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IJ I STOI RE DE LILLE.
r 6;nlff-. -.
de 6zo à tïo4. .
D
PAR
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Ec[. VAN HENIJE.
lratriæ facht refer.re
Ovln.
LILLB
L. Qriarcd, I*leu,
Grend'Place. Rue du Curé-Saint-Étienne. .
1877.
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PREFACE.
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CÏ{RONÔLOGIE DES COMTES bE FTANDRË
ET DES pRrNcES QUI ONT GOUVERNÉ LILLE.
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1*
r,.r:.GENDE.
I Cbâl€au-du-Buc. pOn|IEg.
2 Ponl dr Caslel. 18 septentrionale ou dcs Rues'
3 Pont dcFitrs. 19 de c0urtrai'
d château-de-Gourtrai. 20 ds Weppes.
2l desReig'eaux'
"..,uns. 22 do fiyes.
5 lsembart. 23 Saint-Sauveur.
6 do Courlrai. 24 des Malades,
7 des Creux orl des lusensés. 25 du Molinel.
8 Saiul-Pierre. 26 de la Bare.
g des Clercs. 27 de la Barro (Nouvelle).
l0 Duissart. 28 doBérhune.
| | des Frères-Mineurs. 29 dc Roubaix.
12 Darid. gll de Gand.
13 du liecquerel. 3l Saitrt-André.
f4 Noble-Tour. a Pol€rne.
15 Brelaffe on de Dourgogne. Ô Entréc de la Dcùle.
fB des Fouans, c Sortle de la Dcûlc.
ll Langèle. d Porte-d'Eau.
I
IIA'gIIONtr.
À. du Colvaire.
B. do lû Piquerie. +
C. des Canonniers.
D. alc la Noble-Îour.
E. Saitrl-lTlaurice.
F. des Riohes-Claires.
G. des Carmélites (du Mcunior).
[, dos Cûlmes. .
I. Retranchement Sarnt-Ànilré.
J. [édui t-$ainl-Saureur.
I
HISTOIRE DE LILLF].
I.
qbns FoREsTIERs.
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ll.
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MAISON DE FLANDRE.
II
.!ryi.Wæi:{:i, i'
- t? -
des habitants. Dès I'an mille, I'agglomération concentrée
vers le milieu du territoire de Saint-Étienne, compre-
nant alors tou[ le temain dont on a formé successivement
Ies paroisses de la Madeleine, Sainte-Catherine et Saint-
André, dépassait le château vers le nord e[ s'étendait
jirsqu'à la place des Ponts-de-Comines I elle avait pour
artères principales la rue de la Grande-Chaussée, la rue
Eskelmoise et Ia ruo Basse ; l'église paroissiale de
Saint-Étienne fut 6ûgée sur la plaù-tlu-March6.
,19
- -
Elle avai[ deux portes : I'une dite Strentrionale et
I'autre, du Castel, La tour d'Ysembart livrgit un pas-
sage vers le pont de Roubaix. Bientôt la"sécurité que
donnait cetto nouvelle défense attira daus lTntérieur du
Castrum nombre dthabitants du voisinage, et les terrains
vagues encore répandus çà et là dans I'enceinte se oou-
vrirent de maisons. "'{
-20-
À titre de représentant d.e I'autorité suzeraine du comte
de Flaudre , le chûtelain exerçait toute sa
juridictt_oo,
non directement par lui-même, mais par les pairs de Ia
Châtellenie et par les magistrats du bourg, qui ren-
daient la justicà sous sa direotion. Mais l'émancipation
de la com-mune,la création du bailliage de Lille et
l'éta-
blissement d'un gouverneur chef du souverain bailliaget
judi-
vinrent *o.c*s*io.ment restreindre ses attributions
ciaires et admiuistratives.
-2t-
Robert, répondait à un besoiu du temps tout aussi
bien
que l'établissement de I'autorité dans là parais
féodal. au
Moyen-Age lo bréviaire, à la récitation àuquel
sont
tenus tous les ecclésrastiques, se chantait
et se psalmo-
diait publiquement dans les moriastères et les cathé-
drales; c'était ce qu'on appelait l,office divin.
Le gott
des ûdèles pour cette cérébration de Poffice aouit'rn-
trainé la création d'un grand nombre de collég.iales,
et Bauduin fut g-uidé par une semblable dispisition
d'esprit quand il accomplit cet acte de piét? et de
mag'nificence.
La Collégiale fut inaugurée en 1066, au milieu
des
pompes de Ia religion et de l'éclat d'une
courprincière.
I-,es évêques d'amiens, de Noyon et de
Téro-uanne en
::o*:.:r.:nt l'église, et Ie roi de France , philippe Io.,
élevé à Lille chez le comte son tuteur (l
) , ,igoà'du *oo
sceau la charte fon-clation qui étabrissait" quarante
.de
canonicats répartis également entre prêtres,
diacres ,
sous-diacres et acolytes, ayant à leur tête un Ir
prévôt,
chef extérieur et représentant civil du Chapit*r.
Afre,
lui venaient: le
doyea , président de I'asJemblée des
chanoines ; le chantre directeur d.e la musique,
, du chant
{
des offices et de la maitrise où étaient instruits les
enfants de chæur ; le trésorier, gardien des richesses de {
la sacris[ie et des ornements sacerdotaux, et l'écorÀtre I
1
gui avait pour mission de diriger les études et surveiiler
les écoles. En vertu d'un acco-rd avec re
saint-siàg, ru , rI
I
I
I
-21 -
auf, soins de Robert-le-Frison, et laissait Ie Hainaut et
le jeune Bauduiu, son deuxième fils, à Ia tutelle de
Richilde. Mais la comtesse fit annuler ce testament par
les seigneurs des provinces méridionales e[ les Lillois se
prononcèrent en sa fuveur. Elle se croyait en état, de
résister à son compétiteur,lorsqueàl'arrivée de Robert,
la plupart de ses partisans l'abandonnèrent par suite de
Itaversion inspirée par ses cruautés. Réduite à s'enfuir,
tlle alla solliciter
et obtint le secours de Philippe Iu'. Les
armées se rencontrèrent à Cassel, où Robert-le-Frison et
Richilde tombèrent I'un of I'autro au pouvoir de leurs
eunemis, et le jeune comte Arnoul fut tué sur le champ
de bàtaille.
Aprèsl'échange des prisonniers, Richilde, abandonnée
du roi , renonça à ses prétentions sur la l'landre, et
Robert-le{rison, quoigue bien acoueilli des Flamands,
eut encore à lutter contre soû neyeu Bauduin, qui récla-
mait I'hérituge d'Arnoul. Les troubles durèrent près de
quinze ans, et quand ils furent apaisés ,. Robert reçut
en grâce, au Palais-dela-Salle, les seigneurs du parti
de Bauduin, qui vinrent lui jurer obéissance et reconnaître
la suzeraineté de la branche cadette.
$,.
-3b-
qui ne devait se terminer qu'au llV'siècle'
A Ia suite
-
d'une campagne heureuse, il força Philippe-Àuguste
U rigout lË tiaito de Péronne (1199)
et- conclut.lo^tt
un accord favorable aux intérêts
Riih"ard-Cæur-tle-Lion
du commerce fl.amand. Baud'uin IX prenait par[ à un
quand FluJ{ues'
i**oi qu'on célébrait en Champagne t
un Saint par
cur6 de Neuilly-sur-Marne, regardé comme
le peuple qui te pressait autour de lui , vint
exposer t
et la captivité- deJé-
uoLiûro âe la fête , les malheurs
de Flandre'
rusalem reprise so, ûs chrétiens' Les comtes
de Champagne et de Blois entreprirent la quatrième
Alexis'
coisade où , par suite cle la trahisou de I'empereur
Bauduin fXiut proclamé empereur latin (1204) à Con-
-soumettre
les Bulgares qui
stantinopte (a). Âyant voulu
refusaient de le relonnaître , il périt en combattant
vail-
lainment. Mais si I'expétlition guerrière fut détournée
une source de
Ju *oobot, Ie iommurà flu*untl y trouva
ricTesses; il n'y eut bientôt plus un seul port de mer
de ses pro-
en Orient, qui ne firt ouvert à I'exportation
duits industriels.
_36_
lité suzerain de la Flandre, prétendit avoir Ia garde-
de
noble des filles de Bauduin. Infidèle à son devoir, le
régent se laissa gagner par le roi et lui livra ses deux
pupilles qui furent renfermées ,ru Louvre, où eiles res-
tèreut pendant six ans. Les habitants de la Flandre eb du
Hainaut, irrités sontre Philippe de Namur, réclanrèrent
les jeunes princesses avec tan[ cl'insistance que le roi dut
serésoudre à les renvoJrer. La reineMathildevoulutalors
marier Jeanne avec Feruand , son neveu, fils du roi de
Portugal. Pour adhérer au projet d'union, Philippe-
Aug'uste exigea de la princesse douairière une forte
somme d'argent et se fit promettre à l'avance par tr'er-
nand, la cession des villes d'Aire et de Saint-Omer ren-
dues jadis au comte Bauduin en vertu du traité de Pé-
ronne. Aussitôt après le mariage, célébré à Paris avec
une rnagnificence extraordinaire, ilux frais des bon4es
villes de. Flandre et de Hainaut ,les deux époux avaient
pris le chemin de leurs états , lorsque le fils du roi, les
ayant devancés , les fi,t arrêter à Péronne et enfermer au
châ[eau jusqu'à ce qu'il se ffrt emparé des deux villes
promises par Fernand.
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-38-
ila Bauai'n€s. n'aspirait
12L4. Bataiile - Fernand
qu'à se venger : il se rendit en Angleterre et forma avec
iuun-rurr*-Terre et l'empereur Othon IV une ligue dont
le but était le partage de la France r'l). Pendant que les
Anglais soulovaient les provinces de I'Ouest, Othon et
Feùand, soutenus par les seigneurs de la Lorraine et du
Brabant, venaient attaquer le Nord. Philippe eut le
bonheur inespéré de sauver la monarclrie : stéLant avancÉ
à la rencontre de ses ennemis , il les arrêta et les battit
rlans les plaines de Bouvines , près de Lille, et emmena
Fernand captif à Paris.
- Le
GouvsnNeMENr os JseNNp. 1214.1244. sacde
1213 semblait avoir anéanti la ville ; Pour assouvir la
fureur du roi, le fer et la {lamme avaient promené, du
Pont-de-Tins au Château, la ruine, la désolation et la
mor[. Mais ce désastre ntavait pu altérer, dans le oæur
des Liîlois survivants, ni I'attachement au sol natal , ni
l'énergie qui soutient les hommes industrieux et persé-
vérants. I)e retour en ville, chacun se mit à l'æuvre I
on trouva dans le travail et le négoce les ressources
nécessaires à la réédification dechaque demeure, etJ'an-
cienne prospérité ne tarda pas à reparaître. D'ailleurs les
habitants furent priucipalement soutenus et encouragés
dans leurs efforts par la présence et l'exemple de la jeune
comtesse. Jeanne-de-Constantinople, ou, plus justement,
Jeanne-de-Lille, restée étrangère aux intrigues de son
époux, dut, à partir de la captivité du comte, pourvoir
aux soins du gouvernement. Elle ût de Lille son séjour
ordinaire et y incorpola la paroisse de Saint-Sauveur.
-39-
qui, en releYant
cond.e fondatrice cte Lille cette princesse
la ville de ses ruines, la dota de plusieurs institutions
jusqu'à
charitables dont Ies bienfaits se sont perpétués
nos jours. L'incendig de 1213 avait détruit I'hôpital
Suini-J"an-Baptiste, situé rue des Foulons : c'est Jeanne
qui, pourle remplacer, se hâta de fonder, rlans le faubourg
du irio., l,hôpiial Saint-Jean I'évangéliste., aujourd'hui'
Saint-Sauu'o'it21e);ooluidoitlafondationduBégui-
nage,{uiasubsis[éjusqu'en184t'l,installationdes
Fr[rr*-ùineurs (de Saint-tr'rançois d'Assise ) dans un
des faubourgs, et l'établissement, dans son palais, d'un
hôpital placé sous I'invocation de la Yierge (1236J, mais
designO par le peuple reconnaissant sousle nom
d'hôpital
comtesse. son exemple eL ses bienfaits eurent pour
résultat d'exciter l'émulation des habitants et apportèrent
un adoucissement aux malheurs de la guerre et aux souf-
frances des indigeuts.
Hôpi,tatComtesse.-Potrrperpétuerlesressources
de l'établissement hospitalier débaché de sa demeure
féodale, Jeanne lui donna en propriété le manoir uppelé
la cense du Metz, les moulins à eau de Wazemmes t
situés sur I'Arbonnoise i't), le droit de pêche dans la
Deûte etcelui de mannée (mouture) dans un rtyon d'une
lieue autour de la ville (2). Elle lui accorda plusieurs
_40_
exemptions d'impôts, et les comtes de Flandre r comme
aussi les princes souyerains jusqu'au XVIIIT siècle,
déclarèrent à maintes reprises le prendre sous leur pro-
[ection. Le droit de mannée finit par entrainer une obli-
gation éfroite, cello d'approvisionner la ville on certains
cas. Au X.VIo siècle, l'hôpital possédait sept moulins
entre la porte de Fives et I'hôpital Saint-Sauveur; il dut
traiter avec d.es laboureurs de la location éventuelle de
vingt-quatre chevaux ou plus, pour procurer en temps
de nécessibé les farines indispensables à la consom-
mation.
1233.Halteécheuinale.I-éproser,i.es._Fernandne
survécut que oinq ans à sa mise en liberté. Jeanne était
veuve q"ùa eut iieu la construction de la Halle échevi-
oulu qoi fut, d.urant quatre siècles et demi , le siége de
notre magistrature populaire et le théâtre de notre vie
municipale. La oomtesse donna dans le même temps à
I'Echevinage le droit de créer certains impôts dont elle
se réserva la moitié. Le nouvel édiûce, situé sur la Place-
du-Marché, s'étendait jusqu'au pont saint-Jean (Ponts-
de-comines) et comprenait l'emplacement de I'ancien
Marché-au-boi**ott , sur le trajet actuel de la rue de la
Gare. En cette même anné., I'Échevinage d.onna le rè-
glement de la léproserie ou maladrerie fondée antérieu-
iement horsde Ia ville (,t). La comtesse affecta unerente
de cinq livres à cet hôpital administré par les échevins e[
réservé- aux bourgeois de Litle. On I'appelait la Bonne
I\{aison des ladres, parce que les lépreux s'é[aient
mis
sous la protection de saint-Ladre (Lazare). un étranger
o, pooouit être admis que stil n'y avait aucun malade
dans la maison et en payaut vingt marcs d''argent' Plu-
sieurs Liltois enrichirent cette léproserie dont les comptes
se rendaieut devant l'Échevinage. Il y avait à Marcq-
en-Baræul une autre maladrerie otr I'admission était
plus facile.
