1991 - N° 77
ISSN 01824 0567
A Bruxelles Nitrates ou eau pure
Poissons migrateurs Saumon : le meilleur et le pire
Eau et Riviéres de Bretagne - APPSB - 1, impasse Camille Pelletan - 56100 Lorient - C.PP.A.P. 52518ABONNEZ-VOUS A ’’COMBAT NATURE”
= "COMBAT NATURE” est vendu au
numéro dans les principaux magasins de
presse, Cela ne laisse aucune marge béné-
ficiaire Pour nous, Ces simplement une opé
ration de publicité vers de nouveaux lectours.
Crest pourquoi nous vous proposons de
vyous abonner Ainsi vous nous aiderez!
* Veni des 4 numéros del’année 1990 au
prix de 120, 150 ov 200 F et plus, selon vos
Possiblités (n° 88. Févrior 1990 ; €9- Mai;
90 - Aad et 91 - Noveribre 1980).
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deux derniers numéras seulement (Aodit et
Novembre 1990) au prix de 60, 76 ou 100 F
au choi.
‘= Promotion : si vous voulez abonner un
parent, des amis, vous avez la possibilté, &
partir du deuxiéme abonnement, de payer
100 F au lieu de 120 F pour 'envoi des qua-
tre numéros de l'année 1990.
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INDEX PAR THEMES DES ARTICLES
PUBLIES DE 1974 & 1988
‘Avant cfentreprendie une action, at de rédi-
{ger un texte, consuloz cet index afin dtl:
‘set au mieux tout ce que les autres ont dja
ppensé et Set dans "Combat Nature” depuis
1974, Cela vous permetira de mieux argu:
menter votre réflexion,
Chaque article est répertoné dans au moins
trois rubriques.
+ Lindex des articles publés de 1974 a 1988,
31 pages, franco: 35 F
Ensuite, la copie de chaque article peut vous
tre fournie contre réglement de 6 F franco
(bien préciser pour chaque cas le titre de
Varticle et le numéro de revue concerée),
Les stations d’épuration qui fonctionnent bien produisent des BOUES
qu’il faut élimine:
Le recyclage en agriculture de ces BOUES est souvent, a la bonne dose,
au bon moment, une bonne solution.
Choix de solution - Etude de plan d
. ou utiliser !
pandage - Suivi agronomique annuel
ABER ENVIRONNEMENT
est préte a étudier ces problémes avec vos élus.
La Lande de I’Oiselais - 44360 SAINT-ETIENNE de MONTLUC - tél. : 40 92 90 06
“Bau et Riviéres de Bretagne - A.P.P.S.B."
est une association créée en 1969.
Son objectif est de défendre l'eau pure des "sources a la mer”, de protéger les riviéres, leurs vallées
et leurs estuaires contre tout ce qui porte atteinte a leur beauté et a leur équilibre naturel.
Si la lutte contre toutes les formes de pollution est la principale préoccupation de l'association, celle-
ci sefforce aussi, en permanence, de faire ceuvre éducative et de susciter le respect de la nature.
En démontrant qu'une eau pure et des riviéres propres sont les conditions d'une économie saine et
respectueuse des hommes, l'association s'est attirée de nombreuses sympathies.
II n'en demeure pas moins qu'elle méne une action difficile et qu'elle a besoin de votre concours
personnel pour la poursuivre et amplifier.
Siége de l'association et secrétariat : 1, impasse Camille Pelletan - 56100 LORIENT - tél. : 97 87 92 45
A qui s’adresser ?
en Morbihan : & notre secrétariat - 1, rue Camille Pelletan - 56100 LORIENT - tél. 97 87 92 45
en Cétes d’Armor : Gilles Huet - Kerdudalou - 22200 SQUIFFIEC - tél. 96 43 28 69
a notre Centre d’Initiation a la Riviére (Classes riviére) : Vincent Lefebvre
22810 BELLE-ILE-ENTERRE - tél. 96 43 08 39
en Finistére Sud : Youenn Landrein - tél. 98 55 66 61 — Gilbert Duigou - tél. 98 39 47 96
en Finistére Nord : M.PI. du Guelmeur - 29000 BREST - Raymond Léost - tél. 98 40 75 22
ra ot tivitres ne 77Eau et Riviéres de
Bretagne
“EAU et RIVIERES de BRETAGNE - A.P.PS.B.””
