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Plasticité et endommagement

du sel gemme

l.Gl L'apparition de déformations permanentes, instantanées


IE ou différées, sous le moindre chargement déviatorique,
l=
luf caractérise la rhéologie du sel gemme. Sous certaines
l.Sl conditions de chargement, I'endommagement apparaît,
L, THOREL lÉ, pouvant nuire à la sûreté d'ouvrages souterrains de
M, GHOREYCHI stockage, notamment par accroissement de la
perméabilité.
Groupement pour I' étude Des essais de laboratoire de compression et d'extension
des structures souterraines sous chargement axis5rmétrique ont étê réalisés afin de
de stockage caractériser le comportement du sel gemme au cours de
G.sS _ LMS (URA 317), son endommagement. La mesure des déformations
École polytechnique, volumiques en continu permet d'identifier l'initiation de
91128 Palaiseau Cedex l'endommagement, liée à l'apparition de dilatance. Un
critère d'endommagement ouvert dans l'espace des
contraintes est ainsi établi. Ce critère tient compte de la
précocité de l'endommagement en extension par rapport
à la compression.
Sur la base des résultats expérimentaux, un modèle est
proposé afin de prendre en compte la plasticité et
l'endommagement du sel gemme. Suivant un formalisme
de plasticité non standard, ce modèle est généralisé à
tout I'espace des contraintes. Le paramètre d'écrouissage
est la distorsion plastique. Les choix de la surface de
charge et du potentiel plastique sont reliés à l'analyse de
l'évolution de I'angle de dilatance. Enfin, le modèle est
appliqué au cas du calcul de structures souterraines
simplifTées, faisant apparaître les risques
d'endommagement en milieu salifère.

Plasticity and damage of rocksalt

l+r Instantaneous or delayed permanent strains generated under


l(,
lg
lù,
small deviatoric stress are characteristic of rocksalt rheology.
Development of damage for particular stress state, often implies
I|,D permeability increase, which compromise the safety of
l-o
t< underground storage cavities.
To study damage evolution in rocksalt, under different stress
paths, compression and extension axisymmetric triaxial tests are
performed in the laboratory. As damage is linked to
development of micro viods and microcracks, and identified to
irreversible dilatancy, volume change measurements are carried
out during the tests. The stress state corresponding to the
dilatancy onset, allows the identification of a damage initiation
criterion. This criterion is proposed as an open surface in the
stress space, including the effect of the damage precocity under
extension stress state.
Before and during damage evolution, rocksalt exhibits plastic
strains. An elastic-plastic model, 3D generalised, is proposed. It
considers isotropic hardening and non-associtated flow rule
with plastic distortion as a hardening parameter. Model
parameters are fitted using experimental data for the evolution
of the dilatancy angle. A numerical application to spherical and
cylindrical cavities is given, showing the damage risk
assessment.

t\ I

U
*^r**-C"t*- aÉ-""-a*
N" 77
4e trimestre 1996
d'une imparfaite accommodation des déformations à
l'interface des grains, génèrent des concentrations de
contraintes voire des microfissures (Stokes, 1966). Le sel
F gemme développe alors des déformations élastoplas-
G tiques, accompagnées d'un endommagement selon des
conditions qui seront précisées plus loin.
ï-
v2 -
2-
-)
Sur la base de résultats expérimentaux de labora-
â",u toire (essais de compression et d'extension), uo modèle
1ô d'endommagement fondé sur le formalisme d'élasto-
Js = *tr (9") , plasticité non standard est proposé. Sa mise en æuwe à
J travers un exemple de calcul de structure simplifiée
J*: permet une discussion quant aux conséquences de
l'endommagement en milieu salifère.
K.: n

nf: E
Rt: ldentification de I'endommagement
S:
L'endommagement est la création et le développe-
ment de microfissures ou de microvides au sein de la
matière (Lemaitre et aL.,1978). Quelques facteurs phy-
^v'lvo
n siques et mécaniques (pression, température, vitesse de
t- chargement) régissent les effets de n ductilité I et de < fra-
gilité > dans le comportement du sel gemme, qui appar-
tient à la classe des matériaux semi-fragile à ductile. Parmi
yn les diverses méthodes d'identification de l'endommage-
o ment, nous avons retenu la mesure de la déformation
volumique. Cette mesure peut en effet donner directe-
ment des informations sur la dilatance du matériau cau-
sée par l'apparition de microfissures ou de microvides, et
ou* donc traduire un certain état d'endommagement. En
od veillant à prendre quelques précautions, notamment
quant au maintien d'une température constante pendant
oo* l'essai, la mesure de la déformation volumique globale
présente plusieurs avantages : elle est continue au cours
d'un essai sous chargement déviatorique, même lorsque
ou,
l'éprouvette est fortement déformée ; sâ mise en æuvre
est aisée (ce qui n'est pas le cas des jauges collées).
Le choix de cette méthode dans le cas du sel gemme
om est d'autant plus justifié que les mécanismes de déforma-
6rud
tion du monocristal de NaCl (mouvements de disloca-
tions, diffusion, dissolution-recristallisation) génèrent des
0 déformations volumiques très faibles, voire négligeables
(de l'ordre de 10-i (Davidge et aI., 1964) pour le mouve-
6
ment des dislocations). Sur le polycristal de sel, une dila-
tance supérieure de plusieurs ordres de grandeurs à celle
du monocristal, pourra être reliée à un endommagement,
E attribué à une microfissuration et aboutissant à une aug-
mentation de la perméabilité (Spiers et al.,19Bg ; Peach,
lntroduction 1993). Il n'est donc pas surprenant que la dilatance du sel
gemme montre également une bonne corrélation avec
De nombreuses cavités de stockage souteruain ont d'autres indicateurs d'endommagement, tels que l'émis-
été réalisées dans le sel gemme, en raison notamment sion acoustique (Hunsche, 1984).
de ses propriétés de faible perméabilité et de faible
porosité. Cependant, la réalisation et l'exploitation des
cavités peut générer un endommagement dans le mas- E
sif ce qui, par augmentation notable de la perméabilité,
peut engendrer des problèmes de sûreté à plus ou Résu ltats expérimentaux
moins long terme. Des essais triaxiaux axisSrmétriques de compression
Le comportement du sel gemme endommagé est étu- et d'extension (sous chargement compressifl sont réali-
dié depuis peu tant sur le plan expérimental (Hunsche, sés avec mesure de la déformation volumique. Les tra-
1984,1993 ; Hunsche et a1.,1990) que sur le plan théorique jets de chargement sont représentés sur la figure 1, en
(Aubertin ef a1.,1991,,1,993; Cristescu, 1989, 1993 ; Pouya, utilisant la convention des compressions négatives. Le
1991 ; Thorel et Ghoreychi, 1993). Le comportement à sel gemme testé (d'âge Stampien), provient des Mines
court terme revêt une importance particulière lors du De Potasse d'Alsace (MDPA). Extrait du banc 51, il
creusement des ouvrages. Sous l'action de contraintes s'agit d'un sel relativement pur (au moins 90 % de
déviatoriques, les mécanismes de glissement dans les NaCl) dont les grains sont de dimension plurimillimé-
/l
TI
grains de chlorure de sodium s'activent et, en raison trique à centimétrique.
T
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+ trimsk 1ee6
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compression .I
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J-!
extension t'| rtl
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c har ement hy dro s tatique


g
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r- \l

^I
I

-
Trajets de chargement de compression axiale et d'extension axiale.
Compression and extension stress paths.

