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du sel gemme
t\ I
U
*^r**-C"t*- aÉ-""-a*
N" 77
4e trimestre 1996
d'une imparfaite accommodation des déformations à
l'interface des grains, génèrent des concentrations de
contraintes voire des microfissures (Stokes, 1966). Le sel
F gemme développe alors des déformations élastoplas-
G tiques, accompagnées d'un endommagement selon des
conditions qui seront précisées plus loin.
ï-
v2 -
2-
-)
Sur la base de résultats expérimentaux de labora-
â",u toire (essais de compression et d'extension), uo modèle
1ô d'endommagement fondé sur le formalisme d'élasto-
Js = *tr (9") , plasticité non standard est proposé. Sa mise en æuwe à
J travers un exemple de calcul de structure simplifiée
J*: permet une discussion quant aux conséquences de
l'endommagement en milieu salifère.
K.: n
nf: E
Rt: ldentification de I'endommagement
S:
L'endommagement est la création et le développe-
ment de microfissures ou de microvides au sein de la
matière (Lemaitre et aL.,1978). Quelques facteurs phy-
^v'lvo
n siques et mécaniques (pression, température, vitesse de
t- chargement) régissent les effets de n ductilité I et de < fra-
gilité > dans le comportement du sel gemme, qui appar-
tient à la classe des matériaux semi-fragile à ductile. Parmi
yn les diverses méthodes d'identification de l'endommage-
o ment, nous avons retenu la mesure de la déformation
volumique. Cette mesure peut en effet donner directe-
ment des informations sur la dilatance du matériau cau-
sée par l'apparition de microfissures ou de microvides, et
ou* donc traduire un certain état d'endommagement. En
od veillant à prendre quelques précautions, notamment
quant au maintien d'une température constante pendant
oo* l'essai, la mesure de la déformation volumique globale
présente plusieurs avantages : elle est continue au cours
d'un essai sous chargement déviatorique, même lorsque
ou,
l'éprouvette est fortement déformée ; sâ mise en æuvre
est aisée (ce qui n'est pas le cas des jauges collées).
Le choix de cette méthode dans le cas du sel gemme
om est d'autant plus justifié que les mécanismes de déforma-
6rud
tion du monocristal de NaCl (mouvements de disloca-
tions, diffusion, dissolution-recristallisation) génèrent des
0 déformations volumiques très faibles, voire négligeables
(de l'ordre de 10-i (Davidge et aI., 1964) pour le mouve-
6
ment des dislocations). Sur le polycristal de sel, une dila-
tance supérieure de plusieurs ordres de grandeurs à celle
du monocristal, pourra être reliée à un endommagement,
E attribué à une microfissuration et aboutissant à une aug-
mentation de la perméabilité (Spiers et al.,19Bg ; Peach,
lntroduction 1993). Il n'est donc pas surprenant que la dilatance du sel
gemme montre également une bonne corrélation avec
De nombreuses cavités de stockage souteruain ont d'autres indicateurs d'endommagement, tels que l'émis-
été réalisées dans le sel gemme, en raison notamment sion acoustique (Hunsche, 1984).
de ses propriétés de faible perméabilité et de faible
porosité. Cependant, la réalisation et l'exploitation des
cavités peut générer un endommagement dans le mas- E
sif ce qui, par augmentation notable de la perméabilité,
peut engendrer des problèmes de sûreté à plus ou Résu ltats expérimentaux
moins long terme. Des essais triaxiaux axisSrmétriques de compression
Le comportement du sel gemme endommagé est étu- et d'extension (sous chargement compressifl sont réali-
dié depuis peu tant sur le plan expérimental (Hunsche, sés avec mesure de la déformation volumique. Les tra-
1984,1993 ; Hunsche et a1.,1990) que sur le plan théorique jets de chargement sont représentés sur la figure 1, en
(Aubertin ef a1.,1991,,1,993; Cristescu, 1989, 1993 ; Pouya, utilisant la convention des compressions négatives. Le
1991 ; Thorel et Ghoreychi, 1993). Le comportement à sel gemme testé (d'âge Stampien), provient des Mines
court terme revêt une importance particulière lors du De Potasse d'Alsace (MDPA). Extrait du banc 51, il
creusement des ouvrages. Sous l'action de contraintes s'agit d'un sel relativement pur (au moins 90 % de
déviatoriques, les mécanismes de glissement dans les NaCl) dont les grains sont de dimension plurimillimé-
/l
TI
grains de chlorure de sodium s'activent et, en raison trique à centimétrique.
