1a VIE MOTHENATIQUE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU VIETNAM
par A. Grothendiack,
(Exposé feit 1e 20 décenbee 1967, sur Invitation
du Département de Mathematiques de 1a Faculté
dee Sesences de Paris).
T, Au début de cette année, Jat regu par personnes intexposées, de 1s
part de quelques nathénatictens de la R.D.V., Ia demande de tous les tiragesd part
dont Je pourrais disposer dans les eujete de 1a Géonétrte Algébrique et de
LAlgtbre, Come sans doute beaucoup de mos colldgues "occidentaur", j"Lgno~
Taio Jusqu'a ce monent 1A L'extetonce d'une vie mathématique en R.D.V., of
8 forciori de colldgues vietnamiens de 1+
désireux de se mettre au
courant dune partic de La Mathématique moderne qut n'est
come 12 Géométrie Algébrique, Tl va
voir tre utile 3 nos colldgues vietnamiens, et jo me suls enpressé de Lour
réputée facile,
18 dire que }'étate enchanté de pou-
fatro envoyer, on mime compe que tous lee tirages & pert personnels quo
Javats, tous les textes wathénatiques dispontbles diffusés par les soins de
VLHES, Come j
em R.D.V., tous cos textes sont effectiverent arrivés & destination, et ce
‘at pu d'attleurs Le constater lore de mon récent séjour
qt mieux est, un certain nombre sont uetlisés par des mathénsttesens de
1abas,
Ce prentor contact indirect mtavait donné 1'idée, au wots de tat de
$e fae
cette année, de proposeF\th t6 jour de deux & trois mois en R.D.V., pour y
faite des cours ov séminaires do mathénattques, dont le sujet € Le niveas
sereient fixés en fonction des besoins sur place. J'avats aoumis cette
Proposition a Monsieur Mat Van Bo, Délégué Général de 1a R.D.V. en France,
qui L'e accuel Ife trds favorablement et L'a teansmise aux autorités compé-
tentes 8 Honot, Contre coute attente et aslgré les difftcultés d'organtas-
ton dlun cycle de conférences par un stranger en R.D.V. dont lea conditions
présentes, "af repu, début Octobre, une invitation en forme de In Société
aE. s.
Mathématique du Victnem pour Ia durée du mots de Noveabre 1967, 1de fon cOté m'accordatt un congé pendant cette période, et, ce qui mieux est,
me garmtissatr les frais de voyage, qui (manque de devises) ne peuvent Sere
pris en charge por 1a R.D.V. Tl stest d'ailleurs avéré par 1a suite que le
Servies des Relations Culturelles ds Mintatare des Affaires Etrangéres a
Paris n'a fait auoue difficulté pour prendre a ga charge ces frais de
voyage.
Malheurcusesent, par un manque de coordination des dtfférents services
intéressés, parti ge Ports Le 31 Setobre, j'ai été obligé d’attendre une
Atzcine de jours & Phnom Penh (Cambodge), avant de pouvote attedndre Hanot
1s 10 Wovenbre par 1'avfon hebdouadaire de 1a Comission Internationale de
Controle, qui est le seul avion a fafre Le teajet Phnom Penh-llanei. Je suis
Feparti de Hanoi Le ler Décenbre, do sorte que j'ai passé en tout vingt et
wo jours en R.D.V., soit trois seasines. Le but de mon exposé aujourd'hui
eat de faire le point sur certaines de mes tepressions et de mes observa
fons pendant ce séjour, assez court {1 est vrat, -trop court 4 mon gré, cer
le poys cst extroeement attachant- mats riche en impressions variées et for=
Ti, Won séjour était organisé come sutt. Pendant une semine (plus
exactoment neuf jours), Je suis reseé A Hanoi pour faire des exposés de
ature générale pour un public relativerent vaste, d'une sofxantaine de
Personnes environ les premiers jours, ne ge Limitant pas A de seule mathé-
meticiens, mis conprenant aussi d'autres scientifiques (tout au moins quel~
ques physictena), J'af été ensuite une dizaine de jours a L'Unlversité éva-
exéo de Wanot (A une contatne de ktlonderes de Ie eapitale), consserés poor
1s plus grande partte 3 un sésinatre plus epéctalisé sur les catégorics
%f L'Algtbre Honolorique, avec exents 8 querante auditeurs environ, dont 1a
Plupart wlavatent cutri de Hianot cb t1e avatent écouté tes conférences d'orten-
tation générale, Les enseignents do 1a R,0.V. ayant un emplot du toms trea
chargé, coux gut étefent consés assister & mes exposés avatent été dispen
de routes avtres obligations (enscignenent ov corvées do toutes sortes) pen
dant 1a durée de non edjour. Les auditcurs provenatent, pour 1a quesi-tota-
MAG, c€ A parts égaten 3 peu pres, dos deux grandes Institutions porallales
(plus ov moins équivatentes, semble-t-i1) de 1'Bdueatton Supérteure en-3-
R.D.V., 1Université de Hanoi ot les Institute Pédagogiques (de tanot et de
Vink), Lune et Iautre évacuées en des endroits divers de 1a campagae
vietnanienne. I1 a done fatlu que les une et Les autres se rendent d'abord
A Hanoi (en bieyclette presque tous, La bLeyelette étant ectuelleaeat le
rpoyen de locomotion universel au Vietnam) pus que tous se rendent A 1'Unt=
versite évacuée, qui devait pourvoir au logesent, @ la novtriture et au
tronsport des notes venus d'ailleure, Ajoutez @ cela les soins dont a été
contouré le conférencier, comme tout autre stranger visitant 1a R.D.V., o¢
ut comportatt en L'occurrence un fonetionnaire Gu "Comité d'Rtat aux
Sciences") attaché A ma persoane pendant toute 1a durée de won séjour, pour
voiller & ms sécurité, mon confort, et met bonnes vie et moeurs, plus en
chouffeur pendant le s6jour & Henof, relayé par un cuisinier pendant le
séjour B 1a campagie, -tous les trois, on se I'imagine, fortenent sous-cm:
ployés pendant le tenps ob {le étatent préposés a mon service. On se fait
‘ainsi une sdée des questions é'organteation soulevées par un enodin séjour
de trois semaines séminsrisantes on R,D.V. Cot effort est d'ailleurs ty-
pique de L'esfort eystématique déployé en R.D.V, a tous les échelons pour
promouvoir Ienseignement & tous 1es nivessx, sous des conditions tres
Giffictles, ot melgré lee smpératifs de 1a Défen
Nationale.