Eau et viéres de Bretagne - APPS.B" a étendu son action et
2 réflexion & ensemble des problémes elatis& la geston de au,
des sources aux estuaies.
lest pparu, en ete, que la dégradation de la qualté de Teau
ds sources, des rvires, des estuaires, du itor. tat la résutarte
des multiples agressions qui afectent le mikeu naturel
Les poltutions :
+ reels plus ou moins épurés des agglomerations et des industries ;
* ofuens des élevages industries (isers);
“lessvage des sols “énvichis” c'engrais chimiques et de produits de
traitement des cultures
Uérosion des sols, iaorisée par farasement des talus et ceraines
‘méthodes de cuture, qui entraine vers les cours d'eau importantes
masses de sédiments
Larectification des cours d'eau, etectude lors des travaux connexes
au remembrement ou & occasion des opératios de cainage, qui erie
di nos paysapes, dtruitlarichesse des cours clcau et favor les crue,
La destruction des zones humides dont le mainien serat pourant
nécessaire pour réqulariserle obit des cours deau, talent les crves
et vier les tages trop accusés en période de sécheresse,
La multiplication des plans d'eau qui contbuent au réchauflement
{es eaux (polution thermique) ot aggravent les pertes par évepora-
tion. Ces relenues implquent des barrages souvent dSpounus des pas-
‘88 nécessaies aux poissons migratours
Le gaspillage de l'eau engencré par des menialtés et des tachi
ques peu soucieuses dléconmies cleau
Des secteus enters de 'tconomie régionale exigent poutant une
eau de qual : élevage, 'agro-alimentair, la pscicuture, la conch:
licutue, faquacuiture, la pche cbiée, le toursme... Tore la pol
tion au nom ¢'un certain “réalisme économique" cest contbuer
{frags vie & dtu ls fondements de "économie régionale dort
les chances reposent sur a diversi
‘Ausdelé des questions économiques se posent, bien entendu, de
‘redoutables problémes de sarté sur lesquels i est urgent de leve le
vole (nitrates, pesticides, meétaux lourds, substances radio-actves..
En appottant votre contribution aux efor de association “Eau
et Fivires de Bretagne” vous lui permettez de poursuiva son action
en totale liberté,
N° 77 - SOMMAIRE
2 Rditorial : De nouvelles alliances
3. Pesticides et poissons
4 Nouvelles du Parlement
5 Forum des lecteurs
6 Réglementation sur l'eau potable
7 Saumon : le meilleur et le pire
10. Triste réalité : les nitrates s‘installent !
11 L’eau pure n‘a pas de prix.
12 Nouvelles du Finistére
14 Nouvelles du Morbihan
15 Nos actions juridiques
16 Notre Assemblée Générale a Rennes
17 Eau et Riviéres a Bruxelles
18 Poissons migrateurs
19 Eté 91 a Belle-Isle-en-Terre
20 Le fantéme de Kidour
24 A vos commandes
la réalisation de ce numéro, outre les auteurs
des articles,
Mise en page : Jean-Claude Pierre, Evelyne Maho, Jacques
Dumur.
Photo de couverture : Jean-Claude Pierre
Photos intérieures : Gilbert Duigou, Youenn Landrein,
Jean-Claude Pierre.
Pence eae
See
Directeur ge a pubieation ReGeBar coos
Roepe Cole Pata “art dos sbonnamerts +
‘Socrates
pen conte Patan Se so 2 raeEditorial
De nouvelles alliances
La plupart des “experts” s‘accordent pour considérer que 250 & 300.000 agriculteurs suffi-
ront en France, @ la fin de ce siécle, pour satisfaire tout @ la fois les besoins du marché intérieur
et les possibilités d'exportatio
Sion sen réfore & lévolution des 25 dernieres années c'est en effet vraisemblable, tout comme
Ton peut considérer comme réaliste, en se placant dans cette logique, U’hypothese selon laquelle
1a Bretagne sera alors en mesure, a elle seule, dassurer 75% des productions de porcs et de volail-
les du pays..
Test dommage que les “experts” qui ccwrent sur ces schémas n‘indiquent pas, en paralléle
ce que sera alors le niveau de pollution de Yeau et des sols de la région..
11 faut savoir en effet que d’ores et déja, la Bretagne avec seulement 6% de la S.A.U. fran-
¢aise assure 53% de la production nationale porcine, 60% de la production nationale de volailles
et le 1/4 des bovins.
