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SOMMAIRE
2. LES BIENS
3. LES DROITS PATRIMONIAUX ET EXTRA PATRIMONIAUX
4. LES OBLIGATIONS
5. LES CONTRATS
6. LA RESPONSABILITE CONTRACTUELLE ET DELICTUELLE
Ces acteurs sont classés en deux groupes : les personnes physiques et les personnes morales.
Les personnes physiques sont les êtres humains aptes à acquérir des droits et à assumer des
obligations, cette aptitude est appelée la personnalité juridique.
Quelles sont les conditions de l’existence juridique des personnes physique et celles de leur
individualisation ?
La personnalité juridique étant l’aptitude des personnes à acquérir des droits et à assumer des
obligations, il s’ensuit que toutes personnes physiques est une personne juridique.
Quelles sont les règles en la matière lorsqu’ils existent des incertitudes sur l’existence
effective de l’individu ?
En principe tout être humain acquiert la personnalité juridique dès sa naissance, cependant
celle-ci à elle seule ne suffit pas car il faut naitre vivant et viable c'est-à-dire venir au monde
avec tous ses organes vitaux suffisamment développés et constitués pour vivre.
Ainsi la règle de l’infans conceptus permet d’assimiler l’enfant conçu à un enfant déjà né afin
de lui permettre de bénéficier de certains droits tels que : la succession, la donation, encore le
bénéfice d’un contrat d’assurance ; mais cela à condition que l’enfant soit conçu au moment
de la naissance du droit c’est-à- dire dans la période allant du 300ème au 180ème jour inclus
avant la date de naissance et naisse vivant et viable.
Elle est marquée par la mort de la personne physique ; toutefois ils existent des cas de
prolongement fictif de celle-ci après la mort.
Il s’agit de la mort biologique de l’individu qui se définit comme l’arrêt complet définitif et
irréversible des fonctions vitales de l’homme.
Elle doit être constatée et portée à la connaissance de l’officier d’état civil qui doit dresser un
acte de décès. Cet acte constituera la preuve officielle de la mort de la personne physique et
consacrera la fin de la personnalité juridique.
Ils existent des hypothèses dans lesquelles par fiction, l’on prolonge la personnalité juridique
d’une personne physique après sa mort.
La première manifestation est le testament : il est par définition l’acte par lequel, une
personne dispose de ses biens après sa mort. Les héritiers recueillent l’actif du patrimoine de
celui-ci et répondent de ses dettes. En dehors du testament, l’idée de survie de la personnalité
juridique se manifeste encore dans la décoration à titre posthume.
En l’absence de cadavre, la qualification juridique n’est plus celle du décès mais celle de
l’absence ou de la disparition qui sont des cas d’incertitudes sur l’existence effective de la
personne physique.
PERSONNE PHYSIQUE
Dans certaines circonstances, il arrive que des personnes disparaissent et qu’on ignore si elles
sont encore en vie ou mortes. On parlera tantôt d’absence, tantôt de disparition.
1.2-1/ - l’absence
Dans le langage usuel l’absence est le fait de ne pas être présent en un lieu où l’on n’est sensé
être à un moment donné. Ainsi on dit d’une personne qu’elle est absente lorsqu’elle est en
voyage ou est sortie de chez elle.
En droit la définition est tout autre car le terme « absence » désigne la situation juridique
d’une personne physique qui a cessé de paraitre à son lieu de domicile ou de résidence sans
que l’on ait de ses nouvelles et que l’on ignore si elle est vivante ou morte. Tel est le cas par
exemple d’un frère qui est parti depuis 10 ans sans donner de ses nouvelles.
Les règles régissant cette situation vont porter d’abord sur ses effets quant aux personnes et
ensuite sur les biens laissés par la personne.
Si l’absent est marié, son mariage subsistera aussi longtemps que durera l’absence car elle ne
constitue pas une cause de dissolution du mariage.
En ce qui concerne la situation juridique des enfants nés avant l’absence, ceux-ci conservent
leur qualité d’enfant légitime (si l’absent est marié) ou d’enfants naturels (s’il n’est pas
marié). Pour ceux qui sont nés pendant l’absence, la difficulté juridique est liée au statut de
l’absent notamment lorsque celui-ci est marié car la loi prescrit que les enfants nés dans les
liens du mariage sont présumés être ceux du mari de la mère.
Cette présomption légale doit elle s’appliquer lorsque le mari est absent ?
La réponse est que, la présomption légale de paternité ne s’applique pas à l’enfant né plus de
300 jours après la date des dernières nouvelles ; à contrario il est couvert par la présomption
de paternité et est considéré comme l’enfant légitime de l’absent.
Le problème de la gestion des biens que l’absent possédait au jour de son départ est résolu
différemment selon les périodes et la loi en distingue trois.
Ainsi si l’absent a laissé un mandataire avant son départ, celui-ci devra alors gérer les
biens pendant un délai de 10 ans ; à contrario le juge saisit par toutes personnes
intéressées désignera un mandataire qui pourvoirai à la gestion des biens de l’absent
pendant une période de 04 ans. Le tribunal compétent est celui du domicile de l’absent.
Cette période s’ouvre 05 ans après les dernières nouvelles reçues de l’absent (s’il n’a pas
laissé de mandataire) et 11 ans après (quand il a laissé un mandataire). Elle commence
avec la déclaration d’absence ; les héritiers peuvent demander au tribunal de rendre un
jugement déclaratif d’absence qui a pour conséquence l’envoi en possession provisoire de
ses biens.
Il s’agit de procéder à une répartition provisoire des biens appartenant à l’absent, toutefois
chaque héritier présomptif ne sera qu’un dépositaire. Cela veut dire qu’il ne pourra pas les
vendre ni les modifier ; il n’a que l’administration et la jouissance des biens pour lesquels
il a été envoyé en possession provisoire.