T
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+ trimsk 1ee6
1
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-Û*I
a
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compression .I
al
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J-!
extension t'| rtl
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^I
I
-
Trajets de chargement de compression axiale et d'extension axiale.
Compression and extension stress paths.
ffi ff#iiffi;ffiëËH
hargement hydrostatique
Dispositif expérimental et programme d'essai C
ffi
Résultats typiques ffi
Les résultats sont interprétés en supposant que Chargeme nt déviatorique
l'état de déformation actuel de l'éprouvette se déduit
de l'état initial par une transformation cylindrique. Le comportement du sel gemme sous chargement
Cette hypothèse est plus ou moins vérifiée grâce aux déviatorique est élastoplastique avec écrouissage (Fig.
précautions prises pour réduire le frottement entre le 3 et 4), essentiellement isotrope. On observe un effet
piston et l'éprouvet[e, à l'aide d'un lubrifiant. Les direc- Bauschinger en cas de chargement alterné (Fig. 5).
tions principales du tenseur des contraintes et du ten- La répartition des contraintes principales, différente
seur des déformations demeurent constantes. Les effets en compression et en extension, engendre une fissura-
de bord sont ainsi négligés. tion diffuse pour laquelle les plans de fissuration sont
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respectivement subaxiaux et perpendiculaires à la En compression, la contrainte déviatorique o'o est
génératrice de l'éprouvette cylindrique. L'intensifica- négative et peut être non monotone : le piC de
tion de la contrainte moyenne en compression et son contrainte qui définit conventionnellement la rupture
relâchement en extension, influent sur la déformation macroscopique, est suivi d'une phase de radoucisse-
volumique AV/V, (respectivement contraction et dilata- ment. Cette dernière n'est atteinte que pour des pres-
tion) : oo n'observe pas de contractance en extension, sions de confinement inférieures à 12 MPa (contrainte
alors que le chargement en compression peut générer moyenne l"'"f > 30 MPa) (Thorel et Ghoreychi, 1gg3).
une dilatance, après une phase de contractance (Fig. 3).
En extension (Fig. 4), 6a est positive et toujours crois-
Le calcul des contraintes de Cauchy se fait dans la sante au cours du chargement : il n'y a pas de radou-
configuration actuelle, en supposant que l'éprouvette cissement. Pour l'observer il faudrait pénétrer dans le
conserve une forme cylindrique au cours de la trans- domaine de la traction.
formation, c'est-à-dire en négligeant les effets de bord.
Les variations de section sont donc prises en compte Les résultats d'un essai avec chargement alterné en
dans le calcul de la contrainte axiale. compression et extension sont présentés sur la figure 5.
-60 60 0,7
-50
ompressrcn
50 -s
enston /+ 0,6
4 3
I
q)
g
ontrainte 40 È 0,5
2 Ë Ë
Ë
E-oo viatorique
J
ït3o È 0,4
â_ro n
a à
o
LO 3ro r9 0,3
b= formation
1s -10
do
MPa 0,2 s
volumique 0,1
-10 0 -10 0
Raccourcissery!
-1 -20 J_0,1
-0,05 -0, I -0, l5 -0,25 0,02 0,04 0,06 0,09 0, I o,l2
Ah/ho [-] Âh/ho [-]
ffi Essaitypique de compression. ffi Exemple d'essai d'extension.
Typical result of a compression test. An example of extension test.
40
60 I Ext?l p=60MPa Sel gemme MDPA banc S I
30
AI Sel gemme
Ext2l P=60MPa
MDPA banc S I
s e
40 o .9
1r,
20 ro
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d 20 ô l0
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b -20
b -10
(c)
-40 -20
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-60 gement. ->
-40 r I
o 2 So a--
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Itr
I V=
0
-t -10
-2 -15
0,02 0,04 0,06 0,08 -0,004 -0,002 0 0,002 0,004 0,006
[-] Âh/ho [-]
^h/ho
ffiEssaitriaxialsouschargementdéviatoriquealterné(extensionetcompression)'
Triaxial test under alternated loading (extension and compression).
