Vous êtes sur la page 1sur 13
462 QRIENT ET occIDENT retournions en Italie, et que le concile se célébre li-bas. » L'em- pereur qui voulait 4 tout prix une formule rédigée dans un concile oriental, prit le parti des légats, alors que ceux-ci don- naient le choix entre la rédaction dune nouvelle formule ou la translation du coneile en Occident. Finalement, la formule ineor- porant, en la précisant, la terminologie du tome a Flavien prévalut. IX. — Conexusioxs En conclusion, rappelons tout d’abord ce que nous avons dit au début, et qui a été illustré par les cas cités, que les papes ont toujours cherché prévenir toutes les discussions par des déci- sions de leur concile romain, soit a Rome méme, soit en Italie ou en Occident, et qu’ils ont toujours eu quelque hésitation envers les conciles proprement orientaux, méme envers ceux qui finalement confirmerent leurs vues, et dont ils furent par la suite les premiers défenseurs. Notons ensuite que les évéques de Rome malgré leur point de vue autoritaire, et Paffirmation constante de leur rattachement & Pierre, ont trés souvent montré une atti- tude de conciliation, dictée par la nécessité de reconnaitre une valeur a l'enseignement de toutes les Eglises (sobornost). Il est regrettable que dans le choix des formules dogmatiques créées plus tard en Occident, un effort plus grand n’ait été fait pour rendre celles-ci plus pleinement intelligibles & la pensée orien- tale. Si les formules romaines sont formellement infaillibles, et définitives, elles sont, semble-t-il, assez réguliéremnt présentées sous une forme qui fait difficulté & POrient. Nous avons vu bien des cas oit les decisions romaines ont été aux premiers siécles rendues plus cecuméniques sans étre substantiellement modi- figes, Ce serait dans cette voie, croyons-nous, que les discussions pourraient progresser. Soulignons enfin Ia tendance des deux parties de la ebré- tienté & se méfier réciproquement l'une de l'autre dans le choix du liew des conciles. Il n’est pas sans intérét ici de se rappeler Yattitude du pape Eugene IV a Ppoque du Coneile de Florence qui, pour en finir avec le schisme d’Orient, proposa lui-méme spontanément que la réunion se fit & Constantinople. Cela n’eut malheureusement pas lieu, mais cela montre Pesprit du pontife. I est possible que si les papes avaient pu prévoir la durée et la gravité des ruptures postérieures, ils se fussent montrés plus ouverts encore et plus compréhensifs. La primauté romaine dans Ia tradition canonique jusqu’au Concile de Chalcédoine par J. Mevenvonsr (Orth) Dans la présente étude, nous nous proposons de donner un apergu général de Ia facon dont un Orthodoxe peut concevoir 1a Primauté romaine dans I'Eglise ancienne a travers les canons conciliaires de cette époque. La définition de Vecclésiologie que ces décisions supposent, tout en appartenant & notre passé com- ‘mun, peut constituer un jalon dans le retour aux sources, néces- saire la réunion que nous espérons tous. Ce théme nous @ para dautant plus intéressant que des recherches récentes de Savants catholiques fournissent des éléments trés sérieux de compréhension mutuelle dans ce domaine précis et invitent & un dialogue enfin objectif. 2 igh = Hin 6, Sabha wes) MOT Ch L’Eglise de Rome et sa place parmi les autres siéges épisco- paustont mentionnées ‘par les canons de quatre coneiles des int premiers siécles : ceux de Nicée (Ws) de Sard ardique (probable- ment 343), dé Constantinople (381) et de Chaleédoine (451). Nous ne tiendrons pas compte iei de 'hypothése de Mer Batiffol q Voit une allusion & lévéque de Rome dans le anon 58 du concile espagnol d’Elvire : @ ma connaissance, tous les historiens s’ac- cordent aujourd'hui pour n’y voir qu'une allusion & Tautorité 464 ORIENT FT OCCIDENT prépondérante dont jouissaient en Espagne les. évé Eglises Tes plus anefennes pas gm ae Une remarque générale pos de tous les textes que nous allons examiner : winstitue la Primauté romaine, qui est toujours considérée comme admise par les Pires, L’expression di 25" canon du concile de Chaleedoine qui affirme que ¢ les Péres ont reconnu des privileges i PAncienne Rome », ne peut done se rapporter & aucun concile précis, mais a ensemble de Ia tradition anténicéenne qui reconnail 4 TEglise de Rome une position particuliére au sein de Punivers chrétien. Crest une certaine différence dans la maniére dapprécier ectle tradition qui amena plus tard la rupture entre POrient et 'Ocet- dent, Les décisions conciliaires ont toutes tendu, en princip. préserver P’héritage anténicéen en Ini donnant des eadres jar {ques au moins partiels. Il est manifeste, en effet, que les conciles des cing premiers siécles n’ont pas eréé de systéme_exhan: envisageant ou tendant & envisager ensemble des cas qui pout raient se présenter dans les relations entre les membres de TE lise. Ces coneiles ont entendu 7/1) fixer certains principes res générauz, destinés & exprimer les Elements essentiels de la sfruc itire ccclésiastique, eux-mémes déterminés par la grace de "Es prit et non par des décisions canoniquesy9) régler des cas part rs qui ont mis cette structure en dinger;(3) adapter Tes| principes de-cette structure aux eireonstancés nouvelles que connut la vie de Eglise aprés Constantin. __ C'est ainsi que nous pouvons fixer Ie but de notre examen : déterminer les principes que les conciles ont voulu défendre et gq du point de'vue de ces eonciles,remontent a 'Eglise devant Nicée. Le siviéme canon de Nicée. Crest bien cette préoceupation — conserver les principes anciens, au sein d'une nouvelle organisation ecclésiastique pro- Yosude par les eirconstances qui est i Forigine de ce ennon Qn sait que le premier concile ecu: ie adopta_une régle gayle aul connie fale concider \ TEglise et celle de 'Empire romain, avec Tequel PEglise venai ae conclare une-alllanee Btrolte: C'est sinal que Te canon f de | Nicée stipule que les évéques doivent étre ordonnés par leurs confréres de la province civile (éxapyla) of se trouve le siege vacant. Leur acte doit étre confirmé — recevoir le xipog — de 1. Volit'le texte de ce canon :.