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ACADEMIE DES SCIENCES SOCIALES ET POLITIQUES DE LA REPUBLIQUE SOCIALISTE DE ROUMANIE REVUE ROUMAINE D'HISTOIRE | tinagy AiPAn®| Tome XII 19 793 4 | EDITIONS DE LACADEMIE DE LA REPUBLIQUE SOCIALISTE DE ROUMANIE LA MOLDAVIE DANS LES TRAITES DE PAIX OTTOMANO-POLONAIS DU XVII° SIECLE (1621 —1672)* o par TAHSIN GEMIL Les pays roumains, et particuliérement la Moldavie, ont été con- traints, par leur condition de petits Etats entourés de grandes puissances, de mener en permanence une politique de défense de leur droit éémen- taire A existence comme Etats et & Vindépendance. En fonction des + ciréonstances, ce principe fondamental de la politique étrangére roumai- nea imposé tantét la lutte armée, tantot la surenchére de Vhabileté diplomatique. Sans doute, la place de la Moldavie dans V’histoive des rapports entre Empire Ottoman et la Pologne ne saurait étre entiérement com- prige sans avoir en vue les particularités susmentionnées. Sous ce rapport, Je XVII" sidcle est — comme on le verra — significatif. Nous servant surtout des matériaux d’archives de Turquie et de Pologne, dont certains inédits ou inutilisés jusqu’ici, nous essayerons de présenter I’évolution des rapports turco-polonais au XVII° siécle et leurs épercussions sur les pays roumains, et d’abord sur la Moldavie, mis en lief dans Jes textes des traités de paix turco-polonais de cette période. ‘ous examinerons en méme temps la réaction des pays roumains v: is’du cours des relations entre les deux pays. Le XVII° sidcle s'est. caractérisé, entre autres, surtout & Vest et um sud-est de Europe, par une fluctuation permanente des tendances "* Gette étude fait p: jc contexte des relations politiques internationales de ele». ie d'un ouvrage plus ample, concernant « sst ot du sud-est de xv. Roum. d'Hist., XIl, 4, p. 687—714, Bucarest, 1973 688 ‘TAHSIN GEMIL a politiques, sans que celle-ci puisse pour autant mener ) une modification essentielle de Véquilibre des forces, lequel s'est. maintenu dans une stabi; lité relative jusqu’au début du siécle suivant + Dans ces cireonstances, les rapports turco-polonais occupent une place bien définie, dont Vimportance a maintes fois été relevée, sans toutefois étre étudiée dans ses détails. Le royaume de Pologne, en tant que grande puissance européenne, et Empire ottoman, en tant qu’élé- ment actif dans le systéme politique emopéen & partir du 1égne de Siiley- man Kanuni (le Législateur) *, constituaient des facteurs décisifs de l’équi- libre des forces en Europe. La erise turque et polonaise, manifestée approximativement dans la méme période, c’est-A-dire dans la seconde moitié du XVI° sidcle et accentuée dans tout le courant: du sitcle suivang, s'est répercutée dune maniére complexe aussi bien sur leurs relations bilatérales que suv toute la structure des rapports internationaux européens du XVII' siécle. 11 est vrai que la Pologne, ainsi que Empire ottoman, n’avaient plus la puissance du XVI° siéele, mais ils ont néanmoins con- servé encore at. XVII" siécle des forces capables @expansion, lesqielles se sont heurtées dans leur rivalité pour le contiéle sur I’Ewope ozien- tale *, Sur le fond dune confrontation violente sur le continent, le contlit avec la Pologne a acquis au XVII" siécle le poids principal dans la poli- tique européenne de la Porte. Les rivalités de la Pologne avee la Sudde et la Russie ont constitué, & cette époque, des raisons d’encowragement pour V'Empire ottoman, mais son chaos intérieur et les guerres avec T'lran et ensuite avee Venise lout empéché d’entreprendre des actions aux résultats décisifs contre la République. C’est ainsi que, en dépit des oscillations des rapports turco-polonais, la balance de léquilibre des 1 Josef Andrze] Gierowski, L’Europe Centrale au XVII" siéele et ses principales ten- dances politiques, dans « XILI° Gongrés International des Selences Historiques », Moscow, £970 p. 15; David Ogg, L’Burope du XVII stele, Payot, Paris, 1982, p. 4 2 Talll Inalgik, L’Empire Olfoman, dans «Actes stu. premier. congrés international des études balk el sud-est européennes », IIL, Sofia, 1969, p. 88. ® Zbigniew Wojcik, Miedzynarodome polozenie Rzeczypospolitej, dans le vol. « Polsh XVI Wieku, Panstwo, ‘spoleczenstwo, kultura», Pod redakeja Janusza ‘Tazbira, Wiedz Powszechna, Warszawa, 1969, p, 16. Nous devons les traductions du polonais au colié gus Ven, Giobanu, auquel nous exprimons ici aussi notre recomnaissancs Nous’ tenons compte de la guerre de Candie, laquelle, aprés la guerre avee U'Lean, a attiré les forces principales de Empire ottoman. Mais ce conflit, se déroulant plutot dacs ke eaux égéennes et méditerranéennes, n’a pas trop iinpliqu tate. En mem temps, la guerre ottomano-venitienne, meme si elle a été plus violente en intensi moins longue et surtout a eu moins de répercussions sur Ja situation politique générale de VEurope que Ie conflit avec la République polonaise. I faut de méme prendre en considér tion le fait que pour la Porte, 1a conquéte de Créte était imposée par des nécessités écon migues intérieures, pour la garantie des communications de Ia Capitale avec ies provine nord-afticaines ; en derniére analyse, donc, du point de vue ture, le conflit de Candie étai en dehors de sa politique européenne. Enfin, Ja guerre turco-vénitienne s'est déroulée dans li période d’acealmie de la rivalité turco-polonaise. LA MOLDANIE DANS LBS ‘TRAITES ‘DE PAIX TURCO-POLONAIS 689 es entre elles ne subit aucun changement important dans tout le couant du XVII* sitcle. +.) Naturellement, le conflit entre les deux éléments principaux du systtme européen, Empire ottoman et Je royaume polono-lituanien, a entvaing, dans une mesure plus ou moins grande, presque tous les Jitaty du continent et en premier lieu les Btats situés dans la zone orien- tale!Par leur position géographique et leur condition politique dans le cadie de Empire ottoman, les Pays roumains et le Khanat de Crimée {uient spécialement impliqués dans les rapports turco-polonais. Si les intéiéts majems des Principautés roumaines impostrent & leurs diri- geants @adopter dans ce siécle, & peu d’exceptions pres, une politique Patiténuation et de pacification du conffit tureo-polonais, le Khanat de jttiée chercha A tirer parti de la détérioration des rapports entre la Réjpiiblique et la Porte, pour renforcer ses positions dans cette zone et affrmer sa politique indépendante. “© La rivalité polono-turque, qui prit au XVII° siécle un caractire pieii plus giave qu’au sidcle précédent, trouve sa genése particuliérement dang la position politique ambigué des pays roumains, principalement de'ly Moldavie — voisine directe de la République aristocratique, dans < Japports avec la Pologne et la Porte. Les pays 1oumains tirérent habilement parti de cette situation pour conserver leur existence @Btat et ‘manifester, maintes fois, leur propre politique. En effet, la recon- “naidsinee de la vassalité envers la Pologne, Vacceptation de la suze- raiheté ottomane, ‘ainsi que le fait de les cultiver simultanément, méme aw XVII’ sidcle, étaient dictées aux voivodes roumains par ces néces- sitésfondamentales de défense. fa Porte avait jamais perdu de vue les prétentions émises par la Pdlogne sur les pays roumains*®, Du point de vue ture, la perte des pays roumains eft équivalu avec abandon d’importantes positions stra- tégijites, de nature A menacer le monopole de 1a Porte sur la Mer Noire je'Bas-Danube et, en méme temps, entrainer la privation pour Istanbul des itnportantes contributions matérielles de ces pays. Toutefois, au XVI" sitelé, 'Empire ottoman n’a pas considéré nécessaire de passer & des actions radicales pour Ja solution définitive de la situation politique de la zone orientale du continent. Cette attitude était motivée par ses plans qui visaient & cette époque Europe centrale, par les antagonismes "Sin mai 1568, par exemple, 'ambassadeur polonais & transmis au sultan Ja lettre urdoi, par laquelle celui-ci sollicitait le renouvellement du vieux traité du temps de Bayezid {L, mais A la condition que les voivodes de Moldavie soient nommés aussi avec T’assentiment de la-Pologne et que les rétugiés de Empire ottoman dans les territoires polonais ne soient jpas livrés a la Porte, Le sultan rejeta eatégoriquement ces prétentions. 