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Encyclopédie Médico-Chirurgicale 9-027-A-10 (2004)

9-027-A-10

Adénocarcinome gastrique : notions


fondamentales, diagnostic et traitement
T. Aparicio
M. Yacoub
P. Karila-Cohen
Résumé. – Bien que leur incidence annuelle ait notablement décru, les adénocarcinomes gastriques
E. René
demeurent l’une des dix premières causes mondiales de mortalité liée au cancer, en raison de leurs mauvais
pronostic. La reconnaissance du rôle carcinogène de l’infection par Helicobacter pylori est la principale
avancée de la dernière décennie. Une prévention de l’infestation par ce germe serait peut-être susceptible de
faire diminuer l’incidence de ce cancer. La plupart des cancers de l’estomac sont diagnostiqués chez des
patients symptomatiques, présentant des formes évoluées. En dehors d’une politique de dépistage ciblée, il
n’y a pas eu de progrès notable dans le diagnostic précoce des lésions malgré le développement de
l’endoscopie. Le traitement curateur repose essentiellement sur l’exérèse chirurgicale, la place et les modalités
d’un traitement adjuvant restent à préciser. Pour les tumeurs non resécables, la chimiothérapie a démontré
un bénéfice qui reste modeste.
© 2003 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Adénocarcinome gastrique ; Helicobacter pylori ; Épidémiologie de l’adénocarcinome gastrique ;


Carcinogenèse ; Chimiothérapie

Aspects fondamentaux Tableau 1. – Incidence annuelle des cancers de l’estomac (cas pour
100 000 habitants). Données de l’International Agency for Research
on Cancer concernant l’incidence annuelle en fonction du sexe
ÉPIDÉMIOLOGIE
L’incidence des cancers de l’estomac est l’objet de grandes variations Pays Femmes Hommes Ratio (%)
géographiques (Tableau 1). C’est au Japon qu’elle est le plus élevée, Japon 34 78 44
suivi de la Chine, de l’Amérique du Sud, de l’Europe de l’Est et du Costa Rica 28 58 48
Sud, notamment le Portugal. L’Europe Occidentale et l’Amérique du Chine 27 57 47
Nord sont des régions à risque moyen et l’Afrique à risque faible. Brésil 26 54 48
En France, il n’y a pas de disparité régionale notable, [41] l’incidence Yougoslavie 18 37 49
Pologne 16 34 47
est un peu plus élevée dans le nord du pays que dans le sud. Allemagne 12 28 43
L’incidence globale en France était en 1992 de 11,1/100 000 chez Angleterre 10 20 50
l’homme et de 4/100 000 chez la femme. [8] La prédominance États-Unis (Noirs) 9 18 50
masculine avec un sex-ratio de 2 est retrouvée dans les autres pays. Canada 8 15 53
Les cancers de l’estomac surviennent rarement avant l’âge de 40 ans. États-Unis (Blancs) 7 13 54
L’incidence augmente rapidement au-delà, avec un pic pendant la L’incidence est plus élevée au Japon et plus faible aux États-Unis et au Canada.
septième décennie. Plusieurs études épidémiologiques révèlent que
l’incidence du cancer de l’estomac est plus élevée dans les classes La diminution d’incidence reflète une réduction des cancers de
socioéconomiques défavorisées, les causes en sont probablement l’estomac distal, corps et antre. [26, 47] L’évolution de l’incidence des
multifactorielles. [7, 16, 150] cancers de la jonction œsogastrique est controversée, une
L’incidence des cancers de l’estomac a nettement diminué au cours augmentation de celle-ci a été suggérée par plusieurs études. [10, 57, 58,
de la seconde moitié du XXe siècle dans la plupart des pays 117]
Cependant, celle-ci n’est pas retrouvée par une autre étude [79]
(Tableau 2). Cependant, l’incidence du cancer gastrique demeure qui suggère plutôt une stabilité de l’incidence des cancers de la
élevée avec 755 000 nouveaux cas par an ; le cancer gastrique reste jonction œsogastrique. Le cancer du cardia n’a été codé séparément
au deuxième rang des cancers dans le monde [114] et au cinquième dans les registres que dans les années 1970 ce qui a pu biaiser
rang des cancers en France. [41] certaines études avec une sous-déclaration de cette localisation sur
les périodes anciennes. [36] Néanmoins, l’évolution non superposable
de l’incidence des cancers distaux et du cardia suggère que sont
impliqués des mécanismes de cancérogenèse distincts.
T. Aparicio
Adresse e-mail: thomas.aparicio@bch.ap-hop-paris.fr
Service d’hépatogastroentérologie, Groupe hospitalier Bichat-Claude Bernard, 46, rue Henri-Huchard,
FACTEURS ÉTIOLOGIQUES
75877 Paris cedex 18, France. Des facteurs environnementaux, génétiques, et un certain nombre
M. Yacoub
Service d’anatomopathologie, Groupe hospitalier Bichat-Claude Bernard, 46, rue Henri-Huchard, d’affections ont été incriminés dans le développement des cancers
75877 Paris cedex 18, France. gastriques.
P. Karila-Cohen
Service de radiologie, Groupe hospitalier Bichat-Claude Bernard, 46, rue Henri-Huchard, 75877 Paris cedex
18, France.
¶ Facteurs environnementaux
E. René
Service d’hépatogastroentérologie, Groupe hospitalier Bichat-Claude Bernard, 46, rue Henri-Huchard,
La responsabilité de facteurs environnementaux est suggérée par
75877 Paris cedex 18, France. l’incidence variable du cancer gastrique à l’intérieur d’un même
9-027-A-10 Adénocarcinome gastrique : notions fondamentales, diagnostic et traitement Gastro-entérologie

