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TÉLÉGESTION DES RÉSEAUX
Télégestion
Vers des réseaux
intelligents
Sébastien Corbet
E
ritairement utilisé après 1970 est le plasti-
mètres le linéaire du réseau des- que (PVC-PEHD). Actuellement, le taux de
tiné à alimenter les usagers en eau remplacement, c’est-à-dire la longueur de
ABSTRACT potable. Un réseau qui s’est développé pro- conduites rénovées ou remplacées divisée
Remote management gressivement en suivant une courbe ascen- par la longueur de réseau sanitaire avoisine
Towards intelligent networks. dante jusqu’à son point d’inflexion situé au les 0,6 %. Un rythme très insuffisant qui, s’il
Drinking water networks are not what they milieu des années 1970. Depuis, le rythme perdurait, conduirait à un renouvellement
used to be. Formerly consisting of an assembly de pose et de renouvellement n’a cessé de en plus de 150 ans…
of inert pipes, they are now cut up into sectors ralentir à tel point qu’aujourd’hui 10 % de Conséquence, le regard des exploitants sur
and are riddled with sensors, fixed station ce linéaire a plus de 50 ans et 44 % plus ce qui constitue, en valeur, la part la plus
pre-localisers and local remote management de 30 ans. Principale caractéristique de importante du patrimoine dont ils ont la
stations, allowing their operation to be monito- ce patrimoine, dont la valeur est évaluée à charge, s’est largement modifié ces derniè-
red in real time. Keeping track of the delivered 170 milliards d’E, son hétérogénéité, tant res années. Le réseau n’est plus cet assem-
volumes, the consumed volumes, the flow rates en ce qui concerne les matériaux utilisés blage de canalisations que l’on a enterré
and pressures, the level of chlorine or the sound que les techniques de pose : les canalisa- avant de l’oublier. D’autant que les tensions
level are all monitored by increasingly effective tions installées avant 1970 sont le plus sou- qui pèsent sur la ressource ont rendu into-
tools which optimise efficiency. vent en fonte alors que le matériau majo- lérable les 30 à 50 % de pertes jadis consi-
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réseau, la première phase d’une démarche
de sectorisation consiste invariablement
par la réalisation d’un travail de collecte de
l’information et d’un repérage exhaustif du
patrimoine hydraulique de la collectivité
(conduites, robinets-vannes de sectionne-
ment (RVS), appareils de régulation etc.).
C’est seulement à la fin de cette démar-
Générale d’infographie
C’est seulement après la phase de collecte d’informations qu’un schéma d’ensemble du réseau
d’eau potable peut être réalisé sous forme d’un système d’Information géographique et associé à
une base de données regroupant toutes les caractéristiques techniques du réseau. Régulièrement
tenue à jour, elle constituera le premier outil de synthèse et de gestion du réseau.
dérées comme incompressibles. Les ren- rités en optimisant les moyens disponibles
dements doivent être améliorés et le patri- et, dans certains cas, d’établir des plan-
moine préservé et entretenu, faute de pou- nings de renouvellement. Mais c’est sans
Krohne
voir être renouvelé. Du coup, les réseaux doute la systématisation des démarches de
d’eau potable sont aujourd’hui l’objet de sectorisation et le développement corréla- Le Waterflux 3070 de Krohne est capable d’ex-
toutes les attentions. Les outils qui per- tif des outils de sectorisation qui permet- ploiter les systèmes de communication sans fil
mettent d’assurer la gestion de ce patri- tent aujourd’hui aux exploitants d’être à GSM/SMS ou GPRS pour la transmission des
moine se sont multipliés en même temps l’écoute de leur réseau. mesures. Il est équipé d’une batterie au lithium
qu’ils se sont affinés. La banalisation des assurant une autonomie de 10 ans et plus.
systèmes d’informations géographiques Systématiser les démarches Ce qui permet d’utiliser le compteur dans tout
associés à des cartographies détaillées et de sectorisation type de réseau d’alimentation, jusque chez le
à jour permettent de hiérarchiser les prio- Quelles que soient les caractéristiques d’un consommateur. Les données sont transmises
par radio à un service de gestion ou à un poste
de télégestion.
SDEI
les pertes sur une meilleure tromagnétique. Il explique « un débitmè-
le réseau et optimisation
ainsi d’économiser près de 8.000.000 m3 d’eau. des interventions.
tre électromagnétique aujourd’hui n’a
À l’origine de ce succès le pôle expert Rend’Eau Les trois étapes suivantes comprennent l’analyse des plus grand-chose à voir avec ce qu’il était
créé en partenariat avec SDEI qui rassemble 130 mesures, la localisation des fuites et la réparation du il y a seulement 20 ans. Au-delà du prin-
spécialistes en recherche de fuites, entretien et réseau. Depuis St Symphorien-sur-Coise, les équipes
cipe de la mesure, on voit apparaître des
réparation des réseaux d’eau potable et cartographie. interrogent quotidiennement plus de 450 compteurs
« Cinq étapes sont incontournables dans l’activité de de sectorisation afin d’analyser le débit de fuite, appareils capables de mesurer la tempéra-
recherche de fuites, souligne Roger Peillon, président orienter les campagnes de recherche et définir les ture du liquide ou de fournir une mesure
du syndicat Intercommunal des Eaux des Monts du moyens à mettre en œuvre. L’ensemble des données de conductivité. Les appareils sont éga-
Lyonnais et maire de Saint Symphorien-sur-Coise. est disponible à partir d’un système de télégestion
La première étape consiste en la mise en place d’un qui permet de connaître en temps réel l’état du lement truffés d’autocontrôles simples à
système d’information géographique (S.I.G.) Il permet réseau et d’être réactif en cas d’incident. exploiter. Ils sont par exemple capables
de mesurer un profil d’écoulement pour
comptage permettant de mesurer les volu- les volumes distribués et connaître avec vérifier la présence d’une perturbation,
mes et débits entrant ou sortant des sec- précision le volume de fuites
teurs de distribution de ce 1er niveau doi- sur chaque secteur de distribu-
vent être intégrés au système de téléges- tion. Pour assurer ce suivi, les
tion afin de pouvoir s’assurer au jour le jour outils sont nombreux.
de l’absence de tout dysfonctionnement.
