DOSSIER N° 2015/05133
N° PARQUET : P11033092035,
ARRET DU 10 octobre 2016
COUR D'APPEL DE PARIS
- POLE7
DEUXIEME CHAMBRE DE L'INSTRUCTION
APPEL D'UNE ORDONNANCE DE NON LIEU
ARRET
(N°1, 71 pages)
Prononeé en chambre du conseil le 10 Octobre 2016
Procédure suivie des chefs d’abus d’autorité, recel d’abus d’autorité, complicité de prise illégale
dintérét, trafic d’ influence, favoritisme et recel de favoritisme
TEMOINS ASSISTES :
DE COULANGE Armand
né le 13/06/1930 a ANGERS
35, avenue du Poteau - 60300 SENLIS.
Ayant pour avocat Me MARSIGNY, 203 bis Boulevard Saint Germain - 75007 PARIS
GILIBERT Antoine
né Je 17/07/1943 4 BERNEUIL SUR L'AISNE
Pomicilié Chez Maitre Emmanuel MARSIGNY - 203 bis, boulevard Saint Germain - 75007
ARIS
‘Ayant pour avocat Me MARSIGNY, 203 bis Boulevard Saint Germain - 75007 PARIS
PARTIES CIVILES APPELANTES :
ASSOCIATION FORESTIERS DU MONDE, représentée par OBSTETAR Pascal et CABASSY
Jean-Noé!
Domiciliée chez Me CHARVET, 3 rue Rossini - 75009 PARIS
Ayant pour avocat Me CHARVET, 3 rue Rossini - 75009 PARIS
BATAILLE Christian
Domicilié chez Me SAINT MICHEL, 3 boulevard du Palais - 75004 PARIS
Ayant pour avocat Me SAINT MICHEL, 3 boulevard du Palais - 75004 PARIS
GREMETZ Maxime,
16, rue Gaudissart - 80000 AMIENS.
sans avocat
PAGE|SYNDICAT SNUPFEN, représenté par BERGER Philippe
Office National des Foréts - 2 Avenue de Saint Mandé - 75570 PARIS CEDEX 12
Ayant pour avocats Me FRETY, 23 Avenue Bosquet - 75007 PARIS - Me MENGES, 3 boulevard
du Palais - 75004 PARIS
COMPOSITION DE LA COUR
Lors des débats, du délibéré et du prononcé de Parrét :
Mme BOIZETTE, Président ;
Mme HEYTE, Président ;
Mme THOMAS, Conseiller ;
Tous trois désignés en application des dispositions de l'article 191 du Code de procédure
pénale.
Lors du prononeé : Mme HEYTE, Président, a donné lecture de V'arrét conformément aux
dispositions de Particle 199 alinéa'S du Code de procédure pénale
Greffier : lors des débats et du prononeé : Mme RUVEL
Ministére public : lors des débats : Mme FUSINA, Avocat général et lors du prononeé : M.
MACKOWIAK, Avocat général
DEBATS
A l'audience, en chambre du conscil, le 23 mai 2016, ont été entendus :
Mme HEYTE, Président, en son rapport ;
Mme FUSINA, Avocat général, en ses réquisitions ;
‘Me MENGES, avocat du syndicat SNUPFEN, partie civile, en ses observations ;
Me FRETY, avocat du syndicat SNUPFEN, partie civile, en ses observations ;
Me SAINT MICHEL, avocat de BATAILLE Christian, partie civile, en ses observations ;
Me MARSIGNY, avocat de GILIBERT Antoine et DE COULANGE Armand, témoins assistés,
cen ses observations ;
Les autres avocats, bien que réguliérement avisés de la date d’audience, ne se sont pas présontés.
A Vissue des débats, la décision a été mise en délibéré au 10 Octobre 2016,
RAPPEL DE LA PROCEDURE
Par ordonnance du 13 aot 2015, le juge d'instruction du Tribunal de Grande Instance de
PARIS a dit n'y avoir lieu a suivre dans ia procédure susvisée.
eace2 (J aLeméme jour, cette ordonnance a été notifiée aux témoins assistés, aux parties civiles, ainsi
quia leurs avocats, conformément aux dispositions de l'article 183 alinéas 2.3 et 4 du Code de
procédure pénale.
Le 21 aoiit 2015, Me DE TADDEO substituant Me MENGES, avocat du SYNDICAT
SNUPFEN, parte civile, a interjeté appel de cette ordonnance au greffe du Tribunal de Grande
Instance de PARIS,
Le 21 aofit 2015, Me DE TADDEO substituant Me MENGES, avocat de BATAILLE
Christian, partie civile, a interjeté appel de cette ordonnance au greffe du Tribunal de Grande
Instance de PARIS.
Ladate a laquelle l'affuire serait appelée a l'audience a été notifi¢e par lettres recommandées
du 19 avril 2016, aux parties civiles (adresse déclarée), aux témoins assistés, et A leurs avocats.
Leméme jour, le dossier comprenant le réquisitoire écrit de M. le Procureur général en date
du 18 janvier 2016, a été déposé au grefic de la Chambre de Pinstruction et tenu a la disposition
des avocats des parties.
avocat du syndicat SNUPFEN, partie civile, a déposé les 20 et 21 mai 2016,
au greffe de la Chambre de instruction, deux mémoires visés par le greffier, communiqués au
Ministére public et classés au dossier.
‘Me SAINT MICHEL, avocat de BATAILLE Christian, partie civile, a déposé le 20 mai
2016, au grefite de la Chambre de l’instruction, un mémoire visé par le greffier, communiqué au
Ministére public et classé au dossier.
DECISION
Prise aprés en avoir délibéré conformément & article 200 du Code de ‘procédure pénale.
EN LA FORME
Considérant que cot appel, régulier en la forme, a été interjeté dans le délai de article 186
du Code de procédure pénale ; qu'il est done recevable ;
AUKOND
Le 16 novembre 2010, six députés MM.Christian BATAILLE , Jean-Louis BIANCO, Germinal
PEIRO, Jean GLAVANY, Henri EMMANUELLI, Francois BROTTES et Mme Laurence
ROSSIGNOL, secrétaire nationale du parti socialiste 4 l'environnement, vice-Présidente du
conscil régional de Picardie déposaient plainte auprés du procureur de la République de
Compiégne pour abus d'autorité et recel, complicité de prise illégale d'intéréts et recel, trafic
dlinfluence par personne dépositaire de l'autorité publique et recel, trafic d'influence par particulier
et recel, favoritisme et recel . (D1)
Les plaignants dénongaient les conditions dans lesquelles était intervenue, le 17 mars 2010,
la cession d'une parcelle de la forét domaniale de Compiégne au profit de la Société des Courses
de Compiégne (SCC) . Ils estimaient que cette cession était entachée d'illégalité aux motifs qu'elle
avait é1é réalisée sur simple décision du Ministre du Budget, M. Eric WOERTH a 'époque des
faits, notifiée le 29 octobre 2009 a la SCC alors que I'aliénation d'une parcelle d'une forét domaniale
suppose le vote d'une loi dautorisation en application de l'article 69 du Code du domaine de
devenu l'article I, 3211-5 du Code général de la propriété des personnes publiques et une mise
en concurrence préalable. (D1/2-Di0)
a
PAGE 3Niétaient on effet pes réunis les trois critéres cunnulatifs énumérés par Tarticle L 3211-5 pour
déroger au principe de Vautorisation législative pas plus que les six hypothéses strictement
définies par l'article R129 du Code du domaine de l'Etat pour se soustraire a l'obligation de mise
fen concurrence.
Ils ajoutaient que pour donner un semblant de fondement juridique a cette cession avait été établic
par Mme Héléne CZEKAJEWSKI, employée de France Domaine, une fiche technique, en date du
24 décembre 2009, qui justifiit le recours & la procédure simplifiée sans autorisation Iégislative.
(@18-D12)
Un arrété ministériel, non publig, autorisant la cession amiable des parcelles supportant
Thippodrome de Compigne signé pour le Ministre du Budget par M. Merc GAZAVE, r
de projet chef de la mission chargée de la politique immobiliére de Etat était prise 16 mars 2010
1). I sera ultérieurement contesté devant la juridction administrative per le syndicat
Liacte de vente avait été aussit6t signé le 17 mars 2010 entre Etat et la SCC représentée par son
Président, M.Antoine GILIBERT (D2-D13, D 65)
Le 22 mars 2010, au lendemain des élections régionales, M. Eric WOERTH quittait le ministére
du Budget ot de la réforme de I'Etat, ajouté & son porte-feuille en juin 2009, pour celui du travail,
de Ia solidarité et de la fonction publique.
weer
Le 20 décembre 2010, le procureur de la République de Compiégne requérait Youverture dune
information judiciaire contre X, (D20)
Le 22 décembre 2010, le syndicat SNUPFEN dénongait les mémes faits et sa plainte était jointe
4 Hinformation précédemment ouverte.(D22 & D27)
ar arrét en date du 12 janvier 2011, la Cour de cassation, saisie sur requéte du procureur général
prés la Cour d'appel 'Amiens, dessaisissait le juge d'instruction du tribunal de grande instance
de Compiégne et renvoyait, dans lintérét d'une bonne administration de Ia justice, la connaissance
de Faffaire au juge dinstruction du tribunal de grande instance de Paris. (D30)
‘Aprés dessaisissement du juge dinstruction de Compiegne, le procureur de la République de Paris
requérait, le3 février 201 1, la désignation d'un juge dinstruction pour informer contre X des chefs
dabus dautorité, recel dabus dautorité, complicité de prise illégale dintéréts, recel de complicité
de prise illégale diiméréts, trafic dinfluence par personne dépositaire de l'autorité publique, recel
de trafic dinfluence par personne dépositaire de Yautorité publique, trafic dinfluence’ par
particulier, recel de trafic dinfluence par particulier, favoritisme et recel de favoritisme. (D35)
Parallélement, la Cour de justice de la République était saisie le 14 janvier 2011 d'une information
contre M.Eric WOERTH, Ministre du Budget a I'6poque des faits, du chef de prise ilégale
Cel, . merci de_m'en parler rapidement” .
porte également un cachet“ Direction iénérale des Finances Publiques. Cabinet du Directeur
juin 2009".
~ la demande acquisition du 4 juin 2009 de M. Antoine GILIBERT, président de la SCC,
adressée A M. Eric WOERTH , Ministre du budget. dans laquelle était fait référence &
Tintermédiation de M. Christian PATRIA, député de l’Oise , suppléant de M. WOERTH, qui
avait transmis la précédente demande et fait savoir que le Ministre n'y était pas défavorable &
condition que les intéréts de l'Etat soient correctement évalués et pris en compte . (D76)
M, GILIBERT, prétendant ignorer quelles démarches administratives il devait effectuer, sollicitait
lacommunieation des coordonnées du collaborateur du Ministre & Berey qu auait i charge de
ce dossier.
ine proposition d’évaluation de hippodrome du Putois par le service local de France Domaine
du 10 juillet2009 , signse de Mr Gérard LAFITTE qui indiquait :
“Comme rappelé dans la convention des 22 janvier ct 16 février 1987 dans la rubrique origine de
propriété: le terrain dépend depuis des temps immémoriaux de la foret domaniale de Compigane
‘comme dépendance du domaine de la couronne devenu bien national et bien deT’Etat. L"ONF gére
ces terrains.”