Comms 18 plupart des activités plus ou moins publiques, les conferences
se plngatent Le matin entre six ot dix heures environ, & cause des bosbar=
desents qui habieuelloment se font dans 12 journée et rarenent avant onze
heures du matin, Pendant 1a plus grande partie de mon séjour, le ctel éeate
‘seer couvert, et par conséquent, £1 y avaft pov de bonbardenents. Les pre-
miers bosbardement sérieux étalent prévus, et ont effectivesent ex Lieu,
Iavant-veille de notre départ pour Ia cempagne, le vendredt 17 Noveabre:
‘A erois reprises mon exposé a Gté interrompu par dee alertes, pendant 166
qwelies nous nous réfugiions dang les abris, Chaque alerte durait eavtron
tne dizatne de minutes. Une chose ers frappante die le début pour le nowem
vonu est le exlme tre grand, presque I'indifférence, avec Lequel 1a popu
lation réagit aux alertes, qut sont devenves une routine quotidienne. 5*nt
Pu observer de nosbreuses personnes, pendant les alertes, ussi blen dans Ia
Fue quo dans les abris, y compris des enfante et des vieillerds, ct n'aiFencontré chez aucun mmc un signe de nervosité. I faut dize qu'il y « une
organisation extrésement efficace pour rédutre su minimum le nosbre de vie~
times des boubardonents + abris individuels ov do groupes partout od on se
trouve en ville, organisation trde sorrée dee reeponsabilités en ces d’aler=
tes, par quarticrs et par rues, y compris pour les premiers soins Le petit
drepesu croix rouge signelont Lextstence d'un poste de secoure étant d'atl-
cuts soigneusement dérobé 8 1e vue dos avons ennemis sous le toit surplon
ant! On sent dans 1s population une confiance trde grade, y compris dans
Vefficacteé de leur D.C.A., ct L'intérte général se porte plus sur Le nombre
Atavions abattus (clest Lo sujet de conversation qui semble renplacer en
R.D.V. colut de 1a plote et du bon temps) que sur les éégits causés par Les
boabardenents, -sur lesquels 12 radio ae montre d'aillews assez discréte,
Pour des raisons bien évidentes. Augsitot L'alerte passée, tout 1e monde
(au moins dans tes quartfers non touchés) reprend tes occupations comme si
tate passé,
rien ne
Pendant une des alertes de ce vendredi matin, une bonbe 8 bélles &
retardenent est tomée également dens 1a cour de I'Ecole Polytechnique de
Monet, et y a tué (aprds 12 fin de L'alerte) deux enseignants de mathénsti-
ques de cette école, Monsteur Ta Quang Bus, qui est mathémticien en exe
temps que Ministre do 1'Ensetgnenent Supérieur et Technique (et qui assistait
ux exposés que J's! donné pendant non séjour & Hanot m@se) en a été informe
Giscrdtenent pendant L'exposé et est parti auseit0e, pendant que les autres
auditours continuatent & suivre L'exposé en attendant 1a prochaine alerte.
pres, B 1'Université
Eévacuée, pour Eviter des rassenblenents de cadres & Hanot en période de bon
Ltexposé du Iendemain a d0 etre reporté & la semaine 4
bardoments. Crest semble-t-t1 1a premitre fote depuis Ltescalade que des en-
setgnants mathénatictens de 1'Ensetgnenent Supérieur ou Technique se font
tuer, sur un effectif qut j"imagine dott Gere de Lordre de deux cents 2 trots
cents ensefgnants, peut-ttre plus, En fait, bien que chaque boubardenent
fesse certaines victines (one vingtaine semble-t-{l ce jour-1a), les chances
pour un particulfer de se faire tuer sont relativenent fatblea, néme au long
es années, comme 11 semble bien i1luetré par L'exeeple précédent. J'at ev
Mimpression, d'apres mes conversations avec des vietnantens, quo les featllesayant ov un tué pendant L'escalade sont de loin L'exception, non 1a régle
les chances de se f2ire cuer sont bien entendy encore plus faibles pour un
visiteur étranger qif ne reste que quelques semaines, et pour Lequel un maxt~
num de précautions sont prises pour asaurer aa sécurité.
es conférences étaitslfaites en frengats, quivne moitié environ des
audtteurs comprenait assez bien (presque personne ne parle anglais par con
tre). Parat nos jeunes colltgues vietnamiens de moins de trente ans, ble
peu patlent Le frangais, par contre un bon nombre parle Le russe, posr avoir
fait des études universitatres on U.R.S.S. Lee conférences étaient tradutte
a mesure par un des auditeurs on vietnanten, Je signale que le langue seten=
tifique vietnamfenns est en train d'etre créée de toutespitces depuis une di
zoine données par les setentifiques vietnantens, thche qui bien entends est
join d'etre termings.(En mathéwatiques, 1'initlative prendre dans cette at-
‘ection remonte a un mthénaticion vietnamten, Hoang Xuan Han, qui 2 conposs
on prenter dictionmire frangate-victnamten en mathématiques (vers les années
40)). Ls traduction se fatsatt générelonent sana encombre, donnant seulement
Mew occasionnellenent & une courte discussion en victnanien, Monsieur
Ta Quong Buu Geait porat Les plus attentife a une traduction parfattenent
correcte, et intervenait assez souvent par une remarque rapide sur la termi~
pologie. Concernent L'auditoire, son iapresaton générale étakt que 12 plupart
ea auditeurs conprenatent en général, groeso mode tout au moins, co que Je
dtsais (resp. co que le traducteur disait), et que In plupart suivatent avec
Antér@e. En tow cas, it n'y a aucun doute que Le traducteur comprenait tou
Jours parfaitenent, et ee tirait de plus de aa tAche de traducteur & 1a sa-
Cisfaction générale, Le traductevr était dkfférent suivant le sujet tratté,
mais apris quelques jours et d'un commun accord, senble-t-i1 entre les audt~
stant de IMIneeitve
tours, le choix est resté sur Monsieur Doan Quiaa
Pédagogique, ~certainonent un des eathématictens les plus compétents ct doute
parm nos colldgues de 1s R.D.V.
le aystine de 1a traduction simulcenée m'a soublé excellent, et somme
toute agrésble sussi bien pour le conférencter que pour L'suditoire.te tra-
duction phrase par phrase Laisse au conféreneter le loisir de rasscmblor sesayant cv un tué perdant L'escalade sont de loin L'exception, non a régle
les chances de se felve tuer sont bien entendy encore plus faibles pour un
visitour Stranger cui ne reste que quelques sesaines, et pour Lequel un maxt~
mum de précautions sont prises pour asuror an sécurité.
les conférerces étaiealfattes en frangais, quiune moitié environ des
auditeurs comprenait assez bien (presque porsonne ne parle anglais par co
tre). Parmi nos jeunes colltgucs vietnamiens de moins de treate ana, bis
pou parlent Le frargats, par contre un bon nombre parle le russe, poor avoir
fait dos études universitatres en U.R.S.8. Les conférences Gtafent traduites
A mesure par un des suditeurs en vietnamien. Je stgnale que 1a Langue scten=
tifque vieenamicnse est en train d'etre créée de toutespidcordeputs unc d=
znine dennées par les setentifiques vietnantens, tiche qui bien entends est
loin d'etre terminge.(En mathématiques, l"inttiative premidre dane cette di-
rection renonte A im mathématicion vietnamien, Hoang Xuan Han, qui a composé
un presier dictionneire frangels-vietnenten en mathématiques (vers lea années
40)). Le traduction se fateait générslonent sans enconbre, donnant seulement
Hew ocensionnetlenent @ une courte discussion en vietnasien, Noneteur
‘Tn Quong Buu éeait poral les plus attentéfe A une traduction parfaitencnt
correcte, ot intervonait assez souvent par une remarque rapide sur La termt-
nologic. Concernant I"auditotre, mon inpression générale était que In plupart
des cudlfteurs comprinsiont en général, grosso ode tout au aoina, ce que je
Gisais (resp. co que le traducteur digait), e¢ que Ia plupart suivatent avec
intéeet, En tout cas, 11 nly a aucun doute que le traducteur comprenait tou-
jours parfeitenent, ct ee tirait do plus do aa tiche de traduetour A Is a5
Uisfaction générale. Le traducteur éeatt dLfkérent aulvant le sujet erate,
unis apres quelques jours et d'un commun sceord, somble-t-f1 entre Ios audi~
tours, le choix eat resté aur Moosieur Doan Qujah,assiatent de L'Institet
Pédagogique, -certatnonent un des mathémstiefens lea plus compstents et douse
parm nos collegues de La R.D.V.
