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Fondation Messi: des matchs de charité
qui rapportent surtout aux stars du foot
PAR YANN PHILIPPIN ET RAFAEL BUSCHMANN, MICHAEL WULZINGER ET
NICOLA NABER (DER SPIEGEL)
ARTICLE PUBLIÉ LE LUNDI 15 JANVIER 2018
Affiche promotionnelle d’un des matchs de gala, à Chicago © DR
La Fondation Lionel-Messi a organisé des matchs
pour aider des enfants réfugiés syriens et des mineurs
en souffrance. Les Football Leaks montrent qu’en
réalité, la presque totalité des recettes a atterri ailleurs,
notamment dans les poches de stars du football
déjà multimillionnaires. La justice a classé l’affaire,
contre l’avis de policiers qui pensent que Messi a
été « couvert ».
Ce fut un immense soulagement pour le clan Messi.
Le 14 décembre 2015, une juge de Barcelone
décidait de classer sans suite le dossier « Amigos
de Messi » (Messi et ses amis), instruit jusqu’ici
à Madrid. Une embarrassante affaire de fraude
fiscale présumée visant l’attaquant argentin, son
père et agent Jorge Messi, ainsi que trois de ses
coéquipiers du FC Barcelone. Les enquêteurs tentaient
de vérifier s'ils avaient touché des revenus non
déclarés pour avoir participé à des matchs de charité
organisés en 2012 et 2013 sous l’égide de la Fondation
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Lionel-Messi, au bénéfice d’enfants défavorisés. Mais
la magistrate a jugé que les soupçons n’étaient pas
suffisamment étayés.
Cette décision apparaît surprenante à la lecture
du rapport final des policiers madrilènes de la
Guardia civil, que nous révélons aujourd’hui. Dans
ce document confidentiel daté du 3 décembre 2015,
obtenu par Der Spiegel et analysé par Mediapart et
ses partenaires du réseau European Investigative
Collaborations (EIC), les enquêteurs plaidaient avec
vigueur pour que l’enquête se poursuive, vu « les
faits pertinents mis au jour par les investigations et la
gravité des délits susceptibles d’avoir été commis […],
lesquels provoquent une forte alarme sociale » au sein
de la population espagnole.
Lionel Messi et Neymar lors du match de charité
de Lima (Pérou) le 2 juillet 2013. © Reuters
Les policiers n’ont pas trouvé de preuve de versements
au clan Messi. Mais ils ont accumulé des éléments
pour le moins troublants. Selon leur enquête, la
fondation Messi ne semble pas avoir touché le moindre
euro dans l’opération. Tandis que 1,5 million de
dollars issus des matchs de « Messi et ses amis » ont
été transférés sur deux comptes offshore à Curaçao et
à Hong Kong.
En conclusion de leur rapport, les policiers ont
donc demandé à la juge de lancer des commissions
rogatoires internationales dans huit pays différents,
notamment pour identifier les bénéficiaires de ces
virements suspects. Ils ont également réclamé les
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déclarations fiscales du quintuple ballon d’or et de sa
fondation depuis 2011. « Il n’y a pas d’autre moyen »
d’établir la vérité, insistent-ils.
Mais la magistrate a refusé. La décision n’a même pas
été notifiée aux enquêteurs. Plusieurs sources au sein
de la Guardia civil ont confié à l’EIC, sans en avoir la
preuve, leur sentiment que Lionel Messi a été « couvert
en haut lieu » dans cette affaire.
Des documents inédits transmis à Mediapart et à l’EIC
par Der Spiegel, et issus notamment des Football
Leaks, renforcent les soupçons autour de ces matchs,
complétant les informations déjà publiées depuis 2013
par notre partenaire espagnol El Mundo.
L’opération a en effet été pilotée en sous-main par
une société offshore en Uruguay dirigée par un proche
de la famille Messi. Laquelle a accepté dès le départ
que seulement 3 % des recettes soient reversées à
la fondation ! Cette même société, qui aurait touché
environ 7 millions d’euros, a généreusement rémunéré
certains « Amigos de Messi » pour participer aux
matchs.
