BIBLIOTHEQUE
DES
SCIENCES CONTEMPORAIN
PUBLIKE AVEC LE CONCOURS
is
DES SAVANTS ET DES LITTERATEURS. LES PLUS DISTINGUES
PAR LA LIBRAIRIE
Cc. REINWALD
45, rue des Saints-Péres, Paris.
Depuis le sitcle dernier, les sciences ont pris un éner-
gique essor en s'inspirant de ‘la féeonde méthode de
Vobseryation et de lexpérience, On s'est mis A recueillir,
dans toutes les directions, les faits positifs, & les compa-
rer, Ales classer et 4 en tirer les conséquences légilimes.
Les résultats déja obtenus sont merveilleux. Des pro-
blémes qui sembleraient devoir 4 jamais échapper a la
connaissance de l'homme ont 66 abordés et en partie ré-
solus, eb cet immense trésor de faits nouveaux, non-
seulement a renouyelé les sciences déja existantes, mais
a, servi de mati@re & des sciences nouvelles du plus
saisissant intéret.
L'Archéologie préhisiorique nous a reconquis, dans la
profondeur des siéeles disparus, des ancétresnon soup-
connés et reconstitue, a force de découvertes, l'industrie,
les meeurs, les types de l'homme primitif & peine échappé
a l’animalité.
L’Anthropologie a hauché Vhistoire naturelle du groupe
humain dans le temps et dans lV'espace, le suit dans ses
évolutions organiques, V’étudie dans ses variétés, races et
espéces, et creuse ces grandes questions de Vorigine depo
la vie, de l'influence des milieux, de l'hérédité, des eroi-
sements, des rapports avec les autres groupes ani-
maux, etc., etc.
La Linguistique vetrouve, par l'étude comparée des
idiomes, les formes suecessives du langage, les analyse
et prépare, pour ainsi dire, une histoire de la pensée hu-
maine, saisic 2 son origine méme et suivie 4 travers Jes
ages.
La Mythologie comparée nous fait assister & la création
des dieux, classe les mythes, étudie les lois de leur nais-
sance ef de leur développement & travers les innombra-
bles formes religieuses.
Toutes les autres sciences, Biologie, Astronomie, Phy-
sique, Chimie, Zoologie, Géologie, Géographie, Botani-
que, Hygiéne, ete., ont été, sous l'influence de la méme
méthode, étendues, régénérées, enrichies et appelées a
se préter un mutuel secours. Cette influence s'est méme
étendue & des sciences que la fantaisie et Vesprit de sys-
feme avaient dépouillées de toute précision et de toute
réalité, !' Histoire, la Philosophie, la Pédagogie, ’Econo-
mie politique, ete,
Mais jusqu’a présent ces magnifiques acquisitions de la
libre recherche n’ont pas été mises & la portée des gens
du monde : elles sont éparses dans une multitude de re-
cueils, mémoires ef ouvrages spéciaux. Le public ne les
trouve nulle part a l’état d’ensemble, dexposition élé-
mentaire et méthodique, débarrassées de l'appareil seien-
tifique, condensées sous une forme accessible.
Et cependant il n'est plus permis de rester étranger &
ces conquétes de lesprit scientifique moderne, de quel-
que cail qu’on les envisage. A chaque instant, dans les
conversations, dans les lectures, on se heurte & des con-
troverses sur ces nouveautés : le Darwinisme, la Théo-
rie mécanique de la chaleur, la Gorrélation des forees
naturelles, {Momina, la Descendance de l'homme, la
Prévision du temps, les Théories cérébrales, ete.; on se
sent honteux de se trouver pris en Nagrant délit Vigno-
rance. Et puis, considération bien supérieure, e’est par la
science universalisée, déposée dans toutes les conscien-
ces, que nous mettrons fin A notre anarchie intellec-
tuelle ef que mous marcherons vraiment & la régénéra-
lion.De ces réflexions est née la présente entreprise. On
s’ost adress6 a des savants pour obtenir de chacun d’eux,
dans la spécialité qui fait Vobjet constant de ses tudes,
le Manuel précis, clair, accessible, de la science & laquelle
il s'est voué, dans son état le plus récent et dans son en-
semble le plus général. Par conséquent, pas de compi-
lations de seeonde main. Chacun s'est renfermé dans le
domaine ou sa compétence est incontestable. Chaque
traité formera un seul yolume, avec gravures quand ce
nécessaire, ef de prix modeste., Jamais la vraic
science, la science consciencicuse et de bon aloi ne se
sera faite ainsi toute a tous.
Un plan uniforme, fermement maintenu par un comité
de rédaction, préside a la distribution des matidres,
aux proportions de ’muvre ef 4 Vesprit général de la col-
lection.
CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION
Cette collection parait par volumes in-19, format anglais,
aussi agréable pour la lecture que pour la bibliothéque ; chaque
volume a de 10 & 45 feuilles, ou de 380 4500 pages au moins.
Les prix varient, suivant la nécessité.
EN VENTE
I, La Biologie, par le docteur Charles Letourneau. 3¢ édition.
4 vol. de 518 pages, avec 112 gravures sur hois.— Prix, broché,
Afr. §0; relié, toile anglaise........,......+ fe ere anes:
Ul. La Linguistique, par Abel Hovelacque. 3° édition.1 vol. de
484 pages.— Prix, broché, 4 fr.; relié, toile anglaise. 4 fr. 50
IJ. L’Anthropologie, parle docteur Paul Topinard, avee pré-
face du professeur Paul Broca. 3° édition. 1 vol. de 576 pages,
avee 32 gravures sur bois. — Prix, broché, 5 francs; relié,
COMB AN Mahe ea Ts cor exinm Rtn Cts Beran Meraessorsiaae edotee a PO—4—
IV, L’Esthétique, par M. Eugéne Véron, directeur du journal
UArt, — Origine des Arts. — Le Gotit et le Génie. — Défini-
tion de l’Art et de l'Esthétique. — Le Style. — L’Architecture.
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Y. La Philosophie, par M. André Lefevre. 4 vol. de 612 pages.
Prix : broché, 8 franes; relié, toile anglaise........ 5 fr. 73
VI. La Sociologie d’aprés l'Ethnographie, par le docteur
Charles Letourneau. 4 vol. de 598 pages. — Prix : broché,
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VII. La Science économique, par M. Yves Guyot. 1 vol, de «
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TONG, toile AnplAIses..cieneemietimuaet cere as eels 5 fr.