Aprés avoir consigné des éléments de comparaison qu’il disait recueillis auprés de la DNID, soit
des eran sporti sur la région e-de-Hrance ou des centres de loisirs sur le 76, la conchision
it la suivante :
“Evaluation :|'évaluation du champ de course peut se rapprocher de celle d'un parcours de golf
dans la mesure oit le nombre de manifestations hippiques est faible une vingtaine cette année et
que les terrains ont aussi vocation a étre occupés par les golfeurs.
Dans la mesure oit le Consultant souhaite connattre un ordre de grandeur, it semble possible de
retenir dans un premier temps une valeur prudente de 4,5 euros le métre carré, elle correspond &
{a valeur du terrain sans le bdti, elle ne tient pas compte de la pratique habituelle de l'ONF qui
procede @ des échanges de terrains dans le rapport de I 3.8 son avantage. I faut anes!
remarquer que le PLU actuel ne semble pas autoriser l’implantation d’hdtels qui faciliterait le
développement des activités hippiques ou golfiques ,soit $70 990 x 4,50 = 2.569 711 € arrondie
4 2.500.000 € “(D75)
PAGE 6
ne;lanote deM. Bemard GAMBLIN, Directeur technique et commercial de !ONF du 22 juillet
2009 émettant un avis défavorable ‘au projet de cession aux motifs que Thippodrome"dl
Patois", partie intégrante du Grand Parc du Chiteau site classé, est soumis au régime forestier
ainsi qu'en raison du risque de spéculation immobiligre . (D80/145 & 80/146)
= la note de M. Philippe PARINL, Directeur général des finances publiques, service France
Domaine (mission politique immobiliére de I'Etat), du ler septembre 2009 & attention de
Sebastien PROTO , directeur de cabinet du ministre du budget , et pour le ministre du Budget
intitulée “proposition d’acquisition de ’hippodrome du Putois par ia société des courses d’ Auteuil
‘Note pour le ministre du budget... Copie Cédric de LESTRANGE”. (D74 - D80/165) :
Dans cette note, M.PARINI mentionne : « fa Société des Courses de Compiégne a iransmis au
Ministre une bréve fiche exprimant le souhait de ladite société d'‘acquérir U'hippodrome di Putois
quelle exploite ». 1! rappelle que I'ensemble, proprits de {'Eial en quate ancien blen da
Domaine de la Couronne deve ensuite bien national dépend de la foré1 domantale de Compiégne
gérée par l’Office National des Foréts.
Sous larubrique” projetde cession” ilindique :” France Domaine a évoque l'existence d'une telle
demande auprés de VONF. Par un cowrrier du 22 juillet (officiel, mais signé & un niveau
technique) LONI s'est dilaré« toalemen defevarable dee proj»
Cet hippodrome fait partie du domaine forestier national, Cette qualification est de nature &
complexifier les opérations de cession. Les bois et foréts de I'ltat ne peuvent étre rendues que
dans des conditions restrictives prévues par le code général de la propriété des personnes
spubliques gu impose, sa exception le ecours@ la ll pour vendre ls forés debit (article
L321
Toutefois, sous réserve d'une analyse différente du ministére chargé de la fores, les exceptions au
recours i la loi pour céder ce bien pourraient s‘appliquer car bien qu'inlégré dita forét domaniale
de Compiegne, hippodrome du Paaois ne consitue plus un bien forestek eu sens iret dl erme
Les conditions de cession de ce bien selon les procédures définies dans le cocle du domaine de
U'Etat pourraient alors trouver & s'appliquer.
Par ailleurs, Vévaluation d’un bien aussi spécifique s'avére complexe et supposerait une
évaluation approfondie qui n'a pas été menée & bien & ce stade. remiére évaluation a
néanmoins été établie par le service local du domaine de I'Oise & 2,5 ME
“Position de France Domaine : Au regard de l'objectif de rationalisation de la gestion de son
patrimoine , France Domaine ne peut qu’étre favorable au projet de cession d'un Bien qui, compte
teru de sa destination, ne répond plus aucx objectifs de gestion forestiére conduite par l'ONP.. “il
ajoutait que “les points suivants méritent d'etre signalés ”:
~ stagissant d'un élément intégré aw domaine forestier national dont la gestion est confié a
YONF la cession envisagée ne pourra étre réalisée qu'aprés avoir recherché sinon Vaccord
du moins Lavi de cet organism en liaison avec le minstere de Faimentation, de Vagriculture et
de ta pee
~La cession envisagée ne peut s’opérer que selon les modalités définies par le code du domaine
de I'Etat, selon la procédure d’appel d’offres aprés mise en ceuvre dit droit de priorité de la
commune. II pourrait ioutefois en faisant une interprétation extensive de l'article R 129-5-5° dt
Code du domaine de I'Etat, étre considéré que, eu égard a la nature du bien et aux conditions
Particuliéres d'utilisation de Vimmeuble, et le fait que les investissements ont été financés
exclusivement par cette société -tribunes en particulier, une cession de gré é.gré a V'aszocier au
profit de la société des courses de Complégne pourrait étre envisagée.
“L'éventuatité de la vente d'un bien a Vamiable de gré i gré rend d’autant plus indispensable
de recourir dune expertise privée pour établir la valeur de ce bien afin de ne pas confondre les
Jonctions de vente et d’évaluation. Cette expertise n'interdit pas -an contraire- qu'elle
intervienne en complément de Vexpertise qui sera demandée par te service local du domaine.
PAGE 7 weCotte note ajoutait : « la clause d’intéressement aux plus-values constitue un élément totalement
Gilt un proche de Cristian PATRIA, ce qu expliquaitadéclaration d'intention faite plu, suivie
de la lettre du 4 juin 2009 signée cette fois-ci par Iui-méme, ct faisant état de l'intermédiaire de
Monsieur PATRIA :* Monsieur PATRIA que Monsieur de COULANGES avait contacté avait
indiqué & celui-ci que 1a vente était envisageable *; il savait que Monsieur PATRIA était le
suppléant de Monsieur WOERTH l’Assembiée nationale ,déclarait trés bien connaitre Phil
MARINI sénateur maire de Compidgne de méme que son épouse trés impliquée dans le monde du
goncours hippique.
Sur question ,il indiquait avoir une carte de PUMP sans étre un militant actif ni appartenir a un
cerele queleonque de donateurs.
11 disait n’avoir jamais cu dans les mains le rapport d”évaluation daté du 10 juillet 2009 et ne pas
avoir de souvenir précis du moment oi il avait eu connaissance du montant de I’évaluation, et ce
bien que la letire signée Daniel DUBOST du 20 octobre 2009 ne fait état d’aucun prix ct que
néanmoins par sa propre lettre du 20 octobre, done du méme jour, il confirme intention
“acquisition pour un montant évalué a 2 500 000 €. Il indiquait avoir surtout eu des entretiens
téléphoniques avec Monsieur de LESTRANGE qui lui avait laissé entendre que tout serait réglé &
Ja fin de l'année 2009 et qu'il avait appelé plusieurs fois trouvant que les opérations trainaient,
(D187).
Etait pourtant appréhendé le prooés-verbal de la réunion du conseil d'administration de la SCC du
26 octobre 2009 présidé par lui méme et mentionnant a ce sujet : (D 357)
“C. PROJET D'ACQUISITION DU TERRAIN
Le Président informe les membres du Conseil d’Administration que le projet d'acquisition du
terrain de 57 hectares que représente Vhippodrome du Putois est & nouveau relancé, En effet,
ilrappellc que ce projet & Yordre| du jour depuis 5 ans est désornais réalisable car la
politique actuelle de I'Etat est de vendre les sites dont il n'a pas besoin.
Le Président rappelle que ce projet avait déja été abordé par son prédécesseur, Armand de
COULANGE ; a cette époque, les dienes changes avec le siége parisien de 'ONF et
Jc Ministére de Agriculture, avaient abouti en un projet_d'échange du terrain de
Thippodrome contre des foréts domaniales avec un ratio de 1 pour 5.
Monsieur de COULANGE avait 4'époque fourni une douzaine d'exploitations susceptibles
de convenir’ mais les pourparlers avaient avorté lors de Téviction du Ministre de
Agriculture, signataire de l'accord ; cette période colncidant également avec la veille d'élections,
A cejour, I'échange n'est plus d'actualité et accord émanant de Bercy consiste en la/vente du
site au prix établi par les Domaines, a savoir 2 500 000 curos, prix nettement plus avantageux que
celui estime lors des précédents échanges (évalué entre 3 et 4,5 M d'euros).
{e, Président explique que le financement seffectuera par un emprunt de 1,5 M deus, et
Je versement de 1 million sur les réserves de la Société. Les premitres négociations avec la Société
Générale ont abouti @ un projet demprunt sur 20 ans au taux nominal de 4,5 %. Le montant des
échéances s'éléverait environ 90 000 € annuels ; (il est rappelé que le montant actuel du loyer est
de 45000 €). I! est & noter quaucune caution de la part de la ville west prévue, ni aucune
rypothéque,
Monsieur (.) précise que la Société, avec quelques 3M deuros en banque, a la possibilité
de régler « cash » cette acquisition, mais qu‘au vu de la conjoncture, i est déconseillé de toucher
aux placements actuels. I rappelle qu’a ce jour la Société n'a dailleurs aucune dette.
Monsieur (..) se propose dent re des démarches aupres autres organismes
financiers afin de réduire sensiblement le coat de Yemprunt pour lequel il trouve le taux d'intérét
—s{Le Président demande aux membres du Conseil d’Administration de respecter ln confidentialité de
"information tant que les négociations n'ont pas abouti a la signature officielle du projet et invite &
procéder au vote de 'emprunt des 1,5 M deuros.
Le projet est adopté a 'unanimité des membres présents et représentés, moins une voix, celle de
Monsieur (..)émetlant des réserves sur le bien fondé d'acquérit le site. ”
Ré entendu a ce sujet @ la cour de justice de la république Monsieur GILIBERT, auquel il était
rappelé sa présédente audition ob if avait évoque tn projet d'éshange de tertan gut oat cots
environ 1 250 000 € a la société des courses, se bomait a dire qu'il ne pouvait sagir que d’une
erreur dans son propre propos ou bien dune erreur de transeription de la secrétaire,
Ul était également interpellé sur le fait que ce méme procés-verbal comportait un paragraphe sur
Pétude du projet d'implantation d’un restaurant panoramique alors que ,dans son audition
précédente, il avait déclaré que contrairement a ce qui état écrit dans la presse, il n’avait jamais été
question de construire un restaurant panoramique pour lhippodrome et que ¢°était une invention
visant a diseréditer a société des courses ; il avangait qu’il avait seulement voulu dire que le projet.
de restaurant panoramique n’ était pas prioritaire( D 356)
Quant & Armand de COULANGE, il avait été président de la société des courses de Compiégne
de 1998 82006 lorsqu’il avait atteint age de 76 ans étant alors devenu , conformément aux status
;président d”honneur, une autorité morale selon ses termes. La société des courses avait tenté en
2003 puis en 2006 dacquérir hippodrome en s"adressant a ONF sle ministére de I’ Agriculture
en 2003 avait indiqué qu’était seulement possible une acquisition par voie d’échange :ils avaient
{enté a nouveau en 2006 mais en raison d’échéances électorales, les opérations ne s’étaient pas
1alisées et la convention d occupation avait été rotongée jusqu’au 31 décembre 2021. Tl avait lu
dans Ja presse que la politique immobiligre de I'Etat évoluait ; Antoine GILIBERT et Jui-méme
Staient devenus” es véritables instigateurs "Gu projet q’acquisition méme si a cette époque il
1n’était plus président actif de la société, tant ami de longue date de Christian PATRIA et Christian
PATRIA étant lui-méme trés impliqué dans le monde hippique, Antoine GILIBERT et lui-méme
avaient décidé de remettre & celui-ci afin qu’il la transmette ‘ frie WOERTH ministre du budget
dont il était le suppléant & Assemblée nationale, la lettre d'intention rédigée par Armand de
COULANGE. Christian PATRIA lui avait dit un peu plus tard que la vente était envisageable la
suite avait é€ du ressort selon lui d’Anfoine GILBERT: il avait su parla suite quc ies choses
suivaient leur cours et avait eu vent dune opposition de l’ONF ce qui ne avait pas surpris. Ce
1 Gait pas Ja société des courses qui avait proposé le prix “qui lu para méme élevé "par apport
4a valeur d’échange de 1 250 000 € qu’ils avaient proposé en 2006.