680 ‘TAHSIN GEMIL polono-autrichiens concernant Phégémonie sur l'Europe orientale et, pent étre, par une sous-estimation de Ia capacité expansionniste de la Pologne vers le sud. C'est pourquoi la Porte s’est bornée & contrecarrer les tens dances polonaises par les libertés accordées aux khans de Crimée, par le transfert des Tatars Nogais dans le Boudjak et par la création aux frontiéres nordiques de l'Empire de points fortifiés. Mais, lorsqu’en Pologne, & la suite de Vextinction de la dynastie des Jagellons (1572), se dessina la perspective d’une menace sérieuse contre les positions turques de cette zone par les candidatures autrichiennes et russes & la couronne polonaise, 1a Porte n’hésita pas a préparer son intervention. armée pour faire obstacle & ces dangers ®, Mais comme les trois rois de Pologne des trois derniéres décennies du XVI" sidcle étaient considérés comme acceptables pour les intéréts ottomans et que les circonstance’ internationales provoquées par la lutte de libération des pays roumajns sous la direction de Michel le Brave avaient créé une situation eritique pour les positions turques en Europe, la rivalité polono-turque ne dé- passa pas V’état latent @auparavant, en dépit du fait que les préten- tions polonaises sur les pays roumains continuaient d persister 7. La fin du XVI° sidcle et le début du siécle suivant devaient néanmoins apporter le mitrissement des éléments de conflit entre la Pologne et la Porte. En 1576, Etienne Bathory réorganisa les Cosaques du Dniepr et leur accorda une autonomie presque complete, pour contrecarrer les atfaques tatares contre la République *, ce qui conduisit au contraire A une exacerbation des pillages réciproques des Cosaques et des Tatars dans les territoires ottomans et polonais, Les liens matrimoniaux de Sigismond TT eréant Ia possibilité d’un rapprochement polono-autri- chien, les Tures y virent une menace pour les intéréts de leur politique européenne. En méme temps la reprise par le méme monarque de la politique orientale de la Pologne rendit plus évident le danger pour les Positions turques dans cette zone, tandis que les relations turco-polonaises se compliquaient par l'intervention de la Russie. En plus, un factews— encourageant pour la politique orientale polonaise était constitué par ka nouvelle et acharnée guerre turco-iranienne qui éclata avee force en 1603 %. ® Ismail Hakki Uzunearstli, Osmalt Tarihi, vol. TT, Uf partie, Tiirk Tarih Kueamu Basimevi — Ankara, 1954, p. 167—168. * En 1597, Sigismond IIT Vasa demanda ion & Ja la Valachie, Le sultan rejeta cette proposition, mais accepta, 1a mi du traité avec la Pologne. * Tadeusz Gasztowtt, La Pologne et UIslam, Paris, 1907, p. 27. 599 le schah Abbas d’Iran avait envoyé des lettres aux souverains européens; dont le roi de Pologne, les incitant & des actions contre les Ture: Pologne de 1a Moldavie et de ne année, Ie renouvellement. LA MOLDAVIE DANS LES TRAITES DE PATX TUSCO-POLONAIS oot De sorte que, aprés la paix de Zsitvatorok, de 1606, qui mettait ‘fin, pour plus @an demi sitele, au long conflit des empires ottoman et antrichien, la vivalité avec la Pologne se situa au premier plan de In ‘politique turque européenne. Cependant, Ia crise intérieure turque qui avait eclaté avec violence au début du XVII° sidcle, & un moment oi Ja guerre avec I'Iran rencontrait des difficultés, la méfiance dans la colidité de la paix avec les Habsbourgs, ainsi que le fait que le souvenir de la crise provoquée par la lutte dirigée par Michel le Brave Gait encore récent, déterminérent la Porte & ignorer pour Ie moment Vexercice effectif de Vintluence politique polonaise sur 1a Moldavie et 2 aceepter, en 1607, le renouvellement du traité avec la République ”. Za clause de ce document, prévoyant que les voivedes de Moldavie eatretiendraient des rapports d’amitié avec le roi, semblables & ceux qu’ils avaient cus avec les anciens rois de Pologne, ne signifiait pas autre chose alors que la reconnaissance par la Porte de l'état de fait existant en Moldavie. +“ Mais lorsque la perspective de la conclusion de Ja paix avee I’Iran se dessina en 16101611", ’Empire ottoman estima possible son inter- - yention dans la. situation politique des Prineipautés roumaines, par In - nomination, en 1611, de Stefan Tomga en Moldavie et de Radu Mihnea Valachie, les deux étant considérés comme fidéles 4 la Porte. Cepen- ant, la Pologne n’accepta pas de perdre les positions acquises en Mol- “Gavi, et usa de nonveat de moyens militaires (1612 eb 1615). Cette fois la Porte passa & des actions plus fermes, en chargeant Iskender Pacha, Ie gouverneur de la Bosnie, de réinstaller sur le tréne Stefan Tomsa, ‘qui avait été dvineé par les armées polonaises*, L’accrochage qui eut lien A cette occasion prés de Hotin, au printemps de Vannée 1616, ‘entre les troupes tnrques et polonaises, marqua le déclenchement violent du conflit entre les deux Etats. Une expédition plus importante fut préparée, sous le commandement du méme pacha, & Vété de Vannée ivante, ditigée contre les Cosaques du Dniepr, mais visant: prineipale- a supprimer Phégémonie polonaise dans les Prineipautés roumaines. effet, la paix conclue, sans combat, & Ja fin de septembre 1617, moment: de Vapparition d’un grand danger pour la Pologne — la merre suédoise et de la campagne du roi en Russie, semblait mettre 1 La copie officielle du texte de ce traité se trouve & Basbakanlik Arsivi—Istanbul, sinebi Defterleri 55/1, 1. 2— 31 Ysmail Hakki” Uzuncarsili, op. cif. p. 68. © 18 Voir N.C. Bijenaru, Stefan Tomsa II (1611— 1616; 1621— 1628) si rivalitatea ture lond pentru Moldova [Stefan ‘Tomsa TT (1611—1616 ; 16211628) et la rivalité turco-po- ise pour la Moldavie], Jassy, 1926, p. 60. 22'La copie du texte ture de ce document se trouve & Basbakanlik Arsivi — Istanbul, i Defterleri 55/1, f. 56 ; le texte polonais dans Hurmuzaki, Documente, suppl. II, vol. 11, 429433. 692 ‘TAHSIN GEMIL fin & Vinfluence polonaise dans les pays roumains et la normalisation des relations entre les deux pays, ce eux-mémes. La convention de Jarucha ou Busza, conclue dans ces citcons- tances, accordait la liberté du commerce aux marchands de la Répu- blique dans les trois pays roumains et prévoyait la garantie par la Porte de 1x tranquillité aux frontiéves roumano-polonaises. Elle contenait également Vobligation de la Pologne de ne pas attaquer et de ne ‘pas intervenir en Transylvanie, en Moldavie et en Valachie; la République s’engageait en méme temps de n’accorder sous aucune forme son appui a Radu Serban et & Homonnay, ainsi qu’A @autres prétendants aux trénes des trois pays roumains. Done, la lettre de la convention de 1617 imposait & la Pologne la reconnaissance de la domination turqit sur les pays roumains et l'abandon de ses prétentions dans le méme'sehs. — Cependant, la République n’entendait pas renoncer si facilement’ a des yelléités nourries depuis si longtemps, d’antant plus qu’en 1618 la guerre avec la Russie était finie. En méme temps une nouvelle période de relachement étant intervenue dans la tension turco-iranienne, la Porte était décidée & consolider ses positions dans les pays roumains. UI est évident qu’on recherchait alors une solution définitive du conflit tureo, polonais. Entre-temps, la Guerre de 30 ans ayant éclaté, la rivalit des deux Etats se transforma en une question essentielle du systéme politique européen, ce qui Ini conféra un caractére bien plus compléxe et plusgrave. Gest pourquoi, croyons-nous, dans les années 1620—1621, les pays roumains, et en premier lieu la Moldavie, se trouvérent devant le danger réel de disparaitre comme Etats. Cette grave situation fut encore accentuée par les actions hasardées du voivode de Moldavie Gaspar Gratiani®, qui, ne comprenant pas la politique moldave tradi- tionnelle d’équilibre entre la Pologne et l'Empire ottoman, s’était laneé dans un plan »mbitieux?*, juste au moment ott celui-ci était plus di cile & réaliser. Le chroniqueur moldave Miron Costin du XVII sidcless a saisi avec lucidité cet état de choses, lorsqu’il a critiqué la politique de Gratiani, qu’il a qualifiée d’imprudente et: d'irréfléchie, qui lui valut 18 [storia Romdnieé [Histoire de Roumanie], II, Ed. de V’Acad. Bucare 38 Voir N. G. Bejenaru, Gaspar Grafiani — domnul Moldovei. (1619— 1620) si tuplele turco-polone din 1620 [Gaspar Grajiani — volvode de Moldavie (1619-1620) et les combats tureo-polonais de 1620], dans «Gercetiri istorice », I (1925), n° 1, Jassy, p. 79-99; Anton Mesrobeanu, Nuovi contributi sul vaivoda Gaspare Graziani ¢ la guerra turco-polacea del 1621, dans « Diplomatarium Italicum », TIT (1934), p. 126-239. 