NOVEMBRE 1992 - N° 83-20 F
ISSN 0182-0567
Marées vertes
Avenir du Steir
Maastricht et l'environnement
[esis M oe eee
Eau et Riviéres de Bretagne - APPSB - 1, impasse Camille Pelletan - 56100 Lorient - CPPAP 52518“EAU et RIVIERES de BRETAGNE - APPSB”
“Fau ot Rividres de Bretagne - APPSB" a étendu son action et
sa réilexion & ensemble des problemes relatifs & la gestion de
eau, des sources aux estuaires.
Hest apparu, en eet, que la dégradation de la qualité de
eau des sources, des riviees, des estuaires, du lira. tat la
resultant des multiples agessions qui affectent le milieu nature
Les pollutions =
+ teets plus ou moins épurés des agglomérations et des indus-
tries
+ efluents des élevages industries lisirs)
+ Tessivage des sols. “enrchis" dfengrais chimiques et de pro-
duits de traitement des cultures.
Lérosion des sol, favorisée par larasement des talus et certaines
_éthodes de culture, qui entraine vers les cours d'eau d'impor-
tantes masses de sédiments
La rectification des cours d'eau, effectuée lors des vavaux
connexes au remambrement ou & occasion des opérations de
séainage, qui enladit nos paysaues,détut la rchesse des cours
Alea et favorise les crus.
La destruction des zones humides dont le maintien serait pour
tant nécessaire pour régulariser le débit des cours d'eau, ralentir
les crues et éviter les etiages trop accusés en période de séche-
resse
La multiplication des plans d'eau qui contibuent au réchaufe-
ment des eaux (pollution thermique) et aggravent les pertes par
‘vaporation, Ces eetenues.impliquent des barrages souvent
dépourvus des passes nécessaires aux poissons migrateurs
Le gaspillage de l'eau engendré par des mentalités et des tech-
riques peu soucicuses d'économies d'eau
‘Des secteursentirs dle '6conomie régionale exigent pourtant
tine eau de qualité: V'élevage, 'agrralimentaie, la pisciculture,
la conchyliculture, aquaculture, la péche cétire, le toursme.
Tolérer la pollution av nom d'un certain “réalisme économique’
lest contribuer & fragliser, voire & détrute les fondements de
l économie régionale dont les chances reposent sur la diversité
Aurela des questions économiques se posent, bien entendu,
dd redoutables problemes de santé sur lesquels il est urgent de
tea Ie ole (eae, pesicdes, max Toc, sbsinces
radioactiv
En apportnt votre contibution aux efforts de association
“Eau et Rviées de Bretagne” vous Tui permettez de poursuivre
son action en totale libert
N° 8S
1 Editorial : Désinformation
2. Europe et environnement
4 Marées vertes : a
qui la faute ?
6 Pollution par les pesticides :
les origines non agricoles
8 Penzé : alibi ou fairevaloir ?
10 Le chabot : un dur au coeur tendre
DOSSIEK
Le Steir
Une fontaine en péril
15. Un ami nous quitte
16. Nouvelles du Parlement
17 Bréves des départements
22 Haha
235 Forum
24 A vos commandes
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Ravtresde Breage APPSB
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rst ple odin lac.Désinformation !
Un grand quotsien parisien écrivaitrécemment: “inauguration d'une usine de dénitifica-
tion ; la Bretagne s‘attaque a la pollution...”
Un autre soulignait le fait qu’il s‘agissait “de la plus importante o’Europe...”, il n‘ajoutait pas
mais était implicite, vu la tonalité de Varticle, que nous pouvions nous enorgueillr d'etre ainsi
4 la pointe du progres.
Voila d’une part qui illustre le danger des raccourcis auxquels sont de plus en plus souvent
conduits les journalistes, 4 leur corps défendant il est vrai.
Voila aussi comment s'opére insidieusement et sans que personne ne lait réellement voull un
“glissement progressit” vers la désinformation.
Voila également de quelle facon s‘effectue un véritable retouement des valeurs, celui qui
conduit & inaugurer dans V'indécence car & grand renfort de gloriole, des usines payées par les
pollués et dont la nécessité devrait au contrare illusrer V'irresponsabilité, Vmprévoyance et la
désinvolture..
