AL : Alinéa
Art : article
BP : Banque Populaire
Comm : Commission
DH : Dirham
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MCMA : Mutuelle Centrale Marocaine d’assurances
RC : Responsabilité civile
WAFA : WAFA-assurance
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Sommaire
Introduction............................................................................................................................................. 5
PREMIERE PARTIE: LE CADRE JURIDIQUE DE LA DISTRIBUTION DES PRODUITS D‘ASSURANCES ........... 7
Chapitre 1 : Les différentes formes de présentation .............................................................................. 8
Section I : Les intermédiaires d’assurances......................................................................................... 8
Sous section 1 : Définition et concepts ............................................................................................... 9
Sous section 2 : Conditions d’accès à la profession d’intermédiaire d’assurance ........................... 13
Section II : Les banques, Barid al Maghreb, Les associations de Micro crédit et les sociétés de
financement ...................................................................................................................................... 21
Sous-section 1 : Cadre légal de présentation .................................................................................... 21
Sous-section 2 : L’étendue de la présentation .................................................................................. 23
Chapitre 2 : Les obligations Réglementaires Des Distributeurs Des Assurances .................................. 25
Section I : Les Obligations des intermédiaires d’assurances ............................................................. 25
Section II : Les obligations des Banques, Barid al Maghrib, les Associations de Micro crédit et les
sociétés de financement ................................................................................................................... 30
Section III : contrôle et suivi de l’activité de la distribution ............................................................. 30
Sous section 1 : le contrôle ............................................................................................................... 31
Sous section 2 : Les sanctions aux infractions relevées .................................................................... 33
DEUXIEME PARTIE: LA DISTRIBUTION DES OPERATIONS D’ASSURANCES : TENDANCES ET DEFIS ....... 36
Chapitre 1 : Statistiques et chiffres clés de la distribution des assurances personnes……………………….36
Section I : Primes émises dans les assurances personnes au niveau du secteur Marocain .............. 37
Section II : Commentaires ................................................................................................................. 39
Chapitre 2 : Eclatement du réseau de distribution ............................................................................... 39
Section I : Tendances actuelles ......................................................................................................... 39
Sous-section 1 : Ouvertures du marché et introduction de nouveaux produits d’assurances ......... 39
Sous-section 2 : Nouvelles formes de distribution............................................................................ 41
Section II : Défis ................................................................................................................................. 45
Conclusion ............................................................................................................................................. 48
Bibliographie ......................................................................................................................................... 49
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Introduction
La naissance du réseau de distribution des produits d’assurances en général, qui a précédé
celle des compagnies d’assurances, date du protectorat. Dés le 19 ème siècle, afin de
répondre aux besoins de couverture des commerçants et armateurs Marocains ou étrangers,
les compagnies étrangères s’établissent au Maroc via leurs agents généraux.
Pour remédier à cette situation, il a été opéré une refonte globale de la législation en 1977
avec la promulgation du dahir portant loi du 9 octobre 1977 relatif à la présentation des
opérations d’assurances, de réassurance ou de capitalisation et à l’exercice de la profession
d’intermédiaire d’assurance. Cette réforme a introduit deux types de mesures. Certaines ont
porté sur la réglementation de l’accès à la profession d’Intermédiaire d’assurance. Cette
réforme a introduit deux types de mesures. Certaines ont porté sur la réglementation de
l’accès à la profession d’intermédiaires d’assurances afin de promouvoir le
professionnalisme au niveau de l’intermédiaire en assurance. Les autres mesures ont
concerné un contrôle dévolu au Ministre des finances et des sanctions disciplinaires et
régressives.
Ce secteur, à lui seul a drainé 21.9 Milliards de DH de primes collectées par les entreprises
d’assurances au titre de l’année 2010, avec une croissance moyenne de 10% depuis 2003,
soit une croissance plus rapide que celle du PIB du pays. De plus le secteur emploie 5000
personnes, de manière directe, à travers les entreprises d’assurances et 8000 emploie chez
les intermédiaires (agents (contrat programme du secteur de l’assurance 2011/2015) et
sociétés de courtage). Ceci sans parler des emploie directs qu’il engendre.
Il va sans dire, que ledit secteur joue le rôle de sécurisation des actifs du Royaume et surtout
d’amortisseur des chocs économiques notamment la gestion diapositive de la sécheresse, la
sécurisation des filiales de constructions, de tourisme et de tissu industriel au sens large et
des aléas boursiers.
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couvrir besoins des opérateurs économiques et aux impératifs de protection des
populations.
Dans le souci de couvrir le plus grand nombre d’individus, les entreprises d’assurances et de
réassurance se concentrent sur le développement d’offres d’appropriées et adaptées au
contexte économique et social national.
Ceci nous amène, à nous focaliser sur les politiques qu’utilisent les entreprises d’assurances
et de réassurances pour atteindre cet objectif qui est la couverture la plus grande d’individus
et par quel moyen. Cette couverture passe nécessairement par le renforcement et
l’extension des canaux de distribution.
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PREMIERE PARTIE
La présentation des opérations d’assurances est l’une des phases les plus importants, sinon
l’essence même de l’activité d’assurance. Cette présentation exige, de la part des sociétés
d’assurances et de réassurance, l’existence d’un réseau de distribution. En pratique les
sociétés s’appuient sur un réseau de distribution le plus diversifié et qui soit implanté dans
tout le territoire national afin de pouvoir toucher le plus large public.
Les intervenants dans la présentation des opérations d’assurances sont spécifiés au niveau
de l’alinéa 1 de l’art 289 du code des assurances.
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Chapitre 1 : Les différentes formes de présentation
Ce premier chapitre traite les différentes formes de présentation à savoir les intermédiaires
d’assurances (agents et sociétés de courtage) (section1) et par la suite on abordera la
présentation des opérations d’assurances par la Banques, Barid Al Maghreb, les Associations
de Micro crédits et les Sociétés de financement (section 2).
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Il va sans dire que, la façon de travailler du courtier et de l’agent est à la fois proche et
différente. D’ailleurs ils se cachent tous les deux derrière l’appellation ambigüe, mais
toujours en vogue, « d’assurance conseil ».
Le droit allemand ne semble pas connaitre de définition légale de l’intermédiation
d’assurance. La doctrine allemande considère que l’activité d’intermédiation consiste à
rapprocher les futurs contractants, pour la souscription du contrat d’assurance, et participer
éventuellement à la conclusion et à l’exécution du contrat.
De ce qui précède, et pour mieux appréhender la notion d’intermédiaire, cette section sera
scindée en deux sous sections ; on se consacrera dans un premier temps à la définition des
concepts de base qui touchent l’agent et le courtage en matière de présentation d’opération
d’assurances (sous section 1). Il sera, également, question d’aborder les intermédiaires et les
institutions similaires. Le deuxième aspect sera consacré à l’étude des conditions d’accès à la
profession d’intermédiaire (sous section 2).
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distribuer tous types de contrat, tant en assurances de dommages qu’en assurances de
personnes.
Ces personnes sont mandatées par les sociétés d’assurance. Ce sont des mandatées
protégés par un statut qui définit leur droit et leur obligation, pendant l’exécution du
mandat et lors de son expiration.
Une autre définition les considère comme étant des personnes physiques ou morales
exercent une activité indépendante de distribution et de gestion de produits et de services
d’assurances en vertu d’un mandat écrit délivré par un ou plusieurs entreprises d’assurances
établit en France.
Selon le droit allemand régissant le contrat d’assurances. Celui-ci confère à l’agent un
pouvoir de représentation limité à la transmission des volontés de l’assureur vers l’assuré et
vice versa.
Amon sens, j’estime que l’agent d’assurances ne peut être qu’une personne physique ou
morale dont l’activité de présentation des produits d’assurance est limitée par le traité de
nomination de sa mandante. Ceci le rapproche, beaucoup plus, d’un bureau direct déguisé
comme on verra par la suite.
Mais peut être la vision est différente pour le courtage, c’est ce qu’on verra ci-après.
II. Le courtage
Le courtage ou ce qu’on appelle, communément les sociétés de courtage est le deuxième
type d’intermédiaire en assurances qu’on va traiter dans le deuxième volet.
Le législateur Marocain, la définit dans le premier alinéa de l’art 297. En tant que personne
morale qui est censée représenter ses clients auprès de toutes les entreprises d’assurances
et de réassurances pour tout ce qui concerne le placement des risques.
Quant à la doctrine marocaine, celle-ci le regarde en tant que personne qui crée une relation
contractuelle entre le client et la société, dans le cadre d’une orientation fondée sur le
conseil et les renseignements qu’il fournit au client, contre une commission qu’il perçoit sur
chaque relation contractuelle à laquelle il a contribué. Cette personne qui a la qualité de
commerçant est le mandataire de son client.