Monsieur Eric WOERTH était entendu quant lui en qualité de témoin assisté par la commission
instruction. Ministre du budget, des comptes publics ,de la fonetion publique et de la réforme de
it du 18-mai 2007 au 22 mars 2010, il indiquait avoir dans ce cadre mis en ceuvre les grands
principes de la nouvelle politique immobiligre "de I"Etat arrétée fin 2007 ou au début de année
2008 a nouvelle stratégie consistant 4 vendre tout ce qui n'était pas stratégique c’est-d-dire
Véritablement nécessaire au fonctionnement de I’Etat, le produit des cessions étant desting au
désendettement de "Etat pour 15 % ,le surplus étant réaffecté au ministére d’od était issu le bien
immobilier eédé . Il avait constaté une opposition des différents services ministériels ,chacun
voulant conserver la gestion de son patrimoine immobilier et avait voulu faire preuve de beaucoup
de volontarisme dans ce domaine,
S'agissant du soubait acquisition de la société des courses de Compidgne, il disait ne pas avoir
souvenir si la lettre d’intention datée du 15 mai 2009 lui avait été transmise par son suppléant
Christian PATRIA ou s'il avait trouvé ce document dans son courrier au ministére; néanmoins un
hhippodrome ne lui paraissant pas nécessaire au fonctionnement de Etat, il avait considéré que la
cession souhaitée était peut-étre envisageable et avait transmis le document d son conseiller Cédric
de LESTRANGE avec une mention manuscrite de lui en parler rapidement; il avait ensuite de la
méme maniére transmis a Cédric de LESTRANGE ainsi qu’a Manoelle MARTIN, sa conseillére
aux affaires réservées, le courrier signé Antoine GILIBERT faisant allusion a Pintervention de
Christian PATRIA.
PAGE39 | Atjuait que Cédric de LESTRANGE avait fait le nécessaire et qu'il ne s'était “pas
particulidrement préoccupé de la suite des opérations ” Ils avaient dd cepe ler mais i
n’avait pas le souvenir que Cédric de LESTRANGE ait fait état auprés de Iui de difficultés faites
par le mipistére de agriculture ; Cédric de LESTRANGE lui avait présenté un projet de lettre par
lequel I"Etat donnait son accord et il avait signé cette lettre datée du 29 octobre 2009 adressée &
Antoine GILIBERTT président de la société des courses de Compiégne qu’il ne connaissait pas
personnellement; Ia mention manuscrite cordialement "était selon lui une pure formule de style.
M1 déclarait trés bien connaitre Philippe MARINI sénateur maire de Compiégne rapporteur générai
du budget de "Fat au Sénat, connatire Armand de COULANGE président dhonneur de la société
des courses comme d’autres personnes de sa circonseription sans plus, et précisait que, maire de
Chantilly depuis 1995 il était naturellement intéressé au milieu hippique , son épouse également
intéressée au monde des courses ayant clle-méme eréé avec d°autres une petite éourie de course.
Néanmoins il n’avait aucun intérét a favoriser "hippodrome de Compiégne et n’avait autorisé la
cession que dans le cadre de la politique immobiliére de I’Etat.
S'agissant de la note pour le ministre du budget du 1® septembre 2009 signée Philippe Parini
Girecour général des finances publique, il dssitn’ re pas eatan avoir In cette note Epoque
ayant des quantités de lecture de ce genre; qu’en ayant eu depuis connaissance, il avangait que sil
avait eu connaissance de cette opposition a Tépoque ,clle n’aurait pas été de nature &
“Vimpressionner” car il avait Phabitude des réticences opposées par les ministéres et les
administration concernées,
S'agissant de la lettre du 17 novembre 2009 adressée par Pascal Vine directeur de cabinet du
ministre de l’agriculture a Sébastien PROTO son propre directeur de cabinet il convenait que cette
lettre traduisait opposition du ministere de l'agriculture a la cession envisegée mais disait ne pas
avoir souvenir d’avoir eu cette lettre entre les mains et qu’il était fort possible que Sébastien
PROTO ne la lui ait pas présentée «I! n’avait jamais eu selon lui connaissance de Ig note établie par
la commission pour la transparence ct la qualité des opérations immobiligres de "Etat ni du résumé
ecto note adress par son président Philippe Dumas & Cédric de LESTRANGE ni de a réponse
de ce demier . Lecture faite, il avangait que Monsiour DUMAS était dans son r6le mais également
que la réponse de Cédric de LESTRANGE était convaincante.
Confront a un courtiel du 17 mars 2010 adressé par Daniel DUBOST,, trésorier-payeur général de
Oise, dans leque! il est fat état du souhait du cabinet du ministre pour que I’acte soit signé avant
Je déplacement de ce ministre prévu le lendemain , il précisait s’étre rendu & Compiégne le 18 mars
2010 pour signer une convention avec !ONF et la mairie de Compiggne; que bien que ces dossiers
soient distincts, il est usage quand un ministre se déplace dans une ville, de régler si possible tous
les dossiers en cours concemant le lieu ; que lorsqu’il s’était déplacé le jeudi 18 mars 2010 &
Compiégne, il n’avait aucune idée qu’il deviendrait le ministre du travail le 22 mars méme si a
Pépoque il était question d'un remaniement ministériel.
Interpellé surle discours qu’il avait [ui-méme faitle25 septembre 2007 devantlle conseil immobilier
de I’Etat ct notamment le passage : « c’est pourquoi je souhaite tout d’abord instaurer obligation
un avis préalable du CIE sur toutes les principales opérations immobiligres de Etat tant en
matiére de cession que d’acquisition et du relogement », il précisait que ce souhait ne s*était pas
Xéalisé en raison de ’opposition formelle des services du premier ministre ne souhaitant pas donner
‘un pouvoir consultatif & ce conseil immobilier. IL contestait tout grief de rapidité excessive &
Popération de cession de I’hippodrome, qui avait eu pour résultat de procurer 2, 5 millions d’euros
supplémentaires aux caisses de I'Etat ,affirmait que son seul intérét avait 6té celui des finances de
Fiat et quril naval eu aucun int peesomicl, dct ou indiresh dm tno Gams ces
opération., (D 196)
Sébastien PROTO indiquait que, venu de "inspection des finances et d’abord directeur de cabinet
adjoint depuis 2007 ,il était devenu le directeur de cabinet de Eric WOERTH en juillet 2009. Tant
qu'il était directeur adjoint il s’était investi dans la fonction particuliére relative au patrimoine
immobilicr mais il avait di abandonner cette fonction en juillet 2009 pour se consacrer
PAGE 40 [ pt.essenticllement au budget de I’Etat de sorte que Cédric de LESTRANGE s*était consacré plus
Jargement a la question de la politique immobiliére que lui-méme n’éait plus en mesure de traiter.
Tavait su que la société des courses de Compiégne souhaitait aequérir hippodrome et n'y avait pas
prété attention I’affaire étant instruite par le service de France Domaine jusqu’a ce qu’ils regoivent
fa lettre du 17 novembre 2009 rédigé par Pascal VINE. Jusque-la il n’avait aucunement été alerté
sur la réalité de opération en cours ni qu’elle eut un caractére illégal ni que le prix ne soit pas
conforme & la valeur du bien . A réception de cette lettre il s*était entretenu avec Cédric de
LESTRANGE qui lui avait explique la situation ; il lui avait alors. fait part de son intention de
laisser les opérations se poursuivre et de le faire savoir au ministére de agriculture, C’était Cédric
de LESTRANGE qui s‘était chargé de la rédaction de la lettre du 26 novembre 2009 adressée &
Pascal Vine ,qu’il avait relue lui-méme et signée. I! n’avait rien trouvé de singulier dans cette lettre
4 Ja mention d'une réaction du sénateur maire de Compiégne , en cas darrét de lopération . Tl
n’avait pas pensé que la vente était définitivement conclue puisque des discussions ont eu lieu
Jusqu’a la réunion informelle de Matignon :* si tel n’avait pas été le cas, il aurait été possible de
revenir sur le principe de la cession et de ne pas formaliser acte authentique, "Les services du
ministére de l’agriculture ou le cabinet ne lui avaient pas démontré I'illégalité de Popération ni
nYavaient soutenu que la valeur de 2.500 000 € était inférieure a la valeur éelle,
affirmait ne pas avoir cu connaissance de la note établic par Philippe DUMAS le 16 mars 2010
mais avoir eu communication par courriel de la réponse de Cédric de LESTRANGE qui lui était
apparue convaineante, Il avangait que Philippe DUMAS aurait pu l'alerter directement surtout dans
Ja mesure oi la signature de la vente authentique était prévue pour le 17 mars mais qu’il ne Pavait
pas fait,
I disait enfin ne pas se souvenir d’avoir lu la note du 1* septembre 2009 destinée au ministre du
budget et signée par Philippe PARINI, directeur général des finances publiques, qui aurait pu aussi
besoin lui rendre visite ou lui téléphoner. II ne se souvenait pas si le ministre lui a parlé de
Popération et s'il I’avait fait, il avait" dé le renvoyer vers Cédric de LESTRANGE qui avait
directement cette opération en charge” (D216)
eee
Lerapport de lexpertise ordonnée par Ja Chambre de Mnstruction de la Cour de Justice de la
République aux fins de donner un avis sur la pertinence de I'évaluation &2,5 M ¢’euros faite par
(D6A) le service de France Domaine de I'Oise ct sur le bien-fondé du prix payé a I'Etat par la SCC
daté du 13 janvier 2012 était versé a la procédure . (D388)
Le college d'expert concluait & (D388 pages 137 et 138 du rapport)
~ la valeur de la partic foncitre du blen e646 (erain nu ef couvert rboré) & la somme de
3.798.047€ ramenée a celle de 2.848.535 € apres application d'un abatement de 25% lig &
obligation de conserver Ia méme destination pendant 50 ans figurant dans l'acte de cession soit
un différentiel de 13,9% par rapport a la valeur retenue par France Domaine,
; Ja valeur des équipements et annexes aprés abattement pour occupation & la somme de
7.290.423€ , ramenée a celle de 5.467.817, aprés application d'un abattement de 25% lié a la
clause d'affectation pendant une durée de 50 ans .