1235. La Loi, rle Litte.- Ce fut encore vers le même
_,tû_
leur être soumiso. Ia ir6r@ué du prince râ présentait au
nom des commissaires et.on se retirait dans
ine saile voi-
sine pour la discuter. La délibération tcrminée,
iu pro_
cureur-syndio donnait lecture du mand,at des'commis_
saires, et le g'ouverneur remerciait et déliait de leur
ssrment les magistrats dont les fonctions
r expiraient. Lo
I Procureurr reprenant la parole, spéciûait les iominations
aux diverses charges, et re Magistrat retournaitenHalre
'] où leg noms étaient procram6s une secotrde fois
en pré-
sence des nouveaux élus.
alors avait lieu la prestation du serment. Le mayeur
étendaitla main sur un missel; il sufûsait
aur autres de
la lever. Puis chacun baisait, une croi*
apportée par le
coutre (l)_ ou g'rand clerc de Saint-Étie"or.
noho le
mayeur donnait les places en commençant
par les au-
ciens membres du_Magistrat, selon tro, ,uog-r*lrir*
et Ie nombrs de leurs années drexercice, upiè, ceux_ci
venaient les membres nés à Lille, puis ,r"* q; ,ouiunt
acquis la bourgeoisien les uns et les autres
pur ruog d,âge.
Brctèque.
:- Les principaux enployes de la
chambre écheviuale étaieni trois crercs ou scribes
: Ie
Procur€ur-syndic, gardien des archives ayec le cottereau,
le greffier civil et le greffier criminel. II y avait
uorri ro
Ealle.dee sergents ou valets de la ville ihargés
, J; p"-
blier à haute voix les bans ou ordonnances, par
res carre-
fours et à la bretègue, tribune eu saillie
sur la façade
de la maison échevinale. L'un de ces
valets s'appelait re
roi des ribauds ou de I'amoureuse vie. .cro*"p^rlorit,
il
le bon vendredi, les ladres autorisés à solriciter
une fois
par an la charité- publique, et recevait des
gages sup_
plémentaires prélevés ,u, ces qumônes. :l
Les f'oires.
- Il existè même encore de uos jours
d'autres instituiions de cette époque, à peine modifiées
par la législation moderne. Après avoir donné le règle-
ment du Béguiuage et cédé au Magistrat les.reverius du
Longuet, droit de navigation sur la Detle, Marguerite
institua une frauche-fête de cinq jours ou foire aux
chevaux (1271), commençant Ie londemain de la pro-
cession. On donnait aux marchand.s un sauf-conduit de
huit jours, de sorte qu'ils pouvaient y venir et s'en
retourner en toute sécurité. La franche fête ou foire du
-tiz- i
mois rl'aott, d6jà établie, ilurait également cinq jours.
Philippe-le-Bel , une fois maitro de la ville, donna uù
sauf-conduit ile huit jours avant et huit jours après è
ceux qui la fréquentaient. Quqiqu'elle ftt de courto
durée r oû J faisait des affaires importantes, et I'indus-
trie y trouvait un de ses principaux 6léments de pros-
périté .Les droits de mesurage etd'aunage surélevéspeu-
dant la fête, étaient une source de revenusmunicipaux,
et les taverniers, autorisés à augmenter leurs prix en
temps de foiro, payaient au souYerain un hanap ou go-
belet dtor.
L273. Moftastère ile I'Abietta (t).- Avqnt de mou-
rir, Murguerite voulut, comme sa sæurr doter Lille d'un
monastère. Elle avait acheté à la Collégiale un pré et
une graûge situés le long de la Deûle, au-ilelà de la
porte Saint-Pierro, dans un lieu appelé Notre-Dame de
Lille. Elle en fit don aur religieuses de Sainte-Ilfarie,
dites de I'Abbiette, qui construisirent , dès 1274 r un
monustère de Dominicaines où elles vécurent selon la
règle de Saint-Augustin et les constitutions dos Frères-
Prêcheurs.
.Deuæiëme agrandissament. Vers la fiu du gouver-
nement de Marguerite, les
-
Lillois fortifièrent la vills
domeurée ouverte depuis 1213. On construisit un mnr
épais, flanqud de tours et fortiû6 avec art à chacune des
huit portes (2). Cette enceinte reut'ermait quatre pa-
(t) Abbictte, pour abbayette : ll n'y a ni abbés ni abbesses dana
I'ordre des Dominicains.
(2' I.es portes étaient cellos de Saint-Pierre, de Courtral , der
Reigneaux , de $ives , de Saint-Sâuveur, des llalades, du iloliuel
(coin de la rue de l'Â B C), et de Weppes. Lë pourtourdo la villo
englobait une superfloie ds quatre-vingts hectares.
-ss-
roiases, dont los curés désignaient les huit hommes , au
reuouvellement de la loi. C'étaient Saiut-Pierro, Saint-
Stiroor, Saint-Maurice et Saint-Sauveur.
Maisle roi, prétendant que l'Échevinage avait enfreint
Ie traité de Melun en construisant les murailles, lui im-
posa une ameude de rtingt-quatre mille livres. Puis,
pour se concilier les bonnes grâces des habitants, il
céda au Magistrat ses droits de propriété sur les forti-
fications, en aocordant la faculté de les augmenter ou
de les réparer à I'avenir, selon les besoins de la défense
(1284).
-66-
froi (l), puis conduisait toute la commuDe en armes pour
faire respecter ses franchises
Quand un bourgeois criait : bourgeoisie!.,. tous ceux
gui ltenlendtrieut étaient teuus r par leur serment, de
venir à son secours, et la commune indemnisait qui-
eÆnque avait éprouvé du dommage en prenant sa défense.
Mais il ne sufÊsait pas de demeurer en ville et de
paJrer impôt pour y jouir du droit de bourgeoisie : il
fallait de plus obtenir le consentement des dchevins, Le
titre de bourgeois était conféré en Halle par les huit-
hommes assemblés au son de Ia banclocbe, le prernier
vendredi de chaque mois. Les nouveaux bourgeois
payaieut pour leur réception un droit de 60 sols d'Àr-
tois, port6 plus tord à 15 livres, e[ remettaient au
rewart un cautionuement d.'au moins cinq marcs d'ar-
gent fin ou l'équivalent en biens fonds. Ils devaien[
aussi peyer l5 livres parisis aux comptes de Ia Hause.
Les registr'es o,uÆ bourgoois reposeut aux archives com-
munales.
Escnssement.
- Les autres habitants de ta ville qui
payaient la taille, se désignaient sous le nom de uia-
nants, et celui de bourgeois forains s'appliquait aur
propriétaires de Ia campagûe (châtellenie), munid du
droit de bourgeoisie. Le jugement qui prononçait I'ex-
clusion de tout droit à ta protection de I'Eohevinage,
s'appelait esoasseuleut. Il était aggravé de la taxe du
\I
,1\
Ull]F
-ô9-
douze deniers de rente par an (12S0), et leur abandonile'
l'impôt sur le mesurage des céréales. Son nom se trouve
encore attaché à d'importantes améliorations relatives à
la salubrité publique et au développement de l'industrie
locale.
Déjà il était associé au gouvernement de Marguerite,
quand se fit la canalisation de la Derlle, entreprise favo-
rable aux marchés et aux foires r Par I'établissement d'e
communications faciles et peu coûteuses. Par suite d'un
trait6 passé entre l'Échevinage et Jean III, seizième
châtelain de Lille, la rivière avait été canalisée jusqu'Èr
Don , aux frais de la commune, et lton avait creusé le
canal de La Bassée (f271)rpendant la constmction d'un
quai s'étendant du Pontde-I'ins à Rihour. Depuis cette
époque jusqu'au XIX'siècle, la ville a toujours joui
des droits de propriété sur la rivière. En 1291, Guy de
Dampierre lui assura Ia possession du chemin de halage
de la Haute-Detleet lui venditr aveo abandon de ses
droits, tous les canaux, depuis le Moulin-del-Saulx
(pràs de I'ancienne école de natatiou) jusqu'aux moulins
du quai de la Basse-Detle (marché couvert).
-+60r
't
E,T
r:: .*
v.
DOMINATTON FRANÇAISE.
Seigneurt hauk-jwticiers.
- Loslequatre
de la Chttellenie qui entouraient
quartiors
Mélantois dout
Lillo était le cheflieu, eurent chacun leur seigneurie ou
pairie héréditaire conférant lo droit de haute justice,
C'étaient la barounie de Phalempin-en-Carembaut, au
châtelain ile Lille (2); la baronnie do Cysoing-en-Pê-
vèle; la torre de 'Wavrin-en-'Weppes et la seigneurio de
Conines-on-Ferraiu.
à lille.
- Yictoire du châtelain.
Yin rl'honneur.
- Louis de Mâlo réfugié
Introduction des armcs à feu
- -
Fondation des bôpitaux des Grimarets et des ilarthes.
-
Jean-lLBon empêche tout empiètement sur la Juridiction
-
échevinale.
- Charles Y confirme d'autres priviléges. - f,e
Puy-Nolre-Dame e3 les représentations dramatiquec .
-
Louis de ilâlo (.1369 À ,138[). ilariage do ilargueritc de Mâle
aveo Philippe-le-f,ardi et restitution de la ville au contté de
Flandrs. - ilaintien des Étah de Lille. - f,èglements sur
I'assis du broucquin et la 6arde urbaino. - Louis de Mâle
entorr€ à Sairil-Pierrs.
r.l) Cotte princessc, alors âgctc de scize ans' était dtiil depuis
{36'l veuve dc Philippe-de-Rouvres, dcrnier duc dc la première
maison de Ilourgcgttc. Lc roi voulait, par son seeond mariage,
prévenir les effets d'ut:e alliancc l::atrimoniale rlc la maison de
Irlandre avec les Anglais.
--81*
octe da eonffrmotion et ile réformation (13?T)' Puis,
pour
assurer des ressources destinées à garantir la défense
des rempar[s, le comte régla ltassis du brocquin ou
broucquin , donb un quart fut réservé au princg e! le
res[e àonsaqé à I'entretien des fortiûcations (1380).
C'6tait un droit de régie qui se levait sur toutes les
bières ou boissons de grains fabriquées à Lille. on en
ufiermait ls recette au plus offrant Pour une période de
trois aun6es. Les fermiers percevaient les droits eD Pto-
portion réelle des brassins , puis on défalquait I'impor-
iuo* des fournitures faites aut personues exemptes do
I'assis, d'après les céduleg que les privilégiés remettaisnt
uux brasseurs pour leur d'écharge.
L'impôt sur le vin ne s'afforutait pas. Il 6tait régi par
les commis du net, c'est-à-dire deux.compteurs, deux
jaugeurs et un sergent salaqiés par la ville' L'entrepôt
ïu lellier ébait au- rezde-chaussée de la Halle Éche-
vinale.
Le blé, le cuir, le drap, la wedde ({) étaientégalemenù
frappés dtimpôts dout le comte recevait aussi un quart.
MATSON DE tsOURGOGNE.
- Lorsque le réta.blissement de
1386. Arbalètri,ers.
la paix entre les Flamands et PhilippeJe-Hardi fut ci-
mentd par un traité aveo les Gantois (1385), le duc
songea à tirer iengeance des Ànglais , dont les ma-
n(Euvres lui avaient toujours été hostiles. Le joune roi
de France , Charles VI , voulut se joindre à son oncle I
il vint à Lille toute sa cour et un grand nombre de
avec
chevaliers I mais on perdit beaucoup de temps en prépa-
(,f
) tt y avait en ville plusieurs flefs ddpendant tle Ia Saile : la
Bonne-Broque, le Yert-bois, les Coquelets, Longueval, leBreucq,
Rabodenghes, Damiette, le Chapon , l'Éhilo , Elsaux, Reignoaux,
les Étaques, lâ Bousse, Berlaimont, Malpart et le \yault.
-89-
ratifs, et la mûuvaise saison fit renoncer à l'entreprise.
Il nten résulta que des frais pour les seigneurs qui s'é-
taient mis en grande dépense, et pour les paysans chez
qui la troupe s'hébergeait largement et sans payer.
Très-peu de gens d'armes 6taient entrés en ville pen-
dant le séjour du roi I lu g'ande bourgeoiso voulant écar-
ter toute iugérence étrangère , avait fait régulièrement
eon service, et lton avait réorganisé la confrdrie dos
arbalétriers, dont Ies me-hres , habillés et armés aur
frais de la ville , étaieut munis d'arbalètes de rempart.
Ces armes lançaieut des quarreaux ou fl6chettes métal-
liques è quatre faces vers le bout opposé à la pointe.
Prtisents d'honne'ur,
- La magniÊcence
déployée
dans ces jorites anuuelles of les habitudes hospitalières
de la cité, rendirent plus sopptueux I'accueil fail aux
princes de la maison de Bourfogne. Outre le vin d'hon-
neur traditionnol, Jean-Sans-Peur avait reçu à sa pre-
mière visite (1405) un don gracieux de quarante marcs
d'argent (a). En 1411 , on en offrit brente au comte de
Charolais (2) , comme on I'avait fait à la duchesse, sa
amère, en 14071 au mariage du comte avec Michelle de
France, la population se porta au-dsvant de Ia jeune
princesse à qui les échevins offrirent vingt marcs de
vaisselle d'argont. En 1416, I'évêquo de Tournai se
vit présenter six tasses dtune valeur de plus de quatre
cents livres.
1417. Priuiléget.
- Le roi d'Àngleterre Henri V,
vainqueur à Azincourt, a repris contre la France les
projets d'Édouard III. Ce danger manifeste devrait réu-
nir les partis autour de la royauté1 mais depuis que le
duc de Bourgogue a perdu son oédit à Ia cour, iI
penche tantôt vers les lis, tautôt vers les léopards. Lille
lui fournit encore des troupes, Earut souffrir directement
des désordres qui amèneut lo siége de Paris et les expé-
ditions d,e Jean-sans-Pour dans l'Ile-de-France I c'est
urême vers ce temps que le corps échovinal est exompté
du servio€ militaire, et que la ville est reconnue de nou-
veau affranchie de toute levée d'argent uon consentis
lar les échevins (1417).
Néanmoins I'anarchie en se prolongeaut, favorise les
prétentions des Ànglais. Les Bourguignons, maltres de
Paris, s'y livrent au pillage et à uu affreux massacre t
tandis que Henri V assiége Rouen et le prend par la
famine (1418). C'estpar repr6sailles que Jean-sans-Peur
périt au pont de Montereau, traltreusement égorg6 par
Tanneguy Duchatel, oompûgnon du dauphin Charles
(l4Ie).
_97_
verain, lui offrent deriches présents et lÊrvent des troupes
qui partent sous les ordres du châtelain et du capitaiue,
i'anuée suivante le duc signa, en mêmo temps que la
reine Isabeau de Bavièrc, le traité de Tro.yes qui aban-
donnai[ au roi d'Angleterre la main 4'oou fille de
Charles VI, le titre do régent et le droit de sucoéder à
son beau.père , à I'exclusion du dauphin. Pendrint-les
négociations, le duc de Bedfort, g6néral en ohef de
I'armée anglaise, étant venu à Lille où résidait Philippe-
le-Bon, avait amené à sa suite un célèbre prédicateur
nommé Connecte, {uiattira beaucoup de monde et
touna en plein air contre le jeu, le luxe des dames et les
mceurs des c-lercs (1420). Ce fut à cette occasion que des
troupes d'enfants arrachèrent, avec des crochets, les
henins, grands bonnets de dames, et los. entassèrent
sur la plaoe du Marché, avec une quantité de dés , de
cartes et dtautres jeux, pour €n faire un feu de joie'
(,1) 0ndlnait en Halle plus tle soixanto-rlix fois par anr sans
compter trois galas pour la procession et le rcnouvellement de
la loi.