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IX. La Botanique, par M. de Lanessan. 4 vol. de 870 pages,
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X, La Géographie médicale, par le docteur A. Bordier.
1 volume de 688 pages, avee figures dans le texte. — Priv
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Le cahier de 21 cartes soralent eo se e vend séparément en
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rées aux endroits utiles, se yendent,....+ceseesee. 7 ft. 80
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6854, — PARIS. TYPOGRAPHIR A. HENNUYER, RUE DARCET, 7.BIBLIOTHEQUE
DES
SCIENCES CONTEMPORAINES
xPARIS. — TYPOGRAPHIE A. HENNUYER, RUE DARCET, 7.#
wee fa oa
' BIBLIOTHEQUE DES SCIENCES CONTEMPORAINES
LA
GEOGRAPHIE MEDICALE
PAR
LE D' A. BORDIER
PROFESSEUR DE GEOGRAPHIE MEDICALE
A L’BCOLE D'ANTHROPOLOGIE,
PARIS
C, REINWALD, LIBRAIRE-EDITEUR
15, RUE DES SAINTS-PERES, 15.
1884 .
Tous droits réservés.PREFACE
On a pendant longtemps aceusé, non sans raison,
les Francais @ignorer la géographie; il faut le recon-
nattre, nous nous confinions jadis assez volontiers chez
nous et cette tendance de notre esprit se manifestait
dans toutes les sciences, auxquelles nous nous appli-
quiions. Une expérience acquise & nos dépens nous a
tout & coup corrigés et, depuis treize ans, toutes nos
études se sont ressenties du besoin, nouveau pour
nous, de comparer les phénoménes, qui se produisent
dans notre pays, sur notre sol, sous notre ciel, dans
notre société, en un mot, dans notre milieu, avec ceux,
de méme ordre, qui se produisent dans les autres pays.
La médecine ne devait pas étre privée du bénéfice |
de ces meurs nouvelles; aussila géographie médicale
jusquwici négligée, pour ne pas dire plus, a-t-elle cessé
d’étre pour les médecins un domaine sans intérét.
Beaucoup d’entre eux se prennent plus souvent que par
le passé a se demander quelle est influence du elimat
et de la race sur la production, la marche et la répar-
tition des maladies. C'est dans le but de répondre,
autant que l'état actuel de nos connaissances le permet,
cette question, dont l’exposé peut servir de définition
4 la géographie médicale, que j’ai entrepris ce livre.VI PREFACE.
L’utilité de cette étude n’est plus & démontrer: nos
confréres de la marine, qui, de tout temps, en ont ap-
précié l’importance et dont les travaux sont la mine
oitj’ai largement fouillé pour recueillir mes matériaux,
ne sont plus seuls avoir besoin des connaissances de
cette nature et ’ les rechercher. L'esprit colonisateur
semble, en effet, se réveiller chez nous; le nombre
des médecins civils appelés & exercer un jour loin de
la mére patrie va donc, sans cesse, en augmentant.
Dailleurs la rapidité, la facilité et la fréquence des
rapports internationaux (je ne’parle que des rapports
pacifiques) augmentent, pour chacun de nous, les
chances d’observer, sans se déplacer, des malades de
races différentes, venus de climats différents, et eréent
par conséquent la néeessilé de connaitre l’influence
de la race et du climat sur la marche des maladies, sur
leur pronostic et sur leur traitement.
Si la se bornait l’étude de la géographie médicale,
ce livre ne s’adresserait qu’aux médecins; or, si je ne
m’abuse, il est, au moins par le plan quia été suivi,
de nature a offrir quelque intérét aux biologistes, aux
anthropologistes, aux sociologistes, aux philosophes,
et méme a tous les hommes qui sont aux prises avec
les difficultés de la politique pratique.
En effet, si l’anatomie et la physiologie comparées
nous ont habitués a reconnaitre V'unité des lois qui
régissent la matiére vivante, depuis la monade jusqu’a
Vhomme, nous allons retrouver laméme unité en é6tu-
diant, du bas jusqu’au haut del’échelle zoologique, lesPREFACE. VIL
infractions aces lois, ou, pour parler plus justement,
cette nouvelle manifestation de leur pouvoir, quia nom
la pathologie, dans sa répartition suivant les races.
Toutes les espéces subissent, en effet, a peuprés dela
méme maniére, l’action des mémes causes morbides.
Cependant, sous réserve de cette unité, nous noterons
les nuances et parfois les couleurs différentes que prend
une méme maladie, lorsqu’on l’étudie suecessivement
dans plusieurs espéces. Une part considérable a donc
6té faite, dans ce livre, ila pathologie comparée, qui
vient ici A l’appuide l’anatomie comparée. Les travaux
des médecins vétérinaires ont 66 souvent mis a profit.
Les recherches modernes en ¢ératofogie nous ont,
enoulre, appris que les vices de conformation, les mon-
struosités comme les anomalies, sont le résultat d’un
trouble pathologique survenu chez le fetus, surpris
par ce phénomtne en pleine éyolution. Nous sayons
que cette maladie a eu pour résultat un arrét dans le
développement, en vertu duquel la partie lésée reste
comme pétrifiée dans la forme destinée 4 n’étre que
passagére, qu'elle présentait au moment ow l’accident
est arrivé. On sait tout le parti que la doctrine de la
descendance a tiré de ces fails, qui jouent le méme
réle dans la démonstration du développement continu
des étres, que ces graphiques qui enregistrent, dans
chacune de ses phases, un mouvement continu, ou
que ces photographies instantanées qui immobilisent,
devant l’wil du lecteur, chacun des tempsrapides qui se
succédent, sans qu’on puisse les distinguer, dans I’al-VIII PREFACE.
lure d'un homme qui court ou d’un cheyal qui galope.
C’est en se basant sur tous ces faits qu'on admet
aujourd'hui que chaque ¢tre parcourt, dans son déve-
loppement individuel ou ontogénie, le méme chemin
qu’a suivi la série zoologique dans son développement
total ou phylogénie. Cette partie de la pathologie
embryonnaire devait trouyer place dans la pathologie
comparée et s'unir & V'anatomie et 2 Yembryologie
comparées, pour fournir une preuye nouvelle ila doc-
trine de la descendance et & la reconnaissance de notre
parenté avec les formes animales parfois les plus ¢loi-
gnées de la ndtre au premier abord.