« Placult ubique et maxime in eo loo, in quo prima cathodes consiituta est episeopatus, ut interrogentur hi qu com: lorie Hitferas tradunt, an omnia Teete habeant suo testimonio compet hata» (ct. P. Brssevon La prima cathedra episcopatus du" Concie @Blsire, ans Journal of theo! pp. 288 sq, XXVE (2935), pp 39 , —b est le droit atcor yaniizuen méene ear lg ne constituait pas Ia capitale de PRIMAUTE ET TRADITION CANONIQUE 465 Péyéque de la métropole. Le canon 5 régle les modalités de convocation du coneile provincial. Ces mesures constituent, en partie, la confirmation d'une pratique déja existante. La reconnaissance et Yordination d'un nouvel évéque par ses confréres des Eglises avoisinantes et, particuliérement, In confirmation de son ¢lection par Pévéque Ge I'Bglise principale de la région étaient des principes conus icée.\La nouveauté) essentielle qu'introduit le concile aroi “all mélropolite de confirmer tes élections Spiscopales de sa province. Son autorité prend donc un earaclére juridique. Par ailleurs, Papplication des mesures prises a Nicée tiendra toujours compte des réalités existant antérieurement, En parti- culler, si dans la plupart des cas on considére comme « église- mére », sige du métropolite, la capilale civile de la province (qui ailleurs a presque toujours été Ie siége de PBglise Ia pus ancienne et la plus renommée, le christianisme s’étant le plus souvent répandu d’abord dans les grandes villes), on.a.continn, 2 considérer comme métropolites les évéques de’ certains it) lia province : ce ful, semble-t-il, le cas de Salamine, ol sig Je métropolitain de Chypre, alors que la capitale eivile de le province était a Paphos. Une autre exception importante & la régle générale qui fai- sait correspondre provinces civiles et groupements ecclésiasti- ques, est énoneée par le canon 6 de Nicée : « Que les anciennes) coutumes en usage en Egypte, én Libye et dans la Pentapole, soient maintenues, en sorle que Tévéque d’Alexandrie exerce son pouvoir (civ ovoiax) sur toutes ces provinces, puisque tell¢) ést aussi la coutume de I’évéque qui est & Rome (éne1bh zai 10 TH Poun éxicxdmp tobto ownbéc éotr); de méme & Antioche el) Gans les autres provinces (@xapyicuc), on doit préserver les prér gatives (ra apecpela) de (certaines) églises. Mais, en_général,_ st evident que si quelqu'un est devenu évéque contre Popini du métropolitain, le grand concile décide qu'il n’est pas évéque. Si, par ailleurs, par esprit de contradiction, deux ou trois contes- tent le suffrage général, effectué correctement et suivant la régle ecclésiastique, que ce soit la majorité qui Yemporte. » Ce canon a été objet de commentaires nombreux et din- terprétations contradictoires. 11 souléve en effet toute une suite de problémes qui ne nous intéressent pas tous directement. Nous hous bornerons examiner le sens de la référence aux usages de PEglise romaine, le caractére des prérogalives (apecfeia) que le coneile veut reconnaitre a certaines Eglises et, enfin, les ren- seignements que on peut avoir sur les raisons qui ont amene les Péres de Nicée & reconnaitre des privileges spéciaux aux siéges de Rome, d’Alexandrie, d’Antioche et de certaines autres villes. 1) Le texte du canon 6 a en yue avant tout In situation 466 ORIENT ET OCCIDENT ceclésinstique ef Egypte) Dans les premiéres années du IV" si cle un €onliLouvert-¥ avait opposé la tendance centralisatries qui voulait concentrer entre Jes mains de 'eveque @’Mexandri le pouvoir exelusit dordination episcopale, el Le partt de cea Gui tendaient & établir en Egypte des cireonseriptions ecelésias- ligues restreintes, dont les communautés seraient_groupées autour d'un siége métropolitain-local_II est inutile de dire que cette derniére tendance, représentée par Méléce, éveque de Lyeo- Polis, était, au moins ‘apparemment, bien plus traditionnelle, alors que le pouvoir que le < pape» d’Alexandrie voulait concen” rer entre. ses-mains était exceptionnel dans univers chrétien, Et c'est bien ane Iégislation exceptionnelle que les Péres de Vieée furent obfigés de publier en si Faveur, dans la mesure ot Is ne pouvaient, ni ne voulaientcumoindrirautorité du grand adversaire d’Arius, Alexandre d’Alexandrie. En fait, les privi- eges d’Alexandrie allaient & Pencontre de antique structure ecelésiastique, fondée sur la plénitude de catholicité apparte- nant chaque communauté eucharistique Jocale, et Ie concile de Nicée cherche & préserver la tradition dans la mesure du possible, notamment dans ce méme canon 6 qui, dans sa deuxiéme partie, confirme la régle générale qui exclut dans les affaires dela Province toute autre compétence que celle duconcile provincial. regle générale par un autre principe quf ee ee ne pas porter atteinte aux prérogatives exceptionnelles déja exis. tantes de cerlaines églises. Lizovola de Téveque @Alexandrie Jest admissible « puisque telle est aussi ta eoutume de Peveque quiest a Rome » el que-edeméme a Antioehe et dans Tes autres Provinces, on doit préserver lesprérogatives de (cerlaines) (églises >. il est remarquer ier que Ie canon se réfere trespréci- sément aux priviléges personnels de léveque de Rome, ‘alors que la référence aux usages admis « @ Antioche et dans les autres provinees » est plus générale. Il est vraisemblable que les Péres de Nicée, s'il y a eu discussion au sujet des privi- lges dAlexandrie, se sont rendus aux arguments. alexandrins ui, entre autres, devaient invoquer les principes énoncés déja par saint Irénée : ¢ ad hane eeclesiam necesse