La valeur fonciére globale s'élevait, selon les experts, 8.316,352€ et était de nature & remettre en
‘cause le bien fondé du prix payé a 1' Bat par la SCC’.
teeeen
1229 juin 2012, M, Jéréme CAHUZAC, Ministre du Budget, sollicitait une consultation juridique
auprés du Professeur Philippe TERNEYRE, , agrégé de droit public a'université de Pau , qu'il
connaissait par ailleurs et qui émettait opinion que : (D449)
~ Ia vente n'avait pas besoin 'étre au préalable autorisée par une loi car les parcelles en cause
ne constituaient pas une forét,
~ la vente pouvait légalement étre nalisée sans désaffectation ni déclassement car les parcelles
en cause ne constituaient pas des dépendances du domaine public de I' Etat,
PAGE 41 | pasolentePouvaitéalement dire réalisée de gré&gré avec Toccupant historique ca les
conditions particuliéres d'utilisation des parcelles justifiaient, en droit, le recours une telle
procédure en application de l'article R 129-5-5° du Code du domaine de Etat
> la vente a été réalisée & un prix ne constituant ni une libéralité en faveur de l'acheteur, ni une
mauvaise affaire pour I’ Etat
~une action de I' Etat en nullté de Ja vente devant un tribunal administratif ne pourrait done étre
fondée que sur un prix manifestement erroné , action qui au demeurant n’exclurait pas, de la part de
acheteur, une action réciproque en dommages et intéréts a lencontre de I Etat pour ies éventuels
préjudices subis du fait de la faute commise par ce dernier & avoir conclu un contrat nul.
Eniendu par la CIR, comme il sera détaillé ci-aprés il disait n’avoir travaillé que sur documents
et sans se rendre sur les lieux ,
Madame Catherine BERGEAL ( D 512) directrice des affaires juridiques des deux ministéres
Finance et Budget depuis 2007 ,disait ne pas avoir été associée & cette affaire qu’elle avait
découverte dans la presse en juillet 2010, mais avoir été associée a la préparation du dossier &
transmettre au procureur général prés Ip cour de justice de la république, Pexamen des recours
gracioux et la charge de la défense de I’Eta. Elle avangait que, sur le plan financier, la question la
cession de lhippodrome de Compiggne n’était pas particuliérement importante au regard de
ensemble des ventes opérées par France Domaine mais que sur le plan juridique, France Domaine
n’a pas pergu les véritables difficultés qui se posaient. Concernant ’interprétation extensive de
Particle R 129 ~ 5 5°, elle convenait que le principe en droit administratif reste des celui de
Pinterprétation stricte des textes mais qu’en l’absence de décision juridictionnelle significative sur
cette question, on avait puretenir les particulartés tenant la présence de la société des courses pour
expliquer le rocours & une eession de gré & gréve le champ des acheteurs sibs éunt
extrémement restreint, voire duit dun seul»; sur Ie fait que Association du gol aurait pu étte
intéressée par l'achat elle déolarait : « je n’ai pas eu connaissance que cette association se soit
manifestée en ce sens et il me parait difficile de considérer, bien qu'il n’y ait pas eu de publicité
formelle de la vente, qu'elle n’a pas été au courant de ce projet ».
S'agisant de accord evel au moment de la vente pour gu le prix dela cesion moins ls 15 %
affectés au désendettement de I’Etat soit reversé &’ONF, elle convenait que s’agissant de la vente
de I’hippodrome de Compiegne, “ son retentissement et la détermination de |’Office National des
foréts ont contribué d mettre au point la formule retenue”.
‘Son service n’avait pas été associé a la préparation de I’acte de vente de ’hippodrome intervenu le
17 mars 2010 ,préparation faite par les services locaux.
Elle donnait du contexte de la note une version un peu différente admettant que M. TERNEYRE
lui avait adressé le projet qu'il avait établi pour qu’elle rectifie le cas échéant“les erreurs qu’il avait
pu commettre sur exposé des fats”.
Monsieur TERNEYRE entendu par la commission d’ instruction ,étaitau courant du contexte dans
Jequel cette note était demandé et notamment dune procédure engagée a l’encontre de Monsieur
WOERTH . Il convenait avoir indiqué que ce que bien immobilier avait incontestablement donné
ligu a une sourde lutte d’influence entre les cabinets et les services,” presque un cas d”école en
science administrative”, aprés avoir eu connaissance des pices qui lui avaient été communiquées.
Il ne s’était jamais rendu sur les lieux et s’était en fait référé dune part au rapport de Madame
BRICQ, qui elle s"était rendue sur les lieux, et d’autre part ct surtout & la consultation a laquelle
il avait personnellement procédé gur le site Google Earth. Il convenait qu’il aurait été en effet
prudent de consulter le Conseil d’I:tat sur la nature juridique de Phippodrome de Compiegne.
Sagissant dela question de avoir tla vente aur dt ie précéde d'une publcté tune mise
‘en concurrence, il admettait que le domaine de "Etat ne peut étre vendu en principe qu’aprés
organisation dune publicité ¢t une mise en concurrence, que cependant a ’6poque Particle R129
= 9 du code du domaine de Etat comportait des exceptions que I’on retrouve 4 l'article R129 —
5, le cinquiémement de cet article notamment ; confronté a Pinterprétation de cette disposition et
“aprés avoir longuement hésite”, il était arrivé & la conclusion que cette disposition s’appliquait en
Pespéce,* s’agissant d'une disposition écrite de fagon vague et imprécise” ce qui en droit
‘administratif , a pour conséquence de laisser & Pautorité administrative compétente un trés large
pace a2 | aaouval df epprécition de sorte qu’il lui avait semblé que ces conditions étaient réunies dans ce
cas,(D5i
Concernant I’évaluation, en tant que professeur de droit, il disait n’avoir aucune compétence pour
évaluer un bien immobilier. Les collectivités publiques disposent d'un assez. large pouvoir
@appréciation sous réserve de ne pas commettre derreur manifeste d”eppréciation ou , plus grave
encore ,de consentir une libéralité au cocontractant. Il n’avait pas eu cette impression : « Ont
Sonfrme mon analyse dune part le fl qu'il n‘exigte pas de marché sigifcat de la vente
hippodrome en Europe et, d’autre part le fait que l'Etai a, semble-t-il, était prét & “vendre” cet
hippodrome en 2003 contre une parcelle forestiére dont la valeur était de Imillion vingt cing. La
combinaison de ces éléments, ajoutée auix conditions de la vente, m'ort conduit, une fols encore,
conclure quel’Etat avait peut-étre“ raté une bonne affaire” mais qui n’avait fail, ni une mauvaise
affaire, ni consenti une libéralité. »
avait en effet mentionné dans son rapport que le syndicat auteur du recours gracieux avait fait état
une évaluation faite a 8,5 millions deuros ,valeur apparue dans la presse comme résultant de
expertise ordonnée par la commission d’ instruction de la CJR ,mais il avait pour sa part considéré
que les conditions de la vente ct le statut du domaine étaient de nature a réduire considérablement
evaluation qui pouvait efit. 1 indiquit avoir cependantprésisé qu'il ui paraissait anormal
que I’Btat se contente d'une évaluation faite par ses propres services, & savoir le service des
domaines. Il avait envisagé dans sa consultation I’éventualité d’une mise en concurrence,
préalablement a la vente avee d'autres optratcurs économiques comme des sociétés de courses
frangaise ou européennes mais convenait qu’ il n’avait pas envisage la possibilité d’ une acquisition.
par le golf de Compiégne deja installé dans les lieux.
Aumoment oi il aeffectué sa consultation il convenait n’avoir jamais eu connaissance d’opérations
similaires de vente de biens immobiliers posant la méme question juridique de domanialité
forestiére et réalisées dans des conditions similares & celles suivies par le ministére des finances
pour cette vente.
Il convenait que le processus suivi pour la Joi de finances 2013 qui, sur un amendement du
gouvernement ,avait autorisé la cession par P’Etat dune: Pune ancienne base de l’OTAN qui
‘dépendait de la forét domaniale de Ray en Meurthe-ct-Moselle, il supposait que le gouvernement
disposait [a d’un véhicule législatif adapté, en l’espéce une loi de finance, ot qu’il s*en éiait servi
pour séouriserjuridiquement la vento, procédure qui aurat été concevable en 2010 s'agssant de
la vente de Vhippodrome. Il convenait que cet exemple au vu des éléments qui lui étaient
communiqués lui paraissait_ montrer que son analyse était pout-tire sujette & discussion et qu'elle
mériterait en tout cas d’étre éventuellement confirmée par une juridiction de dernier degré.(1) 508)
wee
Madame Isabelle HURTEAU, expert-comptable et commissaire aux comptes, membre de
Association du golf de Compiégne en était devenue fa présidente postéricurement a la cession duu
17 mars 2010( en septembre 2010) . "Association dispose d’un club House avec deux practises
d’enseignement et d’entrainement, quatre trous a l’extérieur de Phippodrome , le reste du parcours
Giant imbriqué dans Phippodrome lui-méme , ainsi que Ja présence de deux courts de tennis
mndant a une activité marginale, Elle évoquait des difficultés survenues depuis Parrivée de
Monsieur GILIBERT du fait de la modification des pistes et de linstallation de lisses de sécurité
ui ont contribué a la mauvaise humeur des golfeurs. Un congé avait été notifié&titre conservatoire
4 Passociation du golf de Compiégne le 12 juillet 2007 renouvelé par aote du huissier du 24 mars
2010, selon elle sous des prétextes peu sériewx, qui avaient surpris pour le moins, l'association. Elle
ajoutait :" tout le monde savait depuis le début de l'année 2010 que des projets de vente étaient
Tair mais personne ne savait sila vente était conerétisée ou non ”; elle savait que la SCC avait
pour idée de reprendre Je golf ou de continuer cette activité sous une autre forme et avait pu étre
confortée dans ses projets par le fait que le golf avait eu des difficultés financidres en 2008 2009
alors que leur situation. a été rapidement redressée. Selon elle, la société des courses envisageait
certainement “ de créer un centre de profit dans l'enceinte du golf et l'association du golf aurait été
écartée complétement "elle critiquait le fait que association n’avait jamais été consultée sur les
projets de vente en cours alors qu'elle aurait pu étre intéressée et envisager la création d’une SCI
PAGES | ngou faire appel a des investisseurs golfeurs ; méme s'il n’était pas sOr que le projet aurait abouti, on
‘urait pu leur donner les moyens de réfléchir & une acquisition possible . L’association aurait pu
faire appel a ses membres qui sont des investisseurs ayant I’habitude de mener & bien ce type
@opérations comme fréquemment en région parisienne oi la gestion des actifs immobiliers est
dissociée de la gestion sportive du torrain; ainsi l’association aurait pu gérer l'activitésportive et une
SCI gérer actif immobilier. Sil’ Association avait été informée des projets de vente en cours, elle
aurait certainement réagi et tenter de mener & bien un projet d’ acquisition, histoire et l’ancieneté
du golf de Compiégne le justifiant; de plus 1’ Association n’aurait pas refusé de prendre part un
‘projet commun & celui de Ia Société des courses mais elle en avait été évineée; s'agissant du prix
5 millions d’ euros ,i n’aurat pas été un facteur insurmontable dans la mesure oi |’Association
auraitConsulté sex membres et aurait procédé &/un tour de table, Jequel auraitabouti ou pas (D
).
