Vous êtes sur la page 1sur 23
CHAMBRE TECHNIQUE DE GRECE CONSEIL INTERNATIONAL DES MONUMENTS ET DES SITES COLLOGUE DE THESSALONIQUE 3-10 OCTOBRE 1973 Prof. Arch. GRIGORE IONESCO ROUMANIE TYPOLOGIE DE LA MAISON POPULAIRE ROUMAINE COMITE NATIONAL HELLENIQUE DE LICOMOS RUE KABAGEORG! SERVIAS 4 - TELEPHONE 32.22.466 » 92.36652 - ATHENES 125 - GRECE nl TYPOLOGIE DE IA MAISON POPULAIRE ROUMAINE Par GRIGORE IONESCO Depuis les temps les plus reculés et jusque vers le début de la seconde moitié du XIX° sitcle, la forme d'ha~ Pitat des Roumains a été essentiellement rurale, plus de 89% de la population vivait dans les villages. Ce chiffre. auffit pour marquer la place et 1'importance qu'avait au~ trefois, dans le domaine des constructions, l'architecture populaire. Les racines de l'art de batir chez les Roumains se perdent dans la nuit des temps. En effet, les recherches archéologiques de ces derniers teaps montrent qu'a 1'épo~ que néolithique les habitations, groupées en villages de. 50 A loo maisons collectives occupant entre 50 et loo m , chacune, étaient b&ties en bois. Il existait deux modes de construction: soit un squelette porteur en gros pieux et: des parois en matériaux de remplage, soit — plus rarement: des parois pleines, portantes, faites de tronos d'arbres. A partir de l'age du bronze apparaissent ausst les maisons monofamiliales. Les matériaux et les procédés de construc~ tion sont les mémes qu'au néolithique et persisteront dans l'architecture populaire jusqu’é nos jours. Tout le long de l'histoire du peuple roumain et arung bout A l'autre de son territoire, les constructions rura~ les de toutes les catégories, depuis la maison et 1'église jusqu'aux plus modestes dépendances de la ferme, sont le produit exclusif de l'architecture populaire. Toutes cea constructions - de méme d'ailleurs que le mobilier et les différents objets de la vie de tous les jours — étaient faites de matériaux périssablest bois, terre, roseaum, toile. Bt comme elles étaient exposées, en outre, aux vi- cissitudes d'une histoire fort tourmentée, il est aisé de comprendge qu'elles ont été maintes fois refaites au cours des générations. Ces réfections successives étaient du reste, pour la plupart, des restaurations: nous ne pouvons 2 nvas imaginer de nouvelles maisons ou de nouvelles églises qui fussent entitrenent différentes du modtles qui les a- vait précédées, Les affinités entre le répertoire si riche et si varié des formes architecturales et des éléments aé— coratifs, ainsi que la ressemblance souvent frappante en~ tre les édifices plus anciens, du xVI° et du XVII® sitcles et ceux des mémes catégories du XIK® sitole attestent non seulement un lien permanent avec l'art du passé, mais aussi la conservation & travers les Ages, voire 1'immuabilité des caracttres locaux. Certes, il n'est point exclu — rien, au contraire, n'est plus naturel ~ qu'au fil des sitcles, tant lors des réfections ou des restaurations que de la construction de nouveaux édifices, certaines innovations. dans les procédés de construction ou dans les formes ar- chitecturales aient eu lieu. Ce n'est que de cette manid- re, qui implique une pratique de longue haleine et constam- ment enrichie, que l'on puisse expliquer la perfection de maints exemplaires anciens de tels édifices existant enco- re de nos jours et la grande satisfaction esthétique qu'ils nous inspirent. Evisagés et intégrés dans le processus d'une lente é= laboration étalée au cours des sitcles, les monuments d'architecture populaire qui se sont conservés représen- tent de fait des formes et des valeurs esthétiques perfec- tionnées, fruit d'accumulations transmises sélectivement d'une étape A l'autre. Quant aux programmes ils sont relativ breux et peuvent Stre groupés en quatre grandes catégories: YY la demoure; 2/ 1' dglise; 3/ les dépendances de la fer- me; 4/ les installations techniques paysamnes. la seule de ces catégories qui présente une oertaine mobilité, done nant lieu & des types multiples et variés, est la