Il est également considéré comme un mandataire de la clientèle dont il place les risques
auprès des sociétés d’assurances ou du réseau commercial de celle-ci.
La doctrine française l’appelle parfois « assureur conseil » et le considère un commerçant,
dont le rôle consiste à faire conclure des contrats d’assurances auprès de la compagnie la
mieux adaptée aux besoins de son client. Il défend donc, avant tout, les intérêts de l’assuré.
Un autre point de vue doctrinal le considère sur un plan juridique très différent dans son
principe de celui des salariés ou mandataires. Il n’est lié à ses clients ni par un contrat de
louage de service ni par un contrat de mandat, mais par un contrat sui generis, le contrat de
courtage. Il n’est pas lié par un accord d’exclusivité de production avec la société
d’assurance à laquelle il apporte les risques de ses clients. Sa situation est donc très
particulière, d’autant plus que ses droit et obligations sont en partie fixés par les usages
professionnels et ne résultant pas d’un statut.
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Le droit belge attribue le titre de courtage aux seuls intermédiaires indépendants, toutefois
la loi belge n’a pas fixé de seuil pour l’indépendance économique, renvoyant ainsi à l’OCA le
soin de se prononcer sur cette indépendance.
A mon sens, je considère que le courtage est la personne morale qui conseille dans le
placement des risques des assurés, ceci tout en étant vigilant sur les prestations fournies par
l’entreprise d’assurances et de réassurances qui est la couverture du risque, jouissant ainsi
de facto d’une certaine liberté, mais conditionnée par des obligations et moyens qui
peuvent se transformer en obligations et résultats ; dans la mesure ou il est tenu de
chercher pour le compte de l’assuré les meilleurs offres, compte tenu des différentes
possibilités qui se présentent à lui sur le marché par le biais de l’outil informatique et en
utilisant internet et ses deux moyens combinés, qui peuvent être utilisés pour faire une
analyse comparative des différentes offres qui se présentent à la société de courtage à
travers les propositions formulées par les entreprises d’assurances et de réassurances.
2. Autres formes d’intermédiation
Dans ce deuxième volet on se focalisera sur des bureaux directs (i) et les démarcheurs.
I. Les bureaux directs
Dans ce point on s’attachera premièrement : définir le concept de bureaux directs et
comment le législateur Marocain l’a traité et comment les doctrines étrangères et
Marocaines appréhender ca mode de présentation (a). Dans une deuxième phase on
abordera les conditions requises pour son utilisation (b).
a) Définition et concept
Le législateur Marocain a abordé ce mode de présentation au niveau de l’art 289 al 1 de la
loi 17-99 portant code des assurances qui dispose que « Les opérations pratiqués par mes
entreprises d’assurances et de réassurance sont présentées au public soit directement par
lesdites entreprises, soit par l’entremise des personnes habilitées à cet effet et
dénommées « intermédiaires d’assurances » et ce, sous réserve des dispositions de l’article
306 ». Toutefois, il a exigé certaines conditions pour l’exercice de cette présentation directe
qu’on traitera, dans ce qui suivra, après la définition du concept.
D’ailleurs le législateur dans l’art 289 du code des assurances et l’art 47 du décret n°2-04-
355 du 19 ramadan 1425 ( 2 novembre 2004) a subordonner la présentation directe au
public des opérations d’assurances par les entreprises d’assurances et de réassurance, à
l’accord préalable du Ministre chargé des Finances.
La doctrine Marocaine a peu abordé ce mode de distribution, NASRI (2) considère que la
présentation des produits par les entreprises d’assurances se fait par le biais de leur
représentant légaux ou des personnes physiques habilitées à cet effet.
Mme NASIRI (z) considère que l’introduction du système de vente directe a engendré
l’installation des bureaux directs dans les villes les plus importants : cette implantation ne se
justifie dans les régions très peuplées d’une part, et représentant des potentialités
économiques appréciables.
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Un autre auteur Marocain a succinctement abordé la présentation directe. En se référant au
législateur français GUELLAF (A) considère que ce sont les employés des entreprises
d’assurances désignés pour effectuer cette fonction au nom de ladite société d’assurances.
La doctrine française considère la présentation directe ou les bureaux directs, en tant que
réseaux de salariés. Ce sont des producteurs salariés, qui n’échappent pas à l’application du
droit social, le fait que le rôle de ces salariés soit principalement ou exclusivement de nature
commerciale ne les fait pas échapper à leur statut de salarié avec tous les avantages qui s-y
rattache. Ces avantages résultant des dispositions du code de travail des conventions
collectives, des accords d’entreprises ou du règlement intérieur de l’entreprise.
A mon sens, les bureaux directs sont un instrument de présentation utilisé par les
entreprises d’assurances pour vendre directement leur produit d’assurances sans passer par
un intermédiaire ou tout autre réseau de distribution de quelque sorte soit-il.
Dans cette optique ce concept ne peut se justifier que si on se trouve dans une localité qui
n’est pas desservie par des intermédiaires ou tout autre distributeur, ou si la demande est
tellement importante qu’on ne peut y faire face. C’est aussi un moyen de montrer la
présence physique de l’entreprise d’assurances dur le terrain.
b) Conditions d’exercice et de gestion
L’exercice de la présentation directe des opérations d’assurances au public, par les
entreprises d’assurances et de réassurance, est subordonné à l’accord préalable de
l’administration. (ART 289 al 3 code des assurances).
En effet, cet accord préalable de l’administration se matérialise par l’intervention du
Ministre des Finances qui est chargé de l’octroi dudit accord (ART 47 du décret 2-04-355 des 19
ramadans 1425 (2 novembre 2004) pris pour l’application de la loi 17/99 portant code des assurances. BO
N°5262 du 21 ramadan 1425 (4 novembre 2004).
Ainsi une demande adressée au Ministre chargé des Finances est nécessaire pour pouvoir
bénéficier du droit à la présentation directe des opérations d’assurances pour l’entreprise
d’assurances et de réassurances. (Art 1 de l’arrête du ministre des finances et de la privatisation n°2241-
04 du 14 kaada 1425 (25 décembre 2004) relatif à la présentation des opérations d’assurances, BO N°5292 du 8
moharrem 1426 (17-2-2005).
La demande doit préciser l’adresse du local destiné au local. Tout changement d’adresse de
fermeture du local ou remplacement du salarié responsable doit être communiqué, dans un
délai de 10 jours, au Ministre chargé des Finances. ((Art 1 de l’arrête du ministre des finances et de la
privatisation n°2241-04 du 14 kaada 1425 (25 décembre 2004) relatif à la présentation des opérations
d’assurances, BO N°5292 du 8 moharrem 1426 (17-2-2005).
II. Les démarcheurs
Le concept de démarcheurs a été soulevé au niveau du code des assurances par l’art 290,
celui-ci le définit comme étant la personne physique habilitée à présenter pour le compte,
d’une part, des entreprises qui effectuent des opérations qualifiées d’assurances ou de
réassurance ou assimilée à une opération d’assurances et d’autre part, au profit des
intermédiaires d’assurances (agent et sociétés de courtage).
De cette définition on constate que la personne morale est exclue du démarchage. Toutefois
il y’a lieu de préciser, que la présentation effectuée par lesdits démarcheurs, se fait sous la
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responsabilité des entreprises sus visées ou des intermédiaires d’assurances, au profit
desquelles elle est opérée.
Dans le même article 290, le législateur précise de manière catégorique, que les
démarcheurs ne peuvent avoir la qualité d’intermédiaires.
Le travail de démarcheur consiste à démarcher les clients potentiels pouvant souscrire un
contrat d’assurances. Ce qui se traduit en pratique par le déplacement du démarcheur de
manière habituelle au domicile ou à la résidence des personnes ou sur leurs lieux de travail
ou dans les lieux publics en vue de conseiller la souscription d’un contrat d’assurance ou
d’exposer oralement ou par écrit à un souscripteur éventuel des conditions de garantie d’un
contrat d’assurance.
Quant au droit français, il le considère en tant que producteur mandataire, qui est une
personne physique, non salarié, autres que les agents généraux, mandatés soit par une
entreprise d’assurances, soit par un courtier soit par un agent général d’assurances, il
précise que cette activité de mandataires est limitée à la présentation d’opérations
d’assurances. (BIGOT Jean et LANGE Daniel, op.cit, .71 et p.71).
En résumé et après avoir consacré cette première sous-section aux définitions et concepts
de base qui touchent l’intermédiaire d’assurances on se focalisera sur les conditions d’accès
à la profession qu’on verra dans la sous-section suivante.
