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USTs sa démarche mia 4° édition §& Batir le dossier de validation des aquis, réussir l’entretien, préparer l’apreés-jury +10 000 DUNOD ne Tout le catalogue sur www.dunod.com Ts r DUNOD EDITEUR DE SAVOIRS le picogranme qui figure c-conire dlenseignement supérieur, prorequant une mmérite ure explicaion. Son objet est boise brucle des achols delves et de dfolerler le lecteur sur la menace que reves, ou point quelapossbiitéméme pour représente pour lavenir de écrit, les culeus de créer des coves pariculérement dans e domaine nouveles et dels fair éditr cor- de I édion technique et univers redement e# ajourd hui menocée ree lopanen mos Nous rappalons done que toute photocopil reproduction, portelle ov foal, Te Code de propridéintelec- de la présente publication est tuele du 1® jullet 1992 interdit |LESOREDPLNE| intercle sons auorsation de en effet expressément la photoco- TUE LELIVREJ Yavieur, de son éditeur ov du pie & usage callecti ans aulor- CCenitefrangas d exploitation du sation des ens droit. Or, cete pratique droit de copie (CFC, 20, me des vs généralsée dans les écblissemen's Grands-Augusins, 75006 Paris) © Dunod, 2014 5 rue Laromiguiére, 75005 Paris www.dunod.com ISBN 978-2-10-071504-6 le Code de la propriété intellectuelle n‘autorisant, aux termes de l'article L. 122-5, 2° et 3° al, d'une port, que les « copies ou reproductions siriclement réservées & I'usage privé du copiste et non destinées & une ullistion collective » et, d’aulre part, que les analyses e! les courtes citations dans un but d'exemple et illustration, « toute représentation ov reproduction intégrole ov partielle faite sans le consentement de auteur ou de ses ayanis droit ou ayants couse est illicite » (art. L. 122-4) Cette représentotion ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constitue rait done une contrefagon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. Table des matiéres Préface Avant-propos a la 4° édition Introduction Partie 1 PRESENTATION DE LA VALIDATION DES ACQUIS DE L’EXPERIENCE 1. Qu’est-ce que la VAE? Un contexte mobilisateur Les prémisses d’une réforme 2. Pourquoi valider vos acquis? La valeur des certifications. Les enjeux de la validation pour les salariés Les enjeux de la validation pour les employeurs 3. Quelles sont les clefs de la réussite? Confirmer l'opportunité d’une VAE Etre acteur de sa démarche S‘approprier les régles du jeu 4. Comment financer votre VAE? Le prix d'une VAE Pour les salariés Pour les demandeurs d'emploi Pour les fonctionnaires. Pour les autres. 21 2 30 55 56 59 16 89 90 99 104 125 126 128 130 133 134 Réussir sa démarche de VAE PARTIE 2 LA PROCEDURE DE VALIDATION DES ACQUIS DE L’EXPERIENCE 5. Le positionnement Les certifications accessibles a la VAE. Le choix d'une certification La recevabilité 6. Le dossier de demande de VAE Quelques conseils préliminaires Le dossier-type Le dossier-rapport Le montage du dossier. 7. Lentretien avec le jury Le réle du jury Le déroulement de 'entretien La décision de validation Le suivi post-jury Uapras-jury Conclusion Table des sigles Repéres bibliographiques Index 149 150 157 164 173 174 180 184 au 231 232 246 255 259 260 265 267 269 273 Préface n instituant dans le cadre de la loi de modernisation sociale de 2002 un droit individuel a la validation des acquis de I'expérience, Cest-a-dire la possibilité, pour tout individu ayant au moins 3 années d'expérience, de prétendre a I'obtention d'un dipléme, le législateur n‘avait probablement pas mesuré Iimpact sociétal qu’aurait progressivement sa décision. Si ce droit, légitime, a bousculé le monde académique en permettant un juste rattrapage sur la formation initiale, il a surtout affirmé que les compétences pouvaient s‘acquérir ailleurs et autrement qu’en salle de cours ou de travaux dirigés. Si le diplbme constitue un des sésames dans les recrutements en début de carriére, il apparait ensuite moins déterminant, I'expérience acquise prenant bien souvent le relais. II n‘en demeure pas moins, tout au long de la vie active, un indicateur de niveau, partagé par tous, et que I’on retrouve également présent dans les conventions collectives d’entreprises. La VAE représente un vecteur de changement majeur dans notre société ott la notion «d’élite» passe généralement par des cursus considérés d'excellence. Cest aussi une preuve de la reconnaissance et de la confiance dans Nos institutions publiques de formation. Pour diverses raisons, nombreux sont ceux qui n’ont pas eu accés aux études longues et qui pourtant, & force de volonté, d'acharnement, d'opportunités et d’expériences développent des compétences dans le cadre professionnel (mais pas uniquement) et accédent a de nouvelles connaissances via les disposi- tifs de formation professionnelle continue Réussir sa démarche de VAE La VAE est devenue progressivement une voie normale de certifica- tion au méme titre que la formation initiale, la formation continue ou l'apprentissage. Elle concourt de fagon marquée a la sécurisation des parcours en affirmant haut et fort que |'acquisition des connaissances et des compétences se produit aussi hors du cadre normal de la forma- tion premiére professionnelle ou non. Elle confirme que les trajectoires professionnelles des personnes se construiront selon un parcours qu'il est difficile d’anticiper et qui nécessitera d'accéder au bon moment aux reconnaissances et aux apprentissages permettant @ tout un chacun de poursuivre sa progression professionnelle ou de renforcer sa posture en entreprise Les raisons qui poussent les individus @ engager une validation de leurs acquis sont multiples. Tous visent une réelle reconnaissance de leurs compétences eu égard & leur milieu professionnel ou familial ou cherchent dans cette démarche a renforcer l'image d'eux-mémes. Reste qu’aprés un démarrage rapide dés 2002, la validation des acquis a semblé marquer légérement le pas dans l'enseignement supérieur. En 2008, plus de 4000 candidats sont passés en jury, prés de 50 % d'entre eux ont obtenu Iintégralité du dipléme visé. Lenseignement supérieur représente ainsi en 2008 prés de 8 % des validations totales des minis- teres certificateurs. Les raisons de ce ralentissement constaté sont diverses. La démarche est complexe et l'environnement économique difficile, moins propice donc & un tel investissement en temps et en énergie. Pourtant dans ce contexte économique et social perturbé et incer- tain la VAE devrait constituer l'un des dispositifs majeurs 4 mobiliser. Cest un moyen de réduire la rupture voire la concurrence intergéné- rationnelle entre les plus anciens expérimentés mais dont le dipléme ne refléte plus les responsabilités ou le métier exercé, et les jeunes diplomés sans expérience significative. La société et I'entreprise doivent tirer un grand profit, tant économique que social, de ce rapprochement générationnel. La VAE, tout comme la formation continue, est également un moyen de mieux préserver (ou de mieux accompagner) les individus en réo- Préface rientation professionnelle et de limiter ainsi les effets socio-6conomiques d'une instabilité ou d'une dégradation économique. Ce droit individuel doit étre intégré aussi aux politiques de gestion des ressources humaines et a la gestion prévisionnelle des emplois et des effectifs. Les branches professionnelles, les collectivités et les financeurs le prennent progres- sivement en compte et devraient donner ainsi un nouvel élan a la VAE. La charte des universités européennes pour l'apprentissage tout au long de la vie, ratifige en 2008, engage les universités a développer «des systémes