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- Que les racines du passé irriguent le présent pour faire fleurir l'avenir -
- Heureux celui qui va son chemin dans la vie, en emportant avec lui le savoir du passé -
- Qui contrôle le passé, contrôle le futur ; qui contrôle le présent, contrôle le passé -
- Un peuple chanceux n'a pas d'Histoire, mais un peuple malchanceux encourt le plus
grand danger de perdre les écrits et la mémoire de son propre passé -
Édité le 11/07/2010
Réalisation et recherches : Frédéric Mariez
A l'occasion de la Rencontre Jeunesse Lao 2010
www.rjlao.com
SOMMAIRE
Eléphant tricéphale : Erawan ou Airavata, l'éléphant blanc qui porte le dieu Indra (Phra In) dans la religion hindouiste.
C'est pour cela que les éléphants albinos sont considérés comme des trésors divins par les rois d'Asie du Sud-Est. Plus
un souverain en possède, et plus son prestige et sa légitimité céleste sont grands.
Les 3 têtes représentent aussi les 3 principautés de Luang Prabang, Vientiane, Champassak.
Piédestal à 5 marches (5 Sinh) : les 5 préceptes du bouddhisme (ne pas tuer, voler, tromper, mentir, s'intoxiquer).
Parasol blanc à 9 étages : les 9 paradis (savanh), symbole royal céleste d'origine hindoue. Le ciel est une toile de tissus
dont les trous sont les étoiles.
Armoiries du royaume du Laos
- famille royale de Luang Prabang -
(1949 – 1975)
A droite, le Kendi, cruche rituelle contenant les eaux des fleuves sacrés du royaume, bénite par les dieux et les bonzes. Lors de la cérémonie du couronnement
(sacrement), le roi se lave avec cette eau, symbole de purification.
A gauche, une coupe en forme de bourgeon de lotus. Elle symbolise la beauté de la conduite pure. Elle contient une eau qui a été filtrée à travers les 9
matières primordiales: terre, cendre, farine de blé, de riz, poudre de lotus, de jasmin, poussière d'acier, d'or, et de charbon. Lors de la cérémonie du
couronnement, le roi plonge sa main droite dans cette eau, puis la passe au dessus de sa tête.
Ensuite, le roi est aspergé d'eau bénite par les bonzes, puis sa cour, sous une gouttière en forme de Naga. Cette douche symbolise la bénédiction céleste.
Les Kha : les plus anciens habitants connus du Laos (photo du XIXe s).
La Plaine des Jarres
(500 av .J.-C. à 800 ap. J.-C.)
Province de Xieng Khouang, près de Phonsavanh.
C'est le commerce avec l'Inde qui a apporté la culture indienne et le bouddhisme en Asie du Sud-Est.
drapeau du bouddhisme,
créé au Sri Lanka en 1880, adopté par tous les bouddhistes en 1950
Dvâravatî était une confédération de nombreuses cités-états Môn. Cette civilisation a été l'un des relais commerciaux et culturels
essentiels entre l'Inde et l'Asie du S-E. Les bouddhismes Theravâda et Mahâyâna se répandent dans la péninsule.
Fa Ngum imposera définitivement le Theravâda comme religion d'état lors de la fondation du Lan Xang en 1353. La religion est un
ciment de la cohésion nationale.
L’arrivée du Bouddhisme par l’empereur Ashoka
Grand empereur Indien, empire Maurya (300 av. JC).
Le Futur Laos :
• Chen-La (Ve – VIIIe siècle)
Vat Phu, région de Champassak D’autres royaumes : Pagan (Birmanie), royaume Shan,
Srivijaya (Indonésie)...
L'Asie en 800 après JC
L'Asie en 1200 après JC
peu avant la fondation du Lan Xang (1353).
Ci-contre : Asie du S-E en 1745
Vientiane
Vieng Chan: « le rempart de santal »
Selon les légendes, la ville aurait été bâtie en 300 av- JC par un
prince sur les conseils d'un Naga à 7 têtes.
Sri Sattanak, son ancien nom Pâli, est le nom du roi des Nagas
son fondateur. Le Pâli est la langue liturgique (sacrée) indo-
aryenne dans le bouddhisme Theravâda.
Vientiane aurait été une ancienne ville Khmer (XIIIe s.). Il y aurait
eu avant le royaume Môn de Candapuri (XIe s.).