ffi ff#iiffi;ffiëËH
hargement hydrostatique
Dispositif expérimental et programme d'essai C

Au cours du chargement hydrostatique, un cycle de


Le dispositif expérimental se compose essentielle-
décompression (Fig. 2) permet d'accéder au module de
ment d'une presse hydraulique MTS asservie électro-
compressibilité hydrostatique (Kn moyen = 7 ,7 GPa) et à
niquement, d'une cellule triaxiale de capacité maximale
la porosité de fissures (n, inférieure à 0,5 %).La défor-
70 MPa, d'un contrôleur numérique pression-volume
mation volumique est dans ce cas déterminée à partir
GDS (pression maximale 64 MPa) connecté hydrauli-
quement à la cellule, permettant la mesure des varia- de Ia déformation axiale, en supposant que les défor-
mations sont petites et isotropes.
tions du volume d'huile contenu dans la cellule et le
contrôle de la pression de confinement. La mesure de
la déformation axiale, effectuée à l'extérieur de la cel- -70
Ext 2l Sel M.D.P.A
lule mais à proximité de I'éprouvette, est déduite du -60 p=60MPa Banc S I
déplacement du piston. Dans le cas de l'essai unaxial, la
déformation volumique est déduite des mesures exten- d -50
sométriques de déformation axiale et circonférentielle, Ê{
obtenues par des capteurs MTS fixés sur l'éprouvette. -40
rf
l-J
Après le chargement hydrostatique, un chargement -30
déviatorique est appliqué soit en augmentant la H

contrainte axiale (compression), soit en la relâchant b -20 K. =8,73GPa


(extension), ou en alternant des phases de compression
et d'extension. Les éprouvettes ont un diamètre com- -10
pris entre 50 mm et 60 mm et un élancement égal à 2.
Les essais couvrent une gamme de pressions de confi- -0,005 -0,01 -0,015
nement comprises entre 0 et 60 MPa en compression
et 20 à 60 MPa en extension. La mise sous confinement
AVA/ t-l OL
se fait à une vitesse de 10 kPa.s-l et nécessite une régu-
Chargement hydrostatique d'une
lation de la contrainte radiale (pression de fluide) par Ëffi#i$rriffiË
éprouvette.
rapport à la contrainte axiale (force appliquée par la Hydrostatic loading.
presse). Cette régulation est assurée par un pilotage
numérique. Le chargement déviatorique est contrôlé en
déformation axiale à une vitesse de l'ordre de 10-5s-1. Le contrainte moyenne est définie pâr :

ffi
Résultats typiques ffi
Les résultats sont interprétés en supposant que Chargeme nt déviatorique
l'état de déformation actuel de l'éprouvette se déduit
de l'état initial par une transformation cylindrique. Le comportement du sel gemme sous chargement
Cette hypothèse est plus ou moins vérifiée grâce aux déviatorique est élastoplastique avec écrouissage (Fig.
précautions prises pour réduire le frottement entre le 3 et 4), essentiellement isotrope. On observe un effet
piston et l'éprouvet[e, à l'aide d'un lubrifiant. Les direc- Bauschinger en cas de chargement alterné (Fig. 5).
tions principales du tenseur des contraintes et du ten- La répartition des contraintes principales, différente
seur des déformations demeurent constantes. Les effets en compression et en extension, engendre une fissura-
de bord sont ainsi négligés. tion diffuse pour laquelle les plans de fissuration sont
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respectivement subaxiaux et perpendiculaires à la En compression, la contrainte déviatorique o'o est
génératrice de l'éprouvette cylindrique. L'intensifica- négative et peut être non monotone : le piC de
tion de la contrainte moyenne en compression et son contrainte qui définit conventionnellement la rupture
relâchement en extension, influent sur la déformation macroscopique, est suivi d'une phase de radoucisse-
volumique AV/V, (respectivement contraction et dilata- ment. Cette dernière n'est atteinte que pour des pres-
tion) : oo n'observe pas de contractance en extension, sions de confinement inférieures à 12 MPa (contrainte
alors que le chargement en compression peut générer moyenne l"'"f > 30 MPa) (Thorel et Ghoreychi, 1gg3).
une dilatance, après une phase de contractance (Fig. 3).
En extension (Fig. 4), 6a est positive et toujours crois-
Le calcul des contraintes de Cauchy se fait dans la sante au cours du chargement : il n'y a pas de radou-
configuration actuelle, en supposant que l'éprouvette cissement. Pour l'observer il faudrait pénétrer dans le
conserve une forme cylindrique au cours de la trans- domaine de la traction.
formation, c'est-à-dire en négligeant les effets de bord.
Les variations de section sont donc prises en compte Les résultats d'un essai avec chargement alterné en
dans le calcul de la contrainte axiale. compression et extension sont présentés sur la figure 5.

-60 60 0,7
-50
ompressrcn
50 -s
enston /+ 0,6
4 3
I
q)
g
ontrainte 40 È 0,5
2 Ë Ë
Ë
E-oo viatorique
J
ït3o È 0,4
â_ro n
a à
o
LO 3ro r9 0,3
b= formation
1s -10
do
MPa 0,2 s
volumique 0,1
-10 0 -10 0
Raccourcissery!
-1 -20 J_0,1
-0,05 -0, I -0, l5 -0,25 0,02 0,04 0,06 0,09 0, I o,l2
Ah/ho [-] Âh/ho [-]
ffi Essaitypique de compression. ffi Exemple d'essai d'extension.
Typical result of a compression test. An example of extension test.

40
60 I Ext?l p=60MPa Sel gemme MDPA banc S I
30
AI Sel gemme
Ext2l P=60MPa
MDPA banc S I
s e
40 o .9
1r,
20 ro
gc gs
'-|
d 20 ô l0
À 6û ,I
È
r-J
0 0
1J E
b -20
b -10
(c)
-40 -20
-30
-60 gement. ->
-40 r I

0,02 0,04 0,06 0,08 -0,004 -0,002 0 0,002 0,004 0,006


Âh/ho [-] Âh/ho [-]
Ext2l l5
P=60MPa
Sel gemme MDPA banc
Extll P=60MPa
S I I Sel gemme MDPA banc S I
10 ^o()
co 4 {- s
gs
I
O
i-{
b5 ô
=
l-J

o 2 So a--
'RF
Itr
I V=
0
-t -10

-2 -15
0,02 0,04 0,06 0,08 -0,004 -0,002 0 0,002 0,004 0,006
[-] Âh/ho [-]
^h/ho
ffiEssaitriaxialsouschargementdéviatoriquealterné(extensionetcompression)'
Triaxial test under alternated loading (extension and compression).