6
REWE FRANçAIsE or oÉorecHNreuE
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Les figures (5a) et (5b) montrent respectivement l'évo- Nous montrons, en compression tout comme en
lution de la contrainte déviatorique oo et de la défor- extension, que les déformations volumiques demeurent
mation volumique en fonction de la déformation réversibles tant que la limite de linéarité n'est pas
axiale ^V/V. (5c) et (5d) sont des agrandis-
Les figures dépassée (Fig. 6), alors que des déformations déviato-
sements^h/h".
des courbes au début de l'essai. Le point de riques irréversibles apparaissent dès l'application d'un
départ des courbes correspond exactement à l'origine déviateur des contraintes. Les figures 6a et 6b se réfè-
du chargement. Tant que la contrainte déviatorique est rent au même essai de compression simple, pour lequel
inférieure (en valeur absolue) à 20 MPa environ, le com- sont comparées les décharges O et @. La figure 6c se
portement en compression et en extension demeure réfère au même essai d'extension que celui de la
grossièrement symétrique, par rapport à l'origine. Au- figure 4.
delà, la déformation axiale en extension croît pour une Le report des états de contrainte relatifs aux limites
faible augmentation du déviateur, ce qui conduit à de linéarité dans le plan déviatorique (Fig. 7) permet de
déplacer peu à peu les cycles dans le domaine des constater que l'endommagement apparaît en extension
déformations permanentes en extension. pour un déviateur plus faible en valeur absolue qu'en
Les cycles de décharge permettent de déterminer les compression.
paramètres élastiques isotropes (module d'Young E = La précocité de l'endommagement en extension
14,8 GPa, coefficient de Poisson v = 0,17, module de com- apparaît aussi sur l'essai à chargement alterné (Fig. 5).
pressibilité K = 7,5 GPa, module de cisaillement Dès que la limite de linéarité en extension est franchie,
G = 6,3 GPa). La mesure locale des déformations (avec un les déformations axiales irréversibles sont plus impor-
extensiomètre à griffes et un collier extensométrique tantes au cours d'un trajet de chargement en extension
placés directement sur l'éprouvette) en compression qu'au cours du trajet inverse en compressioo, ce qui
simple donne, par rapport à la mesure globale, des conduit au décalage progressif des n boucles l vers les
modules d'Young E et de cisaillement G supérieurs (près déformations en extension.
du double de leur valeur déduite des mesures globales),
le coefficient de Poisson v et le module de compressibi-
L'état de contrainte correspondant à la limite de
lité K étant peu modifiés. L'influence du type de mesure
linéarité, et celui du pic de contrainte en compression
permettent de définir des domaines respectivement
de déformation fauge ou extensomètre, locale ou glo-
bale) a déj à été étudiée sur le sel gemme et la potasse
d'initiation de l'endommagement et de rupture (Fig. 7).
(Lajtai et al.,19BB) et les résultats obtenus la corroborent. Les critères sont d'allure parabolique dans le plan {o, ;
oo) (pour les pressions de confinement utilisées, la fer-
La vitesse de chargement comprise entre 1A7 et 10-ss-1
meture du domaine n'est pas observée), ce qui permet
n'a pas d'influence sur les paramètres élastiques.
de prendre en compte l'influence croissante de la
A l'échelle de l'éprouvette décimétrique, le sel contrainte moyenne dans le domaine des faibles pres-
gemme est initialement isotrope (confirmation par sions de confinement.
mesures acoustiques). lJne faible anisotropie induite
Sur la figure B, est comparée la courbe d'initiation
par la fissuration apparaît au cours de chargement
de l'endommagement avec des données rassemblées
déviatorique. Cependant, les variations des paramètres par Van Sambeek ef al. (1993) sur les conditions d'appa-
élastiques étant noyées dans la dispersion naturelle des
résultats, nous considérons que les paramètres élas-
rition de dilatance du sel gemme au cours d'essais de
fluage. On constate que la surface identifiée à court
tiques sont constants.
terme, sépare presque parfaitement les états de
contraintes donnant lieu à long terme à une dilatance,
ffi de ceux ne manifestant pas de dilatance. Il en ressort
que le comportement à long terme du sel gemme peut
Limite de linéarité être modifié suivant que le matériau est endommagé à
court terme ou non.
