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Résumé
Tout en reconnaissant la destination exclusivement cimétériale des peintures des catacombes, l'auteur présente un essai de
synthèse iconologique dépassant le cadre funéraire. L'idée fondamentale en est que toute l'iconographie se développe autour
de deux figures centrales : celle du Sauveur et celle du sauvé, illustrant l'œuvre même du salut. Cette œuvre est préfigurée
dans l'AT, élaborée dans le NT, continuée par l'Église et couronnée au Paradis. Dans ce cadre peuvent se classer, selon
l'auteur, les cycles iconographiques, les figurés et les scènes isolées. Iconographiquement l'initiation chrétienne se présente
sous le triptique : Foi, baptême, eucharistie (plutôt que dans la trilogie liturgique : baptême, confirmation, eucharistie). Une
analyse méthodique permet à l'auteur d'opérer une répartition systématique des peintures et des sculptures (sarcophages)
autour de ces trois thèmes.
De Bruyne L., Nédoncelle Maurice, Botte B., Grabar André, Marichal R., Mohrmann Christine, Vogel C. L'initiation chrétienne
et ses reflets dans l'art paléochrétien. In: Revue des Sciences Religieuses, tome 36, fascicule 3-4, 1962. Archéologie
paléochrétienne et culte chrétien. pp. 27-85;
doi : 10.3406/rscir.1962.2328
http://www.persee.fr/doc/rscir_0035-2217_1962_num_36_3_2328
L'ART PALÉOCHRÉTIEN
il n'y a pas une scène, pas un cycle de scènes, pas une figure isolée
qui ne trouve sa place naturelle dans cet ensemble. C'est ainsi que
tous les motifs, se rapportant à la doctrine ou à la Foi s'inscrivent
exactement dans la troisième de ces sections.
Si j'évoque ces souvenirs en cette occasion, c'est tout simplement
pour souligner que la trilogie : Foi, Baptême, Eucharistie,
illustrant l'initiation chrétienne dans le domaine monumental, n'a pas
été imaginée pour obéir à un plan préconçu, ni pour démontrer
une thèse, mais s'est offerte, pour ainsi dire, d'elle-même, autant
dans son ensemble que dans chacun de ses composants. Dans son
ensemble, elle se dégage par une simple démarcation des groupes
iconographiques immédiatement reconnaissables ; considérée dans ses
parties, elle se révèle automatiquement par un triple triage des
matériaux qui l'illustrent. Du point de vue méthodologique, on ne saurait
désirer, nous semble-t-il, meilleure garantie d'objectivité.
LA FOI
(3) Citons parmi les exemples les plus récents : G. Wilpert, La Fede
délie Chiesa nascente secondo i monumenti dell'arte funeraria antica =
Collezione « Amid délie Catacombe », 9 (Città del Vatieano 1938) ; G. Bel-
vederi et G. Bovini, La Catechesi di S. Pietro e il « Credo » délia Chiesa
antica nell'arte paleo Christiana = Collezione « Amici délie Catacombe »,
13(Romal951).
30 L. DE BRUYNE
C'est dans l'atmosphère qui baigne ces hexamètres qu'il nous faut
aborder les tout premiers monuments chrétiens mis à jour par les
fouilles, puisque c'est bien à la même époque, ou peu s'en faut, qu'ils
nous ramènent.
*
(24) Pour être plus exact, deux de ces figures font le geste oratoire ;
une semble tenir la droite enveloppée dans le pallium ; la quatrième est
détruite.
(25) II est notoire que Mgr Wilpert (Pitture, 372 s.) reconnut dans cet
ensemble une scène de jugement de l'âme, exemple typique de la facilité
avec laquelle on force le vocabulaire et la syntaxe figurative choisis par
l'artiste. Non seulement il manque dans cet ensemble tout trait caractéristique
d'un jugement (le suggestus du juge p. ex.), mais nous pouvons rapprocher
cette voûte d'une autre qui en est presque une réplique au « coemeterium
maius » (WP pi. 168 et texte p. 377 s.) où le Christ central, outre à
tenir son volumen entr'ouvert, comme ici (allusion manifeste au contenu
qu'il est en train de commenter), est accosté des deux côtés des capsae
contenant d'autres rouleaux. Ces capsae, attribut constant de la doctrine,
comme nous verrons bientôt, il faut les restituer, sans aucun doute, des
deux côtés (abîmés) de notre Christ enseignant de la Nunziatella.
(26) Une autre affinité se trouve dans le fait qu'ici, comme à Saint-
Calliste, ces figures au rouleau se retrouvent sur la paroi d'entrée de la
même chambre (WP pi. 40,1).