16 N. Torga, Relations entre polars moldaves el nobles polonais, dans « Bulletin de 12 Section Historique de l'Académie Roumaine », n° 1—2, IX (1921), Bucarest, p. 142—143, montre que Gratiani avait voulu imiter Michel le Brave, en se proposant de s'emparer des trénes des trois pays roumains, 1964, p. 131. MOLDAVIE DANS LES TRAITES DE PATX TURICO-POLONAmS 695 e mesure au déclenchement de cette campagne. Le jeune sultan dominé par le désir de rééditer et méme de dépasser la gloine de Je Magnifique, a poursuivi un plan tellement hasaidé par possibilités réelles #1, qu’il ne saurait étre expliqué que par nanque @expérience et son caractére impulsif, ainsi que par Vin- écisive exereée sur lui par les dignitaires intéiems du palais, de capacités militaires et politiques 2, wvisagée & travers le prisme de ces illusions, la. résistance opposée 8 Polonais 2 Hotin ne peut étre considérée que comme un échee Pures. Mais, en méme temps, cet effort a sérieusement ébranlé la lique aristocratique, ce qui l’a rendue plus vulnérable au nord 34 obligée & réviser ses plans offensifs dirigés vers les pays roumains, ‘ant en général les antagonismes tureo-polonais ultéieurs 4 année nous devons constater que la confrontation de Hotin, méme si na pas mis définitivement fin aux tendances d’hégémonie de la publique dans les pays roumains, a néanmoins en pour résultat un and affaiblissement des positions polonaises dans cette zone. En méme ys, Ja campagne de Hotin a mis plus éloquemment en évidence et aggravé Ja crise intériewre qui minait Empire ottoman. De sorte » aprés 1621, les deux Htats rivaux, préoceupés de leurs propres dans Wantres directions, furent obligés d’éviter, durant un demi- , le déclenchement d’une nouvelle confrontation de telles pro- Pour les pays roumains la bataille de Hotin eut comme suite faecentuation de la domination turque™, Mais, un résultat catégorique le cette bataille aurait signifié un changement décisif du rappot des orces entre les deux Etats, ce qui aurait certainement eu de bien plus ves répercussions sur la situation des pays roumains. Conscient tel danger, le voivode de Moldavie, Alexandru Ilias, avait fait de ds efforts pour réconeilier les adversaires, dés le printemps de nnée 1621 %. Ne réussissant pas dans une pareille entreprise, ce voi- de dont Torga a écrit qu'il a été «’étre le plus nul de tous ceux qui sont sueeédé sur les trones des pays roumains au XVII" sidcle 3%, a essayé, dans la limite de ses possibilités sans doute, @affaiblir ’ampleur _ de Vexpédition ottomane, en négligeant les préparatifs qui Ini avaient St Madame de Gomez, parlant du régne de ce souverain, montre que dans la campagne de 1621 le sultan Osman It's’était proposé d'arriver & Ia Mer ‘Baltique ol, mettant sur” pled une grande flotte, il appuyerait Te parti protestant, dans intention de diviser Europe chré- tiene, ce qui lui faciliterait sa mise sous la domination (urque (apud Ismail Hami Danismend, Azaklt Osmanit Tarihi Kronolojisi, 11 éd., vol. TI, Istanbul, 1972, p. 380. % Voir Pegevi Tarihi, 11, éd. Murat Uraz, Istanbul, 1969, p, 461. 3 History of Poland..., p. 220. # Istoria Roméniei, TI, p. 131. * Hurmuzaki, Documente, Suppl. II, vol. H, p. 509-515. %8 Apud N, C. Bejenaru, Stefan Tomsa >» Pp. 78 696 ‘DAHSIN GEMIL 10 été ordonnés par la Porte et par les jnformations, peut-ctre certains jeovurd; airyoyes aux Polonais "7, C'est Ge% Je méme sens que Von doit sntendre Pintervention couronnée de succ’s de Radu Mihnea, le voivode™ de Valachie, pour mettre fin & cette guerre 38, Ttant donné que les deux parties belligérantes ont présenté la pataille de Hotin comme étant leur propre sneces *, la convention con- clue lo 9 octobre 1621 a été interprétée eb acceptée dans un sens diffé- vent, aussi bien par la Porte, que par 18 République, @oit s’ensuivit sa ‘olation immédiate par les deux. Cet accord, selon Ja volonté des signa- laires, devait mettre fin aux hostilités, mais rétablir non seulement Ja paix, mais aussi Valliance qui existait depuis Siileyman le Magnifique. Le texte polonais de la convention de Hotin disposait: la préy sence @un agent polonais auprés de To Porte; la République interdira cnx Gotanes ab paler iat texritotves Obamas ‘et la Porte interdira aux Tatars et aux Moldaves dattaquer Tes territoires polonais; au cas oi Jes incursions des Tatars continueraient, les Polonais auront le droit de prendre leur revanche pour se dédommager § pour éviter les combats polono-tatars, on devait eréer une Zone Aéserte ; les différends locaux poe frontidres ne devaient pas mener 4 la rupture des relations amicales amere les deux pays; 1 création de commissions Poor la délimitatio plus précis des frontigres 5 14 ‘République sobligeait & payer en conti- vation & Jassy, 1a «olde» des Tatars; am cas ‘oi les Tatars seraient appelés au service du sultan, ils ne causeront aucun préjudice aux qelonais; conformément aux prescriptions de la diplomatie orientale, pou: Pétablissement de Palliance, fe roi sobligeait «A étre Yami des nis et Pennemi des ennemis du sultan». Tn os qui concerne les pays syumains, le texte polonais disposait que 1 forteresse de Hotin soit trocéiiée & Ia Moldavie et affirmait que les «voivodes moldaves mé- vhante ot avides » furent Ia canse do Ia rupture de Yamitié et de Valliance i visilles entre Je roi polonais et In Turquie e ate, pour cela, devaient ttre instaurds en Moldavie des volvodes sages et paisibles, lesquele— Sr Vow Hopmuraki, Documente, Suppl. 1, vol. fpr 1905 Naim Tarihi, 1, éd, Zubutt Dantsman, Istanbul, 1968, p. 745. many, Istanbey Documente, Suppl. Th, vol. Uy pe GIS 62 Miron Costin, éd._ cil. yp. 80-84, Naima Tarihi, 11, 6d. elt» Pe 795—750 5 OY, ta lettre de Radu Mihnea du début aoe. oat, au grand hetman de la courenne, Mave Zegota Pauli, Pamielnikt o wyprowte de sept, 2» sgar'dana hrabl 2 Ostroraga, Prokop Zbign eke ‘Stanistawa Lubomirskiege Chocimsitl: Aeiego, w Krakowie, Nakadem i Drukiem *osst2 Czscha, 1853, p. 85—86. ba Sobieckieoy, Wve (Lettre qui annongait la victoire) Oemen fo 2 la Bibl. Topkapt Sareyt — Istanbul, mss, R—1040, f. 287-289 ot Os Ooo ‘ye félicitation du pape adressée Saray ermoad THT dans Relacye nuncyusesw aposlolshics ¢ innych oséb 0 Polsee od roku 2 TO Sy rom. Tf, Berlin—Pozan, 1864, p. 187-120 : to, 1800, ome axl que les differences entre les textes paloma ture de cette conven= tion sotent ‘également dues a Vintermédiaire Vevell, gm ‘rempli en méme temps le role tion solent Oties aelégations aux négociations (Voir Bohdan Baranowski, Polska a Talarz- oe rao tatach 1624—1629, Lodz, 1948, p- 121). LA MOLDAWIE DANS LES TRAITES DE PAIX TURCO-POLONAIS 687 draient V'amitié entre les deux parties et qui en méme temps, + aux Vieilles coutumes, obéiraient au roi eb & la Répu- maise. ue le texte dont nous nous sommes servi? soit ou non Poriginal nvention de Hotin, il 1eprésente indubitablement Je point de vue tie polonaise. En rejetant toute la responsabilité de ses relations | Porte sur les voivodes roumains, la République poursuivrait le jut de se disculper d’une pareille accusation portée par les s, et de créer une base A son désir de voir 1établie son influence ique en Moldavie **. s sources turques, contrairement aux affinmations contenues sources polonaises, laissent entendre sans équiveque que Vini- de Ja conclusion de Ja paix serait partie du camp du hetman. ‘comprennent certaines stipulations diffrentes par rapport aux s polonaises, d’ot il résulte qu’en ce qui concerne les pays 1ou- Ja Porte n’était nullement disposée & eéder quoique ce soit de avait obtenu par Ja paix de Jarucha de 1617, C’est ainsi qu’elle idée de s’opposer aux attaques et aux ingérences polonaises wie, en Valachie et en Transylvanie, qu’elle considérait comme inces faisant partie intégiante de /Empire ottoman. Bien plus, ment aux sources turques, la Pologne se serait obligée d’envoyer atement des présents (piskes), et méme & payer un tribut annuel rag) A la Porte, De meme aucune liberté n’était accordée au roi mnir les Tatars qui ne respecteraient pas cet accord, tandis que slas Suliszewski, le seciétaive du 10i, que Je texte polonais présente un envoyé du grand ambassadeur & Istanbul, est accepté par conséquent, les sources polonaises aussi bien que les sources ne font que refléter les positions différentes des deux parties, en dépit de cette convention, que les deux s'taicnt batdes Ja Bibliothéque Naredowa w Warazawie. Tips. 1176 IV; Archives de V'Btat de t, Microfilm Polonia, Rouleau 69/15, ¢. 13—166; Zegoti Pauli, ep. eit., p. 34—36. Gette convention devait étre ratifiée par Je sultan & Istanbul et ensuite par le roi ous avons consulté les sources citées au microfilm (voir note 41 posant Ia position polonaise, maintenue méme a Ia fin du XVI siécle, Galeazz0 Tonee apostolique a Varsovie entre 1671 et 1672, rapportait que Pune des disposi- ia paix de Hotin avait été le respect des vieilles réglementations polono-turques ination des voivodes de Moldavie (Reldcye nuncyuszow..., H, p. 374). Kati Gelebi, Fecleke-i Tarihi, 1, Istanbul, 1287, p. 4 et 8; Naima Tarihi, p. 754—756 ; Ismail Hami Danismend, op. cif., ITL, p. 288-289; Ismail Hakki op. cit., vol. III, 11° partie, p. 176—177. ‘exemple, & I'été de 1624, Kantemir Pacha faisait des pressions sur la Pologne pour ‘du tribut auquel elle s’était obligée & Hotin (Cf. Zygmunt Abrahamowiez, Katalog Tureckich, I, Panstwowe Wydawnicrwo Naukowe, Varsovie, 1959, p. 255-256.) » I, p. 756. 