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DICTIONNAIRE DES PHILOSOPHES ANTIQUES publié sous la direction de RICHARD GOULET Chercheur au CNRS ' SUPPLEMENT préparé par RICHARD GOULET avec la collaboration de JEAN-MARIE FLAMAND ec MAROUN AOQUAD Picnss EDITIONS| 15, re Malebranche 75005 PARIS 378 ARISTOTE DE STAGIRE recque ont ét traduits en arabe, puisqu'Tbn Rusd ls expose dans son (1) Be Sensu et sensbil, abréxé dans le premier livre de Y Epitome, Qi i ieeeouonenss memoria et reminiscentia, (3) De Somno et vigilia, (4) De Insomniis, (5) De dia ‘ natione per somnum abrégés dans le deuxitme, (6) De longitudine et brévitaly Bik trois catalogues des ceuvres d*Aristote ont été conservés: l'un de Diogtne vitae dans le woisiéme, {(V 22-27), ledeuaitme d'un anonyme, le toisitme d'un versain Prokemee Le Kitab a iss al-hdss wa-al maka été largement wii pa les il conn arabes: voir Ia liste des citations des Parva Naturalia chez ces auteurs Ser cen tl ses, voir P. Mort, Les les aclenes des owvrages d'arivo, Lowi 19M. Steinschncider, , ZDMG BI Ec som eer dare 2. Rowe (Gt), Arsls u frhant traran agent 1883, p. 477-492. Cependant I’ Epitome dln Rusd est le seul texte arabe acceso = Rose!], respectivement p. 3-9, p. 11-18 et p. 19-22, Voir aussi rement consacré a Vexégése des Parva Naturalia qui nous sot parven a : toois fois (voir M4, 17, 18), ilen existe une seule traduction modeme, cele Fe mati 1854, pa peometar uauaeanti Gopal coomnisea 2a, Blumberg (eit), AveTORS Bre ey HL, CoN Misre qui est disposée de tlle sorte que « praccedant dialogica.. sequantur ginal arabic and the hebrew and latin versions by H.B., Cambri be eet poem poe oes Metal Acie of An vig ee Eon cins Ldpitome d'ibn Reid a6 wadit en 1254 en hébre pur Mos be Se ee ee ee a ae cas meme pa oe Ce texte a été été dans 21 H. Blumberg (dit), Averrois Cordubenss; C6 ites, Par le terme dialogica Rose faisait allusion aux 19 premiers écrits du dia librorum Aristotelis qui Parva Naturalia vocantur. Textum hebéaicum’ fae de Diogtoe (W 22), Ce sont les suivants: suit et adnotarionibus illusiravit H.B., Cambridge (Mass,) 1954. 1a al pee : traduit deux fos en latin. Les deux traductions sditées dans 22 A.L. 1H. A, Blumberg (édit.), Averrois, Compendia librorum Aristotelis qui ‘Naturalia" vocantur, Cambridge, Mediaeval Academy of America, 1949, 4 ‘connues respectivement sous les titres de Vulgaza, probablement un travail bué Michel Scot dans les années 1225-1230, conservé dans plus de 60 mssi de Parisina, probablement une révision de la Vulgata, conservée dats Sura usc en gua ives,TBoeotne a’ ‘Seles pote enc ves, ei roa a! 8 5 Serta piosopicen ois ie. el goa 0’ fa Sere pogo Le poten dei Tp ‘Sur la rhétorique ou Gryllos en un livee, Hepi nropoaic A TetiAnoc a’, 6: Neate nun ie, Nipor ! ims, Le texte hébreu a été commenté par Gersonide : voir 23 A. Altmann, br Le sophste en n ive, Eso 0 : rides’ Commentary on Averroes Epitome of “Parva Naturalia”, 11.3. Annét HP” hgenexéne en un livre, Mewebevoc a’, | critical edition, coll. «Proceeding of the American Academy for J Bg. rovigue en un lve, “Epurrasc Research», New York 1980, et connut une vaste diffusion. Le texte ‘latin a ee Scene aussi largement utilisé, entre autres, par Albert le Grand, Thomas’ d’ Aqh Bi ar chceceaun bee Topindot oct, Roger Bacon, comme on l'apprend & la lecture de I'Introduction de 24, zi livre, Tiporpenroisc 0’, ‘Thomae de Aquino Opera Omnia, t. XLV, 2: Sentencia libri de sensu et aan lelienaetl asia cuius secundus tractatus est De memoria et reminiscencia, Paris 1985," i Peo Introduction, p. 1*-128*. pelt, Surlapriéreen untivee,Tlepl sbxii a", ‘ 1S. Sur la bonne nassance enn, Teg ebyevl 0' P16 Sure plats enun vt, Neg tov a 7 “Alexandre ou Pour lex colonies en un livre, "ANEEawBpo¢ fl Onbp dmovasy a’, 18, Sur a oyauté en unlve, Me aor o, Bs. sur education cnn ve, Neg nasdelog ) Ces 6crits se ressentent de l'atmosphére de I’ Académie, ainsi que le suggére lélisme avec plusiears titres platoniciens, et cela laisse entendre qu'il, t considérés & part des autres: c'est pour cette raison qu'lls ont été recensés Premiers. 380 ARISTOTE DE STAGIRE DIALOGUES 381 -<_Aristote, en Phys, 194435-36 et dans le De onina 404 18-21, eit réfrence a De philoso- pha dans la Podiique 1434 15-18, 3 un Hive dja publig sur les pobtes ct sur Ia poéigue, qui xi probablement le De poets, Cickron, De orat. 111, 49, Brutus 3, 120-121, Acad. pr, 38 {a,c allsion & une fagon erred Aristo aboncant, hide, difference de celle qui care: Asie les tretés:« venietflomen orationisaureum fundens Aristotees...». Cicéron, ad Art. 1V 16,2, et XIII 19, 4, évoque un dialogue conduit more Aristteleo. Diogéne Laéree VIN] 37 cite le Sophise et en IX 53 le Hep naubclng. Athénée 674 cite le Sympostun, Siobée TV, 298,24 ie Hale yg Sams i Moh, p68, 398. olga, tnt oF 1 le Glas. F Certaines de ces citations rattachent I'euvre & sof auteur et en Gtablissent de {agon précise a paterité. Coci sans parler du Protreptique ou du De philasophia ‘Gui sont les ceuvres les plus fréquemment citées. De plus, nous possédons une / Wizaine de témoignages d’Aristote (passages cités dans 12 R. Laurenti (Edit), 1 frammenti dei dialoghi a cura di R.L., Napoli 1987, tI, p. 16-18, n° 29-37) qui ‘ont référence a des éfwrepaol Abyor, des éerits exotériques, c'est-i-dire publiés + Gh divulgués, esquels étaient bien connus et disponibles non seulement dans Vécole, mais également en dehors, ct, en tout état de cause, constituaient un ‘g'ouvrages possédant des propriétés particuligres, qui les distinguaient des thts. Ces temoignayes présentent un Aristote diffrent de celui que nous gonnaissons généralement, puisqu'il avait recours, pour exprimer sa pensée & tout Je. moins, non pas au traité ou au cours, mais a d'autres formes exposition, en fremicr lieu au dialogue, un dialogue qui cependant n’était pas le dialogue de ‘pe platonicien, C'est & nouveau Cicéron qui fourhit les renseignements les plus | iporants cet égurd. De ort 11 21, 80 rape a technique atten + Sonsistant & «de omnibus rebus in utramque parte dicere»; ad Att. TV 16, 2, ‘Bkésente l'emploi des préambules comme faisant partic de I’Aristoteleus mos; ad Atl XIIL 19, 3-4 fait allusion a la fagon de conduiré le dialogue « ut penes ipsum {Geil. Aristotelem) sit principatus». Les éléments afistotsliciens du dialogue sont ‘done daprés Cicéron les suivants: (1) la discussion pour et contre une these, } ) le préambule, (3) la conduite du dialogue par l’aiteur lui-méme. by Le rédacteur du catalogue les a regroupés dapres le nombre des livres. En cffet, Sur la justice en quatre livres précéde Sur les podtes et Sur la philosophiie fen trois livres, le Politique en deux et les quinze autres en un seul livre. Le: Vingtitme Sur le Bien, Mlepi réeya801, comprend trois livres et il est suivt W abrépés douvrages de Platon, & savoir les Exzraits des Lois et de la Républir que. ‘ors -réyu000 est placé en vingtéme postion Ia fois chez D. Let dans le eatalogne 1 et sas ws tse Anonyme un el. Ces cease Tetonyene quiet dang fe val Pour ls fragments de cet oavrage, vor 4 W.D. Ross (6, ‘tues lagmenta selec, recognovirbrevigue adnotatione nsruxtt WD. R., Oxford 1988, P1120, Pour une nerpration de von conten, voir K. Gaiser, «Plato's enigmatic eta Fon the goot”», Phronesis 25,1980, p. 5-37 ek Vient ensuite un livre sur l'économie domestique, Tlepl obxovoula a, qui fi Trobjet de beaucoup de discussions et un autre sur Yamitié, Tept GMa. sh rl traduction du tite Meet olxovauiac, voir 6 P. Chantraine (it), Xénaphon, Baw 4 oS doa espana sok 7. Lar, Stal ll cpa “nnibuito ad Aristotle, Milano 1968. Tlepi dAag est probablement Ie sous-titre du Ménexéne (a 8), arivé ici pour. des rafsons qui nous échappent. Il y aurait eu par conséquent un Ménexéne ou Sur l'amitié, Ménexene est un personage du Lysis de Platon, qui aborde def | problémes rattachés & W'amitié: pour cette raison, il pouvait étre repris pat ‘Aristote et fournit lettre ’un ouvrage traitant du méme sujet, Voir Moraux 1, p- 43-44. Sur'amitié dans le monde antique et chez Aristte, of. 8 3-C- Frais Phila La notion d'amité dans la philosophic antique, Pars 1974, te considre comm ine probable Thypothese formulge par 9 O. Gigon (Edit) Aristoeis Opera, volume | ino Cbrorum deperdvorun fragmenta, colegit et annctaitoibus insta O.G Beta {360 277 qui woudl introuireEgalement das l dialogue le personnage de Sucre fa aque un de ses fils © appelsit Ménexéne ©) A parti du n® 20, par conséquent, on constate un changement de thémes; “est le début des écrits que V. Rose range sous la catégorie dialectica. Les mémes caractéristiques peuvent étre observées dans le catalogue de anonyme et dans celui de Ptolémée, méme si chez ce dernier se laisse percevoi un plus grand intérét pour les écritsscolaires: cela signfie que les catalogues pro- Viennent de sources différentes, lesquelles étaient confrontées & un Corpus Aristotelicum diversement constitué i ‘Que es dix-neuf écrts cités aient 616 des écrits authentiques d” Arstote et non | des pscudépigraphes comme le soutenait obstinément 10 V. Rose, Aristoeles Psendepigraphus. Leipzig 1863, p. 23-26 (voir 2 ce propos, entre autres, ILALH. Chroust, Aristotle. New light on his life and on some of his lost works, London 1973, t If, p. XI-XIV), on peut le conclure en premier lieu d'aprés 1s. ‘catalogues, lesquels, notamment ceux de Diogene et de I’ Anonyme, remontent at Illes. av, J.-C., c'est A-cire & une épogue assez proche d’Aristote pour leur conte; rer eredibilite, en deuxieme lieu d'apres les citations qu’ Aristote et d'autres auteurs font de cet ensemble de dialogues. Ces points ~ mais peut-étre y en avait-l d’autres'~ illutrent Je (ourmant que le Titéraire du dialogue a connu avec le Stagiite, cournant di aux change- | ents survenus dans les conditions de la recherche intcllectuelle, laquelle, sans tenoncer & la vie et en continuant au contraire & lui demander des inspirations et | des motifs d’enquéte, s’enferme cependant dans Hombre d'une école, devenant | atfaire de spécialistes, se revet de gravité, esquive| les digressions, se consacrant eiitrement & object qui ui at fixé: la démonstration dune these. En méme ‘temps, le dialogue évitait les aporics des premiers écrits platoniciens et, ayant ‘Ginfié, comme on I’a vu, a un seul personage, généralement |’auteur, la conduite e la conversation, il atendait en conséquence de celui ta solution du probleme oulevé (ct par IA le dialogue tendait& se transformer en traité scientifique, plus ‘bgiquement articulé), est dans cette perspective que sexpliquent les différentes, F irties du dialogue: le préambule qui lui servait d’introduction et qui, apres a edicace, exposait le cadre narratif, rassemblamt au début tous les détails, es ‘observations, les circonstances que le dialogue platonicien introduisait dans Je F eoors de la discussion; ensuite la position du probléme, une sorte de stamus 382 ARISTOTE DE STAGIRE DIALOGUES: 383, +C 17) et certains monarques hee par Platon, par exemple Archélaos. sur Thrasymacue cf 27 J.P. Maguire «Thrasymachus lr Plato», Phronests reheat as dt St dopant ol etveye er Fgachng 17 ie t 1916, p. 364-588. Pour Calicls, cf. 29°. Novel Peri (Edit), Platone, Gorgia Br 1976p Sos, Cacs, 288. Nonvet lel (Gi), Plane, Goreia, (© ustice - plaisir. Le fragment vient de Plutafque, De stoic, rep. 1040 E: Kehrysippe, dans le troisitme live Sur la justice, .| écrivant contre Aristote au . L'interprétation du passage de Plutarque a été discutée. Aristote témoi- ue le plaisir est un achévement de l'action, non pas comme en est un ache- jient la disposition immanente au sujet, mais comme tne fin qui vient s'y ajou- F'de la méme fagon que la beauté vient s'ajouter & celui qu est dans la force de > (EN. X 4, 1174633). Cette précision restitue au plaisir sa nature authen- en le rapprochant de la fin véritable que toute activité se propose d’attein- (Ceci fait ressortir 'imprécision du témoignage de Chrysippe, du moins tel fle rapporte Plutarque, et permet de rétablir la veritable positon ars Fyn co qui concerne Ia conception da pais chez Arise, je remvoie 8 30, Lae -, Scrifti sul piacere, Palermo 1989, p. 165-201. ie : Bs (d) Le fr, 5 Ross est emprunté a Boéce, De interpr. ed. 2, 1,1, p-27 Meiser: oteles... in opere de iusttia sic... dicens: pet yp ebOdE Surpntat Th Te ara xai r& alo®ara, quod interpretari Latine potes hoc modo: natura 388 ARISTOTE DE STAGIRE DIALOGUES: 389 enim divisa sunt intellectus et sensus>. D'aprés Bodce, la distinction avait sa valeur dans le domaine de a logique; Rose 10, p. 92, & partir d'une ' comparaison avec .1V. X 5, suppose que l’expression s‘insérait dans une discus: sion sur les différents genres de plaisirs. Aucune des deux hypotheses n'est convaincante, dans la mesure ot la distinction pouvait étreutilisée dans d'autres domaines, par exemple dans le cadre d'une discussion sur la connaissance et sur le mode de vie le meilleur, s'il est vrai que la contemplation'se rapporte: aux vorura. Quel que soit le contexte qu’on lui restitue, le fragment exigeaitia discussion du probléme psychologigue. Il est possible que dans le Tleph Bixatocn¢ ait prévalu la tripartition de I’ame, réductible en une bipartition; ainsi que I'affirment le Protreptique (fr. 6 Ross) et 'E.N. 113, 110285 qq. 4 Du peu qui en est dit, on peut réussir& saisir fa structure de Pouvrage aritotge licien, un dialogue de grande étendue qui, étant donné la nature-spécifique dd theme traité, devait faire référence continuellement a I’homme et aux choses; sujet et a Pobjet, au monde extérieur et au monde intérieur. Cela impliquait' td traitement de problémes de diverses natures, de psychologie, de politique;'d® logique, de morale, de métaphysique, en somme de tout ce qui constitue'ty ‘monde humain, puisque ce monde dans sa totalité est l'objet de la justice: De quelle fagon ces développements étaient liés entre eux, il est impossible de le did toute supposition, méme la micux fondée, reste toujours une supposition, | ie Le grand adversaire, qu’ ait été ou non ouvertement mentionné, éait mais pour préciser les véritables rapports avec le platonisme, il serait trop de poser le probleme en termes d’opposition ou de continuité. Le Mept Bota cotyne état une et autre, ainsi qu’on le voit en examinant le probleme psycho logique: Aristote sur ce point reprend et élabore de nouveau les parties dé 1/ ‘tudies par Platon et les adapte a la loi naturelle de la nécessaire sujétion, Vinférieur au supérieur (ef. Protreptique, ft. 6 Ross, p. 34). Platonicienne était vision de fa hétorique, condamnée si elle suit la vole empruntée par les rh de I'époque (ct. 31 E.R. Dodds [édit.