Patrick Renaud Zah Bi, chargé de cours 5
DROIT CIVIL 1ère année de B.T.S. Collection le droit au B.T.S
30 ans après l’envoi en possession et 100 après la naissance de l’absent, ses héritiers
peuvent obtenir l’envoi en possession définitive.
Le tribunal va consolider leurs droits sur les biens de l’absent ; ils pourront faire de ces
biens ce qu’ils veulent.
- Le retour de l’absent
Les héritiers conservent les fruits si les biens se trouvent en nature. Si les biens ont étés
vendus, l’absent récupérera le fruit de la vente.
Le mariage de l’absent n’est jamais dissout, de ce fait le conjoint n’a pas le droit de se
remarier aussi longtemps que durera l’absence.
Les enfants qui viendront à naitre pendant l’absence seront considérés comme des enfants
légitimes de l’absent ; c’est pourquoi s’il revient 300 jours après son départ il pourra
intenter une action en désaveu de paternité.
1.2-2/- La disparition
C’est la situation d’une personne qui est disparue dans des circonstances qui sont connues et
vraisemblablement considérées comme causes de sa mort. Toutefois, le corps de la personne
n’a pas pu être retrouvé.
EX : Un avion qui explose en plein vol sans qu’on ne retrouve des corps.
- Le retour du disparu
Dès lors la loi précise qu’il pourra reprendre ses biens mais dans l’état où ils se trouvent.
Si la liquidation des biens a eu lieu, elle est maintenue.
Le régime matrimonial du disparu reprend son cours c'est-à-dire que son mariage reprend
de sa vigueur. Le disparu fera annuler le second mariage s’il y a eu un second pour
bigamie.
- Le nom
- Le domicile
- L’état civil
- La nationalité
1.3-1/- le nom
Il est l’appellation ou le vocable qui sert à designer une personne dans la vie sociale.
Ainsi l’enfant légitime c'est-à-dire celui issu dans les liens du mariage portera le nom du
mari de sa mère présumé être son père auquel on peut ajouter le nom de la mère.
L’enfant naturel (né hors mariage) qu’il, soit simple ou adultérin, acquiert le nom du
parent à l’égard duquel la filiation est établie.
L’enfant non reconnu, c’est-à-dire celui qui a été retrouvé, se verra attribué un nom par
l’officier d’état civil auprès de qui la découverte a été déclarée.
. Le nom est une institution de police, ce qui signifie qu’en tant qu’élément
d’identification des personnes physiques, le nom constitue un gage du maintien de l’ordre
public et de la sécurité juridique ; d’où la nécessité reconnue par le législateur du port par
chaque personne physique d’un nom patronymique.
Le prénom est une appellation qui permet de distinguer l’individu des autres membres de la
famille portant le même nom patronymique.
Il constitue un complément obligatoire du nom patronymique pour lequel la loi reconnait aux
géniteurs le droit de choisir librement à condition de se limiter au calendrier, aux usages et à
la tradition.
A la différence du surnom qui est une appellation attribuée à une personne par son entourage,
le pseudonyme se définit comme un nom de fantaisie ou d’emprunt choisi par une personne
en vue masquer sa véritable identité. Le pseudonyme est protégé contre toute usurpation sur
la base de l’article 1382 du code civil.
1.3-2/- Le domicile
Ainsi la résidence est le lieu où la personne vit de façon habituelle tandis que l’habitation
est le lieu d’un séjour bref et occasionnel.
Le domicile a une double fonction car il permet de situer l’individu à l’intérieur d’une
circonscription territoriale, partant de déterminer dans un premier temps la compétence
territoriale des tribunaux en cas de litige et dans un deuxième temps celle de l’officier
d’état civil pour l’accomplissement de certains actes tels que le mariage, la demande
- La détermination du domicile
Le domicile volontaire est celui qui est librement choisi par la personne physique. Le
Domicile légal est attribué d’office à certaines personnes par la loi soit en raison de leur état
de dépendance soit en raison de leurs fonctions.
Ainsi le domicile de dépendance concerne les mineurs, les majeurs incapables, les
domestiques qui vivent chez leur employeur et la femme mariée. Les domiciles de fonction
sont attribués aux magistrats du siège, aux notaires, aux huissiers et aux préfets dans les lieux
où ils exercent.
. Le caractère fixe : on ne peut changer de domicile par une simple manifestation de volonté,
il faut en plus un déplacement réel du centre d’intérêt.
On appelle état civil l’organisation officielle relative aux actes, aux personnes qui les
établissent, à la manière de les rédiger, de les rectifier et d’en donner communication.
L’officier d’état civil est normalement le maire ; c’est lui qui est habilité à établir les actes
d’état civil pour les naissances, les mariages, les décès….
Exceptionnellement, les fonctions d’officier d’état civil sont exercées par le sous/préfet dans
les limites de sa circonscription, les autorités militaires et maritimes ; les consuls et les agents
diplomatiques.
1.3-4/ - La nationalité
Ce lien est imposé par l’Etat à l’individu et l’Etat est souverain pour fixer les éléments de la
nationalité qui permettront de distinguer les nationaux des étrangers.
- La nationalité d’origine
Toute personne possède une nationalité dès sa naissance. La nationalité d’origine est donc
celle qui est acquise à ce moment et selon les circonstances de la naissance. En Côte
d’Ivoire la loi a retenu la nationalité d’origine fondée sur le lien de filiation (lien du sang).