polymorphisme d’une grande variété de gènes susceptibles de


Tableau 2. – Décroissance de l’incidence des cancers de l’estomac modifier l’effet de l’exposition aux carcinogènes environnementaux.
Pays 1950-1952 1977-1979 Modification
[115]
La susceptibilité génétique individuelle peut être impliquée à
différentes étapes de la carcinogenèse [48].
Finlande 109 29 - 73 %
Suisse 56 16 - 71 % – Protection de la muqueuse gastrique : le rôle d’un polymorphisme
Norvège 61 19 - 68 % des mucines, notamment MUC1 et MUC6, a été évoqué dans
États-Unis 27 9 - 66 % plusieurs études portugaises. [45, 138]
Suède 46 16 - 65 %
Danemark 43 15 - 65 % – Réponse inflammatoire : l’interleukine-1b (IL1b), cytokine pro-
Belgique 47 18 - 61 % inflammatoire, et l’antagoniste du récepteur à l’IL1 (IL1ra) modulent
Canada 35 14 - 60 % la réponse inflammatoire dans la muqueuse gastrique. Une étude
Allemagne 66 27 - 59 %
cas-témoins en Écosse et en Pologne a révélé que certains variants
France 41 17 - 58 %
Australie 32 14 - 56 %
génétiques de IL1b et IL1ra étaient associés à la présence d’une
Irlande 60 27 - 55 % hypochlorhydrie chronique en réponse à l’infection par Helicobacter
Angleterre 45 22 - 55 % pylori et qu’ils étaient associés à la survenue d’un cancer
Tchécoslovaquie 75 43 - 44 % gastrique. [37] Une seconde étude au Portugal a confirmé l’association
Japon 130 73 - 43 % entre polymorphisme pro-inflammatoire de l’IL1 et la survenue de
Italie 62 35 - 43 %
cancer gastrique. [89]
La fréquence annuelle ajustée pour l’âge de mortalité par cancer de l’estomac en 1950-1952 est comparée avec la
fréquence observée en 1977-1979. La décroissance de la mortalité reflète la diminution de l’incidence de l’affection – Détoxification des carcinogènes : plusieurs études ont recherché si
(adapté de Boland CR, Scheiman JM. Tumors of the stomach. In: Yamada T, Alpers DH, Owyang C et al. eds.
Textbook of gastroenterology. Philadelphia: JB Lippincott; 1991, p. 1355.).
le polymorphisme des enzymes de détoxification était associé à la
survenue d’un cancer gastrique. Les données sont contradictoires
pour les cytochromes P450 et les glutathion S-transférases. [48] En
pays et par des études chez les migrants révélant que dès la revanche, la survenue d’un cancer gastrique est associée à un allèle
deuxième génération, le risque de cancer gastrique se rapproche de variant (NAT1*10) de la N-acétyltransférase-1, d’après deux études,
celui de la population d’accueil. [ 5 3 ] Parmi les facteurs l’une en Angleterre [11] et l’autre au Japon. La dernière étude souligne
environnementaux, les facteurs alimentaires jouent un rôle que le risque est particulièrement élevé chez les gros fumeurs, ce
important dans la carcinogenèse gastrique. [62, 72, 146] qui suggère que NAT1 est peut-être impliqué dans la survenue des
Une alimentation riche en sel est associée à un risque accru de cancer cancers gastriques liés au tabac. [71]
de l’estomac. [112] Les études chez l’animal révèlent qu’une diète riche
en sel provoque une gastrite atrophique [ 7 5 ] et favorise la – Oncogène : la perte de fonction de la protéine d’adhésion cellulaire
carcinogenèse gastrique. [142] E-cadhérine, liée à des mutations germinales du gène CDH1 de
transmission autosomique dominante, provoque l’apparition de
Les nitrites ont été également impliqués sur la foi de données cancer gastrique de type diffus avec une très forte pénétrance. [52]
épidémiologiques, ainsi que de modèles de carcinogenèse gastrique Cependant, cette mutation constitutionnelle est rare et ne
chez les rongeurs. [ 9 5 ] Les nitrites gastriques proviennent concernerait que moins de 3 % des cancers gastriques. Lorsqu’elle
essentiellement des nitrites alimentaires contenus en quantité est présente, un conseil génétique et la discussion d’une gastrectomie
importante, soit du fait des procédés de fabrication (salaisons, prophylactique sont nécessaires.
fumaisons, conserve), soit en raison de la conversion de nitrate en
nitrite par les bactéries. Cette dernière réaction ne se produit pas à Les patients atteints de syndrome de Lynch II (HNPCC pour
moins de 2 °C. La quantité de nitrites alimentaires a hereditary nonpolyposis colorectal cancer) qui présentent des mutations
considérablement diminué dans les pays développés du fait de la sur certains gènes de réparation de l’acide désoxyribonucléique
modification du stockage des aliments ce qui est une des (ADN) ont un risque accru de développer un cancer gastrique
explications avancées pour expliquer la diminution de l’incidence (risque relatif de 19). [152] À un moindre degré, les patients atteints
du cancer de l’estomac dans ces pays. [23, 78] Les bactéries qui d’une polypose adénomateuse familiale qui présentent une mutation
colonisent l’estomac en cas de gastrite atrophique peuvent convertir, du gène APC ont un risque de transformation maligne des polypes
à pH supérieur à 5, les nitrates alimentaires en N-nitrocomposés gastriques. [61]
particulièrement carcinogènes. [24] Cependant, une étude de cohorte
prospective ne retrouve pas, aux Pays-Bas, de corrélation entre ¶ Conditions pathologiques de prédisposition
l’ingestion de nitrates et de nitrites et le cancer de l’estomac. [149] Une grande variété de conditions pathologiques sont associées à un
À l’inverse, de nombreuses études cas-témoins ont suggéré un rôle risque accru de cancer gastrique. Malgré ces associations, le rôle du
protecteur d’une alimentation riche en fruits frais, en légumes crus dépistage reste controversé.
ou en vitamine C112. Les antioxydants contenus dans ces aliments
inhibent les radicaux libres potentiellement carcinogènes. [34, 134] Gastrite chronique atrophique
Plusieurs études cas-témoins et de cohortes ont rapporté un risque Au cours de la gastrite chronique atrophique avec métaplasie
accru de cancer de l’estomac associé au tabagisme [20, 164] notamment intestinale, 11 % des patients développeront un cancer gastrique ;
en cas d’infection par Helicobacter pylori. [139] Ce risque pourrait être récemment, il a été rapporté que la pratique d’une endoscopie
influencé par le polymorphisme génétique d’enzymes de annuelle permettait de découvrir les cancers à un stade moins
détoxification des carcinogènes. [ 1 8 , 7 1 , 1 5 4 ] D’autre part, la évolué avec un retentissement sur la survie. [159] L’origine de la
consommation de tabac favorise la progression de lésions gastrite chronique atrophique est multifactorielle. La cause la plus
prénéoplasiques. [74] fréquemment retrouvée est l’infection à Helicobacter pylori ;
La relation entre consommation d’alcool et la survenue d’un cancer beaucoup plus rarement il peut s’agir d’une anémie de Biermer.
de l’estomac a été explorée par plusieurs études qui ne permettent Cette dernière cause augmente le risque de cancer gastrique d’un
pas d’établir clairement que l’alcool soit un facteur de risque pour le facteur 2 à 3. [63]
cancer de l’estomac. [25, 29, 67, 107, 131]
« Helicobacter pylori »
¶ Facteurs génétiques
Il est actuellement reconnu comme facteur étiologique de cancer
La présence de facteurs génétiques influençant le risque individuel gastrique depuis 1994 en raison d’études physiopathologiques et
de développer un cancer gastrique est suggérée, d’une part par épidémiologiques concordantes. Un modèle animal chez des
l’existence d’un risque multiplié par 2 ou 3 chez les apparentés au gerbilles de Mongolie a confirmé que l’infection par Helicobacter
premier degré d’un sujet atteint, [78, 168] d’autre part par le pylori était responsable de l’apparition d‘adénocarcinomes

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Gastro-entérologie Adénocarcinome gastrique : notions fondamentales, diagnostic et traitement 9-027-A-10