}, Plaro, Gorgias, Oxford 1959, p. 232: 32GB. Kerferd, / Sofist, trad. ital, Bologna 1988, p. 103 s9q_), réhabiliee elle retrouve des sentiments humains et une expression appropriée & son mes ‘comme lenseigne le Gryllos. La conception de la vie était platonicienne! la rest acceptable que si elle est fondéc sur la vertu, elle est inacceptable si lle fondée sur un quelconque compromis ou bien avec I'utile ou bien avec le pi vulgaire des sens. Plaisic et utile, entendus du. moins comme on les cong ‘communément, sont des formes d’égoisme (cf. sur cette forme d’égoisme End IX 8, 11686 10 sgg.) et Vgoisme, élevé au rang de mesure régulatrice rapports humains, s"insdre dans une vision philosophique et sociale qui violemment la vision aristotlicienne. Pour cette raison, i fllat le rejeter, ‘que soit la forme sous laquelle il apparaissat. L’homme qui domine dans le. Socatoabune était celui que Paton avait incané, V'homme «juste, qui fat Dans le passage cité de la Poétique, il est question des différents FInd par lesquels peut se ralisr la mimésis. L'aultique et la eitharstque uti= gent dans ce but la musique et a danse; ls artists des ballets seulement I danse. Ally a ensuite une autre forme artistique quifait appel & la parole nue, tote F hévouc uote, ov av vers nu, et, s'il sit du. vers, ou bien aul vers qu assoie “Ghoemble plusieurs espéces, ou bien & celui qui n‘en utilise qu'une seules un teh art 392 ARISTOTE DE STAGIRE est jusqa’iet , ear nous ne disposons pas d'un nom commun, OSB se dy Eyouu dvoqidan x0... pour dsigner les mimes de Sophron ou dé Per srg et les dialogues socratiques, méme sila miméss a recours au umes aennnivens élegiague ou 2 quelgue autre expece de vers» (13, M447a29~ tug 13), Les deux passages de la Poétique et du De poetis se correspondent: dans fun et dans [autre ilestaffirmé que les mimes de Sophron et de Xénarque {inais Xénarque n’est pas nommeé dans le De poets) tout comme les dialogs Cocratiques, relevent de la mimésis, quoi qu'il en soit de indication coment: nt emplayée a leur sujet: mimes, dialogues, etc. De telles compositions Moavergent en co qurelies sont des mimeseis. Mimésis es leur essence, non lear on commun, xorvov, 1447 10, ce nom que ki Paétique cherche en vain ne uve pas fou du moins n'a pas encore trouvé) et qui nest pas mentionné dang Ie De pocts, dans 1a mesure od le De poetis se borne & definir Ia nature ds ¢& senne cPouvrages; ce nom, enfin, devrait correspondre & V'caulétiquey ett se tharstique >. arts cui réaisent la mrmévis moyen de 1a Tyre et de la fie, ‘Tout ce que (on pouvait dre, c'est que imitation dans ces éerits était ohtemne umoyen de la parole. Mais une discussion de ce genre, surtout dans le De poe, sia nravait pas de sens si elle n°Gtat pas soutenue par un exposé sufisant du concept Fondamental qu’est Ia minds Par conséquent, comme pour Platon, ia poésic est aussi pour Aristote mimes, ‘Mai ite vocabulaire est le méme, fa signification qu'il revét est wou & fit dit ‘érents chez Aristote,Puisque chez lui ne se trouve pas Vidée den soi, lequel Teportant dans une ceraine mesore dans objet particule, offe a Vai pes eoevté de s’adonner a imitation. Une fois renversé léchafaudage métaphysiae a arte se présente comme un ensemble de choses reveses une se eur équivatente & Vimitation que l'on peut en faire. De ft viennent les dei Sahéres dela nature et de T'art, ainsi gue le principe qui les relies Yar ils ae Seture. Comme on ['a plusieurs fois fait remarquer (ct. Pesce 36, p. 14 sq. ek aa Wr Luves [Edit], Aristowe. Poetics, Oxford 1968, p, 265; voir plus bat mnifie pas que l'art reprodut servilement les choses, mais bie 1p. 438), cela ne {gue les doux plans de 'art et de la nature se développent selon un meme procédé see Ma mesure ob un et Pautre tendent & une fin, explotent des moyens dé sees pour i realise et sivent un certain ordre dans la mise en cure dec moyens, "Art comme mimésis, qui suscite en celui qui sen approche le désir d'ap” prendee et le plaisir. Et, par conséquent, dans at aussi se manifests, ANE rrenain, cite exalavion du savoir indissociable du plaisir qui accompagne la él sation de tout acte. e ie, voir Laurenti 30, p. 203-213, et 44 5, Bernays, (44 H.G. Gadamer, Platos dialektsche Erhik ned snere Studien zur platonischen Philosophie {2. Auflage, Hamburg 1968] = Jatt Platonic’ a cata di G. Moreto, coll, «Collane di filosofia» 3, tL Casile elevate 1983, p. 209). Cette fascination est ambivatente: si d'un c6té elle produit autoalgnaton, de autre elle est quelque chose d'extrémement Passi Poor cette raison, Paton affrme: «si la pose imitative, tours vers fe plaisir, Monta avec certains arguments que dit avoir a place dans un Ua ben » grdonné, nos serions rave de accueil nouveat, ca Hows Somes cconscients thir yous memes sa fascination, & comapev ye Aly abrotc xmRousévore fy axieic: mais il est impie, oy Sovoy, de wahir ¢= aut semble vrai» (Républi- oe X, 607, voit aussi 595 c). Ce passage pourrait appara comme Pultime tentative pour sauver la poésie, si la demiére formile n’indiquait pas que I"hypo- thse envisagée confinait, selon Platon, a Pimpossibilté, ou bien & Vievéalité. yh pour Arstote, en revanche, elle est vraie. C’est Ia la correction qu'il spporte & position de Platon. En conséquence, la posie asa place dans "Eat oi ot ikea homme, au GysoeiBéc de I"homme, surtout la tragédie et la comet. et tent en ceci que dans la représentation les m4@n trouvent un exutoire {Glee cet exatoire homme godte «un plaisir innocent» et peat done afrones Ir vie de fagon plus dynamique et plus docile au logos. | sure epliqa d'Arisote & Plt concernant Ie probime attic, voir 45 WW. For ang Sore on Emerton, Loncon 1975-21395, Sur le pair ianoen, cf. Pan, ‘Gorgias 499 cs Ke conclusion, cst le logos, c’est-tdire Phomme en tant qu’animal raisonnable, | suiest bendiiaire,tcel, je épte pr Je biais d'un plaisir innocent, un plaisir [ant platon aussi avait accept. Il est done logique que, plot que de tes a homme culive es passions, dans le cadre decertines Imes sventend, de fagon i 394 [ARISTOTE DE STAGIRE ce qu’elles favorisent la vie de "ime. Ce n’est pas pour rien que le sage aristi télicien n’est pas dmatic, mais uetponctic. oy *amatg est Fe sage stoicien qul ene, toujours dans es limites des possibiltés humaine de danneen lucene les pesions, non le sage arsxélicen qui au conrsite veut ls dever 8 un ‘Semin niveau detect afin de sen servi Cf. Cicéron, Tusculanes WV 20, 46: «ace ten (State los passions ita daputant (este les acaémiciens) ut resecana esse fea furrevell penitus dicant nee posve ae opus ess, etn omnibus fre rebus medioeritatem esse ‘optimam exisiment>, "Nous trouvons la démonstration de tout ce qui vient d’étre dit dans un frag- ment du De poetis conservé dans le commentaire de Proclus a la République de Platon. Son attribution au De poetis fut proposée par 465. Bemays, Zwei ‘Abhandlungen ttber die aristotelische Theorie des Drama, Berlin 1880, p. 47-89; *4 ‘1 umanimement acceptée par tous les spécialises. Dailleurs, dans ce fragment, Proclus fait une mention explicite d’Aristote, ce qui suggére que le fragment se ramache une de ses ceustes, En recensant les points sur lesquels se fonde fa position de Platon dans sa confrontation avec la poésie, Proclus écrit: Zecond probleme — c’éiait cc bannissement paradoxal de la tragédie et de comédie, paradoxal s'il est vrai qu'il est possible, grace & elles, de satisfaire en proportion les passions et, les ayant satisfaites, de les rendre capables de servit.d Péducation, parce qu'on a remédié & leur nocivité -, ce deuxiéme probleme’ die qui a fourni a Aristote une ample occasion d'attaque, et aux défensours de! ‘genres postiques prétexte & leurs écrits contre Paton, nous le résoudrons, quant mous, i peu prés ainsi en accord avec la doctrine précédente.. Nous dirons do nous aussi que le politique doit imaginer certains moyens de dégorger ces' pis sions, mais non pas avec pour résultat de rendre plus intense l'attachemedt 4 nous y avons, bien au contraire avec pour résultat de les refréner et de restreindid’] ‘comme il faut leurs mouvements. Or ces genres poétiques, outre 1a bigarnuze) Comportent aussi de la démesure dans leurs stimulations de ces passions, et i S76 faut done de beaucoup qu'ils aident & s’en purger. Car les purgatiqns. consistent pas en des exces, mais en des activités modérées qui portent une peti ressemblance avec cela méme dont elles sont des purgations» (trad. Festuglere) ‘Om aura nota foetonarchitestoniquestbuée la poisque sur aqucle Arist de si souvent CI ENT Ty et, pour In veable signification de la recherche ethique pul otro] econ ( 1, 1654 BID, voirS7 R.A. Gauthier et J.¥.Jolif 68), Avior, 16 Jaca Moomague, © Louvain 1970, (101, p10-12, 048.1, Als, «todivicary i Satin der BK oe dP des Arist» [1965], dans 49 FP. Hager (Si), Ai ‘ules Aritreles, col. « Wege der Forschung» 208, Darmstadt 1972, p. 403-432. 1 Si Dans le méme sens, on peut lire les fr, Sb (tiné de Jamblique, De mysteriis £11) &.§ Se Ross (ibid. 1119), dont le plus intéressant est le premier, que je cite i b ‘ment: « Quand les puissances des passions humaines qui sont en nous sont conte: hues de toutes parts, elles deviennent plus fortes; mais sion les exerce selon uné | activité bréve et dans certaines limites, elles jouissent modérément et se satisfont § apres quoi, purfiées, elles s’apaisent par persuasion et sans violence. C'est pout 4 {quoi contempler dans Ia comédie tla tragédic les passions d'autrui, nous stabi Hisons les ndizes, les modérons et les purifions; et au cours des rites, par le spect} cle et audition des obscénités, nous nous libérons du tort qu’elles nous cause | DIALOGUES 395 saint si nous les pratiquions» (trad. des Places). Par conséquent la comedic et Tagédie sont comme des rites initiation: en regardant,ressentant,éprouvantIi- F Thame, en un mot en vivant les joes et les douleurs d’autri, homme réussi 3 purifier et affront son activité propre de fagon plus sereine ‘Onse rppclera lef, 1S Ross du De philosophia propos de ination: «es iis ne ac ape users, ais pti naGey, Se mete dans une disposition dékerminse Saguete is son evidemment de predeposes> ‘Une place importante devait également cre réservée a la troisiéme section, F philologique et critique. De fagon générale, elle devat résoudre des probiémes ‘interpretation relatifs & des vers ou des passages qui soulevaient des diffcultés Saeorriger des affirmations faites par des poBtes. Aims, le fr. 6 rel2ve une erreur F PEuripide qui avait représenté les Etoliens marchant avec le pied gauche F Ychausoé et autre chaussé: Ia vérité Gat Vinverse. La critique de I'époque se aectat de tels problemes philologiques et Aristote en trouvait de nombreux Gxemples le chap. 25 de la Poerigue offre un cadre beaucoup plus ample pour une eitique de ce genre ‘Corin spcaists vient dans le chap 25 un résuné de marian rassemblés et pubis dns aeunesbuvrages inser pa a suite Gas a Potiue. CX. SO’. de Montmalin La poe: coli quia ralisé Funion de homme et dela ferme, cet $dir coli quia donns ls islation sur le mariage — de fagon me, i a provogué la form tion dela polis, seule isttion ob homme peut atsindeIeudaimonia Wor $5 P. Ry ‘ Ls notion de seid chez Aristo» dans M.A. Sinaceur (Edt), Arstote aujourd'hui, Pai 1982, p. 153163. a6: D'autres éléments sont communs aux penseurs grees: le recours & Homére, le. rappel des sept sages et surtout celui des phitosophes de la nature. Le ede philosophes naturalists dans le développement del pensée grec es pug vee pls e viguour par Arstote que par Pla‘on. Non seulement Ie premier les insre dant. acre du développement ée la pilosophie, dan fe premier livre dela Métaphysigue, nn seule ‘nent i eur a conseré des investigations partieultres (ef. D.L. V 25,10 92-101), mais 8 ‘const toujours 8 pantie d'eux les questions qu'il sate, dans la mesure ob lest coavail de ln contin de a pensée quien commengant par eux, s'est enementcaborée pour aan In position avec laquelle se uve ciologur. Voir ce sujet S6R. Petazoni La religiond rela Grecia antca, Torino 1953 p. 252-253, qui sist avec seté et précsion le moment Sif de a frmation d Arist. i. 8 propos de bic et de son influence sure Suiginte,i met idence comment se patie Stair, ql at pas tts oignée d"AbdEre, ne pouvat pas ele Susi ne pas le rendre consent de imporance de eet pensée somite qui état a Gem herrea natwaisme ionigue 4 Toutes ces inspirations, Aristote es coordonne afin de dégager 1a valeur de lt ‘ogla, et par ricochet, celle du oopic dans I'éclaircissement du chemin de homme. On ne peut pas ne pas rappeler a ce sujet la position analogue di Pro} sreprique relative &I'universalité de la philosophic (fr. 2 Ross, p. 27-28). Dans le; cing étapes de histoire humaine, bien mises en évidence & partir de la seconde at iman. Le fr. 7 (Philopon, in De anima, p. 186,,21-26, et Cicéron, De natura mayen des adverbes nd, nv, ele, et pour Hn Tadetif neuro, poh gram 138,107) concems histoire grecgue et hie Pesstence d'Or, at est celui qui réussit & concevoir, 2rtvoriy, a trouver, ebpet, & mettre Ala Inmibay| want le podme orphique & un Cercops mal connu.| ce qu'en chaque conjoncture la nature humaine réclame, c"est-i-dire ce qui ua A adic eguul aime. pout oue oad ae indispensable non seulement par rapport au besoin, mais aussi au beau et: 2-16 Beil cts» 25 Bethe 1951 =] Ores Piacoa, wedi, Bocare 9 oT civilisation, une fois satisfit le besoin a Sur Cerops, ef. 60 W. Krol an. «Kerkops», REXT i 1921, co Sur ce qui est dsiniéressé, cest-Adire sur ce qu'on sme et qu'on veut en wise Be fr. 3 (cf, Porphyre apud Stobée II! 21, 26 fait de méme en tentant identifier eli de ulité qu'on peut enter, voir Jamblique, Promeprgue 9 (p. $2, 16~S4, § Psi e la maxime pythique «Connais-toi toi-méme>, une maximie qu'il ne fe 12, 2Ross. pas attribuer, selon Aristote, & Chilon, comime beaucoup le prétendaicnt, ‘Au cours du temps, chacune des phases transmet & la suivante tout ce qui Bisque avant Chilon elle éwit pravée «dans le temple construit apres celui fait de trouvé d’utile, si bien que celui qui vient ensuite a un point de départ différent PMs ct celui fait de bronze celui qui I'a précédé: gre A cela, il peut accompli un progres plus mara BP uaa X 5,9, upon aclonensnt anion dy dios & Dele it it de au Crest pourquoi I’histoire de l'homme est scandée par le développement des enn second temps, es alles en constant unc ate avee dela cee des ples: 50914, laquelle en tant que facteur de clarification, ne représente pas seulemes fms Plater, De Ph, or. 402 le ressort du devenir, mais aussi l'unique mesure & laquelle il faut juger de: Ebette maxime, en imposant a l’homme de se connaitre soi-méme, s’inscrivait valeur des choses. Car, on 1'a va, o06(a est recherche, capacité de saisirce:g la recherche d’ensemble, puisque l'homme se connaissait lui-méme et «st indispensable, premier, et donc principe. Par Ii Aristote se référait la grand aiaissait ses possibilités de différentes fagons dans les différentes époques de découverte des physiologues et déja des théologiens, dont le but était de dé histoire. Ce n'est que dans Ia derniére période que la maxime trouva son sens par diverses voies Pépyt. 8 en faisant passer la recherche de I'extéricur vers l'intérieur, comme Mavait 400 ARISTOTE DE STAGIRE DIALOGUES 401 bserve dans le De usta et le De poets, attention dont i faut tenir compte poor saisit {ndment mtphysigue des deus wrap t pour abl ur dain. Encore une fois: 'idée et la doctrine des principes ne sont pas identiquess autre Jat la critique de l'idée séparée, autre la critique de 1a doctrine des principes, -Jaquelle, en tant qu’elle est un développement de a précédente, exigeait vn Ps _ grand approfondissement de toute la question. Of la sezonde position est préci- > sément la cible du De philosophia, Fi Cl. Berti 23 p. 334s. Surlerapor ents le De philosophia ce Teg yao of. 62 P "Awan Doct atoetiache Fritachriten ther die Heerlehre, Regensburg 1949.72 st _ wipe fe alte Pa ae oe erred re tein Die nombres, Lziden 1955, , 1971, te de démonzer que De ama bev eT atte 4 tn ge #4 I-24 oon aa ‘gnocodiac: rane yeep dmine lath 0s tées-ombres, Mas voir critique sess lt postion sanity pr I. Cherise, en annexe a meme Ouvrage | Syriamos (in Met, p- 159, 33-160, 5 =f. 11, 1 Ross, atteste qu’ Aristote dans & Hf livre du De philosophia affirmait que nous! ne pouvons pas concevoir des | qombres autres que les nombres mathématigues, doi Fimpossibilite de Vex Fence des nombres ideaur, De plus, Alexandte d'Aphrodise (in Met 17, Pociib.1 = fr 11,2 Ros) ote Aint, juts dans le De pilosptn. Fee dole des andéniciens en rapport avec Te principe matériel: «(es Pedemiciens), voulant rapporter les tres ax principes qu'ils avaient posés (et ‘ncips des Gres aient pour eux le grand et fe petit u's appelaient fa dade defini), cherchant &rapporter tous les étes &eette dyade, disatent que les prin: tipes de la longueur étaient le court et le long, jen ce sens que Ia longueur tit im origine du long et du court, qui sont grand et petit, ou bien en c= sens que pute ligne avait son commencement en Tun ou}!’autre des deux, tandis que pine E cipes de la surface sont I'étroit et fe large qui sont eux auss! ‘grand et petit». f Gorin, le Pseudo-Alexandre (in Mel, p- 777, 16-21 = fr. 11, 6 Ross, cit ps F jut) affirme que dans le méme ouvrage Aristote exposait également le principe fpumel des choses, toujoars suivant Ies académiciens: «le principe faisant fonction T'Un, ils ne V'introduissient pas tous de fa méme fagon, Certains en vérité fosient que les nombres mémes apportaient les formes (vit e¥in) aux grandeurs, exemple le deux ila ligne, le ois 2 la surface, le quatre au solide (i rapporte felis choses av sujet de Paton duns ses ives Sur a philosophies est Pow. foi dans cet ouvrage également if exposait leur pensée brievement ct avee Micision): autres en revanche rélisaint la forme, t8eldoc, des grandeurs par ‘participation A1'Un» on comprend done comment Aristoteexploite ta critique de la doctrine Play” i. vie prinipes, puisque I'an et le praf-petit pouvaient lui suggérer les ‘ww Socrate (fr, 1 et 2 Ross) ~ c'est le meme processus que nous avons éudié -p ce qui conceme la oda. iD aa ode Sorte danse De plsophia it terminane por ster la eer 48 se inte aps ue recherche onde mentee’ st PASM es em ee pao Pre 230 Ce fk epi awn te ple ps AS rar ef a Mépuigar vga se ecerche m Gait pas consid ci Fa ee ec epsenta essen de laspéculaion des petucus amen, ‘Draures maximes ne devaient pas non plus re négligées,lesquelesavaien, Ss aeaneea fayon,écleiré et guidé la ve de homme, alors que ia rélexion priloss [1933], dans 67 Fr.P. Hager (6), Metaphsik und Theologig ‘Aristotle, cll «Wege des Forschung» 206, Darmstadt 1979, p. 73-113, On trouver “ralyse das preuves de existence de Dieu dans a Méaphysique et dans la Physique, ave ‘eduction comespondante des principes qui y aint sousentendus, dans 68 J, Voillerin, De B fogigne dla thcalogie, Paris (967, p. 164224, f L’ime est considérée comme un principe d’activité et, en effet, quand, ‘cours du sommeil ou & Papproche de la mort, elle se recueille en elle-méme, prédit avenir, comme nous le verrons aussi dans Eudéme (fr. 1 Ross).G conception est en accord avec la psychologie d'Aristote, sila partie de lime’ Ese recucille est la partic nogtique, laquelle, en tant que telle, "informe pas direc- tement le corps et, par conséquent, a une activité qui lui est propre. Ce n'est pas, pour rien qu'elle est divine. Cette divinité, cependant, ne s'explique pas sans Frexistence d'un étre divin qui lui est par nature semblable et est capable plas {que tout de science» (xd a0" éerurd Eovide tH duys xal névrav Emam: povudttarov: De philosophia, fr. 12 a Ross). 