(2) Lacouleur de cette garniture quo l'on décorait de riches
brorleries avait changé plusieurc fois dans le oourant du siècle.
* tob -
prirentle voilesouslenomde sæurs-Noires de l'ordre do
saint-augustinl elles s'occupaient d'æuvres d.e mis6-
ricorde. En reconnaissance des services qu'elles ren-
daient_,- le Magistrat leur permit d'aug,menter le nombre
des religieuses, et leur donna une Àaison avec jardin
vis-à-vis du couvent des Frères-Mineurs. Un peu plus
tard, la duchesse Isabelle de portugal fonda -t'hopital
s.aint-Jacques , où I'on recevait les pèlerins. il etait
situé sur un emplacement donné à I'Échevinage, pour
fondation pieuse r pâr Rog'er, châtelain de Lille au irei-
zième siècle. La duchesse de Bourgogne ût reconsfruire
l'édifice e[ le consacra principalemeat à l'æuvre de la
charité maternelle. c'est la même princesse qui fit I'ac-
' quisition des étuves du dorelot, rue des Malâdes, pour
y établir des sæurs Grises (1451). Àspirant à une- vie
plus parfaite, ces religieuses obiinreni du Magistrat
I'autorisation de se cloîtrer, pour suivre la rèile de
sainte-claire. Margue'ite d'york, veuve de charies-le-
Téméraire, agraudit alors leur couvent, revêtu par le
pape de la diguité abbatiale. Vingt-six religieuses y
firent profession de Pauvres-craires (26 juilret l4g0i.
on observait ensore si sévèrement le væu cle pauvretd
dans la maison, au dix-huitième siècle, que parfois le
pain manquait. Le son de la cloche uo.r[i**uit du cet
état de détresse les habitants du voisinage qui ne man-
guaient pas de répondre à I'appul des religieuses.
Àvant la réforme introduite dans le couvent des
Pauvres-claires, un homme dont re nom est resté po-
pulaire dans les anuales de Ia charité lilloise, Jrao d,
le cambe, dit Gan[hois, avait foudé deux établisso-
ments hospitaliers. a la suite d,'un accord, avec le cha-
pitre de Ia collégiale et le curé de saint-sauveur. il
-106-
érigea I'hospice Ganthois, destind ûux femmes tgées
(1462). Moins de vingt uns après, il ouvrit, rue de lu
Barre, une inaison pour les filles repenties (1481). Ces
religieuses, appelée3 comurunément Madelonneùtes,
boig'naient les malades en ville, rnême en cas de peste,
et le Mngistrat les chargea de donner, moyennant
pension, leurs soing aux, femmes eu démence.
Inilu.stria.
- !,sg besoins du trésor imposaient une
grande sollicitude en favour de I'industrie locale d'où la
ville tirait d'importants revenus, et lo Magistratneman-
quait point à ce devoir impérieux. En dehors du stil des
drapiers existait la corporation des sayetteurs (,t) dout les
priucipaur articles 6taient les saies, les ostades et autres
étoffes de pure sayette , ordinairement blanche, ainsi
6r
-ll0-
moiselle de Bourgogne, en tlépit tles engagements qu'il
avait pris avec I'Angleterre I mais I'aversion des tr'la-
mands pour Louis XI et les répugnances de la princesse
firent échouer ce projet. Marie eut à souffrir également
des désordres suscités par les intrigues du roi et par les
seigneurs qui avaient eu à endurer les mauvais traite-
ments de son père , jusqu'à son mariage ayec I'archiduc
Maximilieu. Cette union fit passor son riche patrimoine
sous le sceptre de I'Autriche. Le nouveau souverain,
reçu à Lille avec acclamations, à la lueur des flambeaux,
confirma et étendit les priviléges du Magistrat; mais il
les viola deux ans après, en obligeant tous les habitants
de la Flandre wallonne, de dix-huit à soixante ans , à
prenclre les arines et, à s'équiper à leurs frais, pour sou-
tenir une guerre qui était le prélude de la longuo riva-
lité des maisons de France et d'Autriche.
MAISON D'AUTRICHE.
Traité de Wauri*.
- Pendant le cours de ces évé-
nements, un traité de ueutralité avait été conclu entre
les trois ordres des ohâtellenies de Lille, Douai et
Orchies et les députés du maréchal commandant I'armée
française. Cet accord avait pour but de sauvegarder les
intérêts de I'industrie et du commerce pendant les hos-
tilités, Pour faire remplacer les compagnies bourgeoises
dans leurs tournées quotidiennes par toute la banlieue,
le l\fagistrat fib au g,ouverneur I'avance d'unè somme de
huit cents livres I les canonniers reçureut I'ordre de se
tenir prêts à toute éventualité, et tous, ouvriers et
bourgeois purent se remettre à leurs travaux.
- ,lt6 *
ddlivrer la châtellenie des vexations des gens satrs
aveu.
I
-441-
nouveau fournir des troupes à Maximilien, puis laisser
sss alliés les anglais s'approvisionner de froment dans
la châtellenie. La présence de ces étrangers nécessita
la mise en état de siége de la ville. On redoubla de
\ t\
-4{8-
ilIajorité ilc Charles-fuint. - À
peine émancipé
(1516), Charles montra une grande aptitude aux aË
faires politiques et administratives. II avait été élevé à
Gand et se plaisait à demeurer dans les Pays-Bas,
comme à s'entourer de conseillers flamands. Lille ne le
cédait alors qutà Ànvers et Amsterdam, pour I'impor-
tance de son traûc et d^u mouvement commercial. De
fréquents séjours du prince lui permirent d'en bien con-
naître Ies besoins. Il porta des lois pleines dri sagesse et
de prévoyance, quoique empreintes d'un esprit de fisca-
lité dont se ressentit la prospérité de la ville, raleutie
ensuite par les troubles de la réforme et le manque de
communications directes aveo le Nouveau-Monde. L'in-
dustrie, le commerce et I'hygiène reçurent dès I'abord
les satisfactions réclamées par I'intérêt public. Àfin de
faciliter la navigation de la Detle par I'élargissement du
rivage, Charles abandonna ù la ville le palais de la
Salle, avec permission de le démolir (1516). Le fief de
la Salle de Lille fut transféré à Rihour où le jeune roi
établit le siége de la Gouvernance. Les inondations du
Becquerel, qui débordait chaque hiver et en 6té après les
pluies d'orage, appelèrent aussi son attention. Le
Magistrat fut autorisé à le faire endiguerl et comme le
limon obstruait les conduits soutenaius des fontaines
publiques, on creusa un canal destiné à conduire vers la
Basse-Deûle le trop-plein du courant, au moment des
crues subites (1515). On abolit la garde soldée, et tous
les ménagers (bourgeois et manants) furent assujétis à
faire le guet, aux ordres du rewart', avec six hommes
des compagnies sermentées. Enfin Ie prince ût un
règlement complet pour la plus importaute de nos
industries.
.149
- -
1519. Hatle aun draps. La draperie, dont les
suppôts
-
faisaient partie de la corporation
rnaltres et les
d,es bourgeteurs, avait été réglementée sous Louis de
Mâle par la création des neuf mayeurs do la Haute-
Perche. Ceux-ci jugeaient, sur rapport dressé par les
égards, des fautes ou des fraudes qui se commettaient
dins la fabrication. En 1458, Ie siége du stil avait été
compl6té par I'adjonction de deux échevins; le Magis-
trat Iui avait alors. confi.é la désignation de trente
égards, répartis en nombre égal entre la haute et la
bi*s. penùe; puis, l'année suiva'rte, il avait établi des
droits-d'aunage et de halle. Charles, voulant soutenir
cette industrie d.ont vivaient de nombreuses familles,
grâce à la libre exportation des_étoffes de laine,
y coÛ-
Ju"ru plusieurs ordonnances. Il permit de fabriquer
quelsues nouveaux articles (1516 et 1534), et confirma
lié.u.iioo de la halle aux draps présidée par les échevins
(1519), en erigeaut toutefois un prélèvement d'e droits
que date
àt a'i*pOts à son profit. C'est de cette époque
l'établiisement des foulons de la porte des Reigneaux
situé au-de1à des fortifrcations et cédé
{fffl sur un pré
ào Mugittrat pour cent ans r Par I'hôpital Comtesse ,
*oyroi*ot un loyer annuel de trente-deux livres. Les
fouieries du faubourg du Molinel existaient auparavant.
comme I'habileté des teinturiers avait contribué
à Ia
,,nom*é, de la draperie lilloise, et qu'il importait d,en
I..aitsdiuers.-LaMotteduChâtelainavaitreçule
nollrdel{ottesaint.Poldèsquel'officedechâtelain
fut exercé par la maieon de Luxembourg-Saint-Pol'
Depuis le seizième siècle, on I'a toujours appelée
Motte-
I'Iadame en souvenir de Marie de Luxembourg qui
porta toute seule, pend'ant son veuvage de cin-qu11J.e-
,t-,r'r, ans, le titre eb la charge de châtelain de Lille'
Cette mobte .a éLê nivelée en 1848 par les ateliers
nationaux dont les tiavaux ont servi à préparer
I'em-
_ ttag _
placement de la basilique actuellement en construction.
buo* la rue de la'grande-chaussée, voisine de la Motte-
Madame , avaib éclaté (1545), à I'auberge du cheval
dtor, un incendie qui avait communiqué le feu à deux
ce.nt douze maisons. On en réparait eucore les dégâts
quand, por mesure d'hygiène, utr échange conclu entre
le Magis[rat et I'hôpital Saint-Sauveur (1548) permit de
démolir, rue des Sahuteaux, un pâté de vingt maisons
dont I'emplacement servit à ouvrir la place du Réduit.
L'année suivante, le prince Philippe, héritier pré-
somptif de la couronne d'Espagne, Passa par Lille en
visitant les pays de par-deçà (1549). Sa réception fut
splenclide on dressa plusieurs arcs de triomphe et' une
I
quantité de théâtres en plein vent où, devant la foule
accourue de la ville et du dehors qvec empresse-
ment, furent représentées des histoires empruntéos aux
saints , à l'ancienne Rome eL à nos vieilles ohro-
niques nationales. Loin de paraître sensible à ces flat-
teuses démonstrations; I'Infant montra dès lors I'indif-
férence e[ la gravité qui nuisirent tant à sa gopularité
dans les Pays-Bas. L'attachement au principe d'autorité
put seul détourner plus tard les Lillois d'embrasser la
révolte des Flamands contre un prince qui s'était ulién6
tous les cæurs. Néanmoins les arts subissaient I'iu-
{luence du gotb espagnol, et I'architecture y puisait des
inspirations. La strtrcture et les décors des nouvelles
boucheries construites sur Ia Place-du-Marché (1550)
furent urpruntés au style alors en pleine vogue au-delà
des Pyrénées : triple pignon à escalier, portes et fenê-
tre's ogivales , niches et statues, rampe de fer ouvré eb
tord.u. C'est de t?1? que date la façade du corps-de-
garde actuel.
X.
MAISON D'ESPAGNE.
,t3{
- -
justiciers de la châtellenie et Ie Magistrat de Lille uni à
la noblesse du pays. Dans la cér6monie d'inauguration
qui eut lieu à Bruxelles (1555), Ies baillis s'intitulè-
rent: << Les représentants des États des villes et chûtel-
lenies de Lille, Douai, Orchies. > Malgré les réolama-
tions du clergé et de la noblesse de la provrnce, le
gouvernement n'eut garde de réprimer des prétentions
conformes à ses tendances. Il se ménageaib parmi les
baillis des créatures ou des alliés. Aussi les États,
dominés par l'autorité centrale, n'exercèrent plus,
comme auparavant avec une entière indépendance, la
mission de défendre les intérôts des populations..
- Ledébutait
règne orageux et fu-
Abotition ile t'itrpinette.
neste du ûls de Charles-Quint par une con-
tesbationl toutefois au milieu des dissensions intestines
qui bouleversaient la Flandre et le Hainaut, Lille sut
fermer ses portes à l'inquisition et rester fidèle à la foi
catholique comme au roi d'Espagne. Ce fut au détri-
ment de ses intérêts. Son attitude, contraire à oelle des
proviuces du Nord devenues indépendantes et détachées
de leurs vieilles croyances, jointe à la perte d'une partie
de Ia population, arrêta I'essor que son négoce aurait
pu prendre vers la Hollande, alors en rapport direct
avec le Nouveau-Monde et, les Grandes-Indes. Cepen-
dant, Philippe II accéda dès la seconde année de son
règne à une demande de l'Échevinage. Il autorica
l'abolitioq de la fête de I'Épinette, déjà suspendue à
plusieurs reprises.
-432-
annuelle à partir de 1550. Le produit des impôts de con-
sommation ne suffisait plus pour couvrir les intérêts des
sommes empruntées pour les besoins du trésor. Il fallut
cherchor une nouvelle base de répartition. En 1557 , le
roi fit demander aux Étots-Généraux le centièrne
denier de la valeur des immeubles et le cinquantiàme,
c'est-à-dire deux pour cent sur les affaires commerciales.
La fermeté du gouverneur triompha de la résistance des
Étuts de Lille, et ces impôts furent établis. Mais la
taxe du cinquantième parut tellemeut odieuse et arbi-
traire, qu'il fut impossible d'en opérer la perception.
On dut la supprimer et revenir aux anoiens errements.
,133
- -
protestants, devenues régulières
'et accueillies avéo
(uelque faveur. Depuis huit aus, I'exécution de quatre
pur.ôot tt d'une même famille , avait arrêté les progrès
àu mallmais en 1564, Paul Chevalier, ancien reli-
gieux, ardent prédicatetrr eb ministre de la nouvelle
secte, fut exécuté à son tour. En ville, ses adhérents ne
trouvàrent point de crédit auprès du peuple, que les
pasteurs prenaient soin de ramener et dtinstruire ; il n'en
iut pas âe même dans les villoges de la châtellenie
situés entre Lille, Menin et Courtrai, où les prédications l
-4ç---
-{36-
1567. Ii'éaéquo dos fows. ,.-- Cette agitation des
esprits explique comment la coutume pratiquéo à la
collégiale, d'élire un évêque des Innocents ou des Fous
et de le revêtir des insignes de l'épiscopat , avait, paru
dovoir être supprimée dès l'apparition de la réforme.
C'était une cérémonie religieuse c1ui, célébrée dans le
principe par tout le personnel de l'église, le jour des
Saints-Innocents, avait dégénéré en abus à Lille,
comme en Artois et en Picardie. En 1.528, le Magistrat
interdit cette élection et les promenades travesties qui
se faisaient ensuite dans la ville; mais la résistance du
Chapitre et I'attrait loffert au peuple par ces exhibitions
grotesques fgrent plus forts que les ordonnances. On
fermait les youx sur les transgressions, quand de nou-
veaux désordres fileut décider , en 1567, qu'après cette
année on supprimerait la sortie de la procession de
l'évêque des fous. La multitude, toujours avide de
spectacles, fut sensible à la priva0ion d'uue fête entrée
dans les mæurs; pour la dédommag'er, on introduisit,
I'aunée suivante, des représentations de scètres reli-
gieuses à la procession de Lille.