qui permettent d’évaluer et de reconnaitre les acquis de l'expérience sous toutes leurs formes, afin de permettre a tous ceux qui en possédent le potentiel de suivre un cursus d’enseignement supérieur. Cet aspect revét une importance particuliére pour l'apprentissage tout au long de la vie dans un contexte de mondialisation, ot la connais- sance est acquise sous diverses formes et en différents lieux». La France apparait, sur ce point, en avance sur beaucoup de pays européens. Le déploiement récent d’engagements qualité, de diverses chartes de laccompagnement auxquelles participe l'ensemble du service public de l'enseignement supérieur et enfin, l'adhésion progressive de tous les certificateurs concernés, renforcent la lisibilité et la crédibilité de la démarche. Du cété des universités, et notamment des universités de l'‘Académie de Créteil, ce droit nous a permis de repenser nos diplémes systémati- quement en termes de compétences en rendant ainsi plus lisible notre offre de formation. Ceci participe 4 une meilleure orientation des adultes en reprise d'études, des candidats & la VAE mais aussi des étudiants en formation initiale professionnelle. Dés 2001, les universités de l'Académie de Créteil ont mené une réflexion commune pour la mise en place de ce nouveau dispositif. Cette réflexion a permis de créer une démarche et des outils d’accompagne- ment partagés, un dossier commun et un site d'information de référence (validexper) en passe de devenir une plateforme d’accompagnement a distance. Malgré les efforts combinés de l'ensemble des certificateurs et des financeurs (régions, OPCA, branches professionnelles), ce droit est Réussir sa démarche de VAE encore insuffisamment exploité. information doit étre renforcée comme doivent I'étre aussi les moyens d'accompagner au mieux les candidats a la VAE. Couvrage qui vous est proposé est rédigé par des enseignants cher- cheurs en Ressources Humaines qui ont participé @ de nombreux jurys de validation. II s'adresse a des candidats a la validation des acquis ou souhaitant s'engager dans la démarche et qui, de la pré-orientation jusqu’au jury, se questionnent sur les conditions d’une pleine réussite de leur parcours. expérience des auteurs dans le contexte universitaire est tres pré- cieuse. Elle fait de cet ouvrage un réel guide méthodologique pour le candidat VAE mais aussi pour tous ceux qui participent a leur accompa- gnement, universités, DAVA, cabinets VAE. Louvrage ne masque rien des épreuves qu'il convient de surmonter dans le cadre d'un parcours de validation mais apporte surtout, au travers d’exemples, de temoignages et de cas concrets des solutions construites et précises auxquelles chacun pourra trés utilement se référer. Micheline Barthout Vice-présidente « formation » de I'Université Paris-Est Alain Gonzalez Président de la conférence des directeurs des services universitaires de formation continue (CDSUFC) Avant-propos a la 4° édition ans le cadre de cette quatriéme édition, nous avons été amenés a intégrer de nouvelles contributions et rubriques, afin d’améliorer le contenu de l’ouvrage. En particulier, nous avons donné la parole aux différents acteurs d'une démarche VAE (référents, responsables cellule VAE, membres des jurys permanents et professionnels, enseignants de la filiére), afin qu’ils puissent rendre compte de leurs expériences. || s‘'agit de donner encore plus de conseils pratiques susceptibles de mieux orienter et guider le candidat dans ses démarches VAE, tant en début de parcours (orienta- tions, motivations, problématique professionnelle, projet) que lors des différentes étapes de formations (dossier rapport, jury, accompagne- ment post-jury). Nous avons aussi remis a jour les différents dispositifs législatifs, en prenant notamment en compte les évolutions réglemen- taires dans le champ de la formation (loi 2014) et leurs impacts sur une démarche VAE. Ces différents compléments ont été rendus possibles par notre expé- rience de prés de dix ans des démarches VAE, qui nous a permis de rencontrer de nombreux professionnels de la formation mais aussi une centaine de candidats 4 une démarche VAE, dont les avis, conseils et suggestions nous ont fortement aidés a mieux saisir les particularités de cette formation, ses avantages mais également ses piéges. Enfin, cette nouvelle édition a été enrichie par les contributions et le soutien de différents acteurs du monde professionnel (membres de Réussir sa démarche de VAE jurys, rapporteurs, évaluateurs) et académique (directeurs de compo- sante, enseignants référents, membres permanents, personnel admi- nistratif): Géraldine Balanche-Jacquet (Paris Descartes), Dominique Bouy-Debec (Université de Cergy-Pontoise), Elise Clerc (Université de Bourgogne), Charlotte Delcourt (Université de Reims Champagne Ardenne), Régine dAltoe-Leblond (Université de Savoie), Jean-Marie Gaudin (Université Catholique de l'Ouest), Lydie Grudé (Université du Maine), Céline Gherbi (Université de Bourgogne), Lisiane Guitard (Inspectrice Education Nationale et responsable du DAVA de [Aca démie de Bordeaux), Norbert Jaouén (chargé de mission, Education Nationale), Laure Jeuneu (Université de Cergy Pontoise), Mélanie Kozak (Université Catholique de Lille), Aline Lebert (Université Paris 8), Violaine Le Dily (Université Paris 3), Nicolas Lenne (Université de Lyon 1), Lucie Mekouar (Université de Bourgogne), Isabelle Parot (Université de Saint- Etienne), Nadine Richeux (Université Rennes 2), Magali Roy (Université d'Orléans). lls viennent rejoindre nos contributeurs de la troisieme édition, membre de |'Université Paris-Est: Elisabeth Alimi, Christine Cachet-Vivier, Valérie Cordier, Isabelle Ferrari, Eric Leonel et Astrid Mullenbach, ainsi que Léila Bennai (Crédit Agricole SA). Pour conclure, nous souhaitons remercier chaleureusement Valérie Briotet qui nous accompagne chez Dunod depuis de nombreuses années sur nos différents ouvrages et qui nous a encouragés dans la Téalisation des différentes éditions de ce livre. Introduction btenir un dipléme en cours d’activité professionnelle, acqué- tir une qualification sans retour en formation, capitaliser des acquis en vue d'une progression de carriére: tout cela est possible depuis 2004 (loi sur la formation tout au long de la vie) grace a la démarche de validation des acquis de Iexpérience (VAE). Ce droit individuel, accessible 4 tous, reconnait la valeur forma- trice du travail et favorise I’accés a la certification. A ce titre, la VAE permet d'optimiser la gestion de son parcours de professionnalisation, aux cétés d'autres outils tels que le bilan de compétences, le congé indi- viduel de formation ou le droit individuel a la formation. Elle porte sur la quasi-totalité des diplémes, titres et certifications professionnelles délivrés en France. C'est donc une nouvelle modalité de certification qui s‘ajoute — sans les remplacer — aux modalités plus traditionnelles: formation initiale (@ temps plein ou en apprentissage) et formation continue (a temps plein ou en alternance). La validation des acquis de l'expérience représente |'aboutisse- ment d'un long processus de réformes et d'expérimentations, visant lintégration des savoirs et savoir-faire accumulés au cours d'une expé- rience professionnelle dans un parcours de formation. Elle intervient dans le prolongement de nombreux dispositifs de reconnaissance des acquis mis en place par divers acteurs au cours des années quatre- vingt et quatre-vingt-dix. Les insuffisances du systéme de formation professionnelle continue, la promotion de la formation tout au long de Réussir sa démarche de VAE la