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MICHEL FOUCAULT DITS ET ECRITS 1954-1988 0 1970-1975 Baivon tsablie sous ta direction de Daniel Defert et Frangsis Ewald ‘avec La collaboration cde Jacques Lagrange nmap abl ore mor 1S Gate weal ds rs wf GALLIMARD Traducteurs da tome IL Fibenge Dutso-Bocasar: 8" 72, 89, 97, 10, 137; Jacques Cua 1° 105, 125; Annie Gnizanor: 109, 136, 153; Rt Neca 182, 5; Pinio-WalderPuaso Jr: "85, 126,159,141, 160, 1633, ‘Ange RasisovTen: 132; Sandee Souza: 9124 | ARVARD UNIVERSITY WIDENER LIBRARY ————_ (© Fete Morgans, 1985, pour le tote #73. © Press ares de France, 197), 1 © Ens Gallimard, Pars, 1994, par le tee 8 © Bains du Sul, 1971, 4 © Edtos Gallised, Pais, 198, ‘oar Ie tote 198, © Evins Pon, 1973, 1 © Edison: Gallimard, Peri, 1994, ‘ier le vst 148 © Galerie Joga Bucy, 1975, 1 © Eiivion Gallimard, Pari, 1008, por le texte # 150, © Bins Golimard, 194. 1970 Priface @ Védition anglaise heron te Eglo» cP & edn ane» nd. FD Sm onal), Ti Oa Tey, ands oa 97 DOR. 1 faudnie peut-treiniulr cee peice « mode d'emploi». Non qu'd mes yeus le lecteur ne sit pas digne de confance~ libre alu, bien encendu, de fie ce qu'il veut du live qu'il aeu lamabilit de lie. Quel dtoe aije done de suggérer qu'on fsse de ce livre un usage plurée qu'un autre? De aombreusss choses, alors que je Iér- ‘ais 1 €aene pas clits pout moi cerns semblaiene top &vi= dens, autres, cop obscures. Je me suis done dit: voici comment ‘mon lecteur ial autsieabordé mon lve si mes intentions avaient “é plus dhires mon projet mieux 2 meme de prendre forme. 1) Il reconnaieait qu'il Fagie la dune Grde dans un champ relaciveren négligé En France, au moins, histoire dela science et de la pense cde le pas ame mathématiques a cosmological Physique ~ scones nobles, sciences rigoureuss, scenes du néces Sate, totes proches de la philosopie on peu lie, dans lev his- toire, Pémergence quasi inincertompue de la vie ec de la raison pre. Maison considée les autres disciplines ~ cles, par exemple, aul concernene les es vivant, les langues ou Is fits économiques comme trop reinées de Ia pense empiique, crop exposes aux taprices du hasrd ow des figures de In théorique, aux eaditons steulires ec aux événemens exttieus, pour qu'on leur suppose tune histoire autre quiimégulitre. On attend d’ells, out au plus, aqu'elles cémojgnene d'un Gat despre, d'une mode inellecuele, un mélange darchatsme er de suppuration hard, dineuiion aveuglement. Es le saoit empitiqu, a une époque et dans une caleare doantes, posi efecrivemen une régulart bien define? Si la possbilee mime denrepisrer des fits, de ren lair ‘onvainere, de les gauchir en tacts ou den fare we usage pure ‘ment specif, méme cela a@zaitpassoumis a has? St les Miche Foxcals, Dis os tots 1970 eur (et es vrs), a pratique des veils coyances~au nombee deaqelles comptene aon seulement lex vtsies découveres, mais aust lsidées es plus naves~, si rou cela obeisait, dun moment ‘donné, aux lois d'un cerain code de savoir? i, en bref, hisoie da ‘evo aon formalist posstdaie elle-méme un systéme? Tale a &xé mon hypodhése de dépare ~ le peemier isque que jai pris 2) livre doie de lu comme une érade compare, non ‘comme une éude symptomaeologique. Mon intention n'a pas, & partir dan ope panicle de savoir ou dun corpus dives, de Droser le portait d'une période ou de reconsticuer Iesprit d'un site, Jai voula peéentr, ler une a cts des autres, un nombre bien précis d'léments ~ la connaisance des Ques vivans, la connaisance des los du langage et la connaissance des fis &on0- -miques~e les elie au discoursphilosophique de leu temps, pen dane une pévode qui sérend du vt au x sible, Cela ne devait pas ue use analyse du clasicisme en général ou la recherche d'une Welrenchauung, mais une tude seirement < téionale > ‘Mais, ener ares choses, cere méthode comparative produit des résultats qui sone souvent deonnamment differs de ceux que livrene les érudes unidisciplinies. (Le lecteur ne doit done Pas satendre a trouver ic juxtaposes une histoire de Ia biologie, tne histoire de la Inguissque, une histire de économie poliique lune histoire de la philesphie) Ceraines choses ont pes le pas i Faun: Le calender des saints et des heros a &é quelque peu ‘modifié (une place plus grande est faite 4 Linné qu’ Bffon, Des- fut de Tracy qu's Rousseau; Cansilon& lui seal oppose & tous les Dhysiocae). Les Roniees ont et redesinges, des rapprochemeats ‘pies cure choses habiuelement distinc, ee inversement at lieu de elie les axinomiesbilogiques dn aure savoir concent Yeue vivant da thferie de la germination, ov la physiologic du mouvement animal, ov encore la stique des planes, je les ai ‘compares 4 ce qu'on auait pu dite, ala méme époque, des signes Tinguistgues, de la foemacion de idées genériles, di langage ic age, mae lt evi pegs sas fe donne pase i eke Ih, ie et erie proptes ge dassque : une < texinomie » ou une «histoire marae fell relaiverene peu contaminge par le savoir gui exitait ace dans Ia. physiologic animale ou végéale; une < analyse des Ficheses > qui se soucit pew des poselas de I'¢archmésique politique > qui lui Gait conremportne; enfin, une « grammaite ‘énérle > gui s'aai rien de commun avec ls analyeshistoeigues er les eavaux dexdgise que Fon pouruivat simultanément. I Sagisnit, en fit, de Figures épistémologiques qui a'éaiens pas sorimposies sux sciences teller quelle: futene individulistes ce ommées au xi secle. J'ai vu aussi Témergence, ence ces df= frees figures, d'un réseau d!analgies eanscendanc les proxi teadionaelles ente la dasification des planes ela théoie de a fexppe des monraie, ene la aaion de caracére géatique et Yana lyse des échanges commerce, on trouve, dans les scences de epoque clasiqu, des jsomorphismes qui semblent fire 6 de renee diversi des ober considets, espace da savoir, & Vige clusiqu, ex orgasé d'une manitreenizement difeene de celle, syarématiée par Comte ou Spence, qui domine le x0 sede. Cest, Iie second risque que j'ai pis: avoir choisi de décrice nom pas ent Ja gense de nos sciences qu'un espace Epist:mologique prope & une période parculiée 3) Ba conséquenc, jes’ pas opéeé au niveau gui est habi- sucllement ccs de Thitorien des sciences ~ je devais dire aux deux nivezux qu soa habiucllement ls sens. D'un cet en fet, Thiseoie de la Science retrace le pogrés