gastriques. [ 1 5 7 ] L’identification d’Helicobacter pylori dans la rares dans les cancers gastriques. [105] La chronologie de l’apparition
muqueuse à distance des lésions cancéreuses a constitué la première de ces événements est moins bien connue que dans le cancer du
évidence d’une association possible. côlon. Il semble que les altérations de P53 précèdent celles de
Plusieurs méta-analyses regroupant de vastes études DCC. [42] Plus tardivement apparaissent des surexpressions de
épidémiologiques ont établi que le risque relatif de cancer gastrique certains récepteurs aux facteurs de croissance : c-met, c-erbB-2. [162]
est de 2 à 6 fois plus élevé chez les sujets infectés par Helicobacter Selon le type de tumeur, intestinale ou diffuse, il est mis en évidence
pylori par rapport à une population non infectée. [39] Cependant, un profil d’expression différent de certains de ces gènes. [162] Une
certaines populations, notamment en Inde et en Thaïlande, instabilité des microsatellites est retrouvée dans 9 à 11 % des cancers
présentent des taux élevés d’infection par Helicobacter pylori mais gastriques ; [141] elle est plus fréquente dans les cancers de types
une faible incidence du cancer de l’estomac. [98] Certaines souches intestinaux. [84]
d’Helicobacter pylori produisent des cytotoxines (CagA et VacA) qui Trois profils de carcinogenèse sont suggérés :
sont des facteurs de virulence pour la survenue de lésions – une première voie impliquant une mutation de P53 survenant
muqueuses inflammatoires. Les bactéries possédant spécifiquement dans un contexte de dysplasie et associée à la survenue de cancer de
le gène VacA de génotype s1/m1 ont été associées à la survenue de forme intestinale ;
cancer gastrique en Europe [94] et au Japon. [135] Cependant, les
– des altérations du système de réparation de l’ADN provoquant
populations infectées par des souches virulentes ne sont pas
une instabilité des microsatellites associée aux cancers de types
systématiquement celles où l’incidence du cancer de l’estomac est
intestinaux de localisation antrale. Des anomalies des gènes
élevée. [65] L’acquisition d’Helicobacter pylori pendant l’enfance
transforming growth factor (TGF)b RII, IGF II R et BAX surviennent
représente un facteur important. Les individus infectés plus tard au
fréquemment dans ce contexte en raison de leurs séquences
cours de leur existence sont plus à risque de développer des ulcères
microsatellites ;
gastriques que des cancers. [9]
– une altération de E-cadhérine provoquant une perte de la polarité
Achlorhydries « iatrogènes » cellulaire associée aux tumeurs de type diffus. [43]
Elles sont liées à l’utilisation prolongée des inhibiteurs des ¶ Modèle de carcinogenèse gastrique
récepteurs H2 à l’histamine ou des inhibiteurs de la pompe à Ce modèle a été proposé par Correa [24] et peut être schématisé de la
protons. Elles ne sont pas associées à un risque accru, soit façon suivante. Une gastrite superficielle chronique ancienne,
d’adénocarcinomes gastriques, soit de tumeurs carcinoïdes. [80] potentiellement liée à une infection à Helicobacter pylori, à une
Cependant, l’administration prolongée au long cours lors d’un anémie de Biermer, voire à une diète trop riche en sel, pourrait
traitement d’entretien par l’oméprazole augmente le risque de déterminer l’apparition d’une gastrite atrophique chronique avec
gastrite atrophique chez les sujets infectés par Helicobacter pylori. [77] métaplasie intestinale.
Celle-ci s’accompagne d’une diminution de la masse cellulaire
Ulcère gastrique
pariétale, provoquant une réduction de la sécrétion d’acide
Le risque relatif de cancer gastrique est de 1,5 à 2 fois plus élevé gastrique, source d’une prolifération bactérienne, d’une diminution
chez les sujets présentant un ulcère gastrique par rapport à une de l’absorption de l’acide ascorbique et d’une augmentation de la
population témoin. [100] La présence d’une gastrite atrophique gastrinémie, facteur inducteur potentiel de la prolifération cellulaire
notamment liée à Helicobacter pylori n’a pas été étudiée épithéliale gastrique.
conjointement dans ces travaux. L’inflammation chronique déterminerait également une destruction
cellulaire épithéliale d’où une augmentation de la production de
Polypes radicaux libres, une réduction de la concentration intraluminale
Les polypes de l’estomac sont le plus fréquemment des polypes d’acide ascorbique et une augmentation du renouvellement
hyperplasiques qui comportent une dégénérescence maligne dans cellulaire.
2 % des cas. Les polypes adénomateux, plus rares, sont plus La triade d’évènements : augmentation de la prolifération cellulaire
fréquemment le siège d’une dégénérescence. [111] secondaire à l’hypergastrinémie et/ou le reflux biliaire-
augmentation de la concentration intraluminale de mutagènes (tels
Maladie de Ménétrier que les N-nitrocomposés et les radicaux libres)-réduction de celle
des facteurs protecteurs (tels que les antioxydants comme la
L’incidence du cancer gastrique est estimée à 14 % dans la gastrite vitamine C) fournit un milieu idéal pour accroître le risque
hypertrophique de Ménétrier. [124] carcinogène chez les sujets à risque.
La séquence métaplasie, dysplasie puis adénocarcinome est bien
Gastrectomie partielle
caractérisée pour les cancers de type intestinal et semble
Une méta-analyse a estimé le risque relatif de développer un cancer particulièrement influencée par les facteurs carcinogènes décrits
sur estomac résiduel à 1,5. Ce risque apparaît 15 ans après la précédemment. En revanche, les tumeurs de types diffus sont moins
gastrectomie. Il est majoré si la gastrectomie avait été effectuée pour clairement explicitées par ce schéma et il faut noter que leur
un ulcère gastrique et si l’intervention était de type Billroth II. [145] incidence est comparable dans les zones de forte ou de faible
Le bénéfice d’un dépistage endoscopique systématique des patients incidence et ne diminue pas avec la diminution de l’exposition aux
ayant un antécédent de gastrectomie n’a cependant pas été facteurs carcinogènes (infection à Helicobacter pylori, facteurs
démontré. [108] alimentaires).

MODÈLE DE CARCINOGENÈSE GASTRIQUE Aspects cliniques et diagnostiques


Les cancers de l’estomac sont le plus souvent diagnostiqués chez
¶ Oncogènes et gènes suppresseurs de tumeurs
des patients symptomatiques, présentant des formes évoluées. Les
Au cours des cancers de l’estomac, des altérations génétiques tumeurs débutantes sont habituellement asymptomatiques et
d’oncogènes et de gènes suppresseurs de tumeur ont été identifiées rarement détectées en dehors d’une politique de dépistage ciblée.
comme au cours des cancers colorectaux. Une délétion allélique de
certains gènes suppresseurs de tumeurs est observée : mutated in MANIFESTATIONS CLINIQUES
colon cancer (MCC) 10 à 33 %, adenomatous polyposis coli (APC) 8 à Une perte de poids et des douleurs abdominales représentent les
34 %, [141] P53 40 à 64 % [122, 148] et deleted in colon cancer (DCC) 35 à symptômes les plus fréquents lors du diagnostic initial. Un
61 %. [42, 148] À l’inverse, les mutations des proto-oncogènes ras sont antécédent d’ulcère gastrique est retrouvé dans environ un quart

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9-027-A-10 Adénocarcinome gastrique : notions fondamentales, diagnostic et traitement Gastro-entérologie

des cas. [156] La réduction pondérale résulte plus d’une réduction des
Figure 1 Transit œso-
apports alimentaires que d’une augmentation du catabolisme, et
gastroduodénal couche
peut être rapportée à l’anorexie, la nausée, les douleurs abdominales, mince. Linite gastrique :
la sensation de satiété précoce, et/ou la dysphagie. La dysphagie est épaississement des plis gas-
un symptôme des cancers du cardia ou de la jonction œsogastrique triques (flèche noire), aspect
alors que les vomissements surviennent plus fréquemment lorsque d’estomac en « chaussette »
la tumeur envahit le pylore. constant sur toutes les inci-
dences.
Un saignement extériorisé par une hématémèse ou un méléna est
retrouvé dans 20 % des cas. Une anémie par carence martiale
témoignant d’un saignement occulte est fréquente. La présence
d’une masse abdominale palpable indique généralement une
extension régionale. [156]
Un syndrome de pseudoachalasie survenant chez un sujet âgé doit
faire évoquer la possibilité d’un cancer de la jonction œsogastrique
envahissant les plexus d’Auerbach. [69]
Les signes d’extension tumorale peuvent représenter les premiers
éléments révélateurs : ganglion de Troisier ; carcinose péritonéale
révélée par une ascite ou une occlusion ; métastases hépatiques ou
ovariennes (tumeurs de Krükenberg).
À l’inverse, les manifestations systémiques des cancers gastriques
sont rarement inaugurales ; il peut s’agir de manifestations cutanées
(kératose séborrhéique diffuse, [31] acanthosis nigricans [17]), d’anémie
hémolytique, de microangiopathie. [ 5 ] de néphropathies
membranoprolifératives, [155] de syndromes d’hypercoagulation
(syndrome de Trousseau). [128]