vie, le développement de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences: tous ces facteurs ont concouru a |'instauration de ce droit a la VAE, qui ouvre de vastes perspectives a de nombreux individus (salariés, demandeurs d'emploi...), mais aussi aux employeurs et aux organismes certificateurs. Quelques slogans publicitaires ont pu faire naftre chez certains une représentation trés simplificatrice de la démarche, mais la VAE n'est pas une formalité purement administrative. Pour bénéficier de cette opportunité, reconnaissons que le chemin a parcourir est long et sinueux, mais permet en contre-partie d’étre dispensé du parcours traditionnel de formation. Pour cela, le candidat doit convaincre son jury de VAE qu'il ale niveau de connaissances et de compétences requis pour |’obtention partielle ou totale du dipléme visé. Cela nécessite réflexion, écriture et mise en forme d‘informations en vue d'une présentation a un groupe experts. Jouer le jeu, c'est se donner le maximum de chances de réus- site. Si cette loi a déclenché de nombreux efforts d’adaptation de la part des organismes valideurs, elle suscite encore quelques réticences. Le souci de ne pas dévaloriser les diplémes conduit les membres de jury 4 maintenir un haut niveau d'exigence. Lobtention d'un dipléme n’est pas plus aisée par la VAE que par les examens. Elle est simplement dif- férente et peut devenir un outil de promotion sociale a condition d'en décrypter les codes et les usages. Beaucoup de candidats n‘ont, au démarrage, qu'une idée peu précise du travail 4 accomplir; ils prennent la mesure de la réalité du processus en avangant dans leur démarche. Cet ouvrage vise améliorer cette compréhension et cette lisibilité du systéme. Faciliter vos démarches : tel est le but de cet ouvrage pratique, vivant, facile a lire, volontairement pédagogique sans étre simpliste. Il résulte de la volonté des auteurs de mettre leurs expériences multiples (conseiller VAE, référent diplme, membre de jury, tuteur Post-VAE) a votre service, de vous présenter la VAE en détail pour mieux comprendre les enjeux qui la traversent. Ce guide méthodolo- gique s'adresse a tous ceux qui envisagent de faire reconnaitre leurs acquis professionnels ou personnels. Il a pour objectif de répondre aux 12 Introduction questions pratiques que les candidats se posent au moment d'en- treprendre une démarche de validation: comment s'y prendre? a qui s‘adresser? pour quels résultats? Vous y trouverez donc: * les diplémes accessibles, * les coordonnées des interlocuteurs institutionnels, * des conseils pour mener un projet de validation jusqu’a son terme. Au travers d'anecdotes, d’exemples et de cas concrets, vous décou- vrirez les potentialités que recéle ce dispositif. Seront également balayées les étapes successives de la procédure de VAE: + Pourquoi s'y engager? * Quel dipléme choisir? * Comment obtenir des financements? * Quelles épreuves passer? Notre propos se concentre essentiellement sur le droit a la validation des acquis de I'expérience tout en proposant une comparaison avec les autres dispositifs existants, afin de vous aider a choisir le mode de validation le plus pertinent au regard de votre projet personnel et professionnel. Les professionnels de l'information, de orientation et de l'accompagnement des adultes y trouveront, pour leur part, les principes, les enjeux et les finalités de ce nouvel outil d'aide a la construction de parcours de professionnalisation. Les textes réglementaires ont laissé le soin aux différents organismes délivrant des diplémes, titres ou certificats professionnels, d’organiser l'accueil et 'accompagnement des candidats. Dans la mesure oU la plupart des organismes, qu’ils soient publics ou privés, ont adopté des démarches spécifiques, nous vous invitons a prendre contact avec le centre d'information de votre choix, pour étudier avec ses représentants les modalités possibles de validation des acquis. Les éléments de méthodologie contenus dans ce guide vous aide- ront 4 mener votre démarche de validation des acquis de l'expérience a son terme, dans les meilleures conditions possibles. Il ne se subs- titue pas a l'accompagnement qui vous est proposé par les organismes 13 Réussir sa démarche de VAE valideurs. Il constitue néanmoins un support de référence qui vous aiguillera jusqu’a la validation totale du dipléme visé. Il a été élaboré de maniére & vous donner le maximum de pistes de réussite. Chacun, en fonction de son parcours et du dipléme visé, y trouvera les éléments qui feront écho a sa problématique. 14 a | Partie 1 Présentation PERE E ill des acquis PD ol Tere) Qu’est-ce que la VAE? Pourquoi valider vos acquis? Quelles sont les clefs de la réussite? Comment financer votre VAE? oe Toute reproduction Présentation de la validation des acquis de l’expérience ouloir valoriser son expérience est révélateur d’un besoin de reconnaissance éprouvé par de nombreuses personnes, quel que soit leur statut (salarié, demandeur d'emploi...) Valorisation, validation, reconnaissance... Qu'en est-il vraiment? La démarche de VAE est un processus d’analyse qui consiste a identi- fier des actes ou des événements déja connus pour les mettre en valeur, a extraire d'un ensemble confus ou inconscient des éléments intelli- gibles. || s'agit pour le candidat de décrire son expérience en détaillant ses différentes missions afin de faire apparattre des traces de savoirs et savoir-faire jalonnant son parcours. Par une distanciation critique et l'explicitation de sa pratique, il contribue lui-méme a |'identification de ses acquis. La validation résulte ensuite de la confrontation de ce matériau 4 une norme de comparaison. La validation consiste 4 évaluer des acquis par rapport a un critére, le plus souvent appelé référentiel. Par cette mise en correspondance entre le parcours du candidat et le contenu du dipléme, des points forts ou des points faibles apparaitront: il est alors de la mis- sion du jury d’en faire l'appréciation, voire la pondération. Si le jury est globalement convaincu que ces acquis sont conformes aux attentes du diplome, il le valide. Dans le cas d’une validation positive par le jury, le candidat obtient une reconnaissance qui légitime son expérience (qualité de ses missions réalisées en entreprise). Cette reconnaissance institutionnelle et acadé- mique permet a l'individu de se valoriser auprés de différents acteurs : la cellule familiale, le réseau social, 'environnement professionnel direct (entreprise actuelle, collégues), le monde professionnel. Ce processus de validation est opéré par une instance officielle qui certifie ainsi la maitrise des activités et des compétences correspondant au référentiel du dipléme visé et qui procéde alors a sa délivrance. La certification est l'attestation officielle délivrée par cette instance diment habilitée, de la réussite de la validation. Par extension, ce terme désigne d'une maniére générique l'ensemble des diplémes, titres et certificats de qualification répertoriés en France. 