Outre les conséquences sur les producteurs des autres régions, cette concentration adores,
et déja des effets catastrophiques sur Venvironnement.
En 15 ans seulement, la pollution par les nitrates a été multipliée par 5 ! et le taux ne cesse
de crottre
La charge en azote d'origine animale rapportée aux surfaces agricoles réellement aptes @
Vépandage est de Vordre de 175 unités et bien davantage encore dans les cantons les plus saturés.
Ainsi l'excédent de lisier des 40 communes autour de Lamballe qui était de 200.000 m’ en
1984 est passé & 700.000 m? en 1989 tandis que, pendant la méme période, le taux de nitrate du
Gouessant, Ie petit fleuve cétier qui draine la région, passait de 33 & 106 mg/l.
Dores et déja également, 1a pollution par les pesticides atteint des seuils préoccupants
puisqu’au printemps dernier, dans les Cotes d’Armor, sur 30 prises d'eau, 27 dépassaient les limi-
tes fixées par la réglementation.
Mais “puisqu’on nlarréte pas le progrés’, selon V'adage bien connu, il n'y a pas de raison
de ne pas pousser plus loin les “projections” et d'imaginer les situations @ l'issue de la génération
suivante : Vagriculture, en grande partie “libérée” des agriculteurs sera alors totalement indus-
trialisée et tout a fait performante selon les criteres productivstes.
La révolution agricole aura alors été menée a son terme, tout comme le fut la révolution
industrielle du 19* siécle, mais Ventreprise agraire sera aussi éloignée de la ferme polyvalente de
nos aieux que lest aujourd'hui U'entreprise "Creusot Loire" de l'échoppe de artisan de jas.
Le sens des mots évolue : ils ne recouvrent plus les mémes réalités. De la, bien des malen-
tendus et bien des polémiques.
Les protecteurs de la nature ayant quelques attaches rurales le savent. S'ils dénoncent sans
concession les pollutions et autres aiteintes a Venvironnement engendrées par l'agriculture indus-
trielle, ils savent aussi que l'on ne sauvera pas la nature... sans les agriculteurs.
Ils savent que l’équilibre naturel tel que nous l'avons connu était le résultat de 20 siécles
dévolution lente, dalliance entre les hommes et leur environnement ; ils savent que dans "pay-
sage" il y a "paysan" et que lagriculteur a’hier, comme Monsieur Jourdain, faisait de l'écologie
sans le savoir...
Sil’on fait fi de Uérosion des sols et de leur altération, de la pollution des eaux, de la “chimi-
sation’ des aliments, de 'appauvrissement du patrimoine génétique, des cotits énergétiques de la
destruction des paysages, de la progression des friches, de l'exode rural... alors oui, cette agricul-
ture moderne est performante.
A-contrario, si l'on se place dans une perspective & moyen terme, si 'on intégre les coits
externes, les coiits sociaux, les parametres et les valeurs 6voquées ci-dessus, alors il est permis
den douter.
Cotte agriculture-la est réductrice alors que notre réflexion doit étre globale, ce que nous
enseigne l’écologie.
Dans cette perspective, il est urgent que se rencontrent ceux qui entendent promouvoir une
agriculture de peuplement avec des fonctions élargies aux besoins économiques, sociaux et cultw
rels du siécle a venir, et ceux qui entendent protéger la nature et les paysans.
Le dialogue est ouvert pour de nouvelles alliances & promowvoir.
Jean-Claude Pierre
P.2/ eau et rividres / N° 77PESTICIDES ET POISSONS
Notre numéro de décembre 1990 avait présenté les résultats de l'étude sur la contamination
des eaux par les pesticides de cing rivigres de notre région (Aven, Arguenon, Vilaine, Seiche, Oust)
Retrouve-t-on ces pesticides dans la chair des poisons ?