En effet la nationalité est attribuée d’office à l’enfant né d’un parent ivoirien peu importe
que la naissance ait lieu en Côte d’Ivoire ou à l’étranger, ou que l’enfant soit né dans le
mariage ou hors mariage dès lors que sa filiation est établie à l’égard du parent ivoirien.
De même l’enfant qui a fait l’objet d’une adoption acquiert la nationalité ivoirienne si l’un
au moins des adoptants est de nationalité ivoirienne.
La nationalité peut être acquise de plein droit par la femme étrangère qui épouse un
ivoirien ; mais cette femme a la faculté de déclarer avant la célébration qu’elle refuse la
nationalité ivoirienne.
En outre, en cas de dissolution du mariage par décès ou par divorce, l’époux devenu
ivoirien conserve la nationalité si le décès ou le divorce intervient 10 ans après la
célébration.
La nationalité ivoirienne peut être aussi acquise par des étrangers à la suite d’une
naturalisation, soit d’une réintégration. La naturalisation est obtenue par décret après
enquête.
- La perte de la nationalité
Toute personne qui a la nationalité ivoirienne peut la perdre ou se voir la retirer. Il y a cinq
cas de perte de la nationalité.
. L’ivoirien majeur qui acquiert une autre nationalité volontairement ou qui déclare
reconnaitre une telle nationalité perd la nationalité ivoirienne.
. L’ivoirien même mineur qui par effet d’une loi étrangère possède de plein droit une
double nationalité peut être par décret autorisé à perdre la qualité d’ivoirien.
.L’ivoirien qui se comporte en fait comme le national d’un autre Etat peut d’office ou par
décret, perdre la nationalité ivoirienne s’il a également la nationalité de ce cet Etat.
. L’ivoirien qui exerce une fonction élective ou gouvernementale dans un pays étranger ou
qui occupe un poste ou un service pour lequel la nationalité du pays est exigée perd la
nationalité ivoirienne.
- La déchéance de la nationalité
L’individu qui a acquis la nationalité ivoirienne peut, par décret être déchu de cette
qualité s’il est condamné pour un acte qualifié de crime ou de délit soit contre la sureté de
l’Etat, soit contre les institutions de la république ou s’il s’est livré au profit d’un Etat
étranger à des actes incompatibles à la qualité d’ivoirien. La déchéance n’est encourue
que si les faits reprochés à l’intéressé se sont produits dans un délai de 10 ans à compter
de la date de l’acquisition de la nationalité.
La capacité en droit se définit comme l’aptitude d’un individu à acquérir des droits et à les
exercer. Il résulte de cette définition que la capacité juridique revêt un double aspect :
Toute personne ayant la capacité juridique est en principe juridiquement capable. Cependant
ils existent des personnes physiques qui sont privées de la faculté d’exercer les droits et les
obligations qu’elles ont acquises ; on les appelle des incapables.
Quelles sont les règles juridiques qui régissent cette situation exceptionnelle ?
La loi a prévu deux mécanismes pour pallier aux cas d’incapacités : ce sont les mesures
préventives et les mesures répressives.
Elles correspondent aux mécanismes de représentation qui conviennent aux mineurs et aux
majeurs interdits et les mécanismes d’assistance qui correspondent aux faibles d’esprit et aux
prodigues. Il faut aussi déterminer les actes que l’incapable peut être amené à faire. On a : les
actes conservatoires qu’il peut faire seul car étant des actes nécessaires et urgents visant à
empêcher les biens de sortir de son patrimoine, les actes d’administration qui sont des actes
de pure gestion du patrimoine qui n’affectent pas l’intégrité du patrimoine et les actes de
disposition qui lui sont interdits car comportant transmission de la propriété des biens et
donc de diminuer la valeur de son patrimoine.
Si l’incapacité vise la protection de l’individu, les actes qu’il posera seront nuls et seuls ses
représentants et lui pourront l’invoquer au cours d’un litige, par contre si l’incapacité
constitue une sanction, toutes personnes intéressées pourra invoquer la nullité des actes qu’il
posera.
Selon la loi relative à la minorité, est mineur tout individu de l’un ou de l’autre sexe qui n’a
pas encore atteint l’âge de 21 ans révolu.
Tandis que la majorité pénale et élective est fixée à 18 ans, la majorité civile est fixée à 21
ans ; Cependant pour les mineurs âgés de 18 ans révolu, le droit civil a prévu pour ceux
présentant une maturité suffisante, un mécanisme appelé émancipation qui est une pré
majorité.
. Le mineur non émancipé : c’est celui qui a moins de 21 ans révolu et qui n’est pas
affranchi de la puissance paternelle par l’émancipation.
Il est frappé d’une incapacité générale d’exercice pour le protéger de son manque
d’expérience et de son immaturité ; il ne peut donc ester en justice ni répondre seul à une
convocation ni contracter, c’est donc son représentant légal qui agit en son nom et à sa place.
Exceptionnellement pour certains faits tels que les accidents ou les coups et blessures, il
devra répondre lui-même devant la justice. En outre il pourra seul accomplir les actes
conservatoires et d’administration visant à éviter à son patrimoine une perte imminente.
. Le mineur émancipé : l’émancipation est l’acte par lequel, un mineur est affranchi de la
puissance paternelle ou de la tutelle et acquiert la pleine capacité civile. Il est donc assimilé à
un majeur et pourra donc exercer tous les actes de la vie civile tels que contracter,
administrer et disposer de ses biens ; cependant pour l’exercice du commerce, son mariage ou
pour l’adoption, il lui faut l’autorisation nécessaire de la puissance paternelle.