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REWE FRANçAIsE or oÉorecHNreuE
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Les figures (5a) et (5b) montrent respectivement l'évo- Nous montrons, en compression tout comme en
lution de la contrainte déviatorique oo et de la défor- extension, que les déformations volumiques demeurent
mation volumique en fonction de la déformation réversibles tant que la limite de linéarité n'est pas
axiale ^V/V. (5c) et (5d) sont des agrandis-
Les figures dépassée (Fig. 6), alors que des déformations déviato-
sements^h/h".
des courbes au début de l'essai. Le point de riques irréversibles apparaissent dès l'application d'un
départ des courbes correspond exactement à l'origine déviateur des contraintes. Les figures 6a et 6b se réfè-
du chargement. Tant que la contrainte déviatorique est rent au même essai de compression simple, pour lequel
inférieure (en valeur absolue) à 20 MPa environ, le com- sont comparées les décharges O et @. La figure 6c se
portement en compression et en extension demeure réfère au même essai d'extension que celui de la
grossièrement symétrique, par rapport à l'origine. Au- figure 4.
delà, la déformation axiale en extension croît pour une Le report des états de contrainte relatifs aux limites
faible augmentation du déviateur, ce qui conduit à de linéarité dans le plan déviatorique (Fig. 7) permet de
déplacer peu à peu les cycles dans le domaine des constater que l'endommagement apparaît en extension
déformations permanentes en extension. pour un déviateur plus faible en valeur absolue qu'en
Les cycles de décharge permettent de déterminer les compression.
paramètres élastiques isotropes (module d'Young E = La précocité de l'endommagement en extension
14,8 GPa, coefficient de Poisson v = 0,17, module de com- apparaît aussi sur l'essai à chargement alterné (Fig. 5).
pressibilité K = 7,5 GPa, module de cisaillement Dès que la limite de linéarité en extension est franchie,
G = 6,3 GPa). La mesure locale des déformations (avec un les déformations axiales irréversibles sont plus impor-
extensiomètre à griffes et un collier extensométrique tantes au cours d'un trajet de chargement en extension
placés directement sur l'éprouvette) en compression qu'au cours du trajet inverse en compressioo, ce qui
simple donne, par rapport à la mesure globale, des conduit au décalage progressif des n boucles l vers les
modules d'Young E et de cisaillement G supérieurs (près déformations en extension.
du double de leur valeur déduite des mesures globales),
le coefficient de Poisson v et le module de compressibi-
L'état de contrainte correspondant à la limite de
lité K étant peu modifiés. L'influence du type de mesure
linéarité, et celui du pic de contrainte en compression
permettent de définir des domaines respectivement
de déformation fauge ou extensomètre, locale ou glo-
bale) a déj à été étudiée sur le sel gemme et la potasse
d'initiation de l'endommagement et de rupture (Fig. 7).
(Lajtai et al.,19BB) et les résultats obtenus la corroborent. Les critères sont d'allure parabolique dans le plan {o, ;
oo) (pour les pressions de confinement utilisées, la fer-
La vitesse de chargement comprise entre 1A7 et 10-ss-1
meture du domaine n'est pas observée), ce qui permet
n'a pas d'influence sur les paramètres élastiques.
de prendre en compte l'influence croissante de la
A l'échelle de l'éprouvette décimétrique, le sel contrainte moyenne dans le domaine des faibles pres-
gemme est initialement isotrope (confirmation par sions de confinement.
mesures acoustiques). lJne faible anisotropie induite
Sur la figure B, est comparée la courbe d'initiation
par la fissuration apparaît au cours de chargement
de l'endommagement avec des données rassemblées
déviatorique. Cependant, les variations des paramètres par Van Sambeek ef al. (1993) sur les conditions d'appa-
élastiques étant noyées dans la dispersion naturelle des
résultats, nous considérons que les paramètres élas-
rition de dilatance du sel gemme au cours d'essais de
fluage. On constate que la surface identifiée à court
tiques sont constants.
terme, sépare presque parfaitement les états de
contraintes donnant lieu à long terme à une dilatance,
ffi de ceux ne manifestant pas de dilatance. Il en ressort
que le comportement à long terme du sel gemme peut
Limite de linéarité être modifié suivant que le matériau est endommagé à
court terme ou non.
L'initiation de l'endommagement est souvent repé- Les résultats expérimentaux permettent de conclure
rée,lors d'un essai de compressior, par le seuil de que, pour prendre en compte le comportement observé
contractance-dilatance, dénommé également seuil de lors des trajets de chargement de compression et
foisonnement ou seuil caractéristique (Habib, 1953 ; d'extensior, il faut distinguer ces trajets, ce qui
Luong, 1981) défini, comme le minimum de la défor- implique l'usage d'un paramètre dépendant du troi-
mation volumique totale. Cette définition devint inopé- sième invariant du tenseur des contraintes (une fonc-
rante en extension. Afin de définir un critère valable tion de l'angle de Lode 0 par exemple). Nous utilisons
dans les deux cas de figure, nous proposons la limite une variable adimensionnelle J,n fonction du second et
de linéarité de la courbe {o* ; ÂV/V"}. du troisième invariant du tenseur déviateur des

-25 0 -5 -6s
r-r ComDr. Uniax.
-0,01 ,-r4 d -60
fi -20
<O{ . Limite de 0{
-4,02
â-rs S tE{ -J
<è, linéarité F4
-55
-0,03 o --)
L-J
-50
i-10 éu
F ts

8 d-l b 45
F

-5
0 0 40
(a)
0 -0,05 -0,1
Ah/tro
-0,15
[Vo)
-0,03
(b)
-0,02 -0,01 0
(c)0 0,2
/o[vol
0,4

^VA/olVol
ffiLimitedelinéaritéencompressionuniaxiale(aetb)etenextension(c).
^v
LineariW limit under compression and extension loading.

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0
Limite de linéarité o o
-10 o non dilatant e+& o o-
+
=(- 9,00t)
U2

d
-20
dilatant
,d
À -30 ++
\-{ limite de linéarité +

20 1b o E -40 sel MDPA


+
I b
ïû' Initiat ion -50
Tl-3
HO -60
Compression
b-= -70
-20 -80 -60 -40 -20 0
o m [MPa]
40 fÉ,ifi.ËËr$hï$ffi,fl,g;i,r',$,ffiffi+'11 États de contraintes générant ou non de la
dilatance au cours d'essais de fluage en
compression (d'après Van Sambeek et aI.,
-60 1993).
Stress state corresponding to dilatant or non-
dilatant creep tests.
-60 40 -20
o* [MPa] lllL
lité de ce matériau. Malgré l'effet Bauschinger constaté
plus haut (Fig. 5), et compte tenu des applications envi-
l*jgi$l$,.8s"{i,ï'}$ffi.f;fiffi Rupture et initiation de l'endommagement
dans le plan des contraintes. sagées (calcul de structures souterraines), l'écrouissage
Failure and damage onset lines in the stress est choisi comme isotrope.
plane.

