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REGARDS SUR LA PEINTURE En vente un jeudi sur deux - N° 42 ‘Blo par: Eations FABER, 116.rue du Temple - 75008 PARIS Directeur Directeur Eltorial Gaspare be Feee Ginter asceeh Belantons Rédaction Teabela Aco Tones Renata Cogno ‘Angelo De Fiore oe Scspare Bo Fre Ladi Magia Minis Materznin cca Marina Robbiant (Cesare Baroni (Direction sristgue) Fon aja Tile chronciogique Sccréaive de rédaction Einmovaies Scere Carel _Rbonnes-rous & REGARDS SUR LA PEINTURE. Reveves dizocement chez vous REGARDS SUR LA PEINTURE au prix Dloqué de 2 francs le tuméro pour ensemble de ia collection Offre spéctate: vous recevrez on cadoau ~au méme moment de leur [patutin chez les marcnanda de ournaux les élegantscoffets de REGARDS SURLAPEINTURE. fe 1znuméree~300francs —_# 35 muméros ~ 900 francs 24 numéres = 600 france @ Toute a collection 1950 france Veullezindiquer clairement le numéro a partir duquel vous souhaitex revovoir vole abonnement Eorived & OGP-REGARDS SURA PEINTURE, 175/178 avenue Jean Jauzds 73019 PARIS, on jokguant votre xoglement, sans oublier votre nom, adresse et code postal Pour compléter votre collection ‘Lesnumétos parus peuvent éte obtenus chez tousles marckands de Journaux ou, défaut, chee éditeu, au prix en vigueur au mamnent de Ia commande. ls restront disponibles pendant six mols apres la [parution du damier faccicule de la série, Ezrivez a OGP, 175-178 avenue Joan Jaurds -29018 PARIS, en jignant & votee courner 8 francs par numéro de participation aux fais @'envol (Belgique: 45 FB par numnéro, Suisse: 1.80 FS par numéro). 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N*ISBN 2907745-69-7 © 1868 Gruppo Fatorial Fabbri, Bompion,Soazogno, Ets S.A. - Man (© 1988 Eaitions Fabbri pour IéitionFrangaise (© by Cosmopress, Genéve, 1890 Photoe ‘Archives du Gruppo Editoriale Fabbri, Milan, PROCHAIN NUMERO: GIORGIONE NUMEROS DEJA PARUS: 1, VANGOGH 13, LE CARAVAGE 2, PICASSO 14, SEURAT 3, GAUGUIN 18, RAPHABL 4, MONET 18. TOULOUSE-LAUTREC 5. LEONARD DE VINCI —_17. LEDOUANTER ROUSSEAU 8. RENOIR 18. DEGAS 7. GOYA 19, VELASQUEZ 8. MICHEL-ANGE, 20. CANALETTO 9. MANET 21. BRUEGEL 10. REMBRANDT. 22, FRA ANGELICO 11. CEZANNE, 23, HOGARTH 12, DAL 24, DELACROIX 28. CHAGALL 28. GIOTTO 27. DAVID 28, BOCCIONI 29. TURNER 30. DURER 81. KOKOSCHKA 82, INGRES 83. CONSTABLE 34, GRUNEWALD 88. LEGRECO 36. KLIMT 37. BONNARD 88. ANTONELLO DE MESSINE 89. HOLBEIN 40. MATISSE 41. COURBET “I m’arvive parfois de réver une ewore de vaste envergure coworant le domaine complet des éléments, de Vobjt, du content, du style. Ceci resterastrement un réve, mais ilest bon de se représenter de temps i autre cette possiblité encore vague canjourd bai.” P. Klee, 1924, Conférence a Iéna KLEE Le curriculum vitae de Paul Klee pourrait commencer par cette ci- tation “Je suis né le demier mois de Yan 1813, le lieu se trouve pres de Bere, Mon pére, musicien de profes- sion, éait, dans la pratique de sa pro- fession, essentiellement un pédago- gue, et en ce qui conceme son talent | musical, essentiellement un chercheur et un critique. Mais il se distingue du type habituel du musicien par la totali- t6 de ses intéréts spirituels. Ma mére est elle aussi musicienne”. Cette appartenance au milieu de la musique sera en effet le fil con- ducteur de sa vie, milieu anticonformi- Poul Kle sur une phologophie de 1911 ste, creuset de sa formation intellec- tuelle et artistique, Paul Klee nat le 18 décembre 1879, & Miinchenbuchsee, en Suisse. Son pere, Hans, d'origine allemande, est un homme aux idées larges. 