I eut été plus exact d’écrire que la création d'une nouvelle unité de ce type’ illustre le fait que
la Bretagne est aujourd'hui contrainte de mettre en ceuvre des systeémes de plus en plus sophist-
4qués et codteux pour tenter de contenir - au moins partiellement - les effets de la pollution faute
de s/étre réellement attelée 4 en combaltre les risques. ;
Pour avoir depuis 20 ans méprisé les mises en garde et délibérément choisi d'ignorer, voire de
‘masquer, la gravité de la situation, notre région se trouve aujourd'hui confrontée & des difficultés
de premier ordre.
Pour étre tout 2 ait exact, il faudrait méme ajouter qu’elle n‘a pas encore réellement pris
conscience de toutes les conséquences écologiques, économiques, financiéres, juridiques et
sociales de la situation.
“Eau et Rivieres’, qui a suivi cette évolution avec I'attention que Ion sait, pourrait en conclure
4quéelle a préché dans le désert; elle pourrait aussi instruire une “recherche en paternité” qui ne
manquerait pas d‘intérét.
‘Mais il vaut mieux, pour lheure, se préparer 4 de nouvelles actions tant il est vrai que rien n'est
encore gagné sur le fond.
Une attention toute particuliére devra étre portée a l'information, car les mots mémes risquent
de nous piéger.
Nature, Environnement, Ecologie... lls sont maintenant considérés comme “porteurs” et utilisés
sans complexe par tous les spécialistes de la communication et du marketing... et meme du
“marketing politique” puisqu'il sagit, paraitil, d’une nouvelle science !
Eco-développement, Eco-aménagement, Eco-produit, Eco-label, Eco-marché, Eco-bilan, Eco-
taxe... et méme Eco-citoyen !
«Ceest quand la chose vient & manquer qu'il faut y mettre le mot.»
La maxime trouve aujourd'hui une nouvelle illustration, mais derriére les probleémes écolo-
iques, es enjeux sont planétaires
Jean-Claude PIERRE
1 en existed sept en Bretagne,
if EAU ET RIVIERES:
83EUROPE ET E Pilon
Les conséquences de Maastricht
Le traité sur "Union Européenne, signé & Maastricht le 7 février dernier entre les
chefs d’Etat des douze pays de la Communauté européenne, comporte plusieurs dis-
positions en matiére d’environnement. Ambition déclarée : accroitre I'efficacité de
chaque Etat, promouvoir des actions internationales concertées, et intégrer véritable-
ment I’environnement aux politiques définies en commun.
Lee trate fixe, dans son article 130 R, quatre
objectiis principaux a la politique de la
Communauté :
-la préservation, la production, ét !'amélioration
de la qualité de environnement ;
la protection de la santé des personnes ;
- l'utilisation prudente et rationnelle des ressources
naturelles ;
-la promotion sur le plan international des
mesures destinées @ faire face aux problémes
régionaux ou planétaires de l'environnement.
LE PRINCIPE DE PRECAUTION
Reprenant des dispositions existantes, il indique
aussi que la politique de la Communauté «vise un
niveau de protection élevé, en tenant compte de la
diversité des situations dans les différentes régions
de la Communauté», et s‘appuie sur les principes
de eprécaution et d’action préventive, de la cor-
rection des atteintes & l'environnement par priorité
4 la source, et du pollueur-payeur>
Le taité ajoute méme que «/es exigences en
matiére de protection de l'environnement doivent
étre intégrées dans la définition et la mise en
ceuvre des autres politiques de la Communauté>.
Comme dans d'autres domaines, Iaction de la
Communauté en matiére d’envirannement se dé
de a présent non plus a la regle de 'unanimité,
mais a la majorité qualifiée (article 134 S).
Cette regle soufire néanmoins d’'exceptions impor-
antes, puisqu’aussi bien en matiére de fiscalité
(axe pollution), qu’en matiére d’énergie, d’aména-
gement du territoire et de gestion des ressources
hydrauliques, par dérogation au taité, les déci-
sions des conseils des ministres seront prises &
Vunanimité.
Dommage !