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entreprise(s) d’assurances et de réassurance , traite spécifique de l’agent d’assurance, ce qui
n’est pas le cas du courtier. (ART 291, 293 du code des assurances)
Les conditions qui sont attachés à l’exercice de l’activité d’intermédiaires sont fixées par le
législateur et se déclinent comme suit (ART 304 al 2 du code des assurances) :
Pour les personnes physiques :
Etre de nationalité marocaine ;
Etre titulaire d’une licence délivrée par un établissement universitaire
national ou d’un diplôme reconnu équivalent par l’administration.
Avoir accompli un stage de formation ou justifier d’une expérience
professionnelle de deux années continues dans le domaine des assurances ;
Avoir réussi à l’examen professionnel : ledit examen est organisé et sa date
fixée conformément aux instructions du Ministre chargé des Finances, qui fait
l’objet d’un avis publié dans des journaux habilités à recevoir les annonces
légales, trois mois avant cette date. Cet examen porte sur l’ensemble des
opérations prévues aux articles 159 et 160 de la loi N°17/99 susvisée.
Toutefois, les candidats à cet examen ne sont évalués sur les opérations
d’assurances crédit, caution et réassurance qu’à leur demande.
Pour les personnes morales :
Etre régies par le droit Marocain et avoir leur siège au Maroc
Avoir cinquante pour cent (50%) physiques de nationalité marocaine ou des
personnes morales de droit marocain, sous réserve des accords de libre-
échange, passées par le Maroc avec d’autres pays dument ratifiés et publiés
au « bulletin Officiel ».
Dans cette optique, le législateur, précise dans l’art 48 du décret n°2-04-355 du 19 ramadan
1425, que l’agrément est octroyés par décision du Ministre des Finances, après avoir du
comité consultatif des assurances. Et c’est l’article 2 de l’arrêté N°2241-04, tel que modifié et
complété qui fixe les modalités d’octroi de cet agrément.
En effet, le décret n°2-04-355 du 19 ramadan 1425 (2 novembre 2004) pris pour
l’acceptation de la loi 17-99 tel qu’il a été modifié et complété, dispose que l’agrément est
accordé ou retiré aux intermédiaires d’assurances, après avis du comité consultatif des
assurances, par décision du Ministre chargé des Fiances. Le décret vient conforter encore la
nécessité de l’avis du comité consultatif des assurances, tel qu’il a été admis au niveau de la
loi 17-99.
Il découle de ce qui précède que la décision du Ministre des Finances pour l’octroi ou le
retrait d’un agrément au profit d’un intermédiaire d’assurances est tributaire de la
soumission de cette demande à l’avis du comité consultatif des assurances, sans cela la
décision prise sera considérée caduque (vice de procédure).
Pour pouvoir bénéficier de l’agrément, les intermédiaires d’assurances doivent se soumettre
aux modalités de son octroi qui figurent au niveau de l’art 2 de l’arrêté du Ministre des
Finances n°2241-04 du 14 kaada 1425 ( 24 décembre 2004) relatif à la présentation des
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opérations d’assurances tel qu’il a été modifié et complété.( BO n°5292 du 8 moharrem 1426 (17-2-
2005).
Chaque candidat soit adresser une demande au Ministre chargé des Finances, la demande
est adressée soit directement par le candidat courtier soit par l’entreprise d’assurances et de
réassurances pour son candidat agent, cette demande doit préciser, conformément au
troisième alinéa de l’article 4 de l’arrêté précité (L’avis relatif à l’examen professionnel prévu à l’article
304 de la n°17-99), les opérations d’assurances que le candidat entend présenter et sera
accompagnée, pour la personne physique devant passer l’examen professionnel, des pièces
suivantes :
Une copie de la carte d’identité nationale ;
Deux photos d’identité ;
Un extrait d’acte de naissance datant de mois de trois mois ;
Un extrait de la fiche anthropométrique datant de mois de trois moi ;
Une copie légalisée du diplôme prévu par l’article 304 de la loi N°17-99 précitée ;
Une attestation certifiant que le stage de formation prévu à l’article 304 de la même
loi a été effectué durant une période minimum de six mois auprès d’une entreprise
d’assurances et de réassurance, d’un intermédiaire d’assurances t de l’administration
chargée du contrôle sur le secteur des assurances.
Pour l’obtention de l’agrément, le dossier du candidat ayant réussi à l’examen professionnel
doit être complété par les pièces énumérées ci-après ;
A. Pour la personne physique
Une déclaration sur l’honneur ;
Une copie du contrat d’assurance responsabilité civile professionnelle ;
Un certificat attestant l’inscription de l’enseigne au registre du commerce, le ca
échéant ;
Une copie du traité de nomination ;
B. Pour la personne morale
Une déclaration sur l’honneur du représentant responsable ;
Une copie du contrat d’assurance responsabilité civile professionnelle ;
Une copie de traité de nomination pour les agents d’assurances ;
Un exemplaire certifié conforme des statuts ;
La liste des actionnaires ou associés précisant le montant et la répartition du
capital social ;
Un certificat attestant l’immatriculation de la personne morale au registre du
commerce
L’exercice de l’activité d’intermédiaire d’assurances, ne se limite pas aux seuls produits
d’assurances car le législateur a permis l’exercice d’autres activités à la condition qu’elles
soient liées à la profession d’intermédiaire d’assurances
D’ailleurs, le décret d’application n°2-04-355, énumère les activités qui sont réputées liées à
la profession d’intermédiaire d’assurances et qui se présentent comme suit :
Correspondant des sociétés de financement ;
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Représentant d’une entreprise d’assurances et de réassurance étrangère pour la
gestion et le règlement des sinistres automobile survenus sur le territoire marocain
et impliquant des personnes munies de l’un des cartes visées à l’article 121, de la loi
17-99.
Toutefois l’intermédiaire d’assurances pour pouvoir exercer ces activités connexes, doit les
porter à la connaissance du Ministre chargé des Finances.
Un autre aspect commun à l’agent d’assurances et le courtage, c’est la survenance d’un cas
de défaillance notamment le décès, qui touche un intermédiaire d’assurances, au cours de
l’exercice de ses fonctions, dans ce cas précis le législateur a prévu certains disposition pour
parer à cet imprévu.
A cet effet, les ayants droit d’un agent d’assurances personne physique défaillant ou décédé
ou bien les associés ou actionnaires d’un intermédiaire d’assurance personne morale en cas
de défaillance ou de décès du représentant responsable, sont admis à continuer la gestion
du portefeuille de l’agence ou des sociétés de courtage et disposent d’un délai de trois cent
soixante cinq jours, renouvelable une seule fois sur autorisation de l’administration, à
compter de la constations de la défaillance ou du décès pour se conformer aux prescription
de l’article 304 du code des assurances.
Dans ce sens, l’article 55 du décret d’application n°2-04-355 du 19 ramadan 1425 précité,
précise la gestion pendant cette période de 365 jours se sera sous la responsabilité et le
contrôle de l’entreprise d’assurance et de réassurance mandante pour l’agent d’assurances
personne physique.
Toutefois pour pouvoir bénéficier du renouvellement de la période de 365 jours,
susmentionnée, ils doivent dans les 10 mois qui suivent le décès ou la constatation de la
défaillance, en informer le Ministre chargé des Finances et présenter une personne physique
de nationalité marocaine, titulaire d’un diplôme prévu à l’article 304 de la loi 17-99.
A cet effet, un agrément temporaire, valable jusqu'au terme de la deuxième période de 365
jours, est alors délivré à cette personne qui est considérée, pour toute la période au cours de
laquelle elle exerce à titre temporaire, comme intermédiaire d’assurances : elle est, de ce
fait, soumise à toutes les prescriptions du livre 6 de la loi N°17-99.
1. Forme juridique nécessaire à l’exercice de la profession d’intermédiaire d’assurance
La forme d’exercice de la profession d’intermédiaire diffère selon que l’on soit, agent
d’assurances ou société de courtage.
Pour les agents d’assurances, celle-ci se distingue par rapport au courtage, au niveau de sa
personnalité juridique il peut être soit une personne physique, soit une personne morale (art
291 du code des assurances). Cette spécificité lui est propre.
Contrairement à l’agent d’assurance le législateur à figé la forme d’exercice du courtage à la
personne morale, la personne physique étant exclue. D’ailleurs, le code des assurances le
définit comme étant la personne morale qui est censée représenter ses clients auprès de
toutes les entreprises d’assurances et de réassurances ceci, en ce qui concerne le placement
des risques, ce qui le différencie par rapport à l’agent traité plus haut qui, lui peut prendre
soit la forme de personne physique ou morale.
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De plus, la forme de personne morale que peut prendre la société de courtage ou de l’agent
d’assurances personne morale a été tranchée par le législateur, elle ne peut prendre que la
forme de société anonyme ou de société à responsabilité limitée. (art 255 au 299 du code des
assurances).
