Claude Lévi-Strauss Les _structures elementaires de la parente a AAA AR fer Sm a9 (2 AR (9, | Wednions EHESSote de eaiteut dimes de ve pr Cade on compare June price de Jour en 1949, aux Presses uni- | a pornth est le ttre que porte la ae Lévi-Strauss 3 la Sorbonne he tx eis Ue Fnac ide de 194 es de France vam revue t augmentée dune nouvelle peé- | tiie en 1967, par Mouton ~ devenu | collection «Maison des | ge de Lee eras Mawwan de Graver ~ dans Ia lection de ééditions 1. lige & partt de 'édition de 1967. pls compact, elle est auigmentée Jucive,abuente des précécentes, et dept joerces det bom C aise ein 3 Inpeimée dans on frrat une bbhogeaphie recap ant proposdErmmanl Dé ae ep ne Pie ar Magram elect hte 20 Ses Sa rene re prt Wa ene Be Td crete beeing on np ede Le Stas, Ln ra er spr pp Be Grr Tee tac pe As sp pr patna dec ih rt en ee 17S Berman). Avant-Propos ala présente édition La marque des grands livres est que l'on puisse d’emblée en résumer l'enjeu. Tel est le cas des Structures élémentaires de la parenté, dont la these centrale tient en quelques phrases. En vertu de I'échange matrimonial, je destine ma sccur a étre l’épouse d'un autrui et je mlappréte & recevoir de lui une épouse en retour, En conséquence, je m’interdis — ou je n'éprouve pas le besoin — de coucher avec ma sceur. Le mariage explique luniversalité de la prohibition de Vinceste. L’éhange matrimonial, parle lien qu'il instaure ecparle renoncement qu'il impose, se trouve au fondement de toute société humaine. I! signale le passage de la nature a la culture; il est inhérent & Vordre social. Le livre intimide par son volume et I'étendue des domaines qu'il aborde. ‘Au fils des pages, le lecteur passe des affiliations torémiques des Abori- sgénes d’Australie &I’éciquerte du deuil dans la Chine ancienne, de Vethno- graphie des tribus des hautes terres de Birmanie & la société féodale dans Europe médiévale ou a Inde des brahmanes, de la psychologie de l'enfant a la théorie mathématique des groupes. Depuis Frazer et son Rameau d'or (1890)! et dans une moindre mesure depuis Durkheim et Les formes élé- mentaires de la vie religieuse (1912)2, il n'y avait pas, lors de sa publication en 1949, d’ouvrage équivalent dans le champ de l'anthropologie. Mauss avait surtout écrie des articles et de courts essais. De méme, l'anthropologie américaine de I'époque avait produit peu douvrages similaires, oit ampleur de la forme traduisait Pambition de la these défendue. Nul doute que I'élégance du style des Structures élémentaires de la parenté contribue fortement & sa lisibilité. On y décéle la méme qualité d'écriture qui fera plus tard le succés de Tristes tropiques. En ce sens, Sir James George Frazer, The Golden Bough. A Seudy in Comparative Religion, 2 vol Londres, Macmillan, 1890; traduction franase: Le rameau dor Ede wr a magi ele lo a pa ibe et}. Ton, 2 ol Pars Sheer ete, 108-108 2 Emile Duckbeim, Ler formes elmentaires dele vie relgiense. Le syatome tremique en ‘Ausra, Pais, Alan, 1912. = ae ‘svart-mnoros A La pxtsnere torrion | |ve using om ere an Le ee sociales jy sogeta cher Foucault ou Bourticw On sait que Pouvrage a 4€ rédige Me ve} New York, pedant I Second Guerre monde, Fy co gc un pont une anda nouie ene des tain agli see oe ot eps epaue de part t dante de VAWantique, Dyn ee evap ponede une anbicion phosephigue qui hanteroujour ly aoe rcnctle a a franase’s de Caucre, i raduit la parfaite matcrie seer de a pasense ~ en anglais Aiship ~ qui était alors considrg vance a wousdomane aser technique, pour ne pas dive rebarbact, ie 1 Fanthropologic anglosaxonne, Kinship recouvre cet ensemble de seen event a on des termes wigs par chaque individu, dans ung rae donne. pour désigner tl ou cl parent et des régles qui fagonnent les comportements ou les obligations de chacun vis-A-vis de ces mémes porents Au centre de ces rls se touvent les modalités de la filiation et les gles de mariage, Exste-eil une logique sous-jacente aux différentes formes prises par la famille et cell-ci appartien-elle 3 la psychologie ou sn wciale? Existe-til, enfin, une évolution des formes de pro en grande 4 Forganisatic parenté dans le temps? our eclever le défi de la parenté, deux questions, relativement faciles