9) On notera ta force de Vexpression 200" faxed, «par si-méme, de par st nature», Pour a F construction d’ériarmuovevarov, vie pls loin, p. 410, 8 propos du suffxe “noc | L’argument met en rapport le divin de I'homme avec le divin en soi et, par ‘conséquent, rapporte & la mémoire la preuve tirée de la ressemblance ame-idée, F dont parle Platon dans le Phédon (78 b~8I a) et qui est rappelée par Aristote dans ! Eudéme (ir. Ross). On trouve une argumentation semblable chez. Xén0- / Bhion, Mémorables 1, 1V et IV, It. C'est ainsi qu’Aristote feist appel & histoire } dé "homme. i ‘La seconde source de la notion du divin chez les hommes, qui est aussi une bfeuve de existence de Dieu, «est constituée par les corps oélestes: en observant =f¢ soleil qui accomplitsa révolution dans le tie! durant le jour et le mouvement bldonné des autres étoiles durant fa nuit, les hommes supposérent qu'il existe un ‘ieu responsable de ce mouvement et de cet ordre, Ainsi pensait Aristote.» "Buduna ela ria Gedy tbv Hig woadine evfone wal ebraglac aTtou (De phil sophia fr. 2 « Ross). Sur afciog, é 3 ately «gause>, ct semblale en un certain sens 4 gd, voir 69 E, Boisacg, Dictionnaire étymologigue dela langue grecque, 4 édition, Heidel- E ere 1950, p. 20.31, i ‘Gette observation rappelle la preuve cosmologique, sur laquelle Atistote s’arréte baguement en I'illustrant sous divers angles. Ainsi, Sextus Empiricus, Adv. Math. 9 (= fr. 12 b Ross), se référant sans le nommer au De philosophia, note Faulen présence d'un objet bien réglé, on ne peut pas ne pas penser & celui qui I'a Cela vaut pour une armée ou pour uf} navire qui avancent comme il faut; iméme chose Vaut pour le monde, dans'lequel chaque élément remplit une ection rigoureusement déterminée. C"est le méme raisonnement, observe Cicé- fon, De natura deorum Il 37, 95-96 (= fr. 13 Ross), qui se réclame d’ Aristote Praeclare ergo Aristoteles, si essent, inguit...»), que devraient formuler des canies qui sortiraient subitement des entrailles de Ia terre et se trouveraient gvant le spectacle du monde, qui s'ouvrrait& leurs yeux en toute sa splendeur jéu majesté, un raisonnement que I'on rencontre dans les deux passages de hon mentionnés et qui rappelle la caverne de la République, avec cette ‘que l'objet de I’émerveillement des hommes d’Aristote n'est pas ke he al, comme chez Platon (République Vil, 515 ¢-e), mais bien le monde des choses, difféence qui pourrait suggérer qu’ Aristote ne s"intéresse plus & idée platonicienne séparée, mais sent avec plus de force la puissance des choses. = Crest ce que nous avons deja relevé dans le Tlept Soxatooivne et dans te Tepl yomrav, 404 [ARISTOTE DE STAGIRE esprit de Phone (cf, Jes verbes «considérérent», 2vdaioay, fr. 12a; ‘ccomprend», suvingty, 12; «penseraient», arbitrarentur, f. 13): c'est pout cette raison qu'il est vrai et erédible. Voir en outre Philon, Le. al. 97-99 = ft, 13,2. oi reapparatt Iidée de cause, et Philon, De praem. et poen. 41-43 3, on Pargoment tire de la cause efficiene est vu comme «le chemin de bas haut» (to heyouevoy b} roBro xétudeY Gv), c'est-a-dire comme une itd tion Surle concept de «cause» cf. 700. igon, Grundprobleme der antiten Philsophi 1930 Probl fondomental della esi antic ital Napol 1983, p 151 9g Dane tobe sens, Peil, Rom 19-20 Outre la preuve cosmologique de Vexistence de Dieu, une autre est trans par Simplicus, in De coelo, p.288, 28-289, 15 (= fr. 16 Ross). C'est celle g fes médigvaux ont appelé ex gradibus (correspondant & Ia quatriéme vole de ‘Thomas: cf Summa theol. I, quest, I art 3). «De fagon générale, 8 od fly. meilleur, ily @ aussi le meilleur; et puisqu’entre les étes l'un est meilleur TPautre, il doit naturellementy en avoir un qui est le meilleur de tous: celui |e diviny. Le rapport plus-moins-le plus reflete la réalté concréte des pari lesquelles ls trois notions se trouvent avec leur valeur propre, qui ne pas, comme le voulait Platon, une duplicité de mondes. Et le «maximum» Pangumentation arstotlicienne, qui au niveau du bien correspond au . ‘On aura not le recurs au dle qu est une des formes argamertation fs plas cées dans le monde gree: on en ouve AeA ds aces dns Homére, 1188182, DIALOGUES 405 Par conséquent Diew est le meilleur parce qu'il est immuable: en tant qt peutet doi votes es perfection qu convement ne tec prope een ‘méme temps constituer la fin vers laquelle tout tend. C'est pourquoi il n’ seem feng dC ron fans se movvoir, mettat le reste en mouvement, c'esti-dire comme le moteur iimobile des érits scolaies, Sur cette fonction divine, le De phitosophia s'attar- ‘tit, puisque Sextus Empiricus, Adv. math, 10 (= fr. 9 Ross) rapporte qu’ Aristote sbpelitParménide ct ses disciples des «immobilisateus>, négteurs de la nature | au fait qu’'ils avaient supprimé la nature comme principe du mouvement, en mane que rien ne se meut. CE. 716, Reale et. Ruggiu (it), Parmenie, F Pocma sulla natura, Milano 1991, test. 26, p. 197. Bt av contraire, Dieu et la Eire s‘opposent dans un rapport de mobile & immobile, tout en étant l'un et Fautre éternels et l'un et autre en relation avec 1 Gefov, mais de manitre rente. Nous avons dj parlé de Fétemité de Dieu. Quant au monde, il est eénel, puisqu’on ne saurait concevoir lappartion dans Te dieu supréme d'une cision concernant une de ses atvités a exra, comme le serait It eéation (ft Ross), et s'il est éternel, il est indestructible, Les diverses preuves de jestructibilité du cosmos démontient importance du probléme non scule- fésix cu point ce vue philosophigue, mais aussi théologique, dans la mesure ot fa Byotition contraire pourrait sembler une preuve d'athéisme (fr. 18 Ross). Le inset on dieu grand et vise qui embrase, comme un viable pathon soleil la lune, les autres Etoiles erantes et fixes; il est toujours, la toujours &é, era jamais. Divin est le monde, en| particulier Ia zone céest, du fait qu'il ext de de penser que, tandis que eau, lair, la terre et le feu, les quatre élé- Es, sont peuplés de créaures, la zone de I'éther en serait privée, Au contr s eiiles occupent cette zone, «laquelle est la plus subtle et toujours en mouve- ‘et en activité; c'est pourquoi i eSt nécessaire que les créatures qui naissent lle aient la sensbilit Ia pus fine eta mobili Ia plus extréme. C'est pourquoi, que les astres sont produits dans l'éthe,ils'ensuit nécessairementqu'ils ont bsbilité et intelligence, On peut en déduire que les astres doivent étre comptés les divinités» (Cioéron, De natura deorum 15, 42 = fr, 21 Ross). C'éait fieligion astrale exposée par Platon dans les Lois et I'Epinom “TAM. Nilson, Geschichte der grechichen Religion, MOnchen 1976, Eure toes hin een ee as ction, p 118. Sur imporance dela rvele reipion cf, 74 A. Festal, La Roca. ia 'Hermés Trismégiste Il, Paris 1949, p. 202.s9q.L’altusion a fa religion astale dans les ans Epinomls a alesent et meen relation aves De pilosphia Eton a cer erminet a chranologie des trois ouvra cote question, ermine chroolog ages: sur cette question, cf. Beni 23, p. 401-409, Hnouverent ‘des astres est un mouvement particulier, dans la mesure oi il est Gilaire; il n'est pas naturel, du fait qu'il ne sont pas trés vers le bas ni eves Je haut, it ne se produit pas sous la contrainte, du fait qu’ll n'existe pas de supérieure & eux qui puisse les faire se mouvoir, mais il se produit de fagon DIALOGUES 407 406 ARISTOTE DE STAGIRE (C1 Choéron, De natura deorum I 16, 44 (#2 Ross): «estat gtr ut mows astro sit Solontarie’ Quge qui idet, aon indocte solam verum etiam ime faci, si deos esse eget» Pour éxorimog. vltatarius, f Untersteiner 54, p. 24-235, Ce caractére volontaire, quelle que soit la manigre dont on I'explique, ne contredit pas ce qui a 6 dit de leur attraction par le dieu supreme, lequel reste ainsi point de référence du tout. Ce n'est pas pour rien qu’ Aristote, dans la Physique 19427-36 (f. 28 Ross), cite le De philosophia & propos de la cause finale: «ar en un certain sens nous sommes nous aussi des fins; en vérité Ie “ce pour quoi? Se diten deux sens differents (6:x@c v0 ob Evexa) et on en a parté dans tes Hives Sur la philosophie. Cette affirmation trouve une explication dans De anima © 41562! v0 6 ob Evexa Sirtév, rb uzv ob td 88 &, la fin a une double significa; tion: « Meron ‘yan, ta arcu pa ume (ov) pare gui! & we TE ‘eterminge 4 mr Se tue irs)». Dod [a recherche pour sisi a vue ie intime de Dieu ch ToS rs, Aisles Theology, Assen 1972, p. 180 Pour évbenéyenn ef, Cietvon, Tusculaes 110, 22 (fr 27 Rass): «quintam genus oibt secre ete: Cen Te ele ig ame aanane roatonernetpereinem. On trouvera une sion des choses tut fal ciflérate de celle eg cean Scr ST, e Evolution deta paychologe d'Arisoe, Pais aden, das et ne re denne Pye aoe fe es 3 hsgu'n Deano. o me est emelchla cos vat ar conseguen 8 eit une sree rinme, Aristote montte & quel point est complexe 1a ovon une unité. 3 ‘Eonvepton duals, on riverine coneepiga Se Veebeenme pee quand on l'applique au dieu supréme. Diew ne peut pas étre un s'il n'est pas tine, ; ‘tant donné la nature particuligre dy théme et I'ampleur de Pexposé, le De Gans la mesure od il se pense Iui-meme et $¢ ‘complait dans cette pensée. C'est i |) philosophia était peut- ‘dans U'Budeme tempts, in De anima, p, 221, 20-33 = Eudéme, ft § Row) A remonte aux] (Sims. rte est éfnie comme eBc tu: est une donee eee qu'on] mpent élodoravand on cherche 3 interpréterCicéron 1 , et jon seulement dans Ie monde Fes, ras patos ob homme wait médité sur luitméme et sur les choses. : Par cette perspective donait ea recherche up suffe beaucoup pus vase dans la mesure 2 sige crn sie are Thormes sve slices par es pipe i paren es ssn dient ps eco ee tet Been pose pr organisation pele de ce dros, ees bas dei ariectig et sex tstuments de esherche, Cf 63 C. Na, Bios thereto. La Md ree Portada ei. iD 1 99° “€'iait donc une interpretation de Phistoire et de la civilisation & ta tumigre du principe; de invention ide instrument pour moudre le grain, conquéte préviewse de ceux qui avaient chappé au déluge! on arrivait & la conquéte de sciences plus. “tafinées et plus complexes, qui permettaient non ‘seulement de vivre, mais de bien vivre, jusqu’a la philosopbie congue comme recherche de etre dans _polyvalence. La puissance de Intellect qui avait congu les machines rudimentai- Fetes iis aechit manent des probleme apparemment tes 1 Gis fascinants, qui constituaient le Foadement de toute recherche 8!’ Académie et ffi sermtés en profondeur, tient en mesure de donner un sens aux choses et 8 te wei Diailleurs, depuis = Tes philosophes de Milet avaient commencé & méditer “cerres, ils avaient (oujours tenté de briser l'épaisse env i es che is are ure ri ican ve cence ortten Si, mas obscur por homme, que se our! manta e she che d’ ‘Aristate, qui tentait d’en saisir la richesse, Jes propriétés, }"inutile nécessité ‘pour toute créature. 410 ARISTOTE DE STAGIRE DIALOGUES an Quant la seconde parte, I"Etat idl, il faudrait penser & un exposé semblable elu des livres VII-VII de Ta Politique, lesquels veulent représenter I"Etat idéal, xa’ ebyfiv, qui répond aux désirs de tous ceux qui en font parte, un état non ‘utopique, mais réalisable, fit-ce avec difficultés. ‘Sur I'« Etat idéal », voie Lauren 12, tI, 957, note 73 Un politkos et un Etat de ce méme gente né pouvaient atteindre leur fin sans E voir déja réalisé le bien, qui demeure le fondement de toute construction pour ‘Aristote et pour Platon, malgré les profondes différences que Je concept présente shez I'un et autre, C'est ce qu'attese le fragment de Syrianus qui exalte le bien Gomme la mesure la plus précise de toutes les choses: nékvrow ye daxpibéora- Oy uerpov raya8eu Eort, L'expression a fajt et fait encore l'objet de discus- _ Fons de la part des spécialistes, les uns, avec Jaeger 64, p. 113 sag.» voulant Ii F fonner une interprétation strctement platonicienne, qui est refusée par les autres. Pour les premiers la citation serait une preave de l'adhésion dAristote au plato- t 7 [ism de stricte observance, adhesion que les autres refusen, parce quon ne peut em conveniret, pluribus practerea conscripssset qui esset rel publi | déduire d'une exégese du texte conduite sang parti-pris. En effet Stark, Dilring ene : j et d"autres ont rapproché la formule de Syrianus de Platon, Lois IV, 716 ¢ (6 6& dere publica et praestante vigo scribat ipsum logui», un passage qui a le meri | Ocde Hiuiy névrov ypnudtay wérpov Gy eth udAsota), pour conclure que Te entre autres, de souligner par la formule ipsum logui que Je dialogue aristotliciea jpeéyeo initial de Syrianus n'est pas un génitt panttif dependant de dxpiséora- a conduit par ‘auteur hui-méme. : ed | gov wétpov, mais devrait étre compris, comme un génitif objectif neutre, si bien Rose? et Ross ont ajouté autres fragments concernant fa régulation des pat | hc Fenpression ne signfirit pas, comme|le veut Sager, «le bien serait sions qui doivent, dans un état bien ‘ordonné, étre contrélées par le pouvoith me Ja plus précise de toutes (les mesures) +, mais plutét « pour toutes choses, Sénéque, De ira 13,3317, 1519, 25117, 1; 13, 1; Cieéron, Tusculanes TV 19% “Gest-a-dire, pour les étres animés et Jes Eres) inanimeés, le bien est la mesure a 43.20, 45, Méme en reconnaissant que le présupposé est vaisemblabl, il est 6 rere enc sonque pvriots ina y de mesie ps pee ave tain que les passages cité tritent de sujets dont il est impossible de Fine si Eien qu’elles doivent réliser. C'est en cet direction que s"oviente la tadue~ précision U'appartenance ; on ne voit pas pourquoi on ne serat pas autorisé ae on présentée. | fattacher a des euvres d'éthigue ou de psychologie. C'est pourquo! il est pref Pour la position évoquée dans ce paragraph, voir B6R. Stark, Arstotelerstudlen, Phillo- Table de ne pas en Cenit compte, comme le fait aussi Gigon 9, p. 271-273, et de®, Ke Lmeschunngen ur Enosictiang der Ariotelschen Eth, Mnchen 1954p. 27 saa. fier, pour la reconstruction du Politique, & Cicéron et & Sysianus. ‘ ‘21, p. $39, note que In phrase est prise dans ym dialoguc dont nous ne savons rien; on ‘Cicéron défnit les deux themes de {a recherche aristotélicienne, le princeps: | EE ce seta ee oti iat cteone Be ea re publica et \'optimus rei publicae status, c’est-a-ire fe citoyen qui a le prima Fok ps, L'exézboe de Street communément ieee! Tocas dans |'administration de I'Etat et I'Etat dans sa condition 1a meilleure. Ej esa cemme Pexpliquent EE. 18, E,N. 16 et d'autres testes empruntés dou themes s'appellent ['un l'autre: & effort pour désigner l'optimumven ret ‘@uvres qui contenaient la polémique contre Platon, n’est pas V'idée platoni- tion avec fe citoyen correspond la tentative analogue de saisir optimum en red . nais le bien dans sa totalité, 7p Sov éya6v, lequel est constitu tion avee [’Btat. Le princeps, en tant qu"homme, doit posséder Ia plénimade def He concours de choses diverses, chacune tendant a son bien. vertu, en tant que citoyen, la vertu de celui qui commande et de celui quis ot roweprigue tose: «ar consequent, ese a slence qu posted a jutesse Commandé, comme lenseigne la Politique Ill 4, 12766 16 saq.. de sorte que: pent, lis la aison et regarée le bien dans son intégalé, # vd Odov deyaBbv Gespotoa: princeps seta "homme bon qui est en méme temps un bor citoyen, celui qul.s Pert els philowpiie, peut vier toutes choses et les commander selon 1a nature, ‘vertus de l'un et de l'autre, c’est-&-dire qui connait et réalise PEpyov tod: cxvOpi oni oe aca paiague le phlosole sale compre en soi be mov, ten oe pari 8 cage dens ge oC = een reer que tous chose dat ated lton Fava signa dans tl agitde mete ensemble ori etgnévnewc dans leur sens fe plus rigoure, oof sis (219 ¢ sqq.) et Aristte le confirme dans le fr. 6 du Protreptique: «toute tant que vet deathcore, Sedona que vert de a pratique. Ex 8 e propos. me ‘est bien disposée quand elle est selon sa vertu propre; L'obtenir est son va Goieoveyer 8 8S R-Laurent,Itrodizine alla Politica di Aristoree, Isto Kaliano pe a». Un tel bien particulier se rapporte au bien d'une autre chose, de méme Studi Filosofil, RomaNapol 1991, p.