de la création du Safire.»
Le rôle de l’incubateur est d’apporter
une aide financière pour certaines étu-
des, concernant la liberté d’exploitation
par exemple, mais aussi un encadrement,
des contacts et un suivi du projet grâce à
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femmes de science
Vanessa Martin
Destin individuel et histoire collective
itulaire d’un Capes et d’un DEA pratiques du négoce maritime du XVIIIe Sélectionné par le comité scientifique de la
T d’histoire, Vanessa Martin a récem- siècle : «Au fil d’un destin particulier,
nous avons pu saisir l’écheveau complexe
collection «Historiens de demain», le
mémoire de Vanessa Martin, intitulé Pierre-
ment obtenu le premier prix national des Jean Van Hoogwerff, Chronique d’une
maîtrises. Effectué sous la direction de des relations, la multiplicité des espaces et ascension sociale à La Rochelle (1729-
Didier Poton, son mémoire porte sur l’iti- des temps dans lesquels s’inscrit le sujet. 1813), est publié par les éditions ADHE.
néraire singulier d’un armateur hollandais Pierre-Jean Van Hoogwerff, en sa qualité
établi dans la cité rochelaise du XVIIIe siè- d’armateur protestant à La Rochelle au
cle, aussi soucieux de réussite sociale que XVIIIe siècle, permet d’appréhender l’his-
de reconnaissance publique. Puisant au toire des stratégies familiales, des commu-
sein d’un corpus de sources épistolaires nautés confessionnelles et rend possible
vierge de toute investigation, Vanessa une approche nouvelle des enjeux d’une
Martin est parvenue à retracer les réseaux cité, d’une nation, de l’Europe moderne.»
d’échanges du commerce transatlantique Aux antipodes d’une histoire désincarnée
à l’aune d’un destin individuel. De prime fondée sur l’analyse empoussiérée d’actes
Alexandra Pouzet
abord, cette option méthodologique peut notariés, toute la singularité de sa démar-
apparaître bien hasardeuse, mais son ap- che réside précisément dans la dimension
proche quasi biographique, «micro-histo- humaine de la correspondance.
rique», offre un éclairage inédit sur les Boris Lutanie
don d’organes reste un problème majeur de enrichissantes, ces réunions m’ont ouvert
santé publique. Il est donc nécessaire d’aug- de nombreuses portes et apporté une indis-
menter le nombre d’organes disponibles. pensable ouverture sur autrui.» L. B.-G.
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femmes de science
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Christine Fernandez que dans la communauté scientifique un
homme est avant tout un scientifique, la
difficulté pour une femme est d’être d’abord
Expert scientifique au féminin regardée en tant que femme, avant d’être
écoutée en tant que scientifique. Dans un
ares sont à Poitiers les femmes pro- sans pour autant délaisser la littérature. milieu où une très grande majorité de la
R fesseurs dans le domaine des scien- Tout naturellement, elle s’est orientée vers
un bac scientifique (C) puis vers une école
population est masculine, un immense pro-
grès reste à faire vis-à-vis des enfants…
ces fondamentales et appliquées. Profes-
seur en traitement du signal et des images, d’ingénieur en génie informatique, avec Car on peut mener de front sa vie profes-
Christine Fernandez est de celles-ci. préparation intégrée, à l’Université tech- sionnelle et sa vie de famille nombreuse, et
D’aussi loin qu’elle se souvienne, cette nologique de Compiègne. «J’aurais pu sui- réussir les deux. Avec parfois des aména-
mère de quatre enfants a toujours aimé les vre, si je l’avais souhaité, une classe prépa- gements d’horaires pas toujours bien ac-
chiffres et la logique, les mathématiques, ratoire aux grandes écoles, comme HEC ceptés. J’ajouterai qu’à mon sens, il fau-
ou Polytechnique, note Christine drait cesser d’opposer trop souvent les
Fernandez, mais je n’ai jamais été animée femmes et les hommes dans la société.»
par un fort esprit de compétition, plutôt par Christine Fernandez dirige une vingtaine
un esprit d’équipe. Et l’intérêt pour moi du de personnes au sein du laboratoire Ircom-
cursus que j’ai suivi était la présence de Sic. Elle est ainsi devenue un expert re-
modules de culture générale, d’histoire, de connu dans le domaine du traitement des
gestion, de langue, d’audiovisuel. Ces mo- images sur ordinateur, faisant partie inté-
dules me semblent toujours primordiaux : grante de diverses délégations internatio-
ils permettent une ouverture vers autre nales pour les normes Iso/Afnor, réalisant
chose et donnent place à la personnalité de des expertises européennes à Bruxelles en
chacun.» Pendant ses années d’études, elle matière d’imagerie médicale ou faisant du
n’a jamais ressenti aucune différence parce conseil scientifique auprès de divers parte-
qu’elle était une femme. «Ce n’est que naires dans le cadre de la mise en place de
plus tard, en gravissant les échelons de la projets scientifiques. Par ailleurs, elle tra-
«hiérarchie universitaire» que j’ai parfois vaille sur un projet de création d’entreprise
ressenti une certaine misogynie, dit-elle. dans le domaine du contrôle qualité et du
Alexandra Pouzet
Mais je n’ai jamais voulu nier ma féminité traitement d’images, pour aller jusqu’au
ou l’importance de ma vie familiale au bout d’un projet de recherche né au sein
profit de ma carrière universitaire. Alors d’un laboratoire universitaire. L. B.-G.
pleur et, en 1993, le couple quitte Paris sidérée comme l’un des meilleurs ateliers
pour s’installer dans l’île de Ré, dont français dans le domaine de la restaura-
Lionel est originaire, et y créer un atelier tion de documents. M. T.
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