ffiffiffi
contraintes. Ce choix a déjà été adopté par d'autres
auteurs (Hunsche, 1984) :
Critères de ruptu re et d'initiation
de I'endommagement
J-=$-sin 3e (2)
L'initiation de l'endommagement est, nous l'avons
2Jrzz
vu, plus précoce en extension qu'en compression. Le
Pour des essais triaxiaux axisymétriques, si l'on fait
critère d'endommagement est identifié pour deux tra-
l'hypothèse qu'en tout point de l'éprouvette cylin- jets de chargement, tandis que le critère de rupture
drique, âu maximum deux des contraintes principales
n'est déterminé qu'en compressioû, puisque la rupture
sont différentes, ce paramètre ne peut prendre que
au sens du pic de résistance n'est pas révélée en exten-
deux valeurs distinctes J_ - 1 en extension et J* - - 1
sion.
en compression. Cela ' si'$nifie que l'étude d'lutres
valeurs de J,n nécessite le recours à d'autres types Leur expression est généralisée à l'espace des
d'essais de laboratoire. contraintes, en les exprimant en fonction de la
contrainte équivalente de Von Mises o"q, de la
contrainte moyenne om et de J_.
Le critère d'initiation de l'endommagement, projeté
dans le plan {o- ; o.o} possède une forme parabolique,
Mise au point d'un modèle tandis que le critère'de rupture est plutôt linéaire. La
rupture en extension n'étant pas apparue, nous suppo-
rhéologique sons, afin de fixer le critère de rupture dans le cas J_ =
+ 1, que pour rompre l'éprouvette en suivant ce type de
En s'appuyant sur les résultats expérimentaux, le
modèle proposé a pour objectif de rendre compte tant trajet de chargement, il est nécessaire de pénétrer dans
qualitativement que quantitativement du comportement le domaine des tractions jusqu'à ce qu'une contrainte
principale atteigne la valeur de la résistance en traction
du sel gemme dans la phase durcissante, en petites (voisine de 2 MPa pour le sel gemme). Nous avons
déformations. L'anisotropie induite par la fissuration n'a
volontairement pas fait l'objet de la modélisation. En donc l r :,/z

effet, ce phénomène lié à l'apparition de forts gradients Critère d'endommagement o"q = l* I (3)
de déformation et au développement de déformations [z(J ^) )
localisées se manifeste essentiellement dans la phase avec Z(J - h(2", 2,, J Z,
post-pic. On s'attache à limiter le nombre des variables, ^) ^)
Critère de rupture R - o"o * A(J,') om - B(J_) (4)
tout en reproduisant au mieux le comportement.
avec A(J,n) = h(A., A., J,n) B(J_) - h(8., 8., J_)
On retient une approche en élastoplasticité avec
écrouissage. Un seul mécanisme d'écoulement est pris A" = 3/2 R,= 2MPa
en compte. L'hypothèse d'un écoulement non associé Ac - 1,35 Br= 77,7 MPa
est formulée a priori. Ce choix est motivé par la néces-
sité d'un calcul précis de la déformation volumique du 3R
B,=;MPa
I sel gemffie, de laquelle dépend fortement la perméabi-

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80 80
70 70 Y = '1 ,35x + 17,7
R= 0,995
60 60 Jm =*1. .la -/
50
E50 (t
À
940
-.' 30
40

b" zo b"
or 30 \r_=.,
20 Jm
=Q
10 l0
0 + C.ompression +- .Compression

-1 00 -80 -60 -40 -20 20 -60 -50 -40 -30 -20 -10
om [MPa] o,o [MPa]

Critères d'initiation de l'endommagement (à gauche) et de rupture (à droite) utilisés dans le modèle.


Damage (left) and failure (right) criteria used in the model.

Les trajets de chargement suivis correspondent à Jn,


- + 1. Afin de généraliser à toute valeur de J_, comprise
ffiffiilffiffi
entre + 1 et - 1, on utilise une fonction d'interpolation Surface de charge
h(x, y, J-). Cette fonction est continue et sa dérivée par
rapport à J, s'annule quand J.n = + 1, : Afin de déterminer la surface de charge, oû reporte
dans le plan {on' ; oo}, pour différents essais, l'état de
h(x,y,J.)-rysin(|J,)+ ry (5) contrainte correspondant à plusieurs valeurs du para-
mètre d'écrouissage € (Fig. 10).

ffi
Partition des d,éformations
On suppose que les déformations linéarisées totales
se décomposent en déformations élastiques r" et en
=
déformations plastiques go
'
Déformations t=t"+tP (6)
âVEC Données
:
l+v v- 1 1 expérimentales
Élasticité 9"
E : E' :'= 2G= 3K i::- (7)
E
Â
re o
I
o
lVo
ZVo
4Vo
lÙVo
Pa ra m ètr e d' ecr ou issa ge A l57o
Y 20Vo
Dans un premier temps, nous avons étudié le choix v 307o

d'une variable d'écrouissage liée à la déformation volu-


mique (directement liée à la perméabilité du sel). Les
faibles variations de celle-ci sous fort confinement,
ainsi qu'au début du chargement déviatorique (Fig. 6),
ne permettent pas de reproduire correctement tous les
phénomènes observés. Cela conduit à choisir un para-
mètre d'écrouissag e t , unique, dépendant de la distor-
sion plastique yp, et traduisant un seul mécanisme
d'écrouissage.
Ecrouissage
?3
E=:TP=
qi.Eil;%. g:P -r:P -;tr(e
1 ..p.
J
-60 -40
-2 2tnY3: = J
(B)
On, [MPa)

avec Êt - teneur déviateur des vitesses des déforma-


tions linéarisées trffi Etats de contrainte et surface de charge
pour différentes valeurs du paramètre
La surface de charge, le potentiel plastique et leurs d'écrouissage.
évolutions en fonction de la distorsion plastique sont Stress and yield surface as a function of strain
déterminés à partir des données expérimentales. hardening parameter.

9
REVUE FRANçAIsE oe cÉorucuNleuE
N" 77
4eTrimestre 1996
On constate tant en compression qu'en extension, âVEC :

qu'une courbe de même expression peut convenir (6).


ôo-
$=-t, qL _+[ t r-r_J
charge
rr- exp fOll ---_
ôq
1. n

3= ôo Zo^-J'âo o^^- -l Zo^^t


(14)
Surface de F(g,o') = oeq - oo-l
L
1
oo- I fSl : sL, : cq|- sLl
-l

-l
où I est le déviateur du carré du tenseur I déviateur
9= 4,5 k, = 26,8 MPa des contraintes :

oo- = k, log (k, 6 + 1) * k, (10) . aJ" , 2.1^ 2 2 c .


f :-:3=S _ -"2 L-S'-aO'1
= ôO = 3 = = I ee=
k, = seuil de plasticité initial pour o-- - oo
O; remarque que I et s ont mêmes direction s
kz=870 0(k'(((1 principales.
Ce critère ne dépend pas de J*. L'évolution du para-
mètre od* correspond au résultat d'un essai réalisé dans
:::r::i:t:r :iiii::::ii:::::i:::ii::::i::ii.:::::l::li:::liil::iirli:1.:ir::li:l::.:::.ili:::::::::l: .i:?l..Jil::::::i
':i:: ::::i:::j i:r::ir'i: :::t ::lt: i::: i: :::::.lir4:rij:: i:i:: r:: v rr..ri:ir:l r:: ::: ::: ::r:r'::: : l
:::.:i:i:::j::r::::t:x:::::::7:t:::::t:i:r.il:ii::::i j ir:i::: ,...j::i:::i:i::jir'i::i
::t:i::::::1:l::::::i::::::i:i::nri;:::?:::i:jl::l:j it::::: _. :r::::ri.. :::::::l::::j
':i ::ri:::::.:::.: :;:r::i::::::i :t:::,:i::i:r:j: ::: :t :::r:j.rj : ::i::: :i.: .::ii: :.: : :r: :.:r:i:: ::
':::+::.:::::r::.:.t::::::::::?:tl:::::::::r:::r:i:t::::::t:..:::. .::. j:: l::i.:::r':r:

le régime ductile, c'est-à-dire sous une pression de


confinement très élevée. Angle de dilatance : côs g,ënëral

La normale non unitaire à la surface G s'écrit dans


ffi les trois directions de l'espace {o_, o.q, J m'I

Potentiel plastique : II _
(ac aG aG)
I I (15)
[ôo,' ]oeo àJ
analyse de l'angl e de dilatance - ^)