L'initiation de l'endommagement est souvent repé- Les résultats expérimentaux permettent de conclure
rée,lors d'un essai de compressior, par le seuil de que, pour prendre en compte le comportement observé
contractance-dilatance, dénommé également seuil de lors des trajets de chargement de compression et
foisonnement ou seuil caractéristique (Habib, 1953 ; d'extensior, il faut distinguer ces trajets, ce qui
Luong, 1981) défini, comme le minimum de la défor- implique l'usage d'un paramètre dépendant du troi-
mation volumique totale. Cette définition devint inopé- sième invariant du tenseur des contraintes (une fonc-
rante en extension. Afin de définir un critère valable tion de l'angle de Lode 0 par exemple). Nous utilisons
dans les deux cas de figure, nous proposons la limite une variable adimensionnelle J,n fonction du second et
de linéarité de la courbe {o* ; ÂV/V"}. du troisième invariant du tenseur déviateur des
-25 0 -5 -6s
r-r ComDr. Uniax.
-0,01 ,-r4 d -60
fi -20
<O{ . Limite de 0{
-4,02
â-rs S tE{ -J
<è, linéarité F4
-55
-0,03 o --)
L-J
-50
i-10 éu
F ts
8 d-l b 45
F
-5
0 0 40
(a)
0 -0,05 -0,1
Ah/tro
-0,15
[Vo)
-0,03
(b)
-0,02 -0,01 0
(c)0 0,2
/o[vol
0,4
^VA/olVol
ffiLimitedelinéaritéencompressionuniaxiale(aetb)etenextension(c).
^v
LineariW limit under compression and extension loading.
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0
Limite de linéarité o o
-10 o non dilatant e+& o o-
+
=(- 9,00t)
U2
d
-20
dilatant
,d
À -30 ++
\-{ limite de linéarité +
ffiffiffi
contraintes. Ce choix a déjà été adopté par d'autres
auteurs (Hunsche, 1984) :
Critères de ruptu re et d'initiation
de I'endommagement
J-=$-sin 3e (2)
L'initiation de l'endommagement est, nous l'avons
2Jrzz
vu, plus précoce en extension qu'en compression. Le
Pour des essais triaxiaux axisymétriques, si l'on fait
critère d'endommagement est identifié pour deux tra-
l'hypothèse qu'en tout point de l'éprouvette cylin- jets de chargement, tandis que le critère de rupture
drique, âu maximum deux des contraintes principales
n'est déterminé qu'en compressioû, puisque la rupture
sont différentes, ce paramètre ne peut prendre que
au sens du pic de résistance n'est pas révélée en exten-
deux valeurs distinctes J_ - 1 en extension et J* - - 1
sion.
en compression. Cela ' si'$nifie que l'étude d'lutres
valeurs de J,n nécessite le recours à d'autres types Leur expression est généralisée à l'espace des
d'essais de laboratoire. contraintes, en les exprimant en fonction de la
contrainte équivalente de Von Mises o"q, de la
contrainte moyenne om et de J_.
Le critère d'initiation de l'endommagement, projeté
dans le plan {o- ; o.o} possède une forme parabolique,
Mise au point d'un modèle tandis que le critère'de rupture est plutôt linéaire. La
rupture en extension n'étant pas apparue, nous suppo-
rhéologique sons, afin de fixer le critère de rupture dans le cas J_ =
+ 1, que pour rompre l'éprouvette en suivant ce type de
En s'appuyant sur les résultats expérimentaux, le
modèle proposé a pour objectif de rendre compte tant trajet de chargement, il est nécessaire de pénétrer dans
qualitativement que quantitativement du comportement le domaine des tractions jusqu'à ce qu'une contrainte
principale atteigne la valeur de la résistance en traction
du sel gemme dans la phase durcissante, en petites (voisine de 2 MPa pour le sel gemme). Nous avons
déformations. L'anisotropie induite par la fissuration n'a
volontairement pas fait l'objet de la modélisation. En donc l r :,/z
effet, ce phénomène lié à l'apparition de forts gradients Critère d'endommagement o"q = l* I (3)
de déformation et au développement de déformations [z(J ^) )
localisées se manifeste essentiellement dans la phase avec Z(J - h(2", 2,, J Z,
post-pic. On s'attache à limiter le nombre des variables, ^) ^)
Critère de rupture R - o"o * A(J,') om - B(J_) (4)
tout en reproduisant au mieux le comportement.
