aussi bien les contrats V'arme- ment et autres fouritutes que Tallocaton direte ow indi- recte de eds de recherche ou le soutien apport pat es rnlairesproches du pouvoir une expansion économique slobale laquelle les ies tansnaionals américanespar- ticipent ativement, en ant ls premitres hénéficaires. Le monde ds affires béndficie aus des acords commercaux ‘menant a ouverture des marchés, et du soutien des activi- «és de Organisation mondiale du commerce, dla Banque Mondiale et du Fonds monétair incernational. Mais ces acconds commercau et es activités des instiutione fnan- res internationales ont généré des controverses et une forte opposition politique, car, tandis quelle béndfciaiene ‘exclusivemenr au monde des affaires, les coats en caient 1 iar decode rae Naf Stoais Ne k Ties atte doar pe tae aa Sees (Min dere ny atc a as ie era (oie pa (oe00) 1 Leb els (recompile as Smt acre rend -a sage atu nicer Sea merce nel gs pars es ore bee mate don, dra ‘insieseeconqurs e veopener dere fs bhroapey de Frasnencoe eden date drains 1 a Woolas oe moreno » entitement assum pares travailleurs, mis en competition fore sur un marché de Templo glbals En out, glo- tallsition ct accords commerciauxrenforcent afi le pouvoir politique et le pouvoir économique des mieux indstiels, pricipalement en ce quilsdplacent Faucorité décvionnele des stractres démocratiques de Ext verses, banques et les technocrats, pls apes serve Tint col Ici des ransnatonales ™. Ici encore, de méme que pour ta quation de Torenaion cle ou mila des budge, Iessondages font resort un prfond anagoisme ene ls preferences des mile indus calles du public ne ‘slement hostile aux scons ct arrangements instusonnes eons parle premier Accord de bre échange nordamiain (ALENA) Le madéle de propagande correspond bien au titement médiatique de ce type de sujets. Observons, par exemple, la manitre dont furent couvers la signature de Accord de libre-échange nord américain (ALENA-NAFTA) et la crise inancitee puis le crash de 1994-1995 qui sensuivirent au Mexigue Les sondages qui préeédtrent la signature de TALENA smonirsient es cairement que la grande majoreé du public y ait opposée ~ de méme que, par lt suite, au renffloue- ‘ment des entreprises ayant investi dans la dete mexican. Les lites, elles, y iene rout & fue favorable. Les édiv rau, les dépéches, le articles, les tribunes experts pen chaiene 8s fortement en faveur de ces derniéres prerences; la ronalité générale éait que les avantages de TALENA éaiene évidents, que toues les aucriés qualifies Tasuraent, et que seul es démagogis et le ints par- Weuliers» sy trouvaient opposés "Les « incééts particu lies» qui poureaiene bien éte ls « perdants » éeaient en occurrence les femmes, es minoriés, et fa majorté de la ' aa un sede rude es Wel ela pane O% ‘essosense dane rar ore eange, ts gest eae “attar d anmece tutte» eur 37% se comodo force de travail, Les médias privet le part de ger la eés- lie insseante, de sondage en sondage, selon laquelle une rmajortééeait opposée 3 TALENA en ignorant, suggézant simplement de temps 4 autres que le public était mal informe ee peinait& comprendre oi se wouvaient ses vti- table ines ™ Les velltés intervention du mouvement ‘urice pour peer dans le débar autour des accords furent sévérement artaquées dans le New York Times et le Washington Pec, sans que les positions, Ie lobbying ou la ppropagande du gouvernement et des milieux d'affaires fs- sent jamais objet de parcillesextiques. Ex tandis que le mouvement ouvert ataqué sur les postions qu’on lui prétait sur la question, la presereusait que ss vriables positions puisent Sexprier En décembre 1994, 3 peine onze mois aprés Pentre en vigueur de [ALENA, le Mexique fu rappé d'une cerrible crise finance qui provoqua une fuite massive des eapi- taux, un effondrement de sa monnaie conduisant au refi- rancement par le FMI avec pour condition une série de ‘coupes douloureuses dans les dpenss publique. Bien que ‘ete crise it élaé Panne méme de Feneée en vigueur de TALENA, les