- La protection du mineur
Il y a le système normal de protection dans lequel le mineur a au moins l’un de ses parents, on
parle de puissance paternelle et de l’administration légale et le système exceptionnel qui est
l’hypothèse où le mineur n’a plus de père et de mère ou quand ces derniers sont dans
l’impossibilité d’exercer les attributs de la puissance paternelle, il s’agit de la tutelle.
. La puissance paternelle
C’est un ensemble de pouvoirs conférés aux parents sur la personne de leur enfant mineur ;
ce pouvoir dans la famille légitime est exercé en commun par le père et la mère ; pour
l’enfant naturel, il est exercé par le parent à l’égard duquel la filiation est établie.
Les attributs de la puissance paternelle sont relatifs à la personne de l’enfant mineur (le droit
de consentir à un mariage, à l’adoption, le droit de garde et de surveillance, le droit à
. La tutelle
C’est une institution établie par la loi pour protéger certains enfants mineurs Par voie de
représentation. La tutelle s’ouvre de plein droit quand il y a décès, éloignement ou absence
des parents ou déchéance des droits de la puissance paternelle des parents. Elle peut s’ouvrir
aussi par intervention du juge des tutelles s’il estime que le mode de protection normale ne
protège pas suffisamment l’enfant. La tutelle comprend un organe de gestion (le tuteur et
exceptionnellement un administrateur ad hoc quand les intérêts de l’enfant et du tuteur sont
opposés) et un organe de contrôle que constituent le conseil de famille et le juge de tutelle.
Concernant le fonctionnement, il faut souligner que le tuteur désigné se substitue aux parents
légitimes ou naturels de l’enfant. Il exerce la puissance paternelle au même titre que ceux-ci ;
quant au conseil de famille et au juge, ils surveillent la gestion de la tutelle.
Pour les majeurs c'est-à-dire les personnes âgées de 21 ans révolus, le principe est la capacité.
L’incapacité est donc une exception, qui est liée soit à une sanction accessoire d’une
condamnation pénale, soit à une altération des facultés mentales.
Il faut distinguer les majeurs incapables non protégés (l’incapacité n’est pas officiellement
déclarée) des majeurs incapables protégés (l’incapacité est déclarée).
Ce sont des majeurs qui présentent momentanément des déficiences, l’altération de leurs
facultés mentales n’est pas assez prononcée pour qu’il soit nécessaire de mettre en place
un système de protection.
Dans ce cas la protection est occasionnelle et diffère selon qu’il s’agisse des faits ou
d’actes juridiques.
. Les faits juridiques (dommages) causés par un majeur incapable non protégé : en
principe vue l’aliénation mentale due à l’inconscience totale de l’acte posé, l’aliéné ne
peut être responsable de ceux-ci. En effet les conditions de la responsabilité délictuelle
notamment la faute qui comprend un élément intentionnel ne sont pas remplies. Toutefois,
la jurisprudence retient la responsabilité de l’aliéné lorsque l’acte illicite a été posé dans
un intervalle de lucidité et surtout quand il y a eu usage de stupéfiants ou d’alcool. Enfin
la responsabilité de celui qui avait la garde de l’aliéné pourra être engagée si ce dernier
s’est rendu coupable d’un défaut de surveillance.
. Les actes juridiques passés par un majeur incapable non protégé : en principe le
majeur aliéné demeure capable tant que son incapacité n’a pas été déclarée par le juge.
Toutefois si la preuve de l’aliénation est rapportée, l’acte accompli sera frappé de nullité.
Ce sont les interdits judiciaires, les prodigues et faibles d’esprit et des aliénés internés.
. Les interdits judiciaires : ce sont les majeurs qui sont dans un état habituel
d’imbécilité, de fureur, ou de démence. L’interdiction est prononcée grâce à l’action
intentée par les parents, le conjoint, ou par le procureur de la république et a pour effet de
mettre en place le système de protection de la tutelle.
. Les aliénés internés : ce sont les personnes qui sont enfermées dans un centre
psychiatrique ; elles sont frappées d’une incapacité générale d’exercice et donc
représentées par un tuteur.
. Les prodigues et les faibles d’esprit : les prodigues sont des personnes qui font des
dépenses inconsidérées inspirées par la passion et non par la raison risquant de
compromettre leurs patrimoines. Les faibles d’esprit sont des personnes dont les facultés
sont affaiblies sans qu’il y ait perte totale ou habituelle de la raison.
Elles font l’objet d’une mesure d’assistance et non de protection ; ainsi elles bénéficient
d’un conseil judiciaire pour la conclusion de certains actes juridiques (la vente,
l’emprunt…).
Au niveau national, ces personnes morales ont soit une base territoriale (les départements et
les communes..) soit une base fonctionnelle (les sociétés d’Etat, les sociétés d’économie
mixte…)
Des particuliers peuvent se regrouper et donner naissance à des personnes morales dites
de droit privé. Il y a deux sortes de personnes morales de droit privé ; ce sont : les
groupements d’individus et les groupements de biens.
Le groupement est considéré comme ayant une personnalité juridique distincte des divers
membres qui le composent. Néanmoins, pour exercer les droits et assumer les obligations,
le groupement est représenté par une personne physique qui agira en son nom selon ses
statuts.
Enfin, la personnalité civile qui permet au groupement d’avoir son autonomie est limitée
par son objet social.
A la différence des personnes physiques où la capacité est la règle, les groupements n’ont
pas tous la même capacité.
Ainsi les sociétés, les groupements d’intérêt économique et les syndicats ont une capacité
et une personnalité morale complète en matière de patrimoine.
Quant aux associations, il faut dire que celles qui sont simplement déclarées ont une
capacité juridique restreinte ou petite capacité (c’est-à-dire qu’elles ne peuvent recevoir
des dons et ne peuvent acquérir des immeubles que pour l’accomplissement de leurs
missions) tandis que les associations reconnues d’utilité publique ont une capacité
étendue ou grande capacité.