$8-71 ensuite le bicn de cette chose se rapporte au bien d'une troisitme et ainsi de SUR Le POLITIQUE ‘Sur le politique ou Le politique, cité dans les catalogues de Diogéne Lazrce et doi" Anonyme, appelle le dialogue platonicien du méme nom, dialogue imports ‘dans une ambiance aussi politisée que I’était ' Académie. A cet écrit se refere.) ‘eoplatonicien Sysianus qu affae qu’Aristote, dans le I livre de Touva J dewalt expressément: «car pour toutes les choses la mesure la plus précise est | bien». . 3s, n Meta pb, 3335 (2 Row): «(ito ate de ce probe dan sees ire da Pots, te.» Sura formation 4 terme neraxdc (Voie MERE, nod sepled apurox ef, pls bas, p. 428) e¢ nporpertexic (fps bas p33), et Se AC Mle ot Vendryes, Trot de grammaire comparde des lan lassgues, Pais 1953. 384 on ra veconnu doautres références & cet crit dans Cicéron, De finibus V-4e 14 J Gecite plus largement que le testimonium retenu par Ross): «cumque wera ces fel, Aristoteles et Theophrastus) docuisst qualem.in-re, publica pina 42 [ARISTOTE DE STAGIRE DIALOGUES 413 suite. {se forme par conséquent une vaste chatne de rapports dans laquelle cha- {que chose trouve sa place et donc son bien par rapport & soi-méme et par rapport 2Vune autre et, de fagon médiate, par rapport au tout. Platon se sert de ces choses iment rapportées ['une a autre pour atteindre ce qui est premiérement aimable, c'est-dire le bien premier, t mpdtov d¥Aov, Aristote pour atteindre tb Brov dyaOsy, c'est-a-die le bien général qui, on I'a vu, est produit par toute chose, laquelle, en réalisant immédiatement sa vertu, produit de fagon médiate bien du rest. mesure la plus exacte pour tous les étres, on comprend que son exactitude se ‘éfinit par Fappon toutes Jes autres mesures possibles. L’essentiel, comme on fe ‘Voit, est de définir avec précision la signification da bien. ‘On pourrait obtenir une confirmation de cette exépése & partir dune étude du Tepi xtxyo608, oi [on trouve une affirmation itéressant selon laquelle yoo Yor Ey, c’est-a-dire que l'un est le bien. ‘pvstoxtne, Harm. 2, . 20,1631, Macran = test, | Ross. La compaaison veo EE. st purailvemet nressane, pase selon la plapat des etigue ouvrage est ds pa icensd Ante i remonte en effet a period acalemiiene. CF. Dring 219.62 Linterprétation de I'expression est discutée, mais on peut en saisinun sens accep- table en E.E.18, 1218424 sqq., qui la reprénd et Vexplique. Aprés avoir enti ‘qué la méthode investigation de certains contemporains qui partent de choses 2 propos desquelles on n'est nullement d’accord pour reconnaitre si elles possedent Ba non le bien, pour arriver a démontrer que, par conséquent, possédent le bien Gealement des choses qui de Mavis général sont bonnes, Aristote continue; «Il est aventureux de démontrer que !'Un est le bien luieméme (tb &v.abxd vb devo {6v), parce que les nombres tendent vers Ii, en effet de quelle fagon is tendent = vers lui ils ne le disent pas clairement, mais $e limitent & I'affirmer purement et | Sinplement>. Le passage remonte sans aucun doute &"époque de la legon sur bien et peut par conséquent aider & ‘comprendre affirmation de Piaton qui, dans lademibre phase de son activité, sous Vinflugnce du pythagorisme, avait accordé ‘beaucoup d'importance aux nombres, en paytculier& un, origine des nombres eL A travers les nombres, des choses. On comprend done comment ceux qui F Gtaient allés Ecouter la Legon de Platon sur le bien, eroyant entendre un expose E Gur fa santé ou sur la richesse ou sur un autre des soi-disant biens, soient restés basourdis devant 'exaltation de I'un. Mais'on comprend aussi comment réagit ‘aristote, Iequel poavait accepter I'expressioh du Maitre et en donner une inter préiation adaptze a la conception qu'il avait lentement développée. Aristte ¥ * oyait ou pout y voir la théorie de la form, L"Un est le bien, esti dit dans fe Tlept ré:ya900, puisque I'un est comme la forme opposée Ia dyad =f. Tepl réyeb03, fe 2 Ross, ainsi que Méiapiysigue I 6, 987% 18-22: (rd wépoc xai xG narpl yoptlésev0), C'est dire & Xénophon, un personnage éminent dans I’Athénes du IV* s, av. 1-Cp4 rméme si sa conduite politique n’avait pas été toujours transparente ~ et peut2ie justement cette ambiguité qui accroissit a fascination qu'il exergait. Sure vrbe yopCevta: transis par Diogtoe Laer, f. Bote $3, 8604-16, et Wartlle,Lexigue dela "Phétorigue”dAristte, Pais 1982, p 462. Le teme signifie: «fi Pais Guelqu'un,remercer, eter quelgurun son point de vue, ce quia a tice de fhetorgoe come tester plusieurs fois Piton et ocr. a Disciple de Socrate, fervent partisan de Sparte, il avait suivi Agésils en dé nom: breuses expéditions tout en consignant par écrit le déroulement des opérationst vers 367° il avait été rappelé dans sa patrie par un décret d’Bubule (cf. 92EL! Delebecqve, Essai sur la vie de Xénophon, Paris 1957, p. 334 s9q.), un rappel qui allait hi cooter cher, car, cing ans plus tard en 362°, quand Athénes ot Spar la vérité est juste: mais peut-on toujours la trouver ? Lorsque, non par d'une intention malveillante, mais par la nature intrinséque des faits, par irelacement compliqué des circonstances, la vérité ne peut étre atteinte, n'y i plus de belle shétorique ? Et ‘il n'y en a'phus, on ne pourra plus agi, on Fre-pourra plus parler’? En de pareils cas, le «sembler», le «vraisemblable» equidrent une signification nouvelle par rapport & celle que ces mots détiennent 416 ARISTOTE DE STAGIRE quar on les met en teation avec I'«Btre». C'est sur ce point qu’ ARSIO fera porter sa ertique. ‘Une enuque gu, comme on Ua compres fa abitaon du wasemblele. CF. 96 A ae nfibefia dla rerorica in Parone, Nepol 1962p. 1204 ire ‘Aratote adressit une autre objection 2 Paton, lequel concevt le discours da ‘Niteur comme un dislogue entre deux hommes, ou plutét entre deux ames avewent cela esti possible, quand il ya d’une part un individu qul parle coe tale cui geoute? Comment Ie rhéter pourrait ater concrteiel a multitude, si celui qui parle parle A tous et non 2 chacun et particu THhunigue solution possible du probleme est que le rhéteu, tout en parant iviouses perconnes, a de nombreuses Ames, les rassemble routes oi 8 grande parte dans un ‘ype déterminé aaquel il applique son discours ee 197 ATE. Taylor, Plato, London 1908 = Plone tre, it, Firenze 1968p, 400, BR tuations Plato's Phaedrus, Cambridge 1952, p. 151 sag, et 99 G: Kenney, Persuasion in Grece, London 1963, p. 79 548 11 etait nécessaire de faire ici aussi cuvre de systématisation. Ainsi en re aes Ia tidimensionalité du temps, Aristote divisera fa rhétoriqué en judi Gpidictique, délibérative, chacone exigeant un discours approprié; i! SOME oateur comme instruments de preuve l'enthyméme et l'exemple, et de preuves sl ajoutera en tant gu’instruments de persuasion |’éthos et le! ps (Rhétorique 13, 1358236 594) ‘Vu sous cet angle, le Gryllos reprenait et développat la diseussion plat cienne sur la rhétorique, mais en méme temps il continuait a polémique in ‘ee par les mares avec I'école dIsocrate, polemique casuite transmis Me ‘Siecples: il n'est pas fortuit que chez Diogéne Laérce le titre de Vase Flepl aneopuxag A TpEAANG a, ce qui monte que Te théme disco atl rique. ms Le Grolos vite jour vers les années 362-360 av. 1-C.:un tl Grit aay seng que si éait le 8 '€vénement qui avait provoqué, et la mnort de sens ue a it remonte a année 362%. C’éait donc Yun des premiet 08 254° Aristoe, snon le premier. Dans cet rt, comme c'est souvent le C8 eee cuteur, Ja considération historique du sujet va de pair avec la conidt théorique, C'est ce que confirme Quintilien, Inst orat. 117, 14 (= ft. 2 aaserateles, ut solet, quaerendi gratia, quaedam subiitats suse argamenta fitavit in Crytlo, sed idem et de arte tetorica tres Hibros serps te» AIG Betniles Aristo a congu conte [a chEtarique des arguments carectéisti ae ebulité «par amour de la recherche», tandis qu’ensuite dans les trois Ii ie phetorique il a exposé sa pensée authentigue: «et dans le premicr, Guintien, non seulement il soutient que la hétorique stun art, mais il ub. he patie dela politique et de 1a dialectique...» Dans ee chapite Qi ae ese les philosophes qui, comme Aristote (>A 414), Critolaos (»*6; ‘Athénodore de Rhodes (#*A 495), Epicure (#E 36), et d'autres, avaient fi ta ahétorique fat un at. I n'est pas interdit de penser que certaines de leur tions sont cites et recensées par Quintilien lui-méme dans Ia suite de son piaLocurs ay ct gu’ cet fin i sex seri de ruven plus gyténaique sur I quenton cest-i-dre a Rhétorique d’ Arstote, puisqu'l est trés improbable, sinon impossi- ble, qu'il ait consulté le Grylls. Les objections contre la conception de la rhétorique comme art que l'on peut 5 séiracer dans I'Institution oraroire sont les suivantes Tous les arts ont une matidre (habere materiam); la thétorique n’ ein’est done pas un ar. Doviiecaneenita iui2. Aucun art n’admet «opinions fausses, dans la mesure od il ne peut exister Shas la «vision perceptive» (quia constitu sine perceptione non potest) qui et ‘Or la thétorque admet des opinions fausses, done... Percept est Sqivaee in du mat ges nats un ee scone lege Zénon acc oe oe a eat Wiad Sqr sje eve, ome cnentcenet AAS 33. Tous les arts ont une fin bien précise (finem aliquem propositum): fa théto- as et parfos elle ne remplit pas ses promesses, donc 1: La thEtorique a recours & des moyens ilies (viis), puisqu’ i itis), puisqu’elle dit ce i ere ena aeons aes move o auc A903 briporte de Ia sorte, don. Balsis, Dans la discussion rhétorique on parle pour et contre une these: on peut en ure que Ia chétorigue est en opposition avec elle-méme, se détruit elle or aucun ares contace&u-méme, aucun art nese drt himéme, Bis la Rhdtorigue, surout dans ls preire pages (Gur tute cette question, Mt Laven 12. 407-4), on econat eho de ces objections, mnie ent donne le caractere fondamentalement scientifique de Leuvre, elles ésient sous une forme different lls feviennent 8 des clarifications, des pré- 1s ou des compléments apportés & des positions déterminées. D'un autre ‘A regarder les choses de prés, les objections trahissent toutes une origine ico-péripatéticienne. En effet, la premitre, la seconde (si on I'interpréte fecioment ela troisibme renvoent gs eurespltonicemes, en parler FGorgias, et par conséquent elles ne) pouvaient pas ne pas Ete. connues istote ; Ja quatriéme ct la cinquiéme constituent deux points essenticls de lz ‘académico-pérpatticienne il suffit de rappelercertaines observations de concemant la moti affectuur et cerines défintions dela « vertu» pré- ‘dans les premiers dialogues platoniciens, lesquelles sont contraires l'une & rjc i hr MO, Pr ts ep Se ato pn martin, qu'on wouve dans Gorg. ‘454 ¢! sq. Dans la Rhétorigue | 1, 1355824 sqq. Pec stir Se a earch a ee col er Sa a en ee 418 ARISTOTE DE STAGIRE pete ae est pas de persuader (rb meiout), mais de voir les moyens de persuasion re as poo us sna ence et pasa fo ce serene Tasaneé au malade, mais ptt d'avancer dans cete vote le plus possible...» Pour fatguaritme our Apol. 34 cob Soctate coutient que la mio offectuum ne convient pas & un tome vntabl, ames le fait e presenter son fs au tribunal et de pleure nat pas cons ‘ore comme illegal. Pour la cinguigee, il serait facile de renvoyer a N'un ou Uautre dialogue se porstgue' de Platon pour monic Fextréme reativté do aisonnementphilosophique et a Jortor dit raisonnerent heorigue. 'Si lon accepte ce que nous venons de dir, il faut conclure que dans le Gryllos, Ta position qui niait& la rhétorique Ia nature dun art était présentée quaerendi (gratia et que d'une fagon ou d'une autre devait lui étre opposée 18 position inverse, laquelle Aristote tenat personnellerment et qui s’exprimait dans la Rhé- torique. C’esten effet la position qu’ont soutenue plusieurs savants modernes! Ci, parexemple, 100 M. Lossau, « Der aistotlische Grylls anilogiteh», Pilolagus 118, 1974, p. 12-21 raat Le Gryllos par conséquent était un dialogue qui tendait & démontter ine this, A savoir que la rhétorique est un art et, étant donné I'atmosphére surchaiffée qi ‘existat entre I’ Académie et I'€cole d'Isoctate, on comprend |'importance revetu. par cette publication aux yeux de son auteur, Ce fut en effet le Gryllos qui hi permit d’élaborer le premier cours sur la thétorique. ugh (Ch 101 A.H. Chroust, «Aristotle's atlest “course of lectures” on Rhetoricy, dans. Chroust IL, tI, p. 105 sgq-Ce falc end probiématique l'opinion soutenue par Gigon 9, ele faqueli le Grylioyattaquat le Gorgias de Piston, pour la défense duquel serait interven Spe Bite avec son Tipe TpsmAw (Diogene Laérce IV 4), comme une réplique au Grylls. To sR. on ne vot pas pourqai le mpc ne devrait pas signifier corame souvent «> et pA Scaseaen ge pouvat ve un écrit dedié 4 Grylio. De plus: selon cele bypothise, Arist. 4 art fore ia wertable conception que son avait de I théorique et qui s‘expsane égalemeat Sans le Gorgiag fen 9216, Socrate déclare eee V'un des res Athéniens, sion le seul 8p tiqueriaselence politique et fire des discours «en visat ce qui est le meilleur, et non & gh 4 ‘eh agreable» Vor également 508 . Par conséquert, Plato ne ree pas la torque fo Sire oral mals auc qui recourit 3 des instruments indies de ert et de Phomime quien faitusage. 3 Cela permet de comprendre que, plus ou moins & la méme époque, se situent des. 4 cuvres qui traitaient de sujets semblables, par exemple les Topiques. Les Topi. (ques, gui sont cités plus d'une fois dans la Rhétorique (of. Wartelle 91, p. 421), Gtudient le syllogisme dialectique, lequel syllogisme est un raisonnement déductif ‘qui conclut && &vB4fuy, c'est-B-dire & partir d’idées communément admises. 