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Divorce et remariage chez Saint Epiphane Pierre Nautin Vigiliae Christianae, Vol. 37, No. 2. (Jun., 1983), pp. 157-173. Stable URL http: flinks.jstor-org/siisici=0042-6032% 28198306%2937%3A2%3C 157%3ADERCSE%3E2,0,CO%3B2-V Vigiliae Christianae is currently published by Brill Academie Publishers, Your use of the ISTOR archive indicates your acceptance of JSTOR's Terms and Conditions of Use, available at hup:/www,jstororglabout/terms.hml. ISTOR’s Terms and Conditions of Use provides, in part, that unless you have obtained prior permission, you may not download an entire issue of a journal or multiple copies of articles, and you may use content in the JSTOR archive only for your personal, non-commercial use. Please contact the publisher regarding any further use of this work. 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Je voudrais au contraire 'abor- der ici d'un point de vue essentiellement philologique, et cela pour une ‘bonne raison: préparant avec deux collégues une édition critique du traité d’Epiphane, je dois adopter un texte qui satisfasse avant tout aux exigences de la philologie et aux régles ordinaires d’établissement des textes. JYexaminerai ensuite un autre passage du méme ouvrage qui traite du méme sujet et pose aussi des problemes 46 I. PANARION, HAER. 59, 4 Voici donc le premier passage. Epiphane est en train de réfuter les Novatiens qui interdisent tout remariage, méme aprés la mort du con- Joint. Il reconnait que cette régle vaut pour les clercs, mais il nie qu’elle s'impose aux laics, et déclare (d’aprés les deux manuscrits qui nous ont conservé cette partie de son traité'): “Efeort 88 si hag 81° doBéverav BraBacrdteaBar xai wih BuvnBéveac? éxi xf pce yanert] ovfivar Beutépg werk Oivarov siic mpdenc cwvagbiivar. Kal 6 bs la doy By Exaivp yall wal fra rdw bodnaatouivrs bvondoyer, 6 Bi wh Bombe 3 mid dprealyvms cehevnadion Evexty 90 5 mpopdoue? mopwias # woryslng fy xaxig atlas xupouod yerouvou somghvea Beutépg ovat — fy Bevetpn dodo — ode ain 6 Big Ab yos od8E dd tic boxdnolas xat sig Gos doxnpsee, SANG BiaBaardter Bed w datevde, ob Hex Bio vag El xb aed gh Ee mepotong ws, GAN and tic’ wdc dmooyrafels Beurépg, ef wixor, ewouec* wag.” 18 PIERRE NAUTHS| 10 "Eheetcodt0v 6 Sig Mbyor xa 4 devia Beod dex, widiowa ef ryder 6 rowodt0g vi dha eDhafiig xa xa voyow Quod nohrrevduevos, Parcourons d’abord les interprétations données dans le passé, pour recueillr les enseignements qu’elles comportent, puis nous procéderons un nouvel examen du texte. 1, Les interprétations précédentes 1, Commengons Petau. Dans son édition d’Epiphane (1622), il garde le texte des manuscrits et le traduit comme suit: ‘Quanguam qui unam dumtaxat habuit, mairieclesie idicio honoredignus es Sed cui mortua una non sufi, cum oocasine aqua stupr adulterique aut alte- ‘ius lagi cum ea diuortium fecerit, is si alteram uxorem duxeri, aut alter iro ‘muller nupserit,sacrarum literarum aucoritas ab omni cups ills absolut neque ab ecclesia aut aeterna vita rej, sed propterimbesiltatem tolerandosexistimat. ‘On observera que cette traduction interpréte le nominalif 6 8 uh Buvnelg comme s'il exprimait le complément d’objet du verbe aisiiras: «Celui & qui une femme unique défunte n'a pas suffi Tautorité des Saintes. Lettres Ia absout de toute faute», Autrement dit, elle donne & ce nomi natif la fonction d'un accusatif! On dira peut-étre qu’Epiphane écrit mal. Je ne le sais que trop, mais I’a-t-on jamais vu commettre un solé- cisme aussi grossier? Pareille solution est philologiquement inaccepta- ble, Petau en avait d’ailleurs conscience et il exprimait dans une note sa conviction que la phrase grecque n’était pas en bon état. La traduction qu'il donnaitn'était a ses yeux qu'un pis-aller. En revanche, Petau faisait une remarque trés juste en observant dans Ja méme note qu’Epiphane parle successivement de deux sortes de rema- riages: d'abord du remariage aprés la mort de I’épouse (xehevenodion), puis du remariage aprés divorce pour cause de fornication (ivexty twos mpopiaeiog nopvelng 7 worxelng Fi xaxfic aiciag). Et cela lui paraissait «prou- ver & Pévidence qu’Epiphane veut dire ceci: qu'il est permis de contrac- ter un nouveau mariage non seulement aprés la mort du conjoint mais ‘encore de son vivant s'il y a une cause légitime».” 