Par arrét de Ia cour d’appel d? Amiens du 21 juin 2012, la cour ¢?apeldéctarait nul le congé donne
par la Société des courses de Compiégne a association du golf'de Compiggne ,déboutait la Socigté
des courses de Compiégne de sa demande de résiliation du bail , expulsion et de fixation dune
indemnité d" occupation et condamnait la Société des courses de Compiegne & payer a association
du golf de Compiegne une indemnité de 10 000 €sur le fondement de l'article 700 du code de
rocédure civile et aux dépens de premiére instance contredit et appel (D473). Au moment de
Pordomnance de non-lieu aucun renseignement n’était apporté quant au devenir d'un éventuel
pourvoi .
one
Aprés récapitulation des éléments transmis par la CJR par les enquéteurs désignés sur commission
rogatoire ,(1D399),d’un transport effectué au si¢ge de UMP il résultait que ni M. GILIBERT ni
M. de COULANGE ne figuraient sur la liste des donateurs dits "du premier cercle" de ce parti
politique. (D378 D379) .
wee
Entendu par la CIRM, Pierre Olivier DREGE, Directeur général de 'ONF entre avril
2003 et septembre 2010, déclarait que 'analyse constante faite par I” ONF était que le terrain
supportant T'hippodrome de Compiégne, partie intégrant d'un vaste massif forestier de quelques
15.000 ha, relevait, depuis Vorigine, du statut forestier ot devait étre considéré comme inaliénable
sauf disposition législative spécifique préalable. (D302/1)
Cet cette position qui avait été notifige, le 13 aot 2003, a la SCC par le Ministre de "Agriculture
qui mentionnait aussi la possibilité d'un échange.
La prospection engagée par la SCC ne lui avait pas permis de présenter un massif forestier d'une
contenance, d'une valeur et d'un intérét pour Etat susceptible de déboucher sur une proposition.
(23027) Clst sisi qui avait décié. de prooger par ancpaton St pour une durée de
15 ans la convention doccupation temporaire dont bénéficiait la SCC.(D302/2)
L'ONF avait été informé de fagon incidente par le service des domaines
acquisition formulée, en 2009, parla SCC et Mr GAMBLIN avait pris I
écrit défavorable .
{Le decision, de vente avait ef pris ala suite de réunions inteministéilles suxqueles 1? ONF
niavait pas é16 convié . (0302/3)
Janouvelle proposition
itiative d'émettre un avis
M. Bernard GAMBLIN, Directeur technique et commercial bois a TON, ( entendu par les
nguéteurs sur CR de la CJR)confirmait avoir établi la note du 22 juillet 2009 qui rappelait
Vinalignabilité, sauf autorisation législative préalable, d'un massif forestier. Il rappelait qu'on ne
peut aligner une forét sans déclaration d’utilité publique ou par voie d’échange ;qu’en 2006 un
échange de terrain avait été envisagé et l'ONF avait considéré qu'il fallait apporter ’équivalent en
valeur aves un coefficient de 1a 5, que la procédure étant compliquée les dirigeants de la SCC ont
préfiiré voirallonger la durée de la concession leur permettant de réalisor des investissements & long,
terme soubaités
PAGE 44 |Il avait souvenir d’avoir été ultérieurement contacté par une personne du cabinet de Monsieur
WOERTH qui souhaitait avoir communication de son avis de juillet 2009, qu’il avait donc envoyé
au cabinet du ministre sans pouvoir préciser la date.
U déclarait avoir été étonné de l’autorisation donnée pour cette cession réalisée en mars 2010 au
regard notamment de lazapidié de acquisition et au non-respect de la procéured'appel fies,
avoir d’ailleurs refusé de signer Pacte de vente qui ne lui paraissait pas correspondre & un déroule
normal de proeédure et que tous les collaborateurs ONF ont d’ailleurs refusé de signer alors que
classiquement la vente de foncier de I*Etat est toujours cosignée par l’ONF. (D297)
Entendu ultéricurement par la commission dinstruetion de la CIR, il rappelait que l'ONF est sous
Ja triple tutelle du ministére de l’Agriculture, du ministére de l'Environnement et des Finances le
ministére de ’Agriculture étant la tutelle principale, et que concernant les affaires fonciéres
domaniales, l'Oftice instruit les dossiers ef les transmet avec son avis. au ministére chargé des
fordts; ;que pour ’ONF, I’ hippodrome de Compiégne a toujours fait partie de la forét domaniale
de Compiégne comme en attestent tous les documents d’aménagement forestier depuis le XIXe
siécle ; qu’ est done considéré comme une dépendance directe de la forét, destiné a étre reboisé le
Jour ott il aurait perdu son affectation comme champ de courses, ceci étant le cas de toute
‘concession gardant un aspect naturel ayant vocation étre reboisé rappelant que” le temps forestier
cst ts long”; que la simple observation du plan de situation de hippodrome de Compidgne montre
qu'il fait un ensemble avec Ia forét domaniale et de surcroft il s’inserit dans le site classé du chateau
de Compiégne. Il précisait que la forét domaniale est inaliénable et ques’agissant dun grand massif,
il faut une Toi pour l’aliéner & défaut d’échanges dans des conditions établies par le ministére de
agriculture et a défaut de déclaration d'utiité publique. Quand te un tiers manifeste un souhait
acquisition dune parcelle domaniale par voie d’échange, soit un accord amiable est trouvé . soit
le dossier est conclu selon les conditions définies par France domaine en relation avec 'ONF. Pour
les dossiers par déclaration d’utilité publique l’ONF instruit avec avis qui est transmis au ministére
de agriculture pour décision la décision prise, France domaine prés par Vacte tous les actes ou
Presque étant jusqu’il y a un ou deux ans rédigés par France domaine.
Das lors que l'ONF instruit la totalité des conventions de cette nature que France domaine a établi
Pacte, 'ONE y prend part si fixe le montant de la redevance en accord avec France domaine.
S'agissant de la tentative d” acquisition par voie d’échange de 2006, il disait n’avoir jamais entendu
parler de questions de période precleciorale et que operation n’avlt pu prosperer. De pour la SCC
G'avoir trouvé des foréts répondant aux critéres soubaités,
S'agissant de sa note du 22 juillet 2009 ,il n’avait plus souvenir des circonstances dans lesquelles
il avait été informé de l'acquisition de Phippodrome; ayant déja instruit ce dossier de par ses
fonctions, il avait refait la note reprenant sur le fond Jes éléments ts; il n’avait pas été
Gtonné de cette nouvelle démarche puisque le projet revenait réguliérement et que la société des
courses avait changé de président . Il pensait que cette note, qui rappelait une position constante de
PONF et duministére de’ Agriculture cldturerait le dossier. Il n’avait pas eu connaissance du projet
achat avant sa lettre du 22 juillet 2009; a cette date selon lui ils en étaient au stade de instruction,
une affaire fonciére ordinaite.
S'agissant de la valeur d”échange envisagéc en 2006, elle avait été fixée & 1,250 millions d'euros
par la société des courses mais PONF avait retemu 1,5 millions d’euros ; én cas d’aliénation il
fervat Hat de reprendre comme valeur“ a valeur forestire “mais dans un tel cas, il eat
stipulé que 100% de la plus-value qui serait rélisée en cas de revente parle bénéficiaire reviendrait
Al'Titat pendant une période de 30 a 50 uns.
Quant & son estimation que le bien concerné avait une valeur 10 fois supérieure a celle de 1,5
millions d’euros il s’agissait de son avis personnel compte-tenu de sa connaissance du sujet .
Tl avait cu connaissance que le ministére de l’agriculture avait suivi ’avis de l’ONE et fait son
‘ravail d’instruction habituelle puis n’était plus intervenu dans cette affaire sauf au moment de la
signature de l’acte de vente : cn tant que gestionnaire des foréts domaniales I'ONF est
habituellement appelé a signer les conventions d’ occupation, les actes d’aliénation et d’échange de
terrain. Le directeur général délégue sa signature au responsable foncier territorial ou au directeur
PAGEAS | ytterritorial; ajoutait que, dans le cas de I’hippodrome de Compitgne, ces deux demiers n'ont pas
soubaité signer et il avait lui-méme refusé la délépation qui lui a &é proposée oralement sil avait
‘oppos¢ ce refus compte tenu des conditions de l’acte qui ne lui paraissaient plus conformes aux
ragles habituelles.
C’était a sa connaissance la premigre fois que Pavis de 'ONF n’avait pas été suivi.
‘Sur question il disait que les changements récents intervenus dans la gestion immobiliére de Iitat
ne pouvaient expliquer ,d°une maniére ou d’une autre, la vente de I’hippodrome de Compiégne, vu
Jes conditions dans laquelle cette vente a été faite et compte tenu de la nature du bien vendu, partic
intégrante de la forét domaniale site classé et ,pour lui, la vente créait plutdt une enclave dans
ensemble patrimonial (1D437).
”
M. Philippe PARINI, Directeur général des finances publiques &I'6poque des faits, expliquait &la
commission "instruction que France Domaine a mis en oeuvre Ia nouvelle politique publique de
vente des biens de 1' Etat chaque fois que les immeubles ou les terrains n'étaient pas, d'une maniére
Evidente, ligs a fexécution d'un service public; ce service disposait d'une large autonomic et son
chet Daniel DUBOST bénefciait une large délégation de apart pour rater les dossiers. (D433/3
)
Il avait signé, telle quielle lui avait été soumise , 1a note du ler septembre 2009 qui n'était
accompagnée d'aucun signalement particulier. (D433/8)
Cette note indiquait que, pour France Domaine, Ihippodrome entrait bien dans la catégorie des biens
non directement nécessaires a lexercice du service public et pouvant etre oédés.
Elle cappelait le principe de la nécessité d'une loi pour procéder a la cession d'un tel bien et
analysait les mode de cessions possibles, notamment de savoir sila cession pouvait relever de 'une
des exceptions. prévues par l'article R129-5 . (D433/9)
Uprécisait que le recours & une expertise privée, mentionné par souci dexhaustivité, était rarissime
en matire de cession des biens immobiliers de IEtat, le décision appartenant, en opportunité, au
Ministre, (D433/10)
Majoutait que la procédure de consultation du Conseil d'Etat était longue et sélective, le secrétariat
général du Gouvernement ne retenant que les propositions qui concement des sujets d'intérét
général ct se montrant réticent & soumettre au Conseil d'Etat une question particuliére. (1433/10)
1 disait ne pas avoir cu connaissance de la lettre adressée le 20 octobre 2009 par Monsieur
DUBOST é Monsicur GILIBERT mentionnant que la cession se ferait surla base de article R 129
‘Sdu code des domaines , lettre non soumise & son approbation avant envoi; il affirmait que la lettre
du2.9 octobre 2009 signée de Monsieur Bric WOERTH ne lui avait pas été communiquée et qu’il
n’avait pas été associé a la préparation de cette lettre. A la question de savoir si il lui paraissait
normal que la lettre de Monsieur DUBOST ait précédé celle du ministre il répondait : « je ne peux
parler & la place de Daniel DUBOST et je n’imagine pas qu'il ait adressé la correspondance qu'il
a signée sans avoir regu des instructions en ce sens du cabinet du ministre ».