1) Cas d’incompatibilités
L’exercice de la profession d’agent d’assurances ou de représentant responsable d’une
société de courtage ne peut être cumulé concurremment avec d’autres fonctions. A cet effet
le législateur, dans un souci de défense des droits des souscripteurs et dans le sens de la
consécration de la totalité de son temps à l’activité de présentation d’assurances, a cerner la
présentation des produits d’assurances par les intermédiaires( agents et sociétés de
courtage) par une liste d’incompatibilités. (ART 296 du code des assurances).
Ainsi donc ils peuvent :
Exercer concurremment à leurs profession, d’autres fonctions incompatible avec
celle de représentant responsable d’une agence d’assurances ou d’une société de
courtage ou de dirigeant d’une entreprise d’assurances et de réassurance ;
Cumuler avec leur profession un emploi salarié qui l’étend à toute autre entreprise
quel que soit le domaine de son activité.
2) Cas d’interdiction
L’exercice de l’activité d’intermédiaire d’assurances étant activité sensible, puisqu’il s’agit de
la présentation d’un service qui est tributaire de la réalisation d’un risque auquel on a
souscrit une assurance moyennant le paiement d’une prime. C’est dans cette optique que le
législateur à mis des gardes fous, permettant d’interdire l’octroi de l’agrément pour
l’exercice de l’activité d’agent d’assurances ou de courtage à toute personne qui a fait l’objet
de certains actes, qui se déclinent comme suit ( ART 308 al 1 du code des assurances) :
S’il a fait l’objet d’une condamnation irrévocable par crime ou pour délit prévu et
réprimé par les articles 334 à 391 et 505 à 574 du code pénal ;
S’il fait l’objet d’une condamnation irrévocable pour infraction à la législation des
changes ;
S’il a fait l’objet ou si l’entreprise qu’il administrait à fait l’objet, au Maroc ou à
l’étranger d’une liquidation judiciaire et qu’il n’a pas été réhabilité ;
S’il a fait l’objet d’une condamnation irrévocable et vertu des dispositions des articles
280 à 283 et 327 à 330 de la loi 17-99 ;
S’il a fait l’objet d’une condamnation prononcée par une juridiction étrangère et
passée en force de chose jugée pour l’un des crimes et visés du (a) au (b) ci-dessus ;
2. L’étendue de la présentation d’assurances
1) Les restrictions
L’activité d’intermédiaire d’assurances ne peut se faire sana restrictions. Pour cela des règles
strictes, établies dans le code des assurances, les encadrent. Dans ce point nous allons nous
efforcer de cerner toutes les restrictions qui peuvent toucher la dite activité. Pour ce faire,
on commencera par les restrictions qui traitent :
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i. Des points de vente ;
ii. Du nombre d’entreprises d’assurances pouvant être représentées ;
iii. Des modalités de cession de portefeuilles de clients ;
iv. Des activités pouvant être liées à la présentation des opérations d’assurances ;
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Le non respect du délai de 365 jours, renouvelable une seule fois sur autorisation de
l’administration, à compter de la constations de la défaillance ou du décès de l’agent
d’assurances personne physique ou de représentant responsable de la personne
morale intermédiaire d’assurances, pour se conformer aux prescriptions de l’article
304 de la loi 17-99, par les ayants droit ou les associés ou actionnaire d’un
intermédiaire d’assurance personne morale, défaillant ou décédé, qui sont admis à
continuer la gestion du portefeuille ( art 312 al 1 code des assurances) ;
Lorsque l’intermédiaire ne remplit plus l’une des conditions nécessaires à l’octroi
d’agrément (art 320 du code des assurances) ;
Lorsqu’il n’a pas commencé son activité, dans un délai d’une année ou a cessé
pendant une année de présenter les opérations d’assurances pour lesquelles il a été
agréé, sauf incapacité physique à la suite d’une maladie ou d’un accident se
traduisant par une immobilisation pour une période supérieure à 3 mois. La maladie
ou l’incapacité doit être constaté par un collège de 3 médecins dont une copie du
rapport doit être remise à l’administration. (art 320 du code des assurances).
20
On a constat » que le législateur a prévu des dispositions à suivre en cas de défaillance d’un
intermédiaire d’assurances (agent et sociétés de courtage) dans l’exercice de sa fonction.
Aussi a-t-on abordé les cas d’interdictions et d’incompatibilité qui pèsent sur l’agent et le
courtier et qui leur sont communes.
En somme si on a consacré le première section aux intermédiaires d’assurances qui sont
considérés les précurseurs en matière de présentation de produits d’assurances des
questions liées aux nouveaux intervenants dans le champ de la présentation des produits
des assurances persistent.
Section II : Les banques, Barid al Maghreb, Les associations de Micro crédit et les
sociétés de financement
Pour montrer que le marché de présentation des produits d’assurances subit une mutation
profonde et que le législateur tend à faire évoluer la dite présentation qui se manifeste via
l’octroi de ce droit aux banques, à Barid Almaghreb, aux Associations de Micro crédits et aux
sociétés de Financement on s’efforcera de faire ressortie le cadre légal de cette présentation
(sous section 1) et on verra par la suite l’étendue réservée par le législateur à cette
présentation (sous section 2).
L’introduction des banques en tant que nouveaux distributeurs, fait suite à certaines
pratiques qui se faisaient par ces derniers de manière illégale, notamment la souscription
d’assurances groupe pratiqué par les banques.
Cet état de fait a poussé le législateur à réfléchir sur l’opportunité de formaliser certaines
pratiques en les légalisant et de s’ouvrir à ce qui se passe dans d’autres pays. Ceci s’est
traduit, dans une première phase, par l’introduction des banques et Barid Al Maghreb, dans
le champ de la distribution en 2002, par la loi 17-99 portant code des assurances.
Une troisième phase, plus récente, a vu l’intégration d’un autre distributeur par la même
brèche susmentionnée, qui a permis aux sociétés de financement d’intégrer le champ de la
distribution en 2011 suite à l’amendement de l’art 306 de la loi portant code des
21
assurances, par arrêté du Ministre des Finance n°2179-11 du 19 chaabane 1432 ( 21 juillet
2011) relatif à la présentation des opérations d’assurances par les sociétés de financement.
L’exercice de la présentation des opérations d’assurances étant une activité réglementée, les
nouveaux intervenants n’y échappent pas.
D’ailleurs le législateur dans son article 306 al 1 précité, précise que ces 3 nouveaux
distributeurs ne peuvent présenter que certaines opérations d’assurances et après
l’obtention d’un agrément de l’administration.
Les opérations que peuvent présenter les Banques et Barid Al Maghreb sont les assurances
de personnes, assistance et l’assurance crédit alors que le législateur à autorisé les sociétés
de financement à présenter à leurs clients les opérations d’assurances décès et invalidités
adossées aux opérations de crédits et/ou de crédit bail.
L’alinéa 2 de l’article du décret susmentionné précise les pièces à fournir pour l’obtention de
cet agrément ci-après la liste des pièces :
Toutefois une légère nuance subsiste quant à l’obtention de cet agrément par les banques,
Barid Al Maghreb et les sociétés de Financement et les Associations de Micro crédit qu’on
verra plus loin du fait que les banques, Barid Al Maghreb et les sociétés de financement,
pour l’obtention de l’agrément, doivent justifier à l’administration de l’existence de
structures au niveau de leurs services destinées à présenter des opérations d’assurances ( art
306 al 2 du code des assurances).
Selon l’article 306 al.4, et dans le cadre de l’activité de présentation des opérations
d’assurances, les nouveaux distributeurs sont soumis aux mêmes dispositions observées par
les intermédiaires d’assurances.
22
De ce même article (art 306 al 4 du code des assurances), on dégage plusieurs aspects dont
certains touchent aux conditions d’exercice et se présentent comme suit :
Les nouveaux distributeurs représentent leurs clients auprès des entreprises d’assurances et
de réassurance en ce qui concerne le placement des risques. Toutefois, cette représentation
est censée d’opérer également pour le compte de l’entreprise d’assurances et de
réassurance dans l’hypothèse ou celle-ci autorise les dits distributeurs à encaisser les primes
à son profit (ceci nous rappel l’aspect de double casquette que les sociétés de courtage peuvent présente).
A cet effet l’encaissement de la prime par les nouveaux distributeurs est libératoire pour les
clients qu’ils représentent.
Pour les associations de micro crédit, le même cadre juridique développé plus haut, pèse sur
elles.
La présentation des opérations d’assurances par les associations de micro crédit est limitée
aux assurances de personnes et aux assurances contre l’incendie et le vol, contractées par
leurs clients.