2. D’autres auteurs, Zenger (1813), Roskovany (1837), Cigoi (1895), Joyce (1948), qui répugnaient & penser qu’Epiphane avait admis le remariage aprés divorce pour cause de fornication, ont refusé 'interpré- tation que Petau donnait de l'ensemble de la phrase. Selon eux, Epi- DIVORCE EF REMARIAGE CHEZ SAINT EIPHANE 189 phane viserait le cas oi il y a eu d'abord séparation des époux pour cause de fornication, puis mort de I"épouse; il faudrait comprendre: * CCeui qui a’a pas pase contenter d'une seule qui est morte, une stparation stant produite(auparavant) pour motif de fornication, d'adultée ou pour une mawvaise cause. Ia Parole divine ne le condamine ps. Mais cette retouche doctrinale ne change rien au probléme de fond. Ces auteurs trouvent tout naturel de faire du nominatif 6 8 wa Burnie le complément d’objet direct du verbe aizeat. Leur solution n’est done pas plus acceptable que celle de Petau. 3. Condamin (1900) repoussait lui aussi linterprétation générale de Petau pour n’avoir pas & compter Epiphane au nombre des partisans du remariage aprés un divorce pour cause de fornication, mais il proposait tune autre solution que les précédents: il s’agirait d’un veuf qui se rema- rie parce qu’il craint, sil reste seul, de tomber dans la fornication ou ladultere."' C'est la solution adoptée par le P. Henri Crouzel, qui tra- duit: Celu qui a pu se contenter dune seule qui est morte, pour motif de fornication, €adultée ou pour une mauvaise cause, lorsque la séparation (pat la mort eu lev, Sil ses uni A une seconde femme .. Ia Parole divine ne Paccuse pas. Mais elle est encore moins satisfaisante que les précédentes parce qu'elle cumule deux faut 1) Bile critique Petau pour des raisons doctrinales mais le suit sur le point qui fait le plus difficulté en acceptant de prendre un nominatif comme complément d'objet direct d'un verbe au mépris de toute gram- aire. C'est la un vice rédhibitoire. 2) Elle a en outre le tort de donner & ysopiaués, employe seul, le sens de ««séparation des époux par la mort» qu’on ne lui connait pas ailleurs. En réalité, rien qu’a voir les mots employés, tout désigne une séparation par divorce: 1° le terme méme de ywpouig évoque Matth, 19, 6: «Ce que Dieu a uni, que Phomme ne le sépare (yeupitéxo) pasn; 2° C'est aussi ce ‘que suggére I'énoncé des motifs: Evxcy ... nopvelag .... le mot ropwiag Tenvoyant & Matth. 5, 32: «Quiconque renvoie sa femme en dehors du motif de fornication (nagexsis i6you nopveiag) lui fait commettre Vadulté- ren, et 19, 9: «Quiconque renvoie sa femme, sauf pour fornication (yh ni nopwag), et en épouse une autre, commet un adultéren. Dans un tel contexte, vouloir que xoptewoisignifie autre chose que la séparation par divorce tient du paradoxe, et quand cela s'ajoute a l'impossible hypo- 16 eee Nate thése qui consiste @ prendre un nominatif pour complément d’objet direct d’un verbe, nous avons deux raisons plut6t qu’une d’éliminer une solution aussi artficielle. 4. Holl, dans l'édition du Corpus de Berlin (1922), rapporte a son tour les mots 6 8¢ wr Suvnfeis au verbe aindrat. Il a cherché toutefois a respecter la grammaire en transformant le nominatif en accusatif: tov 08 1h BummBlvea. I corrige en outre la ligne $ xa en Ang, a la ligne 6 ‘ywr} en ywvaixa, et ajoute a la ligned # apres seheucnadan. Le texte devient alors:"? troy Bb yh *Burrblvea of w@ dpmecdivar sehevenadon Brexty sos rropdcts, H nopwelag f uougtlng ¥ THANG alslag, uptou0d yerouévon cowapbévea Beucépg yuvaxi H *ywvaiea Beurtpep dvi, obx altirat 6 Qeiog Réros oi dd vig Boxdnolag nal sig Cais dxoxnpiccer Mais celui qui a pu se contenter dune seule (femme), qui est morte qui, apres une séparation effetue en alléguant la fornication, Fadulire ou une autre caus, s'est uni une deuréme femme — ov une femme & un deuxieme mari — la Parole divine ne accuse pas, tne le bans pas de IEglis et de a vie Cette solution est meilleure que toutes les précédentes en ce quelle tient compte des régles les plus élémentaires de la langue grecque. Mais elle n’est pas encore acceptable pour deux raisor 1) Elle requiert trop de corrections, alors qu'un des criteres d'une bonne restitution de texte est qu’elle soit économique; 2) Elle suppose des fautes difficilement explicables. Il est extrémement rare, en effet, de voir un copiste transformer un accusatif en nominatif {quand ils ne se ressemblent pas; or ici un copiste Paurait fait trois fois (civ/6 — BuvrBiveaaurels — yuwaxa/yord), et, qui plus est, i aurait laissé néanmoins un autre accusatif sans le transformer (awapSévza);, tout cela est de la plus haute invraisemblance. 5. Calogero Riggi a essayé une solution nouvelle qui consiste a rattacher ce nominatif non plus & la phrase suivante comme tous Jes commenta- teurs le faisaient depuis Petau, mais & la phrase précédente.'