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HISTOIRES DES SOLITAIRES EGYPTIENS (Ms. Coislin 126, fol. 158 549.) INTRODUCTION Ce titre, emprunté & la version syriaque (1), correspond au latin Vitae Patrum (2) et nous semble préférable a l’épigraphe « apophthegmes des saints vieillards » (Verba seniorum) (3) que porte notre texte grec. En effet, nous ne, trouverons pas seulement debonnes paroles (apophthegmes) prononcées par les, vieillards, mais, le plus souvent, des histoires de moines racon- tées par l'auteur ou du moins consignées d’aprés des récits qui lui ont été faits, Ces histoires conservées dans de si nombreux manuscrits grecs sont de deux genres : les unes portent expli- citement le nom de leur héros ou de leur auteur : « Macaire faisait... Macaire racontait... », les autres ne portent pas de nom propre : « il y avait un frére qui faisait... un vieillard ra- contait... ». De bonne heure, la plupart des histoires qui por- tent un nom d'auteur furent extraites et transcrites 4 part dans leur ordre alphabétique. La plus importante de ces col- lections alphabétiques a été éditée par Cotelier (4). A peu prés tout le reste est inédit. Nous avons parcouru les manuscrits de Paris dans l'espoir — un peu décu — d'y trouver de nombreuses histoires intéres- (0) eipey aganay an deed bite (@) Ct. Mioxe, Pair. ia (9 CF. Bose, Pair. gr, t LXV; Krowsacuen, Bys. Li Hepacal oF pay Ictaal. Histoires des solitaires Egyptiens de Londres add. 12173, fol. 117 . LXXILL, col, 107-1088. 44 REVUE DE L'ORIENT CHRETIEN. santes. Das 1900, nous avons pu signaler A M. Léon Clugnet doux des histoires de Daniel de Scété (1) et depuis lors "histoire de sainte Marine (2) et quelques récits intéressants du ms. grec 1596 (3). Nous avons édité nous-méme les récits du moine Anastase sur les Péres du Sinai (4) et les récits d'un autre Anastase (sans doute le patriarche d’Antioche) (5), nous avons traduit tous ces récits dans la Revue de l'Institut catholique (1902) (6), et avons encore édité I'histoire de Thais (7) et le cha- pitre des saints anachorétes (8). Enfin nous avons publié I'a- nalyse du ms. grec 1596 qui nous paraissait contenir 'une des plus intéressantes compilations (9). En dehors de ces quelques histoires intéressantes que nous avons trouvées dans la masse des apophthegmes (10), il nous avait toujours paru important de compléter la publication de Cotelier. Mais les mss. les plus considérables comme Coislin 127 (et 108) (11) qui nous avaient attiré d’abord, sont bien sou- vent des compilations récentes de toute provenance qui ont fondu A nouveau les apophthegmes alphabétiques avec les autres sous divers lieux communs. On le reconnalt a ce fait que les péres cités sont rangés par ordre alphabétique, et que les récits de Daniel le scétiote (v1" siécle) sont déja fondus parmi les au- () M. Clugnet a eu le mérite de reconnaitre que ces deux réeits n'ctafent tav'une partie d'un tout: les récits de Danielle scttive (ef. Kucwaacupn, la. cits «wil éaités. CE. ROC, 1900-901. Tirage 4 part chez Picard. Aux neuf mss. grees que novs avons deja signalés & M. Clugnet (AOC, 1901, p. 88-5) il faut encore ‘Souler les sept suivants qui renferment tout ow partic des réeits de Daniel gree 80, 919, 1596, 24745 Coisln 108, 12, 127, (2) Cf. ROC, 190, p. 573; 1904, p. S00. (3) Ibid., 1905, p. (4) Oriens christianus, Rome, 1902, p. 58-89. (G) Hid, 1063, p. 5090. Une partie des récits d'Anastase, moine du