17 Réussir sa démarche de VAE Formalisation de l'expérience 2. Confrontation ‘au référentiel Equivalence Parcours >» | Reconnaissance sociale et professionnelle | ¢ Figure 1 Processus de validation des acquis de l'expérience La figure 1 schématise le processus a I'ceuvre dans une démarche de validation des acquis de I'expérience: le candidat procéde a la des- cription et a la formalisation de son parcours en montrant les liens exis- tant avec le diplome visé; le jury compare ces acquis avec le contenu du référentiel et se prononce sur |'étendue de la validation; en cas de validation totale, 'organisme valideur délivre la certification obtenue. La reconnaissance des acquis se pare ainsi d’une légitimité légale, sociale et pédagogique. On écartera ici la notion d'équivalence. Certes, les Rectorats peuvent délivrer aux ressortissants étrangers une attestation de niveau relative 2 a leur formation, afin de présenter 4 qui de droit un justificatif francais 5 portant sur la durée des études suivies dans leur pays d'origine. Cette attestation n’entraine toutefois aucune automaticité dans la reconnais- sance du diplome. Au sein de l'Union européenne, malgré des directives tentant de favo- riser la reconnaissance mutuelle des qualifications pour faciliter la libre circulation des travailleurs, la diversité des systémes de certification et les résistances nationales freinent leur application. Méme si des avan- cées notables ont été obtenues, de nombreux efforts restent a fournir. Présentation de la validation des acquis de l’expérience A défaut d'une harmonisation des pratiques trop difficile 4 opérer, les instances européennes misent désormais davantage sur la transparence des certifications. Celle-ci passe par une meilleure lisibilité des diplomes et des contenus de formation. La construction d’un espace européen de l'enseignement supérieur va y contribuer, par une homogénéisation des grades et la mise en place d'un systéme de crédits transférables (réforme LMD). Le processus de Copenhague touchant |'éducation et la formation professionnelle avance dans le méme sens. Lélaboration d'un cadre européen des qualifications devrait unifier l'ensemble de ces adaptations. 19 “pouna pt0z @ 2461uAdoo Chapitre 1 Qu’est-ce que la VAE? > Un contexte mobilisateur > Les prémisses d'une réforme Présentation de la validation des acquis de l'expérience a validation des acquis de I'expérience s‘inscrit dans un contexte socio-économique marqué par de profonds bouleversements. Elle dote les acteurs de nouvelles armes pour affronter cet envi- ronnement incertain avec les meilleurs atouts. Si elle est le fruit d'une legislation récente, la VAE repose toutefois sur une tendance ancienne a la reconnaissance des compétences. Remonter aux sources de la validation des acquis permet d'en com- prendre les finalités. Un contexte mobilisateur » La promotion de la formation tout au long de la vie Le Mémorandum sur I'6ducation et la formation tout au long de Ia vie, publié par la Commission européenne en octobre 2000, repose sur le constat que: «Laccés @ des informations et des connaissances actualisées ainsi que la volonté et la capacité d’exploiter ces ressources intelligemment, dans un but personnel ou dans l'intérét de l'ensemble de la collectivité, conditionnent la compétitivité de l'Europe et 'amélioration des capa- cités d‘insertion professionnelle et d’adaptation de sa main d’ceuvre.» La Commission propose quatre champs d’actions prioritaires pour faire rentrer 'Union dans l'ere de l'information et de la communication : * batir une société d'intégration qui offre 4 tous une chance égale; * adapter l'offre d’éducation et de formation; * élever le niveau général d'études et de qualification; * encourager les citoyens et leur donner les moyens d’agir. La Commission encourage a concrétiser l'objectif de «formation tout au long de la vie» pour tous les individus. Afin qu'il puisse s'adapter aux changements économiques et sociaux qui affectent nos sociétés, 22 Chapitre 1. Qu’est-ce que la VAE? chaque Etat membre doit d'une part, proposer une «offre ininterrompue d'éducation et de formation tout au long de la vie» et dautre part, favo- riser la demande de formation. Pour accroitre l'appétence des individus pour la formation, la solution consiste 4 adapter l'offre aux besoins, notamment en moderisant les modes d’enseignement, en individualisant les parcours, en donnant une image positive de la formation. Chacun devrait ainsi avoir la possi- bilité de suivre le parcours de son choix, car Les adultes «refuseront d'investir du temps, de I’énergie et de largent dans de nouvelles actions d’éducation et de formation si les connaissances, les compétences et le savoir spécialisé qu'ils ont déja acquis ne sont pas reconnus de fagon tangible. » La Commission distingue alors trois formes d‘apprentissage : + I'éducation formelle qui se déroule dans les établissements et débouche sur lobtention de diplémes ; + l'éducation non formelle qui renvoie aux formations non diplomantes, quels qu’en soit le lieu ou la durée; « |'éducation informelle qui englobe les apprentissages réalisés par tout un chacun dans le cadre de sa vie professionnelle et personnelle. En posant le principe d'une complémentarité entre ces trois modes d'éducation, la Commission milite pour une prise en compte de tous les acquis de la personne dans le cadre de sa formation. En France, la validation des acquis de I'expérience repond donc a ces enjeux, en introduisant une nouvelle voie d‘accés aux diplémes. La consultation francaise sur ce mémorandum a conduit a la rédaction d'un rapport de consultation, dans lequel les auteurs se félicitent de la convergence constatée entre le point de vue de la Commission euro- péenne et la réflexion nationale: 23 Présentation de la validation des acquis de l’expérience «Les propositions du mémorandum dans ce domaine trouvent en France un écho important du fait des débats publics préalables a adoption d'un projet de loi sur la validation des acquis de lexpérience. [..] Les opinions recueillies & ce propos sont généralement tres favorables. »' » La sécurisation des trajectoires individuelles Parallélement a la publication de ce Mémorandum, le gouvernement a souhaité introduire de la souplesse dans le systéme de certification francais pour faciliter l'accés des adultes a la formation professionnelle. D'autres objectifs, inspirés du rapport de Nicole Pery’, ont été affichés: * élever le niveau de qualification des salariés pour leur donner les atouts nécessaires au maintien dans l'emploi notamment dans les secteurs directement aux prises avec la mondialisation ; * favoriser I'accés a la formation pour renforcer la mobilité profession- nelle et ré-enclencher I'ascenseur social. Parmi plusieurs voies d'actions possibles, il a &té choisi d'amener le systéme de certification a s'adapter aux évolutions actuelles du marché du travail pour offrir davantage de sécurité aux salariés. Gestion des compétences, logique de compétences, modéle de la compétence: autant d'expressions qui ont fleuri dans la litté- rature managériale au cours des années 1990. Elles reflétent la prise de conscience par les entreprises du développement d'un environ- nement économique de plus en plus complexe, mondialisé, incertain ot l'ensemble des processus de l'entreprise sont orientés vers la satisfaction des besoins du client. Dans ce contexte instable, la force d'une entreprise réside essentiellement dans sa réactivité et sa capa- cité a innover. La richesse d'une organisation est donc constituée non seulement de la somme des compétences individuelles qui la |. Ministre de "Education Nationale, Processus de consultation sur l'éducation et la formation tout au fong de fa vie faisant suite au mémorandum de la Commission Européenne, rapport final de lo consultation francaise, La Documentation francaise, 2001 2. Pery Nicole, La Formation professionnelle, diagnostics, défis et enjeux, La Documentation francaise, 1999, 24 Chapitre 1. Qu’est-ce que la VAE? composent, mais aussi des compétences collectives qui lui sont spé- cifiques. La gestion des compétences a donc été placée au coeur de la gestion des entreprises. La gestion des compétences consiste a