Serpents de feu ou race mi-homme mi-serpent de la mythologie indienne. Ils sont les ennemis du dieu-aigle Garuda (Khout), la
monture de Vishnou. Médiateurs entre le ciel et la terre, ils symbolisent aussi le cycle du temps.
Les Nâgas servent d'escalier quand Bouddha descend du ciel. On raconte que le roi des Nâgas se transforma en humain pour suivre
les enseignements du Bouddha. Ce dernier le démasqua, et lui interdit l'accès au temple, car non-humain. Depuis, les Nâgas
gardent les temples, les escaliers et les toitures. Les mâles ont un nombre de têtes impair, et les femelles, un nombre pair.
Esprits des eaux, génies du monde sous-terrain, gardiens des trésors de la Terre, ils peuvent déclencher toutes sortes de
bénédictions (pluie, fertilité, fécondité...) ou de malédictions (épidémie, sécheresse...). Leur royaume sous-terrain de Muang
Badan s'étend sous la province de l'Isan. On y accède par des grottes sacrées le long du Mékong.
Chaque année, près de Nongkhaï, à la fin du Khao Phansa (carême bouddhique), à la pleine lune du 11e mois lunaire (15-25
octobre), se tient le festival des « feux des Nâgas » ou « Bang Faï Paya Nag ». Des eaux du Mékong sortent rapidement et
silencieusement de mystérieuses boules de lumières colorées, qui montent très haut dans le ciel. Ce sont les cadeaux des
Nâgas, pour rendre hommage au Bouddha, et remercier les humains pour leur respect envers le fleuve. Elles retombent sur les
rives sous forme de pierres précieuses, les mystérieux « œil de Nâgas », que l'on peut acheter sur les marchés de Bangkok.
Toute trace ces Nâgas est sacrée. Si un arbre ou une fleur prend la forme d'un Nâga, alors il devient sacré.
Le Patouxai à Vientiane
(1958)
1958 : construit à la mémoire des morts de l'indépendance Lao, d'abord nommé « anousavaly nak
lopkao » (monument des anciens combattants).
C'est le plus vénéré des sanctuaires de Vientiane. Vat Simuang est situé à l'entrée d'une porte de l'ancien
rempart. Ce temple est construit autour de l'ancien pilier de la ville (lât), qui abrite son génie protecteur (phi).
Pour sauver la ville d'une invasion siamoise, une femme enceinte, Nang Si, s'y serait offerte en sacrifice en se
jetant dans un trou lors des travaux.
That Luang à Vientiane
(1560)
1560 : Vientiane devient la capitale du Lan Xang (après Luang Prabang) car plus facile à protéger, et plus proche
de la route vers Ayutthaya. Construction du That Luang par le roi Setthathirat.
Selon les archéologues, le That Luang aurait été construit sur le site d'un ancien temple Khmer (XII – XIIIe s.).
300 av. JC : des missionnaires de l'empereur indien Ashoka y apportèrent un cheveu ou le sternum (os de la cage
thoracique) de Bouddha. Un stupa y fut construit pour recevoir la relique.
Luang Prabang
Avant JC, la ville s'appelle Jawa (Java), qui signifie
« entourée d'eau ».
1560 : temple royal fondé par le roi Setthathirat, il est considéré comme le plus élégant du pays.
1887 : les Pavillons Noirs pillent Luang Prabang. Vat Xieng Thong fut l'un des seuls temples
épargnés, car leur chef y avait été bonze dans sa jeunesse.
Phou Gneu & Gna Gneu
Les ancêtres protecteurs de Luang Prabang lors du Pimay (photo du XIXe s.).
le roi Fa Ngum
Khun Borom ou Khoun Boulom
(environ VIIIe siècle)
Les Siam et les Lao sont 2 branches du grand groupe ethnique des Thaïs, venus du sud de la Chine. On dit alors thaï-siam
et thaï-lao. En 1939, lors d'un coup d'état militaire, le Siam prend le nom de Thaïlande, le « pays des thaïs », pour sous-
entendre la volonté de la Thaïlande à diriger le Laos.
Roi semi-légendaire, les historiens ne savent pas si Khun Borom était réellement Lao. Il serait un ancien roi de Nan-Chao et
l'ancêtre mythique des lignées royales Lao et Siam.