médias, qui avaient toujours décri et accord comme ouvrant sur un nouvel age d'or économique, furent "unanimes: cela avait rien voir avec cere crise. Is ient li alement bloc pour soutenir le plan de ssuvetage mexi= cain (des investisseurs), en dépit dela netce opposition de opinion publique exprimée dans les sondages. Experts, bonzes des médias et éditoralstesexpliquéren inassable ment que un des grands avantages de TALENA éaat quill svat enchainé le Mexique de tlle sore quil lui ait désor- ‘mais imposible dinfiéchit orientation générale des pol- sique ou de disposer d'aucun recours pour se mettre abr «une severe deflation et d'une fambée du chomage. Il ne leur pasa pas pa esprit combien ceschaineséaic profon- cdément antidémocratiques et autan pls contestables que les accords avaient é&é négociés par un gouvernement au pouvoir suite & une fraude dlectorale ™ a courte des manesttons contettaies Lorsque lopposition globale aux politiques de TOMC, du FMLe¢ de la Banque mondiale, qui avait fait que ‘coir, déboucha su es manifestations de masse de Seale, fen novembre et décembre 1999, puis lors de la conférence tnnuelle du FMI ec dela Banque mondiale’ Washington en avril 2000, la couverture de ces événements fut hostile fux manfestants, le plus souvent tournés en déision. Les médias ne surent A peu prés généralement pas rendre compte des questions importants soulevées par ls protes- tatares Les medias iret des manifetants de Seat des + agitatcurs professionnels » (US News & World Repor), + ierémédiablemene aigris » (Philadelphia Inguire) juste ‘ oppasés au commerce international » (ABC-News),fai- Sant «beaucoup de bruit pour ricn » (CNN). Er les reven- dications des manifestans étaient pratiquement pas rapportées "8. De méme Sagissant des manifestations de ‘Washington, ls médias éploguerent interminablement sur les vétements des manifestants, leur look, leurs odeurs corporelles, leur régime alimentaire et dénonctrent une absence de rout ce qui pouraic de prés ou de loin Sappa- tener dune cause » (Michael Kelly, Washington Pos). Mais ‘ks refustrnt obstinément dabordetleusrevendications ™*. "Nombre de manifestants rs bien informs avaent dex cellenes raisons de se trouver A Seat. Ily avai parmi eux des conomistes renommds, des expersen sciences sociales, es gens pariculizrement engagés venus des quate coins dda monde ® ~ mais es médias ne pediren pas de temps es rencontrer, préférne promouvor le stééorype du ml tant alermongialse comme ignorant et futeur de trouble. Letom des erbunes libres i déséqulibrées était hostile aux manifestants. Le dscours tdlévisuel éait au moins aussi biaisé, avec un élarage ers slecif sr ls fits. Dans son. énission du 29 novembre 1999 sur 'OMC, Dan Rather cexpligua que cette organisation avait maints fois pris de ‘nombreuses mesures sur Tenvironnement,lisantencendre |uelles ézaient en fiveur de environnement, alors qu’en "alté elles donnaienten général la priorté la iberté du ‘commerce sur les impératifs environnementaux. Autre caractévistque du trsitement mediatique des rnements de Seatle comme de Washington ~ rappelant la désinformation du temps de la guere du Vietnam ®-, a preseexagia la violence des manifextants,sous-exima celle des forces de Tord et les provocations polictres et fit preuve de complaisance & I gard des pratiquesillégales employes pour limiter eoue action de protestation, paci- Fique ou non ®. Bien que la police de Searle ait ecouru la force ct 3 des agents chimiques contre nombre de mani- feseans non volens bien avane qu'une poignée dindividus ‘ne commence brsse des vtrnes, cant dans le feu de c- ‘ion que parla suite, les médias inverstrent cee chronolo- sie, prévextant que les violences policitrs répondaient & calles des manifestans, En ft, les caseurs ne Furent guére inquiécés, a difference des manifestanes pacifiques eiblés pares charges, matraqués gazés aux larymogenes, avec des bombes au poivee et appréhendés ®, Un article du New York Timer allajusqu’s prétendee que les manifestnts avaient jeté