* Pour cela il corrige 5 64 wi en od B¢ wri; puis il adopte l'accentuation ¥ yuh pour faire de ce substantif le sujet de aizarax; en conséquence de quoi 6 Oei0g Aéyos, qui n'est plus sujet de aisisat, devient le début d'une troisieme phrase. II écrit donc le texte comme suit:'* Kai 6 iv plav doxnnds & énainy usllon ral ih alow dodnmatouévors Grdpyes, "od Be wh Buvnels dpaeathivar cchevenadan. “Evexty cos mpopdaex, DIVORCE EF REMARIAGE CHEZ SAINT EIPHANE 161 opwlag uoryslag F xaxt alsias, xwpioyod yeroutvon awapbiven Bevrépg ‘yoru yo Bev dviptobx aicueas 8 Pxiog Abyos oUB2 dd cig dexnotang ai ig is émoxnpires til en propose cette traduction: sebbene la Chiesa lod stim i pi chine haavuto una sola, meno chi non riesce a limitarsi dopo la morte della prima. Avvenuta che sia una separazion, a motivo di fornicazione, di adulterio o di cosa perversa, quella che &diventata mogle pet un altro uomo, non a certo recriminazioni da fare contra chi sé unitoad una seconda roplie, Nemmeno la Parole Divina lo bandisce dalla Chiesa e dalla Vita. Cette tentative a le mérite d’étre sobre en corrections, mais elle biaise encore avec la grammaire ou le sens des mots sur quatre points: — 0 Ba wi ne signifie pas «moins» (meno) — wh Bunks sans article ne signifi pas «celui qui ne réussit pas &..» (chi non riesce) — awagGévea sans article ne signifie pas davantage: «celui qui s'est uni» (chi si & unito) — C. Riggi fait commencer une phrase aux mots 6 @ciog Aéyog, mais dans ce cas la conjonction o¥8¢ devient difficilement justifiable a la place oi elle se trouve; il faudrait ou la transporter devant & GxZog Yyos (pour qu’elle soit mise en paralléle avec le premier 03), ou corriger xai tig Guiig. en odd i ee. Une telle solution ne peut pas plus nous convenir que les prévédentes. 2. La fonction du nominatif& 8 wh BorBels Force nous est done de reprendre I'examen du texte pour notre propre compte. Le probléme principal au regard de la grammaire est de trouver la fonction du nominatif & 8 wi Buvrig & la ligne 4. Un autre probleme est d’expliquer, a la ligne 6, la présence des mots # yuw Beurépe vip mal intégrés a la phrase, mais comme ce dernier probléme est moins impor- tant pour lintelligence générale du morceau, nous le prendrons aprés le premier. Les essais précédents n’ont pas été inutiles, car ils ont démontré que ce nominatif ne peut étre: — ni intégré a la proposition précédente 6 piv ulav doxmxds év exaivy elton xat uf nap now denstatouévox indpxet, qui est grammaticale- ‘ment complete et offre un sens excellent: (Cell qui n'a eu qu'une femme joult de pls este et de pls d'honneur auprés de tous ceux qui on les mémes sentiments que Egle; 1a. PIERRE NAUTIN| — ni rattaché au verbe suivant, aisvioas, qui a un sujet qui lui convient parfaitement (6 Sei Aéyoq) et aussi un complément d’objet a l'accusatif, devant lequel il manque toutefois un article: texlv woe rpogdatang .. ovaphivea Bevrépe Tuva Un fois admises ces deux constatations, une chose devient trés claire: le nominati 6 82 uh Suvnfes... qui n'a pas de verbe auquel se rapporter, ne peut étre que le début d'une proposition dont il nous manque la fin. ‘Autrement dit, il y a une lacune. Le cas n’a rien d’extraordinaire. Il est ‘méme bien connu des philologues, car c’est assez souvent que se produi- sent, dans la transmission des textes, des omissions accidentelles (par saut entre deux mots semblables ou par oubli d’une ligne) qui emportent la fin d’une proposition et le début de la suivante, et ces accidents se reconnaissent précisément au signe que nous avons ic: la partie conser- ‘vée de la premigre proposition ne se relie pas grammaticalement & ce qui reste de la seconde, La lacune est d’ailleurs confirmée de deux manitres: 1) par absence, au début de la proposition suivante, de l'article <éy accordé avec avwagSéve et indispensable dans un cas comme celui-ci; cet article a été emporté par la méme omission; 2) par un hiatus dans le sens: jusqu’a veheuemodn, il s'agit du remariage apres la «mort» de Pépouse, puis, & partir de fvexty soe mpoptowe opweing fi woryiag ... xwptay.05 yevouévou, nous nous trouvons placés sans Ja moindre transition devant le cas du remariage aprés une séparation pour cause d’adultére (le mot nopveag étant visiblement emprunté aux deux versets Matth. 5, 32 et 19, 9 qui traitent de ce cas). La fin de la premiére proposition 6 82 uh Buvnfels ow Apeeotvat ‘ehevsmedan se laisse facilement reconsttuer, sinon quant aux termes, du ‘moins quant au sens, si'on observe que cette proposition, affectée d'un 2, est mise en corrélation avec la proposition précédente, qui était mar- quée d'un uév. La précédente envisageait le cas du veuf qui renonce a se remarier: «celui qui n’a eu qu'une femme jouit de plus d’estime et de considération auprés de ceux qui pensent comme I'Eglise», et celle-ci envisage le cas du veuf qui se remarie. Que pouvait dire Epiphane dans ce dernier cas pour rester fidéle a lenseignement de I'Ecriture qui per- ‘met les secondes noces aprés veuvage, sinon quelque chose comme ceci: «Mais celui qui n’a pas pu se contenter de la premiere, qui est morte, < »? Quant au début dela phrase suivante, on n’attend rien d’autre qu'une