D'après la légende, le roi du ciel Phaya Thène déchaîna le Grand Déluge pour punir les Hommes de leur cruauté, puis
envoya son fils Khun Borom pour diriger les Thaï-Lao, et leur enseigner la civilisation. Cette nouvelle Humanité naquit
d'un grand Nam Tao (fruit de la famille de la courge, voir photo en bas). C'est de ce fruit que poussa la liane géante que
Phou Gneu et Gna Gneu durent abattre. Khun Borom aurait eut 7 fils (dynastie Maharasa), dont le célèbre Khun Lo
(Muang Sua – Luang Prabang), qui fondèrent de nombreux royaumes Siam et Lao. Ses fils et leurs descendants se
rencontraient une fois par an dans la grotte sacrée de Pak Ou, près de Luang Prabang.
Descente des Lao
(VIIe – XIIIe siècles)
Sous la pression de l'expansion Chinoise, puis grâce la déstabilisation de l'Asie du S-E par les Mongoles, les Lao
descendent progressivement du sud de la Chine (confédération Aï-Lao, royaume de Nan-Chao).
1434 : la foudre éventra un stûpa de Chiang Raï (Lan Na), dans lequel
était caché ce bouddha. Il était recouvert de stuc doré (enduit
coloré) qui s'effrita et laissa apparaître la pierre verte. Le peuple
crut d'abord qu'il était d'émeraude. Il est en réalité en jadéite.
Son règne marque l'apogée politique et culturelle du royaume, ainsi qu'une période de paix après de nombreuses
guerres de succession.
Les premiers voyageurs occidentaux visitent le royaume Lao et sont frappés par la magnificence de la capitale
Vientiane.
Le jésuite italien de Marini et le marchand hollandais Geritt Van Wuysthoff ont visité le royaume de Surinyavongsa entre 1641
et 1647 et nous ont laissé des témoignages de grand intérêt:
Le Palais Royal dont la structure et la symétrie sont admirables paroist de fort loin. De vray, il est d'une prodigieuse étendue et si
grand qu'on le prendrait pour une ville… L'appartement du Roy, qui est orné d'un fort superbe et magnifique portail, et quantité
de belles chambres, accompagnées d'une grande salle, sont toutes en bois incorruptible, et ornées dehors et dedans de bas-
reliefs exelens… Je ferois un volume entier si j'entreprenais de décrire les autres pièces du Palais...
On nous a fait attendre pendant une heure. Ensuite, le roi, assis sur un éléphant blanc, arriva de la ville et passa devant nos tentes…
c'est un jeune homme d'environ 23 ans. Derrière lui marchaient environ 300 soldats avec des lances et des fusils; derrière lui,
des éléphants avec des hommes armés; suivaient derrière quelques musiciens; après, il y avait encore deux-mille soldats, suivis
de 16 éléphants portant les cinq femmes du roi...
Et à propos des bonzes de Vientiane, plus nombreux que les soldats de l'empereur d'Allemagne :
Nulle part il y avait des églises aussi riches et tant d'hommes saints, comme ils s'appellent eux-même, que chez eux la science est
beaucoup plus développée et qu'à cause de cela, les prêtres du Cambodge et du Siam viennent tous les ans et y restent de dix
à douze ans afin de finir leurs études.
La chute du Lan Xang
(1707)
1945 : prince, il appelle à lutter contre l'occupation japonaise. Il est alors exilé à Saïgon.
1947 - 1973: hostilités / instabilités / guerre civile / lutte fratricide entre 3 partis : royalistes,
communistes, et centristes-neutralistes.
1975: prise de pouvoir du Pathet Lao, le roi devient conseiller du régime communiste.
1978: le roi, la reine Khamphoui et le prince couronné Vong Savang sont déportés au
« camp numero 1 » de concentration de Vieng Xai (Sam Neua) ou « camp de
séminaire » (samana), dans les grottes de Houaphan (nord).
1980: condamnés aux travaux forcés, maltraités, ils meurent de faim ou sont exécutés.
D'après Kaysone Phomvihane (1920 - 1992), leader du Pathet Lao, le roi serait mort en
1984 à l'âge de 77 ans.
A l’origine :
• Rouge : le pays
• Bleu : le Mékong
Maintenant :