-{36-
étaieut reçus psr les dchevins avec les plus grands
égards. En 1463, les compilgnons du souverain, de
Sainte-Catherine, les comPagnons de l'Abbiette, ceux
des Guingants, du marché, d.e. la Fasque et de Saint-
Sauveur avaient eu r comme I'Evêque des fôus , I'hon-
neur de jouer sur des chars devunt le duc de Bour-
gogne, désireux de juger de leur habileté. En 1506
'
reçurent de l'échevinage les
vingt-et-une principautés
vins de courtoise pour avoir joué sur chars pendant
qu'ou jetait au peuple, du hartt du befrroi, des nieules,
dls coquitles et des pains d'autel. Mais il est aisé de
comprendre que des fêtes organiséos par /es seigneurs
des gtlaces de la ville devaient dégénérer en personnt-
lités plus ou moins transparentes et occasionner des
troubles ou des scandales. Les chansons populaires du
mardi-gras, aux allusions pleines d'actualit6 et assai-
sonuées du sel gaulois par les auteurs du crt, chantées
encore de nos jours par les sociétés ouwières, peuvent
être considérées comme une tradition afraiblie de scènes
bouffonneq qu'il fallut parfois réglementer et momenta-
nément supprimer. Dès 1593, les représentations prirent
un caractère plus relevé: les Jésuites installés au col-
.lége de la ville faisaient donner par leurs élèves, le jour
des eeresmaun, Cantôt devant la Halle, tantôt sur des
théâtres élevés en pleine rue r une représentation morale
où. fi.guraiont des joueurs de hautbois payés par la
ville.
- Il avait
Lcs ducasses. y encore d'autres traditions
auxquelles le peuple s'est toujours montré fort uttaché I
c'étaient les ducasses ou anniversaires de la dédicace de
l'église. Or, ehaque paroisse avait la sienne qui alors
+l
),i
lt
.s
-----
-lr
,137
- -
durait une semaine ('l). < Au jour fixé, dit lp chanoine
>> Vander Haer, on voit arriver les parents
et les amis
r> d,u dehors. La première matinée de la fête est consa-
>> crée à admirer ia procession qni sort de I'église et
)) stavance dans les rues, accompagné5; de chars et de
> toutes sortes d'histoires. La plus grande partie de
-438-
Conseil de sang (1567). L'année suivante, il envoya
Lille dix enseigtres ou compagnies espagnoles qui, pe
dant neuf mois, désolèrent Ia ville par le meurtre
I'insolence. Les persécutions religieuses redoublèrent
rigueur, et deux hérétiques furent brûlés vifs devant
Halle (1569).
A ces cruautés, le duc ajouta une levée de su-bsid
excessifs et inusités. Il imposa le centième de Ia vale
de tous les biens meubles et imureubles I puis le dixièr
t sur I'industrie et le commerce, et le ving[ième sur
t
i vente des immeubles ({). De plus, il refusa de reco
naltre le droit de non-confiscation en matière religieus
{
',
Les États de Lille, blessés de voir substituer aui aid
( ordinaires, dont ils avaient le privilége de déterminer
t
quotité, des taxes fixes établies directement par la co
ronne, protestèrent contre les innovations et les moye:
proposés. La lutte fut opiniâtre: négociations déien
,
des priviléges, offres de sommes Êxes, ambassades, rir
ne put émouvoir I'inflexibilité du duc, qui prétendr
agir d'après les ordres du roi. Pour vaincre la résistan
des Etats, Ie gouverneur vint eu séance déclarer gue
duc a'hésiterait pas à mettre la ville à sac, s'il ialla
faire un exemple.
h
hti
site, revint pourne pas grever,inutilement ses concr-
toyens par rul long séjour en Espagne. L'autre resta:
c'était le sire de Montigny dont la mort mystérieuse,
dissimulée par de fausses attestations de maladie, est un
opprobre pour la mémoire du roi. Il fut, par I'ordre de
Philippe II, étranglé secrètement dans la forteresse de
Simancas.
En rléffnitive, Lille dut payer pendant six ans une
taxe de 81,250 livres, et le Magistrat , pour défendre la
cité contre le gouvernement, I'Inqu'isition et les révoltés,
fit faire des roqles continuelles et installer des corps-de-
garde dans les faubourgs. Enfin, on apprit avec bonheur
le rappel du duc d'Albe (1573).
-,ft0-
à se débarrasser des troupes étrangères. Les.dél6gués
{u Magistrat signèrent à Bruxelles le fameux traité de
ItUnion entre les provinces et don Juan r gouverneur-
général. Cet accord fut publié au nom du roi, sous le
"titre.rl'éditperpébuel, mais le Prince d'Orange ne voulut.
point le reconnaître, et tandis qri'un grand parti se for-
muit en sa faveur, les populations attachées au.catho'
licisme offrirent I'autorité à I'archiduc d'Autricbe
Mathias, qui sut momentnnément faire accepter au
prince la lieutenance-g6nérale des Pays-Bas.
\
tr\..
\
fÈ-
\ ':.
-tlz-
ûTquebuser tout parti qui se présenterûit: espagnol ou
hollandais, catholique ou protestant.
t5?9. IWontigny et les lllalcontents' A la mort de
-
d.on Juan r {ue Phitippe II r€mplaça par Àlexandre
Farnèse, prince de Parme , les Etats de Brtrxelles appe-
lèrent, à titre de protecteur, François d'Alençon, duc
d'Arjou. Son arrivée et celle d'un comte palatin, Jean
Casimir, accompagné comme lui de troupes étrangères,
mirent le comble aux complications suscitées par I'in-
trigue et l'aurbition. Pour rétablir l'orclre e[ sauver la
liberté, un certain nombre de citoyens prirent les armes
sous le nom de Malcontents. Emmanuel de Lalaingt
seigneur ile i\fontign.v , dont le [Iugistrat de Lille secon-
d.ait secrètement les vues , se mi[ à leur tête et sa troupe
ne tardn pas à grossir. Cependant la majeure partie des
Lillois continuait à se dégager de toute solidarité avec
les rebelles, et repoussait les troupes du roi tou[ en
déclarant vouloir lui rester fidèle.
Le marquis d'e Roubaio. Tandis que le prin
-
d'Orange s'aliénait les catholiques, le duc d'Anjo{
le prince Casimir durent se retirer devant une hostiltté
générale. Cette conjoncbure favorable permit au marqurs
de Roubaix et au comte de Lulaing de ménager un laP-
prochement entre ltArtois, le Ilainaut, Lille, Douai et
ilosieors
-conclo,
provinces holland.aises. Quand I'accord fut
Philippe II accéda à la demande de ratifier la
paciûcation dô banil et I'on reconnut son autorité; mais
lu poy* resta encore toute une année le théâtrq de luttes
enire,les lllalcontents devenus très-nombreux et le général
français de la Noue. Lille fut l'objet d'une tentative
armée et d.'une intrigue de ce dernier. La trahison allait
livrer la porte iles Malades aux troupes des États-Géné-
l,Èt;;-,.r'"iir1rr,'_r,"r., j.t'.1il|.wl,$lFFil
:fu-r
I i +$ colrvent des,iDominicains. Les religieux durent se retirer
.'f ; en ville,, daus leur refuge de la rue Basse. Comme ils
. s'y trouvaient à I'étroit, Philippe II leur. donna, avso
I charge de gestion, I'hôpital des Grimarets contigu ù c,e
,i' refuge. La ville prit en arrentement neuf yerges de
terrain de leur domaine du thubourg (1578). Ce fut alors
qu'assurés du revenu de cet arrentemeut et d'uu subside
, d" la ville et des Étuts, les Dominicains entreprirent
la constft$tion d'une église dont l'évêque de Tournai
posa la première pierre en 1582. Grâce à d'autres res-
l sources provenant de la charité privée, ce bel édiûce fut
achevé et iuauguré ilix ans après.
i1
_tLL_
retour de la Chambre dans Ia résidenco que lui avait
assignée son fondateur.
jouir désor-
1582. Jeanne Maillotte.
- Lille comptait
mais d'un calme bien désirable; mais les partis ne dé-
sarmèrent point. I'ournai et la Flandre tinrent pour les
Ifuguenots. Les Hurlus de Tournai, de Meniu, etc. ,
venaient souvent faire des courses jusqutà Hellemmes
et Ie faubourg de Courtrai. On était constamment sur le
qui-vive. Les Lillois, exaspérés de cette persistance,
offrirent au prince de Parme des hommes, de la poudre
et cent mille florins pour assiéger Menin. La ville fut
prise et les canonniers lillois, {ui s'étaient distingués
par leur adresse et leur intrépidité, reçurent les remer-
ciements les plus chaleureur du roi.
Pour venger leur d6faite devant Menin, les Hurlus
revinrent attaquer Lille le 29 juillet 1582. La tradition
rapporte qu'ils furent repoussés par Jeanne Maillotte,
I'héroïne populaire de Lille. << Ces bandits s'étaientrépan-
n dus dans les cabarets du faubourg deCourtrai, en ayant
>> soin de cacher leurs armes. Pendant les vêires iir æ
1|
>> réunissent, fout feu sur les bourgeois inoffeusifs. En -
> entendant du bruit, un Lillois monte imprudemment
D sur le rempart pour voir ce qui se passe; il est tué
n dtun coup d'arquebuse. I-,es confrères de SaintS6bas-
> tien, dont le jardin était sur l'emplacement de la
> ploce aux Bleuets, accourent avec leurs arcs et leurs
>> flèches; Jeanne Maillotte , I'hôtesse , s'empare dtune
> hallebarde , se met à la tête des arehers et fond sur les
>> Hurlus; les femmes du quartier se mettent de la partie,
>> elles jettent de la cendre ûux yeux des agresseurs, qui
> bientôt prennentla fuite, emmenant uvec eux quelques
r prisonniors et mettant le feu partout. (Derode). >
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Les Confrerïes. Pendant les ann6es çi suivirent,
la ville jouit d'une -tranquilité purement relative, car les
compagnies bourgeoises durent , à plusieurs reprises,
' ' iléployer leur bravoure contrs les ennemis du dehors. A
l'intérieur on montrait cependant à l'égard des Huguenots
une tolérance marqu6e. Les catholiques eux-mêmes se
relâchaient des pratiques de leur religion. Le carême
n'était plus observé, et le Magistrat fit des ordonnances
contre les infractions à cette loi de l'Ég[se. Une série de
mauvaises récoltes amena peu après la famine. La pé-
nurie de blé força de faire du pain de qualitd défectueusel
c'était de la farine de pois ou de fêves mêlée d'un peu de
froment. Pour soulsgerla misère , l'Échevinage employo
deux mille hommes à creuser des canaux. Mais une si
nonrbreuse l,roupe de travailleurs lui parut nécessiter des
mesures de prudeace, et la compagnie des arbalétriers
fut chargée de la garde de la llalle dchevinale.
On institua dans le même temps les escrimeurs ou
hommes d'armes, qui reçurent leurs lettres-patentes le
14 juin 1588. L'orgauisation des serments ou confréries
reçut aussi quelques modifications. Le nombre des escri-
meurs, confrérie de Saint-Michel, fut fixé à cinquante
membres; il y eut également cinquante arbalétriers ou
arquebusiors sous le patronage de Saint-Georges, et
soixante archers ou confrères de Saint-Sébastien. Les
nécessités du service de I'artillerie trent porter è cent
hommes I'effectif de la confrérie de Saiute-Barbe.
- En ce
1591. Chapelle d,e Notre-Dame-de-Grdce.
temps dc troubles, I'isolement do I'abbaye de Loos Ia
rendait accessible aux violences des sectaires. Ceux-ci
avaient dévasté l'église et le couvent. brfilé les livres et
\t,\
-,17 -
pillé les approvisionnements. Une petite statue de la
Vierge fut soustraite à leur fureur et emportée dans le
bois voisin. Lù, cachée sous le dôme touffu d'un vieux
tilleul, elle reçut un modeste abri que les rigueurg
de I'automnc rendaient insuffisant. La piété de quelques
voisins fit élever à la place de I'arbre , en face du sen-
tier, une chapelle consacrée en 1591 sous le vocable de
Notre-Dame-de-Grâce. Ce mod.este sanctuaire attira les
fidèles et fut, jusqu'à la Révolufion, le but d'uu pèle-
rinage célèbre et fréquenté.
Ê
.:'r
..:l
-lË9-
car on connaissait déjà I'exp6rience et la sagesse' de
I'infante dans les affaires de l'État. Aussi la réception
la
des archiducs fut-elle enthousiaste et splendide. De
porte des Malades au palais de Rihour on avait dressé
vingt théàtres et trois arcs de triomphe-' La relation
d'ui chroniqueur fait connaltre la rnagnifrcence. de la
fête, ainsi que la profusion des emùlêmes, des peintures
et des iusmiptions poétiques. Elle signale--le théâtre
motrumental dressé àevant la maison de ville et tendu
dtun immense drap rouge cramoisi parsemé de fleurs de
Iis d'argent. Àprès l'échaDge du serment traditionnel,
quatre ïerbrù de la Loi furent cr6és chevaliers
(^6 fevrier). Le lendemain, le Magistrat offrit.à leurs
àltrrrr, ,i* ,ooptt d'or fin d'une valeur de onze à douze
mille florins.
- La
1603-1605. Quatrièrne ûgro'tudissement' con-
fiance et I'espoir inspirés par la bonne ad.ministration
des archiducs firent téuli*rr l'agrandissement dela
ville,
sur les nouveàux plans d'un ingénieur envoyé Par le
en autorisàrent la
roi en 159?. Les jeunes souverains
mise à exécution (1603) , et la superficie du
-quar[ier
neuf stéIeva à dix-sept hectares, compris entro ltarc dee
Baigneries (aujourdthui brasserie Vandame) et la tour
n..iuf.. L'ioqoiOtoae causée par la prolorgalion. du
siége cl'ostende fit hâter I'achèvement des fortifications
"l'ouverture
et de la porte Notre-Dame qui remplaça
celle tlu Molinel ('l).
- La
Lee Prébendes, bienfaisancs lilloise, toujours
active et ingénieuse, avait trouvé le moyen de se per-
pétuer dans le cercle même de la famille, et chacun
pouvait, dans la proportion de ses facultés, laisser après
_{6?_
sa mort une oeuvre utile et durable. Outre ln fondation
de lits dans les hôpitaux, les âmes compâtissantes
avaient naguère imaginé une forme particulière de legs:
c'était la prébende , acte de charité et de prévoyance en
faveur de parents pauvres ou, à défaut, de pauvres
étrangers. En général, elle proscrivait la prière comnre
condition de la jouissance. La prébende se payait par
mois ou par semaino , ou encore le jour anniversaire des
messes et sorvices. Elle constitttait une rente viagère
dont le paiement était confié soit à la bourse commune,
soit à des administrateurs particuliers, à charge de
justification devant l'Echevinage de I'emploi des d.eniers
consacrés à ces æuvres qui restaient nominatives.