1 Thétorique a besoin elle aussi d’un procédé démonstratif qui est, on T'a Mi 3 Fenthymeme, lequel se tire du vraisemblable et des signes: wi EvBof, td elie et xd mOav6v ne different pas beaucoup entre eux, et, par conséquent, il y a pew de différence entre les argumentations qu'on en tt. i paysan de Corinthe. Axiothéa (2A S17), en effet, aprés avoir lu un des livres que Platon avait crits sur fs Republique, quia 'Arcadi, se rendit & Athenes et féquenta Mécole de Paton, te- nant longtemps cache sa condition Téminine, comme Achille cher Lycoméde; le paysan de (Corinhe, apres avoir fréquemté le Gorgias. non pas homme Gorgias, mals le dialogue que Platoa avait écrit pour refuer le sophiste.quita immédiatement son champ et ses vignes, remit ‘son Ame a Platon ese mit A semer et planter les doctrines de ce pilosophe. C'est cet homme {qAristotecéltbre dans son dialogue corinthien, Quant 9 Texpérience fate par Zénon, elle et Bien connie et réptée par tout le monde, 3 savoir que I'Apologie de Socrate amena de Phi ie a StoaPoikilé». Sur Axiothéa of 102 M. Ellen Waithe (Git), A History of Women phi losophers, Dordrecht 1987, 1, p. 205.206, 103 R, Goulet, art. « Axithée de Phlionte, A ‘SIT, DPA, p 690-691 Plusieurs spécialistes voient dans ce dialogue le’Nérinthe répertorié dans le catalo- gue de Diogene Laérce (n° 6) et le catalogue anonyme (n° 6), quelle que soit explication que l'on propose pour le changement Corinthe-Nérinthe. Nérinthe ‘st probablement un nom propre, tandis que Cérinthe pourrait indiquer ou bien le F dane un paysanilluminé parla philosophic platonicienne: & la lecture du Gorgias de Plton, i laisse ses champs, la vie des champs et devient disciple de Platon; de Jarméme fagon Axiothéa, ayant lu Ia République, quitteI"Arcadie t fréquente & ‘Athénes I’ Académie, tandis que Zénon, aprés avoir lu I'Apologie de Socrate, fonde la Stoa. 1 °" Le Gorgias avait frappé le paysan par sa récherche méticuleuse sur la justice, ‘notamment sur la justice en rapport avec homme, et ce paysan s'était consacré ‘Lune philosophie fondée sur cette vertu avec le m&me élan qui l’avait pendant un F certain temps fait suivre d'autres doctrines, peut ee celle que soutenat tel mat- we, 6ventuellement socratique, gui, dans le cadre d'une polémique contre Platon, ‘avait mis la justice en relation avec le travail des champs. On ne peut pas ne pas fappeler le passage de Xénophon, Economique V 1 sgq.: «la terre, étant une F divinité, enseigne elle aussi Ia justice A qui est en mesure de apprendre: cle récompense par de nombreux présents ceux qui nourrissent envers elle le plus profond respect» i [Sut pypotnase d'un éventuel rapport entre "Economique et le Nérinthe porrait ader & ta Fdaation ce 'ouvage, puisqe Economigue de Xenophon monte nx années 362361. Cf FDelebecque 92, p. 363 sgq. Le Nérinhe nen Seat lors pas top Solan cpr sul, i semi. oatemporsin ds Grylls ui concemait hi aus a fan de Xenophon. ar conséquent, la justice est en rapport avec la vie des champs et le paysan fait parte des personnages les plus justes de la société. Cette position, qui revient dans, “IaPolitique (par exemple I 8, 1256a38-40; Economique 12, 1343425-26, ec, hs cen passages n’établissent pas de rapport entre la campagne et la justice), F apparaissat peut-ere simplise & ceux qui voyaient la justice dans la réalisation de Tlordre entre les diverses parties de I"ame, abstraction faite du type particulier ffexistence auquel on s'adonnait. L’agriculture, a la limite, aidait & acquisition {8 Ig justice, mais elle ne la réalisit pas. En revanche, on soulignait toujours Goxmarc par laquelle chaque partie de I'ime conservait la place qui lui est due. i ‘on pourrait supposer que Xénophon apparaissait dans le dialogue, E Iui dont les liens avec Aristote sont suffisamment établis: pensons seulement aa i] NERINTHE ‘Thémistins, le commentateur d’Aristote du 1V° s. de notre ere, évoque 295 c-d) un paysan célébré par le Stagirite «dans le dialogue corinthien». ‘cCet homme, apres sere un pe familaisé avec mon travail ou, son vent, mon pass samp pus ov mrs mie expense u’ Anita Ta pilovphe,Zénon de Cum ee 420 ARISTOTE DF STAGIRE DIALOGUES 42h Gays. Mais ily plus. On peut dégager des conclusions intéressantes d'une cnparaison de leurs euvres respectves, notamment en ce qui egncerne ies Sia- carat Socrate chez Aristote ly en & une quarantaine en tout Selon 104 A.B. ‘Taylor, Varia Socratica, Oxford 1911. p.57 aq plus de tence renvois peuvent ‘ue sappontés 3 Platon, mais uit sont indépendants de Platon: il est probable qe ae gine d'entre eux sont lis 2 une azavre de Xénophon. 105 S. Byl, Recherches sur les grands traités biologiques d’Aristore: sources écrites et préjugés, dans “teadénie Rovate de Belgique, Mémoires de la Classe des Leitres, 2 sii EXIV. Braxelles 1980, p. 103-108, a découvert une douzine de rapprochements avait acquis & ses yeux une grandiose dimension: celui qui voulait philosopher ratte les deux auteurs dans le domaine de la zoologie; d'autres rapprochements avait maintenant un autre exemple & imiter. ont €t6 établis. * Cf Laurent 12,1, p 446-448, of on a cherehé A metre en rapport Rhéforigye 1 * 1255 Baga ex Xenophon, Mémarbles U6, 8 démontzer ee premier pasaas eps | Rhétorigue et sophistique rent pari les domaines de recherches que Platon ‘du second. — me &udia le plus et que les académiciens abordérent le plus fréquemment. On a déja Le Gryllos suggere qu’ Aristote non seulement connaissait Xénophon, qu Gat j F parlé du Grylls. C'est & peu pres vers la méme époque que dut voir le jour ke rontre A Athenes avec I'anmnistie signalge plus haut, mais qu'il avait suivi son ac, Sophiste, une autre ceuvre mentionnée dans les catalogues de Diogtne Laérce were inéraire et politique. Ii n'y a par conséquent rien d°étrange a ce: qué (a? 7) et de I’Anonyme (n° 8), et sur laquelle nous ont été transmis quelques Thomme qui Aristote avait adressé un éloge de consolation, at été ensuite renseignements par Diogene Laérce et Sextus Empiricus. 1 n'est que trop facile introduit comme l'un des personnages d°un. dialogue qui abordait des questions Ege le mettre en rapport avec le dialogue platonicien du méme nom, qui a une {Tune certaine importance et correspondait en outre a esprit de la recherche |. grande importance dans la derniére phase de la philosophie de Platon, surtout en G'Anistote, loquel est revenu plusieurs fois sur la question des formes de vie. te gui conceme les genres suprémes de V'eire et la réalité du non-étre. Btant © donné la rareté des fragments qui nous sont parvenus, nous ne savons pas S ‘Aristoto reprenait ces problémes et Iés discutait sous différents angles. Il est ‘certain que dans cet ouvrage étaient définis les inventeurs de Ia rnétorique et de la dialectique, respectivement Empédocle et Zénon, C'est ce qu’atteste Diogéne Laétce VIII 37 (= fr. 1 Ross): « Aristote dans le Sophiste, dit gu’ Empédocle le \ premier découvrit 1a thétorique (@rjtopochy eXpetv), Zénon [d’Elée} ba Aislectique ». Voir aussi IX 25. Sextus Empiticus, Adv. math, VIL 6-7 (= fr. Ross), Je rappelle avec d’importants détails: Empédocle donna le départ 3 Ia thétorique E (pntopuchy xextvnxévat), le second fyt I"initiateur (apynydc) de la dialectique, gatant que disciple de Parménide, qui ne fut pas sans connaitre Ia ialecrique Fs kes deux informations témoignent de l'esprit critique qui animait ' Académie, ont activité scientifique se déployait dans les domaines variés du savoir, entre -datyes la question de 'ebperfc, c'est-a-dire de linventcur des divers arts, des b iiversesfagons de faire et d'agr, theme dont nous avons deja part (f. plus haut, 1400 et p. 409), Aristote dans le Sophiste et de fagon plus explicit dans Ia ‘Phévorique I 1, 1404424 soq., wt comme Quintilen, Inst. ovat. 1, 8, Qui "depend peut-étce d’Aristote, rapporte F"invention” de la rhétorique & Empé- docle, dans la mesure ob seuls les podtes pouvaient percevoir la puissance de ta parole et par conséquent composer ce xdouo¢ éméuv qui, en caressant les Drills, réusissait 8 eaptiver I'attention de V'auditeur. « Décousvr la rhétorique> te signifie pas qu’avant Empédocle il n’y ait eu aucune tentative, fatelle inconsciente, de bien parler - et une étude du pythagorisme démontre le contraire La nature excite les sens, comme la rhétorique telle que la plupart fa congoivent, mais elle ne sert A rien, car elle ne donne pas la vérité. La. vie philosophique, continue Aristote, consiste dans une attitude de I’Ame, une attitude informée par la vertu et Ia vertu ne peut se réaliser sans que I’on se connisse soi-méme. On ne se trompe pas, par conséquent, en considérant le Nérinthe comme assez. proche du Protreptique ;c’était lui aussi un écrit de propagande, composé par un néo- pphyte, lequel fut frappé par un fait apparemment insignifiant, mais qui avait ependant trouvé d°impressionnantes résonances dans I'ime d’Aristote et qui Le sopuisTE: Des paysans comme Nérinthe, il pouvait y en avoir au temps @ Aristo comme ily en eut plus tard &I’époque d’Horace et de Musonius. Ce qu’ Aristo ‘erate a signaler, vee Platon et avec Socrate, c°étt la sagesse de Voracle delphi fue, condensée dans le yw8At gave6y, qui, comme on Te {it dans un PaReBs aeScenvé par Plutarque, Adv. Col 20, 1118 , fourit & Soerte le point. de dépar cose at cn question et de sa recherche. Cela, Aristo Je soutemalt é 29% TThatovncote, dans ses écrits platoniciens. Rose® 2, Walzer, Ross et d'autres om pensé que le passage devaitér rapporté au De philosophia (ft. 1 Ross) &t DOR) Travone nous aussi considéré comme un fragment de cet ouvrage. Je me demands ependant,s'agissant un theme si commun chez Aistoe, s'il me pouvalt serenir dans plus d'un dialogue, comme c'est le cas pour dautres sujets. Il iors possible de supposer que ce passage prensit place dans le Nérinthe, Ce dialogue, par conséquent, tit une uve transparente dans sa struct qui exploitat Paventure d'un paysan afin de reprendte le theme de 1a vie PAE sGphique, Le bios philosophigue ne se réalise pas au contact de la nature; ave jue sot sa beauté en elle-méme etl fascination qu'elle exere, elle et bien PE de chose si on l'examine de pres se appivier le peu de consiration qe Plton de a nature et des bets. dea mai oe arto dans Symp 210 a. Vueks Se me su ben et so a sag or age pase braver cet sored Das, mais considers 1a Deauté es coms 1 sears et des fis, de sciences, jusgo"aa moment o8 on ari 8 te Da Te et ennience et Gremelle, qui ne ait ni ne meu, wi we ero mt ne dE, estes ied beat 42 ARISTOTE DE STAGIRE DIALOGUES os Ce fu le mérite do A. Rostagni d'avoirreconstruit un chepitre intéresant de Ia hétorque 2 passionnée du langage d’Empédocle qui recourt 2 de nombreuses figures de rhé pythagoricienne a partir d'une scholie sur 'Odyssde. CI. 106 A. Rostagei, Seriti minori, torique, en premier lieu a la métaphore, & I"allitération, 8 Paes, Sapa. Fe 1958, UI. [4 sg. Daillears que les Grecs alent cher 8 bien parler, Homdee dé en ar la prove avec'es gute!’ tun des piles de U arte hérvgue. Cf. 177 W. Ieeget Palace Die Formung des griechischen Menschen, Berk 1934 = Paideia, ta ta, Firenze 1946, 1 36 94- «Découvrir la rhétorique» ne signifie pas qu’avec Empédocle la rhétorique ait atteint la perfection, mais qu’elle fit ses premiers pas: par Ia s"expliquent les défi- ciences et les lacunes qui furent per la suite éliminges. Erla formule ne signe pas non plus qu'Empédocle ait systématisé la rhétorique en un corpus de regles, ‘mais seulement qu’il examina avec beaucoup d’attention ce «langage», dont il ressent tait pleinement, comme podte, la fascination. Tl n'y a pas de contradiction nom plus entre Iaffirmation du Sophiste, selon laquelle Empédocle découvit la théto- Fique, et deux autres affirmations tirées de la TexvBv auvayery4, Ia premiére'qui: parle de Tisias comme inventeur de I’art hhétorique (fe. 136 Rose) et la seconde; ; {gui parle de Corax et Tisias comme responsables d'une systématisation des pre ceptes ot des regles thétoriques (ft. 137 Rose’). 2 ‘Sur Corax et Tisis, voir 108 J. Martin, Anike Rhctorit, Minchen 1978, p. 52 sag. chase, a Phoméotéleute, & 'antithese, etc., qui trouveront ensuite en Gorgias un propagateur enthousiaste ~ et Gorgias fut le disciple le plus connu d°Empédocle, ‘comme Isocrate le fut de Gorgias (Quintilien, fnst. ovat. IL 1, 13 = fr, 3 Ross). (On trouvera une étude du style d'Empédcle dans ahs, Stud sulla Linger dh pase ary ile Empédcle cans 112 A. Teagha, tut sulla lingua c Sur ce point lafirmation d’Aristote est donc acceptable, comme J'est aussi ‘autre & propos de Zénon qui aurait donhé I'impulsion a la constitution de la dialectique. Rhétorique et dialectique sont souvent présentées ensemble. La Rhé forique I 1, 1354a1 sag. commence par enseigner que la thétorique est l'ével- ‘etposoc, c’est-A-dire I'analogue, la contrg-partie de la dialectique. Cela signifie ‘u’elles ont entre elles des points de convergence et de divergence. Pour la comparison ene théorique et daissiqu, voir Alexandre Apbrodis, in 5, feta companion ene srg dcie, lrAlenanr Apr, nT Les points de convergence sont les suivants: a) ni une ni ‘autre discipline n'ont , ‘un champ propre d’investigation comme les sciences du type de Ia mathématique 109 Schr Stahl, Gesch. de gr. Literatur, Minchen 1928, .1 1s. 744 i ou de la géométrie, dans Ia mesure od elles peuvent discuter ou plaider sur En réalité, Corax et Tisias, en tant que contemporains d’Empédocle et originaires _ ‘n'importe quelle question: otire yap Ev ti yévoc tb droxelyevov odrév éxa- ‘comme lui de Sicile, ont di affronter des situations plus ou moins similaires, niais ‘répq...:.b) en conséquence, les preuves auixquelles elles font appel ne s'accom- ils se limitérent & des questions privées, c'est-a-dire & cette sphére de Ia rhétorique | plissent pas & travers les principes propres & chaque science particuliére, 5: tv qui sera ensuite appelée judiciaire et, par conséquent, ils n'approfondirent pas ke __ obcelay, mais bien bid xoway wal évb6fwv, c'est-d-dire & travers les opinions, probltme de la langue en tant que tel. En outre, ils n'étaient pas pottes et:pat Jes positions que l'on tient habituellement sur le sujet; "une et autre conciuent ‘conséquent restérent sourds en face des questions que pose Ia parole: ils s’occus l'affirmation et & la négation de la méme position, slg ta dvrexeiueva, démon- pérent de systématiser le discours dans le cadre d'un schéma susceptible de plait. > trant que la méme chose est tantdt belle, tant6t non belle, tant6t utile, tantét non a 'auditeur. a itl, tantdt juste, tantOt non juste. La plus grande différence réside dans la fagon Cette observation soustrait Aristote 2 la contradiction. Du reste, la citatioi’ de procéder: tandis que la dialectique procéde par demandes et réponses, la Diogene Laérce indique qu'Aristote voulait opposer Empédocle et Zénon, pout ‘hforioue arid un exposé continu. Ainsi peut-on comprendre la définition ‘montrer que face & la méme réalité, a parole, I’un en avait compris la puissan eae erene | TApneLe Tota Ue TY eae eT persuasive, l'autre la puissance destructrice. Et Empédocle ressentit réellemeait 4 bh weg fe it}, Aristore, Topiques Uvres 1-1V, Paris 1967, p. 113-114): Cette puissance et il le montre dans ses cuvres de poésie et de prose. C’est pout «Une méthode par laguelle nous pouvons sete sur nimporte quel probleme, {quoi lorsqu’Aristote le définit comme inventeur de la rhétorique, il devait ava; geen recede ee teres eee eee présentes A esprit toutes ces ceuvres, celles écrites en poésie que nous connais satires ene elles quand personnellemeht nous soutenons un argument. La sons nous aussi encore partiellement (cf. plus haut, p. 389 et 110 M.R. Wright {p60 inition se dégage de la fin des| Réfutations sophistiques (183a37— Empedocles, the extant fragments, Yale Univ. Press 1981, p. 17-21) et surtoit Lpeo. : ' celles éertes en prose qu’Empédocle composa en raison de son activité poitiqy 4 Dialectique dérive de 8.aAéyeo@on (cf; 114 H. Schmidt, Synonymik der gr. fet médicale, largementattestée, qui amentrent plusieurs sideles plus tard Satyros') | Sprache, Leipzig 1879, 157, p. 102 sgq., et 115 L. Sichrollo, Dialettica, Milano Ie mentionner encore comme un médecin et un orateur illustre. Ce n'est pas'sang ; 1973, p. 13 sqq.), un verbe qui se trouve déja chez Homére et revient chez raison que I"Agrigentin est parmi Ies auteurs présocratiques les plus souvent ci _ Sappho et Archiloque. Le préfixe 61x met en évidence le fait que le discours est par Aristote (cf. Bonitz 53, 241a51-242a58, et 111 J. Bollack, Empédocle F réparti entre plusieurs personnes, qui toutes ont droit de parler et, en méme Paris 1965, t. 1, p. 43 sqq.): cela montre l"importance dont il jouissait aux yen Femps, l'engagement, effort, la compétition qui sont attendus de tous; en réalité, Aviston seulement dans le domaine de la pensée, mais musi dans celui dt IFane des causes de l'appacition de la dialectique, comme de ia rhétorique, est la parole. L’ensoleillement de la terre sicilienne ot il était né, 1a puissance de. , Vesprit de compétition, un phénoméne trés complexe du monde humain en géné- fantaisie, capable d'animer les choses du méme souffle de vie, explique la richess® ? F ral et du monde grec en particulier, alimenté par des exigences multiples, dont L 424 ARISTOTE DE STAGIRE DIALOG 425 celles de caractre religieux ae sont pas les moins importantes. tla dialects erorique sens oublig es origines. Leterme Ouakexroeh apparat pou la premibre fs nie Petaton et on sait comment, chez lui puis chez Aristore, il a acquis une ets riche signification ma “Ch 116 W. Miri, «Das Wort Dialetik bei Platon>, MET 1, 194, p. 182-168 " Mais en quel sens peut-on dire que Zénon fut inventeur de 1a dialectiqueT Pour comprendre la signification de expression, il faut partir de la position ae Parmmenide, qui avait parlé d'un monde de la vérité et d’un monde de Vopinion aerrrte domaine de Tete, Pauire celui de I'apparence. 