Sinaf, ont ¢té signalés depuis par M. Von Dobschiitz dans le ms. 187 de Dresde (Bys. Zeit- achrift, 1X6, p. 245-216). (6) Tirage & part a la librairie Picard, Paris, 19 () Annater du Musée Guimet, 2 (® ROC, 1905, p. 387. (0) Toid., 192 po (10) Notons q faussement aceusé de vol» dont nous ‘ne connaissions jadis qu'un manuscrit (cf. ROC, 1901, p. 77-78) s ve encore dans les mss. grees 89, fol. 60; 1096, fol. 303°; et Cosi 135, fo. 10; 122, fol. 110; et 108, fo 101 (11) Cesdeux mss. renfermentla méme collection. Tous les apophthegmes, alpha ‘bétiques et autres, sont classés sous les liewx communs relevés par Photius, Hi- bliotheca, cod. 198, P. G., CII, col. 664 et P. L., LXXIII, col. 852. MISTOIRES DES SOLITAIRES ECYPTIENS. 4 tres. C'est le cas des mss. Coislin 127 et 108. Le ms. de Lon- dres, Burney 50, qui est formé de deux volumes, est une com- pilation plus récente encore, car elle renferme un bon nombre de récits du moine Anastase sur les Péres du Sinai (1) et ne peut done étre antérieure au vin" sidele puisque le moine Anastase écrivait vers le milieu du vi Nous avons étudié aussi de petites compilations, comme celle du ms. Coislin 282, fol. 1-96; elles ont le grand avantage de ressembler & celles qui ont été traduites en latin du v’ au vi" sidcle et qui constituent les Vitae Patrum. Leur ressemblance avec le latin leur est une garantie d'antiquité, mais une partie de leurs histoires, celles qui renferment des noms propres, en ont été extraites pour figurer dans les apophthegmes alphabé- tiques et ont done été éditées par Cotelier; les éditer & nouveau ferait double emploi. I! s‘ensuit done qu'une édition destinée & compléter celle de Cotelier sans faire double emploi avec elle semblait assez difiicile a préparer. Nous avons remarqué enfin que ce travail avait été fait par ‘auteur des compilations con- tenues dans le ms. Coislin n° 126 du x* au x1 siécle. Cet auteur, aprés avoir transcrit les apophthegmes alphabétiques (fol. 1-158), a recueilli ensuite tous ceux qui ne figuraient pas dans cette premiere partie. I n'a suivi aucun ordre, les quelques titres correspondent A peine 4 quelques-unes des histoires qui les suivent, auteur semble done bien n'avoir eu qu'un souci, celui d’étre complet (2), et c'est ce qui nous rend sa compilation précieuse, car, pour compléter Cotelier, il nous suffit de 'éditer. Objet et mode de la présente publication. Nous ne nous pré- occupons pas de rechercher les sources, d’étudier l'ancienneté relative ou la erédibilité de nos récits, car ces études critiques ne peuvent guére devenir définitives qu’aprés une publication complete des textes (3); nous avons done seulement la préten- tion de les préparer et non de les faire. (1) Nous en avons relevé douze, & savoir = t. I, fl. 50, les eiap. tah ty 1, de notre traduetion; fol. 57, le chap. xt; fol. 139, les chap. xx xxvt} (01. 13, les chap. xxix et xxxvin. 12) Ha mime ajouté & Ia fin (fol. 911-929 et 319) tous les récits de Daniel le seétiote (Voir Tédition si complite et si bien étudige qu‘en a donnée M. Clugnet, ROC, 19-1901}. (3) Voir étude de Dom C. Butter, The lausiac history of Palladins, 1, Cane bridge, 1808, p. 208215. 