des découverte, a formula tion des problémes,enepiste le eamulte des conuroverses; elle an Iyse aus es héories dans leu économie iterne; beef, elle dcr les, rocetur et lee produits de Ia conscience scientifique. De Taute ‘i, cependant, elle tente de rescivae ce qui a échappe A cete ‘conscience: les influences qui one marqué, ls philosophies impli- ‘tes qui ls soureendea, les thémasiques aoa formulées, les obs- tact inviubles; elle déarie Tinconscent de la science. Cet inconscent es oujors le versanenégadif de la scence ~ce qui li resist, la fait dévier ou la wouble. Je voudras, quant moi, mere au jour un consien pasif dy savoir: un niveau qui échappe dla ‘onscence du chercheu, et pourtant fut partie du dscoursscieni- Fique, au lew quil catete mn validité x cherche & amoindie 58 nature scientifique, Ce que histoire nacurcle, 'économie et la ‘grammare de Tepoque classique avaient en commun n't cr- fainement pas présent a la comicence du scientifique; ou alors, [a att de conscience eral supercell, limite, e presque de put fan faisie (Adanson, par exemple, ait déablir une déomination 1970 Miche Poacault, Die ot erty 1970 arcficielle des plantes; Tagoe compu a fappe des monnais au langage); mais, sans qu'il en eussen conscience, ls narurlises, les conomites et les grummaitiens uclissene les mémes régles pour
ou de « produits > sieniiques dispends & avers Phir toire naturelle, 'économie et la philosophie de V'ige dassique. 4) J'simenis que le leeur pénére dans ce live comme dans un sive overt. De nombrewses questions y ont ét poste, qui s/one ps encore ouvé de réponse; et parmi es Iscune, nombreuses sont celles qui envoien soit des travaux ancérieurs, soi des travaux aqui ne sont pas encore achevés, ou méme commencés. Mais je vou- dds évoquer ois probleme, Le probléme du changement. On a dit de ce live ql iat la posible méme da changement. La queition du changement et ppourtane ce quis constiué mon souci principal. Fa fai, deux choses fn parculier mone fappé: dune part, la maniée soudaine et tadicale avec laquelle certains sciences ont parfos fie objet d'une organisation; ee, dause par, le fait qu't la méme Epoque des changements smilstes sone inervenus dans des disciplines en pparence ers dffceees, En espace de quelques années (autour de 1800), on a remplacé la wadicion de la grammaie géatrale pur tse phlologe essentillemene historique; ordonné les dassicaions naturelles selon les analyses de Fanatomie comparée; fondé une économie politique doat les ehémes principaux éraint le caval la production. Face & une combinaion aust surprnance de phéno- iménes, il mes appara quil fllaie examiner ces changements de pls pds, sans chercer, at nom de la consul, drut leur sou- inet ou a resceindre leur porte. Im'a semble, a dépare, qu'il opémit a Vintérewr di discoursacieniique diferent types de changement ~ des changemenss qui sinervensient pas au méme rivenu, ne progressien pas au méme ejthme et nobtisaien pus tux mémes los; la maniére dont, a Vintéricur d'une science pat- caliée, de nouvelles propositions slaboraient, de nouveaux fais feaientislés et de nouvenax concepes forgés (rant eévénements Michel Foucantt, its et trite aqui fone la vie quotdienne d'une science) ne resorts pas, selon ‘ute probabilité, au méme modele que V'appurion de nouveaux champs d'érude (ela disparton souvent concomicane des fanciers); mais apparition de nouveaux champs detude, 2 Soa tour, ne doic pas Ee confondve avec ces redisibutions globables gui modifene non seulement la forme pindrale une science, mais aussi ses rapport ave d'aures domaines du sav. Im'a semble, ex constquence, ql ne fll ni réduite tous es changements & un ‘née nivea, i les fie se roindre en un seul point, ni davantage les rapporer au gésie d'un individu, ou d'un nouvel espe collect, cu méme dla fecondité d'une seule découverte; qui serie mieux de especer ce difrences, et méme desayer dels sist dans ler spécificé. Crest dans cet esprit que jai entepris de dérite ‘ombinsison des eansformations concomieanes ala naisance de I biologie, de Téconomie politique, de In philologic, d'un ceain ‘nombre de sciences himaines et d'un nouvea spe de philosaphie & Torée du x stl, Le problime dela causa. nest pas roujours ast de déeemi= er ce qui a encané un changemenespécifigue é Vineieur d'une science. Quester quia rendu cee découverte possible? Pourquoi ce nouveau concept esl apparu? D'ot est venue cxtethéoie? Et cellelé? De elles questions sot souvene exrtmement embars sane, cari existe pas de principes méthodologiques bien defini sur lesquels oa pulse fonder ce genre analyses, Lembarras sugmente dans le cas de changements généeaux qui wansformene tune scence globalement. II ¥arcott encore dans le ct 00 Ton a affair dplosicurs changements qui se comespondent. Mais lod i fceine sane doute son comble, cst dans le ae des sciences empi= riques, car ti le ble de instrument, des techniques, des ini tions, des événements, des ideologies ce des ints y st rou 4 ait ‘manifese, on ne suit pas comment opére vraiment une articulation & [2 fois ausi complexe et diveremene composte. II mes appara ‘guile serait pas prudent, pout le moment, dimposce une solsion ‘que je me Senais incapable, je 'admes, de propose: les expica- tions tradionzlles = Vespee du temps, les changements tech- rologiques ou sciau, les influences de toutes sores ~ moa pars, pout In plupare, plus magiques qu'ffexives. J'ai donc, dans & livre, Ins de cet le probleme des causes pour chosi de me limiter & la description des ansformation elles memes, onside sane que eda consteuerst une Cape indispensable i une there da un: i ese in ne wo he mee ai 1970 Micbl Foncesls, Dts ot tein 1970 changement sintiique et de Ia causlitéépistémologique devst, ‘un jr, prendre forme Le probleme du sje. En dssnguane etre le niveau épistémolo- sique du savoir (ow de Ia conscience scientifique) ct le nivens lrchologique, si conscience de m'engaget dans Une voie ees difi- Ge. Peuton parler de la science ex de son hisire (ee done de ses ‘ondivons existence, de sey tansformations, des ereurs qu'elle ‘commis, des avancessoudaines gui Tone projecte dans une diree- tion nouvelle) sans fare référence au scientifique lui-méme ~ ec je pale non seulement de individ coneesteprsente par un som (propre, mais de son cuvre ex de la forme partial