impliquer de plus en plus les salariés dans le projet de |'entreprise. Maurice Thévenet affirme «La compétence de I'individu n’est pas une fin en soi. Elle doit étre mise au service d'une mobilisation collective qui se mesure en termes defficacité, de résultats et d'adaptation au changement. »' Les compétences de Iindividu doivent étre mises au service de la réussite de l'organisation. Toute la difficulté est alors d'assurer I'adéqua- tion entre le projet du salarié et les besoins de l'entreprise. La gestion des compétences a introduit l'individualisation de la gestion des par- cours, dans un domaine ot prévalait plutét jusqu’alors une dimension collective (convention collective et classification des qualifications, garan- ties collectives assorties au contrat de travail, définition collective des postes de travail...). Sur le terrain, l'encadrement intermédiaire est souvent chargé de l'application des politiques de gestion des ressources humaines (GRH), en jouant un réle d'interface entre les dirigeants de I'entre- prise et les salariés. Il doit resoudre une équation complexe: réussir optimiser la production en maximisant |'utilisation des ressources (humaines, techniques et budgétaires) dont il dispose, tout en met- tant en ceuvre une gestion des compétences qui demande un travail d'analyse, d'écoute et d'évaluation individuelle trés consommatrice de temps. Sans compter que, par tradition, les salaires sont encore trés souvent indexés sur le poste occupé et sur l'ancienneté, ce qui intro- duit parfois un écart important entre la volonté affichée des dirigeants et le ressenti de la base. 1. Thévenet Maurice, «Limplication des salatiés va devenir un enjeu majeurs, Entreprise et Carrigres, n° 606, 28 janvier 2002. 25 Présentation de la validation des acquis de l'expérience La notion de compétences Le terme compétence a donné lieu a une littérature prolifique dans de nombreux champs disciplinaires, notamment en didactique profession- nelle, gestion des ressources humaines, clinique de l'activité et psychologic sociale. Parmi la multitude de définitions proposées, nous en avons retenu deux qui rassemblent le plus large consensus. Guy Le Boterf* définit la compétence comme un savoir ag mobiliser, combiner et transposer avec pertinence, des ressources indivi- duelles et extérieures dans une situation professionnelle complexe, en vue datteindre un objectif précis. Agir avec compétence consiste 8 mettre en ceuvre une séquence d'actions qui résulte d'un mode opératoire transpo- sable a des situations semblables. Une personne est compétente si elle est capable non seulement de réussir une action, mais aussi d’expliquer pourquoi et comment elle s'y prend pour agir. Philippe Zarifian® pour sa part la définit en trois axiomes: «La compétence est la prise d’ je et de responsabilité de individu sur des situations professionnelles auxquelles il est confronté; la compé- tence est une intelligence pratique des situations qui s‘appuie sur des connaissances acquises et les transforme avec d’autant plus de force que la diversité des situations augmente; la compétence est la faculté & mobi- liser des réseaux d’acteurs autour des mémes enjeux, a assumer des domaines de co-responsabilité», A travers ces deux points de vue, on peut retenir des éléments désormais stabilisés de cette définition: La compétence est inséparable de I’action, est pourquoi elle est si dif- ficile 4 évaluer. Elle n’a de sens que par rapport 4 un but que poursuit action: le professionnel n‘agit que dans un but donné et la pertinence de son action révéle son professionnalisme. La compétence est indissociable de I'individu qui la porte; elle n’existe pas en soi. La compétence consiste 4 exploiter des ressources personnelles (connais- sances, aptitudes, savoir-faire, qualités personnelles...) et des ressources extérieures (documentation, réseau, environnement de travail, informa- tions variées...). La compétence se construit au fur et A mesure des situations rencon- trées. Elle requiert d/adopter une posture réflexive vis-a-vis de sa pra- tique et d'analyser a posteriori les différents cas rencontrés, pour les , consistant a ations, a partager des 26 Chapitre 1. Qu’est-ce que la VAE? décontextualiser, c'est-a-dire trouver des invariants qui seront transpo- sables dans un autre contexte. La compétence n’est pas de l'ordre du tout ou rien car une activité est plus ou moins maitrisée, d’oi la nécessité de I'évaluer pour la graduer. La compétence nait d'un investissement personnel qui s'exprime par la prise de responsabilité et d'initiative, par une volonté de progression et d'apprentissage permanent. Les jurys doivent donc disposer d'une description du contexte de I’a et d'une explicitation des modalités de I'action, pour étre en mesure d’appréhender pleinement les compétences des candidats. La structure des dossiers de VAE concus par les valideurs repose largement sur ce constat. 2. Le Boterf Guy, Ingénierie et évaluation de compétences, Editions d Organisation, 2002. b, Zarifian Philippe, Objectif Compétence, Editions Liaisons, 1999. Les grilles compétences La logique compétence se matérialise dans les entreprises par la mise en place des grilles compétences, apparues dans les organisations a pa années 1990. Ces grilles compétences placent lindividu au cozur du processus. Lorgani- sation y est décrite en termes d’emplois-types que l'on peut définir comme « un ensemble de postes ayant une finalité commune qui présentent des proximités suffisantes en termes de contenu pour permettre a un salarié de passer d'un poste a l'autre avec un temps d’adaptation réduit». Chaque emploi-type se voit associé a un référentiel de compétences (ensemble de savoirs, savoir-faire et savoir-étre nécessaires pour réaliser au niveau de performance requis les activités permettant de réaliser la mission et les acti- vités qui lui sont liées). Les emplois-types sont regroupés au sein de filigres (ensemble d'emplois-types relevant du méme champ d’activité hiérarchisé par niveau de complexité), La position de lemploitype dans la grille dé- pend du nombre de compétences requises pour réaliser correctement les des 27 Présentation de la validation des acquis de l'expérience a missions attachées a l'emploi et du niveau de maitrise des compétences demandées (en général 4 8 5 niveaux, allant de « compétence inexistante » a« compétence parfaitement maftrisée avec une capacité de la transmettre 4 d'autres »). Chaque emploi-type a un profil optimal de compétences au- quel est réguliérement comparé le salarié pour fixer sa rémunération, son programme de formation et son évolution professionnelle. Ainsi, la rému- nération du salarié dépend du nombre de compétences maitrisées et non plus du poste occupé. Avec la grille compétence, la grande nouveauté est que l'évolution de car- riére ne se concoit plus nécessairement comme un changement d'emploi mais plutét comme un processus permanent qui permet a un salarié, au gré des expériences, des formations, des projets et des emplois, d’augmen- ter la quantité (nombre de compétences) et la qualité (degré de maftrise) de son portefeuille de compétences. Plus le salarié développe des compé- tences utiles pour son entreprise, plus il sera récompensé. La démarche VAE s‘inscrit dans cette logique compétence oti les emplois sont associés des référentiels de compétences et les diplomes a des réfé- rentiels de connaissances et de compétences cibles. Pour autant, la gestion des compétences a permis d'introduire plus de souplesse dans la gestion des ressources humaines. implication et la responsabilisation des salariés sont de plus en plus sollicitées en échange de plus d’autonomie, d'initiative et de créativité. Les employeurs tentent ainsi d'instaurer un nouveau «pacte social" : «Dans un contexte ou le contrat psychologique antérieur (loyauté du salarié contre stabilité de 'emploi) n‘est plus soutenable, les entre- prises s‘efforcent de proposer un nouveau contrat: performance contre employabilité.» Les cartiéres linéaires deviennent alors de plus en plus rares et laissent place @ des ecarriéres nomades». On parle maintenant plus souvent de métier que de poste de travail, notion plus large qui montre 1. Cadin Loic, «La carrigre nomade, un modéle pour penser les trajectoiress, Entreprise et Carridres, n° 708, 2 mars 2004. 