le aysttme de Ia traduction similtanée m'a scablé excellent, et some
coute ageéablo suest bien pour le conférencter que pour Ltauditotre,Le tra
duction phrase par phrase Lnisee au conférencier Ie loisir de rassenbler sosidées I'une prs Iautre au £11 deL'exposé, sane effort de concentration
excessif, tandis qu'il donne de meme aux auditeurs 1s possibilité de suivre
& une cadence plus ratsonnable que colut d'un exposé intnterronpu, Quatre
heures é'exposé A ce rythne (avec doux courtes pauses) mont senblé considésa~
blenont moins fatizuentes que deux heures au rythmo ordinaire, Tl faut dire
que Le travail est cependant beaucoup plus fatiguant pour 1'interpréte, et &
Ja fin de mon séjosr en R.D.V. j"6tais en forme brillance ct parfaitement
repost, tandis que Monsieur Qajnh était vietblenent elaqus.
Des notes ont été prisos de toutes lee conférences par Madame Honng
Yuan Sinh, de I'Tnstitut Pédagogique do Hanot également, wn doe rares mathe
‘meticiens (et ce qut plus ost, mathéaatictennes) qui ont été fornés en
Pronce (elle y a fait son agrégation on 1959), Cea notes sont destinges &
tere mises on forme et reproduites en frangate, Les matine étant consacrés
‘eon exposés oraux, los aprés-aldis Gtatont assez feéqueument consacrés par
les auditeurs a rediscuter entre cux les sujote traités le matin, et & élu-
cider ensesble Les points qui n'avatent pas semblé claire sux une et aux
autres, La méthode de travatl généralemont et offictellenent en honneur
fost celle du travail en commun, y compris sur le plan scientifique, Certat-
nemen€ excellent jusqu’A un certata niveau, on congoit que cette néthode ait
es inconvéntents extremenent sérieux quand on veut Lappliquer au nivent
de 1a recherche; J'y reviendrat. DYautre part, 1a plupart dea jours je rece=
vais Laprés-midi cos Jeunes mathénaticiens pour discuter de sujets divers
Hs venatent par groupes de deux ou plus, jamais moina. Come epparement
absolument toute ctose cn R.D.V. (en ce aoment du moins), cos réceptions
Gtatent égalenont organi
es avec soin, come Jo I'at conataté apres quelque
temps 1 les mathémsticiens qui voulsiont me voir devatent en aviser é!ebord
tos "responsabies" , s'1ls n'étaient pas des reeponsables cux-ntace, et
faire un rapport sur le sujet de tour ontretien, D'aflleurs, je pense que
tout auditeur qui avait L'intention de me parler une ou plusteurs fois avait
a possibilité de le faire effectivenent, Come autre exenple des habitudes
communautaires en R.D.V., Je signale que vers 1a fin de mon séjour avait
Leu une discussion générale ® laquelle Statent censés assister tous les
suditeurs, discussion dont le but était de fatre précisor 8 checun quel étattle bénéFiee exact setiré personmctieonent de L'ensonble des exposés qu'il avait
Scouts. Sans doute 1a plupart d'entre nous sereient eabarrassés de répondre
a on leur possit ne telle question aprés un exposé ou un aéminaire!
11 pout etre intéreseant do donner Le détail du programe de wee
exposés, programe Elaboré en commun ave nos collegues vietnamiene
1) Expoaée dlortontatton générale
andi 13 + formation dos chorchours mathématiclens et conditions
aGnéralos pour 1a recherche sefonttfique.
Mardi 14: La notion de achéas,
Nercred 15 + Analyse Fonctionnelte
Joudi 16 + Algebre Honolegique.
Vendredi 17: Algdbre Homologique. Théorte des fataconux.
andi 20 : Topologie (+ Algsbrique)
luundi 27 et Joudi 30: Les conjectures de Kell ( 4 heures en tout).
2) Séminaires plus déeattics,
'2) Produits tensoricis topologiques ot espaces nucléatres (deux jours).
») Algdbre tomologique (sept Sours)
les 1dées exposées dans cos conférences sont toutes dans 1a catéporie
du "bien connu! , ct In plupart publiges nofr aur blane dans des ouvrages
conus, Pour eotte raison, Je pense que mon séjour a été plus utile sur le
plan psychologique, come stimlant pour nos ants mathéantictens vietnamtens,
que sur Le plan dos connaissances effectivenent acquises, Et que los oxposés
Slorkentation générale ont été certatnenent de beavcoup plus utiles pour ux
‘que les exposés plus techniques dans lea deux séminaires. Dana un pays ayant,
par la force dos chosea, peu de relations avec L'extéricur (si on ne compte
pas les boabes & billos paral ces relations), 41 eet particult2renont diffi
efle un mithématicion pew expérinenté de s'ortenter parmi 12 multitude de
Siroctions possibles, do distingucr co qui eat intéressant de ce qui nc Lest
pas. L1 peut lour etre utile d'eneendre dos vérités teLles, par exomple, que
1s Topolopie Générale dott Gero considérée comme un Langage indispensable ot
Pbfon as point et non comme vne setence appelent d'autres recherches, et
avaere mia au courant de certatnes dee directions dans Laquelle s'est en
ngée In Topologte tout coure, Ov que L"Analyse Foncttonnélle offre encore
lun certain nombre de problincs tntéressants pour le spSeialiste, mnie qu'il
1 aa vie entire sur I"inelyse Fonetionelle, ote.
nly @ pas Lew de pass
Malheurcusement, son manque de compétence m'a enptché d'etre bien utile pour
nos collagues onalystes victaamions, au mdse titre qu'aux “algébristes'
T1 serait certsinesent weile qu'un onalyste chevronné, comme L. Sehwarte
ou B, Malgrange par exemple, putsse fatre en R.D.W. un séjour comme eclut
que Je viens a'y faire, Les Victaentons ("rcaponsables" aussi bion que
“nathématictens dy rang") mfontaéelaré qu'ile gerasent oxteémement contents
AtaccuctIlir étautres mathéantictons frangaia, dts que les circonstances
le pormottrafent. wathoureusenent, 11 ne semble pas que cele soit le cas
Gane un proche avenir, & cause de 1intenaifiestion dos bonbardenents depois
Octobre dernier, (qui avaicat égelonent fait anauler son voyage prévu pour
Novembre; co n'est que aceidentellenent, n'ayant pat ov connaissance do ecete
annulation, que j'at fin por atterrir quand stac 8 Hanot avec 1a bénédiction
des autoriess victramtennes, qui ont vouls a'éviter do retourner 8 Parte
brodouslle!).