DIAGNOSTIC

¶ Endoscopie œsogastroduodénale
Une suspicion clinique de cancer gastrique doit faire pratiquer une
endoscopie œso-gastro-duodénale. Associée à des biopsies,
l’endoscopie permet le diagnostic dans 95 % des cas. [32]
Les cancers superficiels gastriques ne sont pas aisés à diagnostiquer.
Ce sont des tumeurs localisées à la muqueuse ou à la sous-
muqueuse, indépendamment de l’envahissement ganglionnaire.
Elles sont classées en trois types : type I polypoïde, type II
superficiel, type III excavé. Elles peuvent donner à la muqueuse un
aspect polypoïde localisé, ou celui d’une induration en plaque, d’une
décoloration, d’une dépression, ou d’une ulcération. [96]
Généralement, en l’absence de politique de dépistage, les tumeurs
sont diagnostiquées à un stade plus évolué. Elles peuvent avoir un
aspect polypoïde, bourgeonnant, ulcéré ou infiltrant. Un aspect
infiltré, rigide diffus est évocateur d’une linite gastrique.
L’endoscopie permet d’évaluer la taille, la localisation et l’extension
de la tumeur. La biopsie est le temps essentiel du diagnostic. Quel
que soit son aspect, tout ulcère gastrique doit être biopsié. Les Figure 2 Transit œsogastroduodénal. Adénocarcinome gastrique de la petite cour-
biopsies doivent être multiples ; en effet, une biopsie isolée possède bure, atteignant l’antre. Lésion volumineuse (flèches noires), ulcérée avec des spicules
(flèche blanche).
une sensibilité de 70 % pour le diagnostic de cancer gastrique, alors
que la pratique de sept biopsies de la marge et de la base de l’ulcère
augmente la sensibilité à 98 %. [51] Le contrôle endoscopique 8 à L’endoscopie virtuelle est capable de détecter des cancers gastriques
12 semaines après traitement d’un ulcère gastrique est recommandé débutants mais l’intérêt de cet examen dans le dépistage n’est pas
avec biopsies systématiques des zones non cicatrisées ou des démontré. [83]
cicatrices visibles. Dans le cas particulier des linites, les biopsies
muqueuses peuvent être négatives jusque dans 50 % des cas. [4] Une Les marqueurs tumoraux sérologiques n’ont pas d’intérêt à visée
macrobiopsie à l’anse ou une biopsie sous échoendoscopie sont diagnostique. L’antigène carcinoembryonnaire (ACE) et le CA 19-9
parfois nécessaires. sont élevés respectivement chez 40 et 30 % des patients atteints de
cancers métastatiques. [116] En revanche, ils peuvent être utiles dans
¶ Autres examens le suivi après traitement curateur ou l’évaluation de l’efficacité d’une
chimiothérapie.
Un transit baryté peut identifier à la fois les ulcères malins et les
lésions infiltrantes, mais la fréquence des faux négatifs évaluée de ¶ Bilan d’extension
façon prospective peut atteindre 50 % ; [33] de plus, cet examen ne
permet pas de faire un diagnostic histologique. Cependant, cet Le scanner hélicoïdal abdominopelvien est l’étape initiale du bilan
examen peut mettre en évidence un aspect évocateur de linite d’extension. Cependant, cet examen a tendance à sous-estimer
(Fig. 1) ou préciser les données de l’endoscopie sur l’étendue de la l’extension locorégionale. Selon les séries, la concordance avec le
lésion (Fig. 2). tumor-nodes-metastases (TNM) est pour le T de 51 à 67 %, pour le N

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Gastro-entérologie Adénocarcinome gastrique : notions fondamentales, diagnostic et traitement 9-027-A-10

Classifications, facteurs pronostiques


PRINCIPAUX TYPES PATHOLOGIQUES
Plus de 90 % des cancers de l’estomac sont des adénocarcinomes, le
restant correspondant essentiellement à des lymphomes ou des
tumeurs stromales. Il existe plusieurs classifications
anatomopathologiques. La classification de l’Organisation mondiale
de la santé (OMS) décrit quatre types histologiques : papillaire,
tubuleux, mucineux et à cellules indépendantes en « bague à
chaton ». La classification de Goseki repose sur le degré de
différenciation et la quantité de mucus dans le cytoplasme. [49] Sa
valeur pronostique est controversée. [153] La classification de Lauren
est la plus couramment utilisée. Elle distingue deux catégories : la
forme intestinale bien différenciée caractérisée par des cellules
néoplasiques formant des structures glandulaires et la forme diffuse
caractérisée par une prolifération cellulaire en amas non organisés,
infiltrant de façon diffuse le mur gastrique.
Figure 3 Tomodensitométrie abdominopelvienne hélicoïdale, coupes axiales, injec- La forme intestinale est fréquemment ulcérée, elle survient dans
tée et opacifiée par voie haute par de la Gastrografinet diluée. Carcinose péritonéale avec l’estomac distal et est souvent précédée d’une phase précancéreuse
gâteau épiploïque antérieur (flèche noire). prolongée. [81] Il s’agit de la forme la plus fréquente dans les zones à
forte incidence d’adénocarcinome gastrique. La diminution de son
incidence est responsable de la diminution de l’incidence globale
des cancers de l’estomac. [103]
La forme diffuse survient plus fréquemment chez des patients jeunes
et atteint plutôt l’estomac proximal. La forme particulière de la linite
gastrique, dont le diagnostic est macroscopique (paroi rigide
blanchâtre épaissie ayant l’aspect du lin) (Fig. 5) avec presque
toujours présence de cellules indépendantes en « bague à chaton »
au sein d’un stroma fibreux (Fig. 6) , est classée parmi les formes
diffuses dans la classification de Lauren.
La dysplasie épithéliale est reconnue comme lésion précancéreuse ;
elle est classée en bas et haut grades. La dysplasie de haut grade
présente un risque très élevé de survenue d’un cancer gastrique. [130]
La classification post-thérapeutique repose sur la classification de
TNM de l’Union internationale contre le cancer (UICC) réactualisée
en 1997 (Tableau 3).

Figure 4 Tomodensitométrie abdominopelvienne hélicoïdale avec ingestion d’eau


(hydroscanner), coupes axiales, injectée. Linite gastrique : important épaississement
pariétal circonférentiel (flèche noire).

de 51 à 73 %, pour les métastases hépatiques de 57 à 87 % et pour la


carcinose péritonéale de 30 à 71 % (Fig. 3). Le scanner avec ingestion
d’eau augmente la sensibilité de l’examen en permettant une
meilleure étude de la paroi gastrique [147] (Fig. 4). L’envahissement
des organes de voisinage est suspecté en cas de perte du liseré
graisseux. Les ganglions sont considérés comme envahis s’ils
mesurent 15 mm.
L’échoendoscopie permet de déterminer l’envahissement pariétal avec
une concordance pTNM de 85 à 88 % et l’extension ganglionnaire
périgastrique avec une sensibilité de 80 % et une spécificité de 80 à
90 %. [147] L’ascite est détectée avec une sensibilité de 100 % mais elle
n’est pas toujours associée à une carcinose macroscopique. [21] Figure 5 Aspect macroscopique d’une linite gastrique.
L’échoendoscopie ne fait cependant pas partie du bilan d’extension
systématique de tous les cancers gastriques ; en revanche, il s’agit Figure 6 Cellules en
d’un examen indispensable avant une tentative de résection « bagues à chaton », colora-
endoscopique d’une lésion superficielle. tion au bleu alcian.
La résonance magnétique nucléaire (RMN) est légèrement plus sensible
que le scanner pour l’extension pariétale mais elle est moins
performante que le scanner pour déterminer l’envahissement
ganglionnaire. [147] La RMN peut être une alternative au scanner en
cas de contre-indication de celui-ci.
La laparoscopie est proposée par certains comme un examen
indispensable au bilan d’extension avant une résection à visée
curatrice. Cet examen permet d’éviter une laparotomie inutile
jusqu’à 38 % des patients, en cas de diagnostic notamment de
carcinose péritonéale ou de métastases hépatiques. [100]

