LETTRE D'INFORMATION N°3!

JUILLET 2010

Panor ama d u conte xte r é g l e me ntair e d e s se r v ice s d ’aid e à d omicil e

GCSMS ET CPOM : UNE COOPÉRATION IMPOSÉE ?

L’institution de ces nouvelles gouvernances fait naître de nombreuses craintes dans le secteur médico-social, et en particulier, celle de voir
les pouvoirs publics redessiner le paysage médico-social de manière autoritaire.

Faire face à la décentralisation et aux diminutions des aides
Mutualiser les moyens et les savoirs
pour améliorer les résultats
A l’heure actuelle, le secteur social et médico-social fait face à
de nombreuses mutations et à la naissance d’une nouvelle
régulation. Le contexte politique incite fortement à la
restructuration du secteur, par le biais de la contractualisation et de
la coopération, en privilégiant les CPOM (Contrats Pluriannuels
d’Objectifs et de Moyens) et les GCSMS (Groupements de
Coopération sociale et médico-sociale)
Le GCSMS est présenté par l’administration comme
l’instrument le plus adapté au secteur social et médico-social.
Réunissant à la fois des personnes physiques et morales, privées et
publiques, il dispose en effet de nombreux atouts. Outre la
mutualisation des moyens (locaux, véhicules, personnel,...), la mise
en commun de services (juridique, comptable,...) ou d’équipements
(restauration,...), il permet des interventions communes de
professionnels ou encore l’exercice direct de missions et prestations
habituellement exercées par un établissement ou service médico-
social membre. Ainsi, sous réserve d’obtenir l’accord de l’autorité
compétente, le groupement peut bénéficier de l’autorisation
d’exercice de chacun de ses membres, pour exercer totalement ou
partiellement les missions d’un ou plusieurs d’entre eux.
Le CPOM permet d’allouer aux organismes gestionnaires, sur
une période pluriannuelle, une dotation globale pour l’ensemble des
services et/ou établissements. La mise en place de ce contrat de
confiance entre les pouvoirs publics et les gestionnaires permet pour
le gestionnaire d’introduire des modalités de fonctionnement qui
vont lui permettre davantage de souplesse et une meilleure visibilité
au moyen terme.
Tout rationaliser en maintenant le niveau de qualité
Les craintes du secteur
La gestion des établissements sociaux et médicaux sociaux subit
de plus en plus les contradictions liées d’une part aux contraintes de
rationalisation et d’autre part à la recherche de réponses souples aux
besoins des personnes vulnérables.
Les nouveaux outils de restructuration du secteur visent, au-
delà des objectifs qualitatifs avancés, une régulation des dépenses
publiques. Nous manquons toutefois de recul pour dire si oui ou non
la convergence tarifaire qui en résulte aura pour conséquence des
budgets à la baisse. De la même manière, des questionnements
subsistent concernant les avantages dont bénéficieraient les
organismes de gestion importants dans la négociation du CPOM ou
dans les réponses des appels à projet des ARS.
Cela étant, dans le cadre de groupements, le risque pour les
associations est de transférer leur objet vers le groupement et «d’être
vidée de leur substance», comme le souligne l’UNIOPSS. Cela
serait d’autant plus regrettable que le GCSMS vise à favoriser la
coordination et la complémentarité pour garantir la continuité de la
prise en charge.
Une réflexion approfondie n’est donc pas à négliger d’autant
que le GCSMS n’est pas l’unique formule de regroupement.
Reste que bien que les services de l’état aient mis en place des
incitations financières, chaque gestionnaire est libre de s’engager ou
non dans un processus de regroupement ou de contractualisation.

Pour aller plus loin : L’enquête SOLEN, établissant sur la commande de la

! « Guide pratique de la coopération », réalisé par l’UNIOPSS
!« Les Groupements de coopération sociale et médico-sociale»
paru dans Actualités Sociales Hebdomadaires n°2556 du 05
mai 2008
! «Guide méthodologique des CPOM» publié sur le site du
ministère du travail, de la solidarité et de la fonction publique
DGAS un bilan de la politique de contractualisation et de
restructuration des ESSMS (Etablissements et Services Sociaux
et Médico-Sociaux), a établi qu’en 2009 32 GCSMS et 152
CPOM ont été constitués, la majorité dans le secteur du
handicap et relevant du droit privé.
Concernant les GCSMS, seulement 23% ont bénéficié
d’une incitation financière. Par ailleurs, 23% d’entre eux ont
abouti à une fusion.

Textes de référence :
! Décret n° 2006-413 du 6 avril 2006 relatif aux groupements assurant la coordination des interventions en matière d’action sociale et médico-
sociale
! Circulaire DGAS/SD5B du 18 mai 2006 et du 27 mars 2007
! Instruction ministérielle DGAS/5D/2007/309 du 3 août 2007 relative à la mise en œuvre des GCSMS

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 LETTRE D’INFORMATION N°3! JUILLET 2010

GCSMS
Les questions à se poser
Quel est le projet de notre structure ? Que pourrait nous apporter le fait d’être membre d’un
Il s’agit de s'interroger sur l’identité de la structure et les groupement ?
fondamentaux de son action. En cela, une mise en perspective - La mutualisation de certains moyens ?
historique est indispensable.
- Quel est notre historique ? - Réduire le tarif applicable aux usagers ?
- Quel est notre objet, nos missions? - Réaliser des économies d’échelle ?
- Quelles sont nos valeurs ? - Mieux maîtriser nos coûts de revient ?
- Quelle est notre ambition ?
- A-t-on un projet associatif ou d’établissement ? - Maintenir notre activité ?
- Quelle est notre image auprès des usagers ? - Assurer une meilleure continuité des prestations ?
- ... - Améliorer notre visibilité ?
- Consolider et développer la démarche qualité ?
Quelle est notre place sur le territoire ?
- Mieux répondre aux exigences règlementaires ?
A l’heure de la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoire), - Développer nos offres de prestations ?
une analyse territoriale est nécessaire. - Constituer un «vivier» de compétences élargies ?
- Quelles sont les autres structures du territoire ? - Stabiliser les ressources humaines disponibles ?
- Quelles sont nos relations avec elles ?
- Quels sont nos partenaires ? - ...
- A t-on signé des conventions de partenariats ?
- A t-on évalué nos conventions de partenariat ? Comment maîtriser les risques du regroupement ?
- Quelles sont nos relations avec les prescripteurs ?
- Quels sont nos relations avec les autorités ? - Avant de s’interroger sur un éventuel regroupement, qui
- ... participera au diagnostic de notre structure (personnel, usagers,
bénévoles, partenaires...) ?
Quel est notre fonctionnement ?
- Faut-il faire appel à un consultant spécialisé ?
- Quelles sont les modalités de fonctionnement des - Avons nous une bonne connaissance des partenaires
instances dirigeantes ? Quelles sont leurs éventuels ?
compétences? - ...
- Quelle est la place des salariés au sein de la structure?
- Quelle est la place des usagers dans la structure ? La constitution d’un GCSMS repose, en droit, sur une
- ... démarche volontaire des établissements et services
ainsi que sur la recherche d’une plate-forme commune
Quelles sont nos ressources ? d’intérêts.
L’analyse des ressources internes doit pouvoir mettre en évidence
les principales contraintes et opportunités.
- Quelles sont nos ressources humaines ?
• Effectif du personnel
• Institutions représentatives du personnel
• Conditions de travail (turnover, AT/MP...)
• Recrutement
• Professionnalisation
- Quelles sont nos ressources financières ?
- Quelles sont nos ressources techniques ?
- La structure s’inscrit-elle dans une démarche qualité ?
- ...

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