(27) Voir à ce propos Th. Kempf, Christus der Hirt, Ursprung und
Deutung einer altschristlichen Symbolgestalt (Roma 1942) 36. Cf. F. Saxl,
Frùhes Christ entum und spates TIeidentum in ihren kùnstlerischen Aus-
drucksformen : Wiener Jhb. f. Kunstgeschichte 2 (16) (1923) tiré à part
(1925) 90 ; J. Kollwitz, l. c. 6.
INITIATION CHRÉTIENNE ET ART PALÉOCHRÉTIEN 35
(28) Tenu compte de l'âge de cette fresque (111e s.), il serait prématuré
de penser à des figures d'Apôtres. Mais si la chronologie eût permis pareille
identification, l'idée de la propagation de la parole du Christ ne s'en serait
trouvée nullement compromise.
(29) Voir pour cet ensemble : G. Bendinelli, II monumento sepolcrale
degli Aurelii = Monumenti antichi, publiés par l'Académie des Lineei
28 (1922-23) 290-514 ; G. Wilpert, Le pitture dell'ipogeo di Aurelio Feli-
cissimo presso il Viale Manzoni in Romu = Memorie délia Pont. Accademia
romana di Archeologia, 1,2 (1924) 1-42 ; J. Carcopino, Be Pythagore aux
Apôtres (Paris 1956) 83-221.
36 L. DE BRUYNE
**
(51) WS pi. 31,7; 60,5; 159,2; 244, 1-4; 245, 1-3; 246, 2-3.
(52) On remarquera que sur certains sarcophages ils acclament l'Orante
comme sur d'autres ils acclament le Christ (voir p. ex. WS pi. 37).
Parfois même le Christ et les défunts ensemble sont acclamés (ibid., nn. 4 et
5 'et pi. 244,2). Les attributs du Christ, des Apôtres, de l'Orante sont les
mêmes. Voir encore ibid., pi. 41.
(53) WS pi. 159,2,
(54) WS pi. 246,1. Cf. pi. 27,3.
INITIATION CHRÉTIENNE ET ART PALÉOCHRÉTIEN 43
**
*
faut pas s'étonner que l'art chrétien ancien, même dans l'ombre des
cimetières, ne se laissa pas échapper l'occasion de souligner par elles
le bien-fondé de la Foi qu'il célébra de toute part. Aussi pouvons-
nous être brefs à leur sujet.
A de rares exceptions près, elles ont été évoquées à nouveau par
des figures isolées, debout, indiquant d'une main levée une étoile
(ou monogramme) apparue dans le haut (75). La composition la plus
fameuse est celle des Catacombes de Priscille (76), où l'étoile
surplombe lia Madonne avec l'Enfant ; d'autres identifications proposées
par Mgr Wiipert sont plus sujettes à caution. De quells prophètes
s'agit-il 1 d'Isaïe, de Balaam, de Michée ? La question a fait couler
déjà beaucoup d'encre. Récemment encore, le P. Klrschbaum (77) a
proposé d'y reconnaître presque partout le prophète Balaam. Je me
garderai bien de vouloir ici dérimer cette question (78). Je désire
seulement faire remarquer que, selon toute vraisemblance, d'après
l'habitude adoptée pour tant d'autres figures, nos peintres ne
voulaient point du tout représenter Isaïe, Balaam ou Michée, mais
simplement la prophétie (79), tout comme, il y a un instant, nous
avons vu qu'ils évoquaient la doctrine ou la Foi par une figure de
docteur. Mais qu'importe, le principal pour eux c'était de rappeler
la ligne continue de développement his borique qui reliait leur
présent avec le passé lointain.
Nous ne pouvons pas quitter nos prophètes sans signaler la
découverte d'un nouvel exemplaire dans la Catacombe de la Voie
Latine (80) et sans leur associer la figure isolée indiquant du doigt
non plus une étoile, mais une croix, dans Phypogée des Auré-
(75) WP pi. 22; 159,3 ; 158,2; 165; (241). Cf. pi. 229.
(76) WP pi. 22.
(77) E. Kirschbaum, Der Prophet Balaam und die Anbetung der Wei-
sen : Bômische Quartalsclirift, 49 (1954) 129-171.
(78) Comme je l'ai souligné ailleurs (Rivista di archeologia cristiana
35, 1959, 114), il faut, en effet, que l'interprète, qui n'est que
l'intermédiaire entre celui qui parle et celui qui écoute (ou regarde), donne
exactement l'équivalent, ni plus ni moins, du message à transmettre, et
ne cherche pas à spécifier davantage que l'artiste, quand celui-ci parle en
termes génériques.