1 choisit d'avoir avec son fils un rapport de camaraderie, si bien que Paul prend rapidement 'habitude de 'ap- peler par son nom, méme dans ses let- tres, Quant & sa mére, Ida Frick, origi- naire de Bale, elle sera la premiére a reconnaltre la valeur du travail de Paul et @ le soutenir jusqu’au bout. Paul bénéficie également de T'affec- tion de sa scour ainée, Mathilde, qui vvivra toujours dans son ombre et sau- | ra Yaider matériellement, lorsqu'll en aura besoin. Aprés avoir quitté le lycée & Berne, Paul Klee prend la grande déci- sion de sa vie :il choisit les arts figura- tifs. I cherche un lieu vivant et stimu- Jant pour travailler, et fint par choisir Munich. Il y arrive dix-neuf ans et commence a fréquenter les cours Ghistoire de Yat et d'anatomie de Académie, Ine cesse d'aller au théa- tre, au concert, a’ Opéra, Ez 1901, i décide de faire un voyage en Italie avee son ami, le sculpteur Hermann Haller. Is se ren- dent d'abord 4 Milan, puis 4 Génes, qui lui plat énormément. Is décou- ‘rent ensuite “le long et prolixe poéme de Rome", les faubourgs, la campagne romaine, la Villa Borghese .. ‘Au printemps, ils sont & Flo- rence ot Naples, lee s'ntéresse tout particuliérement & Yarchitecture, quil a toujours aimée et quiil ne cessera admier, en Italie comme en Allema- ggne, puis plus tard en Tunisie et en Egypte. l étudie d'une fagon particu- ligre Y'art paléo-chrétien, 1a Chapelle Sistine la Pita de Mantegna, le Saint Jéréme de Léonard de Vinci, la Nais- sance de Vénus de Boticell qu'il con- sidére comme ‘le tableau le plus achevé". En revanche, il nfapprécie Kee vec son chal pou @ Posenhofen, sur une phologropie de 1921 etek de Pou Keo & Desou (1932) quere la Pietd de Michel-Ange et dé- teste l'art baroque, A son retour & Bere, il se sent différent. Il ne cesse d'étudier, écouter de la musique, de lire des classiques et surtout Goethe. Tout ceci Ii permet de s'interroger sur l'harmo- nie de la nature : “Autrefois.. la beau 16 du paysage ... était un décor pour les états d’&me ... Maintenant il com- mence a y avoir des moments dange- reux, oit la nature veut me submerger. Alors je ne suis plus rien, je n'ai pas de repos... Etre ancré dans I'universel, ici ~ bas étranger, mais fort, voila ce que sera mon but! Mais comment y arri- ver? Grandir, avant tout, simplement grandir’ Mais grandir signifie aussi étudier, voir, connaitre, comprendre. A Munich, il s'arréte devant les gravu- res de Goya, Blake, Ensor. Il se rend a Paris pour la premiére fois en juin 1906, afin de comprendre les différen- ces entre les impressionnistes et la peinture antériewre, Il y approfondit avec passion ses connaissances aris- tiques, mais ne prend aucun contact avec les artistes contemporains. Lee temps passe et ses idées sur Vert deviennent de plus en plus nettes, sa technique saffine. I! com- mence a maltriser son rapport la na- ture. En 1906, il épouse une passion- née de musique comme lui, Lily Stumpf, pianiste de concert. Tous deux s'ins- fallent & Munich of l'année suivante nait leurs fils Felix, Paul sera un pére ida, i suivra la formation et la carrié re de Felix, et le guidera vers le théa- te etla mise en scéne. lee poursuit sans tréve sa découverte de l'art contemporain, Par- miles grands, dont il recherche toutes les expositions, ila placé Cézanne sur un piédestal, et tout de suite en des sous Van Gogh. Il fréquente Alfred Ku- bin, Wassily Kandinsky et tout le grou- pe du “Cavalier Bleu", animé par un méme désir de