des excréments, des pirtes et des cocktails “Malocov sur des delgucs et des oficiers de police—le jour ral publia plus tard un démenti". Dan Rather, qui avait préendu que les manifesanszvaient «provogué la xépre- Son »& Seat, suggéra parla suite que ceux de Washington aient probablement venus « dans Pespoir de rejouer les scéncs de violence de année dennre & Seattle» cherchant Taocrochage avec « ceux qui, chargés du maintien de Vorde, voyaiene les choses aurrement » Dans son rapport de quatte-vinge-sepe pages, « Hors de conte : réponse inapproprige 3 Seattle aux manifesta- tions contre [Organisation mondiale du commerce », American Civil Liberties Unions (ACLU) éervi « Let ‘manifestans étaient dans leur ers grande majoité paci- Fiques. Ce n était pas le eas de ls police » La réponse dela police de Seate aux manifestations fur caratérise pa des violations « draconiennes» des liber civiles, avee notam- ment un usage générlisg des « armes chimiques, des blles ce caourchou er des mateaques, tant contre des manife ‘ant pacifiques que conte es passant», Mais ni NBC, ni ABC, ni CBS, ni le New York Times, i le Washington Post 41 oN MODELE OF PROPNGANDE 103, ne daignérent tent compte du eappore de TACLU, dont ls Sheenations contredisaient completement homogénité {e leas postions pro-police e anti-manfestans, ‘inversion chronologique et Texagération dela menace func violence possible des miltanes comme le traitement ‘dulcoré des nombreuses actions ilégales de la police ‘iient instller a peur cher ceux qui désiraient seulement Tnanifester paciquement, Ces distorsions pavérent a voie fant aux violence policies qu’ de séreuses restrictions 3 la libereé d’expression. Leursysuématicité et leur sophisti= ‘ation augmenta entre Sate et Washington. Fr lls Furent ensuite utilisées pour réprimer les manifestations lors des ‘conventions épublicaine et démocrae de Philadelphie et Tos Angeles en juillet et dt 2000 . Chostilité des médias offices aux buts mémes des manifestations, impeceable- tment alignée sur celle du reste du monde des affaires, fit dluter de leur amour pour le Amendement ~ ce quoi ils ne nous avaient pas accoutumés quand leurs propres trots et privileges étaient en jew ait médatigue des rovers ‘Comme le suggére la couverture médiatique de TALENA cr du droit du mouvement ouvrier & participer& son dla ‘oration, au méme ttre que celle du Wacergate, de Taf- faire COINTELPRO M et d'autres évdnements majeur de Uhistoire dela gestion des conflts du caval ~Pafiaire des rmarchés du foin, ler gréves paysannes, la « peur du Rouge » dans lentre-deux-guerres ™ -, le modile de 1 bse tc idl Nel anes Gl Zoe ke ‘ands pole sts dre ne erage et pate as ‘Grates sree eae porte ds dsc epost Vole ptr elt ee ei ra os des ors Cw serene 1 Sresarale a anti, Cnn 58 Popnee cena ene HC ie eg ac a a pram cr Hoe ate peur pst Cormier ory meen Wo ces ve a eT Vn dis depen res ste net "eaters smh plas alert Ties eset ae cnet poco" ope apie as en ain Naat Late, mouvement over a en constant ce de ge ous des dees deni emer rs Smal parla politique du dalla fond de de snes to, ledge des eff a lblon line Campagne des lew Fale our aba ks cca cpr le soutien du gouverement-oua moins ini fens an coup ule ae pots ind ua wales, Une vague de desyadialiationcommenga su Shc de ie Regan, le tat de yaalsnon psa de 25 en 0245 en 1996 era pein 102 dante Prive, Cla impli ane ened pour de népaciton des raves orgie de conceronsimportantesen tna desis ced alton, une sgmentaton de Is penn des condone dela pra dal Teicncement atl prsidne Reagan en 198 de onze mille contlers sient en gree «donna la cation dv oovernement aun bret de geet ara ove {fame tre nouvel dan see des eats sols» Masao eer ls mi, on pour ifclement sen ene compe rn 1994 un atc ft excepion dane Basins Werk, ‘observant que, «au cours dela deritre déeenie,(..] ine lustre américaine mena contre les syndicats Tune des sguerres ls plus vitorieuss qui at jamais été, [.)Hcen- ant illgalement des mies de ravalleuts pour avoie seu- lement usé de leur