Tout comme les personnes physiques, les personnes morales naissent et meurent.
Elles naissent en règle générale par un contrat ou par une déclaration et meurent
généralement à l’expiration du temps pour lequel elles ont été constituées ou par la
réalisation de leur objet social ou par la dissolution anticipée par les membres…
A l’image des personnes physiques, les groupements doivent pouvoir être identifiés.
Aussi, ont-ils presque toujours une désignation ou une dénomination sociale.
Ensuite il est indispensable de situer les intérêts d’une personne morale en un lieu
déterminé, qui joue le rôle d’un domicile. Il s’agit du siège social qui doit correspondre au
centre de l’activité juridique, financière et administrative de la personne morale.
Enfin la personne morale a une nationalité qui est déterminée soit par la nationalité du
pays dans lequel elle a son siège social soit par la nationalité des personnes physiques qui
la contrôle.
LES BIENS
On appelle « biens », l’ensemble des droits subjectifs qui sont dans le patrimoine. Ces droits
représentent des éléments de richesse.
Il s’agit non seulement des choses matérielles objets de droits réels mais également des droits
ayant une valeur économique et pécuniaire.
Ainsi les biens étant des droits subjectifs patrimoniaux il est intéressant de connaitre la notion
de patrimoine avant de passer à la classification des biens.
1. LA NOTION DE PATRIMOINE
Le patrimoine est une universalité juridique qui comprend des droits et des obligations le
tout lié à la personnalité juridique du titulaire.
1.1 /- L’actif
L’actif c’est l’ensemble des biens corporels et incorporels présents et futurs d’un
individu.
1.2 /- Le passif
C’est l’ensemble de toutes les dettes et de toutes les charges d’un individu. Il est
indissolublement lié à l’actif.
Tous les biens à étudier ont vocation à exister dans l’actif mais ils ne s’y trouvent pas
tous au même moment.
Les biens corporels sont ceux qui ont une consistance physique, c'est-à-dire ceux qu’on peut
toucher.
Les biens appropriés sont ceux qui appartiennent à une personne physique ou morale,
tandis que les non appropriés n’appartiennent à personne : MER, AIR....
Les biens consomptibles sont ceux qui se consomment par le premier usage et leur
utilisation entraine leur destruction (les denrées). Les biens non consomptibles sont
susceptibles d’un usage prolongé (voiture).
Les choses de genre sont celles qui sont interchangeables (blé, vin, céréales) ; les corps
certains sont des choses individualisées et non interchangeables (un tableau du peintre
Picasso).
Les biens incorporels sont ceux qui ne sont pas tangibles car étant des valeurs économiques.
Ils sont appelés droits personnels car ils mettent en relation deux personnes et permettent à
l’une (le créancier) d’exiger de l’autre (le débiteur) l’exécution d’une prestation.
Ils permettent à leurs titulaires d’avoir une emprise sur une chose, c’est le droit de
propriété.
Elle est considérée comme la division suprême au niveau des biens et renferme des choses et
des droits.
Il y a les biens meubles corporels par nature, c'est-à-dire ceux qu’on peut toucher et
déplacer ( arme à feu, stylos..) ; à côté il y a les droits mobiliers c'est-à-dire ceux qui portent
sur les biens meubles par nature ( le gage portant sur une voiture ) et les droits détachés de
tout support matériel mais que la loi considère comme des meubles ( parts sociales, droits
intellectuels ) on parle de meubles par détermination de la loi.
- Les immeubles
On distingue : les immeubles par nature qui comprennent les fond de terre (terrains,
arbres, fruits non encore cueillis, récoltes sur pied, matériaux non extraits d’une carrière )
les bâtiments et autres constructions ( pylônes, maisons , digues, lignes aériennes
électriques..) ; les immeubles par destination qui comprennent les immeubles par
destination économique ( meubles accessoires nécessaires aux immeubles pour leur
exploitation tels que les machines agricoles, le matériel d’un hôtel, d’un restaurant…), les
immeubles par destination ornementale ( meubles accessoires à un immeuble qui ont une
destination d’agrément tels que les statues fixées à une niche) les immeubles par l’objet
auxquels ils s’appliquent ( droit réel portant sur un immeuble :l’ hypothèque).
La distinction biens meubles et biens immeubles est intéressante aux points de vue suivants :
- La passation des transactions : la transmission des biens immeubles se fait par acte
authentique et est soumise à des formalités de publicité, ce qui n’est pas le cas des
biens meubles excepté le fonds de commerce.
- La compétence des tribunaux : les règles de procédure indiquent qu’est compétent
le tribunal du domicile du défendeur. Cette règle ne s’applique pas quand le procès est
relatif à un immeuble, le tribunal compétent est celui du lieu où se trouve l’immeuble.
LES DROITS
Toute personne possède des droits c’est la conséquence découlant de la personnalité juridique.
Pour les étudier il faut distinguer les droits patrimoniaux des droits extra patrimoniaux.
Le droit patrimonial est un droit subjectif entrant dans le patrimoine, il est transmissible,
saisissable et prescriptible.
Il se subdivise en deux grands groupes qui sont d’une part les droits réels et les d’autre part
les droits personnels.
Le droit réel est un droit qui confère à son titulaire un pouvoir direct sur une chose matérielle.
Les droits réels se décomposent en deux catégories, les droits réels principaux et les droits
réels accessoires.