‘Crest pour répondre & cette question que
la Délégation du Conseil Supérieur de la
Péche a prélevé dans ces rivigres (sauf
Oust), des poissons appartenant aux espé-
‘ces suivantes : anguille, gardon, chevesne,
vvandboise. Ele a analysé ls chair de ces pois-
sons en y recherchant les deux pesticides
retrouvés & des teneurs importantes dans
les eaux : le lindane (un insecticide) et
atrazine (un herbicide)
Les résultats de cette étude viennent d'etre
‘Communiqués la cellule mise en place par
la Préfecture de Région pour suivre ces pro
blémes de pollution par les pesticides
~ On retrouve dans tous les poissons &
chair maigre que sont les gardons, cheves-
nes et autres vandoises, une contamination
par le lindane qui est forte (5 g/kz dans
Taven et l’Arguenon) & trés forte (10 g/kg
pour la Seiche et 20 gikg pour la Vilaine) ;
=Languille, poisson a chair grasse et
omnivore, concentre encore davantage les
pesticides dans Yeau : les teneurs observés
dans sa chair sont de § a 10 fois plus impor-
tants que celles trouvées dans les poissons
a chair maigre |
— Liatrazine, pourtant présente dans Veau
a des teneurs parfois trés fortes, curieuse-
‘ment n'est pas retrouvée dans les poissons.
Alla lumiére de ces résultats, on peut dire
quiil existe a Vévidence une corrélation
entre la concentration en lindane dans la
chair des poissons et la teneur annuelle
moyenne de leau : le facteur de concentra-
tion est de 149 pour les poissons a chair
maigre, et de 1158 pour l'anguille! Cette
derniére espéce est donc une trés bonne
indicatrice de la qualité des eaux au regard
des pesticides !
‘Que faut-il penser de ces résultats ?
Sur le plan de la santé publique, il est inté-
ressant de comparer les plus fortes teneurs
enregistrées (260 g/kg pour les anguilles de
la Vilaine) avec
la dose journaliére admissible de
0.01 mg/kg : dans le cas classique d’un
homme de 70 kg, on atteindrait cette limite
en consommant 3 kgjour d'anguilles de la
Vilaine
— la limite fixée parla réglementation pour
certains produits de consommation cou-
rante : 0,5 mg/kg pour les tomates, fruits a
noyaux, raisin... 0,1 mg/kg pour les carot-
tes, céréales...
Ceci étant, il faut ajouter que le lindane
nest pas le pesticide le plus dangereux que
Yon trouve dans l'eau et dans la chair des
Poissons. On ne peut aussi apprécier le ris-
que pour la santé publique qu'en cumulant
‘tous les apports journaliers des pesticides,
juels qu’en soient les types, et quel que soit
liment porteur” (legume, fruit, eau,
poisson, viande.
S‘agissant du milieu naturel, il faut admet-
tre que lon connait aujourd'hui trés mal
impact dans notre région de cette conta-
‘mination aquatique par les pesticides :
quels effets par exemple sur la flore de nos
rividres, sur les populations d'invertébrés
(larves et insectes adultes} qui sont ala base
de la pyramide alimentaire, sur les stades
juvéniles des poissons ?
AA toutes ces questions, peu de réponses
encore pour T'instant... les fabricants se
gardant bien de procéder a de telles étu-
des pour ne pas casser le marché.
A notre avis, il est done indispensable de
poursuivre l'effort de recherche engagé
pour mieux apprécier l'influence des pro-
uits sur notre environnement régional,
‘mais aussi pour mieux réylementer usage
des pesticides, puisqu’a présent on cerne
mieux lampleur des problémes posés pour
‘alimentation en eau.
Bau et Riviéres de Bretagne est intervenu
a ce sujet auprés de la Préfecture de
Région, afin que soient introduites des
zones de protection immédiate au bord de
tous les cours d'eau, avec interdiction
totale de I'usage des pesticides.
Nous avons également demandé, que soit
@tendue a Ille-et-Vilaine, au Finistere et
au Morbihan, la bonne réglementation de
Vépandage de ces produits par vie
aérienne qui a été mise en ceuvre dans les
Cétes d'Armor depuis le printemps 1990.