S'agissant de Texpression "respiration du patrimoine immobilier de Etat" employée dans sa note
du 20 janvier 2010, i déclarait quielle correspondait 4 la préoccupation déviter_quiune
administration puisse’totalement stopposer a la politique de cession des biens de IEtat telle que
précédemment définie . (1069/3 -D433/13)
‘S"agissant de la réunion tenue le 12 mars 2010 a Matignon il affirmait n’avoir ni été prévenu de
cette réunion ni informé de ses résultats,
11 affirmait également que la note blanche datée du 16 mars 2010 de la commission pour la
transparence et la qualité des opérations financiéres de I'F:tat , transmise par son président Philippe
‘Dumas notamment & Monsicur Daniel DUBOST n’avait pas été portée a sa connaissance et qu’il
n’en avait pas été destinataire,( D 433)
whee
PAGE 46 | ohMme Héléne CZEKAJEWSKI,, cntendue sur commission Togatoire par les enquéteurs puis par
les magistrats instructeurs (D4 16), rédactrice au sein du péle juridique du bureau des missions
domaniales de France Domaine, déclarait avoir, a la demande de son supérieur higrarchique
M.BRUN, rédigé une fiche juridique sur la cession de Vhippodrome . (D468/2)
La fiche technique en date du 24 décembre 2009. transmise par la Cour de Justice de la
République constituait , selon elle une version enrichie de son analyse car elle comportait un
paragraphe deux traitant des conditions de dérogations aux dispositions de article L321 1-5 quielle
nlavait pas évoguées . (D80/416)
Mme Héléne CZEKAJEWSKI précisait avoir considéré que lemprise relevait du régime forestier
ct était donc soumise au principe de l'autorisation législative en cas de cession mais aussi, en se
fondant sur un guide de 'ONF, qu'une parcelle pouvait étre déclassée lorsqu'elle n' était plus
soumise un usage forestier ou, en tout cas, dépourvue de caractire forestier et alors tre cédée
sans recours ala loi,
Elle ne pouvait identifier 'auteur des annotations manuscrtes figurant sur cot exemplaire de la
iche.
Le document était resté sur le bureau de son ordinateur et était accessible & sa chaine higrarchique
our tre modifié, ce qui était usage dans son administration; en effet le propre du fonctionnement
administratif de France Domaine impliquait fréquemment des modifications des fiches des
rédacteurs par leur hiérarchie . (D416/2 - D468/4)
see
Les vérifications étaient effoctuées par les magistrats instructeurs concernant un‘ avoir” daté du
20 mars 2009 s'agissant de la redevance due par la société des courses de Compiggne et portant la
mention “ ne plus facturer ~ cession ”, pouvant laisser penser que dés cette date, la société des
courses de Compiégne avait béneficié dun traitement de faveur dans la perspective dune vente a
venir. Il en résultait que pour 2009 la société des courses séiait normalement acquittée de sa
redevance et que ce document ne venait que corriger une erreur de date résultant d'une prévédente
facturation sans que I’on puisse déterminer comment la mention” ne plus facturer- cession “se
retrowvait sur cet avoir. ( D 569-D489-33 -D555)
MM. Antoine GILIBERT et Armand de COULANGE étaient auditionnés en qualité de témoin
assisté par les magistrats instructeurs des chef’ visés au réquisitoire introductif : abus dautorité —
rece d’abus dautorité — complicité de prise illégale d’intéréts, rece] de complicité de prise illégale
GPintéréts trafic d’influence par personne dépositaire de Fautorité publique, recel de trafic
influence par personne dépositaire de I'autorité publique, trafic influence par particulier et recel
de trafic d’influence par particulier, favoritisme et recel de favoritisme. (D464-D467)
Monsieur Armand de COULANGE né le 13 juin 1930, disait avoir cherché en 2005- 2006 des
foréts de 250 ha que la société aurait pu acheter pour échanger, avoir déposé & l"ONF une dizaine
de dossiers ;confrontés aux déclarations de Monsieur GAMBL.IN selon lequel lopération n’avait
pu se faire faute pour la SCC de pouvoir trouver des parcelles forestiéres présentant les critéres
requis pour I’échange et quel" ONF avait été favorable Ia solution de prolongation anticipée de la
durée d occupation de la durée de la convention d’occupation temporaire, la SCC envisageant des
travaux importants en lien avec I’activité de course , il répond gronder avoir fait confiance & l"ONF
et ne pas avoir demandé de récépissé lorsqu’il a déposé les dossiers et ne pas connaitre Monsicur
GAMBLIN. Il contestait les propos identiques tenus par Monsieur DREGE directeur de l'ONF
ayant regu vee Monsicur GALLISERT 1e29 aot 2006.1 dist avotr emané 4 Monsicur DREGE
tun bail de 25 ans qu'il n’avait pas voulus, et il avait donc estimé que ce n’était pas une sécurité
suffisante et qu’il valait mieux acheter. S’agissant du fait que le remboursement de l'emprunt
‘générait une charge annuelle de 90 000 € soit le double de Ia redevance versée iil"Ft, il contestait
PAGE AT | mitque l’opération soit financiérement périlleuse pour la SCC qui est une association & but non hucratif’
avangant que cela “valait le coup “car elle était une des meilleures sociétés de courses frangaises au
sixiéme ou septiéme rang au rang des enjeux du PMU, le nombre de réunions ayant beaucoup
augmenté et la société étant amenée a se développer. II disait ne pas comprendre la mention du
procés-verbal de la SCC d’octobre 2009 , assemblée au cours de laquelle Monsieur GILIBERTT avait
avancé que le prix de 2,5 millions d’euros établi par France Domaine ¢tait nettement plus
vantageux que cclui estimé lors des précédents échanges évalué entre trois et 4,5 millions deuros.
Ul convenait que la SCC avait envisagé 1a construction, si elle avait l’argent , d°un restaurant
panoramique permettant de déjeuner en ayant une vue sur les pistes comme a Chantilly qui avait
construit un tel restaurant avec l'accord de l’architecte des batiments de France.
1 convenait avoir pondu "la lettre d’intention de la SCC que Monsieur PATRIA avait remis a sa
demande a Esic WOERTH ministre du Budget, et ne pas Iavoir signé car il etait président
honneur.
U convenait qu’il avait di avoir un retour de Monsicur Patria comme indiqué dans la
correspondance du 4 juin 2009 adressé par Antoine GILIBERT a Monsieur WOERTH quien fuisait
expressément (D76). Il formulait diverses réponses évasives disant ne plus se souvenir, ’évolution
i Je président GILIBERT, il indiquait : « ce que je veux dire,
C'est que j'ai été il y a 10 ans a initiative de cette démarche d?acheter le terrain, mais ce n'est pas
moi l"exécuteur. » il avangait que le souci numéro un de Monsicur MARINI, sénateur-maire c’était
Pemploi et non pas r le fait d’appartenir a la méme formation politique que le ministre.
S'agissant du document saisi dans les locaux de la SCC intitulé “proposition de reprise du golf de
Compiégne” mentionnant que la SCC envisageait la eréation d'une société pa ations simplifies
our tependre Ia gestion du golf afin deeréer de nouveaux centres de profit dans ’enccinte du golf
(D 301/3 D 301/4— 460/106 a/112 ) il déclarait ne pas savoir quand ce projet avait été élaboré et
n’avoir jamais vu ce document qui avait été fait “aprés lui”, que le golf était sous-locataire et la
SCC responsable du paiement de son loyer vis-a-vis de MONF et qu’il avait pu avoir sous sa
présidence des retards de paiement « mais ga allait & peu pres ».( D 467)
wee
M, Antoine GILIBERT précissit étre devenu président en 2007 2008 ayant été auparavant depuis
2002 2003 un des deux vices président assez. actif. I! mentionnait que association Société des
‘courses était une association historique d’une certaine réputation, que I"hippodrome avait été en
grande difficulté financiére une dizaine d’années auparavant, les installations étant en mauvais état.
Grice & un autre mode de rémunération duu PMU ,Jes socités de courses dont Ia SCC avaient tp
cenireprendre des travaux plus aisément ,les hippodromes ayant bénéficié d'un aceroissement des
réunions nationales permettant de prendre des paris depuis l'ensemble du territoire national et done
obtenir une meilleure rémunération pour les sociétés de courses. La SCC était passé de huit
réunions annuelles & environ une vingtaine dont 19 nationales agenda des courses et le nombre
dc réunions étant fixé par France galop, “la société mére dans le monde hippique”. En 2006 ils
avaient cherché des foréts sur la base de un pour cing, base signifiée par 'ONF ; Monsieur de
COULANGE avait recherché des terrains forestiers et, selon lu, ils avaient, sans autre précision,
1posé une dizaine du dossier au bureau de ?ONF & Compiegne, renvoyant Saree point pourpécision
4 Monsieur de COULANGE, sans pouvoir dire s’ils avaient regu un récépissé a celte occasion. Il
affirmait que lui-méme et Monsieur de COULANGE avaient rencontré Monsicur GAMBLIN qui
avait évoqué que la réticence de I"ONF se fondait sur une intention supposée de la part dela SCC
de vouloirréaliser dans l'avenir des investissements sans rapport avec l’activité des courses comme
la construction d’un hotel. C*est pourquoi la SCC avait proposé une vente & réméré,
Concemant le procés-verbal dela réunion du conseil d’administration de la SCC du 26 octobre 2009
ol il avait indiqué que le prix d"acquisition de 2,5 millions d’euros établi par France domaine était
nettement plus avantageux que celui estimeé lors des précédents échanges il déclarait : «c'est de la
communication. Si c'est marqué, c'est que je I’ai dit. Je ne peux pas Yous expliquer j'avais envie
que tous les membres comprennent l'intérét d acheter. C’est peut-éire pour ga que j'ai dit ca., Par
Jorfanterie ou par facilité de langage ».
PAGE 48,Tl admettait que la charge de l'emprunt d’un million et demi générait un remboursement de 9000
€ anmuels soit le double de la redevance versée 4 Vitat et que lopération pouvait étre
financiérement périlleuse pour une association habite but non lucralif, ef ajoutait : « ou mals on
sécurisait notre développement ».
Itroyvait extravagant que I’on fasse grief du prix ala SCC puisque c’était les Domaines, le service
de I'Ftat qui avait fait valuation,
1 convenait de "existence d’un projet de restaurant panoramique qu’il avait évoqué dans une
interview donnée au journal le Parisien le 7 janvier 2011 (D222), comme dans les hippodromes
modemes.