Mais une nuance persiste dans ce cas de figure, du fait que le législateur n’a pas subordonné
l’obtention de l’agrément pour les associations de micro crédit à l’existence de structure
telles que spécifié pour le cas des banques agréées, Barid Al Maghreb et les sociétés de
financement. Est-ce un oubli du législateur une faille ou une faveur qui leur a été octroyé
La présentation d’opérations d’assurances par les Banques et Barid Al Maghreb est limitée à
la présentation des assurances de personnes, à l’assistance et à l’assurance crédit. Pour ce
qui est des sociétés de financement, le législateur les a autorisées à présenter à leur client,
les opérations d’assurances décès et invalidités adossées aux opérations de crédits et/ou de
crédit-bail. Par exemple les associations de micro crédit se limitent aux assurances de
personnes contre l’incendie et le vol contractées par leurs clients (art 306 al 3 code des
assurances).
23
Une autre limite touche les nouveaux intervenants, mais celle-ci est beaucoup plus une
restriction qu’une limite. Elle se matérialise par les restrictions faites en matière de cession
de portefeuille des banques, de Barid Al Maghreb, des associations de micro crédit et les
sociétés de financement car le législateur renvoie aux mêmes dispositions que celles pèsent
sur les intermédiaires d’assurances à savoir :
Dans ce qui précède on constate que le législateur a limité l’exercice de la présentation des
produits d’assurances, pour ces nouveaux distributeurs et les a restreints à la présentation
de certains produits mais uniquement pour le compte de leur clientèle.
Mais les véritables raisons à la limite de présentation des produits d’assurances, par les
nouveaux intervenants, résident dans le désir du législateur de préserver le réseau classique
(agent et société de courtage) de distribution car celui-ci 8000 emplois chez les
intermédiaires (agents et sociétés de courtage), sans parler des emplois indirects qu’il
engendre. Mais il est plus sage de procéder d’une manière tempérée à la présentation du
secteur des assurances aux nouveaux changements qui vont s’opérer dans le futur. Devant
cet état de fait, force est de constater que le législateur s’en est pris de manière maladroite ,
puisque les nouveaux intervenants risquent de se rabattre sur la création de cabinet captif
qui était déjà monnaie courante pour pouvoir embrasser un large éventail de produits en
manière de présentation et ce fin de pouvoir bénéficier de la rétribution suite à la
souscription de contrats d’assurances groupe au profit de leur clientèle.
En effet le code des assurances interdit toute rétribution suite à la souscription de contrat
d’assurances groupe (art 109 al 2 code des assurances). Comme ils se trouvent dans
l’impossibilité d’être rétribués les nouveaux distributeurs n’auront d’autres choix que de
créer leurs propres cabinets captifs ce qui échappe et d’autre part élargir leur champ
d’action en matière de présentation de produits d’assurances notamment assurances
dommage.
24
En résume de cette deuxième section, l’étude s’est focalisé sur le cadre régissant la
présentation des produits d’assurances par les nouveaux acteurs de la distribution que sont
les banques, Barid Al Maghreb, les associations de micro crédit et les sociétés de
financement. Nous avons observé que cette présentation est limitée à certains produits et
qu’il existe une légère différence entre ces nouveaux acteurs de la distribution.
A la fin nous avons développé un axe qui montre les raisons qui sous-tendent cette
limitation à la présentation et que l’ouverture, timide, faite par le législateur reste très limité
puisqu’il a permis a ces distributeurs uniquement la souscription de contrats d’assurances
sans rétribution (sans droit de commission).
Pour appréhender les différents aspects qui touchent ce deuxième chapitre, nous avons
choisi de le diviser en trois sections, dans la première il sera question des obligations
intermédiaires d’assurances (section), dans la seconde on observera les obligations que
doivent respecter les banques, Bardi Al Maghrib, les Sociétés de financement et les
Associations de Micro Crédits (Section II) et par la suite il sera question des modalités en
matière de contrôle et suivi de l’activité de distribution des assurances (section3).
25
B. Obligation d’information ;
C. Obligation d’avoir l’accord de l’administration pour réaliser certains actes ;
D. Obligation de rendre compte ;
E. Obligation de soumission aux sanctions administratives ;
Selon les dispositions du code des assurances, les intermédiaires d’assurances sont soumis
au contrôle de fonctionnaires assermentés délégués à cet effet par l’administration. Dans
cette optique, les intermédiaires d’assurances doivent, à tout moment, mettre à leur
disposition le personnel qualifié pour leur fournir les renseignements qu’ils jugent
nécessaires pour l’exercice de ce contrôle. (133 Art 316, Al 1 code des assurances).
A cet effet, toutes infractions relevées suite audit contrôle sont communiquées à
l’intermédiaire d’assurance concerné pour lui permettre de fournir ses explications dans les
15 jours qui suivent la transmission du procès-verbal dressé par le contrôleur. (Nous verrons
plus loin les différents aspects du contrôle).
B. Obligation d’information
Les intermédiaires d’assurances, personne morale, sont tenus d’informer l’administration de
tout changement de majorité, de toute cession de plus de dix pour cent des actions ou parts
et de toute prise de contrôle direct ou indirecte au-delà de trente pour cent de leur capital
social. (134 Art 307, code des assurances)
26
pris pour l’application de la loin n°17-99 portant code des assurances. BO n°5262 du 21
Ramadan 1425 (4 novembre 2004).
Dans la même optique, les intermédiaires sont tenus d’adresser au ministère des finances,
avant le 30 avril de chaque année, les états de leur production conforme au modèle annexé
(annexe 5) et un état des règlements conforme au modèle annexé (annexe 6) et ce
conformément à Art 6, al1 de l’arrêté du ministère des finances n°2241-04 du 14 Kaada 1425
(27 décembre 2004) tel qu’il a été modifié et complété (143 BO n°5784 du 5-11-2009).
Ils doivent également adresser, avant la date précitée, la liste de leur personnel et, le cas
échéant, celle de leurs démarcheurs, et un extrait de la fiche anthropométrique datant de
moins de trois mois, concernant l’agent <<personne physique>> et le représentant
responsable de l’agent <<personne morale>> ou de la société de courtage.
27
04-355 du 19 ramadan 1425 (2 Novembre 2004) pris pour l’application de la loin n°17-99
portant code des assurances. BO n°5262 du 21 Ramadan 1425 (4 novembre 2004).
En plus des différents types d’obligations mentionnées plus haut, les intermédiaires
d’assurances doivent se conformer aux dispositions de la loi n° 9-88 relatives aux obligations
comptables des commerçants. (145 Art 319 du code des assurances).
28
assurances, le DOC de 1913 et fait aussi appel aux conditions générales type de la
responsabilité civile professionnelle.
Tout d’abord l’obligation qui découle du contrat d’assurance et de principes du DOC, c’est
que celui-ci doit être valable et valide, ne comportant aucun vice de consentement (dol).
Mais avant toute procédure de souscription d’un contrat d’assurance, l’intermédiaire est
dans l’obligation de remettre à l’assuré une notice d’information (151 Art 10 du code des
assurances) qui décrit notamment les garanties assorties des exclusions, le prix afférent et
les obligations de l’assuré relatives à la souscription du contrat d’assurance. Par la suite et
préalablement à la conclusion du contrat définitif ou de l’établissement de la police
d’assurance une note de couverture est établie pour formaliser l’engagement de l’assureur
et de l’assuré prouvant l’existence d’un accord préalable.
Toutefois, l’intermédiaire n’est pas obligé d’informer l’assuré du droit de rétraction dont il
dispose, lorsqu’il souscrit un contrat d’assurance vie. L’assuré dispose d’un délai de 15 jours
à compter de la date de souscription du contrat. (152 Art 97, al1 du code des assurances)
cette disposition permet à l’assuré de se rétracter durant ce délai, force est de constater que
l’assuré est tenu de le savoir car aucune obligation ne pèse sur l’intermédiaire pour l’en
informer.
Certaines pratiques ont été interdites par la loi 17-99, pour éviter tout désagrément de
l’assuré et parer à tout abus de la part de l’intermédiaire d’assurances, celles-ci se déclinent
comme suit (153 Art 302 du code des Assurances) :
L’usage de notes de couverture et attestation d’assurances au nom de l’intermédiaire
d’assurances ;
Toute rémunération ou avance effectuée par un intermédiaire d’assurances qui,
moyennant émoluments convenus au préalable, se charge de garantir aux assurés et
bénéficiaires de contrats ou à leurs ayants droit le bénéfice d’accords amiables ou de
décisions de justice ;
L’encaissement d’un montant de prime supérieur à celui fixé de l’entreprise auprès
de laquelle le contrat est souscrit ainsi que l’octroi aux assurés de toute ristourne
commission ou escompte sur prime sous quelque forme que ce soit.