Mais homme, & lui seul, est un sujet d'études
assez vaste ; si donc le naturaliste s’applique, dans ses
études comparées, a rechercher Ja place de ‘homme
au milieu des autres animaux, place qui est la pre-
midre assurément si l’on considére le cerveau et la
main, mais qui ne l’est plus lorgqu’on quitte ces deux
points de yue capitaux pour se placer i d’aulres moins
importants, lanthropologiste s’attache exclusivement
a la comparaison des hommes entre eux. A l'inverse
du biologiste, qui tout a Vheure était surtout frappé de
Videntité des phénoménes pathologiques présentes par
lasérie animale et de ceux qu'on observe chez homme,
il constale, il est vrai, les plus grands rapports dans
les maladies que présentent les hommes de toutes
races, sous tous les climats, mais il est forcé de noter
des differences importantes, non seulement dans la
maniére dont les hommes de race et de climat diffé-PREFACE. IX
rents expriment une méme maladie, mais encore
dans l’aptitude que certaines races présentent et dans
l'immunité dont certaines autres semblent jouir pour
quelques maladies. La pathologie comparée des races
Aumaines fournit ainsi, contre le monogénisme, des
arguments tout aussi puissants que ceux qui sont
empruntés 4l’anatomie des organes profonds ou a |’6-
tude des formes et des proportions. Le titre d’ Anthro-
pologie pathologique eit donc pu conyenir a ce livre,
si celui de Géographze médicale n’ett 6té plus large et
plus général.
J’aurais dailleurs pu, sans sortir des limites fixées
par le tive d' Anthropologie pathologique, étendre
encore assez loin la portée pratique de ces études.
Dans nos tentatives de colonisation, comment nous
comporter avec les races indigénes, si nous ne con-
naissons pas non seulement leurs meeurs et leurs cou-
tumes, leur génie intellectuel, mais aussi leur tempé-
rament, leurs aptitudes pathologiques, leur génie
morbide ? Comment diriger nos compatriotes, en’ g6-
néral, et, d'une fagon plus particuliére, ceux du Nord
el ceux du Midi, pour telle ou telle raison détermi-
nante, sur telle colonie ou sur telle partie d'une co-
lonie, si nous n’avons étudié au préalable l’action du
climat général de Ja colonie et du climat spécial de ses
principales régions sur nos compatriotes. en général,
ef plus spécialement sur les habitants de telle ou telle
de nos anciennes provinces? Or c’est 1a la condition
indispensable & toute chance d’acclimatement, et parx PREFACE.
conséquent la clef de la science de l'aeclimatation.
Chez nous-mémes, dvailleurs, comment protéger
nos diyerses populations par des lois appropriées, si
nous ne savons quel est, au moment présent, leur
tempérament social, si nous ne sommes préalable-
ment fixés sur les phénoménes démographiques nor-
maux ou anormaux, autrement dit, sur la constitution
anatomique, la structure, la physiologic et la patho-
logie du corps social?
De méme, en un mot, qu’il existe une science, Vhy-
giene individuelle, qui, basée sur l’anatomie, le tempé-
rament physiologique ou morbide de chaque homme,
éclairée par la chimie, par la climatologie, par toutes
les sciences, enseigne & chacun de nous comment il
doit régler sa vie pour lui donner son plus grand ren-
dement et pour éviter les maladies, de méme il existe,
ou du moins il devrait exister une autre science, ’hy-
giéne sociale, qui, basée sur les sciences, sur la consti-
tution et le tempérament physiologique ou morbide
de chaque peuple, doit l’'amener au plus grand rende-
ment possible et le préserver de la dégénérescence.
Aux états généraux de Blois, en 1587, un membre du
tiers état, Bodin, disait déja: « L’un des plus grands
et peut-étre le principal fondement des républiques,
c’est d'accommoder l'esprit des lois au naturel des
citoyens, les édils et ordonnances a la nature des
lieux, des personnes et des temps, » principes déja
compris par Solon, qui répondit un jour, & quelqu’un
qui lui demandait si les lois qu'il avait dictées auxPREFACE. XI
Athéniens étaient parfaites: « Ce sont les meilleures
qu’ils étaient capables de recevoir. »
Mais nous ne sommes pas encore, je le crains, assez
habitués par notre éducation a la méthode scientifique,
pour que la socéologie soit considérée comme une
science exacte, basée elle-méme sur ’hygitne sociale.
Il y faudra venir cependant; car nos législateurs se-
raient certainement mieux armés contre les dangers
de la rhétorique parlementaire, si les notions que j'ai
cherché & rassembler dans ee livre sur l’Aérédité, la
sélection sociale et sur les causes de dégénérescence
des peuples étaient plus familiéres 4 un grand nombre
d’entre eux.
_ Geci dit de esprit général de ce livre, je n’ai qu’un
mot a ajouter an sujet du plan, qui a été suivi.
Rien n’est isolé dans la nature; chaque ¢tre vivant
subit Paction résultante des objets animés et inanimés
qui lentourent et réagit lui-méme sur ces objets, La
mésologie, ou étude des milieux, était donc la grande
voie sur laquelle j’étais certain de rencontrer, dans
mon exposé, le plus grandnombre de faits particuliers.
Le livre I* est consacré & l'étude des milieux exté-
ricurs & homme; dans la nomenclature de ces mi-
lieux figurent non seulement l’atmosphere, le sol, mais
encore la faune, la flore, au milieu de laquelle Vhomme
lutte et alutté, @abord atitre d’égal, d’inférieur méme,
aujourd'hui a titre de maitre, surtout depuis que,
éclairé par les travaux de Pasteur, ila su découvrir les
plus noinbreux, les plus petits et par conséquent lesX11 PREFACE.
plus redoutables de ses ennemis et, les ayant décou-
yerts, les asservir ou les détruire. Dans la faune, il
convient enfin de mettre & part ce qui constitue pour
chacun de nous un milieu spécial : le mitiew soczal.