(79) Voir, dans le même sens, 0. Casel, Altère Kunst und Christus-
mysterium : Jahrbuch fur Liturgiewissenschaft, 12 (1934) 54, qui tire
l'attention, comme l'avait déjà fait avant lui Wilpert, Pitture 174, sur le fait
que Justin martyr I Apol. 32 fusionna déjà la prophétie de Balaam (Num.
24,17) avec le texte d'Isaïe (11,1; 10).
(80) A. Ferrua, Op. cit. p. 83, pi. 86,1.
48 L. DE BRUYNE
liens (81). Il n'est pas exclu, en effet, que cette association, suggérée
par l'identité du schéma figuratif, ne la fasse jouir, un jour, d'une
meilleure explication que celles qu'on lui a données jusqu'ici.
*
Dans la grande rénovation qui se produit dans l'art chrétien
vers l'an 300, où les voiles symboliques des premiers temps doivent
céder devant des expressions plus explicitement chrétiennes, une
figure s'impose plus qu'aucune autre : celle de saint Pierre. Mais
ce qu'il y a d'étonnant, c'est que le cycle qu'on lui dédie débute
par un motif qui rappelle d'une façon fort transparente son triple
reniement du Christ (82). Et ce qui paraît plus grave encore, c'est
l'importance qu'on semble y attacher, comme si c'était un titre de
gloire (83). Ceci résulte avec une évidence ineluctable, non pas
tellement de la fréquence de cette scène, au cours du IVe siècle, mais
beaucoup plus d'un fait généralement peu connu, qui est celui-ci.
Dès qu'on essaie de classer en ordre chronologique les sarcophages
constantiniens, qu'ils soient décorés de strigiles ou d'une frise de
scènes ou à colonnade, on est surpris de constater que les scènes
bibliques qui dorénavant viennent occuper l'espace central de la
composition sont: le soi-disant «Reniement de Pierre» (84), la
Multiplication des pains (85), et l'Entrée de Jésus à Jérusalem (86).
LE BAPTÊME
(121) Esplorazioni (Città del Vaticano 1951) pi. XII, a ; 0. Perler, Die
Mosaiken der Juliergruft (Freiburg i. Sehw. 1953) pi. IV, a et pp. 8-12 ;
E. Kirschbaum, Die Graber der Apostelfuersten (Frankfurt a/M 1959)
33-35, fig. 4.
(122) C'est donc à tort que M. Stuiber, Op. cit., 152, n. 5, pense que
dans ce monument le pêcheur à la ligne doive être mis en rapport avec l'eau
de la scène de Jonas.
(123) Voir citations et analyses chez H. Dutschke, Op. cit., 143 ss.
(124) 0. Wulff, Altchristliche und byzantinische Kunst, 1 (Berlin 1914)
75, 103 ; Nachtrag, 10. L. Réau, Iconographie de l'art chrétien, 2 (Paris
1957) 31 classe, lui aussi, le pêcheur parmi les symboles anthropomorphi-
ques du Christ.
(125) G. Wilpert, Sarcofagi 1, 156, ss. a tout un chapitre sur saint
Pierre pêcheur d'âmes.
(126) G. Wilpert, Pitture 243 voit dans le pêcheur à la ligne le
baptisant et dans le poisson le néophyte.
(127) G. Picard, Vase gravé de Carthage : Fasti archaeologici, 4 (1949
[1951]) 530, n. 5031 ; J. Villette, Une coupe chrétienne en verre gravé,
trouvée à Carthage : Fondation E. Piot, Monuments et mémoires, 46 (Paris
1952) 131-151.
INITIATION CHRÉTIENNE ET ART PALÉOCHRÉTIEN 59
(131) Sur le plafond du cubicu'hun III aux catacombes des Saint Mar-
eellin-et-Pierre (WP. pi. 73). On y remarquera, cependant, l'a/bsenee de la
colombe.
(132) L. De Bruyne, L'Imposition des mains dans l'art chrétien ancien :
Rivista di archeologia cristiana, 20 (1943) 101 ; 122 ; 246.
(133) Voir p. ex. F. Suhling, Die Taube als religiôses Symbol im Christ-
lichen Âltertum (Freiburg 1930) 134 ss. ; O. Casel, l. c, 55.
(134) Voir 'entre autres : Wilpert, Pitture, 239. Cf. W. Elliger, Op.
cit., 75 s.; L. De Bruyne, l. c, 101.