est omnem conve- ‘une province civile, s'est imposé aux Peres de Niede qui ont admis ce méme usage ii Alexandrie. Nous avons done ici un témoignage explicite de Fimmense et exceptionnelle autorité dont jouissait l'évéque de Rome dans univers chrétien au début du IV- siecle. Les historiens catholiques sont pourtant souvent troublés par cette parité qui est proclamée entre Rome et Alexandrie par Je eoncile de Nicée, parité qui ne peut s*appliquer, selon eux, qu'aux privileges patriarcaux du siége de Rome et non a sa pri: PRIMAUTE ET TRADITION CANONIQUE 467 mauté universelle. Il est douteus, cependant, que les Peres de 325 alent fait eux aussi cette distinction. En tout eas, c'est bien en vertu de la primaulé romaine universelle quils ont pu penser se référer a Teremple de I'Eglise romaine pour admettre les prérogatives exceptionnelles “auxquelesprélendait Téveque d’Alexandrie. Leur conception de la primauté consistait dans Tantorité quis reconnaissaient au sitge de Rome et qui fai- sait toujours de cette Eglise un exemple et une référence. Les usages romains, sans porter un earactére juridiquement obliga- toire, pouvaient accrediter une pratique que !Eglise romaine adméttait, non qu'elle possédat une juridietion universelle, mais parce qu'elle était Eglise « tres grande, trés ancienne et eonnue de tous, fondée et instituée par les deux trés glorieux apotres Pierre et Paul » (saint Irénée, A. H. m, 2) et qu'elle possédait par conséquent, une < potentior principalitas » (ibid). En mot, Svagissait pas d'un pouvoir juridique, mais d'une auto: rité morale. ~~ 9) Cette interprétation est confirmée par Ie sens du terme a a a eee < de méme a Antioche et dans les autres provinces, on doit server les prérogatives (cd xpeafcia) des Pglises ». Certains sieges "Rome, Alexandrie, Antioche et autres encore — possédent des privileges dancienneté, dapostolicité, dautorité, que le coneile entend préserver. Tl le fait en les transformant en pout voir juridique. Cest ainsi qu'il admet que les ¢ xpecpeia >, qui sont des dpjaia &n, puissent se matérialiser en éovofa. Ce ¢ pou- voir > consiste essentiellement en la faculté d’ordonner les évé- ques siégeant dans un ensemble de provinces civiles'. 8) Trois Eglises sont mentionnées par le sixiéme e comme possédant des xpeoReia : Rome, Alexandrie, Antioche. Une analogie directe est établie entre les deux premiéres. L’allu~ -Slon-& Antioehe-est-beaucoup plus. sague + el en. ffel cette ise_ne_préfendait pas, & celle époque, a un pouvoir aussi Gdendu que celal ¢’Alexcndrie. Son-titorité-morale™-embryon du futur Patriareat, Sexereait sur un grand nombre d’évéchés, mais son pouvoir ne semble pas avoir été aussi direct que celui du « pape > @Alexandrie. Il est clair, cependant, que les trois Eglises sont mises conjointement en vedette par les Péres de Nicée, comme possédant une autorité particuli¢re et rompant Jes eadres de Torgnnisation eeclésiastique normale. . Par quelle vertu particuliére, ces trois villes ont-elles acquis Yautonie quiteur wt winst-coniirmés? Est-ce du fait de leur ipostolicite? Tne semble pas que ce soit Je cas, au moins en ce qui concerne Alexandrie~La tradition, suivant laquelle, Elise y fut fondée par saint Marc, serait un titre bien insuffisant pour 1. Yolr A ce sujet P. Grovizanov, Les métropolites durant les trots premiers aigeles da ehritianisme (en russe), 8. d, pp. &bp-304. 469 408 ORIENT ET OccIDENT PRIMAUTE BT TRADITION CANONIQUE permetire d fa! seu! VEglise Alexandvie de prétendre & des Et, en effet, Alexandrie était, sans conteste possible, la pre- priviléges comparables & ceux de Rome, alors qu'un trés grand miére ville de Orient durant toute. Lépoque préconstantinienne. nombre d’Eglises orientales pourraient faire valoir une aposto- Il suffit de mentionner importance du < Didascalée » ehrétien, licité bien plus imposante et accréditée par les écrils néotesta qui pourrait justifier & lui seul le prestige de la communauté mentaires. C'est, en particulier, le cas d’Antioche qui se conten- chrétienne d’Alexandrie. Quant & Antioche, Phistorien Joséphe tera toujours de la troisiéme place, apres Rome et Alexandrie. cu'parle comme de TEgiise « xpttov fovoe. tonoy >. Drailleurs, et ceci a été plusieurs fois remarqué par les histo. que nous voulions voir dans riens, Papostolicité d'une église était chose bien trop commune \ SO aeae pour quelle puss 2 : celle d’ATexandrie, de Carth bientdt, celle de Constantinople. D’autre ns_Ja_mesure-oit_clle-n'avait pas ici_une )y ‘entrainait pas Finfajllibilité doctrinale itorité de TEglise, autorité qi ie / sixiéme canon, répandue en Italie, celle du manuserit de- Chieti. | Elle est rédigée en ces termes : ¢ Beclesia Romana semper habuit primatum. Teneat autem et Egyplus, ut-episcopus Alexandriae omnium habeat potesta- tem, quoniam et Romano episcopo haee est constieludo. Simi liter autem et qui Antiochia constitutus est et in ceteris provin= ciis primatus habeant ecclesiae civitatum ampliorum' > ‘mporianes. exclusive, 1 7 ne faisait qu'djouter d Mautorié de MEglise, Cette paraphrase latine, tout en soulignant avec force ls qlle_ne fai sae ange dans Tes Talla Dane le car de TR primauté romaine, explique manifestement ensemble des pri- glise romaine, elle le fut indiseutablement au cours des six pre- utés, créées par le concile suivant le modéle romain, par miers sitcles de l'Eglise. “B Timporiance des cités, Elle prouve tu-moins Fexistence ees ee ‘Vogue relative de cette interprétation au I siecle’. 