formule de transition et l'article zév appelé par awagSvea. DIVORCE ET REMARIAGE CHEZ SAINT EPIPHANE 163 II nous suffira done d’écrire en signalant la lacune: “Bhat: Bi x hag Br daiveray BaBloordteaBa xxl ih Buvnlveag bm xf npr ‘youers ovfvat Bevrtog eri Odvarov sig xptimms awvagOiiat, Kat 6 uiv wlav doe tv dxaivey yeiton vat ru napa raow bodnaratoutvors Ewndpyet, 6 Ba i Bors fase dpxectivas rehevenation < “AINA xal siv> Brandy so npopdanng anaprelag> fi uonlac A xa lala xopiouo’ yevoptvoo owvagbvea Bevtdox ruven [A yori Beucépw avi) oix atsuiran 6 Bog Néyor oBBE dd wig bxehnolag nat i fg Anoxmece, AIDE BuaBaordtes Bd xd dadevks, obx tx Bio yuvainas Uni vd add ox Ex meptosons ig, dO dnd vic wus droazuabels Beurépg, ef wixor, éwwouens owragO. "EhteE oitoy 6 dylog Méyog xal fla Bead bednola, udhiara el ruyxéver 6 roLodros ‘ch GDAa abs nal xan vouov Qeo5 nokieevbuevos.. Mais it est permis d'user de tolrance aves les lies & cause de leur fabless, si, nt pas pu s'en tenia leur premitreépouselsenont épousé une deuxtme apes | mort dela premitre. Celui qui n'en a eu qu'une seule Jouit de plus de considéra- tion et ’estime aux yeux de tous ceux qui ont les mémes sentiments que 1 mais celui qui n'a pas pu se contenter d'une seule, qui est morte, Kon En outte si un homme,> apres une sépartion ceffectute en alléguant la fornication, adultere ov une cause gave, «ext uni & une deuxiéme femme," la Parole divine ne accuse pas elle ne le bannit pas de Elie et de la vie, mais elle use de tolerance & cause de sa fablese. Non pas pour que cet homme ait deux femmes en méme temps, la premie restant Id; mais pour que, aprés avoir rompu avec lune, en épouseéventullement une seconde dans les for mes légales. La sainte Parole etl ante Elise de Dieu ont pitié de ui, surtout si cet homme est pa ailleurs quelqu'un de rangé'” qui vit selon la lot de Dw. Bat Il reste, & la ligne 6, le probleme de ces quatre mots qui tranchent sur le reste de la phrase & la fois par leur forme grammaticale et par la pen- sée qurils expriment: d'une part, yuvd est au nominatif alors que la cons- truction de la phrase réclamerait un accusatif; d'autre part, ces mots concernent la femme aprés l'adultére de homme alors que tout le reste de la méme phrase trate exclusivement de l'homme aprés ladultére de la femme. Allons-nous comme Holl corriger le nominatif en accusatif? Cette solution est moins simple qu'il ne parait au premier abord: 1) Elle suppose de la part du copiste une faute difficile a expliquer, car les deux mots yurh et yuwaixa sont visuellement trop différents pour 4gu’on les prenne l'un pour l'autre; et l'on ne trouve rien dans le contexte 3. Le mots # yh Bevriowy 168 PIERRE NAUTIN| ‘qui pouvait inciter un copiste & transformer un accusatif qui aurait été bien en place en un nominatif qui ne lest plus. 2) Si Epiphane avait voulu souligner fortement que la femme posstde comme homme le droit de divorcer et de se remarier aprés adultére du conjoint, il est vraisemblable qu’il n’aurait pas parlé de "homme seul dans tout le reste de la phrase, mais qu’il se serait exprimé de maniére & désigner chaque fois et "homme et la femme. Le manque d’homogénéité de ces quatre mots avec le contexte, aussi bien du point de vue de la grammaire que du point de vue de la pensée, ‘me parait bien plutdt la preuve qu’ils n’appartiennent pas au texte origi- nal d’Epiphane, mais qu’ils proviennent d'une note de lecteur insérée indiiment dans le texte comme on en a d'autres exemples dans les manuscrits du Panarion.'* Etonné de voir Epiphane parler seulement du droit de I"homme, ce lecteur a indiqué dans la marge que le méme droit existait pour la femme, sans se soucier d’harmoniser grammaticalement son addition avec le reste de la phrase, et le copiste suivant a intégré la note au texte, En conclusion, nous laisserons & ces quatre mots leur forme gramma- ticale, qui indique par elle-méme leur caractére adventice, et pour le reste mous avons seulement & constater une lacune aprés reheuenedon, lacune attestée par un hiatus & la fois grammatical et logique. Si Pon veut bien comparer cette solution aux précédentes, je crois ‘qu’on lui reconnaitra trois avantages: 1) la simplicité: elle conserve le texte" et ne triche pas avec la gram- maire; 2) objectvité, car Vexistence d'une lacune apres & 8 wi Burrs of ws Apaedivar cehevmmodog nest pas une hypothése mais une constatation fondée sur deux faits: d'abord la présence du début d’une proposition dont il manque la fin (absence du verbe dont ce nominatif était le sujet), puis, immédiatement apres, la présence d’une autre proposition qui traite d’un autre sujet et dont il manque le début (absence de l'article <év Qui introduisait le participe awagGévza avec ses compléments); 3) la clarté du résultat: il suffit de distinguer ces deux propositions incomplétes et de les lire séparément pour que, malgré la lacune, le p sage devienne intelligible et cohérent. 