Vous êtes sur la page 1sur 11
a HISTOIRE DE LAE CAVAILERIOK LES GUERRES D’INDEPENDANCE DE CuBa, 1868-1898 st eD), Ny iy Ney sy LEY oe CAVALERIE ATT Directeur depletion: “hn Met Marae Coordination trae: “hn Pani al, ean nu ue Assistant d'édition: el de ‘Supervision et adaptation de Ia version francaise : MaxWanin Trauetio ax Mandi, 60 Ulteyan Correction: Mari-Laure Bante, Oav-LurertBonpan Coordination de production and Diss Conception ot maquete: ‘Beagle Exton, Dirt Photocompesition: FoM Imprimé par: ‘Grficas muda (© pour présente etn DePrado fteus, EURL, 208 4 re de Rome - 7008 Pais Enrait de = The SpanishAmerican War par Alejantro de Quesada and Sandan Hil 1898 par Anges Carstam bth © Osprey Pbisting Ls Austatins:Stpten Walsh. 7, 8 David Rick Conseil histriqu Pip Hathomwaite (© 208, Osa Pubs Lined ws dots rsenés purles tees ots ilstatins (SBN pou Ttmume comple: 22408.201-9 Imorimé en Espagne amanda & ote mca de jaa ews ane vs comple (tte ‘hl Cale Enaxhatrtvoke runérce emer jours ut Sr as te eens ert nas flrs apron ea i baton Un stk ins ss dps pour ne de do x mis compe ds ‘tad panto du deme a doa calerion POUR TOUT RENSEIGNEMENT fomatns Pes) As Pea rane (562055 — Nuno igo (0.15 €TTC it] Pa Belge et Suse 0310562757873 ‘domasor ifs: xlusaner ee au metus oun! ps ‘ates esse (561727617 Tatars. ean cote ou ot paps abi es pees do ptm eV ies anedes, ns ds erisaons caress pou decdonmapes tts, cote cou epee pagers. dtiueraet 4 cameagueepubqsret, ans salts over pte, re aurea, Arisieeu singe ou ronsomasin sancti esi aise fate ox wimp qu pao neice 8 aves gate pel oa, ns Tease bigs ita esa ot oe a sce ds anpsant de a olin, lou ote pan a idee ane de nmérs ans ql pir eet st lecerstames tetris o coves vi 8 eg: Oi qi sot es coors fos pcs hopes see rend pr aut, duals eit iiss es Benet fever die serobiorent de cucqirp0- ‘ht sper panaionel as ets Gs canter pétdennet ues, ‘PLAN DE LUI haquenunare de Histoire de la Cavalera et composed "Une iguine de caval representantes pus wands units de caval de Histoire Un fescale ius conacé la fguine, WVente/Ditfusion EnFrance: EnBogiue: me ae te hanes S5tddela Noise nade aetiole A070 Saint Oven Flier 1070 Braeles TaL-ot7aea 4 Tal:|ogszs14 1 Fax O47 944981 Fan: 0} 5001229 DISTRL-MEDIAS En Suisse: 1s, de Laren Nase Pese 7st 8, we iter 31095 Tovouse Caen 1 1227 Cage 10561727617 Tal: 02 s0B044 Fax: 0581 727678 fax 308023 Vente at ‘ar prt, les nunéros& vet ealecton paver ve conmandésauprés mo sevice cert au Tal 082862055 — Nuno indigo (0,15 € TTC ante) ‘Wente dere a France matopoltaie dans a imite ds stocks pois Abonnements / Vente par correspondance : tus peer rece vos exemplars chez vous vous avr Ta posite de ‘wus atone Vous poner sot nots tlphoner sit nus ere &Vatesse ini tue c-dessous France, Belgique et Suisse DelPrado éditeus SeniceAboeneents epi 1012 Taulouse Cedex 8 Poutla France: Tel 0825620835 Nunéo ing (15 €TCla rit Fax 082620635 -Nunéo hg (0.15€TICl inte Pour la Belgique tl Sis Tal 39) 0582757479 Fax (0039) 0561477585 Un tok anions nuns saa esponibl pour ne ura desc ois omptr de a date drier end. La figuine joie west pas un out. Ne cent pas 2 un enfant de moins te ans Edita se réserve le doit interromare la collection ences de réverte, lies GUERRES D’INDEPENDANCE DE CuBa, 1868-1898 fendant plus de quatre siécles, Espagne a régné sur 'un immense et riche empire englobant la majeure partie des Caraibes, de !Amérique centrale et de "Amérique. du Sud. Si lessentiel des richesses que |'ES- pagne tira de ses possessions américaines provenaient des mines du Mexique et du Pérou, Cuba était considéré ‘comme le pivot de son empire et Le Havane comme le port, le plus important des Amériques. Cependant, en 1860, la plupart des colonies espagnoles