168
- -
leurs les plus vives et les plus fraÎches (l). Tous ces
produits trouvaient d'immenses débouchés en Alle-
magne, en France, en Italie et en Espagne. On en
erpédiait même jusgu'en Àtïique et en Asie.
{
a
(,1) ta gravure de I'tlditiori du P. Yincart porte : pRosPIcIEris
PER CANCELLOS.
,t66
- -
la
Sorcallerùe.
- Mais piété du peuple dégénère par-
fois en superstition: la sorcellerie fit des progrès comme
la dévotion éclairée. Au dire des gens crédules,le diahle
prenait toutes les formes hnmaines, souvent les plus
séduisantes et quelquefois les ûgures les plus singu-
lières, par exemplc, celle d'un verre à pied qui se jetait
par la fenêtre. Quant aux sorciers, ils passaient pour
lancer leurs maléfices par différents procédés aussi
absurdes que les moyens préconisés dans le peuple pour les
conjurer. Les ordonnances épiscopales échouaient contre
I'obstination des esprits aveuglés par la frayeur eil'igno-
rance.
1664. L'E6tel-de-Yille.
- Les reyers de I'Espagne,
suivis de la cession de I'Artois par Ïe traité de West-
phalie, avaient amen6 en ville et dans les faubourgs un
nombre considérable d'émigran[s qu'il fut difficile de
log:er et de nourrir (1659). Lu fermier des moulinc de
Menin fit apporter chaque semaine au marché 300 ra-
zières de farine, et I'encombrement des habitations força
de dresser des baraques sur los lieux où la voie publique
s'y prêtait. Après la signature de la paix, beaucoup de
- ,l?3 *
maisons furent bâties extrà-muros, et il s'en fût cons-
truit davantage si les faubourgs eussent été enclos de
remparts. L'Échevinage sollicita du gouverneur des
Pays-Bas I'autorisation d'ériger quatorze bastions pour
renfermer dans un demi-cercle'Wazemmes , Ie faubourg
de la Ba.rre et celui de Saint-Pierre I il mit en avant les
moJens qq'il comptait employer pour faire face à la
dépense (1662). L'Etat, après ovoir fait attendre sa ré-
ponse, demanda pour lui-même les ressources dont on
pouvait disposer. C'est alors que le Magistrat fit I'ac-
quisition du palais de Rihour pour y installer I'Hôtel-
de-Ville. Le I avril 1664, il se rendit , en pompeuse cé-
rémonie, de I'aucienne llalle dans l'édifice que Philippe
IV lui avait cédé (16 janvier) pour 90,000 florins, et I
tint sa première séance. Le contrat de vente fut passé
sous la réserve que le quartier de ce palais affecté par
Charles-Quint aux siéges de la Gouvernance et du Bail-
liage, demeurerait la Salle de Lille et le gros de ce fief (,t).
L'argentier fi.t un emprunt à six un quart pour cent et
la Vieille-Halle, {ui devait être presque entièrement
démolie, fut vendue par portions à divers particuliers.
N{AISON DE ITRANCE.
,r0t
-f8l-
1668-1674. Sicième a,grandissement. Louis XIV
-
voulut faire de Lille une place forte de premier ordre.
Ce projet s'eccordait avec les aspirations des habitants
qui, se trouvant à l'étroit duns leurs murailles, son-
geaient depuis sept ans à en reculer I'enceinte. Vauban,
chargé d'agrandir et de fortifier la ville, ût d'abord
construire la citadelle qui est regardée comme son ohef-
d'æuvre. Puis il traça le plan du beau quartier Saint-
André, demeuré remarquable par la régularit6 des rues
qui y furent ouvertes tl). On poussa Ies travaux avec
activité et le roi vint à plusieurs reprises, avec la reine,
visiter les plans en relief et les ouvrages en cours d'exé-
cution. La part de la ville dans la dépense fut fixée à
trente mille florins par an, ûyec la compensation dtune
nouvelle banlieue et du droit de justice dans la pir*tie
annexde. Les Étuts votèrent une somûre d.e deux cent
mille florins.
Si le roi venait ainsi avec la reine visiter ses nouvelles
proviuces, c'es[ qu'ii voulait enlever à I'annexion le
caractère violent d'une conquête. Il présentait Marie-
Thérèse comme la véritable et légitime souveraine des
Bays-Bas catholiques, et une partie de la population
saluait en elle l'héritière de l'infante Isabelle dont elle
rappelait le souvenir, disait-oû, par ses verùus autant
queparses droiûs. Dans de telles dispositions des esprits,
l'irrésistible sympathie du caractère français, le merveil-
Ieux entrarn et le courage des officiers et des soldats, la
capacité et l'intégrité des fonctionnaires , enlin le sourire
Abus il'autorité.
- t'qstivité déployée par I'admi-
nistration française avait aussi un côt6 défectueux.
Quoique un arrêt du Parlement eût coufirmé (1671) lo
_ ,lgg _
serment du roi relatif au maintien des franchises de la
ville, les intendants et les gouverneurs se montraient
peu soucieux de les respecter. Ils exigeaient, pour leurs
protégés, I'exemption des droits d'octroi sur les bois-
sons, et nrenaçaient de la décréter eux-mêmes quand le
Magistrat tardait à donner un avis favorable I de sorte
gu'il fallait céder pour sanyer les apparences. Toue les
gens attachés au service des hauts foncbionnaires étaient
logés gratuitement ou ne payaient pas d'impôt sur les
boissons; plusieurs même étaient inscrits sur la liste des
aumônes ou des pensions. L'autorité du gouverneur pa-
raissait si redoutable que, malgré l,embarras des finan-
ces, on cherchait à obtenir sa bienveillance par des
présents I
celui-ci agréait sans ditâculté les feuillettes
de vin ou ltargent quton lui offrait à son retour de
quelque voyage de service ou d'agrément I mais pour
éviter la corruption des fonctionnaires, il prétendit que
la ville ne pouvait faire de présents sans son aveu.
Le conseil échevinal qui, en aucun temps, n'avait
si facilement obtempéré aux représentants du souverain
,
se dédommageait envers ses propres subordonnés, sur-
tout dans l'administration des paroisses. La déclaration
du clergé rde France de 1682, établissant I'indépen-
dance du pouvoir civil dans le temporel des églises, fut
accueillie avec empressempnt par le Magistrat, {ui
croyait défendre les intérêts de la religion en se mon-
traut de plus en plus jaloux de ses prérogatives. Il dé-
fendait aux ég'lises d'accepter mênre une pièce d'argen-
terie sans son autorisation, organisait les prédications
du carême, prétendait régler les quêtes ot Ttourchat,
payait, suivant son arbitre , les honoraires des prédica-
teurs, et assignait aux corporations dtarts et métiers
ll
* ,100
-
les paroisses où devaient se célébrer leurs anniversaireg.
Il ne s'en montrait pas moins bienveillant et libéral en-
vers certains ordres religieux, notamment les Jésuites ,
auxquels il alloua une dotation égale aur honoraires
stipulés pour les professeurs du collége , et diverses
sommes pour embellissement ou réparation de leur
église.
- Aûn defaisait
se créer des ressources
Rachat iles offices.
financières,le gouvernement rechercher par les'
intendants les moyens de développer la richesse du
paJs r et, dans les mémoires adressés au ministère, Le.
Péletier de Souzy (1683) et Dugué de Bagnols (169S)
semblenb avoir repondu à une préoccupation de ce genre.
En effet , augmenter la richesse publique, c'était faci-
liter I'accroissement des impôts I mais une appplication
exagérée de ce principe engendra la plus dure cles op
pressions fi.gcales. L'épuisemeut du trésor , amené par
de folles dépenses et par la guerre avec Guillaume III,
fit décréter la ventô des offices municipaux (1690), et
avant d'en fixer la finanoe ou prix de vente, on s'était
procuré par I'intendant des renseignements exacts sur
le rapport possible do chacun d'eux.
Un toll6 général accueillit à Lille cette prétention
il'introduire des fonctionnaires permanents d.ans ltexer-
cice de charges électives. Comme plusieurs villes
avaient rachetêces offic€s pour conserverl'indépendanco
de leur administration intérieure, I'intendant pressa lo
Magistrat de suivre cet exemple. On réunit au corps do
ville des emplois subaltemes I tels que æux de facteuls
debateliers, crizurs jurés dtenterrements 1l;, etc, et il
(,f
) Sepmeries, prévôté du Quesnoy.
,t96
- -
do la Barre, en 1695. L'année suivante, ]\{lro ds Noyelles
désigna , pour administrateurs de la communauté après
sa mort, un gentilhomme, un des ministres-généraux de
la Bourse commune des pauvres e[ un avocat. Le nombre
des pensionnaires varia de quinze à vingt-cinq, selon
les ressources de la maison. A leur sortie, les demoiselles
les plus pauvres pouvaient obtenir les places vaoantes
au Béguinage.
1687. Lb l)eûte.
- Le déplacement de la frontière
avait profondément modifié les relations comu.,erciales
do Lille avec les pays du Nord. Pour donner un
nouvel élan aux transactions de Ia contrée, Louis XIV,
passan[ outre à I'opposition des Étutrr.fit creuger un
canal de Douai à Don, et mit en communication I'Escaut
et la Scarps avec la Deûle et la Lys. La canalisation,
mise à Ia charge de la contrée , cotrta 60,000 fl.orins à la
ville pour sa part contributive I elle fut comurencée en
1687 et donna lieu à un travail considérable. lI fallut
six ans pour l'opérer et compléter le système d'écluses
établi entre le Fort de Scarpe et Deûlémont. A Loos , le
canal dit, de la Ifauh-Defrle se séparait on deux parties
vis-à-vis de la cense de Malte. Ltune se rendait dans
les fortifications par leFourchon, I'Arbonnoise et le canal
des Stations I I'autre, passant par le Pont-de-Canteleu
et le Sas-des-Savetiers, lieu de départ de Ia barque dès
1699, entrait dans la ville par la porte d'eau desJésuites
et par celle du Haut-Rivage, où elle pénétrait dans lo
bassin actuel. Ce fut seulemen[ en 1750 ![ue r pour
achever le projet de Vauban, fut opérée la jonction
entre la Haute et la Basse-Deûle dont la différence de
niveau est de quatre mètres. On creusa le canal qui,
__ ,t9? _
partant du bassin-du-Haut, traverse ltEsplanade r se
jette par la Porte d'eau du Petit-Paradis dans les foss6s
des fortifications et, de là , rejoint Ia Basse-Detle à sa
sor[ie de la ville.
Fabrique ùe Roubafu.
- La Châtellenie ne resta
pas
étrangère à ce mouvement industriel. Malgré la r6sis-
tance des corporations , qui auraient voulu interdiroaux
fabricants de la cûmpague les beaux ouvrages de la
bourgetterie, et ne leur laisser que les tripes de velours
et autres grosses étoffes, le nombre des pièces égardées
dans les trois villages de Roubaix, Tourcoing et Wat-
trelos s'accrut sensiblement. Dès 1697, la fabrique de
Roubaix prit sa propro marque. Les plombs portaiont
d'un côté: Manufacture de Roubaix , et de ltautre , les
armos de Melun ou une efforce.
1701. Le Pont-Neuf.
- La même unité
entre l'Intendance eb I'Hôtel-de-Ville
de vues
, concourut à
I'embellissement de la paroisse de la Madeleine. pendant
que les deux rives de la Detle se garnissaient do quais
et de maisons particulières, le bussin qui s'étendait
entre le quai Saint-Pierre et Ie Marché-Neuf ({) fut
comblé, et on remplaça le pont provisoire menant à la
{l
qI'.-
-206-
maisils se défendent toujours... Alors commence une
série dtassauts et dtattaques meurtrières I les fossés
se comblent de cadavres, les mines et les contre-mines
sautent de toutes parts, des inoendies éclatent en maint
eudroit I mais à mesure que le canon des assiégeants
ouvre une brèche, les Liilois la comblent avec les débris
de leurs demeures et les arbres de leurs jardins. Puis les
vivres viennent à manquer: on abat des chevaux pour
nourrir Ia g'arnison I I'argent fait défaut : on frappe une
monnaie de nécessité remboursable après le siége (l); la
brèche de la porte d'Eau s'élargit : Boul'fl.ers s'y tient
nuit et jour et la fait combler avec des fagots goudron-
nés, de sorte que ltennemi, en s'avançant, rencontre une
nuraille de flammes impossible à aborder.
Cependaut une résistance poussée à de telles extré-
mités pourrait se terminer par un assaut général et
livrer la ville au plus afrreux massaue. Le 22 octobre,
Ies Lillois, épuisés par Ia famine, représentent au gou-
verneur que la prolongation de la lutte devient imrtile
et qu'elle expose la cité à une destruction complète.
Boufflers cède à ces observations et signe, avec Ie prince
Eugène, une capitulation stipulant une trève de trois
jours et Ia faculté, pour le gouverneur, de se retirer avec
la garnison dans la citadelle. Le vaillant défenseur y
tint encore quarante jours sans recevoir aucun reuforl,
aucune nouvelle de I'armée; il se rendit après avoir
épuisé tous ses vivres, toutes ses munitions. Lo prince
Eugène laissa hautement éclater sou admiration pour
I -208-
Les ytrdchet Quant aux Hollandais, ils moutrèrent
une louable
-
modération: I'accord ne cessa de subsister
enue les militaires et les bourgeois, et , quoique la gar-
nison ftt protestante, les processions religieuses sor-
tirent aux trois jours accoutumés. Le culte réformé
s'installa place de l'Àrbalète (cle I'Arsenal), et les prédi-
cateurs catholiques , pour prÉvenir I'effet des prêches,
firent assaut d'éloqueue'o et d'éruditiom dogmatique.
Malgré I'intérêt témoigné par le peuples à ces manifesta-
tions et les tendances jansénistes d'une partie de la
bourgeoisie , les anciennes cro.yances tre furent point
6branlées.
Le Magistrat sut, en outre, obtenir un allégement
aux charges de I'occupation: guelques dons gracieux au
gouverneur et à ses principaux officiers lui acquirent
assez d'influence pour faire dimlnuer la garnison de la
ville, etobtenir l'éloignement de cer[ains corps de troupes
dont la présence était fort onéreuse poûr noscampagnes.
Aussi, pendant les quatre années suivantes, {ui furent
si désastreuses pour la tr'rance, la tranquillité locale fut
favorable aux intérêts de la ohâtellenie I la liberté reli-
gieuse ramena aux lieux de leur naissance des ouvriers
exilés depuis 1686; de nouveaux établissementg indus-
triels ne tardèrent pas à se former.
XIV.
42
- 2,1,t
-
1?18-1720 La Banque de Law. - Un autre
malheur pesait sur la France: Les effets désastreux du
système financier de Law, développ6 outre mesure Par
suite de I'engouement général, eurent leur contre-couP
en province. Non-seulement des'particuliers se ruinè-
rent pour s'êbre laissé prendre à I'apptt de bénéûces
exagérés, mais les caisses publiques furent contraintes
'd'échanger leur numéraire contre des billets de Ia ban-
que. A Lille, le Mont-de-Piété perdib 170,000 livres et
la ville paya une partie de ses rentes en billets; de
sorte que les petits reutiers, les prébendés et les éta-
blissements religieux furent eucore réduits ù une extrême
misère: les Minimes t'urent ruinés. Cependant après
avoir plus que doublé la valeur nominale des monnaies,
e[ donné un cours forcé aux billets de banque , on eut
recours ù des expédients aussi absurdes que crimiuels.
