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Le contexte est ce qu'on appelle aussi, dans une terminologie quelque peu ambigu, le

rfrent . Cela ne l'empche pas, tonnamment, de dire rfrentielle la fonction qui prend
pour facteur d'arrive ce contexte. Au surplus, le terme de contexte n'est, en gnral et dans
ce cas particulier, pas moins ambigu. Jakobson nous dit du contexte qu'il est soit verbal soit
susceptible d'tre verbalis . Quant la fonction rfrentielle, dont Jakobson (1963 : 214) donne
pour synonyme dnotative , cognitive , contrairement toutes les autres, elle ne fait pas
l'objet d'une prsentation dtaille et semble aller de soi. Nous croyons qu'il y a, chez Jakobson
et ceux qui emploient son modle, deux grandes faons de concevoir cette fonction.

1. La fonction rfrentielle relve de ce dont on parle (Jakobson, 1963 : 216).

2. La seconde faon de considrer la fonction rfrentielle nous semble plus utile et opratoire
que la prcdente. La fonction rfrentielle est associe un lment dont on affirme (ou
interroge) la valeur de vrit (son caractre vrai ou faux), en particulier, voire exclusivement,
lorsque cette valeur de vrit est identique et dans l'univers rel et dans l'univers d'assomption ou
de rfrence qui prend en charge cette valeur de vrit.

Cela demande explication (pour des prcisions, voir le chapitre sur l'analyse dialogique). Un
univers d'assomption (par exemple, celui d'un personnage d'un texte littraire) est susceptible
d'tre confort ou contredit par l'univers de rfrence (dfini, par exemple, par le narrateur
omniscient), celui qui stipule ce qui est vrai ou faux (ou indcidable) en dfinitive dans l'univers,
plus ou moins raliste , construit par la production smiotique. Ainsi, Le soleil se lve
l'est (vrai dans la ralit et dans un texte raliste) serait davantage une assertion rfrentielle
que Le soleil se lve l'ouest , qu'on verrait plutt potique (mme si cet nonc est vrai selon
l'univers de rfrence dans un roman de science-fiction), en ce que son incongruit attire
l'attention sur le message.

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