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De la loi et de la grâce
La lutte des êtres appelés à devenir les libres enfants de Dieu
La venue du Sauveur. Le Père et le Fils unis comme lumière et flamme
  

1. En effet, la loi apparue avec la première vie, a été donnée dès le commencement au
premier homme, et, par la suite, Moïse en a été le représentant. Mais la loi n'a jamais pu
donner à personne la liberté véritable, car la loi ne stipule pas la vie, au contraire elle la
contraint.
2. Par l'effet positif d'une volonté immuable de la force primordiale, les premières
idées créatrices ont pris forme et ont donné des êtres individuels. Une nécessité immuable a
donc opéré cette séparation des êtres et leur apparition limitée dans l'espace et le temps.
3. Ainsi l'être, c'est-à-dire l'homme, en quelque sorte la divinité elle-même, ou ce qui
revient au même, l'être primordial de Dieu-même, était séparé de son origine, mais en était
encore conscient, quoique cependant lié à une forme limitée et tenu par une volonté
immuable. Mais cet état n'a su plaire à l'être ainsi créé, et son sentiment de supériorité est
entré en conflit avec la conscience de sa limitation et de sa séparation (*).
4. La lutte étant devenue de plus en plus intense pour ces êtres de la première série, la
loi primordiale fondamentale dut être raffermie, et ces êtres furent soumis à une contrainte
temporaire sévère ; ceci correspond à l'apparition des mondes matériels solides et de la plupart
des premiers êtres.
5. Avec les êtres de la seconde série apparut l'homme dans son enveloppe charnelle sur
la base de son premier jugement. Malgré la triple séparation d'avec son origine première qu'il
reconnaissait cependant en lui, il devint altier, orgueilleux et désobéissant envers une loi
légère qui, n'étant plus l'expression d'une volonté absolue, ne fut plus qu'un conseil ou une
directive lui laissant la liberté de penser et d'agir.
6. Mais comme il ne voulut pas reconnaître ses légers devoirs, il fut soumis à une
sanction bien plus sévère et bien plus lourde dont la désobéissance lui coûta cher (**).
7. L'être divin se manifesta alors sur terre en Melchisédech pour guider les hommes
ainsi punis; mais ceux-ci voulurent rapidement se battre à nouveau. Il fallut les soumettre
encore à une nouvelle loi pour les rappeler à l'ordre, et il ne leur resta plus qu'un mouvement
machinal en opposition avec tous leurs penchants.
8. Cette loi dressa un grand abîme qu'aucun esprit et aucun être ne put franchir. Peu à
peu fut mise en doute la possibilité de le franchir, et s'affaiblit la conscience de la pérennité de
la vie intérieure qui, dès lors, apparut très douteuse.
9. Et par la suite de cette limitation, l'être divin originel apparut dans toute sa plénitude
première en la personne du Christ.
10. La grâce originelle est à nouveau offerte aux hommes. Toutes leurs faiblesses sont
enlevées par cette nouvelle grâce qui leur est donnée, par cette nouvelle vie pleine de lumière
véritable qui leur montre le droit chemin et le véritable but de leur existence.
11. Ceux qui L'ont reconnu ont maintenant reçu une véritable connaissance de Dieu,
et, pour la première fois, ils ont pu voir Dieu qu'aucun être jusqu'ici n'avait pu voir dans toute
sa plénitude ; ils ont pu Le voir en dehors d'eux-mêmes, à côté d'eux, et, en Lui, ils ont pu se
reconnaître eux-mêmes avec leur propre destinée parfaitement libre.
12. L'abîme infranchissable établi par la loi a été ainsi comblé à nouveau. Dès lors tout
homme a pu et peut se libérer du joug de la loi s'il change le vieil homme contre le nouveau
en Christ, car il est dit aussi : «qu'il faut se dépouiller du vieil homme pour revêtir le nouveau,
ou que celui qui aime la vie (ancienne) la perdra, mais que celui qui la fuit en gagnera une
nouvelle. » Voilà le vivant Evangile de Dieu, annoncé du sein du Père.
13. L'expression : «Celui qui est dans le sein du Père» équivaut à : la sagesse originelle
de Dieu ou : le propre Être intérieur de Dieu est dans l'amour comme la lumière réside dans la
chaleur. Car une forte chaleur procède de l'amour et son existence engendre encore la chaleur
et celle-ci produit la lumière. Ainsi de l'amour qui est semblable au Père et qui est le Père Lui-
même, procède la lumière de la sagesse divine qui est semblable au Fils ou est le Fils lui-
même, qui n'est pas deux mais parfaitement un avec Celui qui est appelé Dieu, comme la
lumière et la chaleur ou la chaleur et la lumière sont un. Car la chaleur produit la lumière et la
lumière produit la chaleur.

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