5, De bello Jud, HL, 8. . lerexe-Lucienco, Histoire des Concites, 1, Ut fete cher Sozoutine, I, &; lee évtques orlentaux y témoignent de leur po a iltabeLacienc, Mitte. des Conctes, 1, W* partic, appendts Vi 8. Rate cx Ses, 8 as ube ota le ae a 4 Bile ne sera pas moindre au V°sidcle; voir E. Henwax, Chatkedon tapltale de Vorthodone (eboditoc wrote UE deyjs Yerruden), mals 3° je subordonnes, far es die Ausgestatiung des Konstantinopoltanischen Primate, dans Sc Grn =ptent pas 2 sen egard la postion de subordonnds, Bren, Das Kansit von Chatkedon, Il, Wurzburg, 1988p. aig imenurent pas dla grandeur des cites 470 ORIENT ET occIDENT Le concite de Sardique. Si Ie sixiéme canon de Nicée souléve d . Nicée souléve des problémes géné- faux, relativement compligués, lee ‘cisions’ du coneile. de Sardique nous apparaissent limpides dans leur texte et dans ie ire historique. Elles furent oceasionnée: posi tion partes Orientaux de trois eiques "Athanase d'Alesaniee” Maree neve ef Asciepas_de Gaza —et Jeurrerus acrep- Fla Fev la sentence quils avaient portée, malgré les demandes expresses du pape Jules, qu invoquait des « eee instituant Ia compétence du pontife romain en estte malitre, fal fella: leur Gerivait'd, nous rire & nous fous ot qusins at ren us... Ignorez-vous que usage est qu’ nous éerive @abord et quainsi, ensui justice soit hous rive dabord et qu’ainsi, ensuite (298ev), la justice soit Cet usage qu'invoque l i |__Cet usage ue le pape Jules et qui, dailleurs, est loi dav r été général (il ne fut aucunement appliqué, par “cmp, dans Vaffaire de Paul de Samosate, condamné sans appel par le concile dAntioche) reserve foul jugement sur un siége apos- folique a ensemble du corps épiseopal, qui dott étre averti par lettres de In sentence rendue afin de la recevoir ou de la rejeler Levéque, de Rome, du fait de sa primauté, doit étre préve 1 {abord > et provoquer ce verdict de V'épiscopat tout enter Crest a cet « usage > ue le copeile de Sardique donnera une forme juridique, fout en Ie modérant quelque peu. aie con 3. gh, 08, un évéque est condamné pour une ire quelconque, mais considére qu'il a raison, dat mesure ‘ufflsante. pour quon.recommence. la protédure. (Wee matali fiaeics dvavero6fj) : s’il plait votre charité, honorons done Ia memoite de Pierre lapétre; que ceux qui ont jugé écri- vent done a Jules, évéque de Rome, afin que, si cela est néces- saire, Je tribunal soit renouvelé par les évéques voisins de la provinee, et que lui-méme (I’évéque de Rome) nomme des juges; tia tse peat ‘afrmer que Pair ccc un sco se Ie elfen rendc'ne Sern pus revue, muss conte | Canon 4. — L’évéque Gaudentius (de Nai i dit -¢ $l vous semble Bon, convient dnjouter hor deere! que tu as proposé avec une charité sans mélange que, lorsqu'un 7. Teste chez saint Athanase (Apol. contr. Arion. 85). La plupart des his- ‘oftoc dey y para et a PRIMAUTE ET TRADITION CANONIQUE mn évéque a été déposé en vertu d'un jugement des évéques se trouvant dans le voisinage et réclame pour Iui-méme la possi- bilite de se défendre encore, il ne faut pas qu’un autre soit élevé a son sige si 'evéque de Rome, qui a connaissance de cette affaire, n'a pas rendu sa sentence. > Canon 5%, — Liévéque Osius dit : ¢ .. si (un éveque déposé par ses collegues de la province) juge bon de faire entendre sa Pause une seconde fois et si, sur sa demande, l'éveque de Rome Gécide de juger Falfaire, qu'il envoie des presbytres de son entourage (e latere, dnd 708 idfov mAevpot); afin que ce qui sera déeidé et accompli, le soit en vertu du pouvoir de cet évéque (de Rome); les envoyés qui jugeront avec, les évéques devront 8 de celui dont ils seront les env: Et ceei doit tre pris comme régle. Mais s'il pense que les & {ques (de la province) suflisent pour juger et trancher T'affaire, H'fera selon son avis trés averti. » Les évéques répondirent = « Ce qui a été dit nous plait. » L’essentiel des droits ainsi accordés a Vevéque de Rome est done eonstitué par la faculté de, juger sl 8 Hew, on. non de revoir les procés de déposition d’evéques. Le pape ne juge pas en appel; i casse le jugement rendu s'il le croit bon et peut, Sil Ie désire, envoyer ses légats pour participer au jugement @appel rendu par un tribunal composé dévéques voisins de Ja province oi se trouve le confit. Il ne posséde plus le droit de casser ce second jugement. Mgr Batiffol suppose méme qu’a Sardique le pape a été dépouillé du droit de juger en appel et nue les canons constituent sur ce point un compromis avec Jes posséder les pleins pouv« Sans suivre jusqu’au bout Mgr Batiifol dans son raisonne- ment nous eroyons qu'il pose un vrai probleme qui dailleurs Tele fortement débattu aux XVIF* et XVIII siécles entre galli- Gans et ultramontains : le coneile de Sardique se contente-t-il entériner un état de faiou)introduiti um principe nouveau, dans les régles ecclésiastiques ? “A notre sens, il convient de répondre a cette question dans le sens de Tinterprétation généralement regue du canon 6 de Nicte Les Péres de Sardique n’introduisent rien de nouveau : iis he font que lransformer_un_< usage »— comme Téerivait le pape Jules aux Orientaux _— je canonique. Cet usage venorait-> dey Papotre Pierre : les Péres veuTent confirmer Sette pratique par des régles précises. Ces régles, ils ont bien Sohsefence de pouvoir les promulguer (ils promulguent ce qui saa e plait s)rsans pour autant innover dans le domaine de [eeirachure eeelésiastique. Ce pouvoir de promulguer des canons 8, Canon 7 dans les collections latines. § La'polconstantinienne el le eatholicieme, Paris, xpr4, p. Sy 472 ORIENT BT OccIDENT est un pouvoir qui appartient uniquement aux conciles et il west limité que par la nécessité de faire « recevoir + les déci- sions par foutes les Eglises Notre interprétation des canons de Sardique peut trouver une confirmation dans l'affaire du prétre Apiarius qui, au début du V* siécle, illustre bien la facon dont les décisions eanoniques, notamment celles qui concernaient les droits du si¢ge de Rome, étaient appliquées dans lEglise. A cette époque, en Occident et en particulier a Rome, cir- culaient