TIL, Aprts cot apergu géndral du programe sefentifique ct Lorgantsation
de won séjour on R,D.¥,, {1 serait compe dlen vonit su sujet proproment ait,
et do parler de ce que Jat pu vote et entendre sur la vie mathématique au
Victnan. Une premtive conseatation, ct méne une constatation sssox oxtraordt-
naire vu les circosstances, c'est qu'il y 9 effectivenent une vie aathéan
que _digne de co non en R.D.V. Pour apprécier 2 ea valeur co "théortne d'ext
tence", {1 frut ee tonir present A Iosprit, tout dfabord, quien 195%, 2 Ia
Fin do 1a guerre de 1ibération de butt ans du Vietnam contre Loceupstion
coloniale frangatse, clest-aadire {1 y a treize ans, Lenseignement supérieur
Gait pratiquscnt {noxtstane en R.D.V. hu cours de Ia guerre extrémcment
ourtridre 1946-1954, Ieffort principal de I'enseignement avait porté sur
Lalphabécisation des Lerges masse paysannee, effort poursuivi jusqu'a son
but final dane Loe années swivantes, Jurque vers 1958, date A InquclteIanalphabétiome Gate pratiquenont Liquidé dane es plaines. (Voir "L'Educs~
fon cn R.D.V.", dans Etudes Vietnamicnnes, mat 1965, gut donne des études
crs Intéresssntes sur los problénes de L'enseignement en R.D.V. jusqu'en 1965).
En co moment, st J2 ne me trompo, {1 nly avate on R.D.V. qu'un seul et unkquc
‘machématieien possidant un diplone de doctorat : Monsieur Le Van Thifa, qui
await fait une thse on France vers 1948 ct étafe alors rentré au Vietaom
(en guerre). Un autre methémst{efon plus ou moins autodidacte (dont jet aéja
parls), Ta Quang Bos, Gtate alors absorbé par Les etches de Mintetre de Ls Di
fense ; (close Tul qui a signe les accords de Gendve du cdté vietnanien, cn
1954). TL a done fallu eréor un Enseignement Supérieur pratiquement & psrtir de
rion, Le méthode sutvie (et sans doute 1a scule possible) a été d'envoyer des
Jeones gons faire des études univereitatres dans les pays soctolistes, ct sure
tout en U.R.S.S, Parmi 1a containe dlensotgnants de mithématiquos & L'Untver=
Site ot A "Institut Pédagogique, une trentaine ont été ainsi forméa 2 1'éeran-
Ber, pendant une deréo de quatre B sfx ang, Ile ont généralement le niveay de
1a "thse de candidat" russe, qut se etue ous de 1a thdse
igdvement en de
frangatse, 41 se semble (11 faut une autre these, plus exigente, pour etre hi-
biLLtE a etre Eitulaire de chafre A 1'lntveratté), Cela suppose done qu! tis
tent publié chacus un travail original ou deux tout cu moins, généralenent
dans un pértodique sovigtique ov é'um autre pays de "fst. (Ces dernitres ane
ges, on publie égclement directement en vietnamien, et j'ai rogu A mon dépare
tun paquet de tfrages a pert publiés on vietnanten). Il y a peu de professours
eituletres parm cux,ls plupare ont le grade d'agefetant. Une autre trentatne
Alopprentis mathérticions se crouve cneors A L'étranger, et ile rentreront en
R.D.V. au cours des prochsines années, une fot loure études termines. Les
deux tiers des eadros onseignents on mthéantiques aetucls ont été formés sur
Place dans cos derntdves années. Co sont des enseignants ayent encore peu d¥exe
périence dans 1'enssignemont et encore moins en mithématiques. Le nombre erota-
sant d'étudiants en mathémitiques (cing cente tien que dane 1'Université éveeuse
de Hionot), et leur éparptlleaent néceseses par lee conditions de guerre deputs
Heacalade, perpttiement qui demands en moyenne un enaetgnant pour une dtzatne
a'etadiants, pose des probldmcs d'urgenes dane 1a formation des enseignents
(es mtnes que coux qui se sont posts depuis In eréation de La R.D.W. en 1945
& cous les échetons de I'enseignenent). Auast 1a plupart dea eadres cnseignantsqu'fls auront A cnseigner cux-ntacs, pratiquenene sang transition,
Une deuxitme efreonstanco qul rend essex extraordinaire L'extatence
drone vie seiontifique en R.D.V., ce gont Les conditions de vie et de travail
extrémenent difficiles erééce par Lescalade de 1a guerre par Les énéricains
T1 faut se tenie présont 8 L'espric que, A Lexception de Hanot, toutes Les
villes do Lo R.D.V. sont pratiquenent détrvites, 1a destruction & brive
Echéance do Htanot (uiamtee étant d'a{lleura peéve comme une éventualité
probable depuis le début de I'annse, de forte que 1a moitté de 1a population
de Hanoi ést évacuée dans los compagnes, aines que les services aduintstra-
Cite clets, y compris ceux de 1'Enseignenont. Les diverses facultss do
L'Université de tisnot (ou dos doux Institute Pédagogiques) sont éparptilécs
sur différents villages. Le présence de 1'Université dans tel ou tel village
1st tonue rigoureusonent seerdte, chaque village tant cons6 ignorer tout
sur 1a présence de tel ou tel enseignennt dans les villages voteins, votre
sine sur place : grice a une disefpline extrémenent stricte, 1onplacesent
de cos villages n'est toujours pas connu des Anéefesing, ce qui leur vaut do
Yavolr pas encore été rasés par des raide aystématiques, La vie y est tree
primitive. Tous, responsables principaux de L"niversité, cadres ensoignants,
ou étudianes, habitent les ménee patllottes de payaans faites en basbou,
avoe murs de torchis, Les fonttres ouvertes § tous les venta, le 01 en terre
battue. Certains vivent chez tes paysons, d'autres dans des asisons conmi~
navtaires, constreites par cux-mines le plus souvent. L'électrtetté pour
Véelatrage y ost inconnuc, on s'éelafro 8 La Lampe A pétrole ; Lea cou
ante dans 1a aison également, I'eau se trouve au puits, Comme dans tout 1e
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de lo fantLle a un trofeitae endrott. La feaille se eetrouve suivant tes |
occasions peut-etre un jour par mois, sur lequel il faut retrancher le plus |
ssitraillé sur 1s roste pendant 1a journée, Les routes Stant constonmentou
Agerutees ot reconstruites, le meilleur moyen de déplacement pour une
personne seule est 1a bieyeletee, qu'on pout porter aur aon dos sans difti-
eulté poor contourser Lea erongons de route détruits, Au village come 3 1a
ville, on vie avee 1'évontuelité toujoure présente dune attagse aérionne
‘Tres fréquomment, par bene temps, 1"Iniveraité est survolée per des avtons
fennemts, qui parfois 1achent des bonbea, ov petit bonheur, pour s'en débar~
rasser avant do regagner leur base, blessant et tuant parfois des civila
Dans le mols précééant mon arrivée, deux enfants de paysens avaicnt été oinsi
tués. Jusqu!a présent, 11 n'y 9 pas eu encore d’atesque aérionne en regle
contre un des villeges abricent 1'Univerateé évacuée ou un des Instituts
Pédogogtques, Coane partout aflleurs, {1 y a une formation 4! "autodéfense"
parsi les onseignants, pour rfposter au fusil contre une 6ventuelle atteque
aGrienne. Tout Ie onde ost conaé ae protéger contre lea bonbes 2 billes
par le port de chapeau antt-billes, anis le calme relatif & la coupagne fate
‘qe los instructions de sdeurité ne sont pas toujours observes & Le lettre.