698 ‘TAHSIN GEMIL de conclure apres la bataille de Hotin. Voila pourquoi le fait que Miron Costin", ayant la perspective du temps ct exprimant les intééts de son pays, ait saisi le sens véritable de ce qui aurait di étre établi em 1621, ne doit pas nous surprendre. C’est ainsi que, apres avoir mentionné que «les Tures ont beaucoup insisté pour que les Polonais acceptent de payer un tribut, mais les Polonais n'ont méme pas voulu discuter cette question », le chroniqueur moldave montre que la Porte se serait obligée & maintenir la paix perpetuelle avec la Pologne, & empécher les Tatars Weffectuer des incursions dévastatrices, «A ne pas mettre des pachas en Moldavie », etc. La République sengageait de son cété, «A ne plus entrer en Moldavie avec des armées », 2 empécher les Cosaques de faire des expéditions de pillage, 4 remettre la forteresse de Hotin au voivede de Moldavie et & envoyer son grand ambassadeur chez Je sultan avec des présents. Mais, comme on I’a vu, les deux parties, engagées dans la guerre de Hotin, ne furent pas disposes & eéder quoique ce soit de leur posi- tions initiales, de sorte que la convention conclue le 9 octobre 1621 ne fut considérée que comme un armistice momentané, surtout du point de vue de la politique turque. Si la situation intérieure et internationale n’avait pas été si pressante pour les deux parties, il est certain que less deux puissances se seraient immédiatement engagées dans une nouvelle confrontation armée, surtout si ’on tient compte du fait que Vinterven- tion de la Russie et des blocs entrainés dans la Guerre de 30 ans avaient compliqué encore plus les rapports polono-tures de cette période. Les violents troubles intérieurs qui éclatévent aussitét dans Empire ottoman, ainsi que la perspective de la reprise de la guerre iranienne, d’une part, Vaggravation de la crise intérieure de la République et ses conflits avec la Sudde et la Russie, d’autre part, obligerent les deux parties & prendre la Voie des négociations de paix, tout en continuant les actions hostiles réciproques. C'est ce qui explique aussi les discussions nées autour du traité solennel, que le grand ambassadeur polonais devait recevoir 2 Istanbul. i Aprés la bataille de Hotin, la Porte, poursuivant Ia suppression compléte de Vinfluence polonaise dans les pays roumains, avait 1¢installé & Jassy Stefan Tomga, qui s’était avéré lors de son premier régne un ennemi implacable de la République‘. Mais, étant données les circon- stances du moment, Tomga, conscient des dangers qu'il représentait et des graves préjudices qu'un nouveau conflit militaire turco-polonais aurait causés A son pays, se montra plus conciliant envers ses voisins du {7 Miron Costin, éd. cif. p. 84. 48.N, G, Bejenaru, Stefan Tomsa..., p. 82. \WIE DANS LES TRAITES DE PAIX TUSCO-POLONAIS 699 ant en méme temps & faciliter la conclusion wigente du ‘entre les deux pays rivaux ®. ique continuait cependant & persister dans son désir de nce dans les principautés roumaines, C’est ainsi que hla fin de 1621 on au début de Pannée suivante, en ‘en Valachie™, ainsi que la demande du roi, du 15 octobre mplacer Stefan Tomsa avee Petru Movili®, un autre des- Ja famille des Movili, protégée par la Pologne. La méme xt formulée par le grand ambassadeur polonais Krysztot Zba- 4 Istanbul en novembre 1622 5. Sans doute, ces prétentions ‘exprimées sur la base du texte polonais de la convention de ont il a été question plus haut. Mais la Porte refusa catégori- “de les satisfaire, estimant certainement qu’elle était seule en nommer ou de déposer les voivodes roumains. Bien plus, la nanifesta son indignation pour le fait que Zbaraski n’était venu ¢ un petit cadeau et n’avait pas apporté le tribut, qu'elle pré- \it «en vertu de l'accord de Hotin »®. ‘DAhd name-i hiimayiin®® [traité] du sultan Mustapha I™, du a de février 1623, remis au grand ambassadeur Zbaraski, n’était comme une expression des conditions dans lesquelles avait ‘conclue la convention de Hotin, mais comme un reflet de la situa- “di début de Pannée 1623, bien que le préambule du texte original de ce traité®? affirmat quill n’était qu’une confirmation des stipu- s d’octobre 1621. Une série de dispositions de ce traité, portant sue Vinterdiction iproque des incursions tatares et cosaques, la libre circulation des es, les échanges de prisonniers, le paiement des tribus annuels Ja République au khan de Crimée, & Jassy, ete., figurent également ns certains traités antériews. Mais Ja stipulation que les Tatars ne iraient s'¢tablir sur le terzitoire de la Moldavie, figure pour la pre- ® Miron Costin, éd. cil, p. 86. Hurmuzaki, Documente, Suppl. II, vol. II, p. 522—524. 1 Cette information donnée par Katib Gelebi, op. cit., p. 32, Naima Tarihi, éd. cit., 01802, n’est pas connue par les sources intérieures roumaines. Hurmuzaki, Documente, Suppl. II, vol. II, p. 524-525. ‘53 Jbidem, Suppl. I, vol. I, p. 194. & Tbidem, % Katib Gelebi, op. cif., II, p. 32; Naima Tarihi, éd. cit., p- 801—802. 8 Ad name-i himayun ('Ahdname ou ’Ahitname) — acte impérial | d’engagement, “traité (Voir Mehmet Zeki Pakalin, Osmanté Tari Deyimleri ve Terimleri Sézliigit, Mill’ Egitim “Matbaasi, Istanbul, 1946, p. 29-30). ® Archives de ‘at de Bucarest, Microfilm Polonia, Rouleau 64/1, ¢, 221-225 (Le umérotage des cadres est d’aprés la copie de ce rouleau, qui se trouve & la Bibliotheque de ‘Yinstitut d'histoire et d’archéologie «A. D. Xenopol » de Jassy). Tous les documents tures “de ce rouleau sont résumés dans Zygmunt ‘Abrahamowicz, op. cit., et dans Mihail Guboglu, Catalogul documentelor turcesti [ Catalogue des documents tures], II, Bucarest, 1965. 700 ‘TAHSIN GEMIL mitre fois dans de pateils actes. Cette condition doit certaincment étre rattachée & Dintensification de V’établissement des Tatars au nord des bouches du Danube au début du XVII° sidcle, meswe prise par Porte pour contrecarrer Jes attaques des Coraques et, en méme temps, instrument de pression sur la Pologne, les pays 1oumains et les _khans de Crimée**, Au demewant, dans tout Je cowant du XVII° sitce, ce probléme des Tatars du Boudjak constituera une questicn essentielle dans les rapports polono-tures. De méme, une série d’articles 1¢glementaient les :apports commer- ciaux des deux Etats, sur la base des traités antéiews. IL est intéres- sant de constater & ce sujet le fait que les Tures essayaient de mettre fin au commerce de contiebande qui se faisait spécialoment entre 1e& Pologne ct la Moldavie, ce traité aussi disposant que les marchands (et en premier lieu les Arméniens) sujets du 10i, ne pounaient entuer en Moldavie et dans d'autres terzitoires de 'Empire que par les endhdits fixés , Pour satisfaire les intéréts de la République, les taités tuco- ; polonais des XVI" et XVII" sitcles contenaient toujours en tant que disposi- tion commune, Vinterdiction de la pénétration clandestine des ti cupeaux en Pologne pour le pacage. Si nous prenons en considératien le fait que cette. condition figure pour la premitze fois dans Vahdname de Sileyman le Magnifique du 1™ aott 1560°, ainsi que le fait que de nombreux inci- dents de frontidre entre la Pologne et la Moldavie étaient également dus & une telle cause, nous pensons que cette stipulation visait en pre- mier lieu les Moldaves. Toutefois, dans le cas présent, elle ccncernait aussi les Tatars des steppes. La répétition dans cet acte d'une autre clause, commune & tous les traités turco-polonais, 4 commencer par celui de 1533, portant sur Vobligation de Ja Pologne de ne pas accorder d’asile aux 1éfugi¢s des pays roumains et de les livrer & la Poste, conespondait certaizement 2 la conception turque de Valliance. Toutefois, dans le cas des pays 10n- mains, il faut y voir le souci de la Porte d’empécher Ja provocation de troubles intériew's dans ces pays et en méme temps, de baner la voie & Ja pénétration de Vinfluence polonaise. 8 N. Torga, Studit istorice asupra Chiliei si Celdfii Alte [tudes historiques sur Chilia Getatea Alba], Bucarest, 1899, p. 216-217. Cette disposition existe dans le traité de 1607 (Cf. Basbakanlik Arsivi-Istanbul, Egneb! Defterleri 55/1, f. 2—5); elle est répétée dans les autres traités du XVII sidele. 0 Cf. Zygmunt Abrahamowicz, op. cif., p. 188—139. Ibidem, p. 44—45. i concerne la place de la Moldavie dans le cadre des 1ap- is, Yahdname de Mustapha 1" difftze de Vaccod de (617, par le fait que ce tiaité ne contient pas le passage iterdiction des ingérences polonaises dans les pays 10u- me, de méme que dans le traité de 1607, il est préva de Moldavie devaient faire preuve de la méme attitude ére qu’ils avaient eve dans le passé envers les 10is de Pologne. ie cette clause, inéme si elle différe de celle des textes polo- me de 1621, relatifs A la méme question, n’en dememe pas Z ambigué, co qui prouve quau début de Vannée 1628 Ia Te but poursnivi par cette concession est elaincment exprim autre disposition, particuligrement importante par ses implica- seulement sur les rapports turco-polonais, mais encore sur les tous les pays engagés dans Ja Gueie de 30 ans. Tl était cas ot Parmée turque, avec le souverain (hakim) de la Avanie et les voivodes de Moldavie et de Valachie, paitiait en contre un ennemi, le roi et les nobles polonais ne devaient accor- me aide & cet ennemi du sultan, ni ouvertement ni secrdtement. us, il était précisé que Bethlen Gabor, le prince de Transylvanie, serviteur Juste et capable du sultan, et tant donné que la pro- mieket) de Transylvanie était un héitage des ancétres du sultan pha 1", il fallait que Je 10i de Pologne entietint avec Ini aussi lations d’amitié sincéxe, interdisant I’octioi d’une aide polonaise nemi du prince de Tiansylvanie. Cette stipulation était, sans doute, ux insistances des (missaives de Bethlen Gabor et de Pambassa- Hollande & Istanbul, lesquels s’efforcérent amés 1621 d’attirer e ottoman dans la Guene de 20 ans, contre le camp autrichien®. ne temps, la Porte était scrieusement inquiete du rapprochement autiichien, qu’elle esrayait de déjouer par cette clause du traité. nt, les intééts dynastiques de Sigismond III ct le désir de ntinuer la politique expansionniste vers Pest, déterminérent la Pologne erallier au bloc catholique “, Enfin, surtout aprés Ja «victoire » polo- ¢ de Hotin, on constate une intensification des efforts du Saint-Sidge la 1éalisation d'une alliance polono-autrichienne *, - Dans ces conditions, la gavité du différend né autour de cet article explicable. La Pologne le considéra ccmme une falsification de Ja vention de Hotin et 1évoqua immédiatement ce tiaité, exigeant avec ® Voir Hurmuzaki, Documente, Suppl. I, vol. I, p. 192, 199, 201, 203, 205, © Joidem. % History of Poland..., p. 21 Voir Relacye nuncyuszow..., II, p. 172, 173, 174, 175, 176. 