Les déformations volumiques irréversibles en cours La formule (B) permet d'obtenir :

d'essai, sont analysées par le biais de l'angle de dila- .D ',


tance. sT=trqo -t:i=lt=- ^' aG
==do- (16)
Ce choix repose sur le fait que la direction d'écoule-
ment plastique dépend de la nature des déformations
t+ [q-% 3 aG)ts1
plastiques à reproduire, en particulier des déformations
volumiques irréversibles. La direction de l'écoulement = = 3 l=jul+ac
éo=ee-1eo\r=
âJ* = 2o ,r[ ôo.o o.o aJ_ =l
I

12"Ëo - J
plastique est donnée par la normale au potentiel plas- (1t1
tique G (si celui-ci existe), défini dans l'espace des
contraintes. Pour de petites déformations, oû écrit : avec èi - vitesse de déformation volumique irréver-
r n r^ aG .n ;âG sible.
Clt' = C[À OU t' = )V-
=ôg = ôo' (11) On remarque que la vitesse d'évolution de la défor-
mation volumique est proportionnelle à la composante
dl,>0siF:0etF=0 de la normale dans la direction de l'ax€ o-. Il y aura
AVCC
et dl" :0 si F(0 dilatance ou contractance si cette composante est non
nulle. On définit alors l'angle de dilatance compris entre
la direction de la normale et la projection de la normale
Pour une loi associée, l'écoulement est normal et F - dans le plan o* = O (Fig. 11). Cet angle est positif si les
G. Cette situation n'est pas en général le cas des géo- déformations volumiques irréversibles sont dilatantes.
matériaux, pour lesquels se développent souvent des La normale n au potentiel plastique projetée dans le
déformations volumiques irréversibles qui se tradui- plan o- = 0 donne le vecteur m. L'angle s'ouvrant de m
sent par des lois non associées (F * G). vers n est l'angle de dilatance ô. Il est positif s'il y a dila-
Si le matériau est isotrope dans son état initial tance et négatif en cas de contractance.
(hypothèse plausible pour le sel gemme) et le demeure L'angle de dilatance ô s'exprime en fonction des
tant pendant la déformation élastique que pendant la composantes de la normale n au potentiel plastique :

déformation plastique, le potentiel plastique peut être AG


exprimé en fonction de trois invariants des contraintes,
par exemple de la contrainte moyenne o_, de la âo
tgô - (18)
contrainte équivalente de Von Mises o^^ et du para-
mètre adiménsionnel décrivant la géb-étrié des
contraintes J :

- G(o., o"o, J* )
G (12) iili+i+rÏ+i++Ë+rii1x51+pif
;::::ii:::::t::::::!È t::i:t::::::::jdri::: ::.J tI:::: :irt:::,!i:;\.
: :::
i4il|lixl
4:i ::i:r:.!j,:.,i::f:: i:r

Rappelons que le paramètre de géométrie des Puissance volumique de dissipation plastique


contraintes J,n est nul dans le cas d'un état de contrainte
isotrope, mais aussi lorsque J, (le troisième invariant du Écrivons la puissance volumique de dissipation
tenseur déviateur des contraintes) est nul. J- ne peut plastique en petites déformations linéarisées :

être calculé si o"o (ou Jr) est nul. Cette situation revient
au cas de la contiainte isotrope, et donc J,n = 0.
La dérivée du potentiel par rapport au tenseur des
contraintes s'exprime alors :

(13)

10
REVUE FRANçAISE DE GEOTECHNIQUE
N'77
4e TrimesTre 1996
om

n1

n/
:/
Jm
n3

2
orq
n

i,ii'i*iiii'fit#iïrîlf+tiliilÊl*!$frt.*ËÈfili Potentiel plastique et angle de dilatance.


Plastic potential and dilatancy angle.

Rappelons quelques calculs de produits contractés : il vient :

s: 1=0 o: s-s: s- ?o' o: t=s: t -?ot


=3J^r9eqm J .p
ùP + jtroeP
r) el1
1
J O:t
'3:v
(20)
Il en résulte que le dernier terme de (16) s'annule, ou g:go=o"oio+o,"ef e6)
ce qui conduit à l'expression de la puissance volumique
dissipée, pour un milieu isotrope, quel que soit le On veillera évidemment au respect de la positivité
potentiel d'écoulement G : de cette dissipation volumique.
r-1
g: go =i.f o-S+oeqSl ,rt,
L do, ' oo"o
I ii+Hii.fË#+#fT$;lili+ili

on remarque que le troisième invariant du tenseur Angle de dilatance r côs de l'essai triaxial axisym ëtnque
des contraintes n'intervient pas sur la dissimulation
d'énergie mécanique lors de déformations plastiques Dans le cas de l'essai trixial axisymétrique, Jn., : * 1
dans un milieu isotrope. en extension, et - 1 en compression ; le tenseur dévia-
teur des contraintes s'écrit :

En utilisant la formule (19) et le fait que ! et ! ont


mêmes directions principales, on constate que le ten- (z o o) (z o o\
seur déviateur des déformations et le tenseur déviateur
!=e-s,r=+(ou^-o.ad,[:
des contraintes ont eux aussi mêmes directions princi-
pales, ce qui est vrai en raison de l'isotropie supposée
; 1=+r"'"",[3 ; _ïj
permanente du matériau. On peut ainsi définir l'orien- (27)
tation des tenseurs déviatoriques :
La contrainte équivalente de von Mises se confond
sèo avec celle de Trescâ
! __r___ (22) :

V9' I ir-
èo o"u - o,"ud
I (28)
^/é',
le tenseur déviateur carré du déviateur des
Le produit contra cté du tenseur par lui-même contraintes se simplifie
donne!:l-tr(!n)- *":" (23)
lt (2e)
En constatant que la puissance volumique de dissi-
I - +J,"o"o
J
s

pation plastique s'écrit aussi : ce qui entraîne l'indépendance de la géométrie de


contrainte J_ avec le tenseur g :

o:Êo= !:go**t.gtr gP Q+)

et en introduisant le taux de distorsion plastique


J

:
S=q
do
(30)

le tenseur déviateur du taux de déformation plastique


.n E-.r* rIg (81 ,a \ /ql12 / a"-l\211/2 se simplifie
T*=1Tg'g -nl If .,-[ :