rompre avec la tradi- tion et de faire circuler Part au-dela des frontiéres. Il partioipera 4 leurs deux expositions A Paris oi il retoune, en 1912, il rencontre Robert Delaunay et Henri Le Fauconnier. Mais la Premiere Guerre mondiale nest pas loin, et deux ans plus tard Klee est appelé dans Y'armée allemande. II sera démo- bilisé en février 1918. V2 Re En septembre 1920, il accepte un poste d'enseignant au Bauhaus de Weimar, école d'architecture et dart fondée par Walter Gropius et visant & intégrer les arts “majeurs" et les arts appliqués”, faire collaborer 'artiste et artisan dans un processus de créa- tion collective. Cing ans plus tard, la prestigieuse école doit étre transférée a Dessau. Klee s'y rend, apres avoir exposé, & Paris, avec les surréalistes dans une galerie de Montparnasse. Mais il ne tarde pas a se rendre com- pte qu'il préfére a son travail les balla- des romantiques dans les environs de la ville. Il ’adhére pas l'évolution froide et doctrinaire du Bauliaus vers tun rationalisme et un fonctionnalisme excessifs, Crest pourquoi, en 1930, il ac- cepte avec soulagement le poste de professeur a Académie des BeauxAr- ts de Disseldort Trois ans plus tard, le dra- peau & la croix gammée flotte sur le toit de Académie. Paul Klee et sa fa- mille reviennent en Suisse. Ils sinstal- lent a Berne, oi artiste s'accorde une longue période de tranquillté et de concentration dans son travail. En 1985, les premiers symptémes de la maladie qui devait 'emporter (la sclé- rodermie), se manifestent. Klee comti- nue cependant de travailler. En 1937, dixsept de ses ceuvres sont exposées a l'exposition de "Vart dégénéré” organisée par les nazis, Le 23 juin 1940, il meurt dans un hépital prés de Locarno. Ti nous reste de cet ariste sensible, modeste et géniel, limage multiple d'un graveur, d'un dessina- teu, d'un pointe, dun podte et dun musicien. Mais nous en avons aussi un portrait plus intime et plus familer. Son fils, son principal biographe, nous apprend quil avait deux grandes pas- sions :la cuisine et les chats Crest lui qui s’occupait de la cuisine chez lui, et ce dés.avant la guerre. Il Tavait apprise, disait, & Beatenberg avec le chef francais du Grand Hotel Walrand od, enfant, i avait Ihabitude de passer ses vacan- ces, Au début de son mariage, ses ta- bleaux se vendaient assez mal e, pen- aimés beaucoup : Mietz, Nuggi, Fritz Son préféré était un persan blanc bap- | tisé Bimbo, qu’on lui avait offert en | 1980, Ce chat avait la mauvaise habitu- de - sans que ailleurs son maitre (pardon, son ami) s’en préoccupe outre mesure - sinstaller sur les aquarelles encore humides. Trés ma- lin, das qu'il comprenait que son com- pagnon risquait de sortir de la piéce sans lemmener avec lui, il sautait sur ses épaules et ne le léchait que lors- quil était certain de ses bonnes inten- tions . Observateur ironique de la vie, modeste et réservé, Paul Klee était connu pour son génie, mais aussi pour sa facon démodée de s’habiller, pour ses manies artistiques qui nous seront si utiles (& partir de 1899, il enregistre dans un catalogue chacune de ses ceuvres avec ses dimensions et la technique employée), pour ses obses- sions. Il refuse, par exemple, d'utliser Je téléphone qu'il appelle avec mépris “la botte du diable”. 