En outre, si chacun de nous est, en réalité, un atome
constituant du cosmos, au milieu duquel il est plongé,
chacun de nous est aussi un microcosme constitué de
molécules, d’éléments anatomiques qui vivent en lui,
dont ensemble le forme et dont il est en réalité le
milieu. C’est le miliew intérieur de chacun de nous,
milieu qui différe suivant les races, les individus, les
ages, les sexes et qui crée des conditions biologiques
spéciales & chacun des éléments anatomiques qui y sont
plongés. Le milieu intérieur fait objet du livre IL.
Le livre II] est consacré, non plus 4individu, mais
ala série des individus. J’y aborde Ja conception de
Vespece; jy suis le réle de la pathologie dans les
variations des types sans cesse flotlants entre deux
forees opposées, latavisme et adaptation au milter,
forees elles-mémes servies tour & tour par ’hérédité.
Lorsque celle-ci transmet les caracttres anciens, elle
améne l'immobilité du type; lorsque, au contraire, elle
transmet les caractéres nowvellement acquis, elle en-
traine le type mouvant dans la voie du transformisme.
Sans cette dernibre condition les espéces, immobilisées
dans le milieu changeant, qu’elles ne peuvent suivre
en s’y adaptant, subissent l’inévitable dégéndrescence.
ca pr A. BORDIER.
Paris, novembre 1883.TABLE ANALYTIQUE DES MATIERES
LIVRE I.
MILIEUX EXTERIEURS.
CHAPITRE I. — .’aTmosPHine.
I, Température ....-..-.. 205-0. - ste eeeer eters retro etehrten 4
§ 1. Chaleur. — Action de la chaleur sur les étres infé-
rieurs. — Action de la chaleur sur les organismes
complexes. — Coup de chaleur. — Action prolongée
d'une température élevée dans les pays chauds. —
Action de la chaleur sur l’évolution sociale.
9. Froid. — Action biologique du froid. — Anémie per-
nicieuse du Nord. — Congestions viscérales. — Ge-
Jures. — Panaris. -- Modifivations physiologiques
dans les pays froids. — Le froid au point de vue so-
BTA el accss esas aieleiadn(eisie(bin tin ge siesiecs + sis taaleees siesierealee AT
Il. Lumiére. — Action biologique de la lumiére. — Mimétisme.
— Action sociale de la lumiére. — Maladies produites par
ln lumitre. — Du spectre solaire. — Action des rayons du
spectre sur la rétine. — Action du spectre sur le cerveau. 23
IIL. Electricité. — Ozone. — Grippe.ou influenza........... 38
IV. Vapeur d'eau. — Action biologique................2..4. 4A
V. Poussiéres atmosphériques. — Vents.............. siestecr ue
VI. Altitude. Pression atmosphérique. — Action de altitude
sur la température. — Action de Valtitude sur la vapeur
dean. — Diminution de la pression atmosphérique. —
Mal des montagnes. — Du séjour sur les altitudes. —
Tension atmosphérique ; expériences de P. Bert. -—- Anox-
hémie des hauteurs; Jourdanet. — Action sociale des
allitudes. — Pathologie spéciale des altitudes. — Phy-
siologie comparée, adaptation au milieu. — De la com-
pression atmosphérique. — Role de la pression atmosphé-
rique dans l'évolution des étres.. 1.0.00. 00.ceseeee veo ee 50.XLV TABLE ANALYTIQUE DES MATIERES,
CHAPITRE I. —te so.
§ 1. Pawvrelé du sol en maliéres calcaires. — Cachexie ossilrage.
— Ostéomalacie des femmes en couches. — Ostéoma-
lacie des vieillards. — Ostéomalacie des jeunes ver-
tébrés. — Maladie des chevaux en Cochinchine. — Rachi-
HISTO. . ese eceree essen eneeeeeneeeeeeneeeeeee .
2. Richesse du sol en matiéres calcaires. — Calouls. — sme:
POWGBicie'e cease Hace eses + Rasa.
3. Influence de la nature du sal en i general: - Aolion a sol
sur |'éyolution organique. — Action du sol sur l’évolution
BOOLBIGs a 4: ¢ wcorcisied ete stars einnescie slelfintersta sis ties ee ervlereretetoms see
CHAPITRE II. — ua FAUNE ET LA FLORE — LA LUTTE
POUR L’EXISTENCE.
I. Alimentation. — Modification. de l'espace par le régime
alimentaire. — Del’alimentation de "homme. — Influence
sociale de l'alimentation ..
§ 1, Inanilion. Epidémies de famine. — Famine des irikave
(1847). — Famines de Silésie. — Famines d'Irlande.
— Famines dans |’Inde. — Famine en Asie. — Famine
en Algérie. — Famine en Chine. — Famines en Russie.
— Action des famines sur le mouvement des popu-
lations... +e
2: endive - eaters! Panerai — Ergolisme
convulsif. — Ergolisme expérimental. — Influence
des habitudes alimentaires sur la forme de l'ergo-
IBD feiss viiectis wim PRONE esi eele f
3. Pellagre. —Symptomes. — Le mais,
Pellagre expérimentale. — Prophylaxi
lagre..
4. Pelade.
5. Acrodynie.
6, Béribéri. — Distribution géographique. — Aptitude dee
races. — Conditions étiologiques diverses. — Sym-
piémes. — Anatomie pathologique. — Nature de la
maladie. — Pathologie comparée.
7. Scorbut. — Histoire. — Etiologie
races. — Symptémes
§. Udmératopie. — Géographie. — Sap ee — Trai-
tement. — Causes. — Nature
9. Aleoolisme. — Histoire et géographie. —
cause de dégénérescence sociale.......... iano ote
Pages.
89
93
98
110
424
137
1h2
17
4150TABLE ANALYTIQUE DES MATIERES. XV
Pages.
§ 10. Ethérisme 4161
4A. Coca, cocaisme. — Histoire et géographie de la coca.
— Composition de la coca, — Action physiologique.
— Cocaisme... 162
12. Malé. — Géographie. — Consommation. — Compo:
tion. — Matéisme 169
13. Noiz de Kala. 170
14. Katwoa-Kawa, — Géographie. — Action physiologique.
— Composition. — Avaisme. 172
15. Duboisia. 173
16. Haschisch. — Action phasioloeiane 173
17. Opium, thériakisme ou thébaisme. — Géographie. —
Effets thébalques 475
18, Morphine, morphiomanie 179
19. Tabac... aaen 181
20 182
21. Betel. — aivagesl lau bétel. 482
Il. Lutte de 'homme contre la faune et la flore. — Lutte
avec les grands animaux. — Lutte contre les infiniment.