TRAITE
_sur [Union européenne
signé a Maastricht le 7 fevrier 1992
«TTR XVI
«4 Envioanement
4 Arile 1308
hla de [a Communauté dans le domaine d
sitcnnedet Side ha pousute der objets sivan
‘Cla préseration, la production et 'amtloration de la qua:
Ii de Fenvronnement
c-lnproection dela san des personnes:
sation prudent et raionnelle des resources matu-
* elles:
<= promotion, aur le plan intentional, de mesures des
tink Y fare fate abr problmer oplonaux’ cu plane:
{aires de Fenviromnement
<2. La polique de In Communautt dans fe domaine de
‘eon in aienu de pots vse onan
“Dans oe contest, les mesures harmonisation répondant &
4e' eles dans les cas approprits, une
clause de sa aura ls Bats menbies 4 pend,
pour. des molt environnementaux non. économigu
pasta peointies soemioe A elpocture Smmastt
e contcdle.
EAU ET RIVIERES
N° 83LE SOUTIEN CRITIQUE
DES ASSOCIATIONS
Dans un communiqué publié début septembre,
le Bureau européen de I'environnement, qui fédé-
fe les grandes organisations de protection de
Venvironnement des pays de la CEE, et auquel
adhére ERB, a donné son sentiment sur la
_ construction européenne :
Le droit de tous les citoyens & un environnement
sain, un patrimoine naturel et culture! reconnu
comme patrimoine commun, des outils d’action
efficaces pour une lutte contre la pollution trans-
frontaligre, sont autant de raisons qui ont jusqu’ici
expliqué notre soutien a la construction euro
péenne. w
«Nous n‘oublions pas que sans politique commu-
nautaire de Venvironnement, action en matiére
d’environnement serait encore quasi inexistante
dans bien des pays de la Communauté. Mais nous
n’hésitons pas a dire que la Communauté a grave-
ment échoué dans la prévention des effets négatits
du Marché Unique sur Venvironnement, ni que les
modalités de gestion des fonds communautaires
sont encore trés souvent source de nouveaux pro-
blémes d’environnement. Nous accueillons favo-
rablement certaines des révisions en cours des
politiques communautaires comme la PAC, mais
nous constatons encore bien des incohérences
entre les différentes politiques initiées par la
Communauté. Bref, Je bilan de la politique euro-
péenne en matigre d’environnement est fait de
‘Par report au traité actuellement en viahediial
traité sur I'Union, signé @ Maastricht, comporte sur
le plan de la gestion de Fenvironnement des
ges significatifs. Les objectifs de la Ce
commencent a étre réorientés vers u
ment durable. Les modalités de pri
en matiére d’environnement.donnent
plus de poids au parlement euro
sions de la cour européenne de justice seront
accompagnées de début de sanctions pour assurer
une application plus réelle des directives commu-
nautaires en matiére d’environnement.
«Cependant, le traité de Maastricht n’est qu’une
tape. Sa révision est d’ailleurs prévue en son
article N, pour 1996 au plus tard, Contrairement 4
ce qui s'est passé pour Ie traité de Maastricht, i!
faudra que les citoyens européens soient large-
“ment associés 8 a préparation de cette future
révision.
soient rapide-
ment engagés, et nous entendons
bien que cette obligation soit assu-
mée par les élus. Le moment est
venu pour chacun de prendre ses
responsabilité.
Y compris pour I'Etat, puisque, en
réponse a notre courrier, le préfet des
Cotes d’Armor nous a indiqué le
28 aoa demier qu’ «une cellule de
réflexion avait été constituée au
niveau central afin de préciser Vart-
culation des différents textes régle-
mentaires concernant la protection
de Veaur.
Comme si I'heure était encore a
laréflexion |
PLAN “LEADER“ POUR
LE CENTRE-OUEST BRETAGNE ——
100 communes du centre ouest-
Bretagne (triangle Carhaix - Gourin -
Rostrenen) viennent d’obtenir de
Bruxelles un plan de développement
de deux ans appelé "Leader.
Une association de syndicats de
communes, le GALCOB, vient de
voir le jour. Elle est présidée par
M. Morvan, conseiller général, maire
de Plouray.
Eau ot Rivigres de Bretagne prend
une part active aux travaux de la
commission environnement. En effet,
notre groupe local siest associé dés
le départ & ’élaboration de ce plan
en proposant les composantes
conerétes d'un _ observatoire de
environnement. Cette proposition a
&é acceptée par Bruxelles et est
revenue budgétisée.
Dans cet observatoire, M'eau tient
une place prépondérante : entretien
des rivigres (avec objectif paralléle
de réinsertion sociale), gestion pisci-
cole, formation aux meétiers de
environnement, perspectives péda-
gogiques, tourisme-péche, banque
de données informatives prenant en
compte les milieux sensibles et les
pollutions diverse...