des recueils latins de canons de Nicée qui comprenaient également les décisions prises & Sardique. Ainsi, nous voyons le pape Zosime tenter de mettre en pratique le droit de casa. tion que lui accordent'ces derniéres, élant, en toute bonne fo persuadé qu'il agissait en vertu des décisions du concile dé icée. Ainsi, lorsqu’en 418 un prétre, nommé Apiarius, excom- munié par Péveque Urbanus de Sicca en Afrique, fait appel lui, i décide de casser le jugement et de faire réexaminer la sen- e par le concile de Carthage, en présence de légats qu'il munis, suivant la lettre des canons de Sardique, de pleins pou. voirs, leur permetiant d’agir en son nom. En 449, le concile de Carthage, présidé par Aurélien (et, probablement en. présence Augustin, évéque d’Hippone), dans des lellres adressées i Zosime, puis & son successeur Boniface, accepte la procédure, mais d'une facon provisoire : jusqu’é ce que le texte des canons de Nicée soit vérifié. Dans ce but, les Péres du concile enten dent demander Ie texte original des canons de Nicée & Cons- tantinople, & Alexandrie, & Antioche, et conseillent au pape de faire de méme. Par ailleurs, le concile africain décide de pren- dre en faveur d’Apiarius une mesure de faveur. Gette réaction des Africains est significative a bien des égards Ce qui frappe tout dabord, c'est Pautorité absolue et exclusive des canons de Nicée que les évéques réunis & Car- thage entendent, en tout état de cause, respecter & la lettre. Ils ignorent a ji le grand concile cecuménique ait insti ‘excommunication (cod. can, cI. marina qui putaverit appellandum, a nullo intra Afrieam in communionem suseipiatur >). Ils sont pourtant préts & modifier cette décision — ils la modifient méme provisoirement — s'il leur est prouvé que Nieée en a décidé auirement. Bientdt arrivent a Carthage les réponses d’Atticus de Cons- tantinople et de Cyrille d’Alexandrie, On_se doute bien que, dans Ia version des canons de Nicée quiils font parvenir & leurs collegues africains, ne figurent pas les canons de Sardique. Dans Ja mesure oit V'affaire d'Apiarius était déja réglée, les choses auraient dit en rester 1a. Pourtant, huit ans plus tard, en 426, ce prétre réussit & se faire condamner une nouvelle fois par PRIMAUTE ET TRADITION CANONIQUE 413 son évéque, a adresser un nouvel appel au pape Célestin et se faire recevoir i la communion du siege de Rome. Célestin envoie de nouveau en Afrique son légat Faustinus en deman- dant & l'éveque de Carthage de procéder & la réhabilitation @’Apiarius. Les évéques afticains adressent alors au pape une lettre { szaeiats ‘ou le droit dappel de Rome est explicitement nié, cette négation étant basée sur une doctrine précise. ; ls se plaignent d’abord de attitude autoritaire du légat qui prétendait s‘appuyer sur les privileges de TEglive romaine (quasi Beclesiae romanae asserens privitegia)*; ils annoncent qu’Apiarius avoue ses erimes et que, par consequent, 1m peut tre question de Tabsoudre; ils se référent enfin au €anon 5 de Nicée (authentique celui-la) qui considére le concile provincial comme Ie tribunal supréme pour les clercs de la province. lls poursuivent : les Péres de Nieée < ont prévu que les affaires quelles qu’elles soient recoivent leur aboutisse- ment sur les liewx memes oi elles ont commencé. : car aucune province se sera privée de la grace du Saint-Esprit (nec unic Gue provinciae gratiam sancti Spiritus defuluram)... Quel es Gelui qui eroira que notre Dieu puisse inspirer la justice aux enqueétes d'un seul, tout en la refusant & des évéques innombra: bles réunis en contile ?...» A cet argument doctrinal contre le transmarinum judicium, les Péres de Carthage ajoutent la. dit, ficulté pratique pour un’ juge éloigné de juger les affaires «une! province ¥. x XVI et XVIIE sidcles, les gallicans ont essayé d’exploi- terie eas WApiarius contre e drut ‘“appel du pape. Et, en effet, nous pouvons dire que ce droit @'appel n'existail pas en fant que droiten Afrique, dans Ta mesure of TAfrique n'avait pas recu je concile de Sardique. Erte iignorait pourtant pas Tusus que inentionni jules dans sa lellre-aux-Ofientaux et de Seok sentence ron tail sollicitée ne sont_point rares. Saint Augustin en-eite quelques-uns dans une Tettre au meme pape Colestin vers 423, Mais cet usus éail une conséquence de Frautorité du siege de Rome, et non pas celle d'un pouvoir juri- dique : tant qu’un eoneile ne confére aucun droit a Peveque de Rome, il ne posséde pas ce droit ev sese, car ¢ aucune provin west privée de la grice du SaintEsprit »; cette derniére a plus de raison @agir par Tintermédiaire < d'innombrables évéques » que par Pintermédiaire d'un seul... : Aprés avoir mentionné cet exemple de non-réception du concile de Sardique en Occident, nous devons rappeler qu'il Ts ne nient done pas ces « priviliges » (lee speeBsie de Nicés), mals ne peur fonnent asi sen d'un pouvet rave fn Lettres Oplaremus'», MA ol 538-516. 474 ORIENT ET OCCIDENT fut par la (Fegu-en Orien}) malgré son caractére « occiden- a > que Von S¢ plait parfois a souligner. Cette reception fut térinée(par Te Coneile in Trulloet mise d plusieurs reprises PRIMAUTE ET TRADITION CANONIQUE 45 impérial. Lrempereur Théodose ayant définitivement fh résidence dans Pancienne Byzance, que ses prédécesseurs @ is urbi et de tous les pri isqu’alor ites Gis do exclusif, voulu igne générale sui- progressivement bitie depuis Constantin e iro; ble avec Ia structure admi isi que le eonei ‘que de Constantinople do’ spcofeia ei ery) aprés Péveque de Rome, parce le est une nouvelle Rome. > Ce texte succinct peut faire objet des remarques vantes : 1) Le canon_ne confére aucun Le second concile ceeuménique. Nous avons mentionné plus haut les raisons principale & notre sens, ont porte le concile de Nicee & reconnutre deg léges spéciaux a Rome, Alexandrie et Antioche, Nous avons en Orient l'élément essentiel qui a joué dans ce domaine torité de fait que les deux sieges d’Alexandrie et tioche ont acquise, lace ale panch ales de TOrient. Quant & Rome, e’est 4 ftde privileges Phonneur >. Ainsi, la décision du con de 381 est 4 rapprocher du-canon 7 de Nicée qui, pour des raisons entiérement différentes, avait accordé une «éxo}ov jue de Jérusalem, tout en sauvegardant les droits le prestige qu accordait a 'éveque de Jérusalem sont done également reconnus A Pévéque de la capitale. 