28 Chapitre 1. Qu’est-ce que la VAE? l'existence d'une zone d’évolution possible. Le Réper-toire opérationnel des métiers et des emplois' propose des «aires de mobilité profession- nelle» pour signifier que les progressions de carriére ne sont plus uni- quement tubulaires mais débouchent sur de plus larges possibilités par transfert de compétences. Or ce transfert n’est pas garanti. Ni a l'intérieur d'une entreprise car les revirements rapides de conjoncture rendent plus improbables les carriéres longues au sein d'un établissement unique. Ni entre les entreprises puisque le salarié n’a pas l'assurance qu'un nouvel employeur reconnattrait les compétences développées chez un autre. Les pouvoirs publics et les partenaires sociaux se sont donc emparés de ce probléme en tentant de sécuriser les trajectoires des individus. Aprés de longues négociations et autres contre-temps parlementaires, la Loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 a introduit un droit individuel a la validation des acquis de l'expérience. Ce nou- veau droit permet a toute personne de faire valider les acquis issus de son parcours professionnel et personnel afin d’obtenir la validation totale dun dipléme, titre ou certificat de qualification professionnelle. Ce pro- cessus de reconnaissance externe a l'entreprise permet de délivrer une certification, reconnue sur un plan national, assurant au salarié la transfé- tabilité de son expérience d'un contexte a un autre. Le dipléme devient alors un signal, un indicateur de compétences, une monnaie d’échange entre le salarié et I'employeur. En bref La VAE concerne une diversité de publics. Elle s‘adresse au: salarié du privé (en CDI ou en CDD) ou intérimaire, qu’é un non salarié (membre d'une profession libérale, exploitant agricole, artisan, commer- cant), un travailleur indépendant, un agent public (titulaires ou non), un demandeur d'emploi, indemnisé ou non, un candidat 4 un concours administratif, ou 4 un bénévole ayant une expérience associative ou syn- dicale. jien aun 1. La Documentation francaise, 1997, 29 Présentation de la validation des acquis de l'expérience aN Le candidat peut étre avec ou sans qualification reconnue et désirer en acquérir une, la completer ou l'adapter afin de reprendre une activité, La seule régle de sélection est que le candidat doit justifier d’au moins trois ans d'expérience (les périodes de formation initiale ou continue et les stages ne sont pas pris en compte): — en continu ou discontinu; - a temps plein ou a temps partiel ; = dans une activité salariée, non salariée ou bénévole en rapport direct avec le dipléme, le titre ou le certificat visé. Les prémisses d'une réforme La VAE s'inscrit dans un processus historique qui a progressivement pré- paré les esprits & la possibilité de faire reconnaitre une valeur qualifiante a l'expérience. » La multiplication des modes de reconn des acquis Parmi la diversité des initiatives prises en faveur de la reconnaissance des acquis, on peut en retenir trois principales : le portefeuille de compétences, le bilan de compétences et les certificats de compétences en entreprise. > Le portefeuille de compétences La démarche de constitution d’un portefeuille de competences déve- loppée au Québec dans les années 1980 tire son origine dans la conception américaine du portfolio. Elle vise & analyser et rassembler en un seul support, l'ensemble des apprentissages réalisés par un individu au cours de son parcours professionnel et personnel. Par son élabora- tion, son propriétaire apprend & mieux se connaftre pour mieux se faire connaitre et reconnattre. Cet outil s'appuie sur une logique d’auto-forma- tion accompagnée, articulée en cing étapes: 30 Chapitre 1. Qu’est-ce que la VAE? * définir ses objectifs ; * téaliser un exercice de mémoire pour retracer ses expériences ; * inventorier ses apprentissages aprés identification et auto-évaluation ; * faire le lien entre ces apprentissages et l'objectif visé: entrée en for- mation, accés a l'emploi... * étayer ses compétences et savoirs par des piéces justificatives. La découverte qu'un adulte pouvait par cette démarche se réappro- prier ses expériences, pour mieux se valoriser et se projeter dans le futur, a ouvert la voie & de multiples applications : reprise d'études avec dispenses et individualisation du parcours de formation, recherche d’em- ploi, auto-formation, outil pédagogique au service de la formation de formateurs, et bien entendu Ia validation des acquis de I'expérience. > Le bilan de compétences Le bilan de compétences est une prestation proposée par des orga- nismes diment agréés par l'Etat. II offre un cadre de réflexion pour un individu souhaitant, 4 un moment de sa carriére professionnelle, faire le point sur son parcours, analyser les sources d'insatisfaction qui engendrent un besoin de changement, identifier des pistes d'évolution et formuler de nouvelles perspectives aprés en avoir étudié la faisabi- lité. Son objectif consiste a aider le bénéficiaire 4 élaborer son projet professionnel, puis a le décliner en un plan d’actions afin de mettre en ceuvre les moyens nécessaires pour le concrétiser. Pour réglementer des pratiques jusque-la non encadrées, la loi n° 91-1405 du 31 décembre 1991 a donné une légitimité a cette prestation. En linscrivant comme un droit au Code du travail (article L 900-2), elle lui assure un financement et la définit comme suit: «Les actions permettant de réaliser un bilan de compétences [...] ont pour objet de permettre a des travailleurs d’analyser leurs com- pétences professionnelles et personnelles ainsi que leurs aptitudes et leurs motivations afin de définir un projet professionnel et, le cas échéant, un projet de formation.» 31 Présentation de la validation des acquis de l’expérience Un bilan de compétences s’entreprend donc dans une perspective de mobilité ou d’évolution définie dans le cadre d'un projet. II va donc au-dela de la démarche d’élaboration d'un portefeuille de com- pétences puisqu’a l'identification des acquis, on ajoute la définition d'un projet. > Les certificats de compétences en entreprise Au Royaume-Uni, la validation des acquis est initiée dans les années 80 par |'instauration des National Vocational Qualifications (NVQs). Les autorités anglaises ont pris le parti de créer un nouveau systéme de certification des compétences professionnelles, alternatif au systéme existant de formation initiale composé des diplémes traditionnels. La création de ce nouvel «étalon général de qualifica- tion» conduit a définir de nouvelles normes de formation, concues en termes d'aptitudes et de résultats a atteindre dans |'exécution de taches diment spécifiges. Ce systeme se veut plus pertinent que l'ancien, en répondant étroitement aux exigences des employeurs. Les NVQs sont élaborés par les awarding bodies qui définissent les référentiels en partenariat avec des organisations patronales (lead boards) et accréditent les organismes certificateurs (assessment centers) sélectionnés parmi des centres de formation ou des entre- prises elles-mémes. La délivrance des NVQs repose sur la réussite 4 des tests ou des mises en situation, dans le respect des procédures d'assurance qualité sur lesquelles s'appuie la crédibilité du systeme. Les organismes consulaires francais se sont fortement inspirés de ce modéle pour instituer les Certificats de compétences en entreprise (CCE). Piloté par Association pour la certification des compétences pro- fessionnelles (ACCP), ce programme a consisté a agréer des centres de validation chargés d’évaluer des candidats sur la base d'un porte- feuille de compétences, conformément aux normes qualité définies et contrdlées par I'ACCP. Le Certificat de compétences en entreprise est une attestation de la maitrise d'un certain nombre de compétences en situation. 