(voir dans ce numéro}
Gilles Huet
Résultats des analyses effectuées en Bretagne en 1990
dans le cadre de l'étude sur la contamination des eaux par les pesticides
‘Teneurs en LINDANE en jug/kg dans la chair (poids frais}
Teneur dans| Espéces |.) facteur de concentration par rapport
eau en pill eau - teneur annuelle moyenne
moyenne facteur de tration par ray
Cours dean | MevEaHe i) ee eee ration par rapport
Anguille | Chevesne | Gardon | Vandoise
Aven 26 5
(Bois q’Amour)| 0,016 | (1625) (x312)
0,040 650] [125]
‘Arguenon 30 5
(ugon} 0,089 (x612) (102)
0,105 [286] [48]
Vilaine 260 20
(Chateaubourg)] 0,171 | (x1520) | (116)
0400 [650] [x50]
Seiche 120 petit 10
(Bruz) moyen 10
gros 6
moyenne 9
0,137 (876) (x65]
(0.480) [x36]
“Moyennes (x1158) (x149)
[x516] [x65]
Conseil Supériour de la Péche. Délégation Bretagne - Basse Normandie - Mars 1991
P.8 eau et riviéres / N° 77NOUVELLES DU PARLEMENT
Les
algues
vertes
font
fuir les
touristes
Pollution de la mer et du littoral
22242, — 25 décembre 1989. - M. Joseph Gour-
‘melon attire Vattention de M. le Ministre délé-
gué auprés du Ministre de Uindustrie et de
TAménagement du territoire, chargé du Tou-
risme, sur l'ampleur préoccupante des phéno-
‘menes d'eutrophisation constatés sur certaines
portions du littoral breton (baie de Saint-Brieuc,
zone des abers, Morbras a 'Ouest de V'embou-
chure de la Vilaine, baie de Douarnenez et,
depuis peu, rade de Brest). It lui demande si
impact sur le tourisme de phénomenes qui se
traduisent par un développement considérable
algues vertes, y compris au niveau des zones
de baignade, a fait Vobjet d'études précises et,
le cas échéant, de bien vouloir lui en communi-
quer les résultats.
Réponse. - Lampleur des phénoménes
dieutrophisation de l'eau préoccupe le Minis-
tre du Tourisme a plusieurs titres. Des étu-
des détaillées relatives a I'impact de l’eutro-
phisation de l'Adriatique sur la fréquentation
balnéaire des cétes, dont les résultats ont été
exposés @ Milan au Salon international du
tourisme, ont montré I'effet négatif de
Yannonce des pollutions. Outre Vatteinte &
la qualité de l'eau et & celle du milieu natu-
rel entrainent une diminution du rayon
diattractivité des cétes, les génes occasion-
nées par l'eutrophisation de l'eau ont une
répercussion sur l'activité touristique : per-
turbation des activités de loisirs, désaffection
des clientéles traditionnelles, recul des clien-
téles non fidélisées, report des activités lies
a la mer sur celles qui n'en dépendent pas
(bain en piscine, visite de l'arriére-pays...|. En
France, des études sont également menées
par différents organismes. LA.RE.E. (Agence
Francaise des Btudes de I'Eau} a étudié en
1985-1986 le cottt économique et social de la
pollution accidentelle de l'eau (notamment
des grandes marées noires) ainsi que le coef-
ficient de fuite des touristes. D'autres insti-
tutions orientent leurs recherches dans des
domaines scientifiques et techniques, non
directement liés a I'impact sur le tourisme.
IFREMER (Institut Francais de Recherche
et d’Exploitation des Eaux de Mer) conduit
des études sur les manifestations qui nuisent
directement a I'usage du milieu aquatique et
sur les réductions des apports nutritifs. Le
C.EN.A. (Centre d'Etude et de Valorisation
des Algues} étudie les différentes possibi
és de valorisation des algues. Enfin les minis-
tres de l'environnement des pays riverains
dela Mer du Nord ont lancé un programme
de recherches visant a diminuer d’environ
50% les apports en nutriments des eaux
marines, pour la période 1985-1995.
(1.0. AN (Q) 9 avril 1990)
Fonds de
tiroirs
Député recherche Ministre, désespérément...
Posée voici plus d’un an, la question de M. Goasduff (député, 29) n'a toujours
pas recu de réponse
21112. — 4 décembre 1989 - M. Jean-Louis Goasduff attire l'attention de M. Je Ministre de l'Agri-
culture et de la Forét sur l'exceptionnelle rickesse en nitrates des eaux et de certaines terres agri-
coles des départements bretons. Considérant que l'ingestion d'eau ou de végétaux trop riches en
nitrates affecte de fagon certaine la santé des animaux d’élevage, selon des mécanismes d'intoxi-
cation aigué ou chronique, il lui demande quelles sont les mesures envisagées susceptibles de di
nuer de fagon significative la pollution de Vécosystéme par les composés azotés et, par con
quent, la morbidité animale.