5
9-027-A-10 Adénocarcinome gastrique : notions fondamentales, diagnostic et traitement Gastro-entérologie

comme étant de mauvais pronostic. De même, l’expression tumorale


Tableau 3. – Classification tumor-nodes-metastases (TNM) des can- de certains antigènes de surface comme le CD44 [93] ou l’antigène
cers de l’estomac (Union internationale contre le cancer, 1997)
sialylé Lewis (x) [104] sont de mauvais pronostic.
Tumeur primitive (T) Enfin, il semble que les tumeurs avec instabilité microsatellite aient
Tis : intraépithéliale un meilleur pronostic. [140]
T1 : atteinte du chorion ou de la sous-muqueuse
T2 : atteinte de la musculeuse ou de la sous-séreuse
T3 : atteinte de la séreuse
T4 : atteinte d’un organe de voisinage Aspects thérapeutiques
Adénopathies régionales (N)
Nx : ganglions non évalués ou moins de 15 ganglions examinés
N0 : pas de métastase ganglionnaire RÉSECTION CURATIVE
N1 : 1 à 6 ganglions métastatiques régionaux envahis
N2 : 7 à 15 ganglions métastatiques régionaux envahis Après un bilan d’extension n’ayant pas révélé de métastases, la
N3 : plus de 15 ganglions métastatiques régionaux envahis résection chirurgicale complète de la tumeur primitive et des
Métastases à distance (M) adénopathies régionales constitue la seule possibilité curatrice des
Mx : inconnu cancers gastriques. L’exploration de la cavité abdominale première
M0 : pas de métastase permet de s’assurer de l’absence de métastases péritonéales
M1 : métastase à distance (dont ganglions sus-claviculaires)
notamment dans le cul-de-sac de Douglas et sous les coupoles
Stades diaphragmatiques ou de métastases hépatiques ou ovariennes. Tout
Stade 0 Tis N0 M0
Stade IA T1 N0 M0
aspect suspect doit être biopsié, avec examen histologique
Stade IB T1 N1 M0 T2 N0 M0 extemporané.
Stade II T1 N2 M0 T2 N1 M0 T3 N0 M0 Le type de résection dépend de la localisation tumorale.
Stade IIIA T2 N2 M0 T3 N1 M0 T4 N0 M0
Stade IIIB T3 N2 M0 La gastrectomie polaire inférieure est adaptée aux tumeurs distales ;
Stade IV T4 N1-2-3 M0 T1-2-3 N3 M0 Tous T tous N M1 elle résèque les deux tiers ou 4/5 de l’estomac, la partie mobile du
premier duodénum, le tablier épiploïque et les aires ganglionnaires
FACTEURS PRONOSTIQUES juxtagastriques ainsi que les ganglions coronaires stomachiques. Le
rétablissement de la continuité se fait par une anastomose
Le pronostic des adénocarcinomes gastriques est mauvais. D’après gastrojéjunale. Pour les tumeurs de l’antre, cette intervention procure
une étude réalisée à partir des données du registre des cancers une survie comparable à celle des gastrectomies totales avec moins
digestifs de la Côte-d’Or sur la période 1976-1995, le taux global de de morbidité et de mortalité périopératoires. [50]
survie à 5 ans était de 14,4 %. [102] Seuls 44,4 % des patients avaient
pu bénéficier d’une résection à visée curatrice. Parmi ces patients, la La gastrectomie totale est destinée aux tumeurs de l’antre remontant
survie à 5 ans était de 32,6 %, étroitement liée au stade TNM : stade sur la portion verticale de la petite courbure, aux tumeurs du fundus
IA 81 %, stade IB 77 %, stade II 50 %, stade IIIA 24 %, stade IIIB ou de la grosse tubérosité ; elle résèque la totalité de l’estomac, la
5,6 % et stade IV 5,2 %. [101] Le stade de la maladie au moment du partie libre du premier duodénum, la partie terminale de
diagnostic est le principal facteur pronostique. Au Japon, un l’œsophage, le grand épiploon et les chaînes ganglionnaires
dépistage de masse organisé justifié par l’incidence élevée des juxtagastriques, coronaires et hépatiques. Le rétablissement de la
cancers gastriques permet d’obtenir un diagnostic précoce et en continuité est fait sur une anse en Y. Un examen extemporané de la
conséquence un bien meilleur pronostic global du cancer gastrique. tranche de section œsophagienne est recommandé en cas de tumeur
[163]
Dans les essais randomisés occidentaux récents incluant les cardiotubérositaire.
patients ayant bénéficié d’une chirurgie sans résidu tumoral La gastrectomie totale élargie permet l’exérèse des ganglions de la
microscopique (R0), la survie à 5 ans varie de 17 %, [54] 47 % [12] à chaîne splénique en effectuant une splénopancréatectomie caudale.
48 %. [127] Elle est indiquée en cas d’envahissement de la queue du pancréas ;
Les facteurs de mauvais pronostic les plus importants après de même que la colectomie transverse en cas d’envahissement
résection chirurgicale sont : l’âge (> 70 ans), la localisation proximale, macroscopique.
[101]
la présence d’un résidu tumoral macro- (R2) ou microscopique L’envahissement ganglionnaire étant un facteur pronostique majeur,
(R1), [133] la découverte de métastases, la présence de ganglions la qualité du curage ganglionnaire est essentielle à la fois pour la
envahis, le ratio ganglions envahis/nombre total prélevé (> 20 %), le classification de la tumeur et pour la qualité carcinologique de
degré d’invasion transpariétale (T3-T4), la taille tumorale l’exérèse. Les équipes japonaises ont précisément décrit 16 sites
(> 4 cm), [136] le type diffus de la classification de Lauren. [156] La linite ganglionnaires répartis en quatre groupes (N1, N2, N3, N4). Ces
gastrique est particulièrement de mauvais pronostic. [55] Enfin, la regroupements sont modifiés en fonction du siège du primitif
présence de cellules néoplasiques [6] ainsi qu’un taux élevé d’ACE (Tableau 4). Généralement, les ganglions péri-gastriques le long de
dans le liquide de lavage péritonéal [1] sont des éléments prédictifs la petite courbure (sites 1, 3 et 5) et de la grande courbure gastrique
de la survenue de récidive péritonéale et de mauvais pronostic pour (sites 2, 4 et 6) correspondent au groupe N1. Les ganglions le long
la survie. de l’artère coronaire stomachique (site 7), de l’artère hépatique
Une valeur pronostique a été mise en évidence pour de nombreux commune (site 8), du tronc cœliaque (site 9) et de l’artère splénique
paramètres biologiques. Ils ne sont pas utilisés en pratique courante (site 10 et 11) correspondent au groupe N2 (Fig. 7) . Trois types de
mais certains pourraient permettre de stratifier les patients dans les curages ont été décrits, le curage D1 correspond à l’exérèse du
essais cliniques. Il s’agit de l’expression dans la tumeur de certains groupe N1, le curage D2 correspond à l’exérèse des groupes
récepteurs facteurs de croissance, notamment le c-erbB-2 et des N1 + N2 et le curage D3 correspond à l’exérèse des groupes N1 +
protéases impliquées dans l’invasion tumorale : métalloprotéases N2 + N3 (Fig. 8) .
matricielles (MMP-2), inhibiteurs de l’activateur du plasminogène La nécessité d’un curage ganglionnaire D2 ou D3 a été débattue. Les
de type 1 (PAI-1), récepteurs à activateur du plasminogène de type travaux japonais sont en faveur d’un curage extensif. [92] Cependant,
urokinase (uPAR). [3] La détection de cellules tumorales gastriques une étude randomisée a comparé un curage D1 et D3 et retrouvé
exprimant uPAR en immunohistochimie, disséminées dans la moelle une survie plus faible ainsi qu’un fort taux de morbidité dans le
osseuse est également de mauvais pronostic. [59] D’autres paramètres, groupe traité par curage extensif. [ 1 2 3 ] Deux autres études
concernant le cycle cellulaire comme la perte d’expression de prospectives randomisées européennes n’ont pas mis en évidence
p27Kip1, un inhibiteur de cyclines kinases induisant l’apoptose [109] de bénéfice à faire un curage D2 comparé à un curage D1 pour la
ou l’angiogenèse comme l’augmentation d’expression du vascular survie. [12, 28] L’augmentation de la mortalité et de la morbidité
endothelial growth factor (VEGF) [90] ont également été reconnus périopératoire était en partie liée à la splénopancréatectomie