du Nouveau Monde avaient conquis leur indépendance ; de cet empire sur le- quel naguere le soleil ne se couchait jamais, il ne restait plus que Cuba et Porto Rico. Le 10 octobre 1868, Carlos Manuel de Céspedes y Cas- tillo leva le drapeau aux deux bandes frappé de I'étoile et proclama I'indépendance de Cube. Céspedes devint le pre- mier président de la « République en armes » prociamée année suivante et le commandant en chef de ses forces armées. Tandis qu'une armée révolutionneire se constitut, le gouvemement provisoire confia le commandement de Vrarmée de libération de Cuba au général Manuel de Que- sada y Loinaz. Ainsi débuta la premiére guerre d'indépen- dance de Cuba, ou guerre de Dix Ans : pendant une dé- cennie, les insurgés allaient harceler sans reldche les troupes de l'occupant espagnol. Le général de Quesada et bon nombre d'autres insur- {96s cubains avaient acquis une solide expérience militaire en combattant au Mexique contre les troupes francaises et empereur Maximilien de 1861 1867, ainsi que dans les rangs des forces confédérées, pendant la querre de Séces- sion. Par ailleurs, des sympathisants étrangers ayant une formation militaire et une expérience pratique de la guerre, Vinrent se joindre aux indépendantistes. Lors du déclenchement de la rébellion, en 1868, la gamnison espagnole présente & Cuba n’était constituée que du régiment dinfanterie des Antiles (44° régiment d'infanterie) et de deux bataillons de fusiliers, mais ses ef- ‘ectifs furent muttipliés par l'arrivée massive de rentorts Face & ces demiers, les insurgés se retrouverent large- ment inférieurs en nombre, et c’est pourquoi ils optérent, pour une stratégie de guerilla, tendant des embuscades aux Espagnols sur les pistes traversant la jungle et dans Photo-portait d'un sargento primero (sergent-che) de Varmée espagnole & Pépoque de la quer de Dix: Ans (1868-1878). Luniforme tropical, en tissu lger, comportait un col et des pparements amovible. Le sous-offiier est cof d'un chapeau de pile de jipiipa — un panaina — de bonne qualité. En 1898, les unformes étaient pratiguement identiques. Les hommes de la division de !'US Cavalry en route vers Camino Real franchissent U Aguadones a gué a proximité d'EI Pozo, le 1" juillet 1898, Peu apr, la clonne allait se trver prise sous un few nourri des Espagnos. (National Archives) les champs de canne & sucre ou encerclant en silence les avant-postes isolés pour les prendre brusquement d'as- aut. Par ailleurs, ils n’hésitaient pas non plus @ lancer des charges de cavalerie lorsqu'ls en avaient la possibilité. lls, étaient armés de bric et de broo, mais méme ceux qui ne possédaient pas d'atmes a feu modemes disposaient dune arme redoutable : la machette. Cet outil agricole était extrémement répandu dans les campagnes, en par- ticulier parmi les noirs libres et les esclaves qui tra- vaillaient dans les champs de cane & sucre. Les fantas- sins espagnols apprirent vite & redouter le cri « af machete ! » lancé par les officiers insurgés. S’en prendre aU moral des troupes espagnoles constitua certainement Une strategie efficace, mais le principal atout des insurgés ‘était leur connaissance précise du terrain, ce que leurs, chefs miltaires surent mettre a profit. Les deux camps enregistrérent un et autres des suc- c&s importants au cours des dix années que durérent les hostilités. Mais 8 la fin de la guerre de Dix Ans, les insurgés comme les Espagnols étaient & bout de ressources, tant du point de vue de la détermination que des moyens en hommes et en matériel. Minée par les oppositions régio- rales, raciales et politiques, larmée révolutionnaire se di- visa en factions rivales, tandis que les civils du gouverne- ment révolutionnaire se querellaient