de sa peste? Peut-on eavisager, avec quelque validié, une histoire de la scence ‘gui resceai du débur dla fia tout le mouvement spoatané d'un ‘compe de savoir anonyme? Bail legiime, esl méme ule de em placer le waditionsel par un bora per sisene dm appose I eiquere de «seructuraliste >, Jeni pas réus 4Vimprimer dans leur esprieécroie que je n'ai velisé aucune des ‘méthodes, aucun des concep ou des mors cles qui caractsisent ‘analyse seucturale. Je seas recnaaisant dun public plus séeux deme libéer d'une asocation qui, cees, me fut hoaneu, mais que je mai pas mart. I se peu qu'il exit cereainssimilcudes entre ‘mon aval et celui des structualises. Il me sri mal ~4 moi plus ‘qu’ our autre ~ de préendre que mon discourse indépendant de “conditions et de rgls dont je sun, pout une bonne pare, inconscent, ‘ex qu dererminent ls autres eaux effets aujourdbu, Masi exe que op facile dese sour la che d'analyer un el eaval ‘en Tui apposane une équere ronflante mais inadequate Sept propos sur le septieme ange Saenger i Le nai La Stone de Diew et, pour une bonne part, La Grammaive logigue Se donnent comme une eecherche sur Torigine des angus. Recherche tadivonnelle pendant de sitcles, mais qui, depuis le XN sil, a Gt deivée peu 4 peu du cué du dite Soe une date symbolique pour cee exclusion : le jour ols savanessoiéds one fefasé les memoites conse & Is langue primitive. Mais, dans cete Tongue dynascie, un beau jour exiles, Bisset cccupe une place singulie, ex joe les perurbsteur, Tourbillon foudain, pari ane de délres dou, 1970 [Michel Foncasle, Ditr et tevits 1970 1s di dans YAversement de La Sime de Die: Le pect bovage ne peu ee entremene n,» Pog? Uafiematon te mingue pus dome went de gil recheche Todgine Commune eae ls lange Cae gine wel ps era tue, comme Te vet tne tadion singuletmenr ite. par Coun de Gitlin dun pest ombne Eemene imple He sae Sow mfme er deme sont foe de ones dae totes Tet sd monte? Ne pon ~ tere ou on = amend {Sous Io denen Sane hegue? Neale puree got import qu dome peut Ea rede efrme-ele pas on Castle de ons pr lege oe es langues du monde aul ‘punt comunighet Het FeemenedeTanvesle end Sauce pa pps ose langues ea me en hace ale Or cet pin ver ce ngue spe, Geni, mime duremenr penne ques ge Bese Hote ae ae dns a ng Fanga,cmme sel taicAcllemane spore trie comme sll vat aed fond des temps, se es thlines mows peu ¥en fur, dot sclemene dane un ode Sen beets par des ett amass ou dead par ds dios or des contains, Loin do aa nt pric pout Bren el tata fang eee Sana rant lng oc obane hh enter dea, dane ane oust ulsme gu et ron eommencenere i ese ds ponte CCH pcr = 8 ce ona, Ce rappor so di qu on ie pute po, lr dig i"emals fiom dh momma Pr re= pends ed On omen A pre toms put des et rds Bogen ‘fad Te por low fra fa. Avec i vee da pce, Fare devin re» Ava di, 4p pov Bet tne gut pimive un posta mene cn tapondane wee te dives dames de goer sel, meme ae cate fSne ucatue de angie dor on pore aie dier, poe pat prin, cle ue aw poe la poms x plot pour hi in Ear ade soleil: ptene da ngage, ne pos bie dy Greet cr ou cy Ie amp be A ost kes ean Fema etesement, dkoupa, i mipleton en aque prin co dague lite oo sons punt de iignson Fin ce que Biosource erp esemble it Iu sine feet sacs le tee, tals angie ‘Ble uelnou In poe and hs cate lange elernme (Miche Ponca, Dite ot teite ‘eae de eu, au momen od les dés sont jets, 00 les sons route encore, lasane voir leus fces successive, En ce pemice ge, Ie ‘moe bondistent hors du comer dé, et sans ese sone sepris par Ini, recombane 4 nouveau, chaque fos Selon de nouvelles formes et suvan ds rile diferentes de decomposition et de teproupement : <¢Le dimen ~ le doige mien. Le déman montee son dé, son dis, 08 Soa dieu, son sexe... La construction inven du mot démon donne : le mun dé le mien dics. Le munde ai = je possede le monde, Le demon devien ans le maize du monde en veers de sa petition Sexulle.. Dans Son sermon il appelie so sf le ser mam. Le er- ‘mom es un srvteu ds demon. Vins dans le fit mu: Te lira éaie ca lit, Son stouehabieuel. Cait un fore saureur et le premier des ‘aumons Voit le beau tant mon > Dans le langage en émulsion, les sors saueene au hasard, comme dans les maréeages primis nos arenoulles dancers bondissiene selon les lois un sor alexi ‘Au commencement éaient les ds, La tedécouverte des langues pri= smitves nes poe le eésulee dane eadverion; cst le parcours | réptcition du hasard de Ia langue, ‘Ce pourquoi Brisser était si fer d'avoit démoneré que le lain sexist pas. Si latin ily avait eu, il faudaie bien remonter du fungus acoe vers cetee aure langue diferente de lui et done i serait dérivé selon des schemas dérerminés e,au-dela, i fcr encore semonret ver I'érat sable ane langue élémentie. Sup= prime le lati, le calendier chronologique disparat; le peimicit cessed Ianesier; i surgi comme les chaness, soudain coues recrouvées, de Ia langue. ML, VENVELORPENENT A LINEN Lorsque Durer, de Bross, ou Cour de Gbelin cherchaient a esti sucr Técar primitif des langues, ils teconsiruaiene un ensemble limite de sons, de mots, de conteaus sémanciques «x de rege de synraxe. Pour former la racine commune de toutes les langues di ‘monde, ec pour se ezouver encore ajoutd bu en chacined les, i fallaic bien que cer idiome fe pauvre en elément ec limite dans lois de conscrucion. A l limite, cee un seul ce (un seul ce dif ‘rencant de cue au brat us opposae aun autre gon acu) gui est aw sommee de la pyramid. La langue primitive ex tradi sSlonnellement congue comme un code pauvre. Celle de Briset ext au contaire un eisours illite done lz desripxion ne peve jamais fre achevée. Ee cela pour plusieurs raisons. ‘Son analyse ne raméne pas un terme contemporsin & un élément premier qu'on pout retouver ailleurs ee pls ou moins déguise 1970 Mickel Foucault, Dts at kerity 1970 clle fie exploser successvement le mot en plusieurs combinaisons ‘lemeneaies, st bien que sa forme acuelle découve,losqu'en : « Ea ce ea ‘eds-é = sied-oien coe eat. En sea sede, en sauce y Eat i fait dans la sce, en sociéet. Le premier oofan Gc unseat, une ‘sauce, ob une mare, les andres ¥ éaient en sociée. > On eat & oppose du procédé qui consist a chercher une méme racine pout pluseuss mots; il s'agit, pour une unicéscuelle, de vie prolife les eats andreurs qui sone venus crsaliseren ele, Replace dane