TI y a copondant des abris fomiLinux a cord "a pew prée toute patllotte,
abris enfouis en terro, au colt de benbou recowvert de terre, tris effieaces
contre le souffle Ges bonbes ot les éclats. Bee précautions plus efrcons-
tmetses sont prises pour les salles de cours ov de réunions, tout come
Atatlleves pour les sales de classe dee enfanta, Tl y a un aystéme de
tranchées, partant le plus souvent de L'intéeicur de la salle, tranchées
recouvertos A Lextérleur, ot pormettant L'évacuation rapide de 1a salle
sans Otro ropéré per I"eviation cnnomte, Lee tranché
cou-rent le plus
souvent sous les hares mine, des deux cOtés de In salle, pour permettre &
tous de s'y r6fugier instantanément on cas d'attaque, 18 salles sont
généralement ® woLtis enfoules dans 1s terre, 1a partie des murs de torchis
qui sort do torre étant renforeée par une couche de terre aéehée d'environ
Jun matte d'épatsscur, poor protéyer des delete, La partic wuinérable reste
le tose, facitement traversé par les éelats, et notamment par lee éelate
es bonbes fragmentation, gui exploseat généralement A quelques metres de
hauteur, pour frapper 12 population avec plus d'efficaeité. Le probléme de
Toutillage scientifique, simple pour lee mathématiciens, sovléve des pro-
blames multiples chez nos collegues des autror facvités. Jak pourtant ve
tun Laboratoire de chimie en activité, avec une vingtatne d'étudiants faisant-2-
dos travaux praticues & 1a lucur dune Lampe 8 pétrole (trbs porfocttonnée
A'atllcurs, avec in powolr éclatrant équivalent & celui d'une forte ampoule
Glectetque). Mr. Nguyen Hoan, doyon de 1a Faculté de Chimie, m'a fate ad-
iter dans son latoratoire L'eau courante, stockée dans le réservoir ¢'essen-
ce d'un avion andricain abattu dane 1a région,
exvotr sotgneusenent cache
& 1a vue par un tott do banbou surploubant. Ses élaves sont 3 tour de role
de “corvée de pompage” , pour renplix le réservotr avec une poape 2 main
avee do 1eau provenant d'un réservoir plus bas, alimenté par une sovres.
Dans Les cas indtspensables, on dispose aussi dans les laboratotres d'élee~
ericité fournte per un aoteur 8 essence.
Il y 2 dos sGricuscs restrictions dans Ls novrriture, moins grandes
cccpendant que celles que nous avons connues on France pendant 1a dernitre
guerre, Lea gens n'ont pas I'sir affanés, & Ia ville ni A La campagne. Les
travaux des chasps so font a La cadence normale, apparemient, avec un cer-
tain nosbre de travaux faite pendant 1a nuit, o {1 n'y a gudre de cratnte
A'ateaques aériennes. Les enseignants comme Les étudiants sont tenus de
faire un peu d'élovage (poules, Lapins ete.) et de Jerdinage, pour alder 2
résoudre Le probline du ravitaillesent; les enseignents y consacrent on
swoyenne une dest-heure par jour, les étudiante plus, De fagon générale, j'ai
cu Impression que les hesoing vitmx en nourriture, habillenent, Loge-
mont, Goins médicaux, Gtatent assurés pour tous ou presque tous, pat seule=
rent pour les cadves, grtco 8 un offort dorganiaation ot des qualités de
tenacité exceptiomels.
Comme j'at dé}a dit, Lemplot de comps d'un collégue victnasien est
fextromomont chargé. I] assure généraleaent une dizaine d'houres de cours
par somsine, & quot {1 faut ajouter des temps de déplacenents parfois assez
ieportants, wu 1a distance perfols assez grande entre Les divers villeges
(08 doivent tre doonds Les cours, Tl y a cn plus un ater grand nonbre de
réuntons communes suxquclles 41 eet tens d'agsister, Deux séances par
semaine, do trois heures chacune, sont consnerés & des dtecu:
ons communes
dont le but est do permettro aux enseignante plus expérimentés d'aider les
Asbueanes A résoudre leurs problimes d'ensetgnement. Une fois les considé=--
rations générales éans cette direction épuisces, on imagine mal !afLicurs
fen quot pourratent constster de telles séanccs, sinon dans lea seilleure cas
fen des wortes do travaux pratiques ob les “ainéa!" atdent leurs collegues
plus Jeunes & résoudre lee probldses que ceux-ct & leur tour donneront &
leurs étudianes; dons Les cas moins favorables, 2 essayer de découvrir avec
plus ou soins de ccaviction le role possible du matérialiene dialectique dans
elle ou telle branche do 1a wathénatique. 11 y a également un aprés-midi
par somaine un cours de perfecttonnonont on Harxiene-Léntatame, a ratson de
six heures (cn douy séances de trois heures), auquel asaistent apparement
|
générale, 1a vie politique a une enprise extrmenent forte sur 1s vie per |
|
slses A part mimo les conditions eréées par 1a guerre, cela erée pour nos
amis victnaniens us handieap sérioux pour une activité de création intellec=
tuelle, qui demande un effort continu et non partagé. En plus de ces activi- |
ks polttiques c& alauttes gut variont suivant lee ctrconstonses, iy » dee
corvées diverscs dvs A 1a guerre : xéparations dos habltotions cxposées aux
tncemértor, creuseaene de eemnchGos, corvser de ravitedllement, plus Les
travmux de Jordinage ov d'élevage JéJ0 elite, Avee tout cola, 1 ne reste
autre 2 notze collaqve vistnanten qu'un Jour par semaine qu'tl putsse con-
sneror & son travail personnel, pour perfectionser sea connatesanc
ot le
cas Gchésnt stro moo de 1a recherche, BE encore ost={1 rare qu'il dispose
ventment d'une Joursée entidre notte de toute autre occupation,
1, Ayan donné on eableau denseable de quelquct nes des aifficultés
matérictles considécables suxquelles so heurte L'épanoutasemcat d'une vie
scfentifique en R,D.V. a Lthoure actuelle, j'en reviens au ehéoréme d'exts~
tence Gnoneé tantOt et désonteé envers ot contre tout par nos collagues vict~
namfons, @ savoir qu'{l y a une vie sctontifique, et plus parttculsérement
lune vie mathénatique, en R.D.V. Jal renconteé, parm tous les Jeunes colld
ges avee qui j'ai ju sfentretentr, un esprit excellent : un grand désir de
perfectionner leurs connaissances, ot de powoir faire du travail uttle de=u
recherche par lure propres soyens. Plusteurs parmi ecux dont 1 intérde ne
450 place pas tro> loin en dehore de mon propre corcle de compétence, stont
donné LMimprossion d'avotr des dons séricux pour 1a recherche, Atmel
Monsieur Doan Quinh, 33 ons, qut tredulaste mos exports, qui a fait six ane
a¥études en U.R.3.8, frute d'ovoir une orientation suffisente cux-mtacs,
les responsables vietoomiens lui avetont assign come patron un matinatt=
clon russe, spéclaliste on Géonstrie Différcnticlle vieux style, ct gut
favatt pas entendu parler des travaux de Cherm, Tl n'étate pas question dy
changer de patron, et co atest quienes Sols de retour de 1'U.R.$.8. que
Qujmh a pu se mectre a étudier, dans un tsolesent pratiquenent coal, co
qui A juste titre lut senblate vraiment essentiel dans 11 branche qut Lut
avait Gt6 assignée, & savoir 1a théoric des groupes ct algibres do Lic dos
eapnecs riomanniens synétriques, et 1a topelogie d'tecwx. T1 9 publié avant
Tosealade un petit travail sux Doklady sur Le cohonologte de cevtsine
espaces homogines de groupes de Lic couprets, et tout réeement a fait un
travail de recherche, donnant de nouversx espaces riemanniens honagenes 3
courbure posteive, Ce trnvail est sur Le potnt de paraitee en victmamien.