6
Gastro-entérologie Adénocarcinome gastrique : notions fondamentales, diagnostic et traitement 9-027-A-10

RÉSECTIONS PALLIATIVES
Tableau 4. – Classification de la Japanese Research Society for Gas-
tric Cancer Les résections incomplètes avec résidu tumoral macroscopique (R2)
ou microscopique (R1) ont un très mauvais pronostic. [133] Les résidus
Sites ganglionnaires peuvent être clippés en vue d’une éventuelle radiochimiothérapie
Siège de la tumeur N1 N2 N3 N4 postopératoire. En cas de cancer métastatique, il ne paraît pas y
Antre 3, 4, 5, 6 1, 7, 8, 9 2, 10, 11, 12, 13, 14 15, 16
avoir de bénéfice de survie à effectuer une gastrectomie. [13, 56]
Corps 1, 3, 4, 5, 6 2, 7, 8, 9, 10, 11 12, 13, 14 15, 16 Cependant, une intervention à visée curatrice doit être discutée s’il
Cardia, fundus 1, 2, 3, 4 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11 12, 13, 14 15, 16 existe des métastases hépatiques résécables. [121] Une résection
Estomac total 1, 2, 3, 4, 5, 6 7, 8, 9, 10, 11 12, 13, 14 15, 16 palliative peut être indiquée en cas de tumeur symptomatique
sténosante ou hémorragique. Lorsque la tumeur est inextirpable, une
gastroentérostomie peut être réalisée en cas de tumeur distale
(2) Paracardiaque gauche sténosante ou une pose de prothèse. [119]
(1)
Paracardiaque droit
TRAITEMENT ENDOSCOPIQUE
Ce type de traitement ne s’adresse qu’aux cancers superficiels dont
Petite courbure gastrique (3) le diagnostic est établi par l’échoendoscopie (usT1N0) qui ne
présentent un risque de métastase ganglionnaire que de 4 %. La
(5)
Artère pylorique mucosectomie endoscopique est la technique la plus utilisée, elle
(4) permet d’obtenir un taux de récidive de seulement 2,8 % lorsque la
tumeur fait moins de 20 mm. [144] Cette technique permet un examen
Grande histologique complet de la tumeur réséquée. En cas de résection
courbure
incomplète ou d’invasion de la sous-muqueuse, un traitement
(6) (4) gastrique
complémentaire doit être envisagé. Le plasma argon peut être une
Artère gastroépiploïque droite
alternative à la mucosectomie lorsque celle-ci n’est pas réalisable
mais le pronostic des patients à long terme est mal établi. [129] Le
plasma argon peut également être utilisé à visée palliative pour
contrôler un saignement ou tenter une désobstruction tumorale. [2]
Tronc cœliaque
(gauche, droit)
Artère hépatique commune Artère coronaire stomachique TRAITEMENT ADJUVANT
Pédicule hépatique En raison du pronostic médiocre des adénocarcinomes gastriques
(Groupe antérieur, après résection curatrice, le recours à un traitement adjuvant ou
postérieur) (7) Artère splénique
(12)
néoadjuvant apparaît nécessaire. Cependant, malgré de nombreux
(11) essais thérapeutiques, les modalités et le bénéfice d’un traitement
(9) (10) adjuvant ne sont toujours pas clairement établis.
(8)

(16) ¶ Chimiothérapie

Hile splénique De nombreux essais randomisés ont comparé une chimiothérapie


(14) postopératoire adjuvante au seul suivi. En 1993, une méta-analyse
(13) Latéro-aortique
(6) de 14 essais randomisés sur 2 096 patients était négative. [60] Depuis,
(droite et gauche)
plusieurs autres méta-analyses incluant des essais de
Artère mésentérique polychimiothérapie plus récents ont révélé un léger avantage en
supérieure
faveur du bras traité. [35, 91, 113]
Pré-et rétro- Parmi les essais randomisés de polychimiothérapie récents, il faut
pancréatique noter la positivité de deux essais de faible puissance, l’un comparant
Artère gastroépiploïque droite une chimiothérapie par mitomycine associée au tégafur (prodrogue
Figure 7 Numérotation des différents sites ganglionnaires selon la Japanese Re- orale du 5-fluorouracile (5-FU) à la chirurgie seule (148 patients,
search Society for Gastric Cancer, 1981. survie à 5 ans 56 versus 36 %, p = 0,04) ; [22] l’autre comparant une
association épirubicine, acide folinique et 5-FU à la chirurgie seule
(137 patients avec envahissement ganglionnaire, survie à 5 ans
caudale. [28] Une récente étude randomisée a montré que la 30 versus 13 %, p < 0,01). [106] En revanche, un essai comparant
splénectomie n’apportait pas de bénéfice de survie pour les curages l’association 5-FU + cisplatine à la chirurgie seule est négatif
D2. [ 2 7 ] La comparaison curage D1 versus curage D2 sans (260 patients, 48 versus 43 %). [127]
splénectomie n’a pas été faite par une étude prospective randomisée.
Les recommandations actuelles chez un patient en bon état général ¶ Radiothérapie
sont de pratiquer un curage D2 sans splénectomie sauf en cas
d’adénopathies de l’artère splénique ou de cancer de la grosse La récidive locorégionale est fréquente après chirurgie d’exérèse
tubérosité atteignant la séreuse. En cas de mauvais état général ou même si celle-ci est complète. Pour les tumeurs T3, les récidives sont
de cancer superficiel ou avancé (stade I ou IV), un curage plus limité dans 66 % des cas locorégionales. [166] Ces données ont justifié la
réalisation d’essais de radiothérapie adjuvante le plus souvent
est licite. [38] Un minimum de 15 ganglions doit être analysé pour un
couplée à une chimiothérapie. Une augmentation de la survie à 5 ans
curage D1 et de 25 ganglions pour un curage D2. [137]
(23 % versus 4 %) a été observée dans un essai randomisé chez
Le traitement chirurgical doit être suivi des mesures de prophylaxies 62 patients identifiés de mauvais pronostic, après résection
habituelles. Injection de vitamine B12, 1 mg i.m. tous les 3 mois si chirurgicale comparant radiothérapie associée à du 5-FU bolus ou
gastrectomie totale. En cas de splénectomie, vaccination contre le chirurgie seule. [99] À l’inverse, un autre essai sur 436 patients
pneumocoque (rappel tous les 5 ans), Haemophilus influenzae B randomisés en trois bras : chirurgie seule, radiothérapie adjuvante
(rappel tous les 3 ans) et méningocoque A et C (rappel tous les 3 ans) et chimiothérapie adjuvante (FAM) n’a pas retrouvé de bénéfice de
ainsi qu’une antibiothérapie par pénicilline V, 1 MUI, 2 fois par jour survie à 5 ans chez les patients traités en adjuvant (20, 12 et 19 %
pendant au moins 2 ans après la splénectomie. respectivement). [54]

7
9-027-A-10 Adénocarcinome gastrique : notions fondamentales, diagnostic et traitement Gastro-entérologie

1 1 1 Figure 8 Comparaison
des curages ganglionnaires
D1 et D2 en fonction de la lo-
1 1 calisation tumorale.