Crest une chance a saisir pour le
centre Bretagne ; our notre associa-
tion également. occasion nous est
donnée de prouver notre capacité &
travailler en partenariat avec les élus.
Le groupe local d'Eau et Rivieres, en
relation étroite avec le bureau et le
Conseil d’administration, étudie la
maniére la plus adéquate de
répondre & une dynamique que nous
avons contribué A mettre en route...
Asuivte donc ! Hl
JH.
EAU ET RIVIERES
N°83BREVES DES DEPARTEMENTS
PESTICIDES EN MORBIHAN :
RESULTATS 1991
Leanne aise
eaux destinges la consommation
humaine mis en place par le ministére de
la Santé, en application du. décret du
3 janvier 1989, a donné lieu & une publi
cation intéressante & analyser.
Pour 1991, seules V'atrazine et la
simazine ont été recherchées de maniére
systématique par la DDASS. 99 % de
Vatrazine utilisée provient d’un usage
agricole, alors que les trois quarts de la
simazine vendue sont appliqués
sur des zones non agricoles (DDE,
communes...
Comme en 1990, on constate un effet
saisonnier important : les normes euro-
péennes sont respectées en fin d/autom-
| ne, d’hiver et en début de printemps
pour les deux mokécules analysées.
Par contre, de mai a octobre, les
‘quantités diatrazine analysées dépassent
les mormes du décret n° 90-330 du
10 avril 1990.
Suite 2 ces résultats, seule la station
cde pompage du Val Vert (Noyal Pontivy
sur le bassin versant du Blavet) a &é mise
temporairement & larrét alors que régle-
mentairement, au vu des. résultats
DDASS, 75 % des stations analysées
autaient dG étre arrétées au moins une
fis dans année
La station de Férel qui alimente le
quart sud-est du département est en
dépassement pendant la moitié de
année.
Dans ce marasme, les bassins de
VEllé et du Scorft -dans une moindre
mesure semblent préservés : c'est le
secteur le moins remembré du départe-
ment du Morbihan,
Varcharnement de la DAF - service
extérieur du ministére de
Environnement - a vouloir achever le
remembrement de cette zone, véritable
chateau d'eau de la Bretagne, sera cera
nement préjudiciable a la qualité de
Veau potable du secteur. il
MORBIHAN
NINIAN :
UN ETRANGE
RECALIBRAGE
A\cx mois de ate jun 1992, es
entreprises Ramel de Plumieux et
Letournel de Josselin rectfiaient le ruis-
seau “Ninian” sur 10 kilometres.
Ce cours d'eau avait deja béneficié
dune intervention & la pelle hydraulique
2 la sulle de la tempéte de 1987.
Les engins mécaniques ont débarras-
‘sé les berges de toute végéiation. Les
sous-berges ainsi que les rives ont 66
deiruites. Des seuils de galets ont égale-
ment été rabotés. La modification du bio-
tope sur ce cours d'eau de premigre caté-
gorie a entrané ladispartion de la tute,
La ‘alisation des travaux incombe
‘au syndicat _intercommunal . d’amé-
nagement hydraulique du Léverin et du
Ninian présidé par M. Letournel, ancien
conseiller général du Morbihan, maire de
Guilliers et entrepreneur de travaux
publics.
Eau et Rivigres compte porter plainte
prochainement sur cette triste afaire.
Depuis de nombreuses années, Eau
et Rivieres préconise un nettoyage de
rividres par méthode douce. La preuve
de son fficacité nfest plus faire :
Wféquipe des cantonniers de rivigres de la
Fédération de péche du Morbihan en est
tun exemple coneret.
Quiatiendent nos élus pour promou-
voir des projets de nettoyages respec-
tueux des écosystémes aquatiques ? Ill
LES NETTOYAGES DE
RIVIERES
* Le Scorff
120 personnes se sont réunies sur le
ruisseau du “Rohic”, fin aodt, pour
toyer un secteur affecté par la pollution
Ahydrocarbures (agriculteur ou abattoi?)
et encombré par de nombreux obstacles
créant son envasement (sacs plastiques
dengrais notamment). Aucune vie aqua-
lique (salmonidés, cyprinidés, éphéméro-
pleres, trichopléres...) n'a é décelée sur
fe linéaire effectué : Ia pollution du
milieu naturel est trop importante pour
permettre la vie sur ce coin de rivire
La pluie est venue perturber un chan-
tier bien préparé par 'équipe des Amis
de la Rividre qui effectue un travail
annuel sur les. rvisseaux du Moyen
Scortt.