P.4 /eau ot rivires / N° 77Forum des lecteurs
Agriculteur au-dessus
de tout soupgon
Formé a la déposition a lenguéte publique,
comme de nombreux militants de lessocia-
tion, je me suis récemment penché sur le
dossier d'extension de porcherie, présenté
par Pierre Ogor, Président du CDJA 29, sur
Ja commune de Guilers. Quelle consterna-
tion de constater que le projet ne respec:
{ait pas la réglementation préfectorale éta-
blie dans le Finistére par arrété du 30 juin
1989} en raison d'une surferilisation
notoire ! 280 unités d'azote dlorigine ani-
male par hectare d’épandage auliew de 200
unités réglementaires, toutes origines cor
fondues (animale et minérale|. En clair, il
mangue au dossier plus de trente hectares
pour que ce projet soit simplement rece-
vable. Le poste de président du CDJA 29
serait plus un liew de pouvoir qu'un liew
de responsabilité ? Que penser d'un leader
agricole qui prone par ses actes tout sauf
Végalité des agriculteurs devant la loi? Bien
sir le Préfet du Finistére ne pourra auto-
riser une extension non conforme & son
propre arrété ! Mais il est toujours déplai-
sant de constater que le discours est loin
de la réalité. CF (Brest 29)
Ce constat est surprenant en effet, tant les
agriulteurs sont priés de présenter des dos-
siers recevables et ont exprimé leur souci de
préserver Vomviromement. [Len ressort que la
participation aux enquétes publigues est vrai-
ment wn act cvigue important et intéressan.
Histoires de brochet
Agence de Bassin Loite-Bretagne commu-
nigue dans son numéro spécial de mars
1991 qu’au cours des travaux préparatoi-
res aux assises nationales de l'eau, un état
des lieux sur les populations de brochets
a permis d’observer
= leur régression lige la dégradation des
zones de frayére ;
~ qu’un programme de réhabilitation de ces
zones de frayére semble s'imposer en paral-
[ele avec le programme "grands migra-
teurs' car ces frayéres sont aussi des zones
hhumides intéressantes & plus d'un titre.
qu'une réflexion dans ce sense été amor-
cée par la Délégation Régionale du CSP.
‘de Poitiers en vue de réhabiliter les frayé-
res & brochet sur Je bassin de la Loire.
Je trouve personnellement ces idées inté-
ressantes car le brochet, espéce protégée,
est mon sens un poisson qui mérite notre
attention bien plus quill ne I'a attirée
jusqu’ présent
En effet les rivires de premiére catégorie
et la noblesse du saumon et dela truite ne
doivent pas cacher lexistence dautres
‘espéces de poissons tout aussi nobles, qui
peuplent les rivieres de deuxiéme catégo-
rie en Bretagne. Aux abords de ces rivié-
res, la disparition des zones humides est
tout aussi préoccupante, Par ailleurs, le
monde de la péche partage également cette
préoccupation sil'on considére la place qui
Jui est réservée dans les diverses publica:
tions. A son tour, association ne pourrait:
elle pas porter le brochet comme symbole
de la reconquéte des milieux aquatiques ?
AL. (Redon 35)
Votre lettre nous rappelte que de nombreux
adhérents s‘intéressent a la péche et aux
poissons.
Si Ton en croit Ie jugement que vous porter
‘sur la revue, suite @ une enquéte menée deux
fois auprés de 50 lecteurs, es themes sont
insuffisamment traités dans nos colonnes.
‘Aussi tous les pécheurs adhérents sont large-
‘ment invit & proposer des articles qui pour
raient sur ce sujet alimenter une rubvique
régulidre. La revue vous appartient !
Bretons de Paris.
Je suis ravie que vous ouvriez ne colonne
pour les lecteurs. Bretonne d'origine mais,
résidant & Paris, e suis bien heureuse de
pouvoir ainsi m‘exprimer. Je tiens donc &
saluer la qualité générale de la revue. Ori-
ginaire de Rosporden, jai notamment beau
‘coup appris du dossier consacré au bilan
de riviére sur Aven Ster-
le trés bien illustré et de trés
haute tenue. Il m'a permis a distance de
mesurer Tampleur du probleme et la
rigueur avec laquelle vous !abordiez. Vous
permettes a des "émigrés” déracinés de
garder un regard object sur notre Breta-
‘gne que nous appréhendons parfois de
retrouver en raison des pollutions et dégra-
dations de Yenvironnement qui nous
désesperent.
Arlette (Fontenay-aux-Roses}
‘Merci pour Uobjectivité. Notre combat perma
nent est toutfois signe que nous restons opt-
aistes pour la protection de Venvironnement
dans notre région
Francs comme I‘or
“La privatisation des bénefices et la mau