S'agissant de l’opération litigicuse il précisait que Bercy ayant commeneé a mettre en vente des
biens de Etat, c'est dans ce contexte que Monsieur de COULANGE avait contacté son député,
Monsieur PATRIA ; Monsieur de COULANGE Pavait informé de cette démarché et avait fait
la lettre sans la signer celle-ci n'ayant pas de caractére officiel. Ine savait plus qui lui avait fait
connattre la réponse du ministre sa lettre du 4 juin 2009 tout en précisant “Je nom de la personne
qui soccupait de ¢a, était Monsieur de LESTRANGE”, avec lequel il disait avoir été en contact &
plusieurs reprises trouvant que le dossier était bien long alors qu’il y avait un accord de principe
et qu'il fallait qu’il sollicite un prét. Il ne savait plus comment il avait eu connaissance du prix de
cession de 2.5 millions d’euros ; I! ne pouvait dire si sans intervention de Monsieur PATRIA
Monsieur WOERTH aurait été accord ; a la question de savoir si intervention de Monsieur
PATRIA était nécessaire pour leur assurer ’a priori favorable de Monsieur WOERTH, il répondait:
“c'est Monsieur PATRIA qui a eu le ressenti puisqu il a informé Monsieur de COULANGE. Je ne
spite sls amis: en tout cas, se comaissen, * 7 te
ne pouvait pas dire la période a laquelle avait été 6laboré le projet intitulé* proposition de reprise
du golf de Compiegne” saisi dans les locaux de la SCC. pe
1 se déclarait blessé des attaques relayées dans les journaux alors que tous les membres de la SCC
sont des bénévoles, n’ayant qu’un seul souci celui que ’hippodrome perdure et celui de ouvrir le
plus possible lenvironnement ajoutant “d'une certaine maniére nous somme utiles @ la
collectivité puisque nous sommes des collecteurs dimp6ts.”( D464).
Mr Christian PATRIA relatait que, cu égard a ses fonctions au conseil général de P'Oise
responsable de "activité" cheval” ,Monsieur de COULANGE [avait fait entrer & la Société des
courses ou ill n’avait été que simple membre. C’est dans ces conditions que connaissant Monsieur
de COULANGE de longue dato, ce demir lui avait demandé de remettre la note initiale & Monsieur
WOERTH et de lui en parler, puisqu’ il connaissait bien le ministre dont il était le suppléant,
Ilse souvenait avoir remis la note & Monsieur WOERTH qui lui avait demandé son avis ji s’était
ditplut6t favorable et Monsieur WOERTH avait dit quelque chose” comme jene vois pas pourquoi
'y serais opposé”. Il avait alors relaté & Monsieur de COULANGE cette entrevue qu'il avait eue
‘avec Monsicur WOERTH.. Il avait ensuite & une ou deux reprises questionné Monsieur WOERTH
sur ce projet, qui s"était a dire “ga suit son cours” ; aprés la démarche générée par Monsieur de
COULANGE
“c’était une affaire qui ne concernait que le ministre” (D 475)
Monsicur Bruno CHEUVREUX, notaire, expliquait a la CJR officiant au sein d’une SCP
travaillant depuis une dizaine d’années avec I’Etat, il avait été saisi de ce dossier le vendredi 12
mars 2010 dans laprés-midi par Monsieur Daniel DUBOST, avec lequel il avait échangé
téléphoniquement et avait arbitré en fonction des propositions qui le lui faisaient il n’avait eu aucun
‘contact personne! avec France domaine; il confirmait ses déclarations faites a la brigade financiére
suivant lesquelles il Jui avait été demandé la rédaction d’une clause d’affectation du bien et d’une
clause d”intéressement et qu’il s”était posé trois questions supplémentaires relatives a la domanialité,
a la mise en concurrence, et a la notion de bois ct foréts alors que ces points n’avaient pas été
abordés par France domaine. S*agissant de l'absence de mise en concurrence considérée que c’était
une décision ministérielle sur laquelle i] n'avait aucun avis 4 donner, Son intervention était
cantonnée a la mission impartic a savoir la définition des deux clauses précitées de sorte qu’il s*était
cantonné a cet examen ;si la rédaction de l’acte lui avait été confiée et qu’il avait di en assumer la
responsabilité, il n’aurait pas manqué de consulter une autorité de a doctrine sur la domanialité et
PAGE | oaJa notion de bois et foréts. Il confirmait que dans le mail de Maitre DAGRENAT du 16 mars 2010
4 1680S il avait transmis a France domaine (Monsieur DUBOST et Monsicur CASTAING)
un projet d’acte marqué de ses commentaires concernant particuliérement le régime domanial de
Pimmeuble mentionnant sur l’acte a cette occasion que le bien vendu reléve du domaine privé de
V’Ftat en vertu de Particle L 22 12—1 du code général de It | propriété des personnes publiques en
Pespéce sous le titre “régime domanial de immeuble™ : «l’immeuble est situé en foret domaniale
de Compiégne. La forét de Compitgne appartient & PFtat et est répertoriée au Tableau Général des
propriété del Ftat a larubrique Forét domanial”. En application des dispositions du code forestier
qui prévoit que les foréts domaniales relévent du régime forestier, 'immeuble, qui stait jusqu’d la
date de la présente cession, soumis a ce régime, reléve par conséquent du domaine privé de I"Etat
en application de l'article I, 22.12 ~1 du eode général de la propriété des personnes publiques ». I!
agissait pour lui d’une précision informative de type classique qui apportait un complément utile
a Pacte mais France Domaine( Mr DUBOST) avait considéré quo c*était une clause redondante et
‘en avait demandé la suppression,
Le courriel de Monsieur BUREAU a ce propos, du 15 mars 2010 & 16h10: “je ne pense pas
nécessaire d’en dire trop”, constituait une manifestation de opinion de son scripteur qu'il
constatait.
S*agissant de la mention dans Pacte de vente que le ministre du Budget a autorisé au nom de "Etat
la cession de “eré a gré "des parcelles sur le fondement de l'article R129 ~5 du code du domaine
de I’Etat il confirmait ses dépositions a la brigade financiére du 17 septembre 2012, il s'agissait
selon uidubon fondement juridique la question de l’application éventuelle des exceptions prévues
Par ce texte constituant une décision de I"Ftat sur laquelle il n’avait, pas & prendre position, que
’était une décision de puissance publique qui n’était pas de son ressort que la passation dun acte
notarial de eré gré lors dune vente par Etat par son étude notariale était rare et avait 6é effectuée
sous la responsabilité et l’analyse de France Domaine. " .
S'agissant de sa délaration lors de cette audition: « cependant il est évident que les contraintes
Juridiques ont eu une incidence sur le prix, mais nous ne sommes pas intervenus sur la fixation »,
il s’agissait selon lui des clauses limitant les possibilités d”évolution de limmeuble mais rappelait
«que le quantum du prix n’était aucunement de son ressort qu'il n’avait aucune appréciation donner
sur la question du prix fixé ou de I"évaluation faite par les experts judiciaires ;il concluait en
Tappelant que sa mission était limitée a la rédaction des deux clauses pour les mettre en perspective
dans l’ensemble de l’acte, sans assumer la responsabilité directe du contrat (D520).
weee
Monsieur Hervé GAYMARD entendu par la CJR était devenu ministre de Agriculture, de
PAlimentation de la Péche et des Affaires Rurales en 2002 ,puis président du conseil
@administration de I’Office National des Forts (ONF) en 2010. S’agissant de la lettre du 13 aodt
2003 signée de sa main alors qu'il était ministre de I’ Agriculture notifiant & la SCC limpossibilité
de lui céder hippodrome du putois compte tenu de la législation des foréts domaniales un échange
éiant cependant envisageable. S’agissant du fait que dans la présente opération l’ONF n’evait été
informé que de fagon incidente sans étre associé aux discussions ayant conduit & accord de I"E.tat
puis la réalisation de la vente, il indiquait ait que la centralisation des cessions de biens de "Etat
n une main unique en I’espéce France domaine ne choquat pas en elle-méme, mais qu'il semblait
Guns bonne administration de la justice de consulter les services ou les personnes connassant le
mieux les biens concemés ct pour Phippodrome de Compiégne, que la consultation du ministre de
Agriculture et de 'ONF aurait répondu a cette pratique de bonne administration. S'agissant du
niveau d’exigence juridique auquel pouvait se situer la consultation de I’ONF en lespéce, il
répondait que ’ONF n’étant pas propriétaire des biens dont il assure la gestion, la consultation
préalable de cet office avant la cession d’un bien forestier était indispensable pour former le
Jugement du décideur dont la compétence n’est pas remise en cause, c'est-i-dire France Domaine:
il sagissait done d'une regle de conduite de bon sens et que la consultation de l'ONF était
certainement de nature a clarifier les conditions légales ou réglementaires.
PAGE 50 | yeIse refusait a commenter les déclarations de Monsieur WOERTH concernant sa position exprimée
‘en 2003 ni sur la position de ce ministére en 2009. 1! partageait les déclarations de Monsieur Bruno
LE MAIRE lors de sa propre audition soit le fait qu’il avait 6t6 mis devant le fait accompli ; qu'il
aurait &t6 effectivement normal de consulter le ministére de "Agriculture lequel aurait été en
‘mesure, en raison de la connaissance du bien concerné, de faire valoir ses arguments ct disait
4 Pexpression “accord préalable du ministére de Vagriculture” celle de “consultation
préalable”. I! était alors informé des déclarations de Monsieur Viné directeur de cabinet de
Monsieur Bruno Le Maire et de Monsieur DUBERTRET, conseiller budgéiaire pour la fonction
publique et 1a réforme de I'Etat au cabinet du premier ministre ,concement la réunion
Anterministérielle informelle tenue A Matignon le 12 mars 2010 ale seule initiative du ministére de
Pagriculture, au terme de laquelle avait été décidé d'affecter le prix de cession pour 15.% au
désendettement de "Etat et 85 % ministére de l’agriculture, étant précisé que selon ces demniers le
taux de retour - éventuellement plus important n’avait pas été évoqué( parce que ¢’était "usage que
Je prix de cession revienne au ministére concemné) mais uniquement l'assurance que la partic leur
revenant serait affectée a lachat de parcelles de forét ;
il disait découvrir les conditions dans laquelle la cette réunion interministérielle du 12 mars 2010
avait ét6 organisée mais cela confortait_ la nécessité dune concertation préalable du ministére
concerné avant de procéder & la cession d’un bien pour une bonne gestion du service public.
1 affirmait qu’il n’y avait aucun lien entre son opposition personnelle au transfert de PONF &
Compitgne gui rejoignat ’émotion de l"ensemble des personnels et Popposition de PONE aia
cession de Phippodrome. 1 avait manifesté son opposition auprés de la Présidence de la République
et du cabinet du premier ministre, sans avoir eu occasion de l'exprimer personnellement auprs
de Monsieur WOERTH, et avait en outre fait savoir qu’il refuserait d'inserire cette question &
ordre du jour du conseil d’administration si on le lui demandait, ce qu’on avait jamais fait et ce
-fin 2010 ou au début de l'année 2011, rappelant qu'un projet de transfert a Nancy avait déja
uparavant échous, Il avangait que a mige en cause des responsabes du ministre de I’Agriculture
4 cot égard lui paraissait relever du procés dintention,
Il se refusait & commenter les déclarations de Monsieur WOERTH devant la commission
@instruction le 24 octobre 2013 critiquant la position de l'ONF mais soubaiter formuler trois
remarques : .