2) La primauté romaine est je» el la seule « aposiol done évideat ‘que lOccident sera, des le temps de saint irén plus porté & insister sur ces derniers reconnaitre que l'apost est par elle-méme, oe droi lus sur les autres comme un fait incontestable et L a | ‘au contraire, tendra f assimiler 1 ltere wes es « privileges > yma on {tinopte cont uniquement considérés comme des consequetices \ vayous-done Ta Tes ate careers rfentanx. Nols Pare rane de refexion dec Fancienne Mome. 1a ir de fa fin du IV" sigele + chaque partie cherchera i impo- ser 4 Pautrelsa propre conception des primaules,\bien ‘Aucune mesure cano- ne réglait, en effet, les 3s des grandes églises. On se rappelle “que affirmer leur pouvoir sur ensemble d'un ans préciser si Pautorité d’un ancien siége comme ‘Antioche pouvait ou non se manifester ailleurs. (Les. arfois en dehors de leurs ae i a ‘Lucius, aprés 1a mort d’Athanase, et Alexandrins tentérent d'imposer Maxime le Cyni évéque de Constantinople, Le e: jantinople exclut désormais ces actes : « L'évéque d’Alexandrie s'occupera uni- a raires d'Egypte; les évéques de POrient — des seules affaires d’Orient >, et ie des Eg tioche puissent acquéri des « mpeapei ‘Les historiens — joué, durant la crise arienne, eveques hasard ou les circonstances ont placé non : in du trone 1 a tad ahh Farah Yon legend date 6 Reon ni PSS omeeeemee ORIENT ET OCCIDENT oppose a Vautorité juridique des orale qui, par consequent, ne e_limites "gcographiques — celle de Constant. ope — de méme quit wer mites geographiques ‘autorité de Vancienne Rome, considérée comme moi , de méme que le canon 6 de Nicée modéle_des_droits d’Texandrie sur pli fe Constanti- me temps un témoignage t que, sur ce point préci le entre In structure ne prétend pas que l’évéque de la see: Par ailleurs, 1 Wempechera Erceonnue de Téveque de . ie ‘interprétation de quelq que de la capitale occupe désorm: le du, Préfet du prétoire. Son but unique rdre de préséance des E ‘import antinople, devenue seconde ville de élail encore revendiqué par Alexan- ‘appelons-nous, en effet, la prédi« régoire de Nazianze sur Cons- moins en ce cipe établi a La tion canonique du concile de Chaleé en grande pousser encore p) entre es ns_administratives :mpire romai les. orgai jues, conformément & la politique (8) Orat, XXNVF, 2 PRIMAUTE EY TRADITION CANONIQUE ro de Théodose, Elle a posé les fondements de ce grand édifice eux in, teed cans Te cs in, regi dans Pordre dre religieux par le systeme ‘ore patriarcats étant considérés le TEmpire. lus ex fonction rité de son Bi us ville impériale. C'est en ‘ee sens qu: je canon 3 de Constantinople Nous avons vu que ce dernier accordait & apitale des ¢ xpeopeia > s transformés par les canons V7 iment avec celui des De plus, on publie le fameux canon 28 « Suivant en tout les déerets des Saints: Je canon des cent cinquante Péres trés amis de élre Tu, nous décréfons et nous décidons la méme sujet, des_pr ia) de la Constantinople — Nouvelle reconmu (érobebsxact), les prér Pancienne Rome, parc Baonevew thy 2 ies cent ci es (fea xpeaBeia) au avec raison que la ville hor séhaj el jouissant de rés_elle. CS fons aussi des évéques qui se trouvent aay es ‘métropolitains chées a ces diocéses, seront ordonnés p: Siage de la trés sainte Eglise de Constantinople... » Ce canon comprend deux décisions distinctes iu canon 3 de Constantinople, dont le it pas universell 48 ORIENT ET OCcIDENT tion orientale et nicéenne, suivant laquelle lautorité de fait de cerlaines grandes Eglises pouvait se matérialiser en un droit qui sélendait sur un territoire plus vaste que celui des métropoles ordinaires, | On se rappelle que ensemble des canons de Chaleédoine fut adopté a la quinziéme cession du concile, en Tabsence des commissaires impériaux et des légats romains, Ces demiers, invités la session, déclinérent offre et dépostrent le lende- main une protestation officielle, Le pape saint Léon s'opposa également & ce canon dans une série de Tetires adressées atx jar S‘incliner temporairement devant Ta e de Rome. Nous nous bornerons ier & essayer comprendre Fessentiel de Yattitude des deus partis, Ce qui frappe de prime abord dans attitude des Orientaur Jee laccontradi qui semble exister entre Par, fe is_en fans la letire synodale adressée par Tes Peres du concile saint Léon — et |e reconnaissance indéniable de Vautorité exceptionnelle de rs Sestmanifestée tout au concile, Dans la synodale du concile, ils s'adre P comme A ¢ Pinterpréte de la voix du bienheureux Pierre > comme a la ¢ téte » dont les Peres du concile ont été les « mem- bres », le Seigneur Iui ayant confié « la garde de la vigne >. Ils reconnaissent avee les Péres de Constantinople, que « le rayon apostolique » dont bénélicie PEglise romaine a été transmis par elle a VEglise de Ia nouvelle Rome. Les mémes arguments sont repris dans la lettre qu’Anatole de Constantinople adresse au pape Léon, oit la paternité de Rome par rapport i Constanti- nople est explicitement reconnue # Comment expliquer alors le contenu et argumentation du vingt-huiliéme canon? Pour répondre a cette question, il faut ‘out d'abord en voir le cbtétraditionnel et logique dans ie eadre les_principes_posés par le concite-de Nicée : lautorité d'une