avec les chefs militares sur la conduite de la guerre. Du cOt6 espagnol, a lassitude était extréme. En Es- pagne méme, ol ces dix années de guerre avaient sérieu- sement ponctionné les ressources d'un Etat déja appauvr, opinion publique inclinait pour un compromis avec les Cu: bains. En 1878, la paix de Zanjén mit finelement un terme au confit: il stipulat une capitulation totale de toutes les forces insurgées cubaines, mais leur offrait en retour une autonomie acerue et la promesse que les autorités espa- gnoles nexerceraient aucunes représailles contre ceux qui avaient pris les armes contre la couronne. Les indépendantistes cubains mettront a profit 'expé- rience acquise durant la guerre de Dix Ans lors des com- bats uitérieurs qu’ils méneront contre les autorités espa- ‘gnoles. Dés 1880, quelques vétérans déclenchérent un petit soulavement, mais cette tentative d'insurrection fut matée en quelques semeines —c’est pourquoi elle fut bap- tisée aprés coup la « petite guerre » Cette méme année commenca l'abolition progressive de I'esclavage & Cuba : en 1886, tous les anciens esclaves se vitent accorder une liberté pleine et entiére. Cependent, les concessions accordées par les autorités espagnoles aux termes de la paix de Zanjon demeurérent lettre morte, et le mécontentement ne cessa de croitre parmi la population de Ile. La tension parvint @ son paroxysme le 23 févtier 1895, lorsque les autorités suspendirent les garanties constitutionnelles. Les Cubains considérérent cette déci- sion comme une provocation les incitant @ prendre les armes et & ressusciter 'ancienne armée de libération. La nouvelle armée rebelle était comparable a celle de la guerre de Dix Ans, & deux importantes exceptions prés d'une part, les attributions respectives des militares et des Civils au sein du gouvernement furent clairement définias, afin d’éviter une répétition des conflts passés et, d'autre part, 'abolition de l'esclavage avait considérablement élargi les possibiités de recrutement. Les soldets noirs consti tuaient soixante-dix pour cent de Veffectif de 'armée, alors que leur communauté ne formaient que trente-deux pour cent de la population. Le but des insurgés éteit toujours le méme : mettre fin @ la domination espagnole sur Cuba. Pour y parvenir, leurs forces devaient se soulever simultanément aux deux extré- mités de I'le, afin de contraindre les occupants & diviser, leurs forces. lis avaient déja tenté de mettre en cauvre cette stratégie au début de la guerre de Dix Ans, mais en vain, et, jusqu’a la fin de la guerre, les combats s'étaient livés uni- uement dans les régions montagneuses de I'Est. La paix de Zanjon r‘avait ramené qu'une paix précaire, les diri- geants révolutionnaires exilés, comme Maximo Gémez, Antonio Maceo et José Marti militant activement pour re- prendre la lutte. En 1896, ils étaient préts. Cette méme an- née et la suivante, leur stratégie de lutter sur deux fronts permit aux insurgés de remporter plusieurs succés, meis, Maceo et Marti furent tués. Manquant d'officiers supé- rieurs compétents, I'armée de libération fut contrainte de ‘se réorganiser. En 1897, elle contrdlat la plupart des zones Leannée de libration cubaine, 1895-1898 : Sergent-hef vétw de la tene blanche des peomes (paysans) adoptée par larmée Le général Calixto Garcia, président de la République ‘provisvre. Capitaine de cavleie, en unifrme kaki clair. Son charpe en bandouline le désigne comme Poffcier de jour. On remargue le fourreau owagé de a machette et les hautes gute. Le général Valeriano Weyleren grande tomue. Weyler fut surnommé « le Boucher » en raison de sa politique de déportation forcée des populations ruales. Regroupés dans des camps de ‘concentration, beaucoup de paysans y