46 REVUE DE L'ORIENT CHRETIEN. Nous publions telle quelle la seconde partie du ms. Coislin 126 (A), fol. 158 sqq., dont la premidre a été éditée par Cotelier. Nous avons ajouté hativement une traduction francaise pour ceux des lecteurs de la Revue de ’Orient chrétien qui ne lisent pas le grec. Les anecdotes ont trait a toutes sortes de sujets et. bien qu’elles aient été écrites pour édifier, la mnalignité pourrait parfois y trouver son compte aux dépens de quelques malheu- veux moines. Elles doivent étre lues avec l'esprit dans lequel elles ont été écrites. D'ailleurs cette édition n'est pas une ceuvre de vulgarisation : elle est destinée aux seus savants et ill ne sera pas fait de tirage A part. Pour préparer un peu l'étude critique des apophthegmes, nous ajoutons leur concordance, lorsque nous l'avons notée, avec les anciennes versions latine et syriaque et avec quelques manuscrits grecs de Paris. . La version latine du v* au vi" siécle (en majeure partie du moins) est contenue en particulier dans la Patrologie latine de Migne, t. LXXIH, col. 707 4 1066. Nous y renverrons par la lettre M, suivie des numéros de la colonne et de histoire. La version syriaque, aussi ancienne, puisqu’elle est conte- nue dans des manuscrits du vi‘ sidcle, nous est conservée dans diverses collections aussi bien que Jes traductions latines. Nous renverrons : a) au manuscrit de Londres add. 12173, du vit au vit siécle (L), dont nous avons pu faire une analyse détail- lée; b) & 'édition donnée par le Révérend Pare Bedjan (B), qui est une compilation du Paradis des Péres composé par Enan- jésus au vir sivcle, et d'autres histoires recucillies par le R. P- Bedjan dans divers anciens mss. syriaques (1); ¢) 4 l'édition du Paradis des Péres d’Enanjésus (K) publiée avec traduction an- glaise par M. W. Budge (2). Comme on le verra, les traductions latine ou syriaque d’u» bon nombre de ces histoires ont déja été publiées (3). Ces his- (1) Acta martyrum et sanclorum, t. VIL, vel Paradisus Patrum, Paris, 1897, (2) The book of Paradise of Palladius, 2 vol., Londres, 1904. Nous renverrons presque uniquement & Tédition du R. P. Bedjan. Celle de M. W. Budge, qui comporte une travluction anglaise. est plus acressible et chacun établira facile meat In eoneordanee, car, en somme, Fordre est & pew pris le méme dans les dleux séitions. (On a publié aussi des traductions arménionne et copte. Cet ouvrage a Mi traduit, semble-til, en toute langue : arabe, éthiopien, vieux francais, etc. HISTOIRES DES SOLITAIRES EGYPTIENS. a toires elles-mémes ont été citées ou résumées par une multi- tude d’auteurs (1). Il n'est donc pas trop tt d’en publier enfin le texte grec original. PF. Nav. Mare 1907, (1) Nous renverrons assez souvent par le simple mot Paul suivi de la page. aux extraits de notre ouvrage insérés par Paul Euergétinos (f 1054) dans sa ‘grande compilation : ESvveywy tiv Seopléyyav érpcuy... Athénes, 1901. "Anopléypars rév dylov yepévrwv. Esndynoov xérep. ioxomes 'Ade- 1. "Hpwrin 6 dyi0s marie ipav 'ABeviores 6 iy Bualy dpa Eavdpeiag nibs Yoos 6 vids +H nargl; Kai dmexgitin pois 7 Ged. 2. — "Hpwriin 6 dyiag navip andy Dpmydptos 6 Geodsyoss més Yous & vide xai wb Zyov mveiux tO xargs Kai drexpltn ofov év rior (158 v*) spisiv éyopvors aMawv, yix to5 gutds ayxpaats 4 Bedeng, 3B. — 'O abnis elnev' 6s1 si pla salina dmaucet 6 beds dmb waved aviptroo Eyavrog =) Bémvispa: Mor épbiv dmb r%¢ duyhe, nai Deibeuay amd vis ~daonc, xzh owgpasivny dd ro5 odyaros. 