droit &songaniser», ces licenciements ilegaux se répétane occasion du «ter ds ection pro- fessionneles&l fin des années 1980 » ™. Mais certe guerre victorieuse fur menée en doueeus, grice la collaboration des médias, Retrait de la reconnaissance de syndicats, ecours A des ouvrers intétimaires et gréves débilitantes de Tongue durée (comme 3 Caterpillar) furent tits en tous pats caractézes. Remarquable illustration de la pertinence du modile de propagande, la greve de neuf mois des miners de Piston, qui commensa en avi 1989, regu une couverture infiniment moindte et bienvellante que celle des mineurssovitiques été dela méme annde ®. ype Monte ot oMMCHHOE 0s 1De 197741999, rads que le revenu des 1 9 des ménages Jes pls favorsésaugmenait de 84.8 % et celui des r0 % de i446 le pouvoir dachar des 6 96 les moins aisés dimi- ait considérablement, et les revenuis des 20 % ls plus ‘elavorséschutaient de 12.5 % "®, Hors fonctions denca- drement a rémunération hore rélle des travails dans Ia production (oc Bo % dela force de eravail employée dans des fonctions ouvritres)chuta de 48 % entre 1973 et 1999 #, Sion sjoute la dégradatin des indicateurs sociaux aur cours dela méme période, cela suggre que le bien-éxe te a majorite décina en cette période de pein emploi, de ‘ nouvelle économie »ec explosion des valeurs boursiées. ‘Dans la phase a plus euphorique, qu se conelue bruta Jement pat le crash des valeurs lntenet en 1999 €t 2000, Jes grands médias remarquirent 3 peine que seule une minoitéengrangeat des Wnfies ™. Is ne découvtitent britvement le sujet que sous impulsion de Par Buchanan, un popaliste de droite, lors de la campagne présidentele de 1996, Au cours de la campagne électorale de 2000, les ‘candida des deux parts dominantspasseene une ois de plus sous silence Vincapacité dela majorté&profier de a ‘ marée montante » supposée profitcr& cous. Seul Ralph Nader et d'autzes candidats marginaliss le firent. Ex comme nous Pavons vu, les médias estimérene qu'on ne pouvait pas demander plus que le programme des deux Princip partis. “industri pharmaceutique eta sci soiale Un autre exemple aplication convaincane da modéle de ropapinde es elude Findus chimique et de sa rgle renation Etat donné le pouvoir considerable de cewe Indus epi des meas aux besos des mieux afi, es premiers on lgitimé un ptéme qu conse, comme Ire Rachel Carson dans Printemps lenis, & ‘onauP sara mone desares rae gi ear ero Pas bar ae se teeen soe a eee ero see, vealed des ates 1990 + nous empoisonner délibérément, pus fre évaluer les conséquences»™. Le industries se voient ainsi auorisés& produire et vendre des produits chimiques (et, depuis les années 1990, des aliments biologiquement modifi) sans «experimentation préalable ex indépendante de leur toxic Tandis que «evaluation » sous a resporsbileé de Agence de protection de l'environnement (EPA) est gravement contrarige, du fait tant d'un sous-Financement que des entraves politiques, ce qui limite les expérimentations requises et le controle du respect ds rglementations", En 1984, une importance éeude du Conseil national de la recherche démontrait que, pour 78 % des produits chi- rmiques commercaliés, aicune évaluation des rsques pour la santé slavai été produite. Une dizaine d'années plus tard, une réévaluation du Fonds de défense environne- mentale ne pur constater aucun changement significa. Alors que cing cents 3 mille nowvelles substances sont mises chaque année ut le marehé; le Programme national de toxicologie du gouvernement fédéral teste dix & vingt produits pat an pour leurs effets canccrogenes(laisane de Océ une infinite autres effets coxiques des produits chi- _miques)~ de sorte que nos connaisances dans ce domaine ne cessent de déciner ™ Le systéme fonctionne au mieux pout les industries, ppuisque leur incérét est de pouvoir faire leurs affaires sans lngence et de gades la mainmise rane surla recherche que sur les tests dinnocuité. Larrangement qui leur permet de

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