At 2gt'(en)-2-r?
-v\ eq ^)[aJ*,J [a".rlJ
I

L :p
t = ^'AG
lv--S
3
(3t)
(25) = ]oeo 16 eo

11
REVUE FRANçAISE DE GÉoTEcHNIQUE
N" 77
4e trimesTre 1996
sa première composante s'écrit : potentiel plastique. Il est positif dans le sens rétrograde
avec la convention des compressions négatives.
(32)
è1, -â,u:. - rl"o )
Si nous supposons de plus que , .ôG 0 (38)
le taux de distorsion plastique devient : do"o =

iro
(33)
fFl-st"ol=l,l,l cela entralne : finale-
ment:
On trouve finalement, en éliminant le multiplicateur
plastique À entre (16) et (33), que le rapport entre les aG_ aclrnôn, 3 -l
ag-a"-L 3 i-2"*=l
deux premières composantes de la normale au poten- (3e)
tiel plastique est proportionnel à la déformation volu-
mique rapportée au taux de distorsion plastiqu€ :

Si le potentiel plastique s'exprime sous la forme G


AG
do_ _ t; (34) - oeq - f(o*, €) alors +i 1 (car o"o et om sont deux
.n

=
-T' 610eu

liqt variables indépendantes) et il reste :

lâo"o I
aG tgôn I -t-
3
(40)
Pour les trajets de chargement accessibles à l'essai 3 =
=
ôg 26"o=
triaxial axisymétrique, la valeur de J* est + 1 en exten- - -J

sion et - 1 en compression. Il est alors difficile de cal- Par cette dernière relation, on voit que la direction
culer le gradient du potentiel plastique G par rapport à d'écoulement ne dépend que de l'état de contrainte et
Jn, sur la base de ces seuls types d'expériences. D'autres de l'angle de dilatance pour les chargements en condi-
tfajets de chargement conviendraient d'être utilisés, tions triaxiales axisymétriques. C'est donc au travers de
par exemple avec un appareil triaxial vrai. Nous impo- l'angle de dilatance que la direction d'écoulement
serons arbitrairement nul le gradient de G par rapport dépend éventuellement de la variable d'écrouissage. Il
àJ*: faut alors étudier l'évolution de l'angle de dilatance en
fonction de l'état de contrainte, mais aussi en fonction
AC
o si J'^=1' du paramètre d'écrouissage.
fr- (35)
Pour l'analyse d'essais triaxiaux axisymétriques,
Cette hypothèse permet de simplifier la définition l'angle de dilatance est calculé pâr :

(18) de l'angle de dilatance, qui devient :


AG ô=ârc"[;ffi#) e1)

tgô=,4' (36)
La contrainte déviatorique oo = or" - orud est de
Pql même signe que la vitesse de déformation plastique
ldo"o I
déviatorique el = è:- - rl,o . On peut ainsi dissocier les
ou encore, d'après (31) : résultats d'essais triaxiaux axisymétriques de compres-
sion et d'extension, en représentant les surfaces de
ô- arcrs[#) (37) charge dans le plan {contrainte moyenne ; contrainte

Èl
om h
.s
U2
?t)
ffi Définition simplifiée de I'angle de
dilatance ô pour un essai triaxial È
axisymétrique. È
Simplified definition of the dilatancy angle for
triaxial axisvmetric test.
a
û
ffi Angle de dilatance en compression et en
Cet angle ô s'annule pour une déformation volu- extension dans le plan {contrainte
mique isochore, est positif en cas de dilatance plastique moyenne ; contrainte déviatorique).
et négatif pour une contractante plastique. Il donne, Dilatancy angle for compression or extension
dans le plan {contrainte moyenne ; contrainte équiva- loading, in {mean stress ; deviatoric stress}
plane.
lente de Von Mises) l'orientation de la normale au
12
REVUE FRANçAISE DE GÉOTECHNIQUE
N'77
4e t(imestre 1996
déviatorique). Dans le cas de la compression, od < 0 et exemple d'évolution de la contrainte déviatorique et de
l'angle de dilatance est alors défini positif dans le sens l'angle de dilatance en fonction du paramètre
trigonométrique (Fig. 13), c'est-à-dire en cas de dila- d'écrouissage.
tance.
Au cours d'un essai triaxial axisymétrique, il est -20
ainsi possible de connaître la direction d'écoulement à A
-15
tout instant, et en particulier pour des valeurs détermi- o
'C
e
nées du paramètre d'écrouissage. On peut alors déter- 3
-10 .g
Ê
miner la forme du potentiel plastique et son évolution, E
o 20
-5 .o
tout en gardant en mémoire les deux conditions (35) et (U
À q,
(38) imposées sur les composantes du gradient du
potentiel plastique G en fonction de Ia contrainte équi-
e 10 :3
bE
valente o"o et de la géométrie des contraintes Jn,.
Cela permet de tracer les directions d'écoulement et 10
de constater que celui-ci ne peut être associé pour 15
-10
toutes les valeurs de la pression de confinement . La cl1
P = SMPa
figure 14 fait apparaître en particulier que pour des 20
0,05 -0,05 -0,1 -0,15 -0,2 -0,25 -0,3
-20
contraintes moyennes de l'ordre de 15 MPa, la normale
à la surface de charge et la direction d'écoulement ne E t-l
sont pas colinéaires. Le modèle élastoplastique sera
donc effectivement non standard.
i#ffi Évolution au cours d'un essai de
compression triaxiale de la contrainte
moyenne et de I'angle de dilatance en
60 fonction du paramètre d'écrouissage (.
Evolution of mean stress and dilatancy angle
during a triaxial compressive test, as a function
of the hardening parameter Ç.

Afin d'évaluer la dépendance de l'angle envers la


contrainte moyenne et le paramètre d'écrouissage, on
reporte, sur un graphique, la valeur de la tangente de
l'angle de dilatance et la valeur de la contrainte
moyenne (un exemple est donné sur la figure 16 pour
une valeur du paramètre d'écrouissage de 10 %).
Chaque point correspond à un essai différent.

6' t0 9.t

1,5

1
I

ItO

-
CD
or5

-60
-80 -60 -40 -20 0
-0,5
ct ,n [MPaJ -80 -40 -20
o, [MPal
*f{#iT.-iffiFÉ-Erffi$ffi}Ë$Directionsd'écoulementpourunevaleur
donnée du paramètre d'écrouissage (. Évolution de la tangente de l'angle de
Vectors of plastic strain for a given value of the dilatance en fonction de la contrainte
hardening parameter f .
moyenne pour une valeur du paramètre
d'écrouissage de 1O 7".
Dilatancy angle as a function of mean stress for
t a given value of hardening parameter equal to
10 %.
Évolution de l'angle de dilatance