Nous pouvons citer les droits de propriété qui confère à son titulaire tous les pouvoirs
sur une chose notamment les attributs de la propriété que sont l’usus, le fructus et
l’abusus ; et les droits réels démembrés c'est-à-dire l’usufruit qui est définit par le code
civil comme le droit
pour une personne (l’usufruitier) d’utiliser une chose et d’en bénéficier des fruits mais
non celui d’en disposer lequel appartient à un autre (le nu propriétaire).
Ils ont pour objet de garantir une créance ; ce sont les accessoires du droit de créance.
Lorsqu’ils portent sur des immeubles ils sont appelés hypothèques et gages ou
nantissement lorsqu’il s’agit des biens meubles.
Le droit de créance est le droit qui permet à une personne (le créancier) d’exiger d’une autre
(le débiteur) l’exécution d’une prestation ; à la différence du droit réel qui porte sur une chose,
le droit personnel unit deux personnes. Le lien juridique qui unit le créancier et le débiteur est
appelé obligation.
Les droits extrapatrimoniaux sont des droits subjectifs qui n’entrent pas directement dans le
patrimoine car ils ne sont pas évaluables en argent. L’absence de valeur vénale des droits
extrapatrimoniaux est due à leur lien étroit avec la personnalité juridique de leurs titulaires. Il
en est ainsi du droit à l’image ; de la liberté d’opinion et d’expression, de la liberté régalienne.
Les droits extrapatrimoniaux sont divisés en deux grandes catégories : les droits publics de la
personnalité et les droits privés de la personnalité.
Il s’agit des droits qui lient l’individu à l’Etat ou encore les rapports concernant les
particuliers avec l’Etat. Ces droits sont dits droits publics de la personnalité ou droits de
l’homme. Il s’agit d’un ensemble de droits élémentaires et de libertés fondamentales que tout
individu porte en lui. Ces droits inaliénables et imprescriptibles s’imposent à l’Etat qui se
doit de les proclamer et d’assurer leur respect.
Nous pouvons citer entre autres : le droit à la vie, les libertés physiques, les libertés morales,
les libertés professionnelles…
Les droits privés de la personnalité encore appelés droits individuels de la personnalité sont
des droits d’application récente. On peut procéder à une classification selon que les droits
visent à protéger les éléments physiques ou les éléments moraux de la personnalité.
Ainsi les droits qui visent la protection des éléments physiques sont appelés droit à
l’l’intégrité physique. Ensuite les droits qui visent la protection des éléments moraux de la
personnalité juridique sont appelés droit à l’intégrité morale.
Les principaux droits à l’intégrité morale sont : le droit à l’image, le droit au respect de la vie
privée, le droit à la voix et le droit à l’honneur.
LES OBLIGATIONS
Chaque jour, chacun se trouve contraint à répondre à des obligations qu’il a voulues ou non.
Aussi convient-il d’étudier les obligations tout en les définissant et les classant.
1. DEFINITION
Au sens général, une obligation est une prescription légale ou réglementaire qu’une personne
doit respecter sous peine de sanction.
An sens strict, une obligation est un lien de droit entre deux personnes par lequel l’une
appelée créancier, exige de l’autre appelée débiteur, une prestation ou une abstention.
2. CARACTERES DE L’OBLIGATION
Les obligations sont classées selon leur objet, leur origine et leur portée.
-L’obligation de faire : c’est celle par laquelle le débiteur s’engage à accomplir un fait
positif, à exécuter une prestation quelconque.
EX : accomplir un travail
Il s’agit d’une classification admise par la jurisprudence et qui a été mise en évidence par la
doctrine.
Ce sont :
LES CONTRATS
Le contrat par définition est l’accord de volonté de deux ou plusieurs personnes ayant pour
effet la création entre elles d’obligations soit de donner, soit de faire, soit de ne pas faire.
Ainsi défini, le contrat est dominé par le principe de l’autonomie de la volonté qui se traduit
par la liberté contractuelle, l’égalité entre les parties et la force obligatoire du contrat.
La classification des contrats se fait en fonction du contenu des obligations ou des conditions
de formation.
Ici la classification se fait selon ce à quoi s’engagent les parties et comment s’engagent-elles ?
Dans le contrat synallagmatique, les obligations sont réciproques entre les parties (la vente ;
le contrat d’assurance…) alors que le contrat unilatéral, ne fait naitre les obligations qu’à la
charge d’une seule des parties (le prêt)
Dans le contrat à titre gratuit, un seul des cocontractants est engagé et l’autre enrichira son
patrimoine sans contrepartie (la donation, le prêt d’argent sans intérêt…) ; à contrario le
contrat à titre onéreux fait naitre un profit pour chacune des parties (la vente, le louage..)
Les obligations sont certaines et connues dès leur conclusion pour ce qui est du contrat
commutatif (le contrat de transport, la vente…) le contrat aléatoire quant à lui fait naitre
des obligations qui sont incertaines et dépendent d’évènements aléatoires (le pari…)
Ce sont :
- Le contrat consensuel : il se forme par la seule volonté des parties, sans aucune
formalités ne soit nécessaire (la vente)
- Le contrat solennel : il doit prendre nécessairement la forme d’un écrit c'est-à-dire la
forme d’un acte écrit ou sous seing privé pour être valable (la donation entre vif)
- Le contrat réel : dans ce type de contrat, l’accord de volonté ne suffit pas pour que le
contrat soit valable, il faut qu’il y ait nécessairement remise d’une chose au
cocontractant (gage, prêt, dépôt…), tant qu’il n’y a pas remise de la chose, il n’y a
contrat mais plutôt promesse de contrat.
2. LA NAISSANCE DU CONTRAT
Le contrat comme tout acte juridique nait c'est-à-dire se forme. Une fois formé, il doit être
valide sans quoi il est frappé de nullité.