a cemet de prime abord, servent d'amorce & la réflexion lévi-straussienne: une avait été énoncée pour la premiére fois par Morgan, 8 savoir celle des cousins croisés, que Rivers érat, jusqu’d un certain point, parvenu 4 cider. Laure est la « découverte >, dont nous sommes redevables Freud, du caractere universel de la prohibition de Vinceste ~ il serait d ailleurs plus juste de parler de thématisation & travers le livee Totem et tabou. Cela étant, derréte ces deux questions surgit toute la tradition de la philosophie poli- tique, qui temonte au xvir siécle et qui concerne l'état de société comme rant séparé de celui de nature. On songe évidemment route la discussion dont le Consrat socal de Rousseau reste la pierre angulaire. C'est bien la ‘potion de contrat social, le theme du renoncement 4 une part de lintérée individuel au profit d'un intéré collectif supérieur, qui est en filigrane d'un bout a! autre des Siructuresélémentaires. Un tel renoncement signale pour Lévi-Strauss le travail de la raison dans la conscience humaine. I} serait donc possible d’esquisser une autre généalogie du theme du coté de Hobbes et de Locke. On conviendra d'abord que Lévi-Strauss tente de résoudre Uaporie inhérente a'éar de nature, tlle que la décrit Vauteur du Léviathan. 3. Jean-Louis habani Quince qui philaophe fences? La vie wise des comceps(1880- 1980), Bais Ed de TEMESS (Cas de figures), 2010. : 8 | Sas eraocronss tuascawramas pt ta rannert 1 de nature estil cet Leo Strauss avait souligné V'aporic en question Veta es deat ou réyne Vindividu, fonciérement méchant, contre 1 importe etre individu, cu cel dans lequel prevalent des sroapes dea comes in perpetuelle guerre les uns contre les autres, ow en dautres terines Un “ on vivilet? On verra que Lévi-Strauss rout ce probleme en posant la access logique, aux origines, ni d'un individu ni d'un groupe déjh conatitué, mais celle de deux couples sexués, A savoir des paites composées dlun frere e¢ dune secur. Pénétrons maintenant jusqu'ay coe Lévi-Strauss commence par réfuter toutes les théories psycho! Ia prohibition de I'inceste, notamment celle de Westermarck qui voyait dans Vintimité infantile Pimpossibilité de I'émergence du désir entre un frere et une secur devenus adultes (mais alors, écritil, pourquol interdire inceste si le risque niexiste pas?) II reprend Ia discussion dans le dernier chapitee, artaquant cette fois Malinowski, le « pre» du fonctionnalisme anglais, et Freud, Totem et tabou n'étant aucuniement & ses yeux Un texte scientifique mais plutSt un avatar de mythologie. Lanthropologue se lance ‘ensuite dans une démonstration qui se déploie en trois moments cruciaux, tels les trois actes de la dramaturgie classique. Premier acte: la régle du mariage entre cousins croisés craduit un échange de femmes ~ en fait de socurs ~ qui est reconduit de génération en génération, li, Lévi-Strauss marche directement sur les brisées de Rivers. Ce detnier, qui avait enquété cher les Dravidiens du sud de I'Inde, avait montré que, parmi cette population, la nomenclature de parenté reflé- tait trés précisément la régle de mariage. La cousine croisée y est désignée comme «épouse et le frere de la mére (Voncle maternel) comme «beau pte» Ajoutons que les Dravidiens expriment de fagon tres nette leur idéo~ logie de la réciprocité. Si, moi, pére de famille, je donne une fille 3 telle famille, celle-ci me doit une fille pour quelle se marie avec mon fils, ou 4 defaur avec mon frére ou mon petit-ils. Une véritable comptabilité des échanges anime ainsi la mémoire familiale et généalogique. Mais 1a oft Rivers voyait dans les comportements dravidiens un archaisme, une survi- vance, Lévi-Strauss identifie un fait structure!: effectivement, dés lors que Ton préconise le mariage entre cousins croisés bilatéraux, on installe entre les deux groupes des échanges réguliers. Ce dernier recouvte tres précisément tune nomenclature de parenté reposant sur des cousins croisés. Le mariage née des Structures démentatres logisantes de 4 Leo Seuss, Le philnephse plague de Hobbes, Paris, Belin, 1991 (edition oxiginale: The Poltical Pholsophy of Hobbes Is Basis and ss Genes, Oxford, Clarendon Prem, 1936) AVANT-PROPOS A LA PutsxNTE EDITION | ii