Les enfants défavorisés, que les spectateurs pensaient
aider en achetant leur billet, n’ont quant à eux
quasiment pas vu la couleur de l’argent. L’Unicef a
reçu seulement 300 000 dollars de la fondation en
2013. Et encore : on ne sait pas si ce versement
est réellement issu de l’opération « Amigos de Messi ».
Contacté par l’EIC, Rodrigo Messi, grand frère du
joueur et président de la Fondation Leo-Messi en
Espagne (FLM), a refusé de répondre à nos questions
parce que « la justice espagnole a classé l’affaire,
jugeant que ni M. Lionel Messi ni la FLM […]
n’avaient reçu de paiements liés à ces événements ».
Lionel Messi reçoit un chèque pour sa fondation des mains de Roberto
Borge, gouverneur de l'Etat mexicain de Quintana Roo, avant le match de
charité "Amigos de Messi" à Cancun e 16 juin 2012. © D.R.
Tout commence en juin 2012, lorsque Lionel Messi
s’envole pour Cancún (Mexique), Bogotá (Colombie)
puis Miami. Une opération rééditée l’été suivant à
Medellin (Colombie), Lima (Pérou) et Chicago. « Le
combat des stars : Messi et ses amis contre le reste du
monde », vantent les affiches publicitaires.
Tarif : 55 dollars minimum à Chicago ; 1 200 à 2 500
dollars selon les pays pour les places VIP, incluant un
maillot dédicacé du quintuple ballon d’or. Mais c’est
pour la bonne cause : les profits doivent financer la
Fondation Messi et plusieurs ONG locales, notamment
pour aider les enfants réfugiés syriens et les mineurs
atteints de maladies incurables en Argentine, le pays
natal de Messi.
Pour assurer le succès de son barnum humanitaire, la
star s’est entourée sur le terrain d’une impressionnante
brochette d’« amis » : des coéquipiers du Barça, les
actuels superstars du PSG Neymar, Edinson Cavani
et Dani Alves, les Colombiens James Rodríguez
et Radamel Falcao, l’ex-idole du Parc des Princes
Ezequiel Lavezzi, le ballon d'or africain Didier
Drogba, ou encore des gloires du foot français comme
Thierry Henry, Florent Malouda et Éric Abidal.
Selon nos documents confidentiels, l’organisation paie
aux « amigos » les billets d’avion et l’hébergement,
« aux conditions négociées avec chacun d’entre eux ».

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La charité n’excluant pas le confort, Lionel Messi et
ses proches ont droit à des voyages en jet privé et à
des nuits en hôtels cinq étoiles, financés par les ventes
de billets. Mais officiellement, l’honneur est sauf :
personne ne touche d’argent sur le dos des enfants
défavorisés.
Les policiers pointent dans leur rapport
« l’organisation désastreuse » des matchs et « le
manque d’implication des organisateurs ». À Cancún,
le stade n’est rempli qu’à moitié à cause du « prix
élevé des billets ». En Colombie, des familles avec
enfants manifestent et retardent le match de 90 minutes
car elles n’ont pas eu le maillot dédicacé auxquelles
elles avaient droit. Pire encore : des ONG locales n’ont
pas reçu les dons promis. « Nous considérons qu’il
s’agit d’une tromperie envers les citoyens présents,
qui ont payé leur place à un tarif extrêmement
élevé », dénonce le président d’une de ces ONG, José
Campo Rodicio.
Le scandale éclate en décembre 2013, lorsque le
quotidien El Mundorévèle que l’Unidad Central
Operativa (UCO), une unité d’élite de la police
espagnole chargée de lutter contre le blanchiment et
le crime organisé, a ouvert une enquête à la suite d’un
signalement des autorités colombiennes : un cartel de
narcotrafiquants mexicain aurait, à l’insu de la famille
Messi, utilisé l’opération de charité de la star pour
blanchir l’argent de la drogue, grâce à l’achat de tickets
situés au « rang 0 », c’est-à-dire fictifs.