Au cours de la déformation plastique, l'angle de Ce travail est rép été tant en compression qu'en
dilatance évolue. Le cas d'un angle de dilatance extension, pour différentes valeurs du paramètre
constant réduit le potentiel plastique à une droite dans d'écrouissage.
le plan {contrainte moyenrre ; contrainte déviatorique} Nous proposons qu'une courbe identique à une
(Senseny et aI., 1983). Dans le cas étudié, nous consta- translation près puisse décrire l'ensemble des cas étu-
tons que l'angle de dilatance varie à la fois en fonction diés en compression et en extension. Elle doit vérifier la
de la contrainte moyenne et de la distorsion plastique. présence d'une asymptote horizontale pour les
Ceci est visible sur la figure 1.5, où est présenté un contraintes moyennes infinies négatives, et une asymp-
13
REVUE FRANçAIsE oE cÉorccHNteuE
N.77
4e trimestre 1996
tote verticale pour une valeur de la contrainte moyenne Le potentiel plastique s exprime à partir de (36), (42),
à déterminer. Cette courbe est de la forme : et (45), à une fonction près indépendante de la
contrainte, pâr :

tg(ô) = (42) Poantiel plastique c bn


(46)
(t -n )[-o,, + a(J," ,q)]'
Le paramètre ( a ) est la valeur asymptotique de la
contrainte moyenne pour laquelle la tangente de 5/2 b-6,31 MP
l'angle de dilatance tend vers l'infini. Dans ce cas (ima- La direction d'écoulement plastique est ainsi obtenue :

ginaire) ô = n/2, il n'y a plus que des déformations volu-


miques irréversibles, les déformations déviatoriques AG
1[-o,' 0"
étant nulles. Le traitement des données expérimentales
permet de fixer les paramètres à :
a" 3 L
+ "1"*3'
a(J,",€)l 26
",1
w7)

On vérifie bien que la dissipation volumique plas-


n - 5 /2 b = 6,31 MPa (= 100"t) (E) tique est positive, en utilisant (27).
A titre d'illustration, sur la figure 18 est représentée
l'allure de la surface de charge et du potentiel plastique
Déduite des courbes d'interpolation (39), l'évolution de pour un essai triaxial de compression, er indiquant, par
( a ) avec la déformation déviatorique irréversible (le para- un vecteur, la direction de l'écoulement pour deux
mètre d'écrouissage E) donne en compression (Fig . 17) :
valeurs du paramètre d'écrouissage Ç. Le trajet de char-
1 gement est celui d'un essai de compression sous 2 MPa
^-l-(- (43) de pression de confinement. Il suit la droite de pente
(H. + E)'
u

î=-3.
AVCC : IT} _ 100 Hc = 0,964 C^ - 38,82 MPa D^ - 0 MPa 50

40

30

20

Ê{
10
â cl
d À
0 â q

-10
b'

-20
-0,1 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6

E r-l
iliïlluifilli*IËiiiiiili*ffiil.#iiiiitii Évolution, en compression de l'abscisse de
l'asymptote verticale de la courbe tg(ô) = f
(o-) en fonction de €. o-*-
(( a )) as a function of E. -30 -20 -10

o [MPa)
",
Bien que plus délicate à établir, I'évolution de < a > i1ï1i|f1i|;i11i11i1i3lfffiji i#:ï$:; Évolution de la surface de charge F et du
en extension revêt la même nature d'équation qu'en potentiel plastique G au cours d'un essai
compression, à quelques nuances près reproduites sur triaxial.
Ies constantes :
Evolution of yield surface and plastic potential
during a triaxial test.

e J e (44)
(H.+€). Pour implanter numériquement le modèle, il est
nécessaire de connaître les dérivées suivantes :

avec : IrI - 100 H^ - 0,964 C" = 60 MPâ D. = 10 MPa Dérivées


Nous constatons que le paramètre ( a ) ne suit pas
exactement la même évolution avec le paramètre AG 4. aG bt AG aG ôa(J_,€)
d'écrouissage en compression et en extension.
1
do.o
IzT
do- 'AJmmm âo aJ
L'expression de a a l est généralisée pâr :
[-o- + a(J-,q)]"
(48)

a(J. ,\) = h(c" ,c,,J"*)E - h(D",D.,J*)


(h(H.,H.,J'") +E)- - ôa(J,",€) _ _ ah(H",H.,J.) _ ah(D",D.,J,")
(45)
aJ," AJ. (h(H" ,H,,J,") +E)'-'' aJ,"

(4e)
rn - 100 H, = H": 0,964
CCC=3BMPa C = 60 MPa âh(x,y,J.)
DCC-}MPa D aJ," =rX-ycos
4 (;'") (50)
- 1.0 MPa
14
REVUE FRANçA|SE oE eÉorccHNreuE
N" 77
4u trimestre 1996
ïe -80
0,02
Eroo U
E*
(Dr
E. 3:3?, -70 0,015
(.) 80 a
Fl
-60
c=t o,or 5 * -50 0,01
0,005 o
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Ë
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-0,005 É I -0,005 É
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-.1
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'F zo -10 '.o
t<
-o,orsE -0,015 o
r.-a
É E
tr/

Eo 0,05 0,1 0,15 0,2


-0,02..L u 0
-0,02 -0,04 -0,06 -0,09 -0,1 -0,12
-0,a2 l-J
I

Déformation axiale [-J Déformation axiale [-]


Résultats expérimentaux et modélisation.
Results of experiment and modeiling.

L'écriture tridimensionnelle complète du modèle, Wry"


incluant les surfaces d'endommagement et de rupture,
nécessite 15 jeux d'équations (2,3, 4, 5, 6,7, B, g, 10, 11, Application à une structure souterraine
45, 46, 48, 49, 50) et 22 paramètres dont 19 sont indé-
pendants, tous étant déduits des expériences. Le Le sel gemme est utilisé dans de nombreux cas
nombre de paramètres peut être réduit, si cela s'avère comme roche hôte de stockage souterrain, notamment
justifié, et fonction du problème posé. d'hydrocarbures. L'apparition d'endommagement au
voisinage d'une cavité de stockage peut nuire à la
sûreté du stockage (Bérest et Brouard, 1995). Une ana-
ffi lyse élastique permet d'évaluer rapidement les condi-
tions d'apparition de l'endommagement. Les résultats
Reproduction d'essais sur des cavités cylindrique et sphérique sont compa-
rés, avant d'aborder le calcul complet d'une cavité
Programmé dans le code GEOMEC du laboratoire,
ce modèle permet de retrouver d'une manière satisfai-
cylindrique en déformations planes, en utilisant le
modèle proposé tenant compte de l'endommagement.
sante, l'évolution de la dilatance tant en compression
qu'en extension, ainsi que les courbes d'écrouissage.
Des exemples sont donnés sur la figure 19.

Analyse élastique d'une cavité cylindrique et d'une cavité sphérique.