4. — Ado adedgot fazv yar év Exrver aabe2ouevor, ual ovviéy, tiv iva dofeviior. "EnGiveos ov tod adeh ncdncia, wai pu T05 mpeoburtsou mpoapepiv, dxotons 6 mpea~ aBegots “Ayousy imoxebducla cov adOgEv. Sproay. Tdaev oly civ dmv nig ioysv 6 aBerg6s. ‘O BE aitacayivon airo5 repos Nye coi TEMévrov oly xxi ebixuivoy ave xuguchy, tpt alsin & peas grow Etta (158 v) Tlanw obv 6 mpec6icepog tobg aBgos AaGiov Exopeilin abv abrote mpbs cov xipvovra aBEdGdA *EMévrwv oly abzav, xai ds foxy xabyperos, dxetvos Huedhev xan dat. Tay Bb dBergiv qooveraivewy xa cwar eyivtov Err Hud 7 meyers, Dioow Bb wep seizes dupibaddarcun, x2) Piezo “Th qiovenniize ‘ngs Kal orprgets ‘Yrdyers Beng pov ‘O 8b aadevar airode 6 adehpis doug; Were Ws APOPHTHEGMES DES SAINTS VIEILLARDS (1) 1. On demanda (2) & notre saint pére Athanase, 'éveque d'Alezandrie = Comment le Fils est-il gal au Pére? Il répondit : Comme la vue dans deux yeux. 2. On demanda (8) & notre saint pare Grégoire le théologien : Comment le Fils et le Saint-Esprit sont-ils égaux au Pére? Il répondit : Si trois so- leils étaient proches I'un de Pautre, la divinité est comme le mélange unique de (leur) lumiére. . Le méme dit : Diew demande & tout homme baptisé les trois choses suivantes : la foi droite de esprit, la vérité de la langue et la pureté du corps. 4. Deux fréres selon la chair (4) habitaient Seév# et il arriva que l'un tomba malade. Son frére alla a I'assemblée (5) et demanda la communion ‘au prétre (6) (pour le malade). Le prétre dit aux fréres : Allons visiter (le malade). Ils y allérent done et séloignérent aprés avoir prié. Le dimanche suivant le prétre lui demanda comment son frére allait. Il répondit : Priez pour lui. Le prétre prit encore les fréres et alla avec eux prés du malade. Quand ils arrivérent, comme ils étaient assis, celui-la fut sur le point de mourir. Tandis que les fréres discutaient et que certains disaient : Ila été gratifié du Saint-Esprit, pendant que les autres en doutaient, son frére, les voyant, leur dit : Pourquoi discutez-vous entre vous? Voulez-vous savoir qui a la puissance? — Puis il se tourna vers son frére et lui dit : Est-ce que tu tien vas, 6 mon frére? Le malade dit : Oui, mais prie pour + Péglise ». Item au n* 2 (6) lin'y avait quan prétre en titre pour tous les solitaires de Seété, COMIENT CuneriEN. ‘ 50 REVUE DE L'ORIENT CHRETIEN. gn: Nai, a0? elas omip dod. ‘O 8: mpds abriv tont io 280- 8 pov, obx dpa oe drenberv mpd zu05. Kat arpageis pic tabs xan wkvoug (159 r) aBergads gn Adve pot fd nal dubeluw. Kat AxGiov xat xdivas thy xepadiv, napéSuxs mpirros thy duyiv, Exevre 6 datevav. Kal eifing duporipaus xnBedanvees of naripes, dmiveynay val Haday perk yap%s, bre dmetiigass 1 gag to vorrdy. — Avo Hoav aBergar Sua olxotvees by rH Epp. 'O Bt els ‘vine dveyriaty sob xplyaros sod O05 moddoatby, dxédpx alg thy Eenuov mhalcpevos. ‘O 3: Exepos eEfpyero dmiaw abvos Unrav airiv. Kal wok xaydv fos ob elpy abtiv, Xyet abrd: Atact obrwg dmobidpdones ew, ob psvos emofnaag tig apagtiag 705 xbopov; Adyar acs 6 dads: Noite obx ola ci dplincay ai aiuapsias wou; Nat (159 r) olde ani 6 Oeds owveyspnae-visg dpapring pov, aaXk thy usylov coirov nous, Wve ev tale xplacws ydnoyae Bewpiv rods xprvovous. 6. — "Hoav dio ddedpol yarvdvees dddHhorg, xat 6 els i aad Expumrey dee dlyev, tive xdgun dire Jopia, ual dviBadey cig tk vob hagiov absod: xai olx HSe 6 Eddog, GA’ iadpaley Gr Enda Givovto tk asad. 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Mer’ ob wort 8: skbvmney & paBnrig, nal 6 dédyos als Epyov yeyovey. KinBedoug yp abtiv eboe6ic, tpn npig windy inl mivrave APOPHTHEGMES DES SAINTS VIEILLARDS. 