4. La doctrine d’Epiphane Le probléme philologique étant ainsi résolu, nous pouvons reprendre tout le passage pour en étudier le contenu doctrinal. En face des Nova- DIVORCE ET REMARIAGE CHEZ SAINT EDIPHANE 16s tiens qui interdisent absolument les secondes noces, Epiphane affirme leur légitimité dans deux cas: apres décts du conjoint et aprés divorce pour cause de crime, mais avec des nuances qu’ll est intéressant de relever. a. Le remariage aprés décts du conjoint. Le remariage aprés veuvage avait été expressément autorisé par saint Paul dans I Cor. 7, 39: «La femme demeure lige & son mari aussi long temps qu'il vit, mais si le mari meurt, elle est libre d’épouser qui elle veut ...» (voir aussi J Tim. 5, 14). Epiphane y met toutefois deux restric- tions qui s"inspirent d'autres passages des épitres pauliniennes: 1) Les secondes noces ne sont permises qu’aux laics. Epiphane a expli- ‘qué dans les phrases antérieures que tout remariage est interdit aux cleres de rang supérieur: évéques, prétres, diactes et sous-diacres, en vertu de 1 Tim. 3, 2-12 et Tite 1, 6, qui demandaient qu’un évéque, un diaere ou un «presbyteros» soit «homme d'une seule femme. 2) La permission accordée aux lalcs n'est qu'une «tolérancey (uaBixordte2¥ay) en raison de leur «faiblessen. Celui qui ne se remarie pas ««jouit de plus de considération et d'estime aux yeux de tous ceux qui ont les mémes sentiments que IEglise» & cause du conseil de s. Paul en J Cor. 7, 8: we dis toutefois aux célibataires et aux veuves qu'il leur est bon de demeurer comme mob». b. Le remariage aprés divorce pour adultére ou tort grave. Prenons ici le texte manuscrit par groupes de mots et voyons ce qu’ils signifient dans leur sens obvie: tvexky twos mpopiiotag nopvelac i poryelag H xaxiig alta ywpioy0d ‘yevoubvou awnpBivea Beveéog yovael Epiphane emploie trois mots pour désigner les motifs de divorce qui permettent le remariage. Le premier, ropveiac, est évidemment emprunté & Matt, 5, 32 et 19, 9, qui condamnent le divorce et le remariage «sauf en cas de fornication» (nopveiac). Mais, quand il s’agit de gens mariés, la fornication porte un autre nom, qui est celui d'«adulteren; c'est pour- quoi Epiphane ajoute: # uorzeiag. Puis vient un troisitme terme, # sax aiviag, parce que I’adultére n'est pas le seul motif légitime de divorce aux yeux d’Epiphane; d'autres griefs peuvent le justifier. Lesquels? Il ne le précise pas, mais on peut rappeler, ttre d’exemple, qu’ Or geait "infanticide, tout autre meurtre et méme le gaspillage du pat 166 PIERRE NAUTIN| moine de 'époux.™ Epiphane ne veut pas dresser un catalogue, il laisse aux évéques le soin de juger de chaque cas particulier: il signale seule- ment que adultére n’est pas le seul motif pour lequlilest permis & un homme de divorcer et de se remarier. Relevons toutefois le mot popdoewe, qui semble comporter une réserve sur les motifs allégués. Epiphane ne conteste pas que homme ait le droit de se remarier dans les cas préité, puisque, comme il vale dire, ala Parole de Dieu ne l'accuse pas», mais il estime que "homme ferait mieux de pratiquer le conseil de la continence au lieu de se servir de ces motifs pour contracter un deuxitme mariage, les secondes noces rétant, ici encore, comme en cas de veuvage, qu'une «tolérancen. dx ainiairan 6 Beiog Aéyos ‘Apres une séparation survenue pour les motifs qui viennent d'etre indiqués, si homme s’est «uni & une deuxiéme femme», la «Parole de Dieu ne accuse pas». La «Parole de Dieu» est le Verbe s*exprimant dans lEcriture. Si Epiphane admet le divorce et le remariage dans les cas susdits, cst pour étre fideéle aux Ecritures inspirées. Il pense, pour le cas d'adultere, & Maith, 5, 32 et 19, 9 et, pour le cas plus général de tort grave, a Deut. 24, 1, qui admettait, et méme imposait la répudiation de lépouse en cas de «chose ignobley: daymuov rpyus. Les deux mots employés par Epiphane, xaxi ain, font écho a ces deux, mais en enlevant la référence qu’ dexyuov pouvait avoir a des fautes sexuelles. Quelle qu’ait pu éte la signification originale de expression biblique, i est sir, d'aprés les termes généraux qu'il choisit, qu’Epiphane I'entend dans un sens trés étendu. OBE dnd sfc dexhnolag xal tig oof dmoxnpirees, Ces mots soulignent le contraste entre les Novatiens et la Parole de Dieu: ils «bannissent de l’Eglise», et par 1a méme «de la view,” tout homme remarig; la Parole de Diew n'a pas cette cruauté. GAAS BiaBaoréter Bud xO dablevéc, Epiphane reprend I’expression qu’il a déja utilisée pour les secondes noces aprés veuvage.”