Dans un souci de préservation des droits des assurés et dans le cas de défaillance des
intermédiaires d’assurances, ces derniers sont tenus de garantir la responsabilité civile qu’ils
peuvent encourir en raison de leurs activités. Cette garantie doit être matérialisée par la
souscription d’un contrat d’assurance pour un montant au moins ou égal à cinq cent mille
dirhams pour les agents et un million de dirhams pour les sociétés de courtage. (154 Art 303,
Al 1 code des assurances)
Ils sont tenus également de veiller à ce que les titres de toute nature, prospectus, affiches,
circulaires, plaques, imprimés et tous les autres documents destinés à être distribués au
public ou publiés portent toujours à la suite du nom ou de la dénomination sociale la
mention ci-après, en caractères uniformes et apparents : ‘’Intermédiaire d’assurances régi
29
par la loi n°17-99 portant code des assurances’’, ainsi que le numéro et la date de
l’agrément. (155 Art 314 code des assurances).
Après ce développement qui a trait aux obligations des intermédiaires d’assurances, on
s’attachera à développer dans la section qui suit et dans le même sens de réflexion, les
obligations à respecter par les banques, Barid al Maghrib, Les associations de Micro crédit et
les sociétés de financement en matière de présentation de produits d’assurance.
Pour ce qui est des règles de cessation et des sanctions administratives que peuvent subir
ces nouveaux distributeurs, elles sont identiques à celle respectées par les intermédiaires
d’assurances et de réassurances qui vont de l’art 320 à 330, à l’exception de la dénomination
du traité de nomination marquant l’agent d’assurances.
30
du contrôle (sou section 1) et en second lieu les sanctions qui font suite aux infractions
relevées (sou section 2).
Comme son nom l’indique, il se matérialise par le déplacement à tout moment, des
fonctionnaires de la DAPS qui précéderont à la vérification sur place des opérations qui ont
été effectuées par les intermédiaires d’assurances ou par les nouveaux distributeurs.
A cet effet et suite à ce contrôle les infractions susceptibles d’être relevées, font l’objet d’un
procès-verbal dressé par les fonctionnaires précités et communiqué à l’intermédiaire
d’assurances concerné pour lui permettre de fournir ses explications dans les 15 jours qui
suivent la transmission de ce procès- verbal.
C’est un contrôle qui s’effectue par des fonctionnaires habilités à cet effet et relevant de la
DAPS. Il se base sur les pièces transmisses par les différents distributeurs de produits
d’assurances et se mesure à travers la vérification du respect des règles établies par la loi 17-
99 à savoir :
Contrôler les documents (art 316 du code des assurances) diffusés par des
intermédiaires d’assurances, en vérifiant qu’ils comportant à la suite du nom ou de
la dénomination sociale la mention, en caractère uniformes et apparents :
« intermédiaire d’assurance régi par la loi n°17-99 portant code des
assurances ».ainsi que le numéro et la date de l’agrément.
De plus s’assurer que les documents susmentionnés ne comportent pas des mentions ou
des insertions susceptibles d’induire en erreur sur la nature du contrôle exercé par l’Etat,
ni sur la véritable nature de l’activité de l’intermédiaire d’assurances ou sur l’importance
réelle de ses engagements.
31
Vérifier si les primes d’assurances encaissées et versées par les intermédiaires
d’assurances pour le compte des entreprises d’assurances et de réassurance ont été
faites dans un délai de 15 jours (fixé par voie réglementaire) de la date de leur
encaissement.
Voir si les documents transmis à l’administration respectent les délais prescrits et ont
conformes aux modèles prévus par voies réglementaires. A cet effet l’Art 5 et 6 de
l’Arrêté du Ministre des Finances et de la privatisation n°2241-04 du 14 kaada 1425
(27 décembre 2004) tel qu’il été modifié et complété relatif à la présentation des
opérations d’assurances fixe les documents à tenir et les délais qui sont nécessaires
pour bien rendre compte de l’activité de présentation aux contrôleurs. Ces
documents sont :
Le registre des actes de production des opérations d’assurances ;
Le registre des sinistres, règlements et recours ;
Ces registres doivent être tenus pour chaque entreprise d’assurances et de réassurance,
conformément aux modèles.
Dans le même ordre d’idées, les contrôleurs sont tenus de vérifier également, si les
distributeurs des produits d’assurances ont respecté les délais prévus pour adresser au
Ministre chargé des Finances, avant le 30 avril de chaque année :
Les intermédiaires d’assurances ont adressé la liste de leur personnel et, le cas
échéant, celle de leurs démarcheurs conformes aux modèles et un extrait de la
fiche anthropométrique datant de moins de 3 mois, concernant l’agent
« personne physique » et le représentant responsable de l’agent « personne
morale » ou de la société de courtage.
Barid Al Maghreb, les banques et les sociétés de financement ont adressé au
Ministre chargé des Finances, avant le 30 avril de chaque année, la liste des
agences proposées pour présenter les opérations d’assurances, conformément
aux modèles
Vérifier la conformité de l’activité des intermédiaires aux dispositions de la loi
n°9-88 relative aux obligations comptables des commerçants. (art 379 du code
des assurances).
32
Sous section 2 : Les sanctions aux infractions relevées
Les sanctions aux infractions sont de deux natures distinctes :
La non production des pièces prescrites par l’article 315 du code des assurances,
dans les délais impartis est passible dans chaque cas, d’une amende administrative
de 500 dirhams par jour de retard à compter du trentième jour de la réception par
l’intermédiaire d’assurances à son dernier domicile ou siège social connu de
l’administration, d’une recommandée de mise en demeure.
Toutefois lorsque la production des pièces est prescrite à des dates fixes, l’amende
administrative de retard courra de plein droit à partir de ces dates, sauf report
desdites dates par l’administration.
La prononciation du retrait de l’agrément à titre temporaire, en cas de poursuite
pour délit ou crime ayant entrainé la détention (art 324 al 2 code des assurances). Ce
retrait d’agrément est nuancé, si l’intermédiation bénéficie de la liberté provisoire,
dans ces cas précis l’administration peut l’autoriser à poursuivre son activité.
La prononciation d’une amende administrative variant de 2000 à vingt mille dirhams,
recouvrée conformément à la loi n°15-97 formant code de recouvrement des
créances publiques, pour les cas suivantes (art 325 du code des assurances) :
o Le refus de communiquer les renseignements demandés par les
fonctionnaires visés à l’article 316, ou l’obstruction à l’exercice normal du
contrôle. L’absence de personnes habilitées à communiquer ces
renseignements est assimilée à un refus. Dans ce cas, un délai de 3 jours,
notifié par écrit, doit être accordé à l’intermédiaire d’assurances lui enjoignait
de mettre à la disposition des fonctionnaires précités le personnel qualifié
pour leur fournir les renseignements qu’ils jugent utiles ;
Le refus de remettre à l’entreprise d’assurance et de réassurance concernée
les imprimés et les documents qui lui ont été confiés par cette dernière dans
le cadre de l’exercice de sa profession d’intermédiaire d’assurances.
Le dépassement des délais prévus à l’article 318 du présent livre pour le
versement aux entreprises d’assurances et de réassurances des primes
encaissées pour le compte desdites entreprises ;
L’inobservation des dispositions de l’article 296.
33
Modalités de prononciation des sanctions : (article 326, code des assurances)
Pour ce qui est registre pénal, le législateur a prévu, en sus des sanctions prévues au code
pénal et de commerce, un arsenal répressif qui se matérialise par de lourdes sanctions
pénales en cas de transgression de certaines dispositions de la loi 17-99, portant code des
assurances, celles-ci se matérialisent par les peines suivantes :
Le volet des sanctions qui touchent l’activité de présentation des produits d’assurances a été
aussi développée sous deux formes à savoir les sanctions qui tombent sous la coupe des
sanctions administratives et celles considérées comme pénales.
Cette partie a été pensée de la sortie, pour montrer que l’industrie de distribution des
produits d’assurances est en pleine métamorphosé, et que la tendance actuelle est à
l’éclatement du réseau de distribution des assurances, ce qui génère inéluctablement des
craintes auprès de certains distributeurs compte tenu de la concurrents acharnée çà laquelle
ils devront faire face.
35
DEUXIEME PARTIE
La distribution des assurances n’est pas un secteur uniforme et standardisé. Il saura faire
preuve de ses capacités d’adaptation pour continuer de remplir la fonction qui lui incombe :
aide les acteurs économiques à sécuriser leur avenir en maitrisant les conséquences des
aléas dont ils pourraient être victimes.
Dans cette deuxième partie nous allons montrer chiffres à l’appui que la structure du
marché de présentation des produits d’assurances est en mutation et pour cela on traitera
dans un premier chapitre les statistiques et chiffres clés de la distribution des assurances
personnes et dans le deuxième Les résultats de l’éclatement du réseau de distribution.