moururent de faim ou de maladie. Le général Joseph « Fighting Joe » Wheeler, qui commandait la division de cavalerie du V corps US. Ancien général de Varmée sudiste, Wheeler assuma ses fonctions avec habileté et énergie, en Aépit de son age et de son apparence fagle. (Bibliothdque du Congres) rurales de 'le, tandis que les Espagnols tenaient les bourgs et les villes stratégiques Cependant I'Espagne avait nommé au poste de gou- verneur de Cube le général Weyler, partisan d'une répres- sion impitoyable. I! disposait de forces totalisant 130 000 @ 160 000 hommes, mais la détermination et la compétence de ceuxci varaient selon les unités. Pour tenter disoler les différents groupes d'insurgés, Weyler divisa Ile en deux selon un axe nord-sud, allant de Morén & Jucaro. Il contrai- nit les paysans 2 se regrouper dans des villages fortifiés beaucoup ’entre eux y moururent, victimes de la famine et des épidémies Ala fin de l'année 1897, les rebelles avaient été écrasés partout, sauf dans le province de Santiago ; mais du point de vue politique, les procédés barbares employés par le gé- néral Veleriano Weyler étaient un veritable désastre : stra- tégie de la reconcentracion des femmes et des enfants dans des camps oul regnent des conditions sanitaires res- ponsables de nombreux décés. Weyler fit par étre rem. place par un gouverneur aux méthades moins inhumaines, le général Ramon Blanco y Erenas, mais le mal était fet. Le nouveau gowverneur rallait pas seulement devoir défendre Cuba contre les guériles locales, il alait aussi devoir faire face & la menece d'une invasion de 'armée ameéricaine dont les chefs ont crtiqué les agissements de Weyler Les subordonnés de Blanco avaient tous servi sous les ordres de Weylek Parmi eux se trouvait le Teniente General (général de division) Arsenio Linares y Pombo, qui, depuis son uartior général de Santiago, commands toutes les troupes ‘espagnoles dans lest de Ile ; compétent et courageux, il at lait cependant étre a lorigine de la défaite espagnole. Linares avait pour adjoint le major général José Toral Vasquez, dont le poste de commendement se trouvait & Guantnamo, dans la province de Santiago. Lorsque Linares fut blessé sur la colline dde San Juén, c'est Toral qui assure le commandement des dé- fenses espagnoles autour de Santiago. La garnison espagnole d'El Caney était sous les ordres, du général Joaquin Vara del Rey y Rubio. Il avait été promu fen récompense du réle quill avait joué dans la défaite ot la mort du chef révolutionnaire Antonio Maceo. La résistance ‘obstinée quill opposa aux Américains & El Caney, dans des conditions trés diffcles, allt constituer l'un des fits d'armes marquants de la guerre hispano-américaine. Lorsqu’en 1898, la guerre avec les Etats-Unis s'an rnonga imminente, l'amiral Pascual Cervera y Topete prit le commandement de la principale escadre navale présente dans les eaux espagnoles. 'amiral batailla contre linertie, bureaucratique pour préparer sa flotte et fit pression sur les responsables politiques pour qu‘on lui assigne des objectifs stratégiques réalistes. Vains efforts puisque, au finel, il ap- parella avec une escadre mal préparée au combat et avec des ordres quasi suicidaires.IIn'en accomplit pas moins sa ‘ache avec conscience et bravoure. Tous ceux qui ont ren- contré ont noté son courage — y compris ses adversaires américains, Depuis dés années, l'opinion publique eméricaine sui- \eit avec attention les efforts déployés par 'Espagne pour restaurer son emprise coloniale sur Cuba, face a une armée. de rebelles va-nu-pieds. Ses sympathies pour le cause de la révolution cubsine se trouvérent encore renforoées par les campagnes de presse violemment anti-espagnoles de cer- tains journaux, qui