11 est hostile au cinéma, oi il n'apprécie que Buster Keaton, Harold Loyd, Charlie Chaplin cet quelques autres. I! ne veut pas visi- ter Venise parce qu'il est certain qu'il n'aimera pas la ville etlorsqu’on réus- sit enfin a le convaincre en 1932, le voila sous le charme, usant ses semtel- Jes jusqu’a n’en plus pouvoir pour al- Yorge et de la tomate :le "Gerstotto"! ler, comme toujours, jusqu’au bout de | Quant aux chats, il en aeus et son émotion. Pru et iy Kee ove nbo | (ern, 1995). dant que Lily gagnait argent de la fa mille en donnant des legons de piano, il s‘occupait des problémes domesti- ‘ques, y compris et surtout de la prépa- ration des repas. Et quels repas! Avec ccing ou six plats différents @ chaque fois, privilégiant les spécialités fran- ‘aises et italiennes, des plats raffinés et inventifs qui n’avaient rien 4 envier | dlatnouvede culsio, Pus tard, &Dis- seldorf, il créera, & la grande joie de ses amis, une sorte de risotto avec de levee vole hyve main inide- 1971 -Desin pour le Conde de Voli - Bem, Kunsiruseun, Ferdatio Kee, DEVANT LES PORTES DE KAIROUAN Le voyage de Klee en Tunisie (1914), en compagnie de ses amis Louis Moilliet et August Macke, lui révelera a couleur. Crest a couleur chaude et lumineuse du paysage africain, les tons purs qui brillent dans la lumiére du soleil, qui conduiront Klee vers une plus grande liberté chromatique. Les formes colorées des constructions, des coupoles, des palmiers, les tons du ciel et du sable sont revus et interprétés par Klee comme des taches aux teintes resplendissantes et des signes graphiques limpides, ordonnés selon une structure abstraite. Ils réussissent pourtant & rappeler le souvenir de la réalité, et surtout a nous en restituer lémotion. Ces formes, ces signes, ces couleurs fixent dans la mémoire Fimpact du ciel, du désert, de la mer, des maisons et desjardins. Dans ses albums de voyage (auxquels appartient cette aquarelle de Kairouan), les paysages des terres lointaines revivent dans les taches de couleur : dans le bleu profond, nous retrouvons limmensité des mers, dans la splendeur des ocre la profondeur du désert, dans les ver, les traces de la végétation tropicale. les formes se référant ala réalité visuelle sont encore présentes dans ces aquarelles, mais le souvenir de artiste, ?émotion devant le spectacle ‘du monde transforment déja ses camets de voyage en images dela réalité, plutét qu’en copies, On mesure aussi toute limportance de la formation musicale de Vartiste qui ordonne ses motifs formels comme dans une partition, afin de nous restituer non pas limage réelle, mais Yémotion qu'elle suscite. Klee ne tardera pas a se débarrasser de tout lien a la réalité pour inventer un monde bien a lui, r6gi par les lois du réve et de inconscient, fat de lignes, de surfaces et de couleurs. Tun, cofé surlarve 1914 Aquorele, 17,9 12,2 cm- Bere, Coleco Fel Kee Dons ete ébeuche, nous powons encore dtnguerla forme des mois, enrée du col, leschoses eeriur, es skoueies des personages, oisce quires oiment Feri, ces Tinoge” de ce cl, esoureniret emake, reds par secon des toches rouges, owes, oce, or, bees sur esqueles scl des shoves onsporens 1914- Aquorela, 20,7 x31,5cm-Berne, Kunstmyseun, Fondation Klee BR Delovray :Fenéire 1912 - Grenoble, Msée des Beaux. larenconreovee Delaunay 0 Pars en 1912 jewere un le és important dors lo oration de Klee, I sinterese6 0 fogon de conse ls formes tes objet les plans corrés 0 relies ove es caer. at a A Ta “TL. dialogue avec la nature reste, pour l'artiste, Ja condition primordiale, L’artiste est "homme, lui-méme nature et fragment de la nature dans Vespace de la nature.g Pr Klee, 1925, KAKENDAMONISH 1916- Aguoe role, 18x 25em- Beene, Kunsmuseun, Fondtion Klee Dans ce tableau de 1916, nous ne trouvons plus