1 est possible gue, “Epwroede, du verbe épdes, «aime, je suis amoureux. Le suffixe “x06, ‘comme on I'a vu (ef plus haut, p. 33), indique la propension, Vinclination vers Guelqu’un ou quelque chose, dans le cas présent l'amour, l'eras, cet eras paidi- 4 Eos, sentiment souverain dans le monde gree défi chez, Homere, lequel exaltc dans 'itiade le couple Achille Patrocle; et s'il met en Evidence la force 4’ Achille, th violence, indissociable d’élans dhumanité propres au primitif, d'un autre cOté i ] fat en Iumibre la bonté et la douceur dame qui fe rendent cher aux hommes et ‘ux dieux. comme le prétend Sextus Empiricus dans le fragment cité ft. 1 Ross), Parinénide ie : 1 a ete tit donné [a preuve de son habileté dialectique: sa fagon de penser, fondée sur‘ ecm ae dS 7 an iSath a seed Stee mon © ontrariété, pouvait amener & ébaucher de fois en fois, en référence a chacun 6&3 ‘Exes eb, presenésetannoés par Simone Fralss, Pris 1989, p. 227-259, ‘nolanment 244. seombres ‘de Wraltemative elle-méme, des raisonnements dialectiques a) Sar eros pekes cf, 120.C, Dian, «L'eros greco>, dans Saggessa e poeichedeglé antici 117 Zeller-Mondolfo, La filosofia dei Greci, @ cura di G. Reale, Il, p. 244 599): ‘Vicenza 1968, p. 167-184, et 121 C. Calame (édit)), L'Amore in Grecia, Bari 1983, p.IX- Trace catain en tout eas que Zénon a donné & ccs raisonnements une plus grandé consistance, Le Parménide de Platon (128 ¢) définit clairement son attitude it paw ‘au Maitre (ort 88 v6 ye dAnObe Poserd ie rade: [scl * Généralement Eowrwxsc qualifie Abyo¢:|i s'agit alors du discours d'amour “que lamant adresse &I'aimé. En tant que te, il comprenait une parti Iaudative, sevnont), il avait accepté la position de Fopinion et en avait démontré let we araifoticns, Le Maite avait affirmé le est et était arrivé & nier 1a mul dans laquelle étaient céKérées les qualités de I'aimé,suivie par une seconde parte, sates: Zénon démontrera comment, en admettant l'opinion commune: d¢ F procreptique dans laquelle était exposé ce que I'amant entendait fire de Fsimé, fnelsbienfats il entendait lui offric. Les deux partes n’étaient pas toujours nette- cratic des ves, on parvenaita des conclusions contracictires. implicit | Piya p 139, 5 (@ DK 29 B 2), inrodui es arguments de Zénon par ces mow | tent distincies ct cependant elles ne sont absentes ni des discours érotiques into- te dane le Phedre de Paton, ni dans I'Erosique de Démosthéne; probablement Piet se euvtage qui aborde de nombreux arguments Zénon démontre, ea areas, que eelu qi affirme existence de la phralté est amené 2 ten des Pe Gaiemrelles présentes dans 'éerit du méme,nom d' Aristote. En effet, Aristote 8 _ Get plusieurs ouvrages sur I'eras, puisque les catalogues signalent un “Eowroxie sitions contradictoires». C'est la forme de raisonnement connus come ae ad absurdum: si A es, il sensuit B et non-B; ot cela est impossible | (.Ln* 9; Anon, n® 12), dont il faut distinguer des @€ceic Epwruxal en quatre livies (D.L. n° 71), questions relatives & amour, auxquelles fat peut-tre re donc A Vest également. 2 ‘Les res fragments qui nous sont parvenus de ce philosophe suivent ce rae fence Athenée XV, 674 b (dv Bevtépy| EpwtoDy), et d'autres ouvrages. Confondre "Epurixdc et Epwroed serait une grave erreur: le contenu du second 5 eel a ‘pavrage n'était pas différem des problémes relatifs & "amour dont on posséde eéae JTargumentation. Ainsi, si les étres sont multiples, ils seraient petits if gs grands, petits jusqu’a ne pas avoir de grandeur, ‘grands jusqu’a étre infinis Ba} plusieurs exemples dans les Problémes; of ‘autre ouvrage, nous ne possédons eres tes sont multiples, is sont fini et infinis (B 3). Ainsi de suite. a fiicun fragment sir, méme si Athénée et Plutargue font référence 8 cet ouvrage, ‘Zénon par conséquent acceptait la position de son interlocuteur ef ef tirait 8, Fn eraditoies, démontrant par 12 méme T'iratonalité de ts post PeMursemble et est bon droit que Jes res passages transmis par ces "neu sont rapportés par Rose? et Ross l/Erotique. En tout cas, i est imposs- ‘admise au point de départ. Sa dialectique ccorrespondait plus exactemeft Tantilogique (cL Miri 116, p. 165-168) plurot qu’a la dialectque plato a le d’en reconstruite la structure, tandis qu'il n’est pas impossible de reconstruire lnpensée d’Aristote qui le sous-tend. | ee at gue procédé formel vsant&sssi le caractere contradictoiré d'une 5s erospaidios, comme tout ate eros a son oigne dans le besoin, & a a rhe se retrouve dans ha daectiqu arittéicienne» (ct 118 AU gaeohone o de qelg'um absent et pout cee ston rodult putin Untersiciner [édit.J, Zenone, Testimonianze e frammenti, Firenze 1963. 0. i s‘abaisse ou s'eleve selon qu'il Ecoute les sens ou la raison. Décisive est la Pour eette raison, Zénon pouvait étre défini comme te pére de 1a dialectiqu {Femarque d°B-E. VIT 12, 1245224 sqq. ob eros est rapport & ile. «Pore ‘tre rapproché d'Empédocle, le pere de ta rhétorique. tte raison encore "amour semble quelque chose de comparable 2 amit: cou Sao yin, vires aces da Cotogy neaionl ens 2 Navin Ab {faim en fe, besoin do reste ave ave non cependant come le 1180, La Sousa Bleatica col. «La Parola del Passio» 43, Napoli 1988. pee ent e Tau, mais selon la sensation» (BAX ody. wdavova bel, GAN xan" F Woonow). Rester ensemble, xb ovtfiv, représente la fin ultime de M'eros et le ‘Gouronnement de “existence érotique”, quand elle se passe comme il faut. pIALOGUES 7 426 ARISTOTE DE STAGIRE L’allusion a Platon est claire: Platon aussi ‘s*était fondé sur td cuGiy des amants pour donner I’élan & initiation amoureuse (cf. Symp. 210 a saq.). Une telle initia. Pon dt etre accomplie comme il faut: cect implique que celui qui conduit vers bien, c’est--dire l'amant, et cclui qui est ‘conduit vers le bien, c*est-t-dire l'aimé, een correctement (Sp@G) ~ et adverb ext répété plus d'une fos dans I passage cité. Par conséquent, la montée vers je beau doit obéir des conditions déterminées, de méme vb ovu¢yiv des amants. “ bpOd¢ platonicien transparatt ses ta formule poatora Get d'Aristote. La précision est justifiée par Te fait {qu'en général un tel ovtiy était congu et survenait de fagon toute autre Nes samme i devait advenir pour étre correct ~ et en effet il survenalt xc" ‘lotr sees vest que dans la forme proposée par Aristote qu'il pouait avoir comme oe ee mea eemmpagnie vrai qu, en tant que fondée sur Uonitormité dh eoultgre etait parfate, Pour cette raison, I'eros dans sa valeur ta plus haul boutissait A 'amitié parfaite et correspondait non pas & I'amitié fondée sur Tri, tou sur le plaisir, mais sur celle qui se réalise en vue du bien: «Geux ui ‘aiment & aa fe utile wessentent ce Iaffection 2 cause du bien qu'il en trent et ceux {qui aiment a cause du plaisir, ressentent de affection & cause du plaisir qu'ls ea} tirent et non pas en tant que la personne ‘aimée est ce qu'elle est, mais en tant: eli eat ube et souroe de plaisir. De tees amis sont acedemeles Cards | coupbebrede)» (E.N. VIII 3, 4156a 14-17; cf. 122 F. Dirlmeier [édit.}, Aristo teles, Nikomachische Ethik, fibers. und Komment. von F.D., Darmstadt, 8° éd.: 1968, p. 173). «Parfait est amité des hommes de bien et de ceux qui Sot semblables dans la vertu» (E.N. VIIL4, 1156b7-8). E Cet eros reprenait les différentes formes d'amour qui se retrouvaient dans Je monde gt, Ce eee perinca grec, td. Hal, Milano 1973, 227 sag. La formule de Cee eoimcprétnon de or afodnst, comme sigsfant au vend sense cf. 124 V. Décarie (édit), Aristore, Ethique & Eudéme, Paris 1984, p. 198, contre l'avis, Gaur toi ‘On ne peut pas ne pas reconatire le disciple de Platon dans cette testa pout libérer eros de wile et du plaisir afin de Je situer sur Te plan plus élevé, du Pin en en faisant un amour du bien ; on ne peut pas nier non plus que le sir. de ‘i Ha porestion qu envanit le premier mobile et tout ce qu'il embrase, eprend bien que sous un angle différent, Je désir de éternel que Platon avait découvert Gans Pame humaine et qui se réalise & des niveaux différents avec et dang amour. ‘on woubliera pas Platon, Lois Vill, 837 ae cette page met en évidence Te carsetére inagpensnle dun amour case les aman, en aga amour de "meet de wet ga Tere iejeune aime devieme aant que posible meilleur». De I vila foretion Eros See GPRS 1 Stenel Plane doco, tra. Kal, Bart 197, p. 193-245. ‘On ne doit cependant pas oublier Ia revalorisation de fa famille qu’Aristote avait tentée d'opérer, c’est-2-dire de l'union entre homme et Ia femme, cette xorver ‘iar premire sur lagucle se fonde la société et qui, par rebondissement, avait mis ‘en situation de erie les autzes rapport ‘prstote avait de fagon intéessante mis en Gvidenge le caraetére naturel du rapport ete 5 nae femme ct Pol 1 1. 1252426 sgq., Econ 3, 134357 sga. Veit alent Teen steers amour en Grece, aris 1960, p. 174-178, et pour importance du mariage Teen apote de Praton et de Socrate: 127 K} Dover, «1! comportamentosessuale det Geet inch classica, dane Calame 121, surtout p. 18220. | La breve allusion que le fi. 1 consacre a I'aidd¢ indique clairement le caractére dh pett ouvrage, out fait conforme 2 'llre générale du Corpus Le fr. 2 mentionne un des couples d’amants les plus célebres du monde grec, celui d'Héraclés et de Tolaos, sur la tombe duquel, d°aprés Plutarque, encore au temps d’ Aristote, Jes amoureux venaient se jurerfidélité Le fragment est apport en termes plus ou moins idensiyues dans la Vie de Péepidas 18,4 idan ten T61 de Vola version de la Vie de Pelopidas: «On dit aussi qos, aime Se et ragenit ses travaux ex combatat A ss cOSs, Ex Aristo rapporte que, de son aaeracore Ice mts tls amants Se paint Sems de KE sur We tombea dTolnos> F(a, Paces et Chambry). Le fe. 3 enfin (Plutarque, Amar. 760 e761 ) met en relief la force qu’ Bros ingpite chez Iamoureus, au point qu'il n'a pas besoin d’Arés pour combate: la preuve en est I'anecdote de Cléomaque et de'son bien-timé, anecdote qu’ Arstote ccepte, méme si comme d'habitude,iltente d'établir la vérité historique, du fait aque 'idemtté des personnages eat fausse ‘Ces fragments sont trop peu nombreux pour permettre la reconstruction d'un dialogue qu auraitjté beaucoup de lumitre sur oe chapitre encore ts discuté de "dros paidikos, mais ils suffisent, du moins le premier, & préciser le nouvel hori- Sih sur leque! V'eros allat se situer, puisqu'il était en vérité une force dynamique ae la sovieté grecque. i SYMPOSIUM {Dans le monde grec le symposium représente l'une des formes tes plus signifi ives deve communautaire «est ce oi explige es nombreux éeis gu => far accompagne le développement, en ont use les divers moments, en ont ;jestifié les parties. sete symposium drs le mone grec 128 M, Veta Presi simon nella Greta bce, Guia toric e cic, Bas (983 Gomme te Maitre, Aristote a écrit lui aussi un Symposium (Diogbne Laéres, 10s catalogue anonyme, 1° 19, per suite d'une correction proposse par Rose 1 un oUAAOyIGGY difficilement compréhensible), dont nous possédons un Penbre sutfsant de fragments, distibués en deux grands groupes: scientifiques et En somme, Aristote a ressemti "importance de I'eros dans une soci la soviet precque, mais il a pergu éyalement la nécessité que les rapports aman see fussent sous le signe de T'aiBac ~ c'est ce que souligne Athénée S64 b (=f 1 Ross): «Bt Aristote disait que les amants ne doivent regarder aucune autre Pat fieahe corps del'aime que les yeux, car c'est a que éside a pudeur» (bv ofe chy ae ear ety). Le rachat que powalt opérer I'ai8Gc. en tant que principe] epulateur de Meros, ait da plusieurs motifs, pam lesquelsfiguraient les WC Tentes attaques soulevées contre Iui dans le milieu scolastique ~ attagues,_ qu’Aristole devait fare siennes. a 428 ARISTOTE DE STAGIRE Plusieurs de ces fagments tent de sujts scientifiques, car pasieurs dain: nes sintéressaien av symposium et, en particulier, ce qu’on y consommat, STiments et boissons, leurs propricés bones et mauvaises la fagon de les wi Ser, etc. Dod les thdmes les plus varés: via saveur de fa figne et son pouvoir digestif, aw point qu'on Yappelait antidote de tous les poisons (PsJulen, Epis. 391 b-c = ft 6 Ross): ia dtférence entre 'ivresse produite pat le vin et livrsse produite parla bidre (Athénée 447 a-b et 34 b = fr. 7 Ross); 1 Lesecond passage d’Abne elit come suk: «Arte et que cli qu senor de it tombe i face Yerevan, celui qu «bu dela bbre tombe sur le dos: cela vient de ce que le vn slurs att, la Bitte ctounlit>. Le tire de I'ouvrage ol le passage est ti n'est pas indigué, sais la resserblance avee le passage précédent qui four ite ne laisse pus de doute sur cee seibuti jes réactions diverses des hommes et des animaux au vin (Athénée 439 6-4 et Phutargue, Quaest. conv, 650 a= fr. 8-9 Ross); “ 1a force du vin “samagorien”, dont trois cotyles mélangés & de Venu russ; sent d enivter plus de quarante personnes (Athénée 429 f= fr. 10 Ross). En ce qui concerne Ie vin “semagorien”, certains, en isnt eacryopaiow plutt que ccouyépetow, voulent le faite provenir des marchés de Samos, D'ebizespensont au vid Sterne. Homero (ef, Od. TX 209] celeratum, cuius una pars cum vigint aque paribat Iricebotar» (Sehwelghauser,Animadverione in Athen, Deipnor., Argeatorat 1804, t Ys 401-402). i les gobelets de Rhodes qui contenaient le vin infusé dans de la myrrh, dans du jone parfumé, avec d’autres herbes, de fagon a limiter ses vertus enivrantes (athénge 464 od = fr. 11 Ross) ck — tes earaetéristiques du vin§ le vin froid (Plutarque, Quaest. conv.'6518 = 652.a= fr. 12 Ross. Va étaient des questions que [Yon ne désignait pas d'aborder & un symposii tel que pouvait Mimaginer Arstote et tel que le reprendra Fpicure, un symposium fort diferent du symposium plaonicien,concenteé sur une seule question mt physique comme celle de eros, Sil'on comprend comment dans Ia démocratie athénienne du ves av. J-C-une tele question pouvait re abordée dans le cadre d'un symposium, fil és particulier, on comprend comment quelques décen- ‘autres lieux et com- nics plus tard des questions de ce genre furentréservées & ment le symposium s'est adapté pour accuellir des discussions plus scientifiques; plus ules peut-ire en apparence, mais beaucoup plus limitées sur le plan phe? Sophique ‘Sur le symposium épicuien, cf 129.6, Arigheti (it), Epicuro, Oper, Torino 196, p- 181183 Dass Fune'ds pris du galopue figura ane dacusion ene Epicure e oy $Gacpe Polyen sure powniealoniigue dvi. ; ‘ans Je symporium plaonicin, on ne chert ni esse i fe on i ls chants des a ices Gong, 1960) Hen va ce meme du symposium de Xénophon Ul 2 9g. Eb oe gu cero etttion des tanquess ef 190G. Caogsro (Ei. I Simposio di Paton, Bin 1928, notion po 04 DIALOGUES: 429 ar conséquent, & ce propos encore il faut rappeler ce que nous avons dit de ‘Pévolution du dialogue: une évolution semblable s'est produite dans te cas