le vase liquide primi, cute expression acudlervee les faces ruleples qui Fone formée, ln imitent & dessinent pout le seul regard avert son invisible géoméerie, En oust, un méme mot peut repaster plusieurs fos aw file de analyse. Sa dé&omposcion s'est pas univoque ai acquise une fois pou toutes Il artive bien souvent que Bisel reprenne, et plu- Sieus fois, ans le vrbe« Ee >, analysé cate pati d”« avoir >, tantée partic de «sexe >. Ala limite, om pout imaginer que chaque mor de a langue peat servi analyser tous les autres; qu'il Sone tous, Jes uns pour les autes, priacipes de destucion; que la langue tout ent se déompose& parr dlleméme; quelle es son prope filer, son propre at orignare; qu'elle et, dans st forme actuelle, le resulta d'un jeu dont les cements els gles sont & peu de chose ps emprunté cere forme acucle qui es Celle jostement que nous parlon. Si nous fasion pases n'importe quel mor dasjourdhsi at file de tous les aes il auaie aueane rrigines quil y 2 d'autres mots dans Ia langue. Et, bien plus encore, son se rappelle que chaque analyse donae, en groupe ins parable, plusieurs décomposiions posibles. La recherche de son ‘cgie, selon Bisex, ne eset pus a langue: elle la décoenpase c Ja multiple par elleméme afin, demir principe de proliftration : ce qu'on écouve, dans ‘ea premier de la langue, ce n'est pas un sor, méme fore riche, de mors; c'est une multiplicte dénoncts. Sous un moe que NOUS ptonancons, ce qui se cache, ce nese pas un autre mer, ai meme plusieurs mots soudes ensemble, ces, In plupare du temps, une haze ou tne série de phrases, Void la double ymologie ~ ce [Michel Foucault, Dts ot devise ‘udmironsjustement la double gémellcé ~ d'origine t imaging bom: « Bau rt, or is, os. Js mead, gine. Ons = gine = la gine rine, Vea vif gine. Aw rige ist wand. Origine. L'éeoulement de eau es Verigine dela parle. Linvetsion de oi ex ro, et f0 08 it eau, Cs le ranean. Quanta mot gin, i applique biende A a femelle: on te Limes 2 gine? Ta te Vinagines. Je me lime, d gine ct? Je me Vaginas. Om cr, Pimage stn; omc, lime gin a, on Se Vimaginat. Lime a ine 2 sill; Pimage ist, naad 2 silon; Pimage it, wai 2 ilo» L'a premier de la langue, ce trait donc pas un ensemble défnissable de symboles e de ségle de ‘onsriction; Cait une mae indfinie déaoncs, un ruitellement ‘de chore dite dre lee mots denote dicionnaite, ce que nous devons reuouver cr ne sont poine des constants morphologiques, mais des affirmacions, des questions, des souhaits, des commande ments, Les mots, cr sone des fagmencs de discours tacts par eux- ‘mémes, des modilicé énonctefigies ct réduites au acure, Avant es mot, il yavae les phrases; avane le vocabulaie ly avait les noacts; avant ls syllabes ee arrangement élémentare des son, i y ave lindfini murmured tout ce qui se dst. Bien avan la Tangue, on paslait. Mais de quoi paclait-on? Sinon de cet homme qi atest pas encore paisqu'l a'éaie dout d'aucune langue; Sinon de sa formation, de sn lene atrachernent & animale; sinon du martcage auguel échappai avec pein son existence de teat? De sore que sous les mos denote langue actuelle font entendre des phrases ~prononcées dans ces mémes mots ou presque ~ par des Jhommes qui sexistiene pas encore et qui palaent de leur aais- sance furute. Il agi, dit Bese, de < démontrer In création de homme avec des matéiaux que nous allons prendre dans a Douche, lecteur, o Dieu les avait plcis avane que homme fae ‘aéé >, Cetation double ex enuecrosée de Thomme et des langues, sur fond d'un immense dncours ancisicr. ‘ChercherFoigne des langues pour Bris, ene pas leur wou ver un pincpe de foemation dans hieroie un ju d iémens eve lables qui asutent leur consmicion, un seas univeslle ‘communication entre elles. Cese plusée ouvir chacine sur une ‘multiple sans limites; defini une uaité sable dans une prolife tation d'énones; etoumnerLoeganisaton du systéme vers Verio fité-des chores die, 1970 Miche Poacals, Dis e¢ erits 1970 Voie er saleuds pris; is sone dans la sale eau rir dans a salle “2x pris. Les pis Gaent les prsonnies que Yon devai égorget. Ea ‘rrendan lejos des pi, qui ea ass exui des prix, on les efer~ ‘aie dans une salle, une ea sale 0 on leur ji ds aloes. La on les insult, on lx appelais salads. Le eis avai du pix. On le ‘évorsit, ee pour endee un pidge, on offaie du ps e du prix ese du paix. Ces dupere,epondait le sage, n'acept pas de prix, homme, (On le voi bien : i ne ¥agic pas, pour Bris, de eéie le plus posible la distance ene saloerie et dipere, pour rendre vasem= blable qu'on ait pu la franchie, D'un mot 4 Iaute, le episodes, fourmillee ~ des bales, des vicwives, des cages ct des pers cons, des boucheries, des quarters de chair humaine vendus et ‘evorés, des sages scepriques, acaroupis et boudeus. L'élément ‘commun aux deux mots ~ «pe > ~ assure pas le glisemene de Ton & ase, pusgu'l ee latméme disiode, elanctplascus fis, inves de eles et chargé de sons différents: flexion du verbe ‘rendre, abtévaton de praveie, somme de monnae, valeur d'une ‘hose, técompense aussi (qu'on donne le jour du pein). Brisset ne ‘approche pas les deux mot seloperie-dupere:i les Eloigne un de ‘Vaure, ou plat hérisse espace qui es pare d'événements dives, de Figures impeobables et hétrogencs; it le peuple du plus grand nombre de difeences possible. Mais il ne api pas aon plus de ‘monte comment set forme le mot salaperie ou le mot dpi. Le premier, par exemple, ¢ dét presque cour donné d'enrée de jew « Voll les salands pris >; suffiait d'une désinence pour qu'il oi forme ex quil se mene dexister. Masi se décompose au contac, slspurate presque ~ sale eu, salle ~ pour resugir soudain tout foctné et chargé ds sens que aous lui donneas aupurd'hui: < On leur jie des sloperies. » Non point lnee gents, acquisition pro _gesive dune forme et dun contenu stables, mais apparition et dis- prion, digaotemene du mot, élipe ee feeour pesiodique, sur ‘iswement dscontinu, fragmentation ex eecomposition. Ea chacune de Ses apparitions, le moc a une nouvelle forme, i a lune signification diferent, il désgne une elite sure, Son unit sex done ai morphologique, ni stmanique, ni cferencelle. Le smc sexisee que de fie corps avec une scée dans laquelle i surgi ‘comme ct, mormute, ommandemen,r6st; et son unt, ila doit ‘Tune par au fie que, de sone ex sce, malt la diverieé do ‘cor, des acres et des périptties,cest le méme br gui cour, le sméme gexe snore qui se déache dele mélée, e floes un instant Michel Foucauth, Dies ot dries surdesus de lépsode, comme son ensign audible; 'aute part, fu ae que ces scénesforment une histoie, et senchainent de lagna sense selon les née existence des grenouillesancestales. Un ‘ot, cst le pandoxe, le miracle, le meveleux hasard d'un méme brat que, pour des raisons diffzeces, des peroanages diférents, visane des choses différentes, foot reentir cout au long d'une his ‘oie. Cesta stie improbable du dé qui, sep fis de suite, tombe sur la méme face, Pea import qui parle, et, quand il parle, pour quoi dire, &¢ en employane quel vorbuiaie: le mime cliques, Javasemblablement,reteni ‘Voici les slauds pris cai de guere sans doure de sos ances aageuss,rgiscment de la vicoie. Aust, la rumeur de 4a baci se epand : les messages cous aucou deux taconent la -defte des ennemis et comment on ses emparé deux ~ das la sale ‘eu; murmur des grenouilles autour du maréage, foissement des roseaux au sir de la bauille, cassante nouvelle. Reece alos le ‘mor d'ordre; on hie les prepara, ls cages senrouvent ex 36 referment ts le passage des cape, Ia foul ie: « Dans la sale ‘aux pris, dans la salle aux pris. > Mais les affamés, ls aides, les fare, tous les marchands de la itarde cité pensent pluce @ la viande er au marché; autres dst, autres mots, méme broubsha «Salle aux peix > Les vais sont enfermés dans la région In pls fangeuse du marécage; mais quel nareteu, quelle grenaile vig Fant, quel veux srbe de Merbe er dee, ou encore quel pen seur aujourd'hui, asser avanct dans Tietemporele science de Dieu, cote tveusement ul agit Ia d'une bien sale eau e qu'on jerte aux capifs des saloperies? Cependane, aux giles dela pison, Ia foule bave ct cre: «Salaude!» Ex wold qau-desus de cs) invectives multiples, de ces scenes baroles eaverses de aris de ‘Burr seme 4 router la grande forme aide, majestoewse,achamée ft noite de la saloperie elle-méme, Bruit unique. Salopetie des guests, cx des vicoites dans Ia bout. Sloper dela foule en fre Injurane les cape. Saloperie des prisons. Saloperes des récom- penses distributes, slopere des marchés od sachie Ia vande des Thommes. Ce qui fic Fessence du mot, s forme et son sens, son set on dn, ce pout ce mene bi, ovo e méme ‘Quand ils pare & Ia recherche de Forigine du langage, Jes ‘éveus se demandent toujours i quel moment le premiee phonéme Ses enfin araché au brut, ineroduisane d'un coup x une fis pour tues, auedld des choses ee des gets, lordte pur du symbolique- Folie de Besser qui racont, at contre, commen des scour pos 1970 Micke Powcals, Dits es erits 1970 dans des snes, dan des lures, dan le jeu incesane des appt ex es violence, forment pea & peu ce grand brui rtf qui est le ‘mor, en chair et en os. Le moc n apparte pas quand ees le rut; i int inate avec sa forme bien découpée, avec tous se ens multi ples, loesque les dscous se son ass, recroquevllé, frat es uns ‘ve les ates, das la découpe seulpturale du bristement. rise inventé la definion du moc par Vompbnie setnique. YA FUITE DES robes Gomme R. Rowse, comme Wollon, Besse pratique sytéma- tiquement T-peupes, Mais Vimponane est de suis of ec de quelle manide jove cet a-peuprts. "Rouse utilise sucetvemene deux procs. Lun consste prendre une phrase, ou un élément de phrase qulconque, puis ala epee, identique auf un lige acre qui abi entre les deux for- rolations une dittance od Ihistoie wut eatite doit se précipie. tre conse & prendre, selon le hasard obi soft, un fragment de tert, puis, pir une série de répécitions eansformantes, 4 en ‘aire une sie de mosis tou 2 fae différens,héérogénes entre ‘con, et sans lien sémantique ni symtaxique le eu est los de acer tune histoire qui pase par tou les mots ans! obeenus comme Par stant d'eapes obliges. Chez Roussel, comme chez Baise, il ya tnxerirté d'un dscours rouvé au hasird ou anonymement rept her l'un et chez Taure, ily 4 série, dans Viocersce des quasi denis, 'appariions de sctnes mervelleses avec lesquelles les ‘mars fone corps, Mais Rowse fae surgi ses main, ss rails en mou de wea, ses automates cadavérques dans espace, Gangement vide i dificil & combler, qi est ouver, au cour dune phrase abi tur, par la blewure d'une dance presque impercepable. La falle ‘une diffrence phonlogique (entre pe , par exemple) ne donne pas lies, our lui, a une simple dsincion de sens, mais &un able presque infanchisable qu'il faut tout un discous pour edie; e ‘quand, d'un bord de Is diférence, on s'embargue vers laure, nl ‘estar, aprés tout, que Ihstoie parvendra biea 4 ewe eve si ‘roche, # identique. Bris lui, ste, en un iastane plus bref que toute pense, d'un mot a Tautre salaud, sle eau, salle aux pric, salle aux pris(oonin),sloperie; ele moindse de ces bonds minus tales qui changent 4 peine le son fait surgi chaque fois rout le Deriolage d'une sone souvelle- une Bataille, un marécage, des pri= sonniers gorgés, un marché ¢'anthropopbages. Autour du son qui ‘demeure avs proche que possible de son axe dient, les sctnes ‘ourment comme a Ja pesphére une grande roue; e ainsi [Miche Ponca, Dts 1 eis appeléeschacune son tur pa des crs presque ideniques, quelles ‘sont charges de jsifiereten quelque sore de porter lis-mémes, les forment, d'une manieeabsolument équivogue, une histaite de ‘mors (induite en chacun de ses épisodes par le Leger, Inaudible slssemen d'un mot & autre) ee Fhistire de et moee (ln suite des ‘scbne, 0d cs brie sone as, se sone eves, puis igs pout for~ mer des mos) Pour Wolfson, 'i-peu-pris et un moyen de recoumer sa propre langue comme on regurme un doige de gant; de passer de laure ‘luéau moment od elle ative sut ous, eo elle va vous envelop ‘et, vous envahit se faire ingurgter de force, vous remplic le cops tobjes mauvais et bruyant, et reeni longtemps dans vou ee. ‘Cest le moyen de se rerouver soudain a Vexteieur, et d'emendee enfin hor patie (hors mate, pourrait-on dire) un langage nevera~ lsd. Tipeu-prés assure, selon le furif point de contact sonore, ‘affleuremenesémantique, ene une langue mateznelle qu'il faut 1a fois ne pas parler ex ne pas entendre (alos que de tutes pars elle ‘ous asige) ex des langues éerangirs enti lies, calmes ex déar~ mbes. Grice ces pons légers jets d'une langue a autre, et savam= ment caleulés