réclamaient lindépendance de Cuba Crest dans ce contexte que, le 15 février 1898, le cuirassé américain USS Maine fut détruit dans le port de La Havene par une explosion qui fit 268 morts parmi son équipage. La responsabilité de ce mystérieux désastre fut imputée aux autorités espagnoles ; cette tragédie eut pour effet de pré- cipiter la guerre hispano-américaine Les Américains pensaientveni facilement 2 out de la garnson espagnole qui tenait le village dE! Caney. Leus espoirsfurent Agus : malt son inferiorté numérique écrasane, la petite _garnison, bien organisée parle général del Rey, leur opposa une résistance faouche tout au long de la journée, Elle retint a division du général Lawton sufsamment longtemps pour empécher de prendre part dla bataille des hautewrs de San Juan. Le 25 avril 1898, le Congrés des Etats-Unis décréta Vétat de guerre avec I'Espagne et demanda la constitution dlune force armée formée de soldats réguliers et de volon- taires. LEspagne étant de toute évidence incapable d'enva- hi les Etats-Unis (sauf pour quelques exaltés & Iimagina- tion particuliérement fertile), la guerre pour la libération de Cuba du joug espagnol aurait done lieu sur fe sol cubain. Des régiments américains furent envoyés vers le port de Tampa, en Floride, ot is formérent le V° corps, prét & embarauer vers Cuba Le commandement des forces américaines ressem- bides & Tamps fut confié au lieutenant général Wiliam Rufus ‘Les Roigh Riders sont salués par une foule enthousiste & leur dpart de Las Vegas (Nowveau-Mexique). Une bannire proclame : « Nous nous sowenons du Maine ». (Palace ofthe ‘Governors, Santa Fe, rf 066657) Shatter, un soldat de métier honnéte et trés quaitié, qui rTavait qu'un seul défaut, celui de peser 135 kilos. Son obésité allet constituer un véritable probleme, car il était physique- ment incapable de résister aux rigueurs d'une campagne s0us les tropiques. Accabié parla goutte et la chaleur, i alt vite perdre tout contréle sur 'évolution des opérations, oe qui deveit avoir de graves conséquences pour las Américas. La division de cavalerie de 'armée de Shafter était com- mandée par le major général Joseph « Fighting Joe » Wheeler, un vieux général a la barbe blanche, intelligent et, solide, dont 'expérience militaire dépassaitlargement cele des autres officiers supérieurs du corps expéditionnaire. I avait combattu 8 la téte du corps de cavalerie de l'armée confédérée dans le Tennessee en 1868. La seconde division de Shatter était sous les ordres dume- jor général Henry W. Lawton, homme qui en 1886 avait cap- turé Geronimo aprés l'avoir pourchassé sur 2.000 kilometres. Les Rough Riders, le fameux régiment de cavalerie formé de volontaires, était commandé par le colonel Leo- rnard Wood. Mais le jour de la bataille de la coline de San Juan, Wood prit le commandement de la premiare brigade de cavalerie& la place du brigadier général Young, ce demier ayant dO remplacer Wheeler, qui était souffrant, & la tte de ia division de cavalerie. Ce qui permit & I'ami de Wood, Theodore Roosevelt, de prendre la tte des Rough Riders durant la bataille et de s'y couvrir de gloire. Le lieutenant-colonel — et futur président des Etats- Unis —Theodore Roosevelt est sans doute I'acteur le plus célebre de la campagne. Le président McKinley lavait nommé en 1897 au poste de secrétaire d’Etat adjoint a la Marine, Fervent partisan de la puissance navale, Roosevelt avait contribu & renforcer la flotte ameéricaine et s’était em- ployé & améliorer son état de préparation. ‘Aprés explosion du Maine, il avait vigoureusement pleidé en faveur de le guerre, et il avait plaoé la marine amé- ricaine sur le pied de guerre. Une fois les hostiités ouvertes, Roosevelt déclara quill oulait