On fixa la valeur des actions de la banque et I'on
créa une monnaie métallique de valeur décroissante :
le louis d'argent émis pour trois livres, au mois de mars
1720, devait perdre graduellement cinq sous de sa va-
leur, le premier jour de chaque mois, jusqu'à sa rédue-
tion à vingt sols. Un tel arbitraire irrita les détenteurs
qui, à la quatrième réduction, soulevèrent la foule in-
dignée. On brisa des vitres, et il fallut arrêter des mu-
tins que le régent lui-même permit de relâcher, après
que le Magistrat leur aurait fait, en place publique,
une réprimande proportionnée à leur faute. L'impossi-
bitité pour l'État de se faire payer en espèces mdtalli-
ques, fit différer d'un an le recouvrement des impositions.
'
Les eollecteurs. moment où le Magistrat con-
- d11
tervait ltespoir de rétablir les finances épuiséees par la
-216-
catasfrophe de 1720, la proclamation de la majorit6 du
roi vint déjouer tous les calculs de la prudence. Le
droit de joyeux avénement, levé par les rois de France,
à leur prise de possession du trône, fut aggravé cette
fois du paioment de quatre cent mille livres (1?23). Ce
fut la part de la ville danslo million imposéà laFlandre-
'Wallonne pour le rachat des offices municipaux et le
maintien, sur leur ancieu pied 1 des maltrises dans les
corps d.'ar0s et métiers.
Ce n'était pas tout: à deux reprises différentes , le
Magistrat dut se faire autoriser à imposer les habi-
tants I d'abord pour paJrer I'abonnemen[ d'un droit
établi sous Louis XIV : celui de contrôle des actes ju-
diciaires, puis pour couvrir I'importance du oiniluan-
tième denier, contribution de deux pour cent mise à la
charge des immeubles (L727). Ces impôts étaient levés
par des collecteurs paroissiaux, à la suite d'une adju-
dication laite pour un, deux ou trois ans. La capita-
tion que I'on ooutinuait à percevoir et I'ancien impôt
des vingtièmes se levaient de Ia même manière, et
les collecteurs étaient tenus de verser, chague tri-
mestre, une somme fixée dans I'acte d'adjudication ,
sauf Ie versement du dernier terme qui devait faire le
solde des comptes. Quelque onéreux clue fussent ces di-
vers impôls, I'exactitude était d.'autant plus obliga-
toire, pour le paiement, que I'aud.ition ou vérificatiou de
la recette avait lieu en décembre , À péril d'amende
pour les colleoteurs en retard.
Ê
-22t-
Brùle-frIaison, et de tracas-
- Llesprit de routine
serie pesant ainsi sur tous les genres de commerce et
d'industrie, entravait les relations deg habitants avec le
dehors de la ville; l'éducation de la jeunesse é[ait aussi
rest6e toute locale I de sorte que le goût des jouissances
intellectuelles et la culture littéraire acquise dans les
colléges, bien que déjà répandus, n'avaient seusiblement
modifié, dans la petite bourgeoisie, ni la prononciation,
ni les fornrules du langage. Les locutions du patois de
Lille et I'accent de Saint-Sauveur, ainsi nommé du
quartier où la classe ouvrière indigène es[ la plus nom-
breuse, ne tendaient que lentement à disparaïtre.
Quant au patois, tradition du langag.e et de la pro-
nonciation de uos aïeux, il se conservait pur dans le
peuple oùr il avait trouvé son poète. François de Cotti-
gnies, dit Brtle-Maison, débitait alors des chansons et
des facéties reproduisant la langue traditionnelle dans
toute son originalité. Il mourut Ie lt'février 1740, après
avoir, pendant plus de trente ans, fait rire le peuple,
parmi lequel s'est perpétué le souvenir de ses histoires.
< Quand il arrivait sur une place cle Lille ou des envi-
)) rcns, dit son dernier éditeur (,1), quand il avait fiché
> une rrraison de cartes au bout dtun bâton et mis le
r> feu au petit édiûce, la foule accourrit au signal ; elle
> désertait les tréteaux voisins. C'était plaisir de voir
>r et d'entendre ce joyeux compag'non. Ses grimaces,
> ses gestes, sa voix, I'art consommé avec lequel il
> chantait ses vers ou racontait quelques joyeusetés,
> lui avaient conquis tous les c@urs. >
- En dehors
Distri,bwtùow paroit!fu[æ. des bien-
faits et des aumônes ffit la gestion appartenait à Ia
Charité gÉndrale , les "ùglises des paroisses faisaient
aussi des distributions qui leur avaient été impôsées par
les ûdèles. Ces églises possédaient dee rentes perpé-
tuelles et des biens-fonds provenant de legs ou d'ac-
quisitions, et les marguilliers , comme les membres de
certaines confréries , ex6ail3ient Ies fondations pieuses
pour messes ,
offices ; ",frtébenddç , distributions de
pains, de comestibles e[ dlig€nt, par quinzaine ou par
mois. Au XVIII" siècle, une des formes particulières
adoptées par la charité privée fut celle des bouillons de
paroisses. On distribuait ces bouillons à Saiut-Maurice,
-23f-
SarntJitienne, Saint-André el, La Madeleine, etc., ainsi
quo des plombs qui donnaient droit à divers secours au
buffet du Saint - Sacrement , à Saint - Etienne , etc.
Aujourdthui les fonds provenanh de ces fondations sont
compris dans la catégorie des dons que le Bureau de
bienfaisance distribue r sotls uns au[re forme , aux
pauvres des diverses paroisses de la ville.
- Ce
1?59. Argenterie portée ù la Monnaie. n'est
pas sous les Espagnols qu'on eût pu si souvent,loger
des troupes chez l'habitant I mais les ordres de I'inten-
daut étaient formels I d'ailleurs les Français ébaient
l3*
-212-
ses membres acquéraient plus d'importance; bientôt on
ne désira plus occuper ces emplois par I'ambition d'être
utile à ses concitoyens, mais pour jouir des émolurnents
que, sous diverses formes, c'es fonctions réputées gra-
tuites apportaient aux titulaires. Pour le renouvellement
de la Loi , les commissaires, après avoir choisi le plus
possible de gens titrés, s'attachaient à se faire des créa-
tures dans les faruilles riches ou puissantes, et I'espoir
d'acquérir du renom n'était pas le seul attrait offert aux
candidats. Le mayeur et les échevins s'attribuaient,
selon leur rang, diverses charges lucratives, comme
celles de commissaires aux logements, aux visitations
des proces , aux caves, etc. De plus, les honoraires at-
tachés aux vacations, certaines exemptions d'impôts, les
repas de I'Hôtel-de-Ville, une robe de poult de soie
doublée de taffetas et garnie de bandes de velours, et en
outre soixante-douze florins pour droits de robe à
chaque année dtexercice, stajoutaient aux avantages
d'un titre regardé comme purement honorifiçe. Quantl
le Magistrat était dans les bonnesgrâces del'intendant,
on saisissait le moindre prétexte pour proroger la Loi.
Au lieu de réclamer du ministre la nomination du com-
missaire au renouvellement, le procureur-s;rndic deman-
dait la continuation du Magistrat. Elle fut accordée
trente fois de 1670 à 1766.
Botanique et médecine.
- Le Magistrat,
rable aux Pbilalèthes, se montrait
peu favo_
bien disposc pour les
sciences aopliquées. II avait complétd le règlement du
-211 -
collége des médecins (l?68), et, pour rétablir Ie cours de
Coiutrel , interrompu par la mort du titulaire, il résolut
de donner la direction du jardin botanique et d.e l'école
au médecin J.-8. I,estiboudois. Celui-ci reçut quatre-
cents florins d'appointements ap artir du 15 avril 1770,
et le règlement du cours de botanigue fut promulgué
deux ans plus tard. Le gouvernement établit d'abord
cour Cologne, rue Sainte-Catherine, puis à l'hôpitalmi-
litaire r utr amphitiréâtre destiné à I'instruction des
élèves en médecine, en chirurgie et en pharmacie Q17\;
eufin ltau[orité locale révisa de nouveau le règlement
du collége de médecine.
Eôpital rnilitaire.
- L'Intendaneæ n'était pas non
plus inactive. En raison de l'insuffisance des locaux de
I'hôpital Saint-Sauveur, pour les militaires de la garni-
son, elle voulait revenir à un projet qui datait de Louis
XIV, celui de créer un hôpital militaire. Les plaiutes
des ministres particuliers des pauvres, réclamant les lits
destiués aux malades de leurs paroisses, clécidèrent à
affecter la maison de La Grange au service de la'troupe.
On transféra les Bleuets aur Bapaumes pour n'en plus
faire qu'un seul hospice (1772)1 mais, neuf aus après,
I'Ilôpital militaire quitta laplace aux Bleuetset chang'ea
de local avec le collége des Jésuites, tenu alors par des
prêtres séculiers (2) ; depuis près d'un d'un siècle lcs
4L
*250-
ltétablissement des lieux de sdpulture en-dehors des
agglomérations importantes. Àla suite d'un mandement
de l'évêque de Tournai, le Magistrat désigne, au fau-
bourg Saint-Maurice, un terrain servaut déjà aux inhu-
mations de I'hôpital militaire (1772). Mais les paroisses
vont pordro les revenus qu'elles tirent du droit de sépul-
ture: les marguilliers font des remontrances au Parle-
ment. Celui-ci les déboute de leurs prétentions (1777).
Pendant que le Magistrat délibère Pour assurer I'ordre
et Ia décence dans les cérémonies funèbres, et s'efforce
de eonserver, par la division du temain, une certaine
analogie avec la distribution des places conc6clées en
ville , on excite le peuple contre une innovation qualifiée
d'impie et de spoliatrice. Le 16 aott L779, la foule
ameutée à la vue du char funèbre, lance des pierres I elle
maltraitele bailli de la paroisse et les soldats de I'escorte.
Arrivée au cimetière , elle exhume des cercueils de la
place consacrée aux bourgeois, pour les enterrer dans le
lieu réservé aux solennels. Puis de retour en ville, elle
traîne et met en pièces les corbillards de Sainte-
Catherine et de Saint-Maurice.
,r 6*
-261-
maison: << Manufac[ure royale de Monseigneur le
Dauphin. >
-_1?87.
Lcs grands baittis.-Si la solution donnée, eu
l?69 à Ia question de préséance avait mécontent6 Ie
e
Magistrat, elle avait également froissd Ie clergé et Ia
:oll:*r:, relég'ués au dernier rang. On reprocù'uit uo*
baillis d'avoir accaparé tous les rôùs dans rjadministra-
tion. IIs étaient devenus à la fois états et administra-
[eurs de la Châtellenie, traitants et collecteurs, jug,es
et
qTtig*, comptables et auditeurs des comptur- Mui, uo
édit du roi veuait de convoquer dans toute ra France
res
divers ordres, à l'effet d'émettre leurs væux sur
l,admi_
nistratio-n des provinces. Le clergé et Ia noblesse
prirent
à cæur de battre en brèche le pÀvoir des
grandriluilli,
dont les prévarications, les d?nis de justiie
et l,omni-
potence étaient, intolérables.
A Ia suite cl'une décision portant que Ia province de
-266-
Flandre n'était pasr comme la Châtellenie, un pays
d'États, les deux ordres résolurent, dans une réunion
tenue à Lille, de demander une administration provin-
ciale. C'était le moyen d.'évincer des affaires les soi-
grreurs bauts-justiciers et leurs baillis. En même temps,
les abus signalés dans plusieurs éæits soulevèrent I'in-
dignation de I'industrie et du commerce. Les Échevins
de soixante communes de Ia Châtellenie déclarèrent,
commol'avaient fait les délégués de la noblesse, la gestion
des baillis onéreuse pour la contrée, puis émirent le vceu
de les voir reruplacer parune ad.ministration provinciale,
Les officiers de la Gouvernanee eux-mêmes suivirent cet
exemple. Le désordre s'intr'oduisait partout, même dans
I'armée, de sorte que le mécontentement et les plaintes
se généralisèrent.
LA REVOLUTION.
f6
2$2,
-
et les. noms des habitants
une contribution patriotique,
^
d'y participer sont préalable-
que l'on supPose àn état -5oors
aux portails de
men[ exposés, p*aunt hùt '
échevins se tiennent en permanence
;htq"t eglis..' Les
une partie de la g3rrnison,est
à la Commune, et iY
collrslon se-
tu.roro[ sur pied' L'année se termine sans
des bieus tlu clergé intro-
rieuse, mais la sécularisation
de la pensée' Le lan-
d,uit de l'aigreur daus I'expression
Dès lors apparais-
gage de la Presse devieni acerbe'
d''aristocrates et de démocrates t
3.f, f"* qualifications Jésuites une
forme, des
en même temps qutil se
Iut '
réunion ou qoi prend la designation de Société
"trrb elle forcera
p.p"f.itt. Après ttiou'*tt transformations ' dirigera à
légales: c'est elle qui
la main aux autorités
Lilte le mouvement révolutionnaire'
"les
(l) On appelait citoyens actifs ou électeurs primaires
ans et imposés à la capitation. ll s'en
Frrrçri* egeil ae vinsçôinq de Lille. ceux
trouva 20,607 rlans lô district ou arrondissement
delavi|le,,ono'b.,ile6&6&furentdivisésendouzeassembléeg'.
ou députés
primaires, et nommèrent cinguantoquatre électeurs
à I'assemblée du bailliage'
-263-
on accourt avec ardeur aux assemblées préparalioires. Le
désir et I'espoirde constituerune administration exempte
des abus d'autrefois, s'unissent au dévouement inspiré
par des cgnvictions sincères: ils amènent tout le monde
au scrutin. Vanhoenacker, homme bienfaisant et ver-
tueuxi est nommé maire (16 janvier). L'élection de dix-
sept officiers municipaux, du procrlreur de la commuue
et de trente-huit notables qui doivent ftdre partie du
Conseil, a lieu le 10 et le 19 février. Le lendemain, une
joie profonde, une espérance sans limite président à
l'installation de la nouvelle municipalité.
-À I'avénement du minis-
L792. Pas ile Bd,steuæ.
tère girundin, Dumouriez voyant I'attitude hostile de
I'Europe, Iance une aruée sur la Bdgique. Elle se
conposu de trois colonnes placées sous les ordres de
Rochariùeau et dépourvues, par suite de l'émigration,
do Ia ùajeirre partie de leurs officiers.. Dillon commande
celle qui se dirige de Lille i'ers Tournai, au-devant des
Autrichiens (28 avril). A Baisieux, se livre un eugage-
ment d'avant-poste. Conformément aux ordres cle son
chef, Dillon exécute un mouvement de retraite I mais
la régularitC de la marche est tout-à-coup entravée par
le désarroi que cause un cri de Sauae qui peut promp-
tement répété. Les fuyards arrivent les premiers à Lille,
où ils répandent l'alarme en criant à la trahison.