d'avance, la faite peut eae insaneanée, et 'éudiant en langue psychocique, & pine asa par le furieux idiome de sa mere, fait reunited Tanger et sfeaend plus enfia que des moe apaists. operation de Besser est inverse: autour dan mot quel- congue de s langue, ausi gris qu’on peut le trouver dans le dic- tionnaire il convogue,& grands eis litera, autres moe doat ‘chacun taine dere iui les vieilesacénesimmémrisles du dsc, de la guere, de la sauvage, de la devastation ~ ou les pees xileres des démons et des grenoulles, sauillat au bord des smarsoages. I entreprend de rescuer les mots aux brats qui les ont fait nate, ec de remeneen sce les gests, les assaus, les volences don ils forment comme le blasoa maintenant slencieor. Rende le hesanras linguae gallicae s4 vactme peimii rexansformer les ‘mots en thélte; replace lessons dane ces gorges coasantes; les ‘melee 2 aouveau a tous ces lambesux de chair aachés et vont, les érger comme un réve tebe, ex contandse une fois encore Is hommes a Tagencullement: « Tous ley mots Gent dane la bouche, is ont df y de mis sous une forme sensible, avant de rendre une forme spsitulle. Nous savons que ance ne peas as dabord a ofr un manger, mais une chose a adote, un saint objet, une pieuse reique qui fait sin see Te rourmenane. > Jee sissies psychiates, dans les veriginesx toumoiements de riser, reconnaitnient ee quils appellenttradiconnelement la 1970 ‘Michel Foacanlt, Dts ot tess 1970 «fui des ides», Je ne pense pas, en tout as, qu'on puisse analy ‘er Bisex comme is analyen ce sympebme la peasé, disearils, ‘apivée parle seul marta sonore da langage, oublin le sens et perdane la continuitéshérorique du discours, saute, par Pcer- Inédiaice d'une sllabe repage dyn moe & un aut, laisse ler {out ce diqueis sonore comme tne mécanique fol. Bisset ~ et plus dun sans dowte a qui fon priv ce sympdme ~ fae la tépésition phonésique ne marque pas, cher eux, Ia libéation tual du langage par mppore ax choses, ux ensées eaux corps tlle ne revel pat fur le dacours un érat apesanteurabsolue; elle fenfonce au contsize les sylabes dans le corps, elle ler redonne fonction deci ex de gerte ele recouve le grand pouvoir plastique ‘qui vosifire et gesticule; lle replace les mors dans la bouche ct ‘tuour du sexe elle fai nate et ¥efface das un temps plus rapide ‘que tute penaée un rourbllon de xenes fénéiques, sauages jubiatoits, dod les mors surgisent ex que les moss appellee. ls font I'< Evohé! > maliple de ces bacchanales. Pluse que d'une faite des ides & parce dune itéaion verbal i agit ne stno- ‘raphie phonéique indefinimene acct. vi, 18s Taos proctos Deleuze dit admirablement: « La peychose ex son langage sont insgpanbes da" procidé linguistique ", ur procidé lingustique ‘Cert le probleme du procédé qui, dans la psychose, a remplacé le probleme de la signification et du refoulemen > (preface 4 Louis ‘Woltson, Le Seize ota langus, Gallimard, 1970, p. 23). le met jouer lorsque des mots aux choses le rapport ast plus de signt- tion, d'une proposition 2 une aure le rapport n'est pls de significa tion, d'une langue une aure (ou d'un at de langue un ate) le rapport nse plus de teaducion. Le procédé, cest abord ce qui ‘manipule ls choses imbriqués dans les mots, non point pout lesen séparer ec estiuer au langage son pur pouvoir de désignation, ais [pour parfirles choses, les ssepiser, carer toutes celles qui sont Chargées d'un pouvoir sodf, conjure: la , comme dit Wollon. Le procédé, Cest aussi ce qui, d'une proposition a Taute, si proches qu'elle: soient, plusée que de Aecouvrie une équivalnce signficadve, consruit toute une pis: ‘eur du discos, aventures, de snes, de personnages ex de méca- figues qui effecroene eax-mémes Ia ranslation materiel espace tousllien de Fentedewr phrases. Eoin, le proadé ~ et cela a TToxréme opposé de toute taducion ~ decompose un ar de langue par un ae, et de ces uines, de es fragment, de ces isons Michel Fount, itso terite cncorerougesbitc un décor pour rejouer les scines de violence, de reuse ct d'anchopophagie. Nous voili revenas & impure absorption, Mais agit dune spitale — non dun cere; ca nous ne sommes plus ax méme rive; Wolfon cnignait que, pat Vineeemédiaire des moss, le mauvais objec matemel sete dans son cops; Beste fue jouer la devraion des hommes sous la grife des mots redevenus sauvages ‘A coup st, aucune des trois formes du procédé n'est rout & fai absente chez Wolfion, chez Rousel &t cher Brie. Mais chacin ‘eux accord un privilge 4 Vune dene elles selon la dimension ‘du langage que leur souizance, leur peécauion ou leu allégrese ‘nr exc en premitre instance. Wolfon sole de Finersion de tous les moss anglais qui s'enecoisent aver Vhosile nouriare rmacerelle: a ce langage dépourva de la distance qui permee de signs, le proctlé repond aa fis parla fermerure (corps, des coneils, des orifices; bref, la consiuson dune intriorté core) et le passage & Fextrieur (dans ls langues érangens vers lesquelles mille peiscanaux souerains one ét aménagé); et de cee eve rmonide bien dose, en qui viennent symbolser rues les langues eangizes, Wolfson ne peut plus dice que i Une fois la bouche bien sevrement bouchés, les yeux avides absorbent dan les lies tous ls éléments qui servitont selon une procedure bien cable & ‘ransformer, ds leu entrée dans les orl, les mots materels ea termes feranges. On a la série: bouche, ceil, ori Penché su ous les accrocs da langage comme su la lente d'un poreplume souvenit, Rowse reconnafe entre deux expressions quasi ideniques une tlle rupeute de signification que, pour les joinde, i aura a es aie passer au filtse des sonodes élémenties, il aura les aire rebondirplsieurs fos xd compose, de ot Fag ments Phonéiques, des scénes dont la substance ps d'une fis sera cntate de sa propre bouche ~ mie de pain, mou de vea, ou dent. Série ail, cele, bouche ‘Quant a Beiser, est Forille daboed qui méne le jeu, ds lors que Vurmaruce du code sest ffondete,rendane impossible tue traduction de la langue; surgisient alors le bruce eépéifs comme noyaux lémenties; autour deux apparat ees effce rout un eur Billonnement de scénes qui, moine dun insant, xe donnent ai, regu; inlasablement, aos ances sy entredévorent. ‘Quand la désignaton dispar, que les chose simbriquent avec es mots, alors e's la bouche qui se ferme, Quand la ommonics ‘con