* Dans le eas d'adultere ou de faute grave comme dans le cas de veuvage, il tient & marquer qu’il ne considére pas du tout Je remariage comme la solution la meilleure, mais comme une simple «tolérance», accordée par I'Ecriture «en raison de la faiblesse» humaine, ody, va Bo yuvaixas éni x8 ard og Ex meprovoms widic,”? GAA’ ded ig wills dnoay.abels Beurépg, ef wixor, Ewopax auvagbf DIVORCE EF REMARIAGE CHEZ SAINT EPIPHANE 167 Lrobjection que les Novatiens faisaient aux secondes noces était de contrevenir & la monogamie. Pour Epiphane comme pour les autres eaques de la grande Eglise, la monogamie exige seulement qu’on n’ait pas «deux femmes en méme temps». Encore faut-il respecter cette exi- gence. L’homme qui a des motifs graves de divorcer doit avoir rompu. réellement avec sa premiére femme et l'avoir quittée avant d’en prendre une autre.** Liadverbe éwéusg ne veut pas dire simplement qu’aprés séparation effective de sa premitre femme cet homme peut en épouser une autre légitimement», mais qu'il doit I'épouser «dans les formes légales». Cette condition avait été formulée au concile de Laodicée, dont le canon | prescrit que ceux qui se remarient le fassent «légalement» et non pas clandestinement.”* Les canons de Laodicée étaient inclus dans la plus ancienne collection conciliaire. I ne parait pas douteux qu’ Epiphane connait ce canon ets'en inspire. La rupture avec la premitre épouse doit done étre consacrée par un mariage officiel avec la seconde. L’homme ne peut pas s'autoriser des torts de la premiére pour prendre une rmaitresse et avoir ainsi deux femmes, mais il peut éventuellement divor- cer d'avec la premigre pour contracter un nouveau mariage légal. "Edeet odov 6 Bog Réos wal i dla ead bodnata, “Edad fait allusion & 'autre erreur des Novatiens: ils refusent la «misé- ricordey & ceux qui ont failli pendant la persécution, et ils font de méme a Végard des gens remariés Mais on remarquera surtout qu’Epiphane fait ici appel & deux autor és: la Parole divine, c’est-a-dire I’Ecriture, et la pratique de «la sainte Eglise de Dieu». Il nous apprend ainsi que la solution admise par lui ne lui est pas personnelle mais qu'elle refléte lopinion commune des évéques de son temps. pddiora et suyxdver 6 coindcog xa @MAa ethane xa xard wouov Oeod olirevduevos. Il ne faut cependant pas que la tolérance dont font preuve 'Ecriture et Eglise soit la porte ouverte au dévergondage. L'évéque jugera dans chaque cas, et il sera naturellement plus indulgent pour quelqu'un qui, dans le reste de sa vie, se conduit en homme rangé et en bon chrétien, Tout cela est parfaitement clair. Epiphane admet, en se fondant sur PEcriture et sur la pratique ecclésiastique, que le mari qui a divoreé pour cause d’adultére ou de crime de son épouse peut se remarie.* La seule question qui subsiste est de savoir s'il admettait le remariage de lépouse qui a divoreé pour adultére ou crime de son mari, car il ne 168 PERE NAUTIN parle que des hommes. On sait qu’a la méme époque 'Egliselatne refu- cette faculté aux femmes, parce que saint Paul avait dit de la femme: «En cas de séparation, qu'elle ne se remarie pas ou qu'elle se réconcilie avec son marin (7 Cor. 7, 11). Mais @ une époque plus ncienne elle avait reconnu aux femmes le méme droit u’aux hommes, et les pontifes romains le feront & nouveau dans les siécles suivants.” Dans le cas d’Epiphane, l'emploi du masculin ne permet pas de con- clure, car, dans les lignes précédentes qui traitent du remariage apres veuvage, Epiphane n’emploie aussi que le masculin et personne ne le soupgonne de vouloirexclure les veuves du droit de se remarier, pusque la parole de saint Paul qui fondait ce droit les mentionnait expressément (J Cor. 7, 8-9). Le masculin provient simplement du début du passage, oil il était question de savoir si un homme remarié peut accéder aux ordres;"" Epiphane a gardé le méme genre ensuite. II semble que s'il avait voulu exclurepositivement les femmes dans le cas d’adultére ou de crime du conjoint, alors qu'il ne es exclut certainement pas dans le cas de veuvage, il I’aurait signalé. Il. PANARION, EXP. FIDEI, 21 L’autre passage & examiner se trouve dans I"Exposé de la foi qui ter- 1¢ le Panarion. Aprés avoir traité de questions dogmatiques, Ej phane en vient a la discipline et commence par énumérer les différents états de vie: au sommet la virginité, puis la vie monacale, puis la conti ence dans le mariage, puis le veuvage, ensuite le mariage et enfin les secondes noces. Le texte manuscrit pose toutefois des problemes a '6 teur en ce qui concerne ces deux derniers états:” Tareas Bi vale xdfeow axhovdog 6 oeuvdg yduog tv ueydhn ch, 6 bv ovoyauie wddiora xai xapaguhaxt éveadpdce. Ei B& meg thevensions wig axSeod yumnds [i dvbpbc wevravi0s Tig twv0s Ywwaxde) <.n.