aucune référence au monde sensible :il n'y a plus que des formes géométriques découpées par Ja couleur, sans profondeur ni perspective, une construction plate des surfaces ; bref, ce n'est plus un tableau figuratif, mais un tableau abstrait. Par “art abstrait", on entend les ccourants artistiques qui excluent tout rapport entre la forme plastique et les, différents aspects du monde sensible. Abstrait et non-figuratif s’opposent cconcret et figuratif, mais il est facile, voire logique d'intervertir les termes, sil'on pense qu’au fond toute représentation de la réalité est illusoire et donc abstraite, tandis que Vinterprétation de Vartste et la forme créée constituent une nouvelle réalité, subjective, mais bien concréte. En observant les formes de Klee, ses couleurs, ses rythmes, nous sentons que leur auteur a voulu représenter Pintérieur” plutét que l'extérieur. Aprés avoir découvert Van Gogh et Cézanne, partagé l'expérience du “Blaue Reiter”, rencontré Delaunay et fait connaissance avec les ceuvres de Picasso et de Braque a Paris, ainsi quiavec celles des futuristes & Munich, son retour de Tunisie, Klee s‘oriente vers une construction transparente de Ja couleur, jouant a la fois sur la vibration de la ligne, sensible au moindre mouvement psychique, et sur lerythme et la composition de surfaces géométriques colorées. Dans cette aquarelle, la construction plate des surfaces, lemboitement des formes triangulaires et 'expérience ccubiste sont dépassés. Crest une atmosphére inquiétante, vaquement menagante qui prédomine. Elle hésite entre le souvenir et le réve, suggérés par des couleurs anormalement sombres pour Vatiste, voilées de mystére, et par les étranges formes végétales qui animent la composition. ng as De 1921 6 1980, Klee ensigne av Bovhous de Weimar e Dessou (o fomeuse éole fordée par Gopis pour esoyer de ui production riique et produto industriel) dans secteur de fa pene et elu fisoge. donne une si de cours vec Kandisty, dans lesquelsil labore ‘ane tre syématiue des monies des moyens picuavx le poge que nous reproduion ies extra des rates préporoloires de es leans, publées en deux volunes el iniflées Thor dela forme et de la figuration Ele ilstre ks posits oseition des couleurs. Danse premier crus, eles les couleurs sont ndquées ove des lies, dsl second, ‘on étude fades des coves, danse raise, evs Correspondence el, dons e quoriéme, ews tonliés Les tos dries «requ quilsren! anon de “renversenen! complémentaie” sont partzuiénentintressons a premiere Bonde de tas couleurs, rouge, ‘er et jaune, rowe ses complémantares don oquariéme bande ove le ver, e rouge etl Woe. VILLA R les théories surla forme et la figuration que Klee dispense dans ses, ‘cours au Bauhaus lui permettent de faire le point sur lui-méme, et pour Iuiméme, autant que pour ses éléves, Sa méthodologie esta la fois poétique et scientifique. Il part de la nécessité dune orientation précise sur le plan forme!" et commence parl'élément le plus simple qui soit, le point. De ce point en mouvement va naftre la ligne, expressive et polyphonique. Puis, de la ligne, il passe a la surface :ilen analyse la structure, la rythmique, les proportions, avant de la dilater dans espace pour chercher les conditions de son équilibre dans tun jeu complexe qui est expression de la réalité intérieure de artiste. Ettandis que la surface s'enrichit du clair-obscur et de Ja couleur, Klee construt son tableau ‘comme le lieu de l'mmage, selon la réparttion rythmico-spatiale des structures géométriques, le Pour