Eglise est fonctio i ur tes autres; dans la lupart des cas, les éveques des villes importantes ont eu une influence prépondérante, de li les droits que leur ont accordés les coneiles de Nicée et de Constantinople. Il y a cependant un point sur lequel Chaleédoine innove manifester ent _aupape aux conciles précédents + 1e-critére lise, Ce n'est point Th un logmatique par rapport a la pratique orientale ant une précision, fondée sur la constatation d'un fait PRIMAUTE ET TRADITION CANONIQUE 479 Ja capitale, au sein de Ia théocratie byzantine, posséde inévi- tablement ‘une influence réelle et déterminanie. Liinnovation jyréside dans is et nouveau de Pauto~ wUy,_Mais a Tancienne pas justifiable historiqucmen \de ia pratique orientale, post-nieéenne, mais pour Vindépendance de I'Eglise. L'nnovation introduite ainsi par les Orientaux a une consé-y e . U1 est admissible du point de vue iLest dangereux, ae Ta capitate. fstinction est, Gq effet, Te seul moyen d'expliquer Ta contradiction apparente entre leurs déclarations explicites sur la primauté romaine et les décisions canoniques de édaine, Nous avons vu, lors- que nous avons étudié le de Niegeque le caraciere jee de_la_primanté romaine éiait_di_at_fait_que t_que Te premier imobile, tout en Tinferprétant & la maniére byzantine (« ville titipériale > et non simplement < la plus grande ville >), quite b egonnaitre Pautorité morale de Rome, en vertu de son apostolicité, Ainsi, malgré son innovation ¢ byzantine », Chaleédoine est resté en accord avec Tes conciles qui Tont’précédé sur un point précis et négatif : lapostolicité de PEglise de Rome ne lui confére pas de droifs sur Tes aul lise fuk a re_-AUTOTITE jonnelle. Son innovation a consisté essentiellement @ interpréter dans un sens précis le canon 6 de Nieée sur les primautés. Ce sens r'était pas exclu par la lettre de ce canon ni par son esprit (car il est naturel que, dans un Etat de type médiéval, Pévéque de la résidence impé- riale posséde une autorité spéciale), mais il n’est pas conforme 4 Thistoire et ne se présente pas sans danger pour I'Eglise. La réaction de saint Léon nous est conservée dans une série de lettres qui sa Pempereur_Marcien, & Pimpératrice Pulchérie ot & Anatole de Constantinople. Il appuie son opposi- tion au vingt-huitiéme canon sur deux arguments : 1) Une interprétation différente du canon 6 de Nicée : saint Léon prend en effet & son compte la doctrine du < Décret de Gélase» qui fait de Rome, d’Alexandrie et d’Antioche trois sieges apostoliques ¢pétriniens +. Nous avons déja vu que cette concep- tion n'est pas plus conforme a histoire que celle proposée par les Peres de Chaleédoine. Cependant, saint Léon savait bien que lapostolicité pétri- 480 ORIENT ET OCCIDENT nienne, dont il voulait faire le critére unic de bien qu’adi par ‘ore chee nique Ja Primauté, pas aux yeux de tous un earac baser sur ce point l’essentiel de son argum il invoquera_done tout au long de ses aletire-des canons de Nieée, qu'il solument imréformables. Il cherchera avant tat A Contester Jes drofts patriareaux dé Constantinople sur les tro ioctses du Pont, q’Asic ef de Thrace, ear seuls es Siegen ap toliques ont droit, d'aprés Niege, & une autorite supérieure & celle des métropoli eee Toute la quer 5 ordinaires. le entre Rome et Orient au sujet du vingt- i@me canon se réduit done A une exégese du canon 6 de is reconnaissent autorité excep! ge de Rome 1s Pavo remarqué, ce canon ne contredit aucunement la législation nieéenne, & condition évidemme: Yon n’aceepte pas l'interprétation « pét nidre, Tl est, au contraire, conforme au développement e des organismes ecclésiastiques a l'époque byzantine. Ce déve- PRIMAUTE ET TRADITION CANONIQUE 481 te de grands dangers dont le pape Léon avait méme n'a pas voulu le pousser son romaine dans sa forme pri et quelle y jouait un contrepoids Le’Coneile in Trullo lui- ent comport jamais cont contre Varbitraire impéri Yappel a Rome dans les cas litigieux. Crest ainsi que, Jong du VIII et du IX* siteles, Pautorité du Sitge de Pierre jyanifesta-d’une-mantére tres positive en Bt Ia-sépara- tion qui i doctrine de Ta Primauté ne manqua pas < se dO B 6 Gloigné des contingences Tocales, Di @ imiverselle fut transférée dans POrthodoxie iiale imperial. SSS Covexustons 1) Certaines Eglises ont possédé, avant Nieée, une autorité yonnement plis ou moins vaste, soit en du nombre de leurs fidéles (grandes villes), soit ‘en vertu urs mérites dans la défense de la foi, soit em vertu de leur jon par les apdtres. Ce, dernier point ne p déré comme exclus ait joué, pour des r: ses, un grand role dans le pre ‘culier de P Rome. L'autorité de_ces Eglises_ne_comportait, el ce Goliooi? est esseni YBglise ancienne et son évolution. doctri Z rale particuli¢re, comme avant Nicée, 3) L’Eglise avait pri saint Cyprien, du réle universel di collége remplissant les fonctions du de Pierre y fut occupée, du consentem de Rome. Ce dernier avait, en effet, des "épiscopat en fant que se des Douze. La place général, par Pévé alt onféré par aucun concile ORIENT ET OcGIDENT 4) La conception orthodoxe de Porganisation ecclésiastique ne peut étre comprise sans que la doctrine de l’épiscopat uni- versel, congu comme une sorte de réflexion du collége aposto- Tique, soit. toujours confrontée avec la conception primitive de chaque église locale possédant la plénitude de la catholicité. Les deux « optiques ecelésiologiques » doivent chacune garder un sens pleinement réel et c'est dans leur coexistence que réside le mystére de PEglise. La forma Petri qui, suivant saint Léon, est présente en chaque Fglise, n’empéche ‘aucunement Vexistence dune Cathedra Petri unique. Mais Pautorité de cette derniére n’enléve en rien la < grace > qui, suivant les Péres de Carthage, est présente tout entiére < dans chaque