Le général, à peine rentré en ville, est tué d'un coup
de fusil. Son corps, jeté sur le pavé, est piétiné et pendu
à la lanterne, puis traîné dans les rues et brtlé sur la
Grande-Place, où la scène la plus atroce et la plus
hideuse montre à quels excès peut se livrer une popu-
lace égarée.
Réaction salutaira.- Les horreurs qui ont signalé le
meurtre de Dillon ne tardent pas à exciter une répro-
bation énergique. Les assassins du général sont arrêtés et
jugés. L'un d?eux estexécuté (13 juilletLTgÙ)par la nou-
velle machine à décapiter, préconisée par le docteur
Guillotin, Les sentiments d'honneur et de patriotisme
-:g?0 -
révoillent au sqip de"la nqpgla$iqp liantique éoergio
montr6e par nos aieux, pour fa défense de leurs'droits
et de leurs murailles. Lorsque André, maire de Ullet
déclare la patrie epr $a,1e9r (16 aott) et que tonne le
canon d'alarme, les jeunes gens vont à I'envi s'enrôler
volontairement sur les estrades dressées sur les places
publiques. Les gardes nationaux font avec enthousiasme
le serment de vivre libres ou de mourir. En prévision
dtun siége, onstexerce partout au marriement des armes ;
Ies églises des oouvents sont transformées en ateliers,
en hôpitaux: on y prépare du linge, des lits, des urédi-
caments.
- La
Lq, Teweur. misère est à son comble, et les
maisons hospitalièreg, les Vieux-Hommes, Saint-JosepF
laCharité, lesVieillettes, le Saint-Esprit, Saint-Jacques
et d'autres eucore , voient leurs portes se. fermer pour ne
plus se rouvrir. Après avoir sévi contre les nobles et les
prêtres, la persécution dese,end d'un degré: elle se
tourne contre la bourgeoisie et le commerce. Le négo-
ciantisme devient le crime des mercantilocratos, et Ia
maison dos Bons-Fils se transforme en prison publigue.
Et cependant les Lillois conservent encore leur sang-
froid et une modération relative; pendant que la Yen-
f6*
-278-
dée ee soulève, c'est à leurs portes que stéfablit le,camp
de la Madeleine (31 mars) où. Ies soldats do Dumouriez
sont appelés à se réorganiser après la bataille de Ner-
winde et la défection de leur chef. Quant à Ia soci6té
des Amis de la Constitution, {ui avait voté une cou-
ronne civique à Duhem, elle se Ihisse entrainer par lui
et le pousse ensuite dans une voie fatale. C,est lui qui
inaugure le tribunal révolutionnaire (le'mai), pour juger
tous les crimes de liberticide et de lèse-nation. Bientôt
après Dufresse lève son armée révolutionnaire, formée
d'un ramas do vauriens traînant, par les rues, une guillo-
tine sur un fourgon d'artillerie. Mais il rencontre une
réprobation unanime I les femmes elles-mêmes osent de-
mander le licenciement de sa troupe sanguinaire.
Puis, en vertu du pouvoir révolutionnaire, une partie
de la Municipalité est renouvelée pour épuration (12
juillet 1794) ; à la suite de la ferrneture des ég'lises, d'où
sont chassés à leur tour les prêtres assermentés, on
inaugure à Saint-Maurice (21 septembre l7g4) le Tem-
ple de la Raison, consacré à l'Éternel et décoré par un
architecte et des ouvriers mis en réquisition.
Pendan[ qu'à chaque décadi une d.éesse de rencontre,
installée sur un magnifique char, aux gradins garnis
d'un essaim de jeunes ûlles vêtues de blanc, s'avance à
travers la ville, tenant en main une pique surmontée d,e
I'emblême de la liberté, et se rend au temple où., [rônant
au sommet de la Montagne, elle reçoit les honneurs d,es
chants du nouveau culte, Ie peuple mang'e du pain de
section. Cette nourriture grossière est parcimonieusement
distribuée en raison du nombre des membres de chaque
famille : c'est par faveur et en secret que certaiour pu*-
sonnes obtlennent parfois, du boulang'er, un pain blanc
- 2'I9 :-
dissimulé sous la désignation transparente d'une aune
de mousseline.
Apaisemant,
- Les apôtres de la guillotine ne sont
pas satisfaits: trop peu de têtes ont passé sous le cou-
teau fatal. Joseph Lebon vient d'Arras pour faire I'apo-
logio de l'horrible machine et réagir contre le modéran-
tisme. Trois cents jeuues gens lui fon[ savoir qu'il sera
poignardé, s'il ne s'éloigne à l'instant. Dans leur rage,
les sans-culottes dirigent sur Ie chef-lieu du Pas-de-
Calais plusiours victimes destinées aubouneau ; mais leur
règne touche à son terme I le neuf thermidor (27 juillet
L794) arrête leurs satrglants exploits, et Ie tribunal ré-
volutionnaire est supprimé.
Enfin la fatigue et lo dégoût succèdent à tant de dé-
sordres et ds cruautés. Ou revieut à de plus saines ten-
dancesl on veutréparer les désastrescausés par la guerre
ou les passions politigues; on s'efforce de rappelor la
s6curité etr prenant des,mesures réparatrices; on rétablit
les services publics suspendus ou désorganis6s par les
novateurs. L'iustruction publique reçoit les satisfactions
Ies plus urgentes, parl'ouverture deplusieurs écoles pri-
maires I ltécole centrale, que le règlement du B brumaire
an vr (25 décembre 1795) avait fixée à Maubeuge, est
transférée àLille le27avrilt7g6. Àprès avoir adouci,par
les sacrifioes les plus généreur du dévouement eb de la cha-
rité, les rigueurs d'une famineprolongée(179b et 1"796),
on établit le bureaude bienfaisanco (ZZ novembre 1796).
Par mesure d'écononrie, il faut réunir seize établisse-
rnonts charitables en quatre hospices: par exemple, on
affecte à I'Hôpital Saint-Sauveur les revenus et les
charges de celui de Comtesse , où l,on placl ce qui reste
-280-
des Vieux-Elommes, des Bleuets, des Bapaumes et de
Saint-Joseph (15 avril 1797). Puis on les réorganise,
malgré les déficits r au moyen du tiers consolidé' À la
réouverture d.es églises (5 septembre I?9?), l'aministra-
tion municipale rend au culte catholique celles de Saint-
Sauveur, Saint-Maurice , la Madeleine, Saint-André et
Itencienne église des Jésuites, en remplacement de celle
de Saint-Étienne, détruite par les obus autrichiens et
vouée à la démolitiou. Sainte-Catherine est provisoire-
ment affootéo aux autres cultes.
On voit en même temps éclater parmi la jeunesse,
une soif ardente de plaisir et de divertissements, une
passion efrénée pour la danse, tandis que dans le lan-
gage, dans la toilette et les manières, pénètre une
offùte.ie d.ont les incroyables et les merueilleuscs laisse-
ront le souvenir.
Mais la parlie saine de la population revient à ses ha-
bitudes d'ordre et de travail. L'établissement du Consulat
ranime la confi.ance I le courage' des industriels se relève.
Aux derniers efforts de la sayetterie contre la concur-
rence des fabriques de la Châtellenie, se joint la résis-
tance de la draperie à l'envahissement des articles de
Sedan, de Louvriers et d'Elbeuf. La Municipalité a fait
importer d'Angleterre (an vr) une invention récente, le
métier à filer le coton. Une manufacture de porcelaine
et plusieurs usines nouvelles s'établissent en ville. Les
progrès qu'elles réalisent attireront , sur les produits du
d.épartement du Nord, I'attention des visiteurs à I'Expo-
sition de I'industrie nationale.
Les anciens marchés sont rétablis par le Conseil
municipal (24 octobre I80I)1 Ia Bourse , la Chambre
et le Tribrtal de Commerce sont réorganis6s (1802) ; le
-28{*
concordat (10 septembre l80l) amène la rêconciliation
d.es prêtres assermentés avec le souverain-Pontife;
les
émigrés rentrent publiquementl les lvlonts-de-Piété
,r.À*rocent à fonctionuer (1803); enfin la Préfeoture
du }{ord est installée à Lille (18 septembre 1804)'
t6
*286-
Àrgentiers, 40û., l2l, tl73,zthtl . Bec,querel (l,e) , 29 , 60 , ,t,l8 ,
23?.
Armoiries, 3,1, i8, 423.
Àrsin, 70. Beffroi , bL,7l, 117,436, 450,
,l53.
Artillerie ) 75, tl4&, ll7, 1Lh,
Béghin, professeur, 2ô3.
205.
Artistes, 202, 232, 231*, 253. Béguinage, 5'1 , 4 96.
Arts libéraux, 204. B6hourt,94, 92.
Bernières (De), intendant, 2{0.
Às Pois ( Jacques et Jean ) ,
peintres verriers, { 08. Bertrand - de - Rains , le faux
Àssennes, 467.
Bauduin, Â0.
Assis, 7ù, 8&, ,l20, 4 68, { 98. Biarrez, architecte, 266.
Bibliothèque do St-Pierre, 2,lli.
Audition des comptes, 1 21, 4 ùL,
aLtl. 2âb. Blanchard, aéronau[e, 2S3.
Auger de Bousbecque, diplo. Bleuets, 4,10, 248, 280.
mate, {49. Bleuettes ou Ccnceptionnistes,
Augustins, ,156. 4 69.
Boileux (Guillaume de), fonda-
teur des Bapaumes, ,155.
Bois-sans-Merci (I,e), 4 4.
Bailli de lille ou de la Salle, Bombardement, 27/|.
20, 32, 6,1, 6&, 66, 66, 7,1.
Bonnes-Filles, I tl0, 229.
Baillis (Grands) , 63, ,l90,2&&,
25L,2t6. Bons-Enfants, 76.
Bancloche, 65, 66, 7,1, ,153. Bons-Fils, 170, 195, 277.
Dapaumes,,l55,,l 64, 229, 2!r8, Borgne (Pierre le), poète, 56.
280. Bossut (Jean) , manufacturier,
Barge (Jean), fondateur des ttgT.
Yieillettes . ,t 28. Botanique, 234, 2L6.
Bastions,,l52, 458r,173, {86. Boucherie, 58, {29.
Batterie du Meunier, 117 . Boufflers (Maréchal de), gou-
Bauduin-Bras-de-Fer, comte, verneur, 483,203.
,15r,16.
Bouillons des paroisses, 230.
Bauduin IY, ,l I , ,18. Boulangerie communale, 207,
Bauduin Y ou de Lille, c.;mte, 2211, 226,218.
.t 8.
Bourgeois , &br 66,65, 69,107,
Bauduin YI, comte, 23. { 4 9, 235, 250, 259.
Bauduin IX ou de Constanti- Eourgeoisie
258.
, 32, 61, 210,
nople, comte, S{', ô0.
-28?-
Bourgetterie, 144, lt9, 498, Carmélites, {60.
2t9, 238,2t9. Carmes, 160, 486, 201,217,
Bourignon (Antoine0te), bien- 236.
faitrice de Stappaert, 469. Casernes , 492, 2l3r 22lr?^lt,
Bourse do oommerce, l7A r 2'17, 2i2.
280. Castrum (te), 4 8, 22.
Bourse commune des pauvres, Caulier (tTlarguerite), d'Àvelin'
t 23, ,l b8, ,l55, ,t s8, 496, 2ù21
.205.
229,2&7.
Célestines, ,l60.
Boussemart , manufacturier ,
Ceileghiel' ( André ), saYettetr '
232.
t|44.
Braderie (t a), 227.
Celliers, 8{', 420, 499.
Brandons (Jour des), 92.
Cervoises,420.
Brasseurs, 84, ,120, ,198.
Chambre de cornmerce, 2'10,
Bretèque^ L6, 120,,136, 4 50. 2,18, 233, 23?,280.
Brigittines, ,l53. Chambro des comPtes , 65, 88,
Broquelet (Le), 227. 423, 443,488.
Broucquin, 84, 420, ,168, 2,1.3. Chambre syndicale' 2'l 3.
Brtlc-Maison, chansonnier, 22{ Chapclte des Àrdcnts' {63, { ?0'
Bruneel (Eenry), publiciste et
tlll.
historien | 27t1. Chapelle des Bons-Enfan[s, 77.
Chapelle de la Halle, 'l03' 'l50.
Chapelle de Notro'Ilame-de-la-
Tieille, 86, ,164, ,179.
Caisse patriotique, 268. Chapclle de Notre-Dame-de
lorette.203.
Calvaire,46P, ,153.
Chapelle Sainl,-Georges, 4 09.
Canaux, 29, 68,,1 û.6' 196' ?09.
Chapelle Sainl,-Vital, 484,
Canonisations, 209, 2'l 6.
Chapitre de Saint-Pierre, ?',-,
Canonniers, 76, tll{-,417| 4Ll1 2L, El, 70, 405, 401 , 448,
t4+l+,lb6r '160' 'l67, 176' 176, 16\'r ztl(r.
2o4'214 .
Charité générale , 229, 230,
Capitaino de la Pester 'l68. 211.
Capitation, 499, 2lb' 236,217 . Charles-le-Bon, conite, 26.
Capitulation IE4',ti7t 'l78' 206. Charles Y, roi de Frattce, 82.
Capucins, | ô0, 209, 2tl1 | 233. ChartesYl, roi dc France, 88'
Capuoines,400. 9?.
Carembaut, '19, 6&. Charles II, roi d'EsPagne, 4 74'
...i, '.q
-288-
Charles-lo-Témérai re, duc,,l 03, Comines, 6ô.
,l06.
Commissaires au renouvello-
C'harles-Quint, empereu r, 4 | 6, ment, LI1 79, 21fr2, 257 1 288.
49,1.
Commission s, 2b2, 268, 259.
Charles Montmorency, com-
cle
mandant du chôteau, ?ii.
Comqtune, 20, 32, 403, 422,
,159,262, 269.
Charolais (Cornte de), 9&, 96 , Compagnies bourgeoises, 86,
403,400. 44L,llTr tlStL, 4i+0, 4L6, tl67',
Château-du-Buc, ,13, 'l6, ,l6, ,l9, 4 75, ,l79, 205, 2ô0.
20,67. Compagnie de I'Espéran ce 1267 .
Château de Lille ou do Conrtrai,
Comptes de la Eanse, LL, tl}b.
56, 66, lL0, tlL6r450,,l8&.
Châtelain, ,19, 32, 56, 64, 69,
Comtes de Flandre et Souve"
rains, 9.
?4,,129, ,159.
Conclave, &1, 87r 67, 69146Ll
Châteflenie ,lgt
61, lzb, t127, aLt,2&b.
4 32, atg, 237, 255, 2,i0.
4 g &,
Chovalier (Paul), prédicateur,
Confréries, ,l{ 5, ,l [6, ,l68, ,l yd,
232.
4 33.
Chirurgiens, 487. Connecte, prédicateur, g?.
Connél,able de I'tipineil,e, 98.
Christophe , bienfaiteur des
Bons"Enfants, 76. Conseillers pensionnaires,,l 2.1,
122, 46{-,2&4 ,260.