>y dplerar Bertie owandiat [f Beorkee werk Obvaroy x00 mesinou FAs rpc. Le saint mariage, qui vient &la suite de ces ordre, est en grand honneur, surtout ‘quand il reste dans la monogamie et observation des commandements et si ‘quelqu'un, apres la mort de sa ferme [ou quand le mari de la femme de quelqu’un ‘ext mort] <...> on le lase en épouser une deuxiéme [ou un deuxitme mari apes ka mort du premier ou de Ia premiére) Cette phrase présente deux sortes dincohérences qu’on peut circon- serire et réparer: DIVORCE EY REMARIAGE CHEZ SAINT EPPHANE 169 1) Les deux membres de phrases que j'ai mis entre crochets droits [ } s'intégrent trés mal a la phrase et laissent voir qu’ils n'ont pas été écrits par Epiphane dans la lancée du reste, mais écrits aprés coup par quelqu’un d’autre que lu = le premier, # dubpis vehevchouvcog vig wos yovauxé, n'est pas seule- ment tr8s maladroit dans sa formulation («aprés la mort du mari de la femme de quelqu’un»), mais on remarquera aussi son décalage par rap- port aux mots précédents ceheuenadon¢ sig wrod yuvauxds qui suggéraient a'écrire simplement ici cehevenadveos 208 abi dvBpss. Il est clair que auteur de cette addition I'a rédigée sans tenir compte de la structure du reste de la phrase; ’* — le second membre, Sevcépep werd Bavarov 205 mptorod vie mecoene, est solidaire du premier, puisqu’il se rapporte comme lui au remariage des veuves, et il n'est pas mieux intégré a la phrase. Celle-ci a pour sujet homme qui se remarie aprés la mort de sa femme: il est incohérent de dire de lui qu’on Ie laisse épouser «un deuxiéme (mari) aprés la mort du premier». Nous avons déja trouvé une interpolation semblable dans la notice sur les Novatiens: comme Epiphane parlat seulement du mari, un lecteur a tenu A préciser que le méme droit existait pour la femme et a ajouté quel- ques mots qui ne s'accordent pas grammaticalement avec le reste de la phrase. Nous avons visiblement ici une intervention du méme lecteur pour la méme raison. 2) Comme Petau I’a fait remarquer, il manque la fin de la proposition conditionnelleintroduite par Bt 8¢ ng tehevrmokong vg nod yovaxde. ‘nous voulons circonscrire ce qui subsiste du texte original, il con- vient donc d’éliminer les deux interpolations et de marquer la lacune: Le saint mariage, qui vient la suite de ces ordre, est en grand honneut, surtout ‘quand il reste dans la monogamie et observation des commandements, mats si ‘quelqu’un apes Ia mort des femme <...>, onl lass en épouser une deuxéme. Quand au contenu de la lacune, on ne peut faire que des conjectures. Le passage paralléle de la notice sur les Novatiens étudié plus haut sug- ire quelque chose comme ceci: Si quelqu’un, apes la mort de sa femme on le laisse en épouser une deuitme, Aprés cette observation de critique textuelle, continuons notre lee- ture. Ayant énuméré les états de vie, Epiphane recense les ordres du 170 PIERRE NALIN clergé. Au faite, il y a le sacerdoce, qui comprend les évéques, les prétres, les diacres et les sous-diacres; ils se recrutent de préférence parmi les vierges, ou a défaut de vierges parmi les moines, ou a défaut de moines parmi les époux qui pratiquent la continence ou les veufs qui ont eu qu'une seule femme. Ensuite prennent place les lecteurs, qui peuvent étre choisis comme les ordres majeurs parmi les vierges ou les moines ou les époux pratiquant la continence, mais aussi parmi les époux qui usent du mariage «et méme, en cas de nécessité, parmi ceux qui, aprés la mort de leur premiére femme, en ont épousé une seconde», Be ain dvi val dd viv yeh Bavarov sig mpiieng Ywrarxdg Beucépe cwnagSivcwy, car, explique Epiphane, les lecteurs ne font pas partie du sacerdoce. Aprés, on a les diaconesses, qui doivent étre ou des femmes 1mariges en premieres noces et pratiquant la continence, ou des femmes restées veuves aprés un seul mariage, ou des vierges. Puis viennent les exorcistes et les traducteurs, enfin les employés chargés des funérailles,” les porters et tout le personnel nécessaire a la bonne mar- che de la communauté. ‘Ce passage de "Exposé de la foi évoque donc & deux reprises Méven- tualité des secondes noces et, dans I’état actuel du texte, il ne mentionne que les secondes noces aprés veuvage. Condamin en tire argument pour soutenir qu’Epiphane n'admettait pas le remariage apres divorce pour motif d'adultére ou de crime; mais cette conclusion, qui contredit la notice sur les Novatiens, ne découle nullement des deux mentions que nous venons de rencontrer dans I’Exposé de la foi. En effet: 1) Dans la premiére mention, la phrase est lacuneuse et c'est précisé- ‘ment a l’endroit de la lacune, aprés la mention des secondes noces pour ‘veuvage, que pouvait venir une mention des secondes noces pour cause d'adultére ou de crime; 2) La deuxitme mention concerne les états de vie parmi lesquels doivent are choisis le: leeteurs. Epiphane