avec A(J,n) = h(A., A., J,n) B(J_) - h(8., 8., J_)
On retient une approche en élastoplasticité avec
écrouissage. Un seul mécanisme d'écoulement est pris A" = 3/2 R,= 2MPa
en compte. L'hypothèse d'un écoulement non associé Ac - 1,35 Br= 77,7 MPa
est formulée a priori. Ce choix est motivé par la néces-
sité d'un calcul précis de la déformation volumique du 3R
B,=;MPa
I sel gemffie, de laquelle dépend fortement la perméabi-
b" zo b"
or 30 \r_=.,
20 Jm
=Q
10 l0
0 + C.ompression +- .Compression
-1 00 -80 -60 -40 -20 20 -60 -50 -40 -30 -20 -10
om [MPa] o,o [MPa]
ffi
Partition des d,éformations
On suppose que les déformations linéarisées totales
se décomposent en déformations élastiques r" et en
=
déformations plastiques go
'
Déformations t=t"+tP (6)
âVEC Données
:
l+v v- 1 1 expérimentales
Élasticité 9"
E : E' :'= 2G= 3K i::- (7)
E
Â
re o
I
o
lVo
ZVo
4Vo
lÙVo
Pa ra m ètr e d' ecr ou issa ge A l57o
Y 20Vo
Dans un premier temps, nous avons étudié le choix v 307o
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On constate tant en compression qu'en extension, âVEC :
-l
où I est le déviateur du carré du tenseur I déviateur
9= 4,5 k, = 26,8 MPa des contraintes :
Potentiel plastique : II _
(ac aG aG)
I I (15)
[ôo,' ]oeo àJ
analyse de l'angl e de dilatance - ^)
12"Ëo - J
plastique est donnée par la normale au potentiel plas- (1t1
tique G (si celui-ci existe), défini dans l'espace des
contraintes. Pour de petites déformations, oû écrit : avec èi - vitesse de déformation volumique irréver-
r n r^ aG .n ;âG sible.
Clt' = C[À OU t' = )V-
=ôg = ôo' (11) On remarque que la vitesse d'évolution de la défor-
mation volumique est proportionnelle à la composante
dl,>0siF:0etF=0 de la normale dans la direction de l'ax€ o-. Il y aura
AVCC
et dl" :0 si F(0 dilatance ou contractance si cette composante est non
nulle. On définit alors l'angle de dilatance compris entre
la direction de la normale et la projection de la normale
Pour une loi associée, l'écoulement est normal et F - dans le plan o* = O (Fig. 11). Cet angle est positif si les
G. Cette situation n'est pas en général le cas des géo- déformations volumiques irréversibles sont dilatantes.
matériaux, pour lesquels se développent souvent des La normale n au potentiel plastique projetée dans le
déformations volumiques irréversibles qui se tradui- plan o- = 0 donne le vecteur m. L'angle s'ouvrant de m
sent par des lois non associées (F * G). vers n est l'angle de dilatance ô. Il est positif s'il y a dila-
Si le matériau est isotrope dans son état initial tance et négatif en cas de contractance.
(hypothèse plausible pour le sel gemme) et le demeure L'angle de dilatance ô s'exprime en fonction des
tant pendant la déformation élastique que pendant la composantes de la normale n au potentiel plastique :
- G(o., o"o, J* )
G (12) iili+i+rÏ+i++Ë+rii1x51+pif
;::::ii:::::t::::::!È t::i:t::::::::jdri::: ::.J tI:::: :irt:::,!i:;\.
: :::
i4il|lixl
4:i ::i:r:.!j,:.,i::f:: i:r
être calculé si o"o (ou Jr) est nul. Cette situation revient
au cas de la contiainte isotrope, et donc J,n = 0.
La dérivée du potentiel par rapport au tenseur des
contraintes s'exprime alors :
(13)
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4e TrimesTre 1996
om
n1
n/
:/
Jm
n3
2
orq
n
on remarque que le troisième invariant du tenseur Angle de dilatance r côs de l'essai triaxial axisym ëtnque
des contraintes n'intervient pas sur la dissimulation
d'énergie mécanique lors de déformations plastiques Dans le cas de l'essai trixial axisymétrique, Jn., : * 1
dans un milieu isotrope. en extension, et - 1 en compression ; le tenseur dévia-
teur des contraintes s'écrit :
V9' I ir-
èo o"u - o,"ud
I (28)
^/é',
le tenseur déviateur carré du déviateur des
Le produit contra cté du tenseur par lui-même contraintes se simplifie
donne!:l-tr(!n)- *":" (23)
lt (2e)
En constatant que la puissance volumique de dissi-
I - +J,"o"o
J
s
:
S=q
do
(30)
At 2gt'(en)-2-r?