comorende le monde qui entoue,e sutou! pour apprendre se connate, lune Klee regard cutour de, es yeux grands ouverts. commence por explorer espace gui li cate plus foil, celi de so chambre: ie dese oobord tlle quali appara ‘mouvement des motifs rythmiques, la Tuminosité des couleurs. Crest ainsi que la réalité se ‘métamorphose en images du réve ou du souvenir, devenant de plus en plus simple, essentielle, capable d’évoquer et dexprimer sans médiation, Dansla Villa R, Vintroduction dela lettre de V'alphabet (que les cubistes avaient déja insérée dans leurs tableaux et leurs collages pour matérialiser le réel et servir de repére dans le jeu complexe de espace) Iui permet de faire basculer dans le fabuleux le motif poétique de cette maison, apparaissant au loin, dans un paysage de réve. Cette maison, qui vibre dans les plans géométriques aux tons blancs et bleus sur 'arriére-plan sombre oi brille le disque jaune de la June, nous pouvons 'atteindre grace & Ja route qui passe devant elle, derriére le R,et se prolonge au loin, bien au-dela de limage .. 1919- Hue surtle, 26,5 22cm- Bale, Kenstmaseum [Nat de une -1920- Mion, Collection porclire. Enjuin 1902, Pul Kee drat dans sn lournal "Aurel nfo),nlerprélis la beoié dn poysoge er sens unique. Chai un der pow les ots ame. Moinenan i commence 3 y oro des ‘moments dongereux ola roture veut me submerger. ‘Alors jen sus pls rien, jena ps de repos." réelement (1896) us enfi e nos otleniv rs précémen’ dale (accompagnée de res digs) ui révle son dr de sappropir cel espce TT TE a Ene (1897) dane ne FUITE EN ROUGE Le rapport de la peinture de Klee avec Ja musique n'est jamais dil au hasard puisque c'est une constante dans toute son cauvre. Cette osmose entre les deux arts est presque naturelle chez artiste qui eut des parents musiciens, fot musicien professionnel (premier violon deTorchestre de Beme) et continuera toute sa vie & écouter et jouer de la musique au ‘moins une heure tous les jours, pour se préparer peindre. Sa peinture intégre donc étroitement le langage figuratif eta technique musicale, jusque dans les titres de ses ceuvres Danse style de Bach, Instrument ‘Pour une nouvelle musique, Variation, ‘motif progressif, sans compter cette Fite en rouge, référence &la fugue musicale. D'une facon générale, le langage pictural et le langage musical, au-dela de leur différence fondamentale (1a ‘musique s'inscrit dans le temps, la peinture dans espace), ont en commun tn grand nombre de termes. Avec sa terminologie allusive, Klee va plus loin puisqu'il indique que certaines structures de sa peinture correspondent précisément a certaines structures musicales. Le compositeur francais Pierre Boulez, “pére” de l'avant-garde musicale, évoquant a propos de cette Fuite en rouge les rapports entre la musique et Jes arts, et en particulier entre la musique et la peinture de Klee, affirme ‘que pour un musicien, la fugue est quelque chose de vraiment précis, Prenant exemple d'une carafe, objet bien tangible et facilement reconnaissable, il compare la fugue & ‘une “carafe qui peut contenir une chose et non une autre”, Lorsque Klee a pris ce modele, il avait pas l'ntention de composer graphiquement une fugue au sens musical du terme, mais plutét de retrouver sur la toile un certain type de retours en arriére, de répétitions et 1921 -Aquarel sur papier, moné sue panneou, 24,5x37,3.m-Beme, Collection Fel Kise EXTRAS DES COURS AU BAUHAUS 1A propos do roppor entre expresin musa et expresion pirate, Klee ale : "nate conan cossume don