POULS cietereraieve storerete c cte ee stece relate eeote eertch a ara arare et Sa aan as 18h
§ 1. Nitrification. 4185
Sulfuration.. 186
3. /mpaludisime. — Géographie de Vimpaludisme. — For-
mes diverses de la fi¢vre. — Gachexie paludéenne. —
Crétinisme paludéen. — Nature de la malaria. — Ac-
tion favorable du desséchement des marais. — Le
AUG TAS Seu ctre elena leas anata Tw ie stice cy 187
4. Goitre. Crélinisme oniane =— Distribution géogra-
phique. — Histoire. — Physiologie pathologique. —
Crétinisme gottreux. — Cause; nature. — Pathologie
compas — Goltre aigu. — Crétinisme aigu. —
Prophylaxie 205
5. Dysenterie, — Géographie. 219
Ill. Ferments, fermentations pathologiques. — Role parasi-
taire des ferments. — Inoculation. — Contagion. — Milieu
épidémique. — La spontanéité des maladies & ferment
MGMISEE, ROB <1.4-cacralsleisel siete ei vticieesie Sie adaaieitaliyesiee kam 922
§ 1. Variole. — Histoire et géogeaphie. — Nature; con-
tagion 231
2. Rougeole. — Histoire et géographie. — Nature, con-
tagion, inoculation 2935
3. Scarlatine. — Histoire et géographie. — Nathre 237TABLE ANALYTIQUE DES MATIBRES-
XVI
§ 4, Sueite. — Histoire...
5. Dengue. — Géographie. —
Symptémes. — Nature... ..s«+eee+ Beas
6. Fiévre typhoide. — Histoire et pogeechl
gion. — Nature
7. Typhus. — Histoire et géographie. — Encombrement.
— Symptomes. — Nature, B47
8. Relapsing fever.
9. 7
10. Meningile cérebro-spinale
41. Pesie. — Histoire et géographie. — Serna
Contagion. — Nature.. 252
12. Choléra. — Histoire at géographie. — ce
Contagion. — Influence du sol. — i est Pagent
producteur du choléra? as epee) eos
18. Fiévre jaune. — Histoire et géographie. — Conta-
gion. — Pathologie comparée. — Nature...
44. Diphihérie. — Histoire et géographie. — Nature.
— Contagion et
15. Oreillons. — Histoire et géographie. — Nature
16. Coqueluche. — Géographie
17. Erysipéle. — Géographie et nature.
418. Septicémie
19. Télanos. — Nature et géographie.
. Pourriture d'hépital. — Phagédénisme des pays chauds.
. Empoisonnement puerpéral. — Géographie. — Nature.
2, Hage. — Nature. — Géographie. s
3. Morve. — Histoire et géographie. — Nature, con-
lagion 287
24. Péripneumonie épidemique. — Histoire et peccrecies
— Contagion, nature. : Gerace « 290
25, Fiévre aphtheuse. Cocate. = Geograchic, — Aptitude.
— Nature.. peu. 291
26. Chardon bactéri ien. Fidure charbonneuse. — foc
phie. — Nature ; = 292
97, Charhon symptomatique ou bactérien. — “Nature. 292
2s. Fevre pemphigotde. —- Nature. — Aptitude.... .... 293
IV. Parasites microscopiques......---++.+--++++eeeeeeee seen 293
§ 1. Bouton de Biskra. — Géographie. — Symptémes. —
Aptitude. — Tentatives d’inoculation. — Pronostic.
294
— Etiologie. — Anatomie pathologique. — Nature.
2. Veruga ou bouton des Andes. — Géographie et histoire.TABLE ANALYTIQUE DES MATIERES, XVIL
Pages,
— Symptémes, — Aplilude. — Pronostic. — Etio-
logie. — Anatomie pathologique. — Nature. — Ana-
logie du bouton de Biskra et du bouton des Andes., 299
§ 3. Furonculose. — Nature. — Htiologie. eure oe 305
4. Pied de Madura. — Géographie, — Symplémes. —
Anatomie pathologique. — Nature. — Maladies si-
milaires. — Etiologie.... st teseee renee BOE
Aelinomycose. — Anatomie pathologique. — Inocula-
tion... Pitas 309
6. Lépre. — Histoire et aphie. — Symplémes, —
Eliologie. — Hérédité. — Contagion. — Pathologie
comparée. — Nature parasitaire de la lapre........ 314
7. Tuberculose. — Géographie. Circonstances étiolo-
giques diverses, — Contagion. — Inoculation, — Le
microbe de la tuberculose. — Hérédilé.,...,.... +. 328
8. Syphilis. — Histoire et géographie. — Pathologie
comparée. — Le microbe de Ja Syphilis............ 839
9. De quelques aulres parasites microscopiques. — Role
des miero-organismes. — Maladies parasito-infec-
tigusesdesiyépébine. <1 kaa eee ok 846
oy
V. Parasites vrais ..
I. PARASITES HABITANT Li TUBE DIGESTIF :
§ 1. Ankylosiome duodénal. — Cacheéxie vermineuse. —
Hisloire. — Symptémes de la cachexie vermineuse,
— Description du parasite, mode d'action. — Propa-
gation. — Distribution géographique. — Destruction.
— Pathologie comparte — Cachexies vermineuses-
chez quelques animau vee BAS
2. Diarrhde de Cockinchine. — Symplomes: — Géogra-
phie. — Description du parasite. — Mode de propa-
— Action prophy-
gation. — Pathologie comparé
lactique du bélel, -- Traitement,
3. Tenias. — Tania solium ou armé, — Tenia inerme
ou mediocanellata. — Tiwnia bothrioeéphale ou lata,
~ Tenia échinocoque. — Tenia serrata, — Tania
cenurus. — Tienia marginala. — Tenia nana. —
‘Tenia crassicolis. — Influence du milieu sur le dé-
yeloppement des tenias.,
«4. Tricocéphale ......
5, Ascaride lombricoide..., ..