du symposium, dans lequel la dis s'est adaptée 2 la nouvelle conception qui test imposée, ce qui fait que de nombreuses questions qui étaient abordées & cet cendroit rappelient celles que l'on rencontre dans les Problémes. A ve sujet, & pense qu'on peut rattacher au dialogue aristotéicien le passage de Plutarque, Non posse suaviter vivi sec. Epicurum 13, 1095 e, que n'ont pas pris en considération Heitz 15, p. 44 (qui y voyait un fragment des Questions homériques) et Ross, ‘mais qui est retenu par Rose? et par Gigon, Voici le texte: « Que dis-t, Epicure? ‘Tute rends de bonne heure au théAtre pour écouter des ctharédes et des aulétes, tandis que si Théophraste dans le Symposium diseute de harmonie des sons, ‘Aristoxéne de leur changements, Aristote d’Homére, tu te boucherais les orilles avec les mains, en un geste d'indignation et de dégoat ?» On a beaucoup discuté sur ce fragment. Je pense avoir montré (Laurenti 12, IL, p- 599-604) que expression év 88 ouzmosty) fait référence & une ceuvre, non pas ala réunion d'amis occupés & boire et par conséquent expression signi- fie «dans un écrit inttulé Symposium» et non «dans le cours d'un symposium. Test rds probable qu'il sagissait du Symposium d' Aristote, auquel participaient, utre Iauteur, Aristoxtne et Théophraste, deux de ses amis et condisciples, les- ‘quels discutaient de sujets qui leur étaient particuligrement agréables. C’est la méme atmosphere qui domine dans l'autre série de fragments, les fragments historiques. On y étudie les régles du symposium, comment il devait se tenir, comment il fllat boire: on y évogue ensuite des personages exception nellement dougs pour supporter la faim et la soif) CF lef. 1-5 ts, en grande partic, Ange et de Puta. Pani les personnages 60 ‘gus figuai: Mopon de Carthage, lequcl avait raversé wis fis fe désert en mangeant du pin ecet ans boire (Athénée, epi. 44d=ft.4Ross). | Inéressant entre tous est le fr. 3 qui explique dans un excursus historique, le ‘earacttre sacré de l’acte de boire (Philon, De plantatione 141 sqq., ef. 131 1 | Pouilloux [édit.], Philon, Sur la plantation, 'Paris 1963, p. 98 sqg.): «(Les | -Anciens) commengaient avant toute chose par’ faire des prigres, par offrir des sacrifices et implorer la divinité, aprés avoir purifié le corps et "Ame, le corps par |) des ablutions,I'ame par les ondes des lois et de la droite éducation, puis, sereins et joyeus, ils s'adonnaient &.un certain délassement et souvent ne retournaient pas & | [emaison mais restaient dans les sanctuaires o} ils avaientsacrfig, afin que dans le ‘souvenir des sacrifices et le respect pour Ie lieu, ils oélébrassent une féte vraiment sacrée, sans commetire aucune faute en parole ou en acte, Et c'est & cause de cela, dit-on, que fut inventé Le verbe pedverv, s’enivrer, parce que ¢’était le ‘coutume chez les Anciens de boire aprés le sacrifice: wert vd @berv.» L'étymo- Togie qui évidemment n'est pas scientifique, mais appuic la position théorique a Aristote, explique comment le fait de s’enivrer suppose le sacrifice: pour cette raison, bien loin d’étre une action répréhensibl, c’était pour les Anciens quelque chose de beau et de saint. Ex puisque le peer» tenait une postion centrale dans 430 ARISTOTE DE SHAGIRE la recherche, il n'est pas illogique de penser que lettre veritable de Vouvrage Gait Symposium ou Sur Vivresse: Eyanéorov rept wéene ‘Celui guilt le Banquet de Platon apres avoir lu celui de Xénophon ne peut pas ne ps remarquer la difference qu es oppose. On pourrait die quelque chose TTanalogue & propos des deux certs d*Arstote et de Platon. On respire dans Pun tdans Fautre, une atmosphiére différente qui les justifie et les rend interessant. ‘a note principalement dans ouvrage d'Aristote le lien avec I'école, C'état en effet un symposium silencieux, affect, austere, privé de la joie du vin, du rire, des plaisamertes, le prolongement ds discussions dj commencées entre les murs de Précole, avee le méme sérieux, la meme réserve. Ce symposium était en outre ddoming par une profonde religiosit6: les actes les plus communs de 1a vie humaine. Te boire, le manger, la distraction, Eaient rapport & des rites sacrés ‘Dela sent carcter indispensable recone 3 a recherche historique charge 'eegisrt apes Cases surtout dan es premiers ps de a cvlston. CL Méphysigue Th See boat pour a dainction ene cosmologe teologigue ct eatin, Mapkysigue I (8) i 4, 10009 sa. : Gatte observation est importante, puisqu’elle permet de rapprocher notre é&tf autres ouvrages od l'on constate de méme la présence de la recherche eh tieuse, par exemple le De oratione et le De philasophia. ‘Avec son allure earactrstique euvre d'Aistote pouvat garder une pla originale dans Vabondantefitératare des banquets et constituer un point de ret: rence pour tous ceux qui allaientreprendre le théme. a a 1 stad Cher Homére dgja (cf. 132 G. Barbieri, « Le dottrine economiche nel nt , dans U. A, Padovani [6it}, Grande Antologia Filosofica, Milena 1954. t Il.p. £15 qq) la richesse avait constiué le theme de réflexions passion nes, dans la mesure ol elle servait & distinguer les conditions sociale. G téflexions devinrent toujours plus fréquentes et compl 3 “Tiscussions au fur et A mesure que économie, en devenant la compétence, taines familles,s‘ariculat plus fermement et qu'on en approfoncissait lt dans le domaine religieux et éthique. Tous ces problémes qui relevaient de rents niveaux confluerent dans la paideia des sophistes qui, en exploitan tout Gui avaitéxé dit important et de valable préeédemment, en partculics certs intuitions de podtes aristocratiques comme Théognis de Mégare et de démocrates comme Solon et d'autres, refondirent le tout dans leurs écris, Guels fart repris par Soerate et ses disciples Antsthane (**A 211), ANDO (2A 356) et Eschine (2A 7D). ‘On se souviendra des paroles de Protagoras 3 Socrate et &Hippocrat dans le Protaras 31a Sa revmche. Sil vent apres de moi il n'apprendra len autre que ce ail Ar Sippreadre Or objet de mon enecignement. cst le bon consi ouch es afi ro at propre (ela nel Tov obzian): svoi coments RE ere Caminon 8 iy pur ce cul est es affaires de tat savoir comment y ava ve eiafoance’ et pr action, ct ora paroie (rad, L- Robin). Sar epi des soph Tn gsner soir Bowen 95, 1,p-87°110. SUR LA RICHESSE DIALOGUES a Ces disciples de Socrate élaboreront sur ce sujet des vues qui connaftront un ample développement dans I'Académie et dans le Péripatos, puis seront systéma- tisées dans le stoicisme, l"épicurisme et la diatribe populaie. if CF. Méude toujours valable de 133 A, Rausch, « Uber de ehsche Wenschitzne der ‘bya und des aod roc bei den Sokratker und Priptetikem, PM 20, 1884, p, 449 sa Dans ces écrits on rencontre des problémes d'une certaine importance: la fonction de lu richesse dans l'économie domestique, c'est-A-dire duns organi sation correcte d'une maison, soit en ce qui concerne importance de la richesse possédée, soit en ce qui conceme son usage; la distinction entre richesse naturelle et non naturelle; le rapport homme-richesse et en particulier, homme de bien ~ ‘bon “chrématiste” ; enfin la tentative pour définir les vices et les vertus qui se rpportent a la richesse, avarice, prodigalité, magnificence, etc. On y rencontre également un nouvel art, Ia chrématistique, la fechne pour se procurer des objets, __ de l'argent, des richesses nécessaires la vie domestique. Pour se faite une idée {de ces écrits il faut lire "Economique de XEnophn, certains chapitres du Corpus “Platonicum, le premier livre de la Politique &° Arstote,l' Economique atribuée & 4 Stir sila cichesse est un bien est une question qui revint dans plus d'un i ere pe eg led {en Bra, cos entone pari, a me Su Hrant donné importance éthique du problémé, Aristote, pour le résoudre, ne {Gouvait pas ne pas e rapporter au principe général du wéoow, leque, défini par on, dominait sa conception morale. A la lumiére de ce principe il examina ititude de I"homme vis-a-vis de la richesse, comme on le constate dans dif [iets chapitres du Corpus et comme il l'avait déjalfait dans le Tlept mAotrou, une iquvre citée dans les catalogues (Diogene Laérce n° 11; Anonyme n® 7) dont ne possédons que trois Fragments. \ | Dans le premier, emprunté & Plutarque, Vie de Pélopidas 3,1, on critique la (ol nodAol) qui est incapable de se servir della richesse, puisque. les uns par rie ne |'utilisent pas (dk uspoAoyiav), ley autres en abusent par prodiga- Fé (61' dsutiay), si bien que ces demiers passent leur vie en étant esclaves des. sirs (ABovad), et la vie hédonistique, aut sens péjoratif, est digne de T'animal, ‘de I"homme ~ les autres des affaires, de Iactivité convulsive, frénétique, de sYoNa, qui est absence de ayo, de paix, de tranguilité otim, Par consé- at pingrerie, ladrerie, avarice, avidité d'un c6té, prodigalité, profusion, easpl- -dilapidation de l'autre sont les deux vices qui par excts ou par défaut boule- nt la vie des hommes, en ce qui conceme li richesse, de tous les hommes, aque, est un fat, les exceptions sont des plus rares. Ge est pas parhasard que les mes «types le pingre, svar, le vera, et, appars- F Pani les diverses formes de prodigalité, il y en a une, Febiains, qui était éyalement connue des Grecs: c'est la prodigalité, mise en connue des fidence par Cicéron (De off. II 16, 56-57 = fr. 2 Ross) chez ceux qui, comme les E démagogues, visent les carriéres et qui pour les obtenir, en mettant de cBté tout 432 ARISTOTE DE STAGIRE DIALOGUES ax serupale, latent de toutes les Fagons fe peuple, y compas en leu dstribuant de arent 85, 95.96. Sion pense taste de eure on compen coelsion Trargent. des aliments et autres choses du méme genre. Voici ce au ‘écrit Cicéron: gop Thier dans 138 P.M, Schuhl (6a), Aristote, Dela richesse, de taprire, de la woblesse, a eeu de aeied et de veri nus Ble Aristote nous gl PO See ee ucaton ats 1968p. «Sage Aritte 9 tun ep hobo, di : ; a Se ge eae at ps spleen en file Tle, cme n eerce ease cesans élonnement ces profusions d'argent que ['on fait pour secu se ac tne eon apes pol aia foule... Il conclut bien encore que “ce sont ‘choses plaisantes pour les enfants, des fermelettes, les esclaves et des hommes libres qui ressemblent tout A fait @ des aac ntis qu'un homme séricux et qui apprésie ce qui se fait avec un ge | aS rs snsncune mmanire les approuver"» trad, M. Testard) On _Le Promepige. prong dans es aatoges des eves Arse, eo soe sus a rade enfat-ferme-esclave et distinction able entre ceunel et | discours d'exhortation, nporperrroxdc AG, & la vie heureuse, elle que Poms remains a iad eft ee gu ce fates tn jogenent >, desk MT membre de T’Acadéiie platonicienne, une vie fondée sur la plats sor Tesquels AristoteTevent plus dune fos: ef powr Je premier POM science laps haut, a philosophie, une exhortation par consequent ios. Potigue T2, 1252021 sa¢.+ pour le second Proveptiqu, fe 4 Ross, ob la for: phie, la vie philosophique ou & la vie consacrée la spéculation, distinete des ule &p08 xploug explique le iudicium certum de Cieéron. 4 = deux autres Blow la vie hédoiniaue Broore la masse inculte, et la vie politique sete deve de Ros 4 mais inca das 133aD. Rows it), The Work pope ak ms, ane Ta EN a of hrs, ranlated into English ander the editorip of Sir David Ross. Wh |g. Foure motores np, Vi 98, el. 10-154, Por Sa Select fragments, Oxford 1952, p. 57) qui vient de Philodéme de Cadere | evonsieuction du Provreprgue & Aristo, cf Dring 88, p 9-39. Zvoaue le rapport entre Phomme et Te “chrématist”, heme qui, surtout Og Trouvrageente dans un type de composition ascz randy ise par Piston ‘aristote, puis chez les stoiciens et les épicuriens, était devenu un passage obligé p | Euthyd. 282 a s9q. et Clitoph. 407 1) sqq., 08 T'on tente de montrer, au moyen des doctrines économiques. " + gun raisonnement issé de demandes et de réponses out rice & une parénése, ‘Le fragment est tiré de Philodéme, Hep olxovopiag, col. XXI, 28 sag. (ed. C. Jensen, | que 1a quasi-totalité des hommes suit des modes de vie erronés: d’ou la nécessité ae agen ee “esto ura compris Arse dane son Ue Su a richese 2 un changement radical Lalo Somme de ten ex cgalemet un bon cea at ae le Taal © ¢ Mes centie pers da Gorgias ot égaefent un se, Cf, Dodds 31, pea. Sue les os at ye om i eer Mode» Le ive de Peri 4 OE 1 ani prs Gorgias m oni Cols 1 8S Genter rom tac ath im, ner, eens ea a wo Ba org erin, ee vas pons Pn 0s tans Frécole épicurienne de Naples. 7 : 0 ‘tgs de homme de bien et du bon chr janrages de ce genre écrts par Antisthéne (27 211), Théophraste, Démérios La mige en apport des quits de Vhomme de bien oo bon SS ‘Phalere (#*D 54), Chameléon (®*C 211), Epicure (>E 36), Ciéanthe (*+C 138), sable par Arto souligne la présence indispensable de ['thique dans tus 8 V Sa ra ge rativité humaine, comme cela est rappelé 2’ propos de, Pau ‘Ariston de Chios (+A 397), ete. Celfait pourrait expliquer et parillenens HSE. question qui conceme l'homme de bien et le bon citoyen, (Polit. 14, 1276616: Beta dco a i pe pas comple de In reponsrcton de Me ‘cue sqq. et, &.ce sujet “ubonnet (édit], Aristote, Politique, t. 11 1, Paris 1 iH - ee par les spécialistes, qui se fondaiemt sur F ere eee ae (Edit), Arisote, Politia sn {BTL Bywater con a lost Dialogue of Aristo», JP 2 186, p. 55-65 lon Pea 7 Ga Tlep naotrov sont en harmonic en (diene son ingots du Protege de Jambliqn x consi nn i te ah ei et MM Pl ina Me eux, un rappelant autre, ei u ivre d’Atistote: par consequent, Gigon 9, n. 12, p. 283-287, avec sa elatfed usage de 1a richesse telle qu'il convient & I"homme Iipémal 8 Seer ae pgmens unlementet rt apes pce pace ee espe tmagrnime, Pomme do eso, a0 mausals wage qu'en fot es hommes 4 Hc arautres passages, sous le ttre Knot nporpertvel(p. 302-333). Sont ni libéraux ni magmanimes, mais avares ou prodigues, Aes homies vera distinction pourrait avoir du sens; on ne Voit cependant pas quel erittre on Fev, et enfin le moyen bonne, esr selon Ta nature de ea procure ’ - : : eer souratutlsce pour dstnguer les pusages Qui faut atribuer au Protepique et Nace ne savons pas comment étaient articulés les trois problemes, méme sh kes Jou tis: Pure eslmémes tings it ne pouvet pas 8 deux premiers sont lis en E.N, IV 1-2. Ce qu es str, c'est que pluses SS L- lavoir, es uns comme les autres, une allure similaire. Au contraire, le fait que Jurn- probitmes devaient Gre méles, de nature diverse principalement poWia\, Pe ce na ton Prot i ; 7 Oe a Bligue dans son Protreprique itrouise un prfreptique laisse entendre quc ce ck uel ichesse ait deterinante dans fa formation de cue Ease fe Sr fest inséré appartenait & un ouvrage unique et ne constituait pas Passemblage de see aa aiaie enc les top riches et ls trop pauvres, sur laquelle selon Ans frorceaux Ge diverses origines: ce fait, par conséquent, constitue un critére Uistinctif valable et raisonnable pour distinguer le bloc jambliquéen des autres, PROTREPTIQUE 4M ARISTOTE DE STAGIRE bIALOGUES 435 Enfin, 'utlité apporiée par la philosophie a toutes les disciplines, et par consé- Cet a eur gan sce Tenn etc du Protreptique, devait la pratiquer: le tout est de savoir comment. En effet, fait souverain. neat Sm tat een Seca Stic eaten ss ee cite Sea ae cc ete tes nob gd ea ope 1936 [4° édition 1975}, p. 381 sqq., et surtout p. 399- 400), cet par le Pent oe il 4 ie ee metres et am tres cigs ah Spe at hee ee Sao drdetanhl tps die Sh Cy rly coins ops Hye ipa 6 Te ates ee tesa a i en) Att Ese van eran eh et tne, pu eae Prone se el genni ies es sane ae ee stl sa ecosnaton Ma inporance ql stich 8 ora SOF an ic tntme silage sent insert Chroust #39, qu dvcutecepesant (9, X¥EXVH) ee Su : ‘sion naturelle dans la reconstruction qu’il a tentée, en utilisant une partic du tra vail de ses prédécesseurs, mais en cherchant, en plus, & harmoniser les different original, c'est a-dire celui dans loquel Arstote les avait disposées, cela sans parlet pour Aristote ct pour nous. Ces observations, je le répéte, restituent a I'eeuvre de Ditring sa pleine validté aw niveau philologique et philosophique: elles aucorisent aussi & utiliser pour tout ce qu'il faudra dire i ce sujet. Pour cette raison, nous citerons pour le