32 it Chapitre 1. Qu’est-ce que la VAE? Contrairement au systéme anglais, le CCE n'est pas une certifica- tion, mais uniquement une reconnaissance extérieure a l'entreprise d'un potentiel directement opérationnel. Il lui emprunte en revanche Vidée qu'un systéme de validation peut bénéficier d'une légitimité en dehors de la garantie accordée par |'Etat grace a l'assurance qualité. D'une portée limitée, ces certificats n’ont pas rencontré le méme succés qu’en Grande-Bretagne oti |'ajout des General National Vocational Qualifications (GNVQs) dans les années 90 a contribué a asseoir ce systéme. Acertains égards, la VAE emprunte a chacune de ces méthodes de reconnaissance des acquis professionnels. Elle s’en distingue néanmoins en ouvrant une nouvelle voie d’accés a l'ensemble des certifications existantes par le biais d’un dispositif de validation insti- tutionnel, reposant sur un mode déclaratif. + Pour aller plus loin Les trois facteurs explicatifs de la loi sur la VAE Trois éléments du diagnostic porté sur le systtme de formation professionnelle ont été déterminants dans I'émergence de la notion de validation des acquis de l'expérience: — La nécessité de sécuriser les parcours professionnels d'une population active faiblement diplémée: en 1995, 4 actifs occupés sur 10 ne détenaient aucun dipléme a caractére professionnel. — Le réle majeur de la possession d'un dipléme dont la plupart des études montrent quill est une des clefs de I'insertion durable. - La faible dimension qualifiante de la formation continue qui a d’abord pour objectif d'accompagner le changement technique ou d'organisation dans lentreprise et s‘adresse souvent a des salariés possédant déja une qualification. Source: La VAE en Fance, Mathieu Molaqun, Note du CEP, décembre 2013, Goupe Alpha 33 Présentation de la validation des acquis de l’expérience » La diversification des modes d’accés a la certification > VAPP (Validation des acquis professionnels et personnels) En France, la validation a pris un premier essor grace la publication du décret n° 85-906 du 23 aodt 1985 (par application de la loi du 27 janvier 1984), portant sur les «conditions de validation des études, expériences professionnelles ou acquis personnels en vue de I'accés aux différents niveaux de l'enseignement supérieur» (VA 85). Ce texte offre aux travailleurs la possibilité de reprendre des études supérieures a un niveau plus élevé que celui initialement obtenu. Lautorisation d'ins- cription délivrée permet au candidat de s'inscrire dans une formation a la faveur d'une dispense de titre requis. Ce décret ouvre donc a des adultes un accés direct aux différents niveaux de formation post- baccalauréat dispensés par un établissement d’enseignement supérieur. Aujourd’hui, ce dispositif est toujours en vigueur et les adultes en reprise d'études y ont recours couramment afin d'accéder, au titre de l'expé- rience, a des diplémes pour lesquels ils n’ont pas le niveau de formation requis (ex. : pouvoir intégrer un master 2 sans étre titulaire du master 1). +. Pour aller plus | La validation: une affaire de GI's «Confrontés au chémage massif aprés leur retour a la vie civile et dans le souci de siinsérer professionnellement dans le secteur industriel, les militaires américains (les GI's) ont cherché faire reconnaitre leurs compétences acquises de leur expérience militaire de terrain. Plusieurs millions de personnes ont bénéficié de ces mesures; prés de deux millions accédérent a l'enseignement supérieur. La mise en place de ces dispositifs s'est accompagnée de débats houleux et de réactions virulentes de la part aussi bien des établissements universitaires que des institutions politiques. ...] Les publics concernés par ces dispositifs se recrutaient essentiellement parmi les populations de bas niveau de formation initiale mais qui avaient acquis des compétences et des connaissances grace a leur passage dans une armée hautement technicisée et dans un contexte de guerre 34 Chapitre 1. Qu’est-ce que la VAE? of Particuligrement difficile et complexe. Ce n'est donc pas un hasard si la plupart des vétérans, trés motivés parla reprise des études et ayant bénéficié de la VAP pour entrer dans lenseignement supérieur, sortaient quelques années plus tard avec des diplémes et des distinctions honorifiques. » Mohamed Madoui, «Education permanente et validation des acquis professionnls enje socal, defi éducatis, Education permanente, 1° 150, 2002 > La VAP 93 En 1993, un autre décret (n° 93-538 du 27 mars 1993, par application de la loi du 20 juillet 1992) élargit et amplifie ce premier dispositif. Cette fois, il s'agissait de favoriser «la validation d’acquis professionnels pour la délivrance de diplomes nationaux de l'enseignement supérieur» (VAP 93). Etaient validés «les acquis professionnels correspondant a l'exercice continu ou non, pendant une durée minimum de cing ans d'activités professionnelles, en rapport avec le dipléme visé dans le but de dis- penser le candidat de certains contréles de connaissance». Autrement dit, le candidat pouvait étre dispensé de certaines épreuves comprises dans sa formation. II ne lui restait qu'une partie de la formation a suivre et réussir les mémes examens que les étudiants inscrits dans le méme cursus. Cette législation, au vu des statistiques, était restée relativement confidentielle et tres diversement appliquée selon les établissements: elle a été annulée en 2002 et remplacée par la VAE. Le développement de ces pratiques a eu le mérite de conduire a une déconnexion progressive entre parcours de formation et dipléme, ouvrant la voie a la validation des acquis de l'expérience. Un méme diplome pouvait déja étre délivré a l'issue de parcours variés de formation laissant une place a la prise en compte de l'expérience (apprentissage/ alternance, accés 4 la formation, réduction de la durée de formation, dispense d’épreuves). En autorisant un organisme valideur a délivrer la totalité d'un dipléme sans retour en formation, la VAE franchit un cap unique au monde et affiche ainsi son ambition. 