INITIATION CHRÉTIENNE ET ART PALÉOCHRÉTIEN 61
siècle » (144). Ainsi donc, nos peintres et nos sculpteurs n'ont pas
voulu séparer ce qui constituait, certes, deux rites distincts, mais
se trouvait, dans la réalité, intimement uni dans un ensemble
complexe. Auraient-ils voulu représenter aussi le sacrement de la
Confirmation (145) ? On restera plus près de la réalité historique,
je pense, en répondant, dans le sens paulinien, qu'ils ont voulu
évoquer de toute façon le baptême dans l'eau et dans l'Esprit
Saint (146). Voilà pourquoi, dans notre introduction, nous avons
indiqué, en passant, qu'en réalité la Confirmation faisait partie
de notre triptyque.
Tiout ceci ne devient que plus évident par une analyse plus
serrée de la syntaxe figurative mise en œuvre par nos artistes. Si
nous évitons, en effet, de parler de « représentations » du Baptême,
ce n'est pas sans raison. Dans tout le répertoire cémétérial, il n'y
a pas une seule reproduction réaliste de ee rite de l'Initiation. Sans
doute, les éléments qui composent l'image sont empruntés à la réalité,
comme d'ailleurs tous les signes dont l'art se sert pour se faire
comprendre. Mais, d'abord, l'art se contente de choisir dans les rites
réels les détails qui en feront souvenir le mieux et, ensuite, il les
combine entre eux d'une façon qui n'a plus rien à voir avec la
réalité et est purement conventionnelle (147). Ceci relève directement
L'EUCHARISTIE
Puisque l'examen des figurations du Baptême amène sous nos
regards, sans le vouloir, les évocations de l'Eucharistie, passons sans
plus à l'analyse de ce thème.
Je dis bien « évocations », car pendant longtemps la recherche
iconologique a suscité à leur sujet les mêmes difficultés que pour le
Baptême, en prêtant au langage des artistes un réalisme qu'il n'avait
pas, ou une syntaxe qui n'était pas la sienne. Ainsi que nous l'avons
fait remarquer à propos du Baptême, dans tout le domaine de l'art
sépulcral il 'n'y a aucune représentation réaliste de
l'Eucharistie (164). En d'autres termes, ni la dernière Cène, ni le sacrifice
eucharistique, ni la sainte Communion ne s'y trouvent directement
(162) D'autres ont été réservés pour notre conclusion. Voir infra p. 81.
(163) Plus rarement associés au Baptême sont les motifs de Noé, du
sacrifice d'Abraham, do Jonas et de Daniel. Nous pouvons ne pas en tenir
compte ici, puisque leur présence occasionnelle dans l'entourage du
Baptême est due au fait qu'ils rentrent dans le cadre plus général du
symbolisme sotériologique.
(164) Même Mgr Wïlpert l'a reconnu, non sans un soupçon de réserve
toutefois : « se del Battesimo vedemmo immagini che ne rappresentano
svelatamente l'atto, invece per le rappresentazioni eucaristiche prédomina
Felemento simbolico in tal grado, clie fra di esse non se ne ha una che
sia esclusivamente realistica » (Pitture, 261 s.). Mais ce sera justement ce
degré de réalisme, qu'il semble quand même admettre, qui le conduira —
nous le verrons bientôt — à des identifications inadmissibles.
68 L. DE BRUYNE
(173) Voir G. Wilpert, Pitture, pi. 15,2; 41,3; 41,4. A pi. 27,2 on
trouve un banquet généralement interprété comme le repas des sept au bord
du Lac de Tibériade.
(174) P. Styger, Op. cit., 15 ss. dédie tout un chapitre : « Die Bilder-
f olge » au prétendu manque de cohésion de ces premiers cycles de
peintures. Particulièrement pour les chambres de Saint-Calliste, il est d'avis que
leur décoration était une sorte de collection d'échantillons destinée à
provoquer des commandes analogues de 'la part des visiteurs (p. 17), ce qui
ne Fempêche pas de faire remarquer, à la page suivante, que des dix images
énumérées dans la chambre A 3 sept étaient déjà présentes dans A 2. Il
insiste : « Wienn man bedenkt, dass dièse Cubicula ziemlich rasch nach-
einander entstanden sind und dass sie; an einem gemeinsamen Gang liegend,
Jange Zeit zugleich besucht waren, so kann man sich des Eindrucks einer
gewissen armseligen Eintonigkeit nieht leicht erwehren ». D'où il ressort
que ces peintres devaient être de bien mauvais commerçants !
(175) J. Wilpert, Fractio Panis. Die atteste Darstellung des eucha-
ristischen Opfers in der « Cappella Greca » (Freiburg i. Br. 1895).