prendre personnellement part au combat, et c'est pourquoi il fut nammé commandant en second du 1* régiment de cavalers volontaires, les Rough Riders. Quoiqu'il n'edt aucune formation militaire, son éner- gie et son caractére impulsif firent son succés. Son statut politique et social, sa complaisance envers la presse et le ta- lent avec lequel il assurait sa publicité personnelle firent de lui le grand vainqueur de la guerre. Tandis que la flotte américaine de lAtiantique établissait le blocus du port de La Havane, I'amiral espagnol Cervera appareilla des iles du CapVert a la téte d'une escadre Constituée des navires les plus modernes de la flotte espa- gnole. Le 19 mai, il jeta 'ancre dans la rade fortifiée de San- tiago de Cuba, ot il se retrowva presque aussitét blogué par lune force navale américaine commandée parle contre-emi- ral Wiliam T. Sampson. Lorsque le ministére de la Guerre américain apprit que la seule escadre dont disposait les Espagnols était prise au piége & Santiago de Cuba, ordre fut donné par télégraphe au ‘général Shafter, Tampa, de préparer ses troupes pour un dé- pert immédiat. Les régiments se ruérent vers les navires de transport qui les attendaient, sen disputant 'accés dans une invraisemblable pagalle. « Teddy » Roosevelt réquisitionna ‘autorité un navire pour ses Rough Riders : son culot et sa ‘énacité permirent ainsi au régiment des volontaires de part- ciper la campagne, Les autres unités montées eurent moins de chance : le nombre de navires étant insutfisant, les cava- liers de Wheeler furent contraints de partir sans leurs che- aux. Finalement, 16 300 hommes, 2 295 chevaux et mules, 34 canons, 4 mitralleuses Gating et 89 joumalistes purent ‘rower place sur les navires. Linvasion de Cuba état lancée. Dans le méme temps, des négociations étaient en Cours entre les Américains et les chefs de I'insurrection cu- La charge héroique des Rough Riders de Teddy Roosevelt & San Juan reléve plus dv mythe que de la réalité historique. En fai, cette ation ne consttua qu'une des péripéies d'un engagement de bien plus grande amplewr. Les Rough Rides w'assailrens pas la colline de San Juan, mais une collie plus petite, surwommée « Kettle Hill» (la « clline de Tambour ») par les Américain ; ils ne chargérent pas & cheval, mais a pied, t en compagnie 4 elements de plusieurs auiresrégiments. Seuls Roosevelt et quelques offers étaient & cheval baine, en vue d'une action militaire conjointe. Il fut convenu Que les insurgés appuieraient la force diinvasion amér- caine. Le gros des troupes espagnoles étant concentré dans le nord-ouest de Cuba, autour de La Havane, les Amé- Ticains chotsirent de déberquer sur la cote suc-est, & De- quiri et & Siboney, c'estd-dire @ I'est de Santiago, la se- conde plus grande ville de Ile, De cette facon, les navires espagnols bloqués dans la rade et les batteries d'artlerie Qui les protégeaient seraient menacés @ la fois depuis la ‘mer, par escadre de Sampson, et depuis la terre ferme. LeV® corps américain appareila de Tampa le 14 juin 1898, Des chevaux et de nombreux équipements lui feisaient dé- faut, de plus ses hommes n'avaient recu qu'un entrainement limité avant de partir. Utiisant de petites embarcations, les «| wl ‘Américains déberquérent sur des plages de la céte cubaine centre le 22 et le 5 juin. Environ 5 000 insurgés cubains com- mandés par le général Calixto Garcia vinrent les appuyer. Les Espagnols ne disposaient dans la province de Santiago que de 35 000 hommes, dont moins d'un tiers était positionné autour de la ville de Santiago elle-méme. La force expéditionnaire s‘enfonga sans délai dans Ile, et son avant-garde repoussa les Espagnols lors d'un affron- tement sanglant en pleine jungle & El Guasimas, le 