demeure, Les trois autres - 1téglise, les dépendances de la ferme ent peu nom Pee 3 surtout les installations de caractere technique — ont conservé presque intactes leurs fonctions primitives, jeurs formes architecturales, leur décor et meme, dans les grandes lignes, Leura dimensions. De 1A, d'une part, cette permanence pluriséculaire et, dtautre part, le caractbre de continuité qui marque de fagon si prégnante les réalisa— tions de l'architecture populaire romaine. C'est pourquoi, orsquton cherche & définir 1'évolution de ce phénomene ar— | chitectural, le probléme le plus délicat, surtout en oe qui. concerne la saison, est de discerner ce qui relbve du fond traditionnel et ce qui représente ltapport de telle Stape historique. Pour aborder correctement ce probleme, {1 nous faut teniz.compte non seulement des permanences dues A la technique de construction du bois, aux structu= reg et au vocabulaire décoratif, mais aussi de tous les progres relevés, qui sur le plan philosophique sont le re~ flet du mode de vie et des idéals moraux et spirituels du paysan roumain, qui dans la majorité des cas 4 été son pro- pre architecte et constructeur. Guvisagée sous le rapport de l'adaptation de la plasti- que architecturale, dans son ensemble, aux conditions du, milieu environnant (climt, matériaux de construction, ine tégration au site), 1a maison populaire roumaine présente, dana les limites de chaque zone naturelle, un grand nombre ataspects et de traits spécifiques, souvent nettement mar- qués. Mais, en dehors de ces variations régiomles, les ma gons de toutes les régions sont, en ce qui concerné la dis position générale des formes et des volumes, tributaires dtun type unitaire ot régulier, consistant en un prisme Groit de section rectangulaire ou, tout au plus, en deux prismes juxtaposés; ses dimensions varient habituellement entre 4 et 8m de large sur 7 8 14 a de long. Quant A la composition du plan, élément primordial dans 1'établisse- 4 uc comrect de toute typologie, il convient de signaler jrexistence at L'interpénétration, dans toutes les régions du pays, de plusieurs types qui ont connu une évolution propre d'une époque & ltaatre. En gros, on peut distinguer, Roumanie, srois fanilles de planst 1/ le bordel ~ habita- ion & demi enfouie dans le sol; 2/ 1a maison & un seul ni- 3/ la maison & rez—de-chaussée sur le territoire de la veau construite sur le sol} et étage. Les borded - qui a’existent plus aujourd'hat qu’ en tant que pidces de musée ~ ont représenté av Moyen Age le type d'habitation prédominant tout le long du Danube, de Drobe= ‘ta Turnu Severin au Delta, Snfoncées 1,5 - 2 m s0u8 le: niveau du sol, ces "maisons enterrées” avaient les parois doublées de bois et un toit & deux versants on planches re- ouverts de roseaux ou de chaume, puis d'une couche épaisse de terre. La forme la plus simple comprenait unepitce cumu~ lant toutes les fonctions de Lthabitation, pourvue d'un ane chaninges cette pitce, sommée "au feu", é- d'un vestibule en pente pesoins de la famille,ce foyer et d* tait précédée, on regle générale, = I,l. Petit & petit, suivant les plan était agrandi d'une - 12,23 de deux - 11,3 4 ow meme de trois pibces - II,4. Les pitces jouxtant de part et a’autre celle dite "au fea" et qui pouvaient étre chauffées par un faux pogle, ont acquit la fonction de chambres & - Goucher; la troisitme,qui donnait au plan la forme de eroix, servait de resserze & provisions. . La catégorie de aaison la plus répandue sur tout le territoire du pays 2st celle 2 reade-chaussée construite A méme le sol. Le type le plus = If,As1 = babitation archatque spécifique pouk les villa- ou les batiments de la fer- ancien en est la maison & pibce unique ges pastoraux de type dispersé, 3 ae, maison, resserre & provision, cuisine, grange, étables - forment des corps de construction indépendants. Les maisons de ce type, ainsi que toutes celles qui suivront au cours de notre exposé, ne sont souvent A mame d'assurer que les besoins les plus élémentaires d'une