+ Lele
Aue Tiew, autre milieu = fe ruisseau
du Duc, un des meilleurs ruisseaux mor-
bihannais avec celui du Nate, eu égard &
la qualité de sa faune piscicole, a bénéfi-
6 de Vattention des bénévoles du comi-
16 ant-barage.
Cette équipe, tres présente sur le
Faouet et sa région a, depuis septembre
1991, nettoyé 5 kilometres derives sur le
Due, redonnant fa vie & un rulsseau lar-
‘gement envasé le long de son parcours.
La menace de barrage, relancée par les
soins du sous-préfet de Pontivy au cours
du mois de juillet 1992, plane pour long-
temps sur le Duc.
Au moins tant que se poursuivront
‘une politique de remembrement excessif
et labsence d'une ckémarche volontariste
déconomies d'eau. I
Destruction des cours dew,
cov mise en valeur.
EAU ET RIVIERES
N° 83ILLE-ET-VILAINE
FORMATION
AWUENVIRONNEMENT
Sept joumées de formation a
environnement (d'octobre 92 a
mai 93) : c'est une proposition de
Vécole dagriculture de La Lande
Du Breuil et d'Eau et Rividres
Cette formation s'adresse a toute
personne intéressée par les ques-
tions d'environnement (profes-
sionnels, élus, responsables
associatis..)
Renseignements
au 99 59 34 94.
CREATION
DE PLANS D’EAU
A BETTON
Les associations
locales d’environne-
ment de Betton nous
ont alert courant
juin, qu'un impor-
tant projet d’aména-
gement était envisa-
6 sur la commune
il ‘agit d’une créa-
tion de plans d'eau
entre le canal et la
rivitre lle, qui
implique la destruc-
tion d'une zone
humide riche en
faune et flore, et
jouant un réle inté-
ressant de régulation
des eaux. De plus,
cces bassins artificiels
favoriseront le
réchauffement de
eau et obligeront &
un entretien régulier
EAU ET RIVIERES
N° 83
pour éviter l'eutrophisation et le
comblement, A cela, s‘ajoutent
100 000 m’ de gravats qui vont
combler et détruire un milieu sen-
sible. Nous avons proposé a la
commune un aménagement plus
respectueux de environnement
du type réalisation d'un sentier
d/interprétation pédagogique
Le dossier est par ailleurs entre les
mains du tribunal administratf,
pour défaut d’étude d’impact. lm
INVENTAIRE DES ARBRES
REMARQUABLES
Créé a la suite des journées de
Varbre 1991, un groupe de pi
sionnés de arbre se réunit régu-
ligrement pour recenser les arbres
les plus remarquables du départe-
ment. J.-¥. Morel souligne 'intérét
de cette action au plan relation-
nel, et suggere aux autres départe-
ments de prendre modele puisque
le groupe regoit de multiples
appels pour les arbres situés dans
les départements voisins. I
RENCONTREZ-
NOUS!
La délégation d'Eau et
Rivieres en _lle-et-
Vilaine se réunit deux
fois par mois le jeudi
soir 4 20h30, a la
maison de la consom-
mation et de envi-
ronnement (boulevard
Magenta & Rennes)
Ces réunions sont
ouvertes & tous les
adhérents ainsi qu’a
toute personne moti-
vée par Ia protection
de l'environnement.
Des‘ permanences
réguliéres de l’asso-
ciation sont égale-
ment tenues a la MCE,
les lundi, mardi et
vendredi de 9h a
12h.
Renseignements
au 99 3035 50m
Po: MCE ewes
rede a Lande Du BealBREVES DES DEP: EMENTS
LOIRE-ATLANTIQUE
‘TREILLIERES : COPIE ACCEPTABLE —
Le 22 septembre 1992, le dossier
Gesvres sur la commune de Treilliéres
a trouvé une issue acceptable pour le
collectif des 12 associations de défense
de la vallée.