province ». Une défail- lance, toujours possible, de la Cathedra Petri sera nécessaire- ment suppléée par cette grice. NOTE CRITIQUE paren Gu. Dewoxr, ©. p. Ti semble superfla de soul M. J, Meyendorff qu'on vient de lire et 1a ci et positive, qu'elle apporte au présent débat dant, si nous faisons remarquer que ses conclusions. On ouvera plus loin une appréc’ rente de plusiours données historiques. Nous nous contenterons done de signaler ce qui touche & la formulation des conclusions, plus proprement théologiques. er Je grand intértt consistance juridiques. Et quand une telle forme lui est dona pos cette forme qui créo ou institue en'soi le pouvoir correspondant: ne fait que Métablir dans Vordre jurid jet est celui du mariage : ce n'est pas I ‘expression cano- iorement & « T'au: re ‘de Vézlise de Rome, aut inué de s'exercer Tl avait, a’ pendamment de ces décisions déclaré au début de son étude romaine qui est toujours considérée comme admise par les Pires, L'ex- pression du 28* canon de Chaleédoine qui affirme que les Pires ont reconnu les privileges de l'’Ancienne Rome ne peut donc se rapporter is ition anténicéenne qui roconnatt 2'1'Bglise de Rome une position particulitre au sein de l'untvers chrétien. » 434 ORIENT eT occIDENT Cest done, & notre sens, épsser les prémises posées que de con- clue deve de Tevet de Home’ ne pana ale une {nfaiibitig, ni & un pouvoir juridique sar les autres évéques, puisque rien de tel ne lui avait été conféré par aucun co naires tive meme de Pauteur, tout ce que tes conclles sar pes decor un el pouvoir ae spine de Expression authentique de T'autortspartculitre dpnt Joust. Vovéque de Rome, et le cas échéant, de lui donner forme et ‘consistance juri a je du Vatican n'a pas fait autre chose. siologiques mple coezist xigennts que lui host gard. Une te axurait sulle iy taut une ayedhare orpenique. En oto ne sion ina a rire et pt ue, cae econnalt que chaque five locale poseide la Mente dee cathoité au sens qui a donne ce mot, une eso Tocale a ra dite, ne peut prétendre la plénitade dela catholic ai ell ne ce tient en pleine comiunion de fi ede vie sactumentell avec les tutes et en premier lieu, avec Tlie de Rome dont c'est précisément, how yeux, lt ble ot la prerogative hits de Piere eétre la garante de itd dane fob et los surement del ft, Cte nécseaire communion et pe eaterieure hla catholcite, bien quello aut relative f ce qui est fxtertur A Téglise locale 1 savolr: autres dives locals) ellen est parte inéprante, toot este ad comportant tn es in, comme nous dirions fn Tangnge de Ecole On le voit, c'est lo principe collégéal lui-méme qui est & Ia base de par nous nécessaire. Le collége des évéques ne continue, sge des apdtres que dans la mesure de Ja comm mautuelle de ses membres, parmi lesquels I’évique de Rome joue le réle de premier. C'est solidairement que les apAtres sont « roc » et, de facon plus spécale, solidairement avec Pierre qui est le « roc » au premier chief. C'est dans ce sens que nous pouvons dire avec M. J. Meyendorff que forma Petri qui, suivant saint Léon, est présente en chaque église, n'em- peiche aucunement l'existence d'une Cathedra Petri unique ». Nous dirions méme que, loin de Yempécher, elle la suppose nécessairement. Et inver- sement nous dirions que existence d'une Cathedra Petri unique n’em: ppéche pas, mais bien au contraire conditionne — sans la créer — présence d'une forma Petri dans cheque église locale. Quant a une « détaillance de la Cathedra Petri », om sait de reste que tos ramen faites Per a tendent impose nos yx en atibre essentiele : Nous prions M. J, Meyendorft de voir dans ces quelques remarques Gordo preproment théclogique, suxqulles nous ous sommes Cntalner& suit, um Signe dt profond iatéét que présente ren quable étude. ” eee Sur les décisions des conciles généraux des IV° et V° siécles dans leurs rapports avec la primauté romaine par Mgr G. Jovassann Nous voudrions proposer ici quelques considérations, sans plus, sur les événements historiques qui ont amené les conciles généraux, jusqu’a celui de Chalcédoine inclus, & s’occuper des Siéges les plus importants de I'Eglise chrétienne. Nous cherche~ Fons i le faire de maniére & fournir une contribution positive & Tétude de la question, en évitant au maximum ce. qui sentirait esprit polémique. Nous nous y porterons dans la ligne indiquée par D. Botte dans sa contribution & ee numéro. C'est la seule Facon, nous semble-t-il, d’aborder correctement le probléme. Des lors, en effet, quiil s'agit d'institutions ecclésiastiques durant Pantiquité Ia plus haute, est aux faits qu'on doit avoir reeours avant tout pour comprendre ce qui se passe. Sil y a eu par exemple, aussitot l'age apostolique, une certaine hiérarchie Jnstallée dans nombre de communautés fondées ou évangélisées par les apotres, cela vient de ce que ceux-ci avaient donné le Branle et plus d'une fois placé eux-mémes des chefs a la téte de cerlaines de ces communautés. A leur tour, ces chefs ont fait Gans leur église ce quills avaient va faire aux apétres; ils ont rassemblé les chrétiens, leur ont Iu "Ecriture, Ancien Testa- ment dans le principe, puis avec le temps, au fur et & mesure ique les morceaux en ont été connus et agréés, des portions du Nouveau; ils ont commenté le tout, préché, dirigé la priére et Tes chants; ils ont fait "Eucharistic. Tout cela, a exemple de ce quills avaient vu faire aux apdtres en personne, ainsi qu’aux Usciples immeédiats des apdtres. Leurs successeurs les avaient entendus de leur coté et regardés; ils les imiteront de la méme mnaniére, dans le sentiment qu’en cela, ils imitent les apdtres. Ce STINA SOMMAIRE des origines jusqu’ are ie te Chalseicne PROBLEMES DE LOECUMENISME ‘Travaux de la Division des Btudes : ‘ AOE -TRIMESTRIELLE ‘BOULEVARD Di’

Vous aimerez peut-être aussi