vie stable; mais elles n'en dépassent pas moins presque tou- jours les limites strictement utilitaires, témoignant de ce sens artistique du paysan roumain, qui l'a toujours poussé A se faire une maison d'une forme, d'une couleur et d'un décor agréables. Dans l' ordre chronologique de 1'évolution, afin de ré— pondre au besoin de réduire au minimum les allées et venues de la maison & la resserre, la maison A pitce unique a été suivie par celle & deux pitoes indépendantes, aux entrées séparées servant l'une de ahambre d'habitation, l'autre de resserre & provision - II A,2. Ia pitce principale de cette maison, de méme que celle du premier type, est en méme temps cuisine, salle & manger et chambre & coucher. On y fait le feu A la fois pour cuisiner et pour chauffer la pitce, sur un &tre ouvert - appelé cémin ou c&loniu - au dessus duquel se trouve, suspendue au plafon, une hotte pyramidale faite de claies d'osier et enduite de terre, qui eapte la fumée et la conduit sous les combles, ob elle se répand, assurant en méme temps le fumage des viandes et des fruits, pour s'échapper par les interstices du matériay de couverture. or, l'entrée directe dans la chambre d'habitation y faisait pénétrer le froid, la pluie et les courants d'air, Ctest pour éviter ce désagrément qu'on a construit sur le devant soit sur toute la longueur ~ II A,2 a — soit sur une portion seulement de la facade - II A, 2 b - une véranda ouverte (prispi): Slément devenu traditiomnel, utilisé au- Jourd'hui encore dans presque tous les types de maisons. | 6 Pourtant, le meilleur moyen d'isoler 1a maison contre les intempéries, qui fut adopté ultérieurement, a consisté & séparer une partie de l' espace de 1a resserre pour en faire une antichanbre. Crest ainsi quia pris naissance le type de maison & 3 pitces : vestibule (tind&), chambre a Coucher et resserre — IT A, (exemple 1 maison de Bradet département d'arges, fig.3), Paralltlement A la constitution de ce type, si non mee | Re antérieurement, on a passé de 1a maison avec chambre et Fesserre A la maison & deux pidces, indépendantes égale~ ment, mais dont l'une est un vestibule avec atre et l'ay. tre une grande chambre d'habitation, pitces pourvues aussi d*une communication intérieure — 11 4,3 (exemple: maison de Cornegti-Gorj, fige4). Tl stagit 1a dtan type intermédiai~ re entre la maison A deux pices indépendantes — chambre et Tesserre — et un type nouveau: 1a maison a deux pitces ~ vestibule et chambre & coucher — qui se commandent?; ce *¥pe nouveau, qui sous 1e rapport de 1'évolution se ratta~ che & la “maison enterrée" (voir I, 1 et 2), stest répandy dans toute 1a plaine valaque et a méme pris pied dang la partie sud-evest de 1a Transylvanie —IT ALS. On entre dans la maison, de la véranda, par le vesti. bules Crest 1A que se trouve 1'Atre, transtérg de la chame bre d'habitation et surmonté d'une large cheminée qui trae versele plafond et s'éltve au-dessus du toits par cette om | pération, le vestibule cesse d*8tre un simple lieu de pas 5886, pour assumer aussi la fonction de cuisine, cependant — Ay Ung confirmation du fait gu'il stagit bien dun ty= pe intermédiaire, ctest le nom mame de cafas sous lequel oot atecignée la seconde pidce, utilisées aujourd'hui comme ghambre & coucher: ce nom, qii s'sat conservé, indique 1a | fonction primitive de la pitce, le lisy ct l'on garde les | voie eron) une cella, conformément au type archatque — | voir II,2 et 2 ay 7 se 1a chambre accomplit désormais la fonction exclusive Grnabitation: progres évident sous le rapport des conditions avaygitne et du “style de vie" \exemplet maison de Pietrari- Vilcea, figeS)« Simultanément, ce type a été agrandi d'une resserre, ge qui a donné ane maison } trois pitcest vestibule-culsiney chambre d'habitation et resserre ~ If 3,6 (exemple: maison du Banat, fige6)- Dans le centre et le nord-est de la Transylvanie, le type de la maison & vestibvle-cuisine, chambre et ressente présente certaines particularités quant 8 1a forwe de 1'3- tre, au systtme