LE BLASPHEME

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Il ny a pas que la France du grand dfil du 11 janvier 2015 avec une place de la
Rpublique devenue le symbole dune rsistance franaise aux attaques terroristes.
Il y a aussi la France des droits de lhomme, celle qui, ds 1881, devient le premier
pays europen renoncer explicitement toute possibilit de condamnation de
quelque forme de blasphme que ce soit. La France de lpoque estime en effet que
lon ne peut poursuivre un propos ou un discours portant atteinte au dogme, que ce
dernier soit dordre religieux ou mme politique. Par l mme, la France consacre
ainsi le principe du pluralisme. Un peu moins dun sicle plus tard, largumentation est
reprise par la Cour europenne des droits de lhomme, en 1976 et rappelle, ce sont
des termes trs prcis, que la libert dexpression vaut aussi pour les ides qui
heurtent, qui choquent ou inquitent ltat ou une fraction quelconque de la
population. Fin de citation. Cela dit, il existe aussi en France un texte de 1972 qui,
citation prcise l encore, pnalise lincitation la haine dun groupe de personne
en raison de son appartenance une religion dtermine.

Lcrivain turc Mustafa Akyol, dans un plaidoyer intitul LIslam sans extrmes, fait
remarquer que dans lIslam, Mahomet nest pas la seule figure sacre de lIslam. Le
Coran vnre dautres prophtes : Abraham, Mose ou Jsus et demande aux fidles
de ne faire aucune distinction entre ces messagers de Dieu. Fin de citation. Pour
autant, aux yeux de certains islamistes extrmistes et notamment au Pakistan o, au
moindre signe suspect de possible blasphme, des manifestations runissent des
dizaines de milliers de fidles, eh bien seule est condamnable la reprsentation et
lvocation caricaturale de Mahomet, signe, dit cet crivain turc, Mustafa Akyol, signe
que ce que lon prsente comme un blasphme est en fait une attaque non pas contre
Dieu ou ses prophtes, ce qui serait une marque dirrespect, mais plutt une atteinte
toute une communaut. Cest donc le sentiment nationaliste, plus que le sentiment
religieux, auquel il serait port atteinte. De nombreux experts font enfin valoir que
jamais le Coran na prvu de punition terrestre ni pour le blasphme ni, du reste, pour
lapostasie.

1. Quest-ce que le blasphme ?

2. Penses-tu que le droit au blasphme est une forme de libert dexpression ?