cette gure qui esto méme que calle del noioion d'un conon musco. Les lignes rncpoles se rovvent dons spots qu repésentent la coroctérsique du mawverent crcl, ces dire 60) fe mown se rp.” 2} Keele, dons un sehémo, les oppor ene les couleurs priaires ov lndomentoes,secondoies ‘ov compostes etc. Dans la premiere bande, nous voyons quel vet el rsa du bleu et iaune mélangés en parties égaes, dansla seconde eto rséme, nous voyos que orange ete vile! result respactivement du mélonge dv rouge td joune, du roge ef du ble. De won dune couleur secondaire over une coulew pricie noisenls couleur lies. —10- de variations qui sont la base du langage de la fugue. Boulez pense que Yon ne peut aller au-deld, et qu'il faut distinguer le vocabulaire musical, technique, professionnel, de celui du peintre, méme si le peintre en question connaissait trés bien la musique. ‘Quoiqu'il en soit, nous retrouvons la Pontes & port- 1929. Aquaral, 39x 26 cm Bere, Kursimuseun, Ferdoton Kee. La “pont de Ke flew ror comme ure création deimaginofon cons leu designs el des formes coloées. On set la cerolescuvr comme ns une mage au ralni, suspend das le we Le rytime ondulé def ign vibe wre ond tche el onsporet rigueur de la phrase musicale dans le développement rythmique des variations formelies et des gradations, tonales du fond sombre, et dans la clarté de la répétition ommementale brodée sur ce fond. Et Klee de préciser, a propos de ce tableau : “Le moment de la répétition, caractéristique de la structure, est ici représenté par 'augmentation ou la diminution qui se répéte a chaque degré. Si ‘ordre naturel du mouvement, percu par Poreille et non plus par les yeux, est comparable aux ‘mouvements naturels des notes, Vordre artificiel du mouvement rappelle la division articulée des notes propre aux échelles musicales". Temps voicble-1929- Huileetaqurelle sr is, 49x 4 cm - Bere, Collection Fl le. Kee psn une ie de scenes ‘lmosphérques" dons [Esquelesil nerd les vriaions ds fompseseiellment dl point de we des ‘motions. Gréce ¢larabesque des lgnes eo syhése des formes colores, i rus nus fre sn lo onsparence des nuages ol ds goutes de pie, nou ae entende avoid vent et perce es fits do ea, -u- EQUILIBRE INSTABLE “Le chemin vers la vérité est long et difficile. Les lignes, ces lignes qui semblaient en mon pouvoir, ai dd les abandonner, effrayé, bien que je les sente profondément ... Quoiquill en soit, jo ne réussissais pas les faire voir, & cause de cette dfficults a xétablir Pharmonie entre Pextériorité etl'intériorité. Puis le changement a Gté total; dés cet été-la, je me suis intéressé aux aspects de la nature et sur ces études 'ai basé, pendant la période successive 1907-1908, les paysages en blanc et noir sur verre. Mais a peine arrivé a ce stade, voila que la nature m‘ennuie de nouveau.” Crest encore et toujours lui-méme que Vartiste peint lorsqu’il peint un Paysage : son “moi” intime. "Autommne 1900, La comparaison de mon état dame avec les différents tons du paysage retourne souvent comme ‘motif de mon climat spirituel, de ma poétique particuliére, C’est Pautomne, Le brouillard pése sur le torrent de ‘mes sentiments.” Crest ainsi que s'explique le passage du Jardin de 1906 (ci-contre), aux images de paysages de plus en plus intérieurs et abstraits; Klee est &la recherche d'un lieu, voire d'un ‘univers, qui lui permette de Pranche on coulous 1980 Psi et couleurs locale, 37,3468: Ble, Kunsimascum, ee row dont la naive es couleurs quid

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