de chauffage des pitees et & 1a disposi- tion de la reseerre. Dans une premitre variante, 1'Atre (pomnol), supporte an four & pain sphéro%dal fait de briques et d'argile. On cuisine sur 1'Atre, devant la gueule du four ou sur les cdtés. Le vestibule n'a pas de plafond, mais il est tou- jours pourvu, au-dessus de l'Atre et au niveau du plafond des pices voisines, d'une coupole sphérofdale, construite Destiné & d'un clayonnage enduit de terre, nonmé baburé capter et A conduire la fumée sous les combles, mais aussi A intercepter les étincelles qui pourraient mettre le feu & la charpente - II 3, 6 a (exemple: maison a! Iavoare-Alba, fige?). Dans le Maramures, le vestibule ni est pas chauf- #6; 1'Atre et le four qui occupent une surface considéra— ple, sont aménagés dans la chambre, d' ob 1a fumée est diri- gée par une cheminée oblique vers le vestibule et de 1a au grenier - II B, 6 ds Dans cette région - et dans atau tres aussi d'ailleurs - la maison comprend un vestibule, deux chambres d'habitation et une resserre, celle-ci com prenant 1'espace pris & l'une des chambres, avec laquelle elle communique directenent -TI 2, 7 et 7 a (exempler mai- son de Cahea-Maramures, fi¢.8)+ 8 Mais & cété des types anciens de maison caractéristi- ques pour la population roumaine majoritaire, les construc= tears populaires du nord-est de la Transylvanie ont souvent introduit dans leurs créations des formes et des éléments Ge structure ou de décor empruntés aux architectures con- ques et réalisées pour les nodes de vie des minorités na- tionalest Hongrois, Saxons. L'un des types les plus repré= sentatifs A cet égard est la construction qui réunit cous an mme toit, cuivant le modtle des fermes saxonnes, la : maison, la grange et 1'étable - II B, 8 (exemplet maison a'ilva Mick, dép. de Bistrita-Nasaud, £ig+9)+ Plus économes, les Moldaves ont préféré 1e type de mai- gon A vestibule et cuambre, mais en laissant & celleci toutes les fonctions de l'habitation archatquet aussi est~ elle munie d'un large &tre avec four qui occupe - comme en ransylvanie - un bon quart de la pitce ~ II 5,9 Pourtant au fond du vestibule réduit & la fonction d'antichambre, on voit souvent soit une resserre, soit une deuxibne chambre & coucher (exemplet maison de Borca-Neam}, figelo). pana la plaine valaque, pour satisfaire aux besoins de logauent d'une famille plus nombreuse, on utilise sur une large échelle le type de maison a vestibule et deux cham pres, plus d'une fois avec une quatritme pitce supplémen— taire servant de resserre ou de cuisine d'été, On donne a chaque chambre d'habitation le nom de cas (maison): 3 la plus grande, qui, mieux meublée, est réservée aux notes et aux réjouissances de famille, casa aare (1a grande mai Sony, a l'autre, casa mic& (1a petite maison). Le trait le plus caractéristique de ce type est 1'ftre (vatra), qui occupe toute la partie du fond du vestibule et qui est surmonté d'une cheminge dont la large base vottée stappuie sur les trois parois du fond de la pitce - II B, lo (exemple: mai- son de Pierbintii de Jos - Ilfov, figell). 9 pang laDobroudja enfin, ob les constructeurs populai- res ont combiné dans leur création des formules souvent dissemblables, correspondant au mode de vie des différents groupes ethniques (tures, Tatares, Lipoveni), ctest la mai- con A vestibule et deux chambres aut est la base de la plu- part des variantes, la véranda passe, bordée de piliers de pois, dtordinaire sans balustrade, s!