6. Oxyure vermiculaire... ...
339
367
367
367XVII TABLE ANALYTIQUE DES MATIERES.
Pages.
Il. PARASITES HABITANT LES TISSUS =
§ 1. Trichine.— Description. — Meurs. — Géngraphie. —
Pronostic. — Mode de propagation. — Ulilité de la
cuisson des aliments. — Maladie des végétaux yoi-
sine de la trichinose. 368
2. Nématoide du cheval.. 370
e Distome ces écrevisses. — Dismaiose 370
. Filaire de Médine ou dragonneau. — Géographie -
histoire, description, sitge, mode d’action Pro-
pagution. — Destruction. 371
5. Dragonneau aquatique 373.
6. De quelques autres filaires 373
IL. Panasives yivaNT DANS LE SANG
1. Strongylus armatus minor. — Migration. — Propaga-
tion sae B74
‘ilaire du marsouin 375
3. Filaire des poissons . 375
4. Filaria immitis .. 375
§. Anguillula indestinali 378
6. Quelques autres parasites semblables . + 376
7. Distome @ Egypte ou disloma hematobium. — Héma-
turie. — Filaire de Bilharz. — Histoire et geogra~
phie. — Mode d'action. - 376
8. Filaire de Bancroft. Filariose. — Wématochylurie.
— Filaire de Wucherer. — Filariose. — Ascite. —
Hydrocéle, — Eléphantiasis. — Généalogie de la fi-
laire de Wucherer, — Filaire de Bancroft. — His-
toire et géographie de l’éléphantiasis. — Sitge. —
Symptémes. — Anatomie pathologique. — Btiologie.
— Mode d’action du parasite. — Contagion. — Role
des moustiques Geeeeeeee OTT
9. Craw-craw. — Géographie. — Le parasite 384
10. Slrongylus vasorum....+.+ B85
11. Pathologie générale comparée. — Sarcapies mutans,
— Eléphantiasis végétaux. — Galles végétales. —
Généralisation de Virritalion cellulaire autour d’un
stimulus animé,
TV, PARASITES HABITANT DANS CERTAINES CAVITES :
§ 1. Calliphora anihropophaga, myasis...... 387
2, Sangsue de cheval. — Hémopis sanguisuga. 387
3. Pentastome du chietissseeeee 387TABLE ANALYTIQUH DES MATIERES. XIX
§ 4. Aearopse de Méricourt
5. Musca eacnalia.
6. Grégarines....
7. Syngamus tracheal
Description. — Mode de propagation. — Destruc-
tion ..... . 389
8. Distoma Ringe See mmuipera tains: - Geoera:
phie. — Description du parasite. — Symptémes. —
‘Traitement. 389
YV. PARASITES HARITANT SUR LA PEAU :
§ 4. Berne. Wetecee ano
2. Tarentul ee : 301
ee Latrodecius erenegunaiie 391
- Scorpion de la Nouvelle-Grenade,......... B01
5. Simulia maculata oa Mouche de Kolumbac 391
6. Mouche tsetsé. — Glossinia morsitans... 392
7. Puleaw peneirans ou Chigue, — Distribution géogra-
phique. — Mode d'action. — Aptitude 393.
8. Argas persicus. — Venins ef virus.... 308
9. Mouche des sables 397
40. Rowget...... 397
IL. Carrapatos . 397
42. Colorado . 397
43. Huta... 308
a Tlasahuaté . 398
e MOHMICE LEO ceca cece ease ainuys 98
tat Gale, Acarus et Sarit, — Histoire. —
— Géographie.. eerie 398.
17. Pou d’agouli .. 400
18. Lucinia serinata. 400
49. Trichodecte du mouton.. 400
20. Teignes. — Teigne faveuse. — Teigne tonsurapte, —
Teigne pelade. — Teigne pityriasique. — Ashorion
kerutophagus.— Teigne de Tokélan ou teigne im-
briquée. — Mal de la pisdra.....6.cccccsee. eee Ag0
CHAPITRE IV, — tes somMes. — nu minteu sosian.
Phases de la civilisation. — La civilisation et l’anatom!
Civilisation et physiologie sociale... 4028
I. Influence de 1a civilisation sur les maladies. 405
§ 1. Villes et campagnes. 406xX TABLE ANALYTIQUE DES MATIERES.
§ 2. Association.
3. Domeslication
4. Mouvement de la population.
5, Michesse et pauvreté
6. Professions ..
7, Elai ectwil.....
Il. Maladies artificielles..
§ 1. Déformation polysarcique, .
2, Tatouage....-
3. Déformation du pied ches les Ghinbiees
4, Déformations erdniennes. — Déformation couchée des
Aymaras, — Déformation toulousaine. — Déforma-
tion cunéiforme relevée des Nahuas..............5
5. Déformation du nex
6. Déformation des lévres et des oreilles
7. Déformation des dents... ..
8. Déformation des seins....+...
9. Déformation des doigis......
10. Déformation des organes génitauz. — Mulilations
chez la femme. — Mutilations chez "homme.....
III, Maladies mentales. — Aliénation mentale. — Fonction-
nement du cerveau dans le milieu social Sil iaieis Eaaiefe
§ 1. Alidnalion mentale individuelle. — Sole — Sui-
cide, eh aeieaicee
2. Foties épidémiques. — Ghoréomante. — Démonola-
trie. — Théomanie. — Contagion nerveuse. — La
Salpétritre. — De quelques épidémies nerveuses.—
La folie chez les animaux. — Prophylaxie par la
science.
LIVRE Il.
MILIEU INTERIEUR,
CHAPITRE L. — mittee intinmur.
Les races, comme les individus, different par leur milieu inté-
rieur. — Variabilité de action toxique suivant le milieu
intérieur. — Variabilité de Taction morbide suivant le
milieu intérieur. — Aptitudes comrnunes du milieu inté-
yieur dans des races différentes. — Wariabilité des sym-
plomes d'une méme maladie, suivant le milieu intérieur. .
433TABLE ANALYTIOUE DES MATIERES. XXL
Pages.