Jot transmis 2 terger, qui vet spéetnlieee, un projet de nate aux CR.
souais par Quah, ct Berger considtre (comme je m'y attendnts) quo les r6=
sultsts snnoncés sont intéressants ct plausibles. LI n'a promis qu'il se
mettratt en relations avee Quinh pour avoir des détetls our tes dénonstea-
lone ot Alscuter avec lu de certatnes questions soulevées par cette note.
Un mutke Jeune mthémsticien, Monsicur Heo, 28 ans, 9 étudté les groupes
disercts avoe Kirosch, ct » fot oa thise de candidat aur diverses d6fini=
tons transfinies de 1a notion de nilpetones et résolubilite de tele grou
pes. Ils Ggaloneat publié doe résultats 9 ee sujet pendant Lteseslade, TL
lu Llarticte fendasental de Chevalley au Tohoku Math, Journal sur Lo
groupes fints a
ockés mux groupes do Lie suni-siaples complexes, et vou
rait Gtendre son corele de connaissances, s"tntéressant notamment ux RrOU-
pes profinis. 11 m'a fate égslencnt ane exeel lente impression. Ce sont Les
deux “algébristes" dont les connatesanees sont pare les plus solides,
parmi ceux auxquets J'af pu parler, ct 418 sont probsblensnt parat Les
leu doués. Jaf également prelé A des enscignauts plus jeunes, dont cor=
tains avoient le éésir do fatre du travatl en Algebee Homlogiqus ot-a5-
anqusient mantfestenont d'orientation pour comencer.
Bn ce moment, parmi nos collégues de Is R.D.V., on crouve des mathé-
natictons intéressés dans des bronchos ers diverses et d'inggale smportonec
fen Mathémtique, Chtone
Probabiliegs,
Coleut maérique
= Logique. Programmation
Bquations diftérentielles, ct sux dérivées partielles
Analyse Fonetionnetle
Topologic Générale (Elave de Satenov), Géoméeries non cuclidtennes:
Algdbre (théorte des groupes, Algtbre homologique).
Geonsteie différentielle
Théorie des nombres (un éléve de Gelfond),
= Fonctions d'une vartable réetle,
= Fonetions d'une variable complexe
Nos snis vietnamtens, ct en particulier les responaables avec lesquels
J'al parlé, sone bion conseionts des Inconvénients d'un tel éparpillenent
des forces, qui fait que (on dehors de quelques analystes qui sevivent &
trouver des sujets !intérét commun) chaque mathématicten vietnamien est pra-
ELquonent {so1é au milieu des eutzes, sans possidilité de contact sctenti-
fique veritable ni sur place, at jusqu’a présent a Lexeérteur (one fois
rentré lui-etne de 1'Gtrangor). Is soat d'aceord avee moi pour penser qu'tl
serait préférable que les mithémstic{ens se groupent sutour do quelques
chomes-clefs de 12 mathénatique moderne, dont (hore de I'Analyse) Iau pour
ral @tro 1a Géométric Algébrique, un autre 1a Topologie, Mais choz Les
oathématiciens déj2 forms, cola demanderait un effort de renouveau que seule
les meilleurs soratent disposés et capables de fournir. Tl faudrsit done
quiune telle eristellisntion dos intérats se fase surtout gradvellement, &
portir des Jeunes eeore cn periode de formtion (dont les meilleurs sont
en princtpe formés encore a 1'étranger, ¢!aflleurs), 11 ne semble clair que
cette question de rogroupoment est cn cous eat cesentielle pour que I'évolu-- 1s.
tion qualitative de a vie mathénatigue en R.D.v, finisse par etre & La hau
teur de 1s performmco quantitative extracrdinatze qulont fournte nos amie
victnamtons. Clest certeinensat un problim aru, vu dune port les etreonse
eonces générales tris dures créses par In guerre, d¥autre part 1a force
Attnoreio do tout état de choses extatant, meme lorequ'on a une claire cone
cence des inconvénients do cet état do choses. Je crois cependent, d'aprée
HOUE ce que jai vu cn R.D.V., que nous powvons faire confiance Anos ante
viotnamions, et ne serait pas éeonné que daas Les dix ou quinze années qué
viennent, nous putssions ossieter au Vietnam 2 un véritable épanovissement
do In vie scientifique, que nous voyons subsister en vetllewse 2 l'heure
actuelle
V. Je veux dire quetques mots sur mos inpresaions sur L'atmoephire géné-
vale 8 1'Université, ct parmi les mthénstietens cn particulier. Cette atmos
phdre, sur le plan personnel, m's somblé toujours cordiale et naturelle.