étend généralement, de méme que dans les modéles de la plaine valaque, sur tou~ te la fagade principale. On rencontre cependant couramment gne variante dane laquelle cet élément atabri et de décor ge réduit & une sorte de loggia placée devant le vestibule, dont le mur extdricur est, dans ce ca5 en retrait - ITC, li. Bn rbgle générale , la véranda oP retrait placée de~ vant le vestibule est une caractéristique 4u type spécifi- quement dobroudjien de la maison double, qui est souvent patie en pierre - 12% 12 (exemple: maison de Mangalia, figel2). bes types de maisons doubles, faites pour loger deux families (par exemple celles de deux freres, ou un couple Agé et le ménage de l'un des enfants), types correspondant a certaines formes razes d! organisation de la famille rou- maine, se rencontrent parfois gusei en Transylvanie et en olténie - ITC, 13, 14 (exemplet maison de Slaticara - Vileea, figel3)- sans diminuer en quoi que ce soit l'intérét et les ver~ tus esthétiques des maisons roumaines dont nous avons par 16 jusqu'd présent, il nous faut souligner le caracttre tabs personnel, ainsi que L'aspect élégant et pittoresque des maisons hautes & rezdeachaussée ot étage, fréquentes surtout dans les zones de colliness Tes types variés que nous allons vous présenter maintenant font ressortir le sens pratique, le réalisme et les conceptions artistiques ges artisans populaires, tout en reflétant 1!influence que lo _ conditions naturelles et Sconomiques ont exercées sur ie mode de vie ot sur 1'thabitation. Les formes les plus spectaculaires de maisons A rez-de~ chavssée et étage sont généralenent offertes par des mai~ gons constyuites entitrement en dois. Le type le plus sim- ple comprend une seule pice par niveau - IIl,1 3 le type © développé comprend deux pitces & chaaue niveau, III, 2+ Dans les deux types,le logis se trouve & 1'éteges on ¥ acetde habituellement par un escalier extérieur qui, acco~ 16 & ltune des parois jatérales et abrité par un large au- vent, aboutit & une véranda ouverte (prispa). Le plus sou~ vent 11 existe une seule véranda, & 1'étage - ITI,1 -,mais parfois aussi il y ena deux superposées - III, 2. Bier qutelles soient habitables, les pidces du rez-de-chaussée servent surtout de dépots de provisions et d'outils (exem+ ple: maison de Barbatesti-GorJ, figel3)» pans d'autres variantes du méme type, 16s parois de Liétage sont orépies et ltescalier qui donne accts & 1'é=. tage se trouve sur la fagade principale, contre la véran- da, et aboutit & un palier tel un petit balcon - III,2 as pans la zone des collines sovs-carpatiaues la maison 3 deux pitces d'habitation, avec entrées séparées donnant sur la véranda, présente la méme structure & deux niveaux que les modbles en bois. Seulement jei, le rea-de-chaussée a plutet le caracttre d'un haut soubassenent, entitrement pati de pierre ou d'un mélange de pierre et de brique, et comprend, de plain-pied avec 1a cour 00 le plus souvent eh contre-bas, un ample cellier, auquel on accde par un plan incliné (girlici) - III, 2 bs Dans le cellier, le paysan entrepose ses provisions, notamment les fruits et leurs aérivés; dans 1'entrée en plan incliné, il tient ses ou- tils. L'escalier qui mbne & 1' étage, fermé 8 sa partie in- fénievre par une solide porte, est placé sous la véranda, nn ué A la vue come dans les uanoirs 1égbrement fortifiée des boyards. Les parois de 1'étage sont généralement cons- truites en bois ou en une ossature de bois dont les vides ont remplus par une magonnerie légbre (paianta). Les pi- Tiers de dois qui bordent 1a balustrade sont réanis & leur partie supérieure par une poutre ou par des arcades en hourdisy ils portent sur un fort parapet en magonnerie qui continue le mur de la fagade. pour satisfaire les besoins des familles plus nombrea- ses, on est arrivé & construire un type dont L'étage com prend trois pitces: un vestibule A atre et devx chambres; au rezsde-chaussée i1 y a souvent, outre le collier, ane pitce servant soit de cuisine d'été, soit pluttt de cham— pre supplémentaire - III, ++ cette formule architecturale crée un agréable effet de contraste entre le rea-de-chaussée massif et les formes aé- licates, aériennes de la fagade de 1*étage. Dans certains villages du départenent d'argeg, ce sont les pleins du rez de-chaussée qui constituent 1a note dominante, Les piltors simples de la sranda disparaissent sous le large auvent qui, bouché & sa partie inférieure par de 1a magonnerie, pecoavre également les extrémités des solives et méme les surfeces Dlanches des murs, les pi~ sablitres. Les