702 ‘TAHSIN GEMIL, 16 insistanee un autre oi cette disposition ne figurerait pas. La Porte, de son c6té, a insisté pour son maintien ”, mais, contrainte par Vaccen- tuation de la crise intérieure et la menace persane, a évité un nouveay conflit armé avee la Pologne®. Elle essaya toutefois d’apaiser la Répu- Dlique par l'interdiction officielle des incursions tatares dans les terri- toires polonais®, et ensuite par la satisfaction de la demande plus ancien- ne de la Pologne concernant la déposition du voivede de Moldavie Stefan Tomsa (début de septembre 1623)", considéré comme «grand ennemy des Polonois»*t. De sorte que le nouvel *ahdname du 10 octobre 1623 7, aceordé & Krysztof Serebkowicz par le nouveau sultan Murad IV, ne faisait que répéter sans changement les conditions du traité de février 1623. : Les insistanees de la Pologne pour Vannulation de Varticle qui faisait objet de la dispute continuérent toutefois aprés cette date 7, Il semble que cette dissension, qui avait presque dégénéré en conflit %, fut aplanie tacitement par Vintervention de ’empereur allemand, qui, certainement, ne désirait pas Pimplication de Empire ovloman dans ta Guerre de 30 ans%; la Porte, pour sa part, dans les cireonstances Walors, éprouvait des craintes sérieuses devant Péventualité d’une guerre avec l’Autriche *. En tout cas, comme il résulte des instructions dot le 20 mars 1624, & ’ambassadeur polonais auprés de la Porte, ce désac- cord était considéré comme tranché A cette époque 7, sans pourtant que les Tures eussent compléftement renoncé 4 l'article en question”. s © Hurmuzaki, Documente, Suppl. I, vol. I, p. 206, 207; 209-210, 214—215,5219, *7 Ibidem. 6 Tbidem, p. 199, 203, 205-207, 209. © [bidem, p. 210. 215, 7 Ismail Hakki Uzungarsilt, op. cil., p. 96. 7 Hurmuzaki, Documente, Suppl. I, vol. I, p. 223. % Nous regrettons de ne pas avoir pu consulter ce document dans l'original ; mais ds le catalogue trés bien dressé de Zygmunt Abrahamowicz, op. cil., p. 251-252, il est dit que ce traité n’apporte aueun changement au traité antérieur. 7 Hurmuzaki, Doeumente, Suppl. I, vol. I, p. 226. %4 Voir ibidem; Zygmunt Abrahamowiez, op. cil., p. 254—25: A Ja fin de Vannée 1623 arrivait a Istanbul un émissaire autrichien pour communi- quer & la Porte le mécontentement de Vempereur pour la violation par les Tures du traité de ‘Scitoalorok et en méme temps son désir de continuer ale respecter (ef. Ismail Hakki Uzungarsttt, op. cit., p. 192-193), 78 Voir Hurmuzal 226-227. 7 Archives de '¥tat de Bucarest, Microfilm Polonia, Roul. 70/20, c. 161165. % Zygmunt Abrahamowicz, op. cil., p. 265-266 ; en décembre 1629, le sultan rappelait de nouveau au roi qu'il ne devait accorder aucun appui aux ennemis du nouveau prince de ‘Transylvanie, i, Documente, Suppl. I, vol. I, p. 213-214, 217-218, 222-223, MOLDAVIE DANS LES TRATTES DE PAIX TURCO~POLONAIS 703 ant, et surtout lefait quela Pologne ne voulait pas renoncer ue orientale traditionnelle, les antagonismes polono-tures Jes années suivantes, étant concrétisés et en méme temps les incessantes incursions réciproques des Cosaques et des ys roumains, la Moldavie en particulier, étaient les plus Vexacerbation de Ia rivalité tureo-polonaise. C'est pourquoi ent constamment & V’apaiser. Ce qui fait que, dans les périodes puissancés avaient intérét d’éviter le déclenchement @un tre elles, les voivodes de Moldavie devenaient de véritables -du respect: des traités tureo-polonais. Relevons dans ce sens le termédiaire du voivode de Moldavie Miron Barnowski (1626— qui réussit & apaiser Ja tension provoquée par intention de de construire deux forteresses sur les territoires considérés par ublique comme Iui appartenant *, wer aussi en Europe, la Porte installa, en 1630, sur le tréne de wie un descendant de la famille des Movild, Moise Movila, dans que celui-ci «powrait renouer quelque négociation avec les Polo- »*, En effet, & cette date, les deux parties souhaitaient le réta- ement de la paix entre elles, mais les Cosaques, débarrassés du con- le dela République, empéchaient dans une grande mesure la cessation pour décider les Polonais & respecter le traité de paix *. Il semble que ® Voir Bohdan Baranowski, op. eit.; Vappui indirect accordé par la Pologne aux com- bats antitures pour Vindépendance du khan de Grimée Mehmed Ghiray III (1623-1628) ‘et de son frére Sahin Ghiray, visait & I’établissement de influence polonaise dans le khanat ‘de Crimée. © Hurmuzaki, Documente, Suppl. IL, vol. IT, p. 537—538, 562—566. "Voir Gh. Duzincheviei, Miron Barnovschi: Moghilé si Polonii, (Miron Barnovse! Moghila et les Polonais), dans ¢ Anuarul Institutului de Istorie National », Cluj, VII (1936— 1938), p. 166-222. * Hurmuzaki, Documente, Suppl. I, vol. I, p. 231. * Zygmunt Abrahamowiez, op. eit., p. 272-273, 277, 278. “ Tbidem, p. 269-273. % Hurmuzaki, Documente, Suppl. I, vol. I, p. 231. F 704 ‘TAHSIN GEMIL Moise Movilé se soit acquitté an mienx de sa mission, car au Waoit 1630 Vambassadeur polonais Alexander Piaseezynki assurait:| sultan que la République mettsait fin aux attaques des Cosaquea ‘Toutefois la demande de l'ambassadeur polonais de renouveler Pahd fut rejetée par le sultan, pour le motif que Je traité antérieur n’avaii pas été violé par les Tures §7. La Porte n’estima nécessaine que la con- clusion d'une convention de confirmation de Vancien traité, & quelle fin elle transmit au roi cing conditions additionnelles *, imposées par Ja situation alors existante. Le premier article portait sur le transfert des Cosaques des iles du Dniepr et des Tatars de Chilia, Cetatea Albi, Boudjak, Ciubarciu, ainsi que sur Je paiement du tribut habituel par la République au Khanat de Crimée. Le deuxiéme article menagait de repyé- ailles les Polonais en cas de réitération des attaqués des Cosaques. IL était prévu dans le troisiéme article, que «les provinces de Transylvanie, Moldavie et Valachie, ne seraient pas objet de mauvaises intentions et qv’il ne soit accordé daide militaire ou tout autre appui & nul autre, ouvertement ou en secret. Si le contiaive arvivait, état de paix et de calme (sulh ve salah) sera annulé». L’article quatre exigeait le respect serupnleux des conditions antériewres. Enfin, le cinquiéme article stipu- lait que les prisonniers ne seront libérés jusqu’a ce que Pétat de et de calme ne sera pas confirmé. Dans sa lettre, du début du mois de septembre 1630, le sultan Muad 1V attirait Vattention du roi Sigis- mond TII sur Vacceptation de ces conditions en ajoutant qu'il n’était pas permis au roi de s’ingérer dans les trois pays roumains, lesquels sont «des terres conquises par Je sultan Siileyman et soumises depuis aux sultans tures »**, L’insistanee renouvelée alors sur Ja non-ingdrence de la République dans les pays roumains doit étre due, en premier lieu, aux tentatives de l’ancien voivode de Moldayie Miron Barnowski de 1éeupérer le tréne de Moldavie avec l’appui polonais ®, En méme temps, la seconde partie du passage était destinée A faire nettement savoir 4 la Pologne que la Porte ne saurait concevoir les pays roumains— que comme des provinces lui appartenant et que Je sultan s’opposait catégoriquement & toute prétention sur ces pays, La République, comme on le sait, observa une réserve inaccoutumée & légard des intentions de Miron Barnowski . Bien plus, il semble qu’elle ait renoncé & ses velléi- tés @ingérence dans les pays youmains, au cours des négociations de 1630, & Zygmunt Abrahamowiez, op. cil. p. 274, 278. © Thidem, p. 274-276. ** Original ture aux Archives de l'Etat de Bucarest, Microfilm Pologue, Roul. 65/1 ¢. 