35 Présentation de la validation des acquis de l’expérience » La VAE (2002) La Loi de modernisation sociale (n° 2002-72) du 17 janvier 2002 intégre un nouvel alinéa a l'article L 900-1 du Code du travail: «Toute personne engagée dans la vie active est en droit de faire valider les acquis de son expérience, notamment professionnelle, en vue de acquisition d'un dipléme, d'un titre & finalité professionnelle ou d'un certificat de qualification [...] enregistrés ou Répertoire national des certifications professionnelles.» (article 133) Cette loi définit un cadre général qui a ensuite été décliné dans de nombreux décrets d'application: celui du 26 avril 2002 (n° 2002-615) Telatif 8 «la validation des acquis de l'expérience pour la délivrance d'une certification professionnelle» fait référence. > Ce que dit la loi Cette [oi instaure un nouveau droit accessible a tous, au méme titre que le droit a la formation professionnelle ou le droit au bilan de compétences. II s‘agit d'un droit individuel laissé a linitiative du candidat. Un employeur ne peut donc contraindre une personne a engager une telle démarche: «La validation des acquis de l'expérience ne peut étre réalisée qu’avec le consentement du travailleur [...] Le refus d'un salarié de consentir d une action de validation des acquis de l'expérience ne constitue ni une faute ni un motif de licenciement.» (article 141) Lorganisme valideur doit vous garantir la confidentialité de votre démarche, a la fois vis-d-vis de votre employeur que vous ne souhaitez pas nécessairement informer de votre intention, et vis-a-vis des données échangées, par essence strictement personnelles: «Les informations demandées au bénéficiaire d'une action de vali- dation des acquis de lexpérience doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l'objet de la validation. » (article 141) 36 Chapitre 1. Qu’est-ce que la VAE? Les personnes dépositaires d'informations communiquées par le can- didat dans le cadre de sa demande de validation s‘exposent a des sanc- tions pénales en cas de divulgation. > Public concerné Ce nouveau droit concerne l'ensemble des salariés (en contrat 4 durée indéterminée, en contrat 4 durée déterminée ou intérimaires), des non-salariés (artisans, commercants, professions libérales, travail- leurs autonomes...), des demandeurs d‘emploi (indemnisés ou non), des agents publics (titulaires ou contractuels), des bénévoles et des volontaires. > Expérience validable Conformément a l'article 134 de la loi: «Peuvent étre prises en compte, au titre de la validation, ensemble des compétences professionnelles acquises dans lexercice d'une activité salariée, non salariée ou bénévole, en rapport direct avec le contenu du dipléme ou du titre. La durée minimale d’activité requise ne peut étre inférieure ¢ trois ans.» Le respect de ces conditions fait l'objet d'un contréle de recevabi- lité des demandes de la part de l'organisme valideur. Les candidats doivent étre en mesure de produire des justificatifs administratifs de ces activités: attestations d'employeurs, bulletins de salaires, extrait de Kbis, attestations de président d'association... Il sagit donc de recon- naitre l'ensemble des acquis qu'une personne a pu développer dans un cadre professionnel ou, plus largement, dans le cadre d'un engage- ment associatif, syndical ou humanitaire. En revanche, les activités exer- cées dans un cadre familial, les stages et les périodes de formation en milieu professionnel effectués pour la préparation d'un dipléme (contrat dapprentissage ou de qualification par exemple) ne sont pas prises en compte dans le calcul de la durée d'activité requise. 37 Présentation de la validation des acquis de l'expérience Sauf dispositions contraires, le texte fixe une durée minimale de trois années cumulées d’expérience pour pouvoir s‘engager dans la démarche. Le législateur a défini la un seuil plancher auquel les orga- nismes valideurs ne peuvent déroger. Certains d'entre eux ont toutefois adapté cet objectif aux contraintes d'emploi fréquemment rencon- trees dans le secteur qui les concement. Par exemple, pour déposer une demande de VAE pour un dipléme d'Etat d'auxiliaire de vie sociale délivré par le ministére en charge des Affaires sociales, vous devez jus- tifier d'au moins 3 000 heures d'activités salariées, non salariées ou bénévoles, exercées sur une période d'au moins trois ans au cours des dix derniéres années. La notion d’expérience Dans le cadre de la validation des acquis de l'expérience, la loi de moder- nisation sociale prévoit la prise en compte d'activités multiples (activités salariées, non-salariées et bénévoles). L'emploi de ce terme polysémique (expérience) a introduit une certaine confusion dans la compréhension du texte que nous nous proposons ici d’éclaircir grace a la grille d’analyse de Jean Vincens*. Employée au sens large, 'expérience désigne l'ensemble des moments vécus par un individu au cours de son existence, aussi bien dans le cadre de l'école que du travail et de la vie sociale. Au sens strict, lexpérience représente len- semble des savoirs et savoir-faire acquis par la pratique professionnelle. Dans les deux cas, il est sous-entendu que l'expérience conduit a l'acquisi- tion de compétences. Au fil du temps, I'usage a fini par associer expérience et ancienneté: avoir beaucoup d'expérience signifie avoir une longue pratique d'un métier. Pourtant, avoir de I'ancienneté n'implique pas nécessairement le dévelop- pement de compétences, cai «Toute situation vécue ne fait pas spontanément expérience.»* II n'y a pas dexpérience sans distanciation critique. Fayol écrivait en 1916 que l'expérience: «Cest le souvenir des lecons quon a soi-méme tirées des faits.» 38 Chapitre 1. Qu’est-ce que la VAE? A défaut de posture réflexive, 'activité risque de rester a l'état de pratique empirique, inconsciente, spontanée ou hasardeuse. Lexpérience a besoin diétre pensée pour se traduire en connaissances et compétences. Uampleur de l'expérience dépend de 'activité elle-méme. Les taches répé- titives sont moins enrichissantes que les taches variées. Ainsi, la prise d'un nouveau poste, des projets ou missions a réaliser, des problémes rencon- trés ou des dysfonctionnements a résoudre sont autant d’occasions pour Vindividu de s'adapter a des situations nouvelles et de développer des compétences. La plupart des apprentissages des salariés ont ainsi lieu en dehors des moments organisés pour la formation stricto sensu. A Vinverse, pour un jeune diplomé, acquérir de l'expérience consiste & mettre en pratique des connaissances théoriques acquises pendant sa formation. En se confrontant a la diversité des situations concrétes et aux regles du monde du travail, il développe de nouvelles compétences. Lexpé- rience offre également un temps de découverte de soi: ces situations de travail sont autant d’occasions de révéler des qualités personnelles, des goats ou des motivations jusque-la parfois ignorés. Lexpérience professionnelle a plusieurs facettes: Elle peut désigner des connaissances techniques: le professionnel, a la suite de résolutions de problémes divers, accumule au cours de sa carriére des savoirs, savoir-faire et savoir-étre variés. Ces connaissances et compé- tences ont toutefois linconvénient d’étre acquises dans un contexte donné, a une période donnée. Se pose donc la question de leur transférabilité: est-ce que je peux réutiliser les compétences que j'ai acquises dans un autre cadre? Elle est également d’ordre social. Le travail est en effet source de socialisation pour le salarié: il fréquente sur son lieu de travail des collégues, des clients, des fournisseurs, des partenaires... Chaque collectif de travail posséde ses propres codes, régles, non-dits, langages et un ensemble de compétences qui se transmettent entre générations. Un jeune diplémé, en arrivant dans une entreprise, doit ainsi faire l'apprentissage de ces modes de communication ou de régulation entre les acteurs en présence. En conséquence, l'expérience est fondamentalement personnelle et singuligre: «Placés dans la méme situation, deux individus en tireront une expérience différente. Cela dépend de la personnalité de chacun, de sa formation, de Vexpérience quill posséde deja.» 39

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