admet en cas de nécessité qu'on prenne des veufs remariés; sil ne mentionne pas les gens divorcés et remariés pour cause d’adultere et de crime, ce n'est pas parce qu'il leur dénie le droit de se remarier, mais parce que cet état de vie lui parait inconciliable avec une fonction qui attire les regards sur son titulaire lorsqu’il monte a I'ambon et lit la Parole de Dieu devant tous.” Ce dernier texte complete seulement notre information en montrant u'Epiphane, tout en admettant, d'aprés I"Ecriture et la tradition, la légitimite des secondes noces pour cause d’adultere ou de crime, ne les ‘met pas sur le méme plan que les secondes noces apres veuvage. Les DIVORCE EY REMARIAGE CHEZ SAINT EPIPHANE m chrétiens divoreés et remariés pour les motifs précités ne sont pas exclus définitivement de la communion, mais ils sont écartés des ordres majeurs et méme, & la différence des veufs remariés, de l'ordre de lec- teur qui les mettrait en vedette et semblerait les donner en exemple Nores "Le Marcianus gr. 125 (= Mf et "Urbinas 19/18 (=U). alee M. post roopdunx add M. Holl dope la legon de M xpopéna fxopain, mas celle de U _ptouag ropa st plus probable, ca ell ne fait que traduire le Ayo roping de Marl 5,32; comme la particule gurait entre les geniifs suivants, un copstea ben pa 'insérer par mégarde ene ls deux premiers. © exon M. > eigom M; cf ligne 4 + eh iyo fv wy Us dveyng igo M. swag Dindort: svagbivas M cvagtuvas U: apes la réimpression de Migne, PG 41, 1024 C. ‘bid col. 1023, n. 13: «0 Bi wh Bombs x ws dpe, Deprauatus sine dubio iste locus est. Nam quae proxime Sequuntur, euidenter demonstrant id Epiphanium velle: licere non modo post coniugs mortem, sed eo quoque supeste, si causa leita quae- iam intercesserit altera nie nupias. Nam side secundis dumtaxat post mortem agere, quorsum haec alicert, vex cong xpopdous opting ete, 0 aliquam stupri,adultri, tel ateriusflagit!causan? Tum id claris subinde, cum dit, X° and ye drone based, oxo, a evap. Quostca non dubito,quin ita corrigendum st haw samy, xd za t., ut duo sit digamiae genera: primum uxore mortua; secundum, post divortum, alter sbi copulat. Ite quidem Epiphanius Références dans H. Crouzel, L’Eplise primitive face au divorce (Pars 1971) 26, © A. Condamin, Sain Epiphane at. admis la égitimité du divorce pour adultere? dans Bulletin de linérature ecclésastique, (1900) 1621. Crouze, op. cit, 225 © Epiphanius, 2. Ba (GCS 31), Panarin, haer. 3464 (Leipzig, 1922, 368,185). Laré& dition récente par J. Dummer (Berlin 1980) n'apporte aucune modification sur ce poin; elle indique simplement dans les Nachtrge,p. 531, Ia lecture de C. Rigg voir ceaprts). “ C. Rigg, S. Epiphanio divorsista? dans Salesionum, XXXII (1971) $99-666 ©. Riagi op. cit, 608 Je laisse de cles quatre mots que j'al provsorement mis entre erochets et sur ls- ‘quel je vas revenir, Ou: aquelgu'un de religieux K. Holl, Die handschrifuiche Oberteferang des Epiphanius (Ancoratus und Pano rion) (Leipeg 1910) avait deja donné des preuves péremproires que les manuscrits actuels 44u Panarion dependent d'un anctre disparu sur lequel un lecteur avait oper des correc ‘ions et rit des notes marginaes qui oat é ensuite comprises dans le texte; voir nota ‘ment les pages 16-19, 33 et 49. Nous en avons trouve nous-mémes d'autres exemple. "* Avune seule correction pets dont la nécessit ext reconnue par tous wag la line 9. m Puck NAUTIN| % Origtne, Commentaire de Matthieu, X1 et 344, 24 Dans la notice sur les Montaniste, Bpiphane avait dé dit propos de "homme rema- ries be bBORaue aly dd ah. 48, 9, p. 232, 2). La mention dela avin fai alae sion Lue 15,24, ol le pee de enfant prodigue dt: «Mon fits que voici ait mort etl est revenu ola vev. Cette parole sappliqait directement au retour des pécheurs dans Elise (Gf. b. $9, 2 8, p. 366, §; 89, 8,3, p. 373, 17, mais & partir de a ele sappliquait tout naturellement auss ceux (veuls compris) qui contractaient des secondes noces,puisgu'ils taaent considérés comme des pécheurs qui ne pouvaent dire réinégrés qu’apres une période de pénitence;voirle canon | du concile de Laodictecité pus loin note 24 et dans 1a me colletion concise ls canons 19d Aneyre et 3 de Néosésarée, 2 Pan, $9, 4, texte cié c-dessus,p. 157 > eonviendait probablement de resiuer wide dap les mots suivants, 00 Epiphane semble bien reprendre expression deja employee. " Epiphane rappllera la mlme gle dan la notice 61,1, en 'incluant parm les précep- {es dela morale naturel: yi vec Bevrepoyayas (81,19). H. Crouzel, op. ct. 220-221, st pas fondé a prétendre que cette expression proscrit tout remariage du vivant de la premire femme. Epiphane précise que la pratique interdite consist & contracer un ‘deuxitme mariage en méme temps (i

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