§ 1. Varivle. — Variole du singe. — Cow-pox. — Horse~
pox. — Gourme. — Clavelée. — Variole du pore. —
Wariole du chien. Jaladie des chiens. — Variole
des oiseaux Aha
2. Rougeole. — Roug MAT
3. Pesle.. Paradies MELE sates nal Sana gline 4aT
4. Fiévre typhoide.. 4AT
5. Méningile cérébro- -spinale praia 448
G. Dengue... .. 448
Fe MOPUC «is i00 448
8. Peste bovine. — Géographie. — Histoire. — Propa-
gation, — Nature. — Analogie. — Contagion. —
Analyse pathologique des races. — Inoculation. —
Abatage. -— Le microbe.
9. CRGPDOR eos ce cee cae +z
10. Grippe, influensa..
11. Tuberculuse,.
42. Particularités symptomatiques de quelques races..,... 4b4
CHAPITRE Il. — parnotoaie coMPARGE DES RACES HUMAINES.
I. Races noires... ... perereieiecite Bare .ctle en Stee oan Ss eeees V45B!
§ 1. Distribution géographique.. ie : » ABS
9. Caracléres analomiques du fore eit e ne aT
3. Caractéres physiologiques...... can onigwaniy ere. BO.
4. Caracléres palhologiques... 0c. cite ei nce eoverven sce 468
II. Races jaunes... are ear ca teint AST
§ 1. Distribution gdographique. see 487
2. Caracléres analomiques.. 489
3. Caractéres physiologiques. 490
4. Caractéres pathologique: 490
fl. BRancue seprentrionate. — Chaleur des habitations,
— Alcoolisme. — Maladies nerveuses. — Syphilis.
— Purgatifs — Ophthalmies y - 490
Tl. Brancue centRALe. — Maladies ooulnires. — Myopic.
— Scrofule. — Rareté du tétanos. — Fréquence de
Valiénation mentale. — Suicide. — Maladie des
Scythes. — Bee-de-litvre. — Variole, — Choléra.
— Phthisie. — Abets palmair «= 491
I. Brancug minipronave. — Choléra, — Impaludisme. —
Plaies. — Cancer. — Dengue. — Dysenterie, —
Stomatite. — Ulotre de Bassac.....0.cescceeeeeee 496XXIL TABLE ANALYTIQUE DES MATIERES.
a = ORM . Pages.
III. Races mixtes dérivées du trone jaune - 497
I. Japonats. — Origine des Japonais..., 497
§ 4. Caracléres anatomiques.. 497
2. Caractéres physiologiques. 498
8. Caractéres pathologiques. seas 498
Il. Manars. — Origine des Malais........ niesleteniialsin peeseeraisle 502
§ 1. Caracléres anatomiques..... 503
2, Caractéres pathologiques .... 504
TIL. PoLYNUSIENS. 0201600 eeretee Ga eg AEN oe see ds be bela 507
§ 1. Migrations, melanges, aire géographique, caracteres
anatomo-physialogiques. . . 50S
2. Caractéres pathologiques. .. 510
TY AMERIGATNG (2 ce lntel nie eeirietelcse acieiany a NEN RAeRS de 515
§ 1. Origine. — Caractéres anatomiques. . _ . 546
2. Caractéres pathologiques
TV: RAG G8 DI ATONE SI cee gore <'e atascseine ida aunts ae a
I, Benniegs..... pine.bseleseoe-psaarie eearespiaeoniesninieir aan a lore weiner e
§ 4. Aire gdographique. — Migralions..
2. Caractéres analomo-physiologiques
3. Caractéres pathologiques .........+
TDs EMITS 2 since oiciereg org ue eineie nie uma a wiciaslcnatene cae
ARABES
§ lL. Caractéres anatomo-physiologiques.
2. Caracteres pathotogiques
ISRAMLITES. .
§ 1. Histoire et distribution Plmmiie
cléres analomo-physialogiques
3. Caractéres pathologiques .....4+.45
IIL, Inno-Euroriens. ,
Race pr CANsTAp1
§ 1. Halension. — Caractéres anatomiques » 530
2. Caracteres pathologiques. « B30
Race pe Cro-MaGNnon......... 521
§ 1.-Emlension. — Caractéres anatomigues. sre BOd
9. Caractéres pathologiques............. 531
RAGE BE PURROOM coat canada neiinnanaiee nantes Baa O31
§ 1. Caractéres anatomiques.. . 531
2, Caracteres pathologiques.. 331TABLE .ANALYTIQUE DES MATIERES. XXII
Pages.
LAPONS... 00544 heed N aa ota e ewes pabbeveeraedecutbed sees 532
§ 1. Caractéres anatomiques et phystologiques.. 532
2. Caractéres pathologiques. 53a,
Fixnois. 533
ARYENS, 533
COMES cass. exeoiinie: Cons ve 533
§ 1. Eatension. — Caractéres anatomiques 533
2. Caracléres patholagiques 534
§ 1. Caractéres analomo-physiologiques 536
2. Caractéeres pathologiques,.......« 536,
Vi Population fraheaise ss navsse dss s-esrenuuine lee. eee O88
§ 1. Ethnologie complee de la France... 533
2. Caraciéres anatomo-physiologiques 539
3, Caractéres pathologiques...... 1.045 542
CHAPITRE II. — paruonocie ALE COMPARE DES
TEMPERAMENTS, PES RTATS PHYSIOLOGIQUES OU PATHOLOGTO
DES SEXES, DES AGES.
§1. Tempérament. — Qualité dea humeurs...............3..
2, Elat physiologiqu
3. Elat pathologique
hon SBME er, Ser stare
5. Age. — L'accroissement vatie suivant les ra
CHAPITRE IV. —pe L'aprirvpe eT De LINMUNITE MORDIDES,
— VACGINATION 4.2 ceed veee cee a eeeee Veer eee e tenets rene 562
LIVRE Til,
CHAPITRE [. = TRANSFORMATION DE LINDIVIDU PAR LE MILIEU,
Gentse des maladies 4 microbes,..............055 Meters ei 560
CHAPITRE Il. — aravisus.
Alavisme anatomique. — Atavisme pathologique. — Atavisme
intellectuel: — Tératologie......... wearers sade iiaies GET
CHAPITRE II]. — monstauosirés. — ANOMALIES REVERSivES.
Valeur philosophique des monstruosités. — Origine pathologi-
que des monstruosilés, ~ Répartilion géographique des
ADOUBECTGBUGBsigrjecuen ev ev ei ele 5 aia iati Sureelyesie esas 573.XXIV TABLE ANALYTIQUE DES MATIERES.