larg Liers de la véranda, les portes et les fenétres de 1'éta— ge, ainsi que la simplicité robuste des formes, conferent aA de tels exemplaires un caracttre régional marqué (exen— plet maison de Davidesti-\reey, figel6/e Non moins intéressante est une variante du type & trois pitces - vestibule et deux chambres - dans laquelle la vé= ronda de 1'étage est partiellement construite en porte a faux - III, 3a (exemple? waison de Rucdr-Arges, figel7)« Cependant, la forme la plus intéressante et la plus o- riginale de maison hate, caractéristique pour la zone 12 | ollines, mais quia fini par stinfiltrer dans 1a plu~ part des régions du pays, est 1a maison A Zoigor oF balcon vavert, Conga & la fois pour abriter ltentrée de la cave wt some élément de composition de 1a fagade, particulibre- nent adapté aux terrains en pente, le baloon a assumé par = sans pou- la suite des fonctions multiples. Mentionnon voir expliquer le phénomtne autrement que par la vertu de la tradition - que, associé ou non & la véranda, 11 est toujours placé & la partie de droite de 1a fagade (2 la gauche de l'observateur). km Olténie, o& ce type de maison comprend habituelle- ment deux pidces (vestibule et chambre), le balcon, situé en face du vestibule, avance fortement sur la fagade, s8 largeur atteignant presque celle de 1a maison proprement dite - IV, 1 (exemple: maison de Pietrari-Vilcea, fige18)» kn Munténie, Moldavie eb Dobroudja, 1a maison & balcon, partout présente, est plus développée quien olténie, elle comprend en effet un vestibule et deux chambres ~ Iv, 1b (exemple: maison de Trestieni-Prahova, figel9), avec par-. fois, de plus, une resserre (exemple: maison de Babadag, dang 1a Doroudja, et celle de Rapeiuni ~ Neamy, toutes les deux disparues, fige20)- ‘gn Transylvanie, le baloon ~ appelé privaria, ce aud signifie belvédtre — existe habituellement dans les plans a vestibule et deux chambres; mais il n'est construit quten prolongenent du vestibule - IV,5 - et il est abrité par un simple auvent, @ la pente plus douce que celle du emple: maison du village de T&lmaci- toit de la maison | Sibiu, fig.21). Dans les exemplaires plus récents des maisons du méme type, que l'on rencontre dans presque toutes les régions, te balcon a perdu & la fois sa fonction initiale et ca pla- ce primitive dans la composition, Construit au centre de 1 gagade, devant le nqué synétriquement de gadey il a aujourd'hui pour role accds & la véran- usie deux oa de Pp) drabsiver Lienvrse ga - IV, % exemples a de Borzegti -Baciu, fige22)- = yang le cadre de itanibé éconoaidae nommge gospodinie et les batiments annexes, apparte= (femme), oD 1 sont compris dans un espace c16. s intéressants les pl stions sont groupées en un unitaire autoar d'une cour entitrazent close com ensemble me un chiteau-fort. Les variantes de tels ensembles, que les Roumains non- ivant la disposi- nombreuses, e construction et 1a fagon dont nent "fermes~enclos", 9° tion des différents corps ut entre eux. he point de départ on est I habitat des élevours de 5 nobamment, qui consiste en une pate petit bétat: Jaquelle on arrivait en tra- maison 4 une oa versant une coar ext yse de fomme polygonale ov méme ovale - 7, 1. Ltévolution des tomes a abouti a trois ypesprincipaax. Le promi yaciste en ane ferme formée de deux ti isant face: d'un cé- corps de construction avec toutes les an~ té lhabitation, aux extrémités par des jeur et des piliers de pitiments - maison, nexes. Ces deux galeries aux uur, bois vers la grange, galeries ~ ainsi que 4" éventuelles annexes supplé- nentaires ~ sont compris sous un toit d'un seul tenant. us tune des galeries, par Ltaccts dans la cour © ve & deax battants (exeaple + ferme-enclos une porte mas 14 village de Moecia-Bragov, £13.23). Le second type, répondant au méme but de s'isoler du dehors, affecte une forue irrégulitre. Le manque d' ordre des différentes constructions, plus évident dans le plan qu'en élévation, imprime cependant & l'ensemble ce caractt— ve particulier des réalisations