Entamé en février 1992, on se sou-
vient que la commine entendait mener
un travail de recalibrage des affluents
et du cours principal de cette rivitre
qui est I'une des seules a détenir une
souche de truta fario en Loire-
Atlantique, ceci 2 15 km de Nantes.
Depuis lors, pas moins de 12
réunions, visites, concertations avec les
agriculteurs, ont été organisées. On
notera que le DDA 44, au cours de ces
travaux, a prété une oreille attentive
aux souhalts du collectif de défense
qui, en revanche, 2 parfois eu des
Echanges vifs avec le cabinet FIT
cconcepteur du projet.
Aujourd'hui, le projet est sensible-
ment revu a la baisse. Le collectif a
‘obtenu les principes suivants =
* pas de recalibrage, ni travaux sur le
cours principal du Gesvres,
* pas de travaux sur les cours infé-
rieurs des principaux affluents,
* réduction des distances linéaires des
travaux de 42 a 21 km,
* travaux a l'aide de godets rectangu:
lnies a la place des godets trapézot:
daux,
*recours a la méthode douce de
désengorgement du lit, de préférence
‘au Tecours aux engins, et sauvegarde
totale du lit en partie baisée,
* coit des travaux réduit de 1050 KF
a 650 KF,
* financement possible par 'agence de
Veau d'une étude sur Iassainisse-
ment individuel sur la commune de
Teilitres.
Courant octobre, le collectif organi-
sera sa sixitme assemblée générale
depuis mars 1992 afin de lui soumettre
ce reformatage qui, de l'avis d/ERB 44
comme de celui de la Gaule Nantai
est acceptable. Toutefois, il a été
demandé le principe d’un conirdle des
travaux et d'une gestion des frayéres
des salmonidés par APP la Gaule
Nantaise. Une conclusion partielle
assez heureuse qui permettra au col-
lectif de se concentrer sur les pro-
Chaines étapes : le projet identique sur
Vigneux-de-Bretagne en amont et
Vaction de promotion d'un plan global
sur le bassin versant du Gesvres. I
VIGNEUX : DIALOGUE ENGAGE —
Forte de Vexpérience de Teeillires
et ayant un projet similate de recali-
brage de I'hydraulique, la commune
de Vigneux-de-Bretagne a_soubaité,
és la phase d’élaboration de ses tra-
vaux, associer le collectif de défense
du Gesvres qu’elle a contacté via Eau
cet Rivigres de Bretagne. La commune
de Vigneux est, pour le collectif,
d/autant plus importante qu'elle a sur
son tertitoire les sources du Gesvres.
Démarrée le 3 septembre 1992 a la
mairie de Vigneux, la concertation
trouve le méme type d’interlocuteurs
qu’a Tellgres : une DDA bienveillan-
te et disponible en la personne de
M. Matra ; un cabinet FIT avec lequel
il faut négocier pied a pied ; des défen-
seurs de la vallée du Gesvres pilotés
par Guy Menet de l’AAPP la Gaule
Vignolaise qui connait parfaitement
son terrioire, et coordonnés par Serge
Barbe de 'AAPP la Gaule Nantaise et
ERB 44 ; une mairie de Vigneux-de-
Bretagne enfin, qui est semble-til préte
a jouer le jeu. Une premitre série de
Visites sur les lieux des travaux projetés
a permis, hélas, de constater tant du
point de vue de la DDA que de celui
du collect, qu’une fois de plus une
bonne partie du projet s/attaquait & des
lits de qualité 1 (biomasse excellente)
ponciuellement obstrués de quelques
branchages. Rien ne saurait justiier
tune phase de travaux mécanisés. Pour
Te début octobre, une réunion de pre-
mier bilan aura lieu a la mairie de
Vigneux-de-Bretagne afin de rendre,
onjointement avec la DDA, le résultat
de ces visites. Ce sera alors & la mairie
de Vigneux-de-Bretagne de baliser la
place qu'elle entend réserver aux sug-
gestions du collectif - qui satiache
joindre les agriculteurs - face & celles
du cabinet FIT qui pourra bient6t faire
at d'une solide expérience avec les
associations ! ll
GRAND-LIEU:
MANIF A ST-PHILBERT,
AVIS NEGATIF DU COMMISSAIRE,
Giovmos, ——__
Coup de chaud, au début de N66
dernier en mairie de Saint-Philbert. Les
habitants, appelés par l'association de
defense du cadre de vie en pays de
Retz, section pays de Retz d'Eau et
Rivitres de Bretagne, ont tenu le
17 juillet 1992 a faire savoir au conseil
municipal leur opposition & une por-
cherie industrielle. Pas moins de 300
habitants de la commune se sont donc
retrouvés, dans une ambiance parfois
tendue, pour faire entendire leur voix.