1
10 10

11

Plus récemment, une étude sur un large effectif a comparé la peu évolués avaient été inclus qui ne tiraient probablement pas de
chirurgie seule à la chirurgie suivie d’un traitement combiné bénéfice de la chimiothérapie. Lorsqu’une analyse de sous-groupe
associant une cure de FUFOL (Mayo Clinic) suivie d’une était réalisée chez les patients ayant les tumeurs les plus évoluées,
radiothérapie de 45 grays sur 5 semaines avec FUFOL les 4 premiers un bénéfice de survie était retrouvé chez les patients traités par
et 3 derniers jours de la radiothérapie puis 1 mois après la chimiothérapie néoadjuvante.
radiothérapie deux cycles de FUFOL espacés de 1 mois. Une Ainsi, il n’est pas recommandé actuellement de chimiothérapie
prolongation de la survie médiane qui passe de 27 mois pour le bras préopératoire pour les tumeurs localisées résécables hors essai
témoin à 36 mois pour le bras radiochimiothérapie a été mise en clinique. En revanche, pour les patients atteints d’une tumeur jugée
évidence. [88] La principale critique de cette étude est le très limité non résécable mais non métastatique, une chimiothérapie
curage ganglionnaire effectué, 54 % des patients n’ayant eu qu’un d’induction, voire une radiochimiothérapie sont recommandées
curage D0. [64] D’autre part, la toxicité de ce schéma est élevée avec avant une réintervention second look. Les essais futurs devraient
54 % de toxicité hématologique grade 3-4, 33 % de toxicité gastro- avoir pour but d’augmenter la réponse tumorale grâce à des
intestinale grade 3-4 et 1 % de décès toxiques. Une étude de phase II associations nouvelles.
a montré que le remplacement du FUFOL par un LV5FU2 réduit la
toxicité de ce protocole. [30] Actuellement, la radiochimiothérapie ¶ Chimiothérapie intrapéritonéale
postopératoire est recommandée lorsque le curage ganglionnaire a
Ces traitements complexes sont proposés par certaines équipes
été insuffisant (moins de 15 ganglions examinés) ou chez un patient
expérimentées, soit après résection de tumeurs gastriques à haut
jeune, informé de la toxicité du traitement, opéré d’une tumeur T3
risque de récidive, soit après résection complète d’une carcinose
ou N+, quelle que soit la qualité du curage ganglionnaire. [121]
péritonéale. Conceptuellement, cette approche thérapeutique doit
permettre à la chimiothérapie d’éradiquer les micrométastases
¶ Chimiothérapie néoadjuvante intrapéritonéales. Plusieurs techniques ont été développées. La
Il s’agit d’une chimiothérapie administrée en préopératoire soit à chimiothérapie intrapéritonéale en postopératoire immédiat consiste
des patients atteints d’un cancer a priori résécable mais à haut risque en des irrigations péritonéales de chimiothérapie dans les jours
de récidive (T3, N+), soit à des patients atteints d’un cancer jugé suivant la chirurgie. Une étude randomisée sur un effectif de
non résécable mais non métastatique. La chimiothérapie a pour but 248 patients a mis en évidence une prolongation de la survie pour
de réduire la taille tumorale ce qui va augmenter le taux de résection les tumeurs réséquées de stades III et IV. [167] Les sepsis abdominaux
R0. Les études de phase II réalisées ont rapporté un taux de réponses étaient plus nombreux dans le groupe traité mais pas le nombre
objectives de 20 à 50 % et un taux de résections curatives de 60 à global de patients avec complications, ni les décès postopératoires.
70 %. [87, 126, 133] Dans la plupart de ces études, la réponse à la La chimiohyperthermie intrapéritonéale consiste en une perfusion
chimiothérapie était un facteur pronostique pour la résection R0 et péritonéale de chimiothérapie dans les suites immédiates de
la survie ce qui souligne l’importance de réaliser des progrès dans l’exérèse afin d’éviter que des dépôts de fibrine ne protègent les
l’efficacité de la chimiothérapie préopératoire. Les résultats des cellules tumorales disséminées. La chimiothérapie est instillée à une
quelques études de phase III réalisées sont discordants : deux études température supraphysiologique afin de potentialiser son action, la
ont rapporté une amélioration du taux de résection R0 et de la survie procédure est effectuée sous anesthésie et nécessite un contrôle
chez les patients traités par chimiothérapie néoadjuvante. [143, 165] complexe de la température et la circulation des fluides pour baigner
mais une autre étude n’a pas retrouvé d’effet sur la survie malgré la totalité de la cavité péritonéale. Une étude randomisée chez des
une amélioration du taux de résection curatrice. [70] Cependant, dans patients atteints de tumeurs T3 a mis en évidence une diminution
cette étude uniquement publiée sous forme d’abstract, des stades des récidives intrapéritonéales et une prolongation de la survie chez

8
Gastro-entérologie Adénocarcinome gastrique : notions fondamentales, diagnostic et traitement 9-027-A-10

Tableau 5. – Chimiothérapie des cancers métastatiques : essais de phase III

Auteurs Protocole Nombre de patients Réponses objectives (%) Survie médiane (mois)

Wils [161] FAM 105 9 6,7


FAMTX 107 41 * 9,7 *
Kim [73] 5-FU 94 26 7,5
FUP 103 51 * 9
Ohtsu [110] 5-FU 105 11 7,1
FUP 105 34 * 7,3
UFT + mitomycine 70 9 6
Vanhoefer [151] ELF 132 9 7,2
FUP 134 20 7,2
FAMTX 133 12 6,7
Waters [158] FAMTX 116 21 6,1
ECF 121 46 * 8,7 *