Guillermo Marin (à gauche), l'organisateur des matchs de
charité, avec Lionel Messi au Panama en décembre 2013. © D.R.
L’homme clé de l’affaire est l’Argentin Guillermo
Marin. C’est un proche de Jorge Messi, l’omniprésent
papa du joueur, qui gère son business et sa fondation.
Patron d’une agence de marketing sportif, Guillermo
Marin est un cador du sport business en Amérique
latine, où il a négocié des contrats de sponsoring
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pour plusieurs footballeurs, dont Lionel Messi. Il s’est
illustré en organisant une course entre le sprinter Usain
Bolt et un autobus dans les rues de Buenos Aires.
Marin a obtenu de la fondation Messi le droit
d’organiser les matchs des « Amis de Messi »,
qu’il a en réalité sous-traité à des sociétés locales.
Parmi lesquelles on trouve celle du Colombien
Andrés Barco, l’homme soupçonné d’avoir aidé les
narcos à blanchir leur argent. Grâce à des écoutes
téléphoniques, les enquêteurs de l’UCO tombent sur
une conversation édifiante : deux collaborateurs de
Barco expliquent que leur boss aurait versé « quatre
melons » (c’est-à-dire 4 millions) à Guillermo Marin
pour payer les joueurs présents à Bogotá. « Cela n’a
jamais été un match de charité », a confirmé un témoin
aux enquêteurs.
Quelques mois plus tard, Andrés Barco confie à El
Mundo et à la police qu’il a versé 1,37 million de
dollars sur un compte offshore à Curaçao, à la demande
de Guillermo Marin. Barco ajoute perfidement qu’il ne
savait pas pourquoi « le représentant de Messi voulait
cet argent », et qu’il a payé en prime 100 000 dollars
pour les billets d’avion des joueurs.
250 000 dollars pour jouer un match de
charité
Selon nos informations, les policiers de l’UCO
ont découvert un autre versement suspect, lié cette
fois au match de Medellín : l’organisateur local a
viré, par l’intermédiaire d’une banque américaine,
120 000 dollars sur un compte à Hong Kong, contrôlé
par une société-écran nommée Roskella Trading et
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immatriculée aux îles Vierges britanniques, l’un des d’ailleurs ce qu’écrivent les policiers dans leur rapport.
paradis fiscaux les plus opaques de la planète (notre Mais en réalité, la fondation a contracté avec une
document ci-dessous). société offshore pilotée par le même Marin : Players
Image SA, immatriculée en Uruguay, paradis fiscal
surnommé « la Suisse d’Amérique latine ».
Selon nos informations, on retrouve la même société
dans l’affaire qui a valu à Lionel Messi d’être
condamné en 2016 pour fraude fiscale : Players Image
SA a négocié deux des accords de sponsoring (avec
Pepsi et Telefonica) dont le joueur a dissimulé les
recettes au fisc.
Pourquoi l’intermédiaire des Messi a-t-il éprouvé le
besoin d’utiliser une telle structure offshore pour gérer
l’argent des matchs de charité des « Amigos de
Messi » ? Pour éviter les impôts ? Opacifier les flux
financiers ? Sollicité par l’EIC, Guillermo Marin n’a
L'ordre de virement de l'organisateur du match de Medellin vers pas donné suite.
un compte à Hong Kong détenu par une société offshore. © EIC
Face aux policiers, il a en tout cas assuré que sa société
Entendus comme témoins par les enquêteurs, Lionel
avait finalement reçu environ 7 millions de dollars
Messi, son père et ses coéquipiers du Barça ont
dans l’opération au lieu des 12,3 millions prévus au
formellement démenti. Ils affirment qu’ils n’ont pas
départ. Il a reconnu qu’une partie de la somme avait
touché le moindre centime. La fondation Messi a
servi à rémunérer les joueurs, sans citer de noms ni de
certes donné 300 000 dollars à l’Unicef à l’issue de la
montants.