-v\ eq ^)[aJ*,J [a".rlJ
I
L :p
t = ^'AG
lv--S
3
(3t)
(25) = ]oeo 16 eo
11
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4e trimesTre 1996
sa première composante s'écrit : potentiel plastique. Il est positif dans le sens rétrograde
avec la convention des compressions négatives.
(32)
è1, -â,u:. - rl"o )
Si nous supposons de plus que , .ôG 0 (38)
le taux de distorsion plastique devient : do"o =
iro
(33)
fFl-st"ol=l,l,l cela entralne : finale-
ment:
On trouve finalement, en éliminant le multiplicateur
plastique À entre (16) et (33), que le rapport entre les aG_ aclrnôn, 3 -l
ag-a"-L 3 i-2"*=l
deux premières composantes de la normale au poten- (3e)
tiel plastique est proportionnel à la déformation volu-
mique rapportée au taux de distorsion plastiqu€ :
=
-T' 610eu
lâo"o I
aG tgôn I -t-
3
(40)
Pour les trajets de chargement accessibles à l'essai 3 =
=
ôg 26"o=
triaxial axisymétrique, la valeur de J* est + 1 en exten- - -J
sion et - 1 en compression. Il est alors difficile de cal- Par cette dernière relation, on voit que la direction
culer le gradient du potentiel plastique G par rapport à d'écoulement ne dépend que de l'état de contrainte et
Jn, sur la base de ces seuls types d'expériences. D'autres de l'angle de dilatance pour les chargements en condi-
tfajets de chargement conviendraient d'être utilisés, tions triaxiales axisymétriques. C'est donc au travers de
par exemple avec un appareil triaxial vrai. Nous impo- l'angle de dilatance que la direction d'écoulement
serons arbitrairement nul le gradient de G par rapport dépend éventuellement de la variable d'écrouissage. Il
àJ*: faut alors étudier l'évolution de l'angle de dilatance en
fonction de l'état de contrainte, mais aussi en fonction
AC
o si J'^=1' du paramètre d'écrouissage.
fr- (35)
Pour l'analyse d'essais triaxiaux axisymétriques,
Cette hypothèse permet de simplifier la définition l'angle de dilatance est calculé pâr :
tgô=,4' (36)
La contrainte déviatorique oo = or" - orud est de
Pql même signe que la vitesse de déformation plastique
ldo"o I
déviatorique el = è:- - rl,o . On peut ainsi dissocier les
ou encore, d'après (31) : résultats d'essais triaxiaux axisymétriques de compres-
sion et d'extension, en représentant les surfaces de
ô- arcrs[#) (37) charge dans le plan {contrainte moyenne ; contrainte
Èl
om h
.s
U2
?t)
ffi Définition simplifiée de I'angle de
dilatance ô pour un essai triaxial È
axisymétrique. È
Simplified definition of the dilatancy angle for
triaxial axisvmetric test.
a
û
ffi Angle de dilatance en compression et en
Cet angle ô s'annule pour une déformation volu- extension dans le plan {contrainte
mique isochore, est positif en cas de dilatance plastique moyenne ; contrainte déviatorique).
et négatif pour une contractante plastique. Il donne, Dilatancy angle for compression or extension
dans le plan {contrainte moyenne ; contrainte équiva- loading, in {mean stress ; deviatoric stress}
plane.
lente de Von Mises) l'orientation de la normale au
12
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4e t(imestre 1996
déviatorique). Dans le cas de la compression, od < 0 et exemple d'évolution de la contrainte déviatorique et de
l'angle de dilatance est alors défini positif dans le sens l'angle de dilatance en fonction du paramètre
trigonométrique (Fig. 13), c'est-à-dire en cas de dila- d'écrouissage.
tance.
Au cours d'un essai triaxial axisymétrique, il est -20
ainsi possible de connaître la direction d'écoulement à A
-15
tout instant, et en particulier pour des valeurs détermi- o
'C
e
nées du paramètre d'écrouissage. On peut alors déter- 3
-10 .g
Ê
miner la forme du potentiel plastique et son évolution, E
o 20
-5 .o
tout en gardant en mémoire les deux conditions (35) et (U
À q,
(38) imposées sur les composantes du gradient du
potentiel plastique G en fonction de Ia contrainte équi-
e 10 :3
bE
valente o"o et de la géométrie des contraintes Jn,.