* p < 0,001

ne s’est pas généralisée du fait de la contrainte de la perfusion


Tableau 6. – Principaux protocoles de chimiothérapie utilisés continue de 5-FU sur 20 semaines. Le remplacement de celle-ci par
ECF une prodrogue orale du 5-FU, notamment UFT ou capécitabine
Épirubicine 50 mg/m2 + cisplatine 60 mg/m2 tous les 21 j + 5-FU 200 mg/m2/j en rendrait ce schéma plus acceptable ; plusieurs études de phase I-II
intraveineuse continue au long cours pendant 20 semaines. ont été publiées [40, 66] mais des études de phase III sont nécessaires
ELF pour établir l’efficacité de ces schémas modifiés.
Étoposide 120 mg/m2/j puis acide folinique 300 mg/m2/j puis 5-FU 500 mg/m2/j
en perfusion de 10 min dans 100 ml de glucose 5 % de j1 à j3 tous les 21 jours.
L’association 5-FU-cisplatine (FUP), largement utilisée en France, a
FUP
montré une augmentation significative du taux de réponse objective
5-FU 1 000 mg/m2/j en perfusion continue de j1 à j5 ; cisplatine 100 mg/m2 en 1 h à et de survie sans progression comparée au 5-FU seul sans
j1 ou j2, tous les 28 jours. augmentation de la survie globale ni de la qualité de vie. [73, 110]
LV5FU2-P Cependant, le FUP n’est pas supérieur au FAMTX. [151] Un schéma
j1 : acide folinique 200 mg/m2 en 2 h puis 5-FU 400 mg/m2 en bolus, puis 5-FU associant le protocole LV5FU2 et le cisplatine (LV5FU2-P) permet de
600 mg/m2 en perfusion continue de 24 h. j2 idem à j1. Cisplatine 50 mg/m2 en 1 h à
j1 ou j2 du LV5FU2. Tous les 14 jours.
réduire la toxicité du FUP sans altérer le taux de réponse. [82, 97] Le
HLFP
LV5FU associé au cisplatine et à l’hydréa (HLFP) a également été
Hydroxyurée 1,5 à 2 g/j per os à j1-j2-j3. j1 : acide folinique 200 mg/m2 en 2 h puis testé et permis d’obtenir un taux de réponse objective élevé. [86]
5-FU 400 mg/m2 en bolus, puis 5-FU 600 mg/m2 en perfusion continue de 24 h. j2 L’association 5-FU-acide folinique-étoposide (ELF) est moins toxique
idem à j1. Tous les 14 jours. Cisplatine 80 mg/m2 en 1 h à j3 tous les 28 jours.
que le FUP ou le FAMTX. Elle est recommandée en cas de contre-
Radiochimiothérapie postopératoire
indication aux sels de platine ou aux anthracyclines ainsi que chez
Un cycle de FUFOL faible : 5-FU 425 mg/m2/j, acide folinique 20 mg/m2/j pendant
5 j. Puis 45 Gy (1,8 Gy/j) associés à deux cycles de FUFOL faible modifié (5-FU les patients âgés. [160] Cette association ne permet d’obtenir que de
400 mg/m2/j et acide folinique 20 mg/m2/j) pendant les 4 premiers et les 3 derniers faibles taux de réponse avec cependant une survie comparable à
jours de la radiothérapie. Un mois après la fin de la radiochimiothérapie : deux celle obtenue avec les schémas FAMTX et FUP. [151]
cycles de FUFOL faible standard (comme avant la radiochimiothérapie ) espacés de
1 mois Aucun essai n’a établi le bénéfice d’une deuxième ligne de
chimiothérapie ; cependant, certaines études de phase II avec de
nouvelles drogues de chimiothérapie ont rapporté des survies
les patients traités par chimiohyperthermie intrapéritonéale prolongées. La multiplicité des protocoles devrait pouvoir rendre
comparés aux patients traités par chirurgie seule. [44] Après résection possible une stratégie thérapeutique intégrant plusieurs lignes de
complète de carcinose péritonéale localisée avec granulations de chimiothérapie. Un essai de phase II randomisé a rapporté
moins de 5 mm, des survies prolongées ont été obtenues. [132] récemment une proportion élevée de patients ayant pu recevoir une
Ces traitements réservés pour l’instant à des centres expérimentés deuxième et troisième ligne de chimiothérapie (50 et 25 %
doivent être discutés chez un patient en bon état général chez qui respectivement). [14]
une carcinose péritonéale limitée a été mise en évidence lors de De nombreux essais de phase II ont testé les nouvelles drogues de
l’exploration de la cavité abdominale, cœlioscopique ou premier chimiothérapie avec des résultats intéressants (Tableau 7).
temps de l’exérèse. L’irinotécan a été utilisé en association au LV5FU2, [14] au 5-FU
hebdomadaire ou au cisplatine. [118] Le paclitaxel a été associé au
5-FU et au cisplatine [76]. L’oxaliplatine a été associée au LV5FU2. [85]
CHIMIOTHÉRAPIE DES CANCERS AVANCÉS
D’autres thérapeutiques alternatives ou complémentaires à la
Les adénocarcinomes gastriques sont relativement chimiosensibles chimiothérapie sont en cours de développement. Un inhibiteur de
mais les réponses sont de courte durée. Malgré de nombreux essais, métalloprotéases, le marimastat, a permis d’obtenir un bénéfice de
les progrès de la chimiothérapie au stade métastatique sont survie versus placebo (8,3 versus 5,7 mois) chez les patients
modestes, la survie médiane ne dépassant pas les 12 mois dans la prétraités par chimiothérapie. [15] Des inhibiteurs de l’angiogenèse et
grande majorité des essais (Tableau 5). Néanmoins, il a été démontré des inhibiteurs des signaux de transduction induits par les facteurs
que la chimiothérapie prolongeait la survie des patients d’environ de croissance sont en cours de développement, notamment
6 mois par rapport aux soins palliatifs. [46, 120] anti-EGFR. [68]
Les protocoles utilisés font une large place au 5-FU, généralement
associé à un sel de platine ou une anthracycline (Tableau 6).
Plusieurs schémas ont été testés, aucun ne s’est réellement imposé. Dépistage et surveillance
Les associations 5-FU, adriamycine, mitomycine C (FAM) puis 5-FU,
adriamycine, méthotrexate (FAMTX) ont longtemps été considérées Au Japon, en raison de la forte incidence de l’adénocarcinome
comme des standards. Cependant, le FAMTX bien que plus efficace gastrique, le dépistage annuel des personnes de plus de 50 ans par
que le FAM [161] s’est révélé moins efficace que l’association de 5-FU endoscopie a permis de diagnostiquer 40 % des tumeurs à un stade
en perfusion continue, épirubicine et cisplatine (ECF). [158] L’ECF est superficiel et de diminuer la mortalité spécifique due au cancer
actuellement le protocole de référence ; néanmoins, son utilisation gastrique. [163] Aucune étude n’a évalué l’intérêt d’un dépistage

9
9-027-A-10 Adénocarcinome gastrique : notions fondamentales, diagnostic et traitement Gastro-entérologie

Tableau 7. – Chimiothérapie des cancers métastatiques : essais de phase II récents

Auteurs Protocole Nombre de patients Réponses objectives (%) Survie médiane (mois)

Mitry [97] LV5FU2-P 31 55 11


Louvet [86] HLFP 102 62 11
Cascinu [19] LV5FU2-P + mitomycine C 45 47 11
Bouché [14] LV5FU2 45 28 6,8
LV5FU2-P 44 33 9,5
LV5FU2-irinotécan 45 45 11,3
Pozzo [118] Irinotécan-CDDP 72 28 7
Irinotécan-5-FU (hebdomadaire) 74 34 11
Kollmannsberger [76] Paclitaxel + 5-FU + cisplatine 45 51 14
Roth [125] Docetaxel + cisplatine 48 56 9
Louvet [85] LV5FU2 + oxaliplatine 54 45 8,6

systématique dans les pays occidentaux à plus faible incidence de la La surveillance après résection à visée curatrice est largement
maladie. Le dépistage systématique n’est pas recommandé en empirique, aucune étude n’ayant démontré l’utilité d’une modalité
France. En cas d’antécédents d’adénocarcinomes gastriques de surveillance pour prolonger la survie. Il est recommandé, chez
sporadiques familiaux, il est simplement recommandé d’effectuer les patients capables de supporter une réintervention ou une
une endoscopie avec biopsies à la recherche d’Helicobacter pylori chimiothérapie, de pratiquer un examen clinique tous les 3 à 6 mois,
chez les apparentés aux premier degré suivie d’éradication si une échographie abdominale tous les 6 mois et une radiographie
positive. [121] En revanche, dans les rares cas d’anomalies génétiques tous les ans pendant 5 ans. [121]
favorisantes responsables de formes familiales (syndrome HNPCC, Remerciements à Jean Pierre Laigneau (Inserm U410, Faculté Xavier
mutation de la E-cadhérine), le dépistage est recommandé. Bichat) pour l’aide précieuse apportée à l’élaboration des schémas.

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