tournée. Mais cet argent vient-il vraiment des matchs
de charité ? Il a en effet été viré à l’Unicef par la L'homme choisi par le clan Messi s’est par
Fondation Leo-Messi Argentine, alors que les revenus exemple montré fort généreux avec l’entraîneur italien
de l’opération devaient atterrir dans les caisses de sa Fabio Capello. Comme nous l’avions révélé lors des
fondation espagnole. Football Leaks, Capello a négocié 75 000 dollars pour
s’asseoir sur un banc pendant trois matchs, somme
C’est ce qu’indique une version non signée du contrat
finalement réduite à 50 000 dollars car une rencontre a
entre la Fondation Messi et Guillermo Marin, que
nous dévoilons en exclusivité. Ce document montre
que le montage financier était, dès le départ, bien peu
charitable. Face aux enquêteurs, Guillermo Marin a
indiqué que les organisateurs locaux devaient verser
12,3 millions de dollars à sa société. Or le contrat
indique que la fondation lui a cédé les droits pour
seulement 300 000 dollars (50 000 par match), soit
moins de 3 % des recettes prévues ! Il est pour le moins
étonnant que le clan Messi ait accepté un deal aussi
défavorable à ses œuvres de charité.
Ce n’est pas la seule anomalie. Officiellement, les
matchs ont été organisés par Imagen Deportivo,
l’agence de Marin basée en Argentine – c’est

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été annulée. Et c’est bien à la société offshore Players
Image SA que les représentants de Capello ont envoyé
la facture (notre document ci-dessous).
La première facture envoyée à la société offshore Players Image
SA pour que Fabio Capello soit payé. La somme a ensuite été
réduite à 50 000 $ car le match de Los Angeles a été annulé. © EIC
Cela signifie, pour prendre ce seul cas, qu’environ
1 000 spectateurs qui pensaient venir en aide à des
enfants en souffrance ont en réalité exclusivement
alimenté le compte en banque déjà bien rempli de
l’ancien coach de la Juventus et du Milan AC. Le fils
et avocat de Capello s’est contenté de nous répondre
que ces revenus avaient été déclarés au fisc.
Comme l’a révélé notre partenaire Der Spiegel,
Guillermo Marin était prêt à dépenser des sommes
folles pour recruter des têtes d’affiche. Au printemps
2013, ses équipes contactent l’agent de Robert
Lewandowski. L’attaquant polonais du Borussia
Dortmund vient alors de se hisser au rang de star, pour
avoir marqué quatre buts à lui tout seul au Real Madrid
en demi-finale de la Ligue des champions (4-1).
Guillermo Marin le veut absolument. « Notre package
de base est composé de deux billets d’avion en
business class par joueur, d’un hébergement en hôtel
cinq étoiles et d’une somme d’argent », écrivent ses
collaborateurs. Ils se présentent comme travaillant
pour l’agence Imagen Deportivo à Buenos Aires, mais
les projets de contrat envoyés par mail sont là encore
à en-tête de Players Image, la société offshore en
Uruguay.
La proposition initiale s’élève à 30 000 dollars. Refus.
Les équipes de Marin montent ensuite à 90 000. Puis
110 000. Et enfin 250 000. Oui, 250 000 dollars
pour jouer un match de charité ! Pour mettre fin aux
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enchères, l’agent de Lewandowski finit par arrêter de
décrocher lorsqu’un numéro argentin s’affiche sur son
téléphone.
Qui sont les autres « Amigos » qui ont touché le
jackpot ? Mediapart a contacté tous les les joueurs
français ou ayant joué en Ligue 1. En théorie, ils
devraient être fiers d’avoir fait œuvre de charité
auprès de Lionel Messi. Ils se murent dans le silence.