Cela permet de tracer les directions d'écoulement et 10
de constater que celui-ci ne peut être associé pour 15
-10
toutes les valeurs de la pression de confinement . La cl1
P = SMPa
figure 14 fait apparaître en particulier que pour des 20
0,05 -0,05 -0,1 -0,15 -0,2 -0,25 -0,3
-20
contraintes moyennes de l'ordre de 15 MPa, la normale
à la surface de charge et la direction d'écoulement ne E t-l
sont pas colinéaires. Le modèle élastoplastique sera
donc effectivement non standard.
i#ffi Évolution au cours d'un essai de
compression triaxiale de la contrainte
moyenne et de I'angle de dilatance en
60 fonction du paramètre d'écrouissage (.
Evolution of mean stress and dilatancy angle
during a triaxial compressive test, as a function
of the hardening parameter Ç.
6' t0 9.t
1,5
1
I
ItO
-
CD
or5
-60
-80 -60 -40 -20 0
-0,5
ct ,n [MPaJ -80 -40 -20
o, [MPal
*f{#iT.-iffiFÉ-Erffi$ffi}Ë$Directionsd'écoulementpourunevaleur
donnée du paramètre d'écrouissage (. Évolution de la tangente de l'angle de
Vectors of plastic strain for a given value of the dilatance en fonction de la contrainte
hardening parameter f .
moyenne pour une valeur du paramètre
d'écrouissage de 1O 7".
Dilatancy angle as a function of mean stress for
t a given value of hardening parameter equal to
10 %.
Évolution de l'angle de dilatance
Au cours de la déformation plastique, l'angle de Ce travail est rép été tant en compression qu'en
dilatance évolue. Le cas d'un angle de dilatance extension, pour différentes valeurs du paramètre
constant réduit le potentiel plastique à une droite dans d'écrouissage.
le plan {contrainte moyenrre ; contrainte déviatorique} Nous proposons qu'une courbe identique à une
(Senseny et aI., 1983). Dans le cas étudié, nous consta- translation près puisse décrire l'ensemble des cas étu-
tons que l'angle de dilatance varie à la fois en fonction diés en compression et en extension. Elle doit vérifier la
de la contrainte moyenne et de la distorsion plastique. présence d'une asymptote horizontale pour les
Ceci est visible sur la figure 1.5, où est présenté un contraintes moyennes infinies négatives, et une asymp-
13
REVUE FRANçAIsE oE cÉorccHNteuE
N.77
4e trimestre 1996
tote verticale pour une valeur de la contrainte moyenne Le potentiel plastique s exprime à partir de (36), (42),
à déterminer. Cette courbe est de la forme : et (45), à une fonction près indépendante de la
contrainte, pâr :
î=-3.
AVCC : IT} _ 100 Hc = 0,964 C^ - 38,82 MPa D^ - 0 MPa 50
40
30
20
cû
Ê{
10
â cl
d À
0 â q
-10
b'
-20
-0,1 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
E r-l
iliïlluifilli*IËiiiiiili*ffiil.#iiiiitii Évolution, en compression de l'abscisse de
l'asymptote verticale de la courbe tg(ô) = f
(o-) en fonction de €. o-*-
(( a )) as a function of E. -30 -20 -10
o [MPa)
",
Bien que plus délicate à établir, I'évolution de < a > i1ï1i|f1i|;i11i11i1i3lfffiji i#:ï$:; Évolution de la surface de charge F et du
en extension revêt la même nature d'équation qu'en potentiel plastique G au cours d'un essai
compression, à quelques nuances près reproduites sur triaxial.
Ies constantes :
Evolution of yield surface and plastic potential
during a triaxial test.
e J e (44)
(H.+€). Pour implanter numériquement le modèle, il est
nécessaire de connaître les dérivées suivantes :
(4e)
rn - 100 H, = H": 0,964
CCC=3BMPa C = 60 MPa âh(x,y,J.)
DCC-}MPa D aJ," =rX-ycos
4 (;'") (50)
- 1.0 MPa
14
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4u trimestre 1996
ïe -80
0,02
Eroo U
E*
(Dr
E. 3:3?, -70 0,015
(.) 80 a
Fl
-60
c=t o,or 5 * -50 0,01
0,005 o
H
5
Fe
lrl
o,oos
Ë
Fl.