64. ‘ Zygmunt Abrahamowicz, op. cil., p. 274—275. Voir Gh. Duzincheviel, op. cit., p. 184 et suiv. ™ Ibidem, p. 192—195. ai “MOLDAVID DANS LES TRATES DE PAIX TURCO-POLONAIS 705 ention conclue au mois de septembre de la méme année Pacha et les commandants de l’armée polonaise, le pro- ays roumains n'est méme pas mentionné *, jouvons done affirmer que dans la rivalité polono-turque ys roumains, c’est !Empire ottoman qui avait eule dessus, fois que la Pologne cit abandonné sa politique traditionnelle. gant alors son ydégne autoritaire, le sultan Murad IV ent une attitude ferme glans ses rapports avec la Pologne, 8 que son autorité & vgn était étroitement lige a ses Ie plan extérieur **, Le khan de Crimée se vit accorder la flimitée de contraindre la République de respecter le traité avec , Mehmed Abaza Pacha fut chargé de la surveillance des fron- YEmpire avec la Pologne ®. Le rebondissement de la guerre se on 1632, ent pour conséquence de créer, d’une part une n difficile & la Pologne et @’avantager la Porte dans ses rapports -ologne, de l'autre. A la suite des instigations du tsar %, Abaza les armées turco-tartares et celles des voivodes de Moldavie me Pexpédition de poursuite des Tatars lancée par "hétman Konec- A partir du territoire moldave ®. Mais la prétention d’Abaza ela République paie le tribut au sultan2, prouve que la Porte eidée 2 en finir avec ses désaccords avee la Pologne, en lui i reconnaitre la supériorité turque. Pour Jes pays roumains, la jon devenait de nouvean trés grave. Hs surent toutefois la surmon- , IM, p, 1118-1119. $8 Voir Kogi Bey Risalesi, éd. Zuhuri Danisman, Millé Fgitim Basimevi — Istanbul, 5 49, Les attacues des Cosaques allant maintenant jusque sous les murs d’Istanbul, considérées, & juste raison, comme un résultat de la crise intérieure turque. ‘Voir Kirtm'ga dair yazular. Kirt yurtuna ve ol taraflarga dair bolgan yarltgtar ve haltlar pour servir 4 V'histoire du Khanat de Crimée} — recueillis par Moulla Housein hanof et publiés par V. Véliaminof-Zernof), Saint-Petersbourg, 1364, p. 65—76; 104 — era cité par la suite Kirim’'ga dair yazular. ..). Zygmunt Abrahamowies, op. eif., p. 280. Hurmuzaki, Documente, vol. XV, 1° partie, p. 991-993; Ismail Hakkt Uzuncarsiti, i, p. 178-171 L'exéeution de Miron Barnowski en juillet 1633, doit étre considérée dans ce contexte. ‘% Hurmuzaki, Documente, vol. XV, II? partic, p. 991-993. ; Voir la lettre du sultan au roi d'avril 1634; original ture aux Archives de I'Etat de Microfilm Polonia, Roul. 64/1, ¢. 6768; Miron Costin, éd. cif., p. 105; Hurmuzaki, ,, Suppl. If, vol. II, p, 608—610, ‘Archives dé P’Eiat de Bucarest, Microfilm Polonia, Roul. 64/1, ¢, 65; Hrand D. XXHL, vol. XVII (1967), Istanbul, 706 ‘TAHSIN GEM Véquilibre entre la Pologne et la Turquie. En dehors du fait que armées de la Moldavie et de la Valachie n’appuyérent pas les acti des armées turco-tartares contre Kamenetz, les deux voivodes employére méme un stratageéme, en langant la fausse nouvelle de approche @i Portantes forces cosaques 4 la rescousse des Polonais™, et en interve- nant en méme temps par la voie diplomatique , ce qui hata la fin, sans résultat, de ’expédition d’Abaza Pacha. Cependant Murad IV désirait profiter des circonstances de la guerre russo-polonaise, étant méme poussé A la conclusion dune alliance contre la Pologne par les envoyés du tsar 1*. C'est ce qui fait que ’am- bassadeur polonais Aleksander Terzebinski fut placé devant de nouvelles 5 conditions additionnelles pour Voctroi d'un nouveau ‘akdname 104, que Venvoyé de la République considéra comme inacceptables. En réponse, Je sultan ordonna le déclenchement de la campagne contre la Pologne sous son propre commandement. Le 8 avril 1634, Murad IV expédia $ de son camp traditionnel de Davud Pacha, pres d’Istanbul, une lettre- ultimatum au roi Ladislas IV, par son ambassadeur Sahin Aga, qu’il envoya en méme temps que l’ambassadeur polonais Aleksander Terze- benski'®’. Dans cette lettre, le sultan accuse la Pologne de violation. du traité, par Vattaque de pillage effectuée par Je hetman de la couronn en 1633, contre les frontiéres de la Valachie et de la Moldavie, «les- quelles font partie des tenitoires ottomans » (memélik-i mahiusemizden), et par le fait que les incursions des Cosaques n’avaient pas été arrétées. Crest pourquoi, pour le renouvellement des rappoits existant au temps de Siileyman le Magnifique, le sultan Murad IV posait trois conditions : le démantélement de toutes les palanques polonaises construites apiés le régne de Siileyman le Magnifique, prés des frontitres turques ; la maitrise ferme des Cosaques ; le paiement. régulier du tribut habituel au khan de Orimée. Il demandait que la réponse Ini soit envoyée par son envoyé Sahin Aga, dans un délai d’un mois, & Edirne, oi il Vattendia avec toute son armée. Comme on le voit, méme si la lettre du sultan a un caractére catégorique, elle ne contient pas la condition, mentionnée par certains ouvrages , du paiement d’un tribut a la Porte, auquel la 291 Miron Gi 492 Archives de Documente, Suppl. I, vol. 1, p. 603. 108 Relacye muncyuszéw...» II, p. 186; Kirim'ga dair yasular..., p. 10 du mois de mai 1634, le khan’ Djanibek Ghiray demandait au tsar Michel respecter son engag nvers Te sultan et atta 1 Voir Naima Tarihi, éd. cif., IM, p. 1255. 1 Original ture aux Archives de VEtat de Bucarest, Microfilm Polonia, Roul. 64/1, ©. 67—68. M6 CE. Naima Tarihi, éd. cit., II, p. 1255 ; Hrand D. Andreasyan, op. eit., p.139—140 ; Ismail Hakkt Uzungarsili, op. cit., p. 179; Tadeusz Gastowtt, op. cil, p. 30. . i. cil., p. 106. tat de Buearest, Microfilm Polonia, Roul. 64/1, ©. 65; Hurmuzaki, 112; au début ‘eodoroviteh, de ‘Tatars. UA MOLDAVIE DANS LES TRATES DE PAIX TURCO-POLONAIS 207 e se serait obligée ) Hotin. Nous croyons cependant que la diffu- © époque de Vopinion selon laquelle la Porte aurait posé & la condition du paiement d’un tribut est due non seulement ion avec le tribut exigé pour Je khan de Crimée, mais éga- Ala conception turque de lahdname et du Kharag ™. Mais il résulte de la correspondance de Murtaza Pacha, spéciale- 16 de la Diyarbakir pour ses connaissances des problémes euro- ainsi que de celle du kaptan (amiral) Gafer Pacha™, avee le gaand chancelier de 1a couronne, il semble que la Porte n’était ent décidée & entreprendre l’expédition de Pologne. i éprouvait des craintes A Vidée @un éventuel voisinage direct avec les forces turques, lu passage possible, dans ces circonstances, des pays roumains inistration directe de la Porte™. C'est pourquoi elle se hata paix avec la Russie, pour pouvoir faire face & Voffensive tur- Ja réponse du grand hetman de 1634, celui-ci, aprés avoir de xpiimé le désir de voir la paix rétablie, rejetait les accusa- Porte et en méme temps affirmait sa décision de riposter ™. ‘edté, le kaymakam (lieutenant du grand vizir) Bayram Pacha , le 12 juin 1634, sur l'aeceptation des conditions posées par n et demandait que l'ambassadeur Sahin aga fit regu inconti- Jé roi et renvoyé immédiatement avec la réponse", I] résulte is de cette lettre de Bayram Pacha que la Porte penchait plutot aix que vers la guerre, étant donné que la fin des combats es avait changé la situation™, C'est ce qui explique le fait la médiation de la paix tureo-polonaise, le prince de Transyl- Rakoczy I", favorable aux Tures, était également intervenu". vivodes de Moldavie et de Valachie étant directement intéres- sans doute suivi avec une attention et une inquidtude évi- olution des rapports turco-polonais dans cette étape. Le voivode je Vasile Lupu était certainement au cowant de l’évolution ers, étant donné que toute la correspondance tureo-polo- Microfilm Polonia, Roul. 64/1, ¢. 69. Hakki Uzuncarsill, op. cif, p. 17 cil., p. 291-292. aki, Documente, Suppl. I, vol. If, p. 607 1 traduction du document & Basbakaulik Arsivi — Istanbul, Ibn-tl Emin, Roul. 64/1, ¢. 70. BH, 85, de VEtat de Bucarest, Microfilm Polo Istanbul, Tbn- in, Her 708 ‘TAMSIN GEMIL, naise avait liew par son intermédiaire ¥*, C’est pourquoi on peut suppo: que Vasile Lupu a su tirer parti de cette situation pour intervenir “9 suce’s dans Vaplanissement de ce nouveau conflit turco-polonais, sut- tout si l’on considére aussi le fait qu’il avait donné dés le début & Sahin Aga «trois boyards importants » pour l’accompagner ”. Il est également possible que Vasile Lupu ait promptement fourni au sultan des informa- tions sur les préparatifs de Varmée polonaise laquelle, suivant lestimation de Miron Costin, était tres forte & ’époque™®. Poursuivant sans doute, le méme objectif, celui d’empécher la guerre turco-polonaise, le voivode de Moldavie s’est empressé @annoncer au sultan la conclusion de la paix entre la Pologne et la Russie ™®, En effet, cette nouvelle détermina Mourad IV a faire preuve de plus de pondération et & renoncersa Vexpédition contre la Pologne, sous son propre commandement ™°. En revanche, i) aecorda & Murtaza Pacha des pleins pouvoirs pour la solu- tion du probléme polonais™, Murtaza Pacha était favorable au réta- Dlissement de la paix, eb en méme temps, il no négligea pas les préparatifs de guerre et fit venir & cette fin les contingents militaires des voivodes de Valachie et de Moldavie*, Cependant le 18 aoit 1634, Venvoyé ture Sahin Aga, qui se trouvait en Pologne, transmettait & Murtaza Pacha six articles du futur traité, sur lesqu il était tombé d’accord avec les Polonais #. Dans le premier article, les Polonais rejetaient catégoriquement toute prétention turque au paie- ment du kharag par la République ; en ce qui concerne les palanques, il était dit que celles-ci n’ont pas été construites sur les « terres ottomanes » (Ali Osman topraginda olmadugin), ce qu’avait constaté Sahin Aga Iui-méme et qu’avaient déclaré les «vieux boyards » de Moldavie, étant donné que «1a frontidre entre la Pologne et la Moldavie était & Ia forte: resse appelée Hotin et sur la riviére Dniestr ». On y spéci- fiait, également, que «nous (les Polonais—n.n.) n’avons pas non plus de prétentions (aldka) sur la terre de Moldavie, ni les Moldaves sur nos terres ». Par suite, on demandait Ja renonciation 4 la prétention démolir ces palanques. Mais il était mentionné que si les occupants des palanques causaient quelque préjudice A la Moldavie, les dewx parties enver- U8 Polska slucba dyplomalyesna XVI—XVIII Wieku, Panstwowe W kowowe, Varsovie, 1966 (Apud « Studi», n° 6, 1969 (Lome 22), p. 1231— Gd. cits p. 110 dawnictwo Nau- , Miron Costin, Documente, XV, TI® partie, p. 1005 1006, om, p. 109. 