de l'architecture populai- re, qui résulte de 1'inclination du Roumain pour les for- mes pittoresques - V,5 (exemple: ferme-enclos du village de Cimpu lui Neag, dép. de Hunedoara, £ig.24), La ferme-enclos spécifique pour les villages pastoraux de type dispersé, adaptée au site et aux occupations des habitants, n'a été rééditée que de plus en plus rarement ces derniers temps. Les exemplaires constituant le troi- sitme type conservent encore le principe du groupement des v&timents autour d'une cour fermée, mais la maison a désor- mais sa fagade tournée vers l'extérieur et l'accts A la véranda y a lieu directement du dehors - V, 4 (exemple + maison & la lisitre est de la ville de Lupeni, fig.25). Les traits typologiques de la maison populaire roumai- ne, qui ont fait l'objet du présent exposé, sont le frait de la création populaire proprement dite, l'aboutissement de manifestations primitives, originales, traditionnelles, imperméables & toute influence touchant ses caractbres essentiels; ctest ce qui lui a permis de résister des site cles durant A la concurrence de réalisations techniquement supérieures. En soulignant son originalité, sa viriété dans les détails régionaux et son unité d' ensemble, nous nous rallions pleinement A ltopinion de notre grand his- torien Nicolae Torga qui, frappé par les similitudes, sur- tout en ce qui concerne le décor, entre l'art populaire roumain et celui des peuples balkaniques, voyait dans la eréation populaire roumaine une manifestation du phénomd& ne culturel millSnaire propre aux populations de la famil- 15 onisation romain pnraco-illyrienne qui, bien avant la ¢| ne, habitaient une vaste aire allant “dy fond des Carpates jasqutaux vallées de 1'Anatolic et auc confins du Caucaq se" 1, Si cet art, que les sibcles atont pas réassi & mom difier ni les frontitres } dittérencier dans ses traits essentiels, a , sout comme l'art $volué mais dans une moin- dre mesure que celui-ci, absorbé certaines influences 6= trangtres - slaves et plus tard, pour ja Transylvanie, al= temande et hongroise - ctest 1A un phénombne naturel, Uni~ yersel et inévitable. Ce phénomtne présente une analogie evappante avec le processus de développement des peuples euxaatmes, que toajours Nicolae Iorga a décrit dans les termes les plus suggestifs: “L'idée de peuple ~ scrivait- 4] = a aujourd'hui an tout autre sens que naguere. Il est plus cette chose pure, unitaire, rassurante, solide Gonme un roc de marbre blanc ob aucune racine ne peut s! ine planter, dont aucun vent ne peut porter ailleurs la pouse sitre. Le peuple, unité naturelle, a sa vie organique, some celle de toutes les individualités de ce monde. Tl Staceroit de ce qu'il récolte au dehors, il se purifie et Ge renouvelle par ce dont il se délivre de temps & autre, ii meurt et renait, vieillit et rajeunit @ chaque instant, wads ce qui décide de sa puissance et de sa valour dans le aonde, clest i'énergie propre, élémentaire aul aétermine ga capacité dlassimilation ou de rejet, son aptitude a renoncer 4 ses éléments usés" ~ es 1. Nicolae [orga, Liart populaire en Roumanie, Buca~ rest, 1956, 96199 3 2er8s Tonga, Gengralitay: cu orivire la studiile rg atorice (Généralitéa sur les Studes Aistoriques), Puca~ Fost, THe $d., 1944, p89 1 TYPES DE MAISONS ENFOUIES DANS LE SOL EN ROUMAIN BORDE! pLEORDCIC Typelogie de ls maison vopulaire rewain 2b IA TYPES C1 VARIANTES OE MAISONS A RET-DE- CHAUSSEE Typologie de la maison populaire peumei: la aoe O} ft | Yo \ — 1b i _ oof oll 1V TYPES ET VARIANTES DE MAISONS 1 paLcon aveat EN ROMAN FogoR Typologie de la aaison populaire roumaine ] co ft TYPES DE MAISONS GROUPEEs, AVEC LES ANNEXES, AUTOUR | "UNE COUR ENTIEREMENT CLOSE NOMMEE FEAME-ENCLOS" EN ROUMAIN : GOs PODARIE-ocoL Ric a maison populaire rouma: nypologie de 1 Tvs ET VARIANTES 06 MAISONS A RET DE - CHAUSSEE 12 13 eypelsgis de la saison populaire rounaine Ic TYPES CT VARIANTES O€ MAISONS A REZ Of CHAUSSEE 3a “ypologie ie le waiso. populaires rounein

Vous aimerez peut-être aussi