La formation du contrat suppose la rencontre d’aux moins deux volontés à savoir celle de
l’offrant (pollicitation) et une acceptation. Aussi convient-il de voir successivement l’offre et
l’acceptation ainsi que les conditions de validité du contrat.
2.1-1/- L’offre
L’offre par définition est la manifestation unilatérale de volonté par laquelle l’offrant propose
à une autre la conclusion d’un contrat. Quelles sont les conditions à remplir pour qu’elle
produise des effets ?
- Les formes : l’offre peut revêtir diverses formes (orales, écrites, affiches, marchandises
exposées avec affichage du prix, taxi en station,) et être faite à personne dénommée ou
à personne indéterminée.
- Les conditions : elle doit être précise et complète, c'est-à-dire comporter tous les
éléments nécessaires à la formation du contrat ( objet bien déterminé, prix bien
défini…)
- Les effets : en principe tant qu’elle n’est pas encore acceptée, l’offre ne peut être
retirée. En fait si l’offre ne crée pas le contrat, elle crée néanmoins des effets à l’égard
du pollicitant.
Ainsi s’il n’a pas fixé de délai d’acceptation, l’offre doit être maintenue dans un délai
raisonnable, par contre s’il a fixé un délai d’acceptation, il ne peut retirer son offre
avant l’expiration du délai sauf refus express de celui à qui elle est destinée. Le retrait
précipité engage la responsabilité délictuelle du colicitant.
2.1-2/ - L’acceptation
C’est la manifestation de volonté par laquelle une personne donne son accord à une
offre qui lui est faite.
Elle peut être expresse c'est-à-dire orale, écrite, ou par geste.
Peut elle être tacite c’est à dire résulté d’un comportement ?
En principe le silence ne vaut pas acceptation sauf dans certains cas particuliers tels
que l’existence de relations d’affaires entre les parties (tacite reconduction…) ou en cas
d’accord sur les clauses essentielles du contrat.
Les quatre conditions de validité du contrat énoncées par le code civil sont : le consentement
non entaché de vices, la capacité des parties, un objet certain matière de l’obligation et une
cause licite. La défaillance de l’une de ces quatre conditions emporte nullité du contrat.
2.2-1/ - Le consentement
Le consentement c’est l’accord de volonté par lequel se forme le contrat. Aussi la première
condition de validité d’un contrat est un consentement non vicié.
- L’erreur : elle est une cause de nullité de la convention si elle tombe sur la substance
même de la chose qui en est l’objet.
EX : vous achetez un tableau comme considéré comme une œuvre d’art, vous apprenez
plus tar à l’aide d’une expertise que le tableau ne l’est pas.
Elle est aussi la cause de nullité quand elle tombe sur la personne du cocontractant
dans le cas où la considération de la personne avec laquelle on contracte joue un rôle
déterminant.
- Le dol : on appelle dol, les manœuvres frauduleuses, tromperies, mensonges,
réticences dont une personne use pour en tromper une autre à l’occasion d’un contrat.
EX : un commerçant simule des bénéfices exagérés pour vendre plus cher son fonds de
commerce.
- La violence : c’est la contrainte exercée sur la volonté d’une personne pour la forcer à
contracter en la menaçant d’un mal considérable. La violence doit présenter une
certaine gravité.
EX : vous ne pouvez pas payer à l’échéance l’un de vos créanciers ; celui-ci menaçant
de poursuite, vous oblige à passer un contrat désavantageux pour vous.
2.2-2/ - La capacité
Pour contracter valablement, il est nécessaire d’avoir la capacité exigée pour accomplir l’acte
envisagé. Il s’agit de vérifier la capacité de jouissance et d’exercice des parties. Par ailleurs
pour les personnes morales, la question de la capacité d’exercice ne se pose pas, elles agissent
par l’intermédiaire de représentants qui tirent en général leurs pouvoirs d’un mandat.
2.2-3/ - L’objet
L’objet du contrat désigne l’opération juridique que les parties ont voulu effectuer. Il doit
être déterminé ou déterminable, possible et dans le commerce, conforme à l’ordre public et
aux bonnes mœurs ( prêt assurance, donation…)
2.2-4/- La cause
C’est la raison pour laquelle une personne a contracté, le motif, le mobile. Elle doit être licite
et morale.
Elles se repartissent en nullité relative (édictée afin de protéger l’une des parties ; cas
d’incapacité, de vices de consentement) et en nullité absolue (sanctionnant les atteintes à
l’intérêt général ; cas de l’illicite de la cause et de l’objet).
Lorsque la nullité est prononcée par le juge, elle a un effet rétroactif c'est-à-dire que le contrat
est anéanti dés l’instant où il a été conclu.
Il faut en outre, distinguer la nullité des autres expressions telles que l’inopposabilité qui
sanctionne l’inobservation des conditions de publicité du contrat, la résolution qui sanctionne
l’inexécution ou la mauvaise exécution du contrat, la résiliation qui supprime pour l’avenir
un contrat successif en raison de l’inexécution par l’une des parties de ses obligations et
l’inexistence qui qualifie l’absence d’un élément essentiel de l’acte pour qu’il soit efficace.
L’action en nullité relative se prescrit 05 ans après le jour où le vice a été découvert ou
disparu, l’action en nullité absolue se prescrit quant à elle 30 ans après.
Les contrats n’ont d’effet qu’à l’égard des parties contractantes ; ils ne nuisent point au tiers et
en principe ne lui profitent pas non plus.
Le contrat constitue la loi des parties, en d’autres termes les clauses contractuelles
librement consenties par les parties cocontractantes tiennent lieu de loi et s’imposent à elles
mais également à l’égard du juge.