Cette première étape permet un suivi glo- Les outils de
bal des volumes mis en distribution et des sectorisation :
incidents survenus sur le réseau. En facili- être à l’écoute du
tant la localisation des casses ou des dys- réseau
fonctionnements, elle permet de hiérar- En premier niveau, les appa-
chiser les interventions de réparations ou reils installés en limite de sec-
de maintenance en agissant en priorité teurs pour mesurer les volu-
sur les fuites les plus importantes. Ce 1er mes introduits dans le réseau
niveau est aussi celui sur lequel reposent sont habituellement regrou-
les indicateurs technico-économiques du pés en deux familles d’équi-
réseau. Des indicateurs qui vont permettre pements : les débitmètres et
les calculs des indices et ratios servant à les compteurs, chaque famille
caractériser l’évolution de son état général. d’appareils ayant des caracté-
Bien souvent, la démarche mettra en évi- ristiques propres. Les débit-
dence la nécessité de créer un 2ème niveau mètres ont ainsi la capacité de
de sectorisation, voire même un 3ème bien mesurer les flux dans les deux
qu’il apparaisse aujourd’hui moins néces- sens sans perte de charge alors
saire du fait du développement des pré- que les compteurs sont unidi-
Hydreka
Sirea Environnement
fonctionnements de mesure difficiles
hydrophone permettant une zone de cou- rencontrés sur les de cette application,
verture maximale. L’ensemble de la gamme réseaux d’assai- ce système propose
nissement ont des différents moyens de
est pilotable par un logiciel SePem simple conséquences communication pour
et convivial d’aide à la décision et de suivi non négligeables : WATA, le système de capteurs à ultrasons développé collecter les données
pour l’exploitant. Les SePem sont égale- · Rejets d’ef- par Sirea Environnement est adapté à la surveillance (radio, GSM, satellite,
ment intégrables dans certains logiciels de fluents dans le permanente des débits dans les réseaux d’assainisse- serveur internet, …)et
milieu naturel ment : zone de mesure très étroite, distance de mesure permettre une gestion
gestion. · Intrusion d’eaux jusqu’à 3 m, étanchéité IP68. en quasi « temps réel »
Hydreka commercialise par exemple toute claires parasites des installations.
une gamme d’enregistreurs autonomes · Détérioration du fonctionnement des installations Les fonctionnalités de WATA (100 % bi-directionnel,
de traitement des eaux usées capteur autonome…) servent une démarche de dia-
couvrant la plupart des applications et des · Gestion des interventions de maintenance aléatoire gnostic permanent, et rejoignent l’objectif de « réseau
besoins, de l’exploitation au diagnostic. (curage) intelligent » : mieux comprendre son réseau pour
Points communs des équipements propo- · Troubles causés sur la voirie mieux maîtriser les dysfonctionnements, et mesurer
· Etc, … l’efficacité des actions entreprises.
sés : une autonomie de plus de 5 ans, une
étanchéité IP68, une capacité mémoire
de 48.720 à 65.636 données par voies, la par exemple), avec une information par impact sur la classe IP 68. Chez Neotek, le
gestion par un logiciel commun baptisé quart d’heure et ce avec une antenne GSM Logtek est doté d’une capacité de mémoire
Winfluid. Le dernier né des loggers de la interne ou externe. Sa conception simple et de 65.000 données par voie avec des inter-
gamme Multilog d’Hydreka, le LX, permet robuste permet à l’utilisateur d’insérer lui- valles d’enregistrement configurable de
le renvoi quotidien dans un seul SMS vers même la carte SIM et d’échanger le pack 1 seconde à 24 heures. Ce logger étanche
la télégestion de 2 voies (débit/pression de piles lithium au bout des 5 ans, sans IP 68, d’une autonomie de 5 ans, propose
des moyens de communication à distance
par RS232 ou, en option, GSM, RTC via
un logiciel commun baptisé Wintek. Étan-
che IP 68, le PrimeLog de Primayer assure
en toute autonomie sur 1 à 4 canaux bidi-
rectionnels l’acquisition des mesures de
débit, de pression… L’appareil est doté
d’une mémoire vive de 128 Ko extensible.
Il a été conçu pour répondre à l’intérêt des
bureaux études et fermiers pour des appa-
reils étanches, robustes et utilisables en
milieux agressifs.
Pour Eric Laumonier, Primayer, « La sec-
torisation débit/pression n’est toujours
réalisable en centre-ville. En fermant des
vannes afin de créer des secteurs, on
génère des surpressions dans certaines
zones ainsi que des “zones mortes” bas
débit qui entraînent des dépôts dans la
canalisation. Une solution consiste à
V.J.
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