180 Voir Kirdm'ga dair yazular... p. 787—780. 131 Naima Tarihi, éd. cit., II, p.’1272—1273. 1, Hdl, Recueil de documents coneeraant Uhistoire des. page vance, XVI et XVIE sidcles, Jassy, 1929, p. al ture aux Archives de I’Etat de Bucarest, Microfilm Piles “Roul. 64/1, 71: cela doit ctre Vexemplaire resté en Pologne. roumains 188 If DANS LES TRAITHS DE PAIX TURCO-POLONAIS 709 ions pour la fixation des indemnités et que les coupables Les antres articles portaient sur le paiement du cadeau khan de Crimée, sur le retrait des Tatars du Boudjak et il ré que la vieille amitié entre les deux Btats ayant été dété- w les Cosaques, du cOté polonais, et par les Tatars du cdté { absolument nécessaire d’interdire fermement & ceux-ci tout ux traités. D’autres stipulations portaient sur la libre cireu- marchands et des envoyés. Enfin, il était prévu « que les litiges ecords de la frontiére de la Pologne avee la Moldavie seront ément aux vieux usages et les coupables receviont leur obre 1634, Mutaza Pacha acceptait et confirmait cette con- ‘et le 24 octobre 1634 Ie sultan Murad IV accordait an grand un polonais le nouvel ’ahdname 25, anquel il joignait une lettre laquelle il demandait Ja ratification par celui-ci#*, ame de Murad IV était bas¢ sur les dispositions des trai- rients avec la Pologne, auxquels étaient ajoutés les six articles ‘entre Yambassadeur ture Sahin Aga et les plénipotentiaires js. Apres interdiction formelle des attaques réciproques, de toute wait Ia clause de style suivant laquelle le roi de Pologne Pami des amis et I’ennemi des ennemis » du sultan. Les disposi- nant les marchands, I’échange de prisonnieis, le pacage en ete., étaient identiques anx articles des traités précédents. Mais, nee Wautres accords avec la Pologne, dans cet *ahdname, tumances » (adetler), c’est-A-dire les tributs annuels payés par blique aux khans de Crimée, n’étaient plus considérés que comme ntrepartie de la tranquillité assurée par le khanat et nullement une compensation pour V'appui militaire que le khan devait fourniv gne, en cas de besoin. Autrement dit, la Porte maintenait la cordée au Khanat de Crimée dexercer des pressions sur la mur ce qui est des pays roumains, le traité interdisait la produc- de dommages par la population de Moldavie et de la Valachie sur ritoire du royaume, et dans les cas oi Von constaterait que de dommages avaient quand méme été causés, ceux-ci devaient is, sur Yordre du sultan. Cet article prouve une fois de plus orte navait absolument rien cédé de sa domination unilatérale reniint Abramovics, op. ll. p. 206. 8S Original ture aux Archives de I'Etat de Bucarest, Microfilm Polonia, Roul. 64/1, Zygmunt Abramowiez, op. cil., p. 297 710 ‘TAHSIN GEMIL By sur la Moldavie et la Valachie, en imposant méme son droit de décider des incidents de frontiére habituels roumano-polonais. : Par conséquent, le traité de 1634 consacrait le renforcement d&s positions turques dans les pays roumains, et excluait définitivement les velléités polonaises dans ce sens. L’expédition du sultan de la méme année avait, sans doute, eu des objectifs bien plus ambitieux, mais les cireons- tances internationales, les sérieux préparatifs de l’armée polonaise, Vinter- vention, non dénuée d’importance, des voivodes roumains, et spécialement de Vasile Lupu, ainsi que le fait que Murad TV, bien que aussi inexpé- rimenté que son prédécesseur Osman IT, et doué dune volonté et @une énergie peu communes, eut toutefois la chance d’étre entouré dune série de conseillers capables et prudents, comme Murtaza Pacha, Bayr: Pacha, qui réussirent & le convaincre de renoncer a me action qui s’an- nongait: risquée, non seulement pour la situation de Empire vis-8-vis de Ja Pologne, mais surtout pour la situation intérieure de ’Btat ture. Ce traité n’a jamais été intégralement publié et n’a pas été bie! connu dans V’historiographie™”. Tl n’est pas exclu que cette situation soit également due anx intéréts de la politique polonaise du XVII* sidele. Car, comment expliquer autrement le fait qu’une collection monumen- tale comme « Theatrum Europaeum », parue entre 1617 et 1738, sous Ly, devise « Nuda veritas »™8, contienne Perreur que le traité tureo-polonais de 1634 aurait stipulé que la Porte ne mettrait plus de pachas dans les pays roumans, que ceux-ci seraient libres et que les voivodes seraient nommés sur la recommandation et avec P’assentiment: du roi de Pologne ™. Or, comme nous Vavons montré, la convention du mois daoit 1634, aussi bien que V'akdname original de Murad 1V d’octobre 1634, non seulement ne contiennent pas une telle clause, mais, & la différence @autres traités semblables, ne font méme pas mention des «relations amicales » qui devraient exister entre les voivodes roumains et les rois polonais. Pour Empire ottoman, la situation politique des pays roumains en 1634 était claire et pour la Pologne menacée de la grande expéditiox— 42 Gabriel Noradounghian, Recueil d’actes internationaux de U Empire Otloman, 1, Paris, 1897, p. 47; en mentionnant existence de ce traité, il précise qu'un extrait en a été publié dans J. Du Mont, Corps universel diplomatique du droit des gens..., Amsterdam — La Hi: 1726-1739, vol. II, p. 541, ce qui est toutefois inexact. Cette erreur a été reprise par d’au- tres ouvrages également (voir Resat Ekrem, Osmanli muahedeleri ve Kapiliildsiyontar (1300— 1920) ve Lozan muahedesj, Istanbul, 1934, p. 227; Ananiasz Zajaczkowski~ Jan Reychman, Zarys Dyplomalyki Osmansko-tureckiej, Varsovie, 1955, p. 124). D’ailleurs, méme les renvois Ala méme source, pour les conventions de 1617 et 1630, ainsi qu’au traité de 1623, ne sont pas exacts. 88 Voir D. Ciurea, Theatrum Europaeum. Prima colectie de istorie universald (cu stiri de istorie a Roménilor) [Theatrum Europacum. La premitre collection d'histoire universelle (contenant des informations sur 'histoire des Roumains)], Extrait de « Studii», n° 6, tome 22 (1969), p. 1165. 320 ‘Apud Ibidem, p. 1167, note 8. La méme erreur chez N. Torga, Relations... , p. 146. LA MOLDAVIE DANS LES TRAITES DE PATX TURCO-POLONATS m1 u sultan, le recouvrement de son ancienne influence dans les pays rou- n’était certainement pas possible. Toutefois, la présence dune le information dans ¢'Theatrum Europaeum », ainsi que l’information. ant dans Je rapport d’un nonce apostolique de 1671—1672, dont il 6 question ci-dessus™, méme si elles sont sans fondement, n’en tituent pas moins la preuve que la République n’avait pas renoneé, s tout le courant du XVII" sidcle, 2 ses prétentions politiques sur les roumains. Le sultan Murad IV, soucieux d’étouffer entitrement Jes troubles intérieurs et préoccupé par ses expéditions contre PIvan de 1635. et 38-1639, a voulu assurer la tranquillité des frontidres européennes de Wmpire et a procédé immédiatement A Vapplication du traité 1631. De sorte que, dans la période suivante, les relations -turques se sont déroulées dans les limites des stipulations de ce voivodes des pays roumains, surtout celui de Moldavie, en sont deve- us les garants dans ce sens, ce qui leur a valu en méme temps la liberté ‘action indépendante **. Les rapports entre la République et la Porte ne connurent une avation momentanée qu’en 1639—1640, due A la construction de aines forteresses polonaises aux frontiéres turques ™*, aux incursions josaques sur le littoral de la Mer Noire ™, ainsi qu’ Paide accordée x Cosaques du Don par les Cosaques Zaporogues 8%, Cet état de choses toutefois vite liquidé par le nouvel ’ahdname du suecesseur de Murad * Ibrahim I", obtenu au milieu du mois de mai 1640 par le grand ibassadeur polonais Albert: (Wojeiech) Miaskowski#*, En dépit du fait Vil est spécifié dans le préambule de ce traité qu'il est un renouvelle- du traité précédent, V'ahdaame @’Ibrahim I" est plus proche de @Ahmed I", de 1607 et de celui de Mustapha I de 1623. C’est que, concernant le tribut payé par les Polonais au khanat de Orimée, ide tatare A la Pologne, sur ordre de la Porte, Péchange de prison- rs, de marchands, ete., ce sont les dispositions de ces traités anté- s qui se répatent, A quelques petites exceptions prés. En ce qui 3 Voir note 43.0 481 Yoir Archives de 'Etat de Bucarest, Microfilm Polonia, Roul. 64/1, ¢. 