Elastic analysis of cylindrical and spherical cavities.
Cavité cylindrique Cavité sphérique
orr = -p(l +) -p (l
r" $r
oee = -p(r*ll
r' -p (t *fit
6zz =-p ooo--p(l+#,
o*= -p -p
oeq = 1p
^E+
1" 213
J-= 0 +l
relation oeQ = f(o* ) en paroi -3
o"q=-û o- otq T om
tAl
Cri tère d'endommagement
tBl oeQ =(,ft)''' o"o =1-su',1/2
risque d'endommagement en paroi
( intersection de [Al et fBl ) 8,3 MPa (=375 m) 8,9 MPa (=400 m)
Critère de rupture
tcl oeQ 1,426 m + 10,3 oeg 1,5 o- + 3
risque de rupture en paroi
33,6 MPa (=1600 m)
Littersection de [A] et [Cl ) Jamals

15
REVUE FRANçAIsE oE cÉorEcHNteuE
N" 77
4etrimesTre1996
W 0
Analyse élastique -5 radiale
'-|
cl
Avant le creusement, Ies cavités se trouvent dans un
À -10
état de contrainte isotrope (hypothèse plausible pour le l-J

sel gemme, matériau dépourvu de tout seuil de visco- a)


a-J
-15
É
plasticité) caractérisé par la pression lithostatique . rr<
çt -20
P(oc = - p 11. Le creusement de la cavité se traduit par t{
+.,
É
une décharge brutale de la contrainte radiale en paroi o -25
de Ia structure oll + (r = 1) = 0 (la cavité est de rayon U axiale
unité). -30 orthoradiale
Les conditions d'apparition de l'endommagement et -35
de la rupture sont présentées sur le tableau I. Il faut 0 246810
cependant se garder de conclure à l'absence de tout r [-l
risque de rupture pour les cavernes de la forme sphé-
rique dans le sel. Cette situation tient essentiellement t$f,fi#ËÈ,F#Ë"Ë, t{ËlÆ
Répartition des contraintes autour de la
au critère de rupture employé. Celui-ci dépend d'une galerie circulaire dans un massif
part de la contrainte moyenne (et non des contraintes élastoplastique.
principales extrêmes, comme c'est le cas du critère de Stress state around a circular cavitv in elasto-
plastic medium.
Coulomb par exemple). D'autre part, Ie critère de rup-
ture en extension a été défini en confondant Ia rupture
en extension avec Ia rupture en traction (hypothèse à 30
vérifier par des essais appropriés). Il n'en reste pas
moins que Ie risque de rupture pour une cavité sphé- G. 20
rique est certainement plus faible que celui d'une cavité O{
cylindrique. Le facteur de concentration de la contrain- 9'q
te orthoradiale étant plus élevé pour le cylindre que
pour la sphère, la forme de cette dernière lui assure une
meilleure stabilité mécanioue.
Ëo
.l{
GI

E
o
-10

W u -20
Analyse élastoplastique
-30
L'analyse présentée ci-dessus en élasticité est com-
plétée par un calcul en élastoplaticité. Celui-ci ne pou- i#,ffiiffi' Évolutions des invariants des contraintes
vant être mené analytiquement à partir du modèle pro- de Cauchy autour de la cavité cylindrique
posé, le code de calcul aux éléments finis GEOMEC a dans un massif élastoplastique.
Evolution of stress invariants around a cvlindri-
été utilisé à cette fin. La loi de comportement et ses cal cavity in elastoplastic medium.
paramètres sont identiques à ceux déjà présentés.
Le calcul a été effectué dans le cas d'une cavité limite située à deux rayons. Notons que le critère de
cylindrique de rayon unité soumise à f infini plasticité est atteint en permanence.
(100 rayons) à une pression lithostatique de 25 MPa
(profondeur voisine de 1 000 m). Une tranche radiale On se rapproche en paroi du critère de rupture sans
du massif a été modélisée sous la double hypothèse de que celui-ci ne soit véritablement atteint.
symétrie axiale et déformations planes. Elle est formée
de 50 éléments isoparamétriques à 9 næuds constituant t-l
10
au total303 næuds. Cç'
È 0
On retrouve naturellement l'allure typique de la l-J Plasticité
répartition des contraintes autour d'une cavité circu- cn -10
laire (Fig. 20) : Ia contrainte orthoradiale passe par un g
Â)
minimum (en valeur absolue) à une certaine distance .t<
{d
-20
t{
()
de la paroi tandis que la contrainte axiale et aussi la Endommagement
o -30
(n
contrainte moyenne (Fig. 21) se déchargent en valeur 1t
absolue ilrès de la paroi. Ce phénomène se traduit par t-( 40
une redistribution plastique de l'état des contraintes F{
=
a)
Rupture
dans le massif de sorte que Ia proximité de l'ouwage se c\l
-50
trouve plutôt en extension (le paramètre J- repéré sur
la figure 21. vaut 0,4 en élastoplasticité, il esf nul en élas-
-60
ticité).
L'évolution spatiale des critères d'endommagement
r [-]
et de rupture présentée sur Ia figure 22falt apparaître ffi État de contrainte par rapport aux
que la zone endommagée reste très localisée autour de critères dans le cas d'une cavité
l'ouwage et s'arrête à environ deux rayons de la gale- cylindrique dans un massif
rie. Cela est conforme aux résultats de Stormont et a/. élastoplastique.
(1991) qui montrent par leurs mesures tn sifu une varia- Stress state with respect to the criteria, in case
of cylindrical cavity in elastoplastic medium.
tion significative de la perméabilité entre Ia paroi et une
16
REVUE FRANçA|SE DE GEOÏECHNIQUE
N'77
4" trimestre 1996
La figure 23 permet d'observer que la plastification Aux profondeurs comprises entre 250 m et 1 km, où
du massif exprimée par la variable d'écrouissage, et se trouvent nombre d'ouvrages en milieu salifère, ce
notamment l'endommagement au voisinage de la gale- modèle montre que le voisinage des structures souter-
rie traduit par la dilatance sont relativement modérés, raines peut être plastifié et endommagé. Cela peut
les déformations plastiques déviatoriques et sphériques remettre en cause l'étanchéité hydraulique du sel vis-
étant d'environ 10-3 eT 10-a respectivement, tandis que à-vis d'un stockage souterrain, même si cet endomma-
Ia convergence de la cavité (déformation orthoradiale) gement n'entraîne pas souvent la rupture de l'ouvrage.
calculée en élastoplasticité est de 8.1,0-3,la convergence
élastique étant de 2.10-3.
E
Conclusion
0,014 U
1,4 l0-4 (Dr Le comportement à court terme du sel gemme a été
o
bo 1,2 l0-4
a Ft étudié en tenant compte de l'endommagement et en
cl 0,012 5
(t) s'appuyant sur des travaux antérieurs ainsi que sur nos
ct)
0,01 I 10-4
Êe

o travaux expérimentaux. En suivant des chemins de


o
=
t-.
()
0,008 g lo-s contrainte en compression et en extension, uû modèle
)a)
E o de comportement élastoplastique non standard, géné-
0,006 6 l0-5 É
G)
IJ
z(D
H ralisé à trois dimensions, a eté proposé pour rendre
É 0,004 4 l0-s rO
compte de l'endommagement du sel gemme. Ce
cd (D
Lr
cl
0,002 2 rc's E modèle permet d'évaluer la plastification et l'endom-
Êr FD
U) magement des structures souterraines dans le sel
0 0 100 rO gemme. Bien que conçus et mis en æuwe en particulier
1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5 o pour le sel gemme, la méthode et le principe du modèle
r [-] I
présentés sont susceptibles d'être utilisés pour d'autres
roches ductiles.
irit$rll*;iiifriiÏfriçÉïffi$;t$i Évolution du paramètre d'écrouissage et
de la déformation volumique irréversible Remerciements
autour de la galerie. Les auteurs tiennent à remercier l'Agence Nationale
Strain hardening parameter and volumetric pour la Gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) pour
plastic strain around a cylindrical cavity in elas-
le soutien actif qu'elle a apporté à la réalisation de cette
toplastic medium.
recherche.

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REVUE FRANçAISE DE GEOTECHNIQUE
N" 77
. 4e trimesfre 1996

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