Edinson Cavani a refusé de nous répondre. Neymar,
Radamel Falcao, Ezequiel Lavezzi, Thierry Henry,
Florent Malouda et Éric Abidal n’ont pas donné
suite. L’attachée de presse de Didier Drogba, l’ancien
attaquant ivoirien de l’OM et de Chelsea, « pense
qu’une donation a été faite à la fondation de Didier en
échange de sa participation au match ». A-t-elle posé
la question à Drogba ? Pas de réponse.
Pablo Osvaldo, Dani Alves, Éric Abidal et Lionel Messi
lors du match amical à Lima le 2 juillet 2013 © Reuters
Après deux ans d’enquête, les policiers madrilènes
ont accumulé les indices. Le 3 décembre 2015,
ils réclament donc des commissions rogatoires
internationales afin de pouvoir retracer les flux
financiers, notamment le million et demi de dollars
transféré à Curaçao et à Hong Kong. Puisqu’il s’agit
de soupçons de fraude fiscale, leur rapport est transféré
au tribunal de Barcelone, le lieu de résidence de Messi.
Mais avant de prendre sa décision, la juge qui hérite du
dossier tient à entendre elle-même Guillermo Marin.
Comme on l’a vu, l’organisateur des matchs est le
gestionnaire des Messi, au cœur des montages offshore
et des paiements aux joueurs. Mais la juge a estimé
dans son ordonnance, citée par El Confidencial, que
le témoignage « long et détaillé » de Marin réduisait à
néant les soupçons des policiers.
Il a répété que Lionel Messi et ses coéquipiers du Barça
n’avaient pas été payés. Marin a indiqué que le fiasco
de l’organisation et le manque de succès de l’opération
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se sont traduits par des « pertes économiques » pour
sa société, vu les « dépenses élevées engagées à divers
titres pour les 80 personnes qui ont participé aux
événements ». Un raisonnement validé par la juge, qui
souligne que le dernier match à Los Angeles a été
annulé faute d’argent.
Marin a enfin assuré qu’il avait seulement payé
certains joueurs, ceux dont le potentiel économique
était le moins élevé. Concernant la Fondation Leo-
Messi, la magistrate souligne « qu’il n’a semble-t-il
pu être déterminé si les [matchs de charité] avaient pu
[lui] rapporter de l’argent » et que son projet « a été
perdu ».
L’ordonnance de classement conclut qu’« il n’y a
aucune preuve de fraude fiscale commise par Lionel
Messi et/ou la Fondation Leo Messi ». À ce stade de
l’enquête, c’était rigoureusement exact. Mais la juge
n’a pas voulu en savoir plus. Faute d’investigations
internationales sur les flux financiers, on ne saura donc
jamais précisément où ont atterri les millions générés
par les « Amigos de Messi ».
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Marie-Hélène Smiéjan ; Laurent Chemla, F. Vitrani ; Société Ecofinance, Société Doxa,
Société des Amis de Mediapart.
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Boite noire
Douze journaux européens regroupés au
sein du réseau European Investigative
Collaborations (EIC), dont Mediapart, ont publié
du 2 au 24 décembre 2016 les Football Leaks, la
plus grande fuite de l'histoire du sport. Obtenus par
l’hebdomadaire allemand Der Spiegel et analysés par
60 journalistes des médias membres de l'EIC, ces 18,6
millions de documents, ont permis, après sept mois
d’enquête de documenter de manière inédite la face
noire du football, entre fraude et évasion fiscales,
réseaux de prostitution, connexions mafieuses, ou
encore exploitation de joueurs mineurs.
Cette enquête sur Lionel Messi a été réalisée grâce à
de nouveaux documents Football Leaks, fournis par
la même source (lire La folle histoire des Football
Leaks),ainsi que d’autres documents confidentiels
obtenus par Der Spiegel.
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