24 juin Le 1®julle, le V® corps se heurta la principale ligne de ré- sistance des Espagnols, établie sur les collines de San Juan. Ces positions constituées de plusieurs redoutes, de retranchements et de chevaux de frise s'étendaient sur un front a'environ trois kilometres ; une seconde position état établie deux kilometres plus au nord, & El Caney. Si'armée espagnole avait une longue expérience de la lutte anti-gué- fila, elle raveit pas affronté d'armmée moderne depuis un demi-siécle, Ses positions & San Juan étaient fortes, mais le général Linares, qui commandait la province de Santiago, General Calixto Garcia, commander ofthe Cuban insurgents in eastem Cuba. A gified commander, Garcia was citiived _for not lending more support to the US army. The truth is that his guerilla tactics did much to ensure an American victory. (National Archives) ne renforca pas suffisemment leurs défenseurs, préférant cconserver un grand nombre d'hormes & Santiago méme Le 1® jllet,les Américains s'ermparérent des hauteurs de San Juan en menant un assaut frontal, appuyé parle feu de Var tillerie et des mitraileuses Gating. Sur ls gauche du front es- pagnol, les Rough Riders, soutenus per des éléments d'autres régiments — en particulier les Butialo Sollers du 9° et du 10° (« Negro ») régiment de 'US Cavalry —s'emperérent, pied, d'une hauteur baptisée « Kettle Hil» (a « coline duTambour»), que défendait une partie du régiment de Talavera. Sur le droite, la 1" division du général Kent chassa de la coline de San Juan le batailon de Porto Rico. Enfin, au nord, a 2° division du gé- néral Lawton, appuyée par la batterie Capron, vint & bout de la courageuse résistance du vilage fortfié 'El Caney, défendu paar seulement 600 soldats espagnols commandés par le gé- nal Joaquin Vare del Rey. Les Espagnols ne parvenent pas @ organiser une contre-attaque, les Améticains se retrowérent metres des hauteurs, sur lesquelle ils purent installer leur ar- tiller, Pour la garnison de Santiago, comme pour les navires bloqués dans la rade, la perte des collines de San Juan const tuait un veritable désastee. Le 3 juillet, 'amiral Cervera choisit de combattre, mais son escade fut anéantie par les navires américains com- mandés par I'adjoint de l'amiral Sampson, le contre-amiral Winfield S. Schley. Santiago était désormais assiégée & lest et au nord par le général Shatter et & fouest par les in- surgés cubains du général Garcia. Une colonne espagnole venue de l'ouest parvint & se frayer de vive force un pas: sage jusqu’a la vile, mais son arrivée ne fit qu’augmenter, le nombre de bouches que le général Toral avait & nourrir; or la ville n’était plus aporovisionnée en eau et les muni- tions commencaient & manquer. Le 17 juillet, aprés de longues négociations pour tenter de sauver la face, la ga nison déposa les armes, avant de partir en captivité — mais le général Garcia et ses insurgés se virent refuser honneur de particiver au cérémonial de la redcition. La guerre était terminée : le 12 aodt, "Espagne acpepta Un trlté de paix mettant officiellerient fin aux hostités & Cuba. La campagne avait cooté & 'armée américaine 385 sol- dats tués au combat, mais plus de 5 000 autres étaient morts des suites de blessures ou, pour la plupart, de maladies: Qualifige de « splendide petite guerre » par le sénateur John Hay, la guerre hispano-américaine de 1898 reste un épisode tres particulier dans (histoire de (Amérique, Dé- clenchée autant par Ia presse que sous les pressions poi: tiques, elle a marque la fin de toute souveraineté espagnole dans le Nouveau Monde et l'avénement des Etats-Unis au rang de puissance continentale et mondiale. GIGacel te) CAVALERTE TMT del prado OsprEY PUBLISHING

Vous aimerez peut-être aussi