E60 €
o :È -30
tt
't
al -40 0
o
t,
€40
c)
-0,005 É I -0,005 É
t-t
F(
-.1
-o,or Ë. .E -20 -0,01
'F zo -10 '.o
t<
-o,orsE -0,015 o
r.-a
É E
tr/
15
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4etrimesTre1996
W 0
Analyse élastique -5 radiale
'-|
cl
Avant le creusement, Ies cavités se trouvent dans un
À -10
état de contrainte isotrope (hypothèse plausible pour le l-J
E
o
-10
W u -20
Analyse élastoplastique
-30
L'analyse présentée ci-dessus en élasticité est com-
plétée par un calcul en élastoplaticité. Celui-ci ne pou- i#,ffiiffi' Évolutions des invariants des contraintes
vant être mené analytiquement à partir du modèle pro- de Cauchy autour de la cavité cylindrique
posé, le code de calcul aux éléments finis GEOMEC a dans un massif élastoplastique.
Evolution of stress invariants around a cvlindri-
été utilisé à cette fin. La loi de comportement et ses cal cavity in elastoplastic medium.
paramètres sont identiques à ceux déjà présentés.
Le calcul a été effectué dans le cas d'une cavité limite située à deux rayons. Notons que le critère de
cylindrique de rayon unité soumise à f infini plasticité est atteint en permanence.
(100 rayons) à une pression lithostatique de 25 MPa
(profondeur voisine de 1 000 m). Une tranche radiale On se rapproche en paroi du critère de rupture sans
du massif a été modélisée sous la double hypothèse de que celui-ci ne soit véritablement atteint.
symétrie axiale et déformations planes. Elle est formée
de 50 éléments isoparamétriques à 9 næuds constituant t-l
10
au total303 næuds. Cç'
È 0
On retrouve naturellement l'allure typique de la l-J Plasticité
répartition des contraintes autour d'une cavité circu- cn -10
laire (Fig. 20) : Ia contrainte orthoradiale passe par un g
Â)
minimum (en valeur absolue) à une certaine distance .t<
{d
-20
t{
()
de la paroi tandis que la contrainte axiale et aussi la Endommagement
o -30
(n
contrainte moyenne (Fig. 21) se déchargent en valeur 1t
absolue ilrès de la paroi. Ce phénomène se traduit par t-( 40
une redistribution plastique de l'état des contraintes F{
=
a)
Rupture
dans le massif de sorte que Ia proximité de l'ouwage se c\l
-50
trouve plutôt en extension (le paramètre J- repéré sur
la figure 21. vaut 0,4 en élastoplasticité, il esf nul en élas-
-60
ticité).
L'évolution spatiale des critères d'endommagement
r [-]
et de rupture présentée sur Ia figure 22falt apparaître ffi État de contrainte par rapport aux
que la zone endommagée reste très localisée autour de critères dans le cas d'une cavité
l'ouwage et s'arrête à environ deux rayons de la gale- cylindrique dans un massif
rie. Cela est conforme aux résultats de Stormont et a/. élastoplastique.
(1991) qui montrent par leurs mesures tn sifu une varia- Stress state with respect to the criteria, in case
of cylindrical cavity in elastoplastic medium.
tion significative de la perméabilité entre Ia paroi et une
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La figure 23 permet d'observer que la plastification Aux profondeurs comprises entre 250 m et 1 km, où
du massif exprimée par la variable d'écrouissage, et se trouvent nombre d'ouvrages en milieu salifère, ce
notamment l'endommagement au voisinage de la gale- modèle montre que le voisinage des structures souter-
rie traduit par la dilatance sont relativement modérés, raines peut être plastifié et endommagé. Cela peut
les déformations plastiques déviatoriques et sphériques remettre en cause l'étanchéité hydraulique du sel vis-
étant d'environ 10-3 eT 10-a respectivement, tandis que à-vis d'un stockage souterrain, même si cet endomma-
Ia convergence de la cavité (déformation orthoradiale) gement n'entraîne pas souvent la rupture de l'ouvrage.
calculée en élastoplasticité est de 8.1,0-3,la convergence
élastique étant de 2.10-3.
E
Conclusion
0,014 U
1,4 l0-4 (Dr Le comportement à court terme du sel gemme a été
o
bo 1,2 l0-4
a Ft étudié en tenant compte de l'endommagement et en
cl 0,012 5
(t) s'appuyant sur des travaux antérieurs ainsi que sur nos
ct)
0,01 I 10-4
Êe
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