Pages,
§ 1. Pilosisme. — Valeur du pilosisme comme caractére
FSVODALT year Tine cea neem sGlenmea shay neg en OUe
2. Mamelles surnuméraires. — Importance comme ca-
PAQLEIG MOVERS lors a nmne macceemmen arse a noms eevee 597
3. Laces de pigment. — Novus pigmentaire. — Anato-
mie. — Symétrie, — Correspondances anatomiques, 78
4, Albinisme. — Fréquence. — Distribution géogra-
phique. — Descriptions... 56.04.02, 2-2 -eseeeee 580
5. Bec-de-ligvre. — Mécanisme du bike de-lidvre. Los
intermaxillaire. — Fréquence et distribution géo-
graphique. — Caractére réversif............. .... 583
6. Polydactylie ét syndactylie.— Fréequence. Distribution
géographique. — Mécanisme, valeur comme caractére
Ge PE VERS Ole veers haces ee sce aes cep 586
7. Alicrocéphalie. — Crane, — Sutures crdnienne:
Valeur comme caractére réversif . 591
4e Développement phylogénique. — Eneéphale. —
Lobes. — Circonvolutions. — Plis de passage. 694
20 Développement ontogénique. . is BOG.
4° Réversion chez les microcéphales... 596
CHAPITRE IV. — ntreprni.
Hérédité des propriétés acquises. — Mécanisme de l’hérédité.
— Mélissage. — Hérédité, — Imprégnation, — Consan-
tines a) se eden Do Ane 397
CHAPITRE V. — sétnorion. — concunrence viraie.
Sélection naturelle chez l'homme. — Sélection sociale........ 624
CHAPITRE VI, — picéxtrescence.
§ 1. Acclimatement. Défaut d'acclimatement.— Mécanisme
de lacelimatement, — Transtormisme. - 627
BSS ese caer crc ph een Water - 638
3. Alimeniation............ aie «a. 638
4, Maladies... .. 005. 638
5. Causes sociales
639GEOGRAPHIE MEDICALE
LIVRE I
MILIBUX EXTERIBEURS
CHAPITRE I.
L’ ATMOSPHERE.
I. TEMPERATURE.
§ 1. CHALEUR.
Les modifications de la température sont celles qui frappent le
plus le yoyageur qui vient de débarquer dans une contrée tres diffé-
rente de celle qu’il a quittée ; et la chaleur plus ou moins grande
est peut-Gtre une des modifications de milieu les plus impor-
tantes auxquelles l'homme ait été soumis; mais on serait exposé
4 se heurter & une grande complexité de phénomenes, si l'on you-
lait étudier de prime-saut les effets de la température sur
Yhomme. Dailleurs, la suite de ce livre démontrera, je lespere,
que Vhomme ne peut étre étudié avec profit qu'a la condition
Wétre regardé 4 sa place dans la nature, c'est-a-dire au milieu
de ses voisins, et d’étre 4 chaque instant comparé & eux. Nous
verrons, én outre, a chaque instant, que les phénoménes com-
plexes, si difficiles 4 analyser, qui se passent dans les tissus de
"homme ou de ses yoisins immédiats, ne deviennent simples,
+ clairs et faciles 4 comprendre que lorsqu’on les a d'abord ohser-
vés 4 l'état de réduction, d'ébauche ou mieux de schéma chez
Jes étres inférieurs, Si, de ce premier point, sorte de theme qui
se développe dans la série évolutive des étres, on s'éleve pro-
gressivement, on assiste alors & la croissance, au développement,
GEocR. mip. i2 L’ ATMOSPHERE.
4 Vévolution des phénoménes, et ceux qui étaient le plus com-
plexes, ceux qui semblaient le plus spéciaux a \’homme, appa -
raissent alors fort simples, en méme temps que se comble le
fossé que la philosophie spiritualiste s’efforce en vain de creuser
entre homme et ses fréres inférieurs.
Action de la chaleur sur les étres inféricurs. — Les
protoorganismes, qui s’aceroissent vite et se multiplient rapide-
ment par voie de scissiparité, croissent et multiplient d’une fagon
proportionnelle a la température : plus elle est élevée, plus la
multiplication de ces organismes s’effeetue rapidement.
Cette action stimulante de la chaleur sur les organismes élé-
mentaires ne nous intéresse pas seulement au point de vue de la
biologie générale ; elle nous touche par le coté purement médical.
Un grand nombre de maladies infectieuses, qui font périr les hom-
mes ct les animaux qu’ils associent & leur existence, sont dues
a la multiplication, dans le sang de la victime, d’étres mierosco-
piques rudimentaires, qui se comportent dans ce milieu en yéri-
tables parasites, mais qui vivent souvent sous une autre forme en
dehors de ce milieu, tant que Voccasion attendue par Je parasite
ne s'est pas présentée, Les travaux de Davaine, et surtout ceux
de Pasteur, de Chauveau, ete., grossissent tous les jours la
liste de ces étres inférieurs, de ces microbes qui, tout petits
qu’ils sont, constituent nos plus tervibles ennemis. Or, leur mul-
tiplication, dans eau, dans le sol ou dans Pair, ou ils vivent en
attendant leur viclime, est d’autant plus rapide que la tempé-
rature de l'eau, du sol ou de l'atmosphére est plus élevée. Ainsi,
Davyaine constaté que la quantité de bactéridies qu'il suffit d'ino-
culer 4 un animal pour produire chez lui le charbon, est deux
mille fois plus considérable en hiver qu’en été; ce qui veut dire
que Jes bactéridies injectées & un animal sont deux mille fois
plus vivaces, plus fécondes en été qu’en hiver, et qu’elles attei-
gnent plus vile, par eonséquent, le nombre « déterminé de hacté-
ridies qui, selon l'espece et le volume de l’animal, constitue la
limite au-dessus de laquelle lorganisme présente les symptémes
auxquels on donne le nom de charbon.
La méme dose de sang septique, injectée A des cobayes, les tue
en élé et ne leur fait rien pendant V'hiver; ainsi, en hiver, ces
animaux sont tués par une dose égale 4 4/10) ou 1/80 de goutte
de sang septique, tandis qu’en été ils sont tués par une dose
égale & 4/50 ou 41/500 de goutte (Davaine).