5 moi. 11 lui répondit : Je ne te permets pas, 6 mon frére, de partir avant moi. Puis il se tourna vers les fréres assis et leur dit : Donnez-moi une petite natte et un tapis (I). Il les prit, inclina la téte et rendit le premier esprit, puis ce fut le (tour du) malade. Les péres, les ensevelissant tous deux aussitét, les emportérent et les enterrérent avec joie parce qu’ils avaient recu l'intelligible lumiere (2). 5. Doux fréres @) habitaient ensemblé au désert, L’un d’eux se ressou- ‘venant du jugement divin, s’en alla errer scul dans le désert. L’autre se rit & sa recherche et, aprés beaucoup de fatigues, lorsqu’il le trouva il lui it : Pourquoi fuis-tu ainsi au dehors? As-tu commis seul les péchés du monde? Le frére lui dit : Penses-tu que je ne sache pas si mes péchés mont été remis? Certes, je sais que Dieu m’a remis mes péchés, mais je me donne toute cette peine pour voir au jugement (dernier) ceux qui se- ont jagés. 6. Deux fréres (4) étaient voisins et I'un d’eux cachait ce qu'il avait — soit menue pidee de monnaie, soit bouchée de pain — et le jetait chez son prochain, L'autre ne le remarquait pas, mai son se remplir; un jour cependant i prit 'autre sur le fait, Y'attaqua et lui dit : Par tes (dons) charnels, tu m’as fait perdre (2) les (dons) spiri- fuels. Il lui promit de ne plus le faire et ainsi il lui pardonna. 7. Un frére fit une fausse clef (5); il ouvrit la cellule d'un vieillard et prit son pécule. Le vieillard écrivit sur un papier : Seigneur frére, qui ‘que tu sois, fais (mof) la charité de me laisser la moitié de mon bien. Puis faisant deux parts de son pécule; il mit le papier (auprés). L’autre entrant de nouveau, déchira l'écrit et prit le tout; au bout de deux ans il mourut et son Ame ne sortait pas {de son corps) (6); il appela donc le vieillard ot Ini dit : Prie sur moi, pére, car c'est moi qui ai volé ton pécule. Le vi lard dit : Pourquoi ne I'as-tu pas dit plus tt? Puis il pria aussi et par- donna. X. Un frére avait un vieillard (pour compagnon) (7) et, voyant qu’il en- terrait les morts de maniére étonnante, il lui dit : Lorsque je serai mort, m’enterreras-tu ainsi? Il lui répondit : je t'enterrerai jusqu’a ce que tw 8: C'est assez. Peu aprés le disciple mourut et ce qui avait été dit fut réalisé, Car le vieillard 'ayant enseveli pieusement lui dit devant tous : (1) Embrinium et éyéluor. Voir les glossaires Ducange. Cf. infra, n° 2. (2) Paree quis avaient vu un fait surnaturel. @) Cofslin 127, fb . (4) L, fol. 20. Coistin 127, 1.76. B, p, (5) B, p. 808. Paul, 238. (6) Son agonie se prolongeait. (7) Dans la vie érémitique, oX chaque solitaire vivait de son cté et & sa maniére, les moines devaient se mettre cependant sous la conduite des vieillards. En gé- néral chaque vicillard avait un disciple quill instruisait et qui le servait. 52 REVUE DE L'ORIENT CHURETIEN. Karas ixndeitns, & téxvov, 4 im pixpiv deiner; Kal peviv digixey 6 veaviorog” Kadig tye, & wdcep, tiv yep EnayyeMav inn: pocas. 9. — "Eneyey & 2668 Bisaploy drt fv tig amorabiyevos and bayou, yoaixa tywv spoins xat buyarépa xxenzouudvny, TY yol ottaviv. "Eyderaey obv ch xpéypara airod els rela wépn. Tedeutr- ions dt by tH perakd vic Suyarpis xarnyouneing, dvethurpoy ESexe rots rayots 7 woos abrig 6 marie (160 rt) Ext dé xal xd tH yovannds abrod, xzh tb iautod. Oix émmiero 88 mapaxadiv vov Oetv ‘nigh aici. "HDtey obv abt guvh mpocwzouivy, bre ibamtlatn x Ouyérnp cov, wh abdper. ‘O B8 imiomon. 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