Protreptique les Editions de Ross et de Daring, Comme nous avons dit, Peouvre était dédiée & un certain Thémison, «toi de Chypre». A I'époque d’Aristote, lite de Chypre comprenait neuf états, gouver- és par une monarchie, qui avaient de fr€quents contacts avec les Perses et ks Grecs. Durant ’hiver 3510, ily eut un confit entre Perses et Chypriotes, confit dont on ne fait pas mention dans le Protreptigue. Tl est probable, par conséquent. ‘que l'ouvrage a été éerit avant cotte date. Quant aux rapports entre Chypriotes et Grees, en particuliers avec les Athéniens, il suffit de rappeler I'A. Nicocles, V’Evagoras, le Nicoclés, adressés par lsocrate (+1 38) aux Evagorides, les princes: de Salamine de Chypre, et qui remontent aux années 370-365. Selon 142 G. Mathiew et E. Brémond (it), Isocrate, Discours, 6d, Paris 1961, 11, icoces monte 370" (p92), le Mioeles 4368 (p. 117) et Eragoras 8365, 6 fut eas is adel ce 362 (, 142-143). De Chypre venait également Eudeme (#*E 91), Pacadémicien qui fournit lettre u premier traits écrit par Aristote sur I"ime ~ et on peut penser que c'est par Son intermédiaire qu’ Aristote connut Thémison. En tant que prince, ce dernier ait riche: if avait en outre beaucoup d'autres « choses» qui pouvaient, selon opinion commune, apporter le bonheur (Stobée IV 32, 21 = fr. | Ross et Al Daring). Mais pourquoi les académiciens avaient-ils mené tant de recherches sur iser, et pourquoi voyaientls le bonheur Tig non pas Acetterichesse, mais 8 I'dme éduquée par la philosophie et marquee par une ‘ertaine atitude envers elle-méme et envers autrui? C'est 2 cette question que fepond le Proireptique en proposant sa vision de la philosophic ct de a vie. 1 «Philosopher veut dire chercher si l'on doit philosopher ou non et aussi suivre Une théorie philosophique» (Alexandre d’Aphrodise, in Top. p. 149, 9 399. =f. 2 Ross, B 6 During). Selon ce second sens, gxAoGoelv met en évidence ke zteéva1, le fait de suivre une doctrine déterminée; selon le premicr sens il €vo- ‘que l'interrogation concernant l'opportunité d'aborder ou non un certain pro- bltme (ef. 143 £. Bréhier, «La notion de probleme en philosophic», Theoria 1, 1948, p. 1-7, repris dans Etudes de philosophie antique, Paris 1985, p. 10-16) par conséquent, on ne se fixe pas sur un probleme particulier, mais sur Vattitude de homme face & ce probiéme: quel type de recherche est nécessaire pour le ‘Gsoudre ? Cette opération est essentiellement une recherche et puisque Ion peut Apropos de tout envisager une opération similair, i s'ensuit que tout est objet de recherche et que rien ne se soustrait & la recherche; méme ceux qui ne veulent pas philosopher ou qui nient & leur recherche tout caraciéze philosophique, font Hfectivement de ta philosophic, puisque sans philosopher, c’est-a-dire sans cher- cher ils ne peuvent discuter aucune these, meme pas la leut. Ce n'est pas par asard que l'argumentation a frappé plusieurs commentateurs, qui l'ont transmise Sous une forme plus ou moins semblable 436 ARISTOTE DE STAGIRE piALoaues a0 “Le fe. 2 de Ross recense sept auteurs qu, ont transmise dans leurs Gris: Nene a peice te ts sons ces Opi lias, Davi, Lacan, Chet @Alesandn fn pus, un seoiate oA Ginat peut ere Elias qui offre la forme originelle dans te passage suivant) speodoit pat les mots «comme dit Aristote>: ef wev dAooodréov, @heo>- fjecov, vai cl ah girooodnréov, GrRosogneeoy” Ravroc Goa grooopntéov. Tes deux prémisses portent sur 'unique adjectif verbal de gRowodets, att apparai dans le prose et dans Papodos, sans verbe dire: il vient en dans by ecure, sous forme positive, das la mineure sous forme négative, comme e aoe ta alitme fui-méme la prion du posi sur le mégalf. Les dak Jrotayes sont inioduites par les paticules ef uly. xa el us Vapadoss ay Pr vee deux cts. La conclusion content sous une forme tout aus Vs Teme udjectif verbal @Aocopreéoy, précédé de navrac ou, estiy {Fam adverbe qui souligne luniversalité et la nécessité de ta philosophie, ‘fume particule souvent ublisé par Arstte et qui possede dans le sylogisme if fonction conclusive. a Par conséquent tout est philosophic, tout est recherche. De cette fagag “Arietoterépondait aussi objection qu’on peut adresser a tout protepique © args ta philosophie? Si c’en est, comment un traité de philosophic pourra i tre aceveilli par quelquun qui fait ses premiers pas vers 1a philosophic posséder encore? Si ce n'est pas dela philosophie, comment ym traité non pe phig peut conduire un non philosophe & I phitosophie Nows sommes presence run de ces dilemmes philosophiques que Paton connassat pen HE Browue, par exemple dan I'Euhydéme. L’ objection disparalt 1orsquon com (ponooodpt dans son premier sens: toute recherche est philosophic, some seit et par conséquent le Protreptique lui aussi tout en étant une prepara Ia hilosophie,estpilosophie, parce que "est une recherche. Ains a phiesopit Heaanet en moyen de se rapprocher des choses, dans la mesure ot elle fis a cevenat mange vn probleme, et, en voulant Te résoudre, révéluit sa veri ature, qui était ¢vetre une recherche. Tl en va autrement lorsque pried “ign approfondr une théore philosophique: In recherche est alors Hani, +i aml qui se Livre a cet approfondissement parte les past ‘paral et par conséquent s'adape ce que autre dit a ‘On conprent done pourqu Aristo fat appel Bla double sgifiction ae saraptenévidence la premizre, Ce sens, ensvite, lui permet détablir la Férence qui oppose son école a d'autres, en particulier & celle d’Isocrate (>*T 38) are msat avons dja rencontée 2 props da Crylos. Le Gres, on Yaw aul ue ne aga, tendait es ves de "Académie cone ls rhéteurs coment reine ot par conséquent, également contre Isocrate La potémique entre ls $4 anne ent par les deux maitres dans les premieres années du IV" conn ca a des décennessuivantes, C'est de 353" que date I'Antidosis (ef. & Prope dag 9 du ciscours, Mathieu et Brémond 142, tT, p. 96) dans laquelle socraty {jt saisinsait Poxcasfon dune accusation, fell parement itive, Boots Cog Ai; par Lysimague, de corrompre la jeunesse et de s’enrichir par In tongue, # ‘éfendait en retragant sa vie entidze d'éleve et de mare ¢§ 30 sgg.). Dans cette reconstruction, il ne pouvait pas ne pas évoquer Jes écoles rivales, et de fait on reléve des attaques contre I"Académie. Cette circonstance facili: la datation da Protreptique, qui vit le jour peu avant ou peu apres le plaidoyer d'Isocrate, selon aque T'on suppose qu’ Aristote a répliqué & Isoerate ou, au contrare, qu'Isocrate aurait répondu par son écrit ala provocation d’Aristote. La premiére hypothése ‘semble plus vraisemblable pour diverses raisons, la moindre o’étant pas que de ‘cette fagon Aristote continuit son ceuvre de défenseur de M’Académie: en pre- fant occasion d'une attague dgja formulée, i! la retoumait contre son auteur et rétablissat ainsi a vérits 5) Bo favour de la postérorté da Protreprigque pat rapport & VAntdosis ioatson, agar i nmmerans one oat ahs Disp 30 Daring 88 .23-8;en faveur d'une anion: 145 P. von der MUhll., Phillogus 94, 1939-1940, p. 259-265 Stark 86, p. 16. ‘Nous sommes par conséquent vers leg années 352", une date qui correspond & elle que suggére absence de toute allusion dans le Protreprique au conflit dja Bogs gut a opps ete page Pees t Chris Dans I"Antidosis, gAocoplcr revient plusieurs fois, toujours en rapport avec és formes de Ia parole. ' 1 Cn efter, apr avoir accuell les diszpts, les mares de gymnastque enscignent & tous sere pave aul ca pa eo ees emcee, je ceux quis occupeat de phileophieexposbat par le ment a leurs csciles routes es formes ipl que eos nie» (183, pi esement Mahe 99, p37. {C8 fat démontre la supériorité dont la shétorique jouissait dans I"éeole d'Isoerate ‘A: én méme temps, explique le peu de considération que ce dernier marquait | Pour ratio studioram ase par Paton dan te Républigne: ee programme études, selon Isocrate, ne méritait pas d’étre dit philosophie, ne powvait pas étre ile i pale i a Pacton; cea it ups (8266 ue ¢ gymnast de esprit et une propsieutque aa pilesophie» Crave pévrou thc dic ‘al napacxeuiy $:Aooodiac). C'est a une dépréciation semblable que s'expo- Fit a pilosophie sion soulignnt, aves Aristo, ses rapports avec la physi, et si a fant que tell, on la considérait comine le fondement des différentes sciences, y F Compris de la politique, congue dans son sens plénier comme éthique-politique, Ges conceptions eles procédés quien derivent (us modelés sur la physis, F socrate cherchat ales disqualifier parce que, selon Ibi, pour rédiger par exemple [um corpus de lis, i sulisait de prendre comme modele Tes pls bles ds ki exists et dels metre ensemble eat a une entreprise fis, conralrement | Bost qu conse 8 compos: des discours ne devant pas répéter des arguments Eda uilisés, mais toujours chercher du neuf. Voila qui n’était pas auss facile! pane q pas aussi facile! ‘La polémique contre Isvcrate offrat ainsi & Aristote différentes inspirations {doctitules 4 développer: conte la philosophiie rhétorique, la philosophie comme aecherche ; contre le procédé fond sur I te procédé fondé sur des prin- tipes et pour cette raison sur la nature qui seule pouvait fourir ces principes; conte le bonheur fonds sur Ia consieration de Tate des choses, le bonheur 438 ARISTOTE DE STAGIRE DIALOGUES, 439 fondé sur investigation désintéressée ~ d’oi Ie lien indissociable entre recherche ‘et félicité, soutien de ce type de vie philosophique qui était la fin authentique de homme. Ces inspirations soutenaient le Prosreptique 2 travers une série dargu- mentations construites sur l'analyse de lexpérience qui, bien qu’obscure et fAmbigué. vient tout d'abord du contact avec I"homime et représente le point de départ de toute recherche. LL'expérience ou les choses de l'expérience, sont articulées de telle fagon que, 4u point de vue de leur “cognoscibilité” pour nous, on passe de celles qui sont relativement simples et davantage connues de Phomme a celles qui sont moins simples et moins connues de I"homme jusqu’a parvenir au niveau le plus élevé,& Ja chose la moins connue pour nous, mais qui, du point de vue de la cognoseibilité en soi, est la meileure et la plus désirée, ou encore Ia premitre (famblique, Prot: 6.p.37, 22-41, 5 Pistelli = fr. 5, 2 Ross, B 31-40 During). ILy a done un ordre, inverse entre la structure et la cognoscibilité. Un ordre similaire se présente, ‘propos de la fin: toute chose tend & une fin et la fin, vd.xéA0g, ce A quoi tendenf fes choses, et par conséquent l'homme, chose parmi les choses, est supérieur, processus qui le produit. I} est évident que, lorsqu’il y a plus d'une fin, la plus importante sera celle de Ia «chose» la plus importante. . ‘Sur le rapport entre la fin et le procédé, cf fe. 6 Ross. B 69 Diiing: RéAnov yap Get 8 sthog coat v00 yeyoouevou.- Qua au rappor entre deux ou trois fins, fe fragment 6 Rots et B 59-70 Ding, cit a ‘Or I’homme est composé d'une ame et d’un corps et le corps est produit avai ame par conséquent "ame et les facultés de I'éme surviennent d’autant plus tardivement qu’elles sont plus complexes; et sila puissance nutritive est com, mune & Phomme et aux plantes, si la sensation est commune & I"homme et a bates, la pensée, 1d dpovely, est propre A I’homme; grce au dpovetv se justify Ja Vie nutritive et sensitive indispensables & une eréature comme I"homme qui do penser et apprendre. L’homme par conséquent est fait pour penser: «i faut fai toutes les autres choses en vue des biens qui se produisent dans l'homme et.ent | ceux-ci ceux qui sont dans Je corps en vue de ceux qui sont dans l’ime, la vers | pour agir, 'est--dire pour atteindre la fin, Bt cela est vrai pareillement dans le domaine des choses matérielles et dans celui des choses non matérielles. C'est pourquoi «il est nécessaire que le politique hui aussi at certains critéres tinés de ba nature elle-méme et de la vérté, critéres avec lesquels il jugera ce qui est juste, ce aqui est beau, ce qui est utile. Car, tout comme dans le premier eas (svi. celui des, ouvriers qui ont a faire avec les choses matérielles) leurs instruments (c’est-&-dire les instruments qu'ls se procurent en demandant I'side de la nature) se diféren- cient de tous les autres, ainsi le plus beau est celui qui est le plus possible conforme a la nature [comme Diiring 88, p. 68, je supprime vouoc, que je consi- | dere comme une erreur atribuable & Jambligue ou & un copiste}. Et cela est ‘impossible a réaliser pour celui qui n’a’pas philosophé et n’a pas conn la vérité. | Les instruments des autres arts et les calculs les plus précis, les hommes kes ‘connaissent plus ou moins en les tirant non des réalités de premier plan (otx dn” | airy tov mpdtav), mais bien de séalités de deuxitme et troisidme ordre et encore plus loignées des premitres es raisonnements, ensuite, isles trent de * Vexpérience. Le philosophe, seul parmi les autres, posséde limitation exacte des f 1x: de ces réaltés il est Ie contemplateur et non des imitations. De méme ‘gue n'est pas bon constructeur celui qui n’utilise pas I’équerre ou quelque instr ‘ment de ce genre, mais s'en rapporte! d'autres constructions, ainsi sans doute celui qui donne des lois & une citéiou entreprend des’ actions politiques en / regardant et imitant les actions d"autri ou les constitutions humaines, celles des Spartiates ou des Crétois ct de quelque autre peuple, n'est pas un Iégislateur f habile ni un homme sérieux, puisqu’ilin’est pas admissible que soit belle l'imita- ion d'une chose qui n'est pas belle ni que soit immortelle et solide par nature | Vimitation d'une chose non divine ni solide, mais il est clair ue du philosopbe / Rul parm les anisans, es lois sont solides et les actions correctes et nobles. Lui seul vit en regardant la nature et le divin (npd¢ Thy gbow BAgnow Ch xa mpde = tb @ctov)» i = Chroust 11, tI, p. 134-144, attache ce Hernier passage au Politique, Mais étant donné la = portée dt mot «politique, I 'y & pas deraison de 'elever au Provreptigque; de la sorte en vue de la sagesse, @pdvnore, puisque c’est 1a le bien le plus élevé (ep, | “ Fallesion au politique rend pius crédible la déicace de Vouvrage & un homme de pouvoir et de rarov)» (ft, [1 Ross = B 21 Daring). cael pouverenen comme Thon ‘Surle concept important de dpsunorc, ct. Diring 88, p. 104. x4 “Macon, médecin, maitre de gymnastique, homme politique doivent connaitre Pythagore et Anaxagore avaient dit la méme chose quand ils avaient posé comm, fin pour l'homme le Oeapel et le Gedoas0a. ra Pour Anaxagore of. ft 1 Ross et B 19 Dring: pour Pyihagor, fr. 11 Ross, B 20 Dating, ore a ca eve decorate Enea pense cla che = sre sien qu'il ne sori pas eroné de I pele aussi vie de recherche. CF, P.Defoumy, # Fontemplation n den aristtelischen Ethken» {1937}, dans Hager @®,p, 219-234. = ‘Crest lla conclusion a laquelle on arrive en étudiant Faction humaine en ret tion la fin qu’elle poursuit, selon I'indication de la nature. Si en plus on T'étudie fen rapport avec la réalisation, on constatera la nécessité d'un principe qui puisde régler art, la techné, grice auquel l"homme agit: Ici encore réapparait la nati! puisque ce principe est la nature. L’art imite la nature (cf. plus haut, p. 392), dans Ta mesure of il pend dans la nature des éléments détermings qu'il utilise ensuite -@'établir ce qui est droit ou courbe: aul médecin et au maitre de gymnastique, qui -S’occupent des corps, sont utiles es cfitéres qui permettent d'établir Ia santé du ‘orps; & l'homme politique qui s'oceupe des Ames, sont utiles les critéres qui F permettent de juger le vrai, le bien, le beau et ainsi de suite. ly a un rapport ‘uoit entre critéres, instruments et réaisation de l'euvre. Les critéres c'est la nature qui les fourit, mais de fagon différente au magon, au médecin, au philo- ‘wophe, car une ligne courbe ou droite, un corps ou I’ame constituent des rélités différentes. Le magon se référe & ce qui apparait, que ce soit un rayon de soleil Ffiltrant & travers les volets, ou les cercles concentriques qui se forment autour 7 d'une pierre jetée dans une eau stagnante. En se fondant essentiellement sur de 4

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