FEVRIER 1995 - N° 84-40 F
ISSN 0182-0567
Eau et Riviéres de Bretagne - APPSB - 1, impasse Camille Pelletan - 56100 Lorient - CPPAP 52518“EAU et RIVIERES de BRETAGNE - APPSB”
“Eau et Rivives de Bretagne ~ APPSB" a étendu son action et
sa eflexion a ensemble des problemes relatifs a la gestion de
Veau, des sources aux estuaires.
Il est apparu, en effet, que la dégradation de la qualité de
Heau des sources, des rivires, des estuaires, du littoral... était la
resltante des muktiples agressions qui afectent le milieu nature
Les pollutions =
+ rojes plus ou moins épurés des agglomerations et des indus
tries
luens des 6evages industriel lise);
* lessivage des sols” “enrichis” d'engrais chimiques et de pro-
duits de traitement des cultures.
Lérosion des sols, favorisée par l'arasement des talus et certaines
méthodes de culture, qui entraine vers les cours d'eau dlimpor-
{antes masses de sédiments.
La rectification des cours d'eau, effectuse lors des travaux
‘connexes au remembrement ou 2 occasion des opérations de
drainage, qui enlaidit nos paysages, détruit la richesse des cours
eau et favorise les crus.
La destruction des zones humides dont le maintien serait pour-
tant nécessaie pour régulaiser le débit des cours d'eau, ralentic
les crues et éviter les étiages trop accusés en période de séche-
La multiplication des plans d'eau qui contribuent av réchauie-
ment des eaux (pollution thermique) et aggravent les pertes par
‘Svaporation. Ces retenues impliquent des barrages souvent
dépourvs des passes nécessaies aux poisson migrateurs.
Le gaspillage de l'eau engendré par des mentalités et des tech-
niques peu soucieuses d'économies d'eau,
Des secteursentiers de 'économie régionale exigent pourtant
une eau de qualité: Vélevage,lagio-alimentare, la pisciculture,
la conchyliculture, Faquaculture, la péche cotiere, le tourisme.
Tolérer la pollution au nom dun certain “réalisme économique’
‘est contibuer fragilis, voire a détruire les fondements de
Iréconomie régionale dont les chances reposent su a diversi.
‘Au-dleld des questions économiques se posent, bien entendu,
de redoutables problemes de santé sur lesquels il est urgent de
lever le voile (nitrates, pesticides, métaux lourds, substances
radioactives...)
En apportant votre contribution aux efforts de l'association
“Eau et Rives de Bretagne” vous lui permettez de poursuivre
son action en totale liberté,
Dégazages
uvoirs publics
Conseil Supérieut
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_ EDITORIAL
Un droit pour Il’avenir
,
L emergence du droit social, au XW sidcle, a permis dlatténuer les effets les plus
négatifs pour l'homme de la révolution industrielle.
II suffit de relire Dickens, Lamennais, Zola ou Hugo, pour se rappeler de quels prix les
populations ouvriéres ont payé lessor du machinisme et les mutations sociales qu'il a
entrainées.
Vemergence de ce droit ne s‘est pas faite sans luttes et méme s‘il est devenu de bon
ton aujourd'hui de railler louvriérisme, i est utile de rappeler que c’est aussi au nom
de Véconomie et des lois impitoyables de la concurrence que l'on justifiait le travail
des gamins de 12 ans dans les mines.
A cette 6poque aussi, il était dans la “logique” des grandes manufactures d’étre plus
compétitives les unes que les autres et, le nationalisme dalors aidant, de ne pas impo-
ser 4 Schneider ce que Krupp n’accordait pas a ses ouvriers.
Vultralibéralisme aujourd'hui triomphe (2), rendu plus arrogant encore par le désastre
économique et écologique du systéme soviétique ; il soumet a sa loi ensemble des
continents. Nous sommes & “Vaprés RIO” mais c’est toujours au nom du développe-
ment, de la croissance et de la compétition que l'on dilapide a un rythme de plus en
plus forcené le patrimoine naturel de la planete ; que l'on porte atieinte aux méca-
nismes fragiles sur lesquels repose la Vie.
Vécologie, apres avoir connu une période au cours de laquelle elle a bénéficié d’une
réelle sympathie, commence aujourd'hui, maintenant qu’elle devient une force, a étre
présentée comme une idéologie rétrograde et passéiste ; comme un obstacle irration-
nel au “progrés”. Si “Vappel d’'Heidelberg’, contresigné par plusieurs prix Nobel, porte
la marque d'un néo-scientisme sur lequel il nous faudra revenir, que dire des idéo-
logues qui stigmatisent “’intégrisme écologique” pour mieux justifier la déréglementa-
tion dont ils savent se faire les chantres adroits, ne retenant de 'écologie que les
excés, réels, de certains maximalistes.
Dé-réglementation | Un concept avec lequel il va sans doute falloir se familiariser et i]
nest pas nécessaire d’étre grand clerc pour comprendre ce qu'il implique pour Venvi-
ronnement ; ce qu'il implique aussi pour ceux qui tentent de préserver les richesses
naturelles en s‘efforgant de faire respecter et progresser les lois qui, trop timidement
encore, les protégent.
Car le droit de l'environnement n’est qu’une forme moderne du Droit, une étape sup-
plémentaire de son instauration, un moyen de plus de protéger le faible contre le fort,
apanage des sociétés civilisées ; le moyen aussi de faire émerger peu a peu le “Droit
des générations futures”.
Ce droit présuppose bien sar une morale et Von peut compter sur notre association,
malgré la modestie de ses moyens, et ainsi qu’en témoigne ce numéro de notre revue
pour faire progresser I'un et l'autre, ici, en Bretagne, puisqu’il nous faut 4 nous aussi,
pour étre efficaces, “penser globalement et agir localement”.
Jean-Claude PIERRE
J | EAU ET RIVIERES
N'84