Situation difficile pour l'exécuti local
qui doit & la fois tenir compte du
noyau de population agricole histo-
rique, et néanmoins divisé (puisque le
représentant local de nos amis de la
Confédération paysanne s'est prononcé
contre élevage) et une nouvelle popu-
lation de rurbains ates par cet ilot de
nature dans la vicinité du lac de
Grand-Lieu et 4 15 km de Nantes.
Projet rejeté, en somme, pour cause de
plan d'épandage inacléquat qui semble
enlever une épine du pied de I’6quipe
municipale. Un cas d’école sur lequel
nous reviendrons, tant le travail
déployé par l'association semble
exemplaire + interventions a tous les
niveaux de I'exécutif départemental,
régional et national, interventions
aupr’s des services de VEtat, recours
aux médias pour aboutir finalement &
tun rejet du projet en lespéce, qui, tou-
tefois, selon Mme Gendronneau, véhé-
mente secrétaire de l'association,
n’hypothaque pas tout risque de revoir
les agro-industries du pore jouer contre
la vocation de la commune. Mil
EAU ET RIVIERES
N°83Connsisser-vous le prix
des cochons francais ?
Les cochons francais coa-
tent tres exactement, a la
production :
e a la puissance [1/4,68
x (Log QNLF + 3,12 Log
PD + 1,03 Log Pl - 0,70
Log QNLD - 0,13 T, -
0,10 T, + 0,09 T5)],
e étant, comme chacun
sait, voisin de 2,718.
Ce sont des économistes
rennais qui le disent. Des
universitaires. Des scien-
tifiques, en somme.
On ne se méfie jamais
assez des producteurs de
cochons.
Un homme capable de
calculer ainsi la valeur
de sa truie est naturelle-
ment enclin au pire.
Laissez-le faire, et il vous
vendra du jambon a [Log
(1,026) V5] F le kilo. Ce
qui mettra la tranche a
[10 cos 36°) F. Il vous
proposera des grillades
[16,90 TI F, et des
rillettes au prix a
peine _concevable de
[1017] F. Le boudin noir
atteindra, chez cet indi
du, des sommets verti
neux : on en a wus a
[453] F le décametre |
Si ses cogitations lui laissent
un peu de temps, il vous
dessinera la courbe expo-
Economigraine
Bref, de quoi vous mettre
le moral a : lim [f(x) = Ux].
A supposer que x tende
LA DYNAMIQUE DES PRIX DU PORC
A VECHELLE COMMUNAUTAIRE
LES ELEVEURS BRETONS
EP
LA STRATEGIE COMMERCIALE NEERLANDAISE
Frans
0
Regression sur des modeles darbitrage pour les
trois pays par les moindres cartés avec correction
de lautocorrélation par
la méthode de Cochrane-Orcutt
t- ratios entre parentheses - application de
Ja procédure stepwise.
nentielle du flux de pollu-
tion de son élevage et saura
vous décrire la corrélation
négative reliant le bénéfice
comptable attendu, a
l'improbable respect des
regles d’épandage.
vers l'infini
Il reste tout de méme
deux équations déter-
minantes. Les meilleurs
mathématiciens _—s'y
sont cassé les dents.
Premiérement, quel
facteur relie le volume
de pipi de cochon au
tonnage d’algues vertes
recouvrant votre plage
préférée ?
Et comment prévoir,
deuxiémement, a partir
du flux de lisier & la
production, le flux de
nitrates coulant a votre
robinet ?
Enfin, combien
vous cotite-t-il ?
cela
Notre homme ne vous
le dira pas. C’est un
producteur.
Vous n’étes qu'un
cochon de payant.
Pascal Mugnier
pe)
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Un livre écrit par un paysan breton respectueux de la nature,
soucieux de protéger la qualité de l'eau
et qui sait quelle différence fondamentale il y a
entre cultiver la terre et l'exploiter avec la férocité rationnelle
des méthodes productivistes...
Préface de Jean-Claude Pierre.