Le principe est que le contrat ne peut être révoqué par une volonté unilatérale. Si l’une des
parties se refusait à exécuter ses obligations, elle engagerait sa responsabilité contractuelle et
pourrait même y être contrainte par les voies d’exécution forcée.
Toutefois cette règle comporte des exceptions notamment pour les contrats reposant sur la
confiance mutuelle et ceux à durée indéterminée car l’idée est que les parties ne peuvent pas
s’engager éternellement d’où la possibilité pour l’une de rompre le contrat à condition qu’elle
ne nuise pas à l’autre cocontractant.
Le juge doit assurer l’exécution du contrat ; il ne peut modifier la portée des obligations des
parties quand bien même elles développeraient des conséquences imprévisibles et ruineuses
pour l’une d’elle. C’est aux parties qu’il revient de stipuler des clauses de variation
automatique ou de révision du contrat en cas de changement des circonstances économiques.
Le code civil, prévoit qu’un contrat ne peut rendre en principe un tiers ni créancier ni
débiteur. Cependant il faut distinguer entre les tiers ayants causes et les tiers étrangers
- Les tiers ayants cause des parties ou héritiers légataires, continuent la personne de
leur auteur, ils prennent ses lieux et place, à eux échoit tout ou partie de l’actif et du
passif de la personne dont ils tiennent leurs droits. Sous réserve des contrats conclus
intuiti personae, ils sont débiteurs et créanciers aux mêmes termes que leur auteur.
- Les tiers étrangers : le principe est que le contrat leur est inopposable c'est-à-dire qu’il
ne peut les rendre ni créancier ni débiteur. Ainsi toute personne qui porte atteinte à
l’exécution d’un contrat engage sa responsabilité délictuelle (débauchage par un
employeur du personnel lié par un contrat de travail à un concurrent) ; inversement la
responsabilité délictuelle d’un cocontractant est engagée si l’exécution du contrat cause
un préjudice à autrui.
L’exécution forcée est la procédure par laquelle le créancier d’une obligation contractuelle
inexécutée tente d’obtenir par voie de justice que le débiteur défaillant exécute l’obligation
effectivement prévue à sa charge.
C’est une sorte de pression légale exercée par le créancier d’une obligation contractuelle qui
si cela est possible encore, refuse d’exécuter sa propre obligation tant que le débiteur
défaillant n’exécute pas la sienne.
La résolution a un effet rétroactif et s’applique aux contrats dont l’exécution n’est pas
successive ; la résiliation quant à elle s’applique aux contrats à exécution successive car elle
n’agit que pour le futur.
LA RESPONSABILITE
La responsabilité en droit civil revêt un double aspect ; elle est dite responsabilité civile
contractuelle lorsqu’elle permet de réparer les fautes commises dans l’exécution d’un contrat.
Elle est délictuelle lorsqu’elle permet de réparer toutes les autres fautes. En la matière il n’y a
pas cumul de responsabilités, c'est-à-dire que la victime n’a pas d’option entre l’une ou
l’autre des responsabilités.
Elle sanctionne le débiteur qui n’a pas exécuté ou qui a mal exécuté ses obligations
contractuelles Elle ne s’applique pas à la mauvaise formation mais plutôt à la mauvaise
exécution du contrat.
- le lien de causalité : un rapport de cause à effet doit être établi entre le fait générateur (la
faute) et le dommage, qui doit être nécessairement la conséquence de l’inexécution de
l’obligation.
- Les causes légales d’exonération : elles sont prévues par la loi et se résument en cas
de force majeure (événement imprévisible, insurmontable, irrésistible et soudai,
extérieur à la personne du débiteur et constituant un empêchement absolu à l’exécution
du contrat), du fait d’un tiers (même caractère que la force majeure) et du fait de la
victime (acte de la victime fautive ou non qui est la clause exclusive ou partielle de
dommage)
- Les causes d’exonération conventionnelles : sont les conventions de non
responsabilité contractuelle par lesquelles le débiteur ne sera pas tenu responsable de
l’inexécution de ses obligations et ne sera pas tenu de payer des dommages et intérêts
en réparation du dommage subi
2. LA RESPONSABILITE DELICTUELLE
Tout acte accompli avec l’intention de nuire, toute imprudence ou négligence causant à autrui
un dommage, engage la responsabilité car le droit oblige à réparer le préjudice causé.
Cette responsabilité de réparer est tirée de deux textes célèbres du code civil qui sont :
- L’article 1382 « tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage,
oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer »
- L’article 1383 « chacun est responsable du dommage qu’il a causé, non seulement par
son fait mais encore par sa négligence ou par son imprudence »
Cette responsabilité dans le premier cas correspond au délit et dans le second cas au quasi
délit. Elle se retrouve dans trois domaines : la responsabilité délictuelle du fait personnel,
la responsabilité délictuelle du fait d’autrui et la responsabilité délictuelle du fait des
animaux, des choses et des bâtiments.
Cette faute peut être commise même dans l’exercice d’un droit, elle peut consister aussi en
une abstention.
Les parents répondent des faits de leur enfant mineur non émancipé, habitant avec eux ; la
victime du dommage causé par l’enfant n’a pas à prouver une faute de la part des parents.
Néanmoins cette présomption de faute tombera si ceux-ci montrent qu’ils n’ont commis
aucune faute de surveillance et qu’ils ont donné à leur enfant une bonne éducation.
L’artisan répond du fait de ses apprentis en ce qui concerne les dommages causés pendant le
temps où ils sont sous sa surveillance.
La responsabilité du fait des choses et des animaux pèsent sur leurs gardiens.
La responsabilité délictuelle du fait des bâtiments est lié au défaut d’entretien ayant entrainé
sa ruine et causé un dommage à autrui.