des phrases parle sens siverompr, alors ei dilate devant infin’ des ditfrences.Enfin, quand le code et aboli, alors 'orell 1970 Mich! Foucault, Dts ef kta 1970 scent de brits eps. Je ne veux pas dite que le code entre pa Toei, fe sens par I'l ex que la désignation passe par Ia bouche (¢e gui ait peat-re Fopinion de Zénon); mais qu‘ Ieffacernent de Tune des dimensions du langage correspond un organe qui Sig, un oie qui ene en excitation, un élément qui s otis. ‘De ce organe en erection aux deux autres tine machineie se moat = 4 la foi peincpe de domination ce procédure de ransformation ‘Alors les iu ds langage ~ bouche, ci, orsille~ se mewent & fone ‘onner bruyammene dans leur matérilicepremitr, aux qos om- ‘mers de Fapparel qui toume dans le rie. Bouche cousue, «je > déenté, aduction universlle, symbol sation générale des langues (@ Vescusion de Timmédiate, de In ‘maternelle), cst le some de Wolfson, cet le pine de foemation ddu savoit, Gil dia, specracle qui se multiplie & parr de ii- imine, senveloppe a Vinfiai et ne se referme qu'au recour de la (quascidencie, c'est le sommer de Rousel, celui du réve ee du thédee, de la contemplation immobile, de la mort mimée. Oreille buissnte, ceptions insable, violence ee apps déchaints, cst le sommet de Brissy, celui de Viveese et dela danse, eeu dela ‘esticulaion orgiaque: point derupion de la posie ec du eps bol, epee. LVI. CE QUE NOUS SAVONS DE BRISSET 1) Nous connsisions de lui sepe publications = Le Grammaire legigue on Thre dane nowelle analyte mathe- smatiqu révlant les quesions let plas difciles (Pas, Vauteur, 1878, 48 p); ~ La Grammaire logiquersloant totes les diffcais et fisant comatie par Pamalyse dela arale la formation des langues teed ‘genre bunain (Pais, E. Leroux, 1883; in-18", 176 ps Le Myst de Dien ext accompli (en pare Angers, Suct-Serge, Paueur, 1890; inl, 176 p);, "La Science de Dieu la Création de Homme (Pais, Charme, 1900; in-18%, 252 p; = La Grande Nouvelle Pats, 1900, 2p); = Les Prophtiee accomplies (Daniel «4 VApocalype) (Angers, acer, 1906; in-18, p. 299 ps, "= Les Orgies humains, 2 dition de La Sience de Diu, entie- ement nouvelle (Angers, Taueeut, 1913; in-I8, 244 p). '2) Baise avait G officer de police jdiciare. I donaaie des lesons de langues vivant. A ses leves il propose des dices comme celle: < Nous, Paul Pati, gendarme a pied, ayant été Mickel Foucault, Dits ot brits covoyé a village Cape, nus 208 sommes ead, reves de 5 Sl ae plsntl Le Grammaire lpg & Acad pour on concais Lotwge fa jee par Reman '2) Ces en rent chez ion si de jun 1883, qu engue Le Mytie de Dt 3) Le 29 ple 1904, Le Petit Person publi un acile inele «Chere os» 007 pase on aie « qo on me {lkteone xd nga ine aa pends onde ee un de meraphysgue incl La Siew de Di. La place me mange four cter der pangs de ene afflane pilooptie. On garde ‘Palle de ear lecure un eouble ae dan Psp Les lecess ime stroor gee de woul le leat pane > 6) Brine avai organise ue confrence pou le 3 juin 1906. sit rdigd tn programme od leat dit: < Cachage de Ia Rasuenion el sopteme ange de FApeaype, lagu ve font ‘van, fone etedve leu vox ex soaeroat de lx romper de Dieu pat la bouche do contender, Ces ce momenta que le scpitime ange venca coupe da Ta.» sex next qrune doquaraine dwuditews, I afms, dans son indignation, ue nul netends sols I ox du seplie ee 7) Pon, iii encore Let Origine Bama doe ineo- duction commence sin Nows alls dabord monte que 00 von wat de cotes Dor force ee dine voix de tomer, > Présentation ‘er. ie), a mpl, Ps, Cama 197 61: Pn Bi Berber ese (On le sic aujourd'hui: Balle est lun des écrivans les plus Jmporeants de son sicle. Histo de Pal, Madame Edwarda oot romp le fl des rts pour aconter ce qui ne U avait jamais Gla Smme arbulogigue a fai ener la pensée dans le jeu ~ dans le jeu jot = de I limite, de Vexeéme, du sommet, da wansresif; Lifmtioe sous a tend Sade plus proce et pus difficile Nows ‘devons & Balle une grande pare du momento nous sommes; mais ce qui exe dire, penser ec dic, class out ui ext 1970 Michel Fos it, Die et lerite 1970 cacore, et le seta longremps. Son ceuvee grandica. Du moins fuel quill soit I, rassemblée, elle que locasion, le risque, Tal, Ia ‘cet, la pure depense aussi one dsperage ct rendue aujourd hui Si dificle d'acris. Void donc les Genes complses de Bazil Cece éiion regroup, avec les ivees eles ails dja publi, ensemble des papiers qui one éé, chez Tui, rerouvés apeds Sa more CCerainsformene des textes compiles, parvenus ou presque A éat achovement, mais, pour diverses isons, demeués ind Diaurres sont let versions aon retenucs, ov remiss en chanie, des ceuvres publies; a elles en différene de fon notable, on ls pre sence intgraleme; sion, les vsiantes son reports en noes Ia fin de chaque volume, Il exisaitauisi une quancté considerable de textes et de fagmentsjtés sur dee files volantes ou partis eu des caret on lesa produits tel ques selon lear dae pesumee. Efi, sur les exempies imprims de ses euves, Baile a poré des adicons et des cometions ~ cites dans les marges oy ines sur des fillets intercaaites toutes ces medications Sigurent en ‘ote. A total, les init frment un tiers peu ps de la présente (ition, A plusieurs reprises, Baile ave song &rassemble ses uve, avai esquissé differents plans posible, qu'on trouver ic dans le eenier volume. Aucun a'a pa dre utilis: car il n'en parae poine gui fic géntral er define. La plupar cependant propesene le par- tage ente deux grands ensembles de textes —ceux gu elévene de la Somme atlsloggae ct ceox qui Capparentent & La Part maudite (Ces ce principe qui a 2 retenu. Les dix volumes des Gavres de Baralle voot se séparir en quatre sections 1. Les peemiers textes (1922-1940): comes 1 cI 2, Romans et potmes (1940-1961) : tomes IT et IV. 3. Temes aphoristiques (1940-1961), regroupés autour de la Somme asbiclogigne: come V. “4 Texts discuss (1940-1961), qui traitent de dhémes ono miques ow exhéiques, mais s'orionsent tous & la gotion de pense: tomes VI aX. Dans chacune de ees quacre sections, on présente abord les lives, pis les article, enfin les cetesposthumes; lives et aries seat disposts dans leur ondee cheonologique. Lutte de Bane ait diséminde dass des publications fore divers, Ce nese quarts Ia guerte, en 1946, quil a donne Fesex- til de sce aril A cere revue Critique qu'il avait fondée