36
Section I : Primes émises dans les assurances personnes au niveau du secteur
Marocain
37
38
Section II : Commentaires
Sur la base des éléments disponibles, on remarque au titre de l’année 2015 la domination
des assurances non vie avec une prime émises de 19651,5 alors que les assurances vie et
capitalisation sont à hauteur de 10559,4 avec une part importants des assurances
individuelles avec une part de 6308,5et vient enfin les acceptations en réassurances avec
une part de 212,5.
Ce qui concerne les primes émises par les entreprises d’assurances à l’exercice de l’année
2015, on remarque que la compagnie wafa assurance est pionnière dans le marché avec une
part de 21,1%, vient en deuxième position RMA Watanya avec une part de 18,2 et en
troisième position SAHAM Assurance avec une part de 12,4%.
Il ressort de ce précède que les assurés concernant les assurances vie est plus précisément
les assurances individuels sont très demandé par les assurés qui est remarqué clairement
dans les statistiques au titre de l’année 2015.
Avec 18 acteurs, les primes émises nettes du marché marocain des assurances se sont
établies à 15,79 milliards de dirhams pour les 6 premiers mois de l’année 2014 (26,73
milliards de dirhams pour toute l’année 2013). Wafa Assurance, RMA Watanya, Axa
Assurance Maroc et Saham Assurance sont les leaders d’un secteur dominé par les branches
«Automobile» et «Assurance Vie & capitalisation»
39
suède par exemple). La grande distribution est en train de devenir un grand acteur dans le
domaine de la présentation des produits d’assurances. Elle constitue donc un sérieux
concurrent pour les distributeurs d’assurances actuels (OUCHEKKIR Ouali, op.cit.129 et
p.130).
Tous les grands distributeurs interrogés, avancent un argument de poids « les banquiers, ce
sont mis à la distribution de l’assurance, pourquoi pas nous ». Il est vrai que l’assurance
présente un gros intérêt, notamment pour les entreprises alimentaires ; drainer encore plus
de clients dans leurs magasins. Certes les enquêtes clients menées dans ce sens, à vendre
des services financiers tels que l’assurance (un client sur deux en moyenne serait prêt à y
souscrire).
Pour Sylvie LANGLOIS (Directrice générale opérationnelle de SOLLY AZAR), elle considère que
les assureurs ne sont pas allés au bout des expériences (vente via les enseignes), et qu’il
reste plein de pistes à explorer ». A quand la caissière de supermarché conseillère en
assurances Certains en rêvent et la plupart des assureurs restent attentifs à ce qui se passe
hors de leurs frontières (BOZZO Floriane, art.p.cit).
La très vive concurrence qui règne sur la marché de l’assurance incite les assureurs à
rechercher de nouveaux réseaux de distribution, deux exemples significatifs : la vente
d’assurances dans la grande distribution et chez les concessionnaires automobile.
C’est pour cela, que le développement de ces nouveaux canaux se fait en accord ou en
partenariat avec les assureurs et concerne aussi bien les assurances dommages (automobile,
habitation, téléphone portable…) que les assurances vie.
Pour ce qui est du marché Marocain de la distribution des produits d’assurances, la politique
des pouvoirs publics tend vers l’accompagnement du secteur des assurances dans le
développement de l’offre et l’amélioration de la couverture régionale et l’accès aux produits
d’assurances.
A cet effet les entreprises d’assurances et de réassurance se sont engagées à prendre les
mesures nécessaire au renforcement de leurs réseaux de distribution à travers notamment,
une politique appropriée de formation.
De leur coté, les pouvoirs publics ont convenu d’étudier la possibilité de permettre de
diffusion des produits d’assurances par de nouveaux canaux. Il découle de ce constat que les
40
pouvoirs publics compte ne pas s’arrêter à l’introduction de nouveaux acteurs dans le réseau
de distribution de l’assurance que sont (Les banques, Barid Al Maghreb, les Associations de
Micro crédit et les sociétés de Financement). D’ailleurs le dernier venu en date n’est autre
que les sociétés de financement introduites le 21 juillet 2011 (Amendement de l’art 306 de
la loi N°17-99 portant code des assurances du 25 rejet 3 octobre 2002…..).
On peut donc s’attendre dans le futur à voir l’assurance distribué par les guichets du trésor
public, par les grandes surfaces de distribution, Marjane, Acima,etc… à quand le caissière
souscripteur d’assurance au Maroc
Toutefois ces canaux de distribution, qui se présentent comme une alternative aux
distributeurs classiques, feront aussi face à un intervenant redoutable, qui est le e-
commerce par le biais du réseau internet. Celui-ci a fait son apparition ces deux dernières
décennies et tend) changer profondément le réseau de distribution de l’assurance. C’est ce
qu’on d’attellera à développer dans la sous-section qui suit.
A. Rôle du e-commerce dans la distribution des produits d’assurance, par les pays
développés
La possibilité d’échanger les informations entre les entreprises existe depuis longtemps,
mais l’arrivée de l’échange de données informatisées (EDI) en début des années 1990 a
considérablement accru la capacité de transfert de données. En effet l’EDI a permis de
simplifier les procédures de contact entre les entreprises, essentiellement via l’adoption
d’une norme d’échange universelle (CORDIER Didier et FERRY Fréderic, op.cit, p.38).
41
Les effets de l’EDI se sont fait sentir sur le fonctionnement des entreprises dans les
domaines suivantes :
Toutefois, il faut savoir que ces gains, liés à l’EDI, ne sont possibles que pour les entreprises
présentent certains pré-requis, le volume des échanges doit être important et l’échange doit
être suffisamment répétitif justifier la mise en place de l’EDI.
Aux Etats-Unis, l’internet devient un puissant outil commercial. D’ailleurs, il est envisagé de
vendre des assurances automobiles sur internet et que ces ventes pourraient même
représenter 28% des transactions commerciales effectuées sur le réseau ce qui est
considérable.
Une partie de la réponse à cette interrogation se trouve dans le développement qui suivra :
42
en aucun cas n’est destiné à les faire disparaitre. Bien au contraire, il doit leur servir de
complément et les valoriser.
Depuis temps, toujours aux Etats-Unis, un nouveau type de sites internet B to B fait son
apparition, il s’agit de portail permettant à des directeurs des ressources humaines de
souscrire en ligne les produits de protection des salariés, d’épargne salariale ou tout autre
produit d’épargne.
Un autre modèle économique existe, appelé « le gagnant paie tout ». Dans ce cas c’est
l’assureur ou le gestionnaire de fonds quia remporté le contrat qui acquitte tous les frais du
site. D’autres modèles consistent ç une faire payer une commission ou un montant fixe aux
assureurs, pour chaque proposition qu’ils envoient en réponse aux demandes des
employeurs. (CORDIER Didier et FERRY Fréderic, op.cit, p.45).
Une autre forme de distribution a fait une apparition sur les sites internet le (B to C), c’est le
commerce entre les entreprises et les consommateurs, qui progresse beaucoup plus
lentement que le commerce électronique intra-entreprises (B to B) les développements du
e-commerce (B to C) dans l’assurance, notamment française sont hypothétiques pour
plusieurs raisons à savoir :
Les producteurs doivent être créatifs s’ils veulent faire décoller le marché du B to C ;
la configuration des offres est déterminante et l’ergonomie jouera un rôle très
important ;
La demande n’est que latente ; la capacité des opérateurs à comprendre ces
nouvelles règles du jeu sera décisive dans le basculement des assurés dans un
nouveau mode de distribution.
Parmi tous les canaux innovants, internet est aujourd’hui, sans doute, le plus important, en
2008 3 groupes mutualistes ont lancé des sites internet permettant à leurs clients de
souscrire des produits d’assurance en ligne, mais aussi d’accéder à des services tels que le
conseil à toute heure.
Le résultat de la mise en place de ces innovations semble probant. Elles peuvent être
considérées comme une des composantes qui ont permis aux assureurs de réaliser des
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produits avec un rendement plus intéressant ou une sophistication plus forte, et de stabiliser
ainsi leurs parts de marché.
La vente par internet offre de nombreux atouts pour les entreprises qui l’utilisent mais crée
également de nouvelles contraintes, qu’on traitera plus lion, dans la section 2 dédiée aux
défis.
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exposant uniquement leurs différents produits, ne rapporte aucune valeur ajoutée. Les
assureurs ont leurs bureaux de vente directe et leur réseau d’agents pour vendre et exposer
leurs produits.