73, 81-82 +P. 787—789, p. 113-117, 118-119; Hurmuzaki, Documente, 4. de Etat de Bucarest, Microfilm Potoi on Costin, éd. cit., p. 111-112. 388 Ismail Hakki Uzuncarsili, op. cil., p. 180. F 38 Voir Kirim'ga dair yazular..., p. 252—263; Hurmuzaki, Documente, Suppl.l. ol. I, p. 237; Suppl. IT, vol. IT, p. 624. 48 Voir Archives de I'Etat de Bucarest, Microfilm Polonia, Roul. 64/1, ¢. 95. 1% Original ture dans Tbidem, ¢. 87—91. Roul. 64/1, ¢. 83-84; 712 TAHSIN GEMIL concerne les pays roumains, ce traité contient de nouveau, de méme que celui de 1623, interdiction de Vétablissement des Tatars en Moldavie, 11 Sagissait, certes, du retour des Tatars dans le Boudjak'*7, doi fis avaient 6té sortis par Murad IV, en vertu du traité de 1634. En méme— temps, Pairét des attaques non seulement tatares, mais aussi moldaves contre la Pologne, sont des dispositions qui se rapportaient & Vattitude moins amicale A cette époqne de Vasile Lupu envers la Pologne De méme est répétée dans ce traité, la disposition de 1623— se rattachant bien entendu & un nouveau renforcement du réle de Ja Transylvanie dans Ia Guerre de 30 ans sous le régne de G. Rakéezi I 189 — laquelle avait provoqué la dispute dont nous avons parlé concernant Vinterdiction «de toute aide polonaise aux ennemis du prince de Transylvanie. Mais la. sity- tion en 1640 était différente de celle de 1623, de sorte que cet article n’a plus produit: les conséquences d’alors. Tl est intéressant de faire ressortir le fait que ce traité introduisait & nouveau Ja clause, existant avant celui de 1634, relative & Vamitie sincere qui devait exister entre les voivodes de Moldavie et les rois de Pologne, mais avec la spécification que cela seulement tant que le roi de Pologne persisterait dans ses bonnes relations avec le sultan, Il ne s’agissait done pas d'un abandon partiel de la position de la Porte Fégard de la Moldavie, mais, au contraire, de Putilisation de la Moldavie également comme moyen de pression de ln politique turque vis-A-vis ; J de la République. : Dans la période suivante, les difficultés financiéres, 1a continuation des hostilités avec la Suede et 1a Russie, le soulévement des Cosaques Zaporogues, etc., firent que la Pologne ne pit dépasser les limites. du traité polono-ture, De son edté, 1a Porte, vu le rebondissement des trou- bles intériewrs, la guerre avec Venise, ainsi que Vincapacité politique et militaire de ceux qui dirigeaient effectivement I’Etat ottoman sous le régne sans autorité d’Ibrahim I et de son suecesseur mineur Mehmed IV, se trouva dans l'impossibilité de reprendre les viewx plans offensif— tures contre Ia Pologne. Dans ces circonstances, le renforcement de la position des pays roumains, du khanat de Crimée et des Cosaques Zapo- rogues, n’est pas pour surprendre; ayant aussi des dirigeants particulié- yement doués, ils réussirent & mener dans cette période une politique vraiment indépendante, en utilisant et en violant le traité tureo-polonais en fonction de leurs propres objectifs politiques, sans que les deux parties signataires pussent s'y opposer. De sorte que, aprés 1640, Phistoire des 387 Voir Basbakanlik Arsivi—Istanbul, Bab-i Asafi, 1050 (A)—D.V.N. 188 Voir Hurmuzaki, Documente, vol. XV, TI? partie, p. 1016—1017; Suppl. I, vol. I, uppl. IT, vol. If, p. 619-620, A {storia Romdniei, 11, p. 163. -polonais couvre le plus long intervalle ott la nécessité du des traités ne s*impose pas. en du XVII" siécle, l'affirmation de plus en plus insistante en tant que force importante dans V'aréne de la politique manifestée ouvertement et avec force durant les luttes de es Cosaques Zaporogues, conduisit d’abord au rapprochement e et de 1a Crimée™, ensuite & celui de 1a Pologne et de la 1, conerétisés par Vaide directe accordée & la Pologne an cows: ‘ande invasion » suédo-transylvaine de 1656 —1657. Taccession au pouvoir, autoritaire et 1¢génératrice, des grands la-famille Képriilii, Empire ottoman 1éussit & surmonter son ise et A reprendre sa politique traditionnelle d’offensive vers Le premier objectif fut constitué par les pays roumains, les- mdant la coalition antiottomane dirigée par G. Rakoezy I, réussi & gagner leur indépendance effective. Ensuite, ce furent es avec V’Autriche qui recommencérent. En méme temps se la guerre avee Venise. Cependant la Porte maintint avec la Jes relations pacifiques antérieures, arrivant méme A la considé- tout aprés 1657, comme une amie plutét qu’une rivale™, L’Em- ttoman désirait utiliser la Pologne dans ses plans politiques euro- de cette époque, en premier lieu pour contrecarrer la puissance 148, en ascension. C’est ce qui explique le fait que le traité turco- Waoiit 1667", ne fit que reconfirmer les traités antérieurs, jlogne concernant les pays roumains. Certaines modifications furent: efois faites, dans le sens @’un rapprochement plus prononeé entre ’épublique et le khanat de Crimée, en vue de la réalisation @un contre 1a Russie ™®, ; Mais, en dépit de sa faiblesse, la Pologne n’avait pas renoneé & sa MO Voir DY. Abdullah Zihni Soysal, Jarlyki Krymakie = exas6w Jana Kazimierza, Varsovie, 189; Kirim’ga dair yazul Pp. 856—862, 486—487, 494—496, Voir Tarif-i Vehihi, dans la Bibliotheque Topkapi Sarayi— Istanbul, mss. R. 115 137; Naima Tarihi, éd. cit., p. 2630, 2789, 2792, Tadeus Gasztowt, op. cil, p. 303 Feldman, Polska a Sprawa wschodnia 1709~ 1714, Cracovie, 1926, p. 21. 42 Voir la relation de la réception exceptionnelle faite par la Porte & Vambassadeur po- is Hieronim Radziejowski, dans J. Du Mont, Le Cérémonial Diplomatique des Cours de ope... él. de Rousset, Tome Second, Amsterdam — La Haye, 1739, p. 710—711 M8 Voir Tilay Duran, Tiirk-Rus "Miinasebelleri, dans Belgelerle ‘Tiirk Tarihi isi», Istanbul, n° 11, p. 46—47. E 4 Basbakanlik Arsivi-Istanbul, E@nebi Defterleri 55/1, f. 10~13; Zygmunt Abcaha- il, p. 352—36: ‘ga dair yazular... , p. 553-567; Hurmuzaki, Documente, vol. XV, 11° m4 ; TAHSIN GEMEL A paix polono-1usse de 1667, d’Andrussovo ¥%, De sorte que, les circonstan- ces internationales aidant, les deux tendances expansionnistes se heur{- rent de nouveau, cette fois-ci A propos du probléme des Cosaques et 5 Ukraine “7, L’expédition turque de 1672 prit une grande ampleur par la participation personnelle du sultan, déterminée par le fait que la Pologne s’opposa cette fois-ci encore aux plans de la politique turque dans cette zone de l'Europe. La paix, conclue & Buezacz, en octobre 1672 48, reconfirmait les anciens traités, mais seulement dans la mesure oi ils ne contrevenaient pas aux nouvelles conditions imposées & la Répu- blique. Le résultat le plus important de Vexpédition de 1672 fut la perte de la Podolie par la République et son obligation & un tribut annuel de 29.000 ducats. Dans Ja conception de la Porte, cela signifiait Vintégi\- tion de la Pologne dans le systéme politique ture. Ces objectifs avaient @ailleurs été également poursuivis par Vexpédition d’Osman II de 1621 ct par celle de Mourad IV de 1634, Pour la Moldavie, la paix de Buezacz rendait plus pesante 1a domi-’ nation turque et plus difficiles ses relations avee la Pologne par V’établis- sement de garnisons turques au nord de ses frontitres. C'est ce qui explique Vappui accordé par le voivode de Moldavie, Stefan Petriceien, aux actions militaires de Sobieski, aprés cette date. De méme que dat autres circonstances semblables, les pays roumains se trouvérent de nouveau en danger de disparaitre comme Etats. Mais, comme cela wétait passé tant de fois, la crainte de la Porte qu’un soulévement: de ceux-ci ne mette en danger les positions turques en Europe, lui fit aban-” donner, de nouveau, cette intention ™*, Cependant, la paix de Buezacz n’eut pas les conséquences escomp- tées par la Porte. Au contraire, elle conduisit 4 une nouvelle exacerba- tion du conflit polono-ture, lequel devint plus complexe et plus grave, par le fait qu'il entraina d'autres Btats directement intéressés dans les relations entre la Porte et la République aristocratique %, = Me Akdes Nimet Kurat, Rusya Tarihi, Tirk Tarih Kurumu Basimevi—Ankara, 1948, p. 232-2 BAST Voir Ismail Hakkt Uzuncarsili, op. cil, p. 183184. | 48 J, Du Mont, Corps universel diplomatique du droit des gens... , At Haye, tome VIF, 1731, p. 212; Résumé dans Zygmunt Abrahamowicz, op. eil.. p 4 Toan Moga, Rivalitatea polono-austriaca si orientarea politied a {drilor romdne ta sfirsitul secolului al XVII-lea [La rivalité polono-autrichienne et orientation politique des pays roumains la fin du XVII? siécte], Cluj, 1933, p. 17—18. 360 Ibidem

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