le contact entro mes collegues victnamtens ct mot s'est Gtnbli iamédiatement
fot sans a-coup, vériftane unc fote de plus cette vérité que loraque deux
athématicions venont de n'importe quelle partie du monde se reneontrent, ile
so mottent a parler de mathématiques ct par suite stentendont, Je alas &
‘nucun moment ps vensrquer des traces de xSnophobie, af cavers les frangais,
ni envers los anéricains, aalgré les excte commis par les armées ennonies
et dureneat reagentis par tous depuis blentOt erence ans (Japonate, eon
gets, anériening,..J, Bion qu'tl ne solt pss question de mettre en doute
Tautorité des "resronsables" divers dane In structure universitaire, et
malgré une tendance {ndéntable A un dirigieme géaével, dae la vie setenti-
Fique comme ailleurs, les velationa entre Les "reayonsabios” (minis tre,
roctour, chatrmen, des fscultés, titalaires de ehaire) d'une part, Les
endros enscignante crdinaires de L'sutre, sont égslenent simples ot cor
lates . 11 ne aonble pas qu'il y aft entre les una et Les autres des dtfte~
renees de salaire et do niveau do vie rts séricuses ; le salatre d'un
istane est de 80 boas par mote (environ 8 000 franca) = 41 en faut vingt
2 une personne pour se nourrir ; celut de Ho Chi Mink est de 250 Dons:
Les vesponasbles m'ant donaé "impression étnvoir L'esprit ouvert et une
“2 bonne conprshonsion des conditions générales néeessatres pour Lamur
Monsicur Ts Quang Bus, ministre de L'Enseignenent Supérieur et Technique,
sathénstieten Ivi-ntme, cone Jo Iai dit. Clest un horme qui m!a pary renar=
quablenent intelligent, cultivé et blen informs, Bien que pratiquement autor
idacte on Mathénetique, c'est cane dovte un des mathénsticiens vietnamiens
ayant 1a culture mathénatique La plus varige et 1a plus solide, allant de
Itnslyse Fonetionaelle aux machines Logiques de Turing. TI a agsuré un ensei-
gnement de Mathéastique 2 la Freults pendant quelques années, avant a'eere
chargé de sos fonctions actuelles, Malgré son emplos du temps chargé, ot en
partie sins doute pour précher L'exonple, {1 8 agsiaté a cous les oxposts
que J'ai donnés pendant Ia prenitre somsine pasese A anol, et tate part
les rares auditcurs & mnifester leur présence par des interventions occa
Slonnelles. Je signsle 2 ee propos qu'il est bien connu par Les Yietnomtens
que leur Prenter Ministre, Honsicur Pham Van Dong, alors qu'{l sssumait
65a ces fonctions, » suivi un cours dy so{r a 1'Eeole Polytechnique de
Hanoi pendant un an ov deux, malgré ses t&ches cortainenent assez Lourdes
|
par les temps qui courent, J'si été rogu par Monsteur Pham Van Dong, en 1
compagnic de Monsieur Ta Quang fou et de deux autren rosponsables de 1'Tns~ |
ELCUt Pédagogique ot de "Université, au asbut de mon séjour. Lin ct autre |
font assuré a cette ocesaion qu'ils étatent d'accord en principe pour envo- |
yer des jeunes mathémeieiens on France pour y apprendre 1a Géonéerie
Algébetque sous ma direction, sf je rencontrais pendant mon séjour dos
jeunes gens qui seratent suscoptibles de pouvotr profiter d'un tel aéjour
De fagon générale, Jet pu constater que les dirigeants coune les cadres
cupériours étatent eonvaineus que Ia recherche scientifique, mee 1s re~
cherehe théortqua cons applications pratiques immédiates, n'était pas un
Toxo, ot qu'tl étate nécossatre de favoriser In recherche setenttflque
théorique de a présunt ot sans actendre Iavenfr wetllevr, tout conme
les taches de développement do L'enseignement et des aeionces appliquées.
Dons leur désir do parvontr A faire ocuvre ortginale, nos amie mthématictens
victnantens ont donc certasnonent Io support compeshensif do leurs dtrt
gonnts et responsables de I'Université. Malheureasenent, cos dernicrs ne
sont paz mattres des conditions macértollee trie dures crdées par 1s guerre
D'outre part, ct indépendamment ane doute des conditsons do
guerre, (18--
no sont poe sculs 2 avotr vole au chapitre, Ti m'n semblé que du cote des
organisations so base do parti, dont tes responsables ntont sane doute
souvent qu'une comet:
ance vague dea conditions néeeesnires pour le déve~
opponent tune penede scientifique originale, 41 y a beaucoup soins de
couprihension b co sujet. Or le atyle de ers
afl et Lombinnce générale
sonbleat relovoe astens einen plus de ccs dorntcrs, que cea ékrigeanes eux-
sstmes. Por oxcuple, Jol pu observer que Le travail de xéflexton solitaire,
com: opposs ou tenvatl eoileetif, était consigéré d'un mauvaie oeil per
tune cottatne partie de In comunauté universteatve, gut aenble tgnorer qu'é
aly a ps
do penaée originale eons méditation soliteire. De moe, ct dane
Je mone direction, 11 y a une tendenee & juger Ia valeur dtun séminntee
Avapras Le nombre doa participants, co qui e comme effet de Aécourager Lee
jeunes gons do bonne volents de faire un séninaire sur un sujet dLffterse
fet donandant wn effort intellectuol vraiment ericex, puleqd'un tel eéminaire,
dans In conjoncturs actuelle, n'auraie qu’sn tout potte nonbre de partietpante.
11 fout garder a Lesprie los conditions do travail trbe différentes de nos
colltguee victnamions, qui font qu'un séminetre ne peut en aucun ens ttre
une cntreprise purenent pergonnetle & deux ov trofe dentro cux (une entre
prise personselic a'oxiste pas en R.D.V, dans lea conditions actuelles 1),
nnais Joie obligacotresent avotr une sanction officielle ; oF un aéatnatre
hnunériquemcnt trie réduie risque d!0tro considéré como injustifiable. 11 y
4 18 un conflte évident cate Les exigencos du quintitatif et de qualiestit
au ntvenu de La porsée eréatrice, exigonces Le plus seuvent opposées. 11
Fout espérer que 11 confusion par certains responsables politiques entre
ce8 deux sortes d'oxigencus est un phénomtne passager qut s'acténucra &
sesure que s"élivera To aivonu de culture générale, Bans Itemédiat, elle
stajoute sux autres handienps AJA extrOmoncnt sGricux que doivent suraonter
sos nis mathématicions de 12 R.D.V. pour faire du bon travatl. Le fate que
ralgré tout eels cortaing entre oux serivent & faire de tewafl utile
Gott Sere pour aus une rokson de plus de leur faire confiones, ct dlessnyer
de notre mieux to les sider dane leur tnche difficile,-1o-
VI. J¥en viens & Io partie peut-Btre Ia plus importante de cet expand
avons noua vralncat 19 possibilitc d*aider nos anis universitotres viet~
namtens, ot si oul, de quelle fagon ? Pour 1a prenitre question, il ost hors
fo doute quelpouE wOLVIa réponse est bien out. Llonvoi de Livees 8 1"nkver=
sit (ou mfcux, a 1'Université et ax Institute Pédagogiques), organisé des
fe printenps, est certatnement utile pour eux. Sauf los vieux Livres, dataat
sons doute do Ioccupation frangaise, Lo bibliotheque de 1"Iniversité do
Hanoi ne content gure que dos Livres russes ou chinois, ct tres peu de
Livros des pays oecidentaux. On tgnore jusqu!a L'existence dé cortslacs Ae