“La premiere est que V'on ne peut pas reprocher @ des fonetionnaires de V'Etat de veiller di ce que
les textes en vigueur soient appliqués. Le de idme, ‘est que, dans le dossier particulier de
Thippodrome de Compiégne, il n'a pas existé une "obsession anticomplégnoise". La réaction
du personnel de VONF, qui rejoignait ailleurs la mienne, aurait été la méme quel gue soit
le tiew de délocalisation projeté. Troisi¢mement, si l'Etat doit changer sa politique domaniale, il
doit le faire de fagon claire, sous Vauorité du Premier ministre, si les ministres sont en
désacedrd. "(1D529)
Daniel CARON inspecteur général de l’agriculture honoraire, questionné sur ce point , indiquait
que adhérents du parti politique RPR il avait e6toyé Monsicur WOERTH en sa qualité de maire de
Chantilly et de délégué départemental de I UMP qui avait succédé au RPR mais qu’il ne s'agissait
que de relations entre militants politiques .
avait fait la connaissance de M. de COULANGE, en 1986, alors qu’étant en disponibilité il avait
6 reeruté pour diriger la structure PMH (Pari-Mutuel-Hippodrome) auquel avait fait donner le
statut juridique de GIE . Cette structure était chargée dassurer organisation des joumnécs de
courses dans les différents hippodromes parisiens ainsi que ccux de Chantilly ot de Deauville. M.
de COULANGE était Tun de ses employeurs en sa qualité de président de la société Sportive
Encouragement , lune des cing sociétés de courses nationales, J'ai, & cette époque, eu des
relations professionnelles régulitres avec M. de COULANGE. Il avait gardé avec lui, au fur et &
‘mesure de sa carrigre professionnelle, des relations plus ou moins espacées.
Il précisait, notamment, que M. de COULANGE a été membre du GIE-PMU, au titre de sa
prisidence’ de la société des courses de Compiégne, et qu’il était, pour sa part, Tun des
administrateurs du PMU, représentant le ministre de I’Agriculture. Il avait connu M. GILIBERT,
PAGES! { ygen 1961, alors qu'il faisait ma préparation militaire supérieure avec lui, Pavait perdu de vue
trés longtemps puis retrouvé lorsquil est devenu vice-président de la. société des courses de
Compigne, alors que, pour sa part, il était administrateur du PMU, de 2003 & 2006. En
2006-2007, il était “devenu membre du conseil d’administration de la société des courses de
Compiégne, fonction plut6t honorifique ‘cans esprit de ceux qui l'ont nommé”. Tl avait constaté
que dés 2003 Monsieur de COULANGE éuaittrés désireux d’ acquérit hippodrome de Compiegne
cen sa qualité de président de la SCC , qui connaissait une certaine prospérité car elle organisait un
‘nombre assez. important de courses ot le PMU intervenait et Monsieur de COULANGE considérait
done il était essentiel d’acoueillir "hippodrome de Compiggne afin de ne pas continuer a assumer
Jn construction et lentreticn dinstallations sur un domaine qui ne Iui itpas. Concemant
Monsieur GILIBERT, il estimait qu’il avait repris le projet de Monsieur de COULANGE, pour une
bonne partie en raison de I’influence que continuait a avoir ce dernier sur le devenir de la société
des courses de Compiégne. II confirmait les déclarations de Monsieur GAYMARD suivant lequel
il Pavait chargé en sa qualité d’inspecteur général de l’agriculture détaché en qualité de conseiller
son cabinet, de lui donner les explications nécessaires quant a la demande d"acquisition en 2003.
Son collégue du cabinet particuligrement en charge de Ia forét, le service juridique du ministére de
agriculture et le directeur général de l"ONF avaient tous conclu que la cession du domaine de
Phippodromo du Putois n’aurait pas été conforme & son statut juridique et done a l'impossibilité
dune cession par vente de sorte que la deuxiéme partie de la réponse avait été le point de départ
une démarche de Monsieur de COULANGE qui avait cherché un échange foncier possible. Il
Confirm Ia note labore le 27 octobre 2009 par Monsieur Jenn-Mare BOURNIGAL. directeur
général des politiques agricoles ,selon leque! les foréts domaniales sont historiquement placées sous
lamain du ministére de agriculture et que la mise en valeur etla protection des foréts sont d’intérét
Béncral, que cela comespondaitexactement au sens de la réponse faite par Monsieur GAYMARD
en 2003 se plagant dans la seule optique de la gestion forestiére du domaine de I’Etat.
I pensait qu’au 1* septembre 2009, le conseil d’administration de la SCC 3 avait past informe
de la nouvelle démarche d’acquisition s’agissant dune démarche personnelle de Monsieur de
COULANGE reprise par Monsieur GILIBERT et que, sia cette époque avait été consulé sur ce
projet d’acquisition, i aurait indiqué qu’il était voué & l’écheo, sauf décision interministérielle qui
aurait constitué un revirement de la doctrine du ministére de agriculture,
1 n’était pas en mesure de dire si la loi sur la libération des jeux effectivement adoptée en France
au mois de mai 2010, a la suite des discussions sur le projet européen de “directive- services”
tendant a une libéralisation des jeux et paris hippiques et done & un. développement significatif de
cette activité, avait pu constituer d’un point de vue économique ou commercial des éléments ayant
pu influer sur la décision de la $CC d'acheter I’hippodrome notamment en 2009 et 2010.
Selon lui, les impératifs de gouvernance” évoqués par Monsieur WOERTH ne faisaient pas
disparattre la nécessité de p "un examen juridique préalable de la cession du bien considéré,
plus particuliérement quand il s’agit d’un bien forestier, ot de celle dune concertation
interministérielle préalable la décision, Il partageait ’opinion de Monsieur GAYMARD suivant
laquelle il aurait été d’une bonne administration de consulter les personnes connaissant le mieux le
bien concerné et en particulier le ministére de I’Agriculture et P'ONF.
A Ja question de savoir si la vente opérée présentaitfinalement un intérét majeur pour ’Etat dés lors
ue, portant sur un bien inclus dans une forét domaniale, le produit de la vente était, de par les
textes, destiné a” acquisition de terrains boisés ou a boiser, il disait ne pas se prononcer sur Mintérét
de Eat en Pespéce mais disait simplement que la vente qui avait été opérée ne présentait pas
Pintérét pour le ministére de I’Agriculture et pour ONF et que cette situation résuliait du fait que
la décision n’ayait pas été prise au regard de la stricte application des textes régissant les biens
forestiers de ’Etat,
11 estimait que Monsieur GILIBERT aurait été prét a verser pour achat projeté une somme
supérieure a celle finalement fixée.
Sur Pintérét d’acheter un hi ¢, il déclarait ne pas connaitre d’autres exemples de cette
nature, la plupart des sociétés de courses faisant acheter, en cas de nécessité, ’hippodrome qu’elle
gére par les collectivités publiques.( D 548)
Pace s2 | y@-Monsieur Bruno LE MAIRE a !’époque des faits était ministre de agriculture, entré au
‘gouvernement dla demande de Monsieur SARKOZY en décembre 2008 et ayant toujours entretenu
selon lui avec M. WOERTH des relations tout a fait cordiales. Iln’élait ministre de agriculture que
depuis a peine cing mois lorsqu’il avait 4é informé en juin 2009 par son directeur de cabinet Pascal
Viné et que cette question de I"hippodrome de Compiégne puis informé par celui-ci dans le courant
du mois de novembre 2009 que Ia vente de ’hippodrome se faisait”; & cette époque il n’en n’avait
jamais entendu parlé.
L*important a ses yeux était que le ministére de Vagriculture était placé devant le fait accompli et
ue sa responsabilité de ministre chargé de la défense des foréts ’avait conduit & cette réaction.
Ine pouvait admettre qu’ une décision lui était présentée comme prise au sujet de biens dont il avait
la responsabilité ct confirmait que la décision avait été prise sans l'accord de son ministére et que
était ce qui importait
En novembre 2009 il avait donné deux instructions a son directeur de cabinet, a premire de titer
ce dossier au niveau des cabinets, la seconde de défendre les intéréts des foréts domaniales dont il
avait la responsabilité.
1 aurait été opportun selon lui de la part du demandeur d’adresser une copie de sa demande au
ministére de agriculture qui en a la tutelle et que le cabinet du ministre du budget informe
immédiatement son ministére de cette demande ; une telle réaction aurait eu permis d’éviter des
difficultés ensuite apparues compte-tenu de la position constante émis sur ce sujet par son ministre.
IL disait ne pas avoir eu connaissance de la note de Monsieur GAMBLIN du 22 juillet 2009 exposant
les raisons pour lesquelles I"ONF ne pouvait éire que défavorable, fat ilustrant cependant: selon
lui les contacts normaux entre I’ONF et le service des domaines , conformes & la procédure
souhaitable, existence de ces contacts prouvant que la décision ne pouvat Ge prise sans un accord
formel du ministére de l’agriculture, ministére de tutelle de 'ONF
(était la promigre ct a demire fois qu’il avait été mis devant le fait accompli par le ministre du
budget sur une question de eet ordre.
U.n’avait jamais cu connaissance des courriels adressés par Monsieur de LESTRANGE a Monsieur
BENKIMOUN, conseiller & son cabinet des questions budgétaires et financiéres, ni de la
correspondance de Monsieur DUBOST du 20 octobre 2009 faisant part & Monsieur GILIBERT
président de la SCC de Paccord de Etat pour la vente. Ces éléments tentaient & prouver que la
décision de vente avait été prise sans accord écrit et formel de son ministére ce qui xpiquat les
instructions qu’il avait données a Monsieur Vin en novembre 2009 ne pouvant en tout hypothesc“
accepter un passage en force”
Si l'accord avait existé, il aurait da étre matérialisé par un accord écrit & partir du moment oi il
sagissait de revenir sur une position constante du ministre s’agissant d'une question de procéure
administrative qui engage la bonne administration de I'Itat,
1Lwavait pas eu connaissance que lors d’ une réunion du 10 décembre 2009 ait pu étre évoquée la
question d’un aménagement Iégislatf a présenter dans un texte a venir destiné“ la respiration de
1a forét domaniale” qui permettrait la cession de hippodrome de Compiggne, ct il n'avait pas eu.
connaissance d’un tel projet.
I avait été informé que des discussions au niveau technique ne permettaient pas de trouver un
accord sur la cession de hippodrome de Compidgne et Fric WOERTH lui avait parlé des difficultés
centre les cabinets a ce sujet ; pour lui toute solution était concevable & la double condition que la
procédure administrative normale soit respectée et que les intéréts de son ministére et des forets
domaniales soient protégés de sorte qu'il approuvait totalement la base de discussion exprimée par
Monsieur Viné dans sa letire du 8 mars 2010, notamment dans son dernier paragraphe -
avait répondu & Monsicur WOERTIT qui I’ avait informé de ces difficultés entre leurs cabinets.
qu’il ne voyait pas dautre solution que celle d’organiser une réunion interministérielle pour aboutir
un compromis, méme s'il n’était jamais rentré dans les détails des modalités juridiques une
éventuelle cession. Pout lui, intervention de Matignon était absolument nécessaire pour débloquer
lasituation mais le cabinet du premier ministre avait, estimé qu’une réunion informelle c*est-a-dire
sans “ bleu” de Matignon et sans intervention du seerétariat général du gouvernement é4ait
pace sa | pt