(176) Voir J. Wilpert, Die Katakombengemalde und ihre alten Kopien
(Freiburg i. Br. 1891) 29 et pi. XV. -— On y comptait sept cistes.
INITIATION CHRÉTIENNE ET ART PALÉOCHRÉTIEN 71
(177) Dans le passé, en effet, on prêta à ces détails, à mon avis, une
attention presque excessive, menant la recherche dans des impasses dont
elle a encore aujourd'hui beaucoup de peine à sortir. On s'est mépris,
semble-t-il, sur ce qui avait le plus d'importance pour les artistes. Bien
sûr, le choix des aliments représentés (poisson, pain, vin) peut fournir
des critères d'interprétation symbolique, mais jusqu'à un certain point
seulement.
(178) L. De Bruyne, Les « lois » de Fart paléochrétien comme
instrument herméneutique : Bivista di archeologia cristiana, 35 (1959) 160-172;
pour les images « eucharistiques » en particulier, voir pp. 167-171.
(179) A la suite surtout de F. J. Dôlger, Op. cit., 5 (1940) 391-394;
451-462; 503-527 (surtout p. 523 ss.). On ose même affirmer que : «Aile
angeblichen Kiriterien fur die eucharistische Deutung sind hinfâllig
geworden, seitdem aus einer b'esseren Kenntnis der antiken Umwelt die
Gemeinsamkeiten zwischen neutral-heidnischen und christlichen Lebens-
gewohnheiten offenbar geworden sind » : A. Stuiber, Befrigerium
interim. Die Vorstellungen vom Zwischenzustand und der frûhchristlichen
Grabeskunst = Theophaneia 11 (Bonn 1957) 134.
(180) Voir à ce propos nos quelques remarques dans : Bivista di
archeologia cristiana, 34 (1958) 110.
72 L. DE BRUYNE
cette image, unique en son genre, est d'une importance capitale pour
la compréhension exacte de toute l'iconographie qui nous occupe en
ce moment. Les trois « signes » extraordinaires par où elle
s'apparente aussi bien au relief du Musée des Thermes qu'à la fresque de
la Voie Latine, formant même avec celle-ci un parallèle en
raccourci (196), sont les suivants : l'habillement en philosophe, signe
du docteur ; l'imposition de la main, signe d'une bénédiction
conférant un don surnatural ; l'orante, signe symbolique de 'la béatitude
céleste (197). Leur choix judicieux nous révèle que même les
représentations soi-disant « historiques » de la restauration des fouies
dans le désert obéissaient à des visées symboliques de la part des
artistes, et devaient signifier autre chose encore qu'un simple
événement miraculeux. Mais alors, à plus forte raison, les autres
banquets caractérisés par un minimum de sept paniers, et qui ne
peuvent même pas se vanter de la présence du Seigneur opérant
le miracle, doivent nécessairement se ranger dans la même série
de motifs symboliques. C'est ce qu'ont méconnu tous ceux qui les
identifiaient avec des représentations de la restauration des foules
dans le désert.
Il n'en faut pas davantage pour conférer à nos séries de
corbeilles remplies de pain, que toutes ces représentations ont en
commun, non seulement une origine évangélique, mais aussi une valeur
nettement symbolique. Dès maintenant aussi, nous saisissons mieux
le parallélisme qui court entre les combinaisons iconographiques
relatives à la Foi, au Baptême et à l'Eucharistie. Ce que le livre
était pour les évocations de la doctrine et de la Foi, ce que l'eau
baptismale et l'imposition de la main étaient pour les illustrations
du Baptême, nos paniers le sont pour les évocations de
l'Eucharistie : le moyen terme, notamment, pour porter l'esprit, au delà
(223) Voir e.a. G. Wilpert, Fractio Partis, 73; Pitture, 260 ss. ; F. J.
Dôlger, IX8YC, 2 569 ss.
(224) Ad Ephes. 20,2.
(225) Strom. 1,1
(226) Contra haer. 4,18.
(227) « Vie éternelle et Eucharistie sont deux concepts inséparables »
note très bien Mgr Wilpert (Fractio 73). «La tradition chrétienne des
trois premiers siècles interprétait de cette manière la multiplication des
pains. Elle y voyait déjà l'eucharistie, réalisée et présente pour le monde
païen dans les douze paniers de restes », souligne Mgr Cerfaux, l. c. 381 s.
82 L. DE BRUYNE
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INITIATION CHRÉTIENNE ET ART PALÉOCHRÉTIEN 85
L. De Bruyne.
Professeur au Pontificio Istituto di
Ârcheologia cristiana de Rome (Italie)