Livres qui sont considérés comms doe Livres de base tei (exemple ; Io livre
te Holgason sur Let Espace Ricuandene Symétriques), L'aide que sous esssyons
ainsi d'apporter Anos amis de 1s R.D.V. eet pour cux, eur le plan psyeho=
ogique, un encouragement qui n'est 9:
a negliger, De plus, ces Livres
peuvent effectivemnt constitucr pour eux dos instruscnte de cravall extre~
rmement utiles, quills ne serafont pag on mesure de se procurer par d'autres
soyens. I1 faut dire que 1s Livres ne leur sont utiles que dana 1a mesure
fo {ls on arrivent au point ep {1s ent conscience de Lextstence et du con
emu de tel ou tol Livre. Pour ccel, Je pense quo La fagon 1a plus urgente
dont nous devons alder nos ants mathéastictens de 1s R.D.V., est de les
alder & stortentor dans 1a Mathémetique en eseayant par tous lee moyens
(pistoliers ov séjours sur place) de nous mettre et de tester en contact
avec eux. Liimpression quo jfai cue est que cteat Le manguo de contacts
avoe Lextérieur qui est le handteap prineipal part 1e nombre impression-
nant de ceux auxquels {1s doivent faire face. En fate, 41 ne semble pas
‘que meme coux qui roviennent de 1'U,8,8.5,, disons, songent A rester en
contacteépistolices avec leurs anetens maftres, J'ai eu IMapeesston quo
cela Gtalt di plutde 8 1a Cimidité de L'GLive vis-A-vie do Lancten mitre,
qu'd unc réticonce isplicite ov explicite des sutorités concernant La
correspondance scientifique avec L"étranger. Ex tous cas, je ntot perdu
aucune occasion peudont won sGjocr en R.D.V, dlencourager mos divers inter
ocuteura 3 ne pas hésiter A a'ndresser 8 mot, o¥ A tout autre mathemeicten
gut pourratt leur sembler compéeent, pour répondee & touts quostion (teeh=
nique, ou dtortencation générale), quiils pourrnfent qwotr, -cn leer sssu-
rane que j'
18 peraurds que mes colligues tout comme mof so Feratent un~20-
devoir de répondre 8 toute Lettre qui lour serait ainat adressée, De Ia part
de plusicurs dtentre eux, j'ai regu de mon cocé Lossurance quitla ntéeri=
ratont en cas de besoin, et iL Statt cntendy qu'nv eas ob wof-mtne serais
incompétent, je transsettrais 1a lettre ou mathémsticion qui se senbleratt
le plus coupétene pour y repondre. Quant a dos séjours de mathématiciens
erangers en R.D.Y., j'ai déje afe qo!LL ne faut pas trop y compter dane
Vavenir inmédict, & eause de 1"intenaifteation dee boubardencnts en cours
eputs Octobre ct préwe encore povr L'aventr. Techniquenent plus factle,
et sang doute encore beaucoup plus uttle, serait de recevatr chez nous cer~
tainsfios coltdgues methéecticiens vietnamiens, Bien que dens eee derntires
fx amnées aucun Jeune mathéssticten ou Studiant mathématteien vietnanien
In'alt Gc6 envoys dine un pays capitnliste pour y parfairo ou y fatre sea
Geudes, Ics princtosux responssbles (come je L'at dit) se aont delarés
fevorables devant noi A une telle possibilite dana un proche aventr. Je we
suis autorisé de cette déclaration pour sounettre ne Liste de trots mathé-
imetieiens parmi eco qui me somblent les plus douge, leaqucls sont éésireux
fe fotze du travail en Géoméerie Algébrique, Tl e'agit do Monsieur Qunh,
Wonsiour lao, ct Madame Sink, dont j'ai ov Ltoceaston dé de parler. Jat
Propost de les snvoyer en France pour y travatller avee moi pour une durée
de trois ou quatre ans, Le tomps d'apprendre Le sujet et de faire une bonne
thse, de sorte qu’ leur retour on R.D.V. ile pubssent constituer le noysu
Atune feture Hoole de Géonseric Algédriqee on R.D.V. Ce serate 18 un pre~
ict pas vratsent efficace pour réngir contre I'éparpillement go leurs ma~
thénaticfens sur une multitude de sujers d”inportance parfols secondaire,
auc 908 omis de La R,D.V. cux-ntnes déplorent & présent, Du point de we
Financter, 11 ne devrait y avoir & ce projet aucune difficulté, car
LAvesché Culturel de France 2 Wonot, Monsieur Le Guern, n'a sesuré que
josqu!R présent lo Gouvernement do Ia R.D.V, eat loin davoir mis 2 profte
le nombre de bourses que Le Gouvernonent frangais est dispose & necorder 2
des sctenttfiques vietnantens.-a-
VIE, Je doveais cJouter aussi quelques mots sur L'accuetl extrésament cha~
leurcux que j'ai regu pendant tout gon séjour on R.D.V., a& La pare de tous
coux que j'ai cu l'occasion dy rencontrer, I n'y a aucua des contacts
personnels que J'ai pu y avoir qui ne mo laisse wn souventr de chaleur et
eo sympathic, qu'il s'agisse de nos colldgues de 1'Untversité do Hanoi ou dos
Institues PGdagogiques, dos fonetionnaires doe Relations Gulturelles 2
Hanoi, do "Lange gardien" Moneicur Lith qui mavait 6té sesigné par le
Comité stat mux Sefences, du cuisinier Bae Tht (L'onele TAL) que Je déses-
pérais par Le sovs-eaplot dane lequel Ie maintenafont mes goats frugsux,
et blon d'autres excore, Cet gecuetl dane les ctrconstanees assez excep
Homelice dane Lemvellos {1 einsérait, 2 contribu faire de non séjour
su Viotnom une expértence extrOmunent forte et enrichtsssnte
VIIE, Porat 1a multitude ¢'impressions que Je rapporte de mon séjour on
R.D.V., Ln plus freppante peut-dere eet celle de 12 conftance eranguille
en avenir que jel remarquée chez cous ceux avec qui j'ai eu L'oceasion de
parler, Cette confiance, t#8e manifestenent, n'est pas une facade afft-
chée devent L'étrarger ou les uns devant Les sutres, mais un gontiment pro-
fond ot tee rol, ot qui prond cea raeines dena les erente années de lutte
2a peuple vietnamien pour son indépondance ot pour In construction d*une
société nouvelle, Elle atest pas effectée, bion au contratre, par Io fait
que los villes ot los installations industrielles éu pays stent été pour La
plus grande parete détruites pendant 'esealads de Ie guerre par los
AnGricains, Llexpérience Lour a montré qevon powwsit continuer 8 meer une
vie diévente ct gocialenent uttle dans de telles conditions, et qu'on powait
cooncncer A préparcr Ios teaps de paix nv plus fort de 1a guerre, ame of
cutte guerre devait durer dix ans encore (ventualite présentée comme
parfaitenent possible par In propapande offtetelle en R.D.V.). os amis
wicthantens de toutes professions et tous Les échelons de responsabilieés
sont convaincus que Ia seule richesse vesimcnt essentielle d'un pays se
trouve dans Ia qualité de sos eftogena, ct par un effort sans doute sans
exemple dang U'histoire, 1s rGusstescnt A augmenter envers ot contre tout
le nivenn culture! ct professionnel de leurs eftsyens, au moment atme ot-2- )
leur pays est en grande partie détruit par In plue grande putssance indus
trtelle du monde, T1s savent qu'une foie 1a guerre terminée, 118 disposoront
des hommes ayant les qualités professionselles et morales pour reconstrusre
le pays, des houmes cont 1a plupart auront été foraés et éprouvde sous tos
bombes anei-civile des Américains. Ils ont confiance, et cleat In meilleure
Faison pour ous d'aoir confiance en eux ct en leur lutte sur tous Lee
fronts, culture! aussi bien qu'économique ct afltestre.