A mon sens, ce qu’il faut exposer via internet, ce sont les innovations en produits et services,
à une titre d’exemple, l’offre d’un nouveau produit qui fusionne deux ou trois produits avec
des facilités et des éclairages, les différentes combinaisons possibles entre produits,…etc. Il
découle de ce qui précède la possibilité de l’existence d’une complémentarité entre les
intermédiaires et le e-commerce avec les entreprises d’assurances et de réassurance.
Section II : Défis
Les défis auxquels est confronté le réseau de distribution des produits d’assurance sont
importants. Ces derniers touchent plusieurs aspects, on ne traitera que les plus importants
et ceux qui sont d’actualité, se présentant comme suit :
1) Technologie liée à l’e-commerce des produits d’assurance ;
2) Risques liés à l’ouverture du marché Marocain ;
3) Elargissement de la couverture et adaptation du cadre juridique ;
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Tout l’essor du commerce électroniques dépendra du développement de procédures sures
de non-répudiation dans transactions électroniques.
Selon les spécialistes Français en matière d’assurances, les agents d’assurances ne seront
plus sur le marché s’ils n’utilisent pas les réseaux, la tendance américaine n’est pas la vente
en ligne sur internet, mais la vente par des réseaux intermédiaires (brokers et indépendant
agents) aidés par le réseau.
Pour les distributeurs, l’outil internet doit être considéré beaucoup plus comme un support
d’aide qu’une fin en soi. C’est un diffuseur un facilitateur des transactions en matière
d’assurances.
2) Risques liés à l’ouverture du marché Marocain
L’ouverture du marché de présentation des produits d’assurances suite aux accords de libre
échange notamment avec les américains ne risque-t-il pas d’asphyxier encore plus et de
concurrencer davantage les intermédiaires d’assurances marocaines ? A-t-on mesuré
suffisamment les risques qui peuvent se profiter ? Car il ne faut pas sous-estimer la volatilité
du secteur financier.
Le secteur financier allie deux visions du monde, le global et l’hyper-local ; d’ailleurs, rien
n’est plus facile à transférer d’un bout à l’autre de la planète que l’argent et d’autre part,
rien n’est moins dé localisable que le service financier de base en particulier pour des raisons
juridiques et fiscales.
3) Elargissement de la couverture et adaptation du cadre juridique
Parmi les propositions de solutions apportées par les pouvoirs publics, face à l’éclatement du
réseau de distribution et à la concurrence acharnée que subissent et subiront
inéluctablement les intermédiaires à moyen et long terme, c’est la possibilité
d’élargissement de la couverture. C’est une parmi les probables réponses que le législateur
peut apporter au manque à gagner des intermédiaires d’assurances.
Cet élargissement tend à protéger les personnes et les biens contre les dommages
occasionnés par les tiers ;
Pour ce faire, une feuille de route adoptée par les pouvoirs publics et les entreprises
d’assurances et de réassurance, a tracé les lignes à suivre qui fait ressortir les dispositions
nécessaires pour instaurer, de manière progressive, l’obligation de souscription à des
nouvelles assurances concernant notamment :
La responsabilité civile décennale pour les constructions et l’assurance tous risques
chantier ;
La responsabilité civile habitation
La responsabilité civile pour les professions réglementées ;
La responsabilité civile pour les établissements revenant du public ;
La responsabilité civile des établissements scolaires ;
En outre, les deux parties que sont les pouvoirs publics et les entreprises d’assurance et de
réassurance se sont engagées à déployer leurs meilleurs efforts afin de rendre obligatoire
l’assurance responsabilité civile des entreprises industrielles.
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Par ailleurs, considérant que les plateformes industrielles intégrées constituent un outil
important pour le développement industriel du Royaume, les pouvoirs publics et les
entreprises d’assurances et de réassurance conviennent de rendre obligatoires les
assurances dommages et incendie pour les entreprises installées sur ces plateformes.
Les pouvoirs publics d’engagent également à mettre en place des procédures de contrôle et
de sanctions adéquates pour faire respecter la souscription des assurances obligatoires. Il y’a
a d’autre défie comme la réforme du contrôle et le déploiement à l’international….etc.
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Conclusion
Quelles sont les conclusions à tirer de l’avènement de nouveaux acteurs dans le champ de la
distribution des opérations d’assurances au Maroc ?
Force est de constater que les distributeurs classiques des produits d’assurances ne
sauraient ignorer la mutation que connait le secteur de la distribution, notamment l’entrée
des nouveaux acteurs que sont les banques, Barid Al Maghrib, les associations de micro
crédits et les sociétés de financement.
Cette introduction des nouveaux intervenants s’est faite, à chaque fois, sur la base de
l’alinéa 4 de l’art 306 de la loi 17-99 du code des assurances. Force est de constater que le
législateur qui est le parlement n’a pas eu son mot dans cette métamorphose, puisque c’est
le pouvoir exécutif, à travers cette brèche, qui lui a permis de modifier les règles sans se
référer au législateur qui est le parlement.
Ceci dit, ces nouveaux intervenants impactent déjà sur la part de marché de la distribution
des produits d’assurances et ce même si le législateur a limité le champ de la distribution
pour ces nouveaux intervenants qui ne peuvent présenter que certains produits.
Toutefois malgré cette limitation, ces derniers ont trouvé le moyen de contourner la
réglementation aux restrictions que le législateur leur a imposées, par le biais de la création
de cabinets captifs.
Il est vrai que face à la mutation à laquelle fait face la distribution de l’assurance, que ce soit
au niveau international ou national, et le désir des pouvoirs publics d’augmenter le taux de
pénétration de l’assurances, sans oublier sa volonté de s’ouvrir à l’international et d’adapter
aux mutations que connait le marché de l’assurance, le législateur en voulant faire du mieux
qu’il croit, a davantage rendu le champ de la distribution plus incohérent.
Ce changement des règles juridiques adoptées par le législateur a posé un risque juridique
qui tend vers la ‘’cannibalisation’’ du marché de distribution des assurances ce qui, à notre
sens mettra en péril la survie du réseau ‘’ traditionnel’’ de distribution que sont les agents
d’assurances et les sociétés de courtages.
Et comme si cela ne suffisait pas, un nouveau risque juridique pointe avec force sur la
distribution des produits d’assurances, ce risque nouveau, peut être un facteur favorable au
réseau classique, comme il peut être un facteur négatif.
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Bibliographie
I. Ouvrage :
Ouvrage généraux
Droit de la distribution, Didier FERRIER, Litec, 2000.
Droit des assurances, Claude-J. Berr et Hubert Groutel, 11 éme édition Dalloz,
Année 2008
Le droit de l’assurance au Maroc, NASIRI Zoulikha, Edition la porte, Rabat
1984.
Ouvrage spéciaux
Distribution : croissance et concentration, C.BROSSELIM, Vuibert, gestion,
1981.
Introduction à l’assurance « acteurs, marché, contrats, techniques », Jean Luc
DE BOISSIEUX, édition l’Argus de l’assurance, 2005.
La Distribution des produits des Assurances, RAHAL Hicham Edition 2005,
Le contrôle de l’Etat sur le secteur des assurances, Abdessalam DUELLAF,
2éme édition, Arabien AL Hilal, 1998.
Traité de droit des assurances, tome 2, la distribution de l’assurance, Jean
BIGOT et Daniel LANGE, édition DELTA, LGDJ, 2000.
II. Thèses et mémoires :
BOUSMAHA Mohammed, le marché marocain des assurances : Bilan er
Perspectives, mémoire de des, université Mohammed v, faculté de droit,
Rabat, 1986.
EL BABLOUBI (B) et EL OUAHIDI (F), l’intermédiation en assurance, mémoire
de fin d’étude du 2 éme cycle, université Mohammed v-souissi, faculté des
sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat, 2005/2006.
IKEN Zineb, la modernisation du système de surveillance et du contrôle de la
solvabilité des assurances au Maroc, cas des placements, thèse de fin d’étude
pour l’obtention du master, université Mohammed v-souissi, 2008/2009
SIDLAMANE Oulaya, le marketing des assurances, mémoire, université
Mohammed v-souissi, faculté des sciences juridiques, économiques et
sociales de Rabat 2005/2006.
III. Code et loi :
Dahir n°1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de
la loi n° 17-99 portant code des assurances.
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IV. Rapports :
Contrat programme du secteur des assurances 2001/2015
Rapports d’activité de la DAPS années 2009 et 2010
IV.Webographie:
http : www.commerceinternational.centerblog.net
La distribution, internet comme nouveau canal de distribution, publié le
21/02/2009, disponible sur http :
www.commerceinternational.centerblog.net/6555736-La-distribution
http://finance.sia-conseil.com
www.ffsa.fr/sites/lcms
www-export.com/ Français /marketing/distribution/selection canal.htm
https://www.fmsar.org.ma/docs/Situation_liminaire_2015.pdf
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