ec 4 Inquelle jasqu'au boul a donne ean de son. La eiche des éditeus ‘ait donc coasidéabl. Elle nvaurie pas é€ posible sans Vater [Miche Foacals, Dts otters ‘ton, sans I'ade de Mme Diane Baalle ai sans les consis de M. Jean Bruno, Le eavil de collation des textes, de lecrure et de mise ‘as nce des manuscrts, deablisemene de Tappurae cisque a et assure, depuis 1967, par M. Denis Holler pour les comes I et I pat M.Thadée Klosowski pour les romes Ill et IV, par Mme Teduc pour le rome V, par MM. Hens Ronse e J=M. Rey pour les ‘ng demies. volumes, La bibliothéque fantastique ‘latin mse > Dy Get) Madr, Pas, Pein Dis) ‘Side beara cares ia we DLS (Discussion) iplicctriecin ate cence ue BES ees ree ra 1M, Peetean : Je vois dans vore expose * deux paris, Dans la pre- mitre, i s'agie spécialemene d'une question scientifique plos que histoire des sciences, Je seis ets heureux que novs en padions ‘ensemble, mais e rains que pour Tauditoire sous nous engagions sur le erin wun peu difficile des problémes de Thomologe des coseet de Ice moyenne, des apres qui existent entre endo sqvelene et Ixoaquelete, Il seit davancage dane Despre de cs ‘unions d'aborder le peobléme d'une manite plus philesophique je donne immédistement In parole AM. Michel Foucale 1M, Foucault: auras dese on tis pines de fie fie valoie contre M. Dagognet, par exemple sur In dévaorsation du tégu- senate. I y 2 n texte 00 Cuvier dit: les elements extéreurs de organism doivenepréistnene serve de repre pour dcouvre les coxgaisuions profndes. 7 alee ept ut Daggt ne depots 1970 Michel Fancent, Ditso tern 1970 Je voudkais star le niveau ob chacune de ces interventions peut se Sree, Dans cere discipline qu'on pourrait appelerarbitairement Vapiemographie,cex-Adice a descipion de es discours qui dans une soc, 4 un moment donne, ont forcionnt et oar é insu tionnaliss comme discoure scientifique, il me semble qu'on peut lsioguer diféene nivessx. ‘Vappellera niveau ipitemonomigu le repéage des contble Gis- témologiques inércurs qu'un discous scendique exere sur Iu ‘méme. Il me semble que plusieurs des wavaus de Michel Serres ‘bnissene ce champ épistimonomique il a moneré de quelle ‘mania les mathémasiques ot intériosé leur propeeépiseémolo- ‘ic, Cela est vrai des mathérnatiques, mais je pense que toute ‘ience« son fonctionnement épstémonomigue. On pourrait ou- ver dan la biologie, par exemple, un contdle épistémologique de toi-méme. Tiappelersi dpinimsritiqn Vanalyse gui se fit en eemes de vétice ee d’ereur elle demande & rout énonct qui, 2 une époque donnée, « foncronné eta étinsiitonnalisé comme scientifique, Slee val ou faux. Elle analyse des procédures expéimentles qui font de utilisées pour valider eet énonc. Ele jange les cohérenes fquion peut déerer ence diftrentes afitmations ex diferentes ‘herons, Cest en somme ce que M, Dagognet vine de fire en ‘Psat a Cuvier la question dela veri de es affirmations. On a pa fen déduire, e Dagogner I's monué dune fagon percatante, que ‘Cuvier a commis des ereu magisrals. Tappellers (pitimsloggues analyse des serucues ehéorques «in discous scientifique, analyse du matria conepevel, analyse ‘des champs d application de es conceps et des ples d'usge de ces, ‘coneepe. Il me semble que es avaus qui one et fais, par exemple, sur [histoire du eflexe relévee de ce niveau épistémologique Ly enfin un demieeniveas que je ne nommers pat, 0b [3k impression que M, Courts x place, Cat & ce niventla que je woudeis me placer également. Il Sapie de Tanalyse des trans formations des champs de savoir. Sie wax me démarquer pat eppore& M. Dagogner, je zai que je souhaite qu'il ac raison, Mais je ne sus pas compécent. M.Pive- ‘eau pouta nous le die. Mais je souhaive que Dagogner ait ason & je voudrais qu'il sie encore plus raison que cela. Je voudras qu'on poise dire que pas ne seule des proposicons de Cuvier ne peut fre considérte comme vsie. Cla me rout beaucoup e¢ me Dermecnit de disier deux nivenux d'analyse qu'on peut epérer ‘dangles cares de Cuvier: sjsttme de vérts et dereurs; & Ia [Miche Pouca, Dts 4 terite lime," «erear Cuvier >, tout ce par quo es aserions de Cuvier se distinguene de ce qu'on peu, jour hui, affirmer comme vrai; et puis la iramjormation Cuvier >, Cestiedte Teasemble des ‘modifations qu’on pout ssisie & Toeuvre dans le texes de (Cuvier, modifications qui ne sone pas tellement des modifications des objets, des concepts et des théores, mas la modification des files selon lesquelles les discoure biologiques one formé leurs objets, defini leurs concep, consitut lear théotie, Ces cee mod fication des rls de formation des objes, des concepes, des théries que jessie d'ioler dans Cavier, Dés lor on peut admenre une twansfoemation épistémologique qui senit disince de la vice mméme de 'afirmaton sciencfique. Il a'y a pas de rassformation (pseémologique qui ne pase par un sytéme d afitmation sient figue. Mais je cois qu'une cansfeemation épisémologique doit pouvoir awit leu méme d travers un systéme d'ffrmations qui ‘rouveratscienifiquement faux. I faut dstnguer, dans Iepuseut dun disours scientifique, ce qui est de ordre de V'affirmation Scenifique vaie ou faust et ce qui semit de Vordre de la wans- feematon épistémologique. Que ceraines uansformatons épiste mologiques passene par, prenaent corps dans un ensemble de pxo- positions sienifiquemene fauses, cela me parait dre une constaation histonque paritement posible ce nécrsae ar exemple, penex-vous séellement qu'un médedn daujour- hui pour rouver dans des texes de Bichat beaucoup de propo- Scions méialement vries? Je ne dis pas quill my ena pas, je dis seulement quil ay en a pas beucoup, De méme pour Broun, ‘que pourait‘onreconnate comme valble? Or sion sintéresat & ln aissnar de la médecine dinique, on pourt’ montrer que Ia uansformation du savoir médical es effecivement passée par [Bichat et par Brovsais.Y ail une seule des proposiios d Esqui- ‘ol qu'on pourrait acrcllement consider comme enacte? Ee, pour $a doen de py a a ce pase pat iro Par conséquent, je ois qu'il fue distinguer Vércé ee Erreur siensiigues et warafoemacion épistémologique. CCest le point de vue auquel je me plaeal, C's a talson pout laquelle je voudras que Dagognes ait raison. Je me sentrais tan- aquille «por une fos justi. 1970

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