Cimetières , 60, 4 07, 4 09, ,l50,
470,2L9. Cornille, prédicateur, 4 33.
Clarisses, t106, l16,-4 60. Corporations, ,107, tltl,l, llg,
4 gg, 2,1 3, atg, 221, 2&9, 25g-
Clercs, {S.
Corps-de-Garde,,f 2g,,l gg,,l59,
Cloches , 8!i, 7lr72r/12L, 153, 49,t .
176,269,276, 217.
Cointrel (Pierre). botanistc, 23f Cottereau, L3, I*5, tàta,LL{.
211. Cour I'Empereurr,l,l 6.
Cotlart (Frangois), [isserand,2,t 3 Coutre de St-Étienne, 45, ,tbB.
Collecteurs paroissiaux 24|., , Coutume, &617\ 421.
22h. Croix St-Étienne, 453.
Collectines, {69.
Cysoing, 6\
t127.
Colléges |
4l*7,,1i8, ,156, 190,
2&8r2501267.
Coltége des médecins, {8?, 247.
Collége des Philalètes, 246. Décanats,,l32.
Collégiale St-Pierre, 17, 20, 23, De Croix (Louis), bieilfaiteur.
21,97,117, 46d., 203. des Bleuets, ,l l0.
sj
-289-
De Fives (Madeleine), bienfai- Du Bus (Jean), funrlateur ûes
triee de Stappaert, ,l69. Bleucttes,169.
Degrave (Martine), fondatrice Ducasses, 136,222.
de la Présentat.on. { 69. Duc d'Àlbe, gouverneurgéné-
Deliot (Pierre et llubort), fon- ral, ,l3T.
datcurs des Grisons, 428. Dufresse, commandant, 278.
I'
Dennæulin, inventeur, 2[9. Dugué de Bagnols, intendant,
I
â6*
-290-
Église des Carmélites, 'l ô0. febvrier (Jaoques) , manufao'
turiero i97,232.
Église des Carmes' 460, lB6'
201 . t'édération des déPartements.
261i.
Éslise des Dominicains, 4Lta,
-232,281,2i6. Fénelon, archevêquo, 203.
Église dcs Jé.cuites, '190, 203' Fernand-de-Portugal (Comte)'
280. 36, 4,t.
Église ShAndré, 231, 236' 280. Ferrain, ,19, 64.
Éslise
-.{
St-Étienne,'l?, 99, 'lc9' Feutry, poète' 252.
Â.8, 4 53, 230, 264, 2'r2.
Fiefs, 20, ?2. 88, 4'18' 4 {'8' 4 73.
Édise St-Maurice, 23, | 00, 4'iI,,
-2:lo, Filtrie, 220,226,
2;8;:?80.
Éelise St-Pidrre, 22,Ë0,86, 99, Fins (Terre de), 58.
-l76, tl ?9;'263' 63 'l43
t'landre -Wallonne
,l83. ' ' '
Égtisc S['Sauveur, 28, 4 00' 232'
280. Fleur de lis, 'lT, Â'8, 99, 'l|2'
Égtise Ste-Catherine, 96, 233, 4l*3,152,4Ë3r 499.
280. Foires, 47 r 64 ,2U*.
Éslise de la llladeleine, 484, Fontaine-au'Change,'l 53,'l 70'
-zgo. z8o. l1t.
Bmprunts, 4 55, 4 66, 263. Fontaine-del-Saulx, 4 &.
Enfants de la G range' 'l | 0' 4 85, Fontaines Publiques' 59' 418'
218,. 237.
Épinard (Chevalier dc l'), Pu-
-bliciste,253. Forestiers,4&.
tesse,36, 44 .
Moreau, conseillcr rnunicipal,
Marie de Luxemtrourg, châte- 27i.
laine, 4 28. (Jean), fonda[eur dos
Morel
Marie-Thérèse, reine, .f 82. Hibernois, ,l56 .
Parjuré, 4 8,1 .
t7
-908-
Tack (Àntolne). prcnler lmprl Valenllno, fondehur dæ Dtllr
meur lillols, {19. lèthes,2[6.
Taplsærlæ, I tlâ, lg7, 2?,h, 2ts2. Vandcr Eaer (Florls), cbanolne
Teinture, lllt llg, 1671 219, hlstorien, {37.
220. YanhænacIer, mdne, 263.
Temple de la Ralson, 278. Yan Eoy Queslot (Françnla).
théâtre, tOl,263" fondatour dos Yieur-Eoùnù
,16{ .
fhierry d'Àlsaæ, ænte, !?, 30
Yauban, lngénleur, f 82, 190.
Thlroux, historlen, 236.
ThomasdÈSavolo, eunlo, [9.
Vernler ( Guillaune
llssour, 23l.
), baute-
j'rrirr,
v \_
-300-
u^ttt'
châtellenie.
- Résidenæ et offfce du châtelain. - ,o
palais de la Salle siége de I'autorité suzeraine du comte
de Flandre.
- [a collégiale
présence du roi.
Saint-Pierre inaugurée en
Érection des paroisses Saint-pierre
et Saint-Maurice.
-
- Querelte de Richildo
le-Frison et bataille de Cassel.
avec Robert-
Les Nominaux et les
Réalistes.
-
Origine des aides accordées aux comtes
de Flandre.
-
-Assassinat de Charles-le-Bon. - Anar-
chie. Guillaume-Cliton, imposé comme comte aux
-
Flamands par lo roi Louis YI , est cbass6 de lille.
Siége de la ville.
-
- Thierry-d'Àlsace
puis_reconnu comte de Flandre.
excommunié ,
- Sagesse de ce princo.
Erection du prieuré de Fives et de l'église Salnt-
-Sauveur. agrandissement de la ville.
- PremierSaint-Bernard
Abbaye de Loos.
-
- et Saint-Thomas de
gouyerne
Cantorbéry.
père.
- Philippe-d'Alsace avec son
La lllairie féodale est remplacée par l'Éche-
-
vinage.
- [e bailli de la Salle et le prévôt Marguerite-
Tostament de Philipped'Alsace exécuté.
de Lille.
-
dlliace et Ha[bilde-de-Por[ugal
- . 't
I
Cnlprrnn IV. Lutte contro la royauté, de Bauduin IX à
-
Guy-de-Dampierrc (,t{95 à ,lSOe). Bauduin IX vain-
-
queur, foroe I'hilippe-Auguste à signer le traité de
Péronne. Son départ pour la croisade et son 00ur0n-
-
noment à Constantinople. Régence de Philippe-de-
-
Namur. JLes deux fllles dê Bauduin livrées au r.of ,
MariagedeJeanne aveo Ferndnd de Portugal. Piiee
-
de Lille et e,onstruction du fort des Reigneaux, -
Retour de l'emand pt, sac de Lille. Bataille de BqU-
-
vines.
- t'trôpifât
-
Comtesse,
Gouvernement de Joanne-de-Lille.
-
Bertrand de Rains se fait passer podr
-
Bauduin IX. Sa fourberie est découverto
-
vrance de Fernantl. Tournoi de l'Épinette.
- Halle
OetÈ
tichevinale.
- -
l! ,\ - t a bonne maison des ladres.tomposition{É
et renouvellement, de "la loi do lille.
- Création
du siége échevinal et du ilagigtrat.
-
- Jeanno meurt à
{
ÇrttæTr{'.;Æt- \Eqgræt'!-jçFl!t
r-
tloBt'
Pféfaæ..... . r.............. '. 7
ChruuologtodææmtesdeFlandre... . . . . . . . . 0
EnceintesEûooessivegdelille o....'10
Cnrprrnr I0r. [æ Forætters. Origine de lJlle. I.e
-
-
Château-du-Buc 6rigé dans un tlot.
-
La Fontainedel-
-
Nalssance et éduoation
Sauh.
- Lo Boie-sans-Uercl.
-
Comba0 singulier entro Lydéric et Pbi-
-
ds Lydéric.
lydéric uomm6 forestier par le roi Clotalre II.
naer3.
- de Bauduin Bras-de-For sur les Normands. l3
-Ylctoire
Cntprrnr II. de Flandre.- t lller vllle ouverter de
-lertalson
Daurluln à Bauduln IY (862 à {036). - Importauco
qup prend la bourgade et éreotion de l'église SainS-
[alle publigus otAtelier monétaire 16
É3ienne,
- Marohé,
t6
t1
/
-301-
Plolt.
I'abbaye de taquette.
- Dissentiment entre les Dam-
pierre et les dlvesnes. Saint Louis médiateur.
-
Les Frères Mineurs installés en ville. Marguerite
-
institue la procession do Lille et la foire aux chevaux.
-
[a ville fortiflée de nouveau et agrandie. Guy-de- -
- lille investi.
. Darnpierre entre en lutte nvre le roi
-
Les habitants rcçoivcnl, de Guy le privilége du
-
seruen[ préalable du souverain. Ils haitent aveo Ie
roi et ouvrent les portes de la ville.
-
La bourgeoisie.
et escassement des bourgeois.
- Le châ*
-Réception -
teau de lille et la motte du châtelain. Jean-de-
-
Namur reprend Lille. deilons-en-Pévèle.
- Bataille
Exigences du roi et remise de la ville.
- [a Detle,
-Ies oanaux et les fontaines, legs de Jacques [ou-
chard.
-
Fondation des hôpit,aux Saint-Nicaise et
-
Saint.Julien... 3t
*- Organisation
C,mprrnp Y.
- Domination française.
politique , rte Philippe IY à Philippe V (4 304 à 320).
Répartition de la rente..-
- 4
Transpolt dc Flandre.
-
[a Flddre wallonne divisée en qua[re ncmbres. -
Création et organisation des États de Lille et de la
gouvernance du souverain bailliage. La garde
urbaine.
- Les sergents. - Industrie locale . 62
{i*
302 _
GsÀpnnn VII.
- Retour à la l[aison de Flandre.
deffâle ({869 à {ASi), - Loolr"tt'
Mariage de ilarguerite de
-
Mâle avec phirippele-Hardi et restitution de ta vrils
au comté de Flandre. _ Maintien des États de [i[e.
- Règlements sur I'assis du broucquin et la garde
urbaine.
- Louis de Mâle enterré à Saint-pierre . . gz
Cnrnmns VIII.
- de Bourgogne (,ta8i
Malson de Bourgogne. _ De philippe_
te-Hardi
i ilqlr à,ti8z). :ta
Chambre des fomptes établie au palais de la daile. _
Projets de Guerre contre les Anglais. _ Contre_temps.
-État du commerce lillois et des flnances municipales.
- Jean-sans-peur au tournoi de l'Épinette. _Des-
criptron des fêtes. l'hôter de ra poterne affecté à ra
chambre des comptes.
- paroisse sainte-catherine
incorporée à la ville. -
philippe_le_Bon. _ [e prédi_
-
cateur Connecte^- premier chapitre de la Toison-d,Or.
- [a léproserltde Canteleu. :
Dotation du service
religieux dans les paroisses.
-
Repas du Faiean. _
- Palais de Rihour. Réformes flnancièresÏ_ fon-
-
dation de I'hôpital Saint-Jacques, des nro"*iCrrii.r,
de Ganthois et des Martelonnettes. _
Chârtes-te-
i[éméraire et la Ligue du bien public. _ Sayetterie et
haute-lisse.
-Les pointres verriers. _ Les enfants de
La Grange et les Bonnes-Filles. -_ Mademoiselle de
Bourgogne, Louis XI et les Flamands. _ Maximilien
reçu aux flambeaux. [e siége de la vingtaine.
- _
[a bourgetterie. Les tapisseries de haute-lisse .
- g7
merlc.
-
Ilætaura0lon de la Halle échevlnale ,l30
-
Cnmnnn XI. -* Souverainetd des archlducs (.1S98 à lOeifl.
Joyeuse entréo d'Àlbert .et d,Isabells.
-
agrandissement do la ville.
QuatrièDe
[a poræ Notre-Dame
-
-
rernplaee h por&e du tolinet. -- La crolx Saint-Étienne
et les cloehos. Fondation dee Brigittines, des Ba-
-
paumes et du l[ont-de-Pi6té. Colléges des llybcrnois
et des Àuguslins.
-
Les Prébendes au XYIIe siècle.
-
Prospérité de l'lntlustrie et du commerce. Ci[-
-
-
quième agrandissement. Suppression des portes de
-
Courtni et deg Beigneaux.
-
Le rri châtelain de Lille.
-
fl*t
llrl: 30* .=-
.-
iflfifaf de la Charit6. La -Poste aux lettres et les
$ondations de couyents, Les Yleux-f,ommes et
-
ileEgaggrigs r.. ., .i .. {t;l
-
de oommerce érigée sur le marché. La ville achète
-
le palais de Rihour et le Magistrat s'y installe. Sup-
-
pression du pilori. Interdit de Saint-Maurice.
-
Àvénement de Charles II.
-
Dissentiment entre les
-
États de lille et les deux ordres.
-
La dot de la reine
Le siége. Capi tulation et demandes
-
Marie-Thérèse.
- -
du Magistrat..*Louis XIY à l'église Saint-Pierre . t63
pÀTRrorE. -
Collision des quatre régiments.- La Fédé-
ration.
-
[a Compagnie de I'Espérance.
-
patriotique.- [e Pas de Baisieur.
- La caisso
La patrie déclaréo
en danger.
-
Sommations d'Albert de Saxe.
-
ponse de la Uunicipalité. Bombardement.
-Ré-
Lille a
bien mérité de la patrie.
- maximum.
-
La Ter.
reur.
-Le -
Rétablissement de l'ordre et des servieeg
publics.
-
La Préfecture du Nord installdc à tille . Zil
-
1.,
1.
-,.-L-t'--
TABLE DES MATIÈRES.
Pr80r.
Préfacs. . 7
Chronologle des comt€s de Flandre. ..:. g
Cartes dæ agrandisseuents de U[e. . . . l0
Culpnnnlor.
-LæForætiers.. ... 13
Csaprrnr II. ilaison de Flandre.- Lille, vllle onvgrlo . . . {6
-
-Lllle, plaaoforto, . . . {g
Cnrurnr III.
CnmlrnplY.
- - Lutte contro la ftoyauté . 3l
csaprrnn Y. Dominatlon frangalse.-0rganisailon pollttque. 62
-
Cmprrnn VI. dæ Privilégæ. 6S
-Défense
CnrprrnrYll. - RetouràlaUalsondeFlantlre. .. .. gg
CnrpnanlX.
-UaisondAutrlche... o ., . r {13
CurprrnsX, ilaison d'Espagne. - Domlnation dlreote. . f i}0
CnænnrX.l. Souveralnetd des Arohlducs { 6l
CnlprrnsIll. {6A
-RetouràlaDomlnationdlrecte..
CsÀprrnr XIII.
- Maison de Franco.
- [a Centrallsatlon. . . {80
CrilpnnnXIY.
- - lutte des Corporatlons . 212
Cgrprrnp XY.
- - Décadenoe de